Séjour 22. Du mercredi 18 au lundi 30 septembre 2024.Traversée du Haut Atlas Central au Maroc avec ascension du sommet du Mgoun (alt. 4071m)

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 12 dont 5 femmes et 7 hommes.
Météo : humide les deux premiers jours avec des orages en soirée, variable en milieu de trek et beau sur la fin. Température en journée agréable et fraîche la nuit sans excès.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises avec le thé.
Transport
– aérien : easyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de trois véhicules, Yves, Pierre V.et Michel J. Au Maroc, les participants ont voyagé dans un bus de tourisme confortable.

Quelques informations sur le Maroc…

Le Maroc est un des pays les plus puissants d’Afrique du Nord et tente aujourd’hui de se faire une place dans le monde occidental. Les divers paysages que l’on peut y trouver en font toute sa richesse : côtes Atlantique, Méditerranéenne, Rif, régions montagneuses ou encore zones arides donnent à ce pays un côté mystérieux et attrayant. D’une zone à une autre, on est frappé par les particularismes régionaux et les fiertés locales. Le Maroc, c’est un peuple, mais plusieurs traditions.
Sa capitale est Rabat avec 1 million d’habitants, fondée au Xe siècle. Les villes principales sont Casablanca, Fès, Oujda, Marrakech et Meknès. Le chef de l’Etat est le roi Mohamed VI depuis 1999. Il est intéressant de noter que sur une population de plus de 30 millions d’habitants (37,46 millions en 2022), un habitant sur deux a moins de 20 ans, ce qui signifie que la population marocaine est jeune.
Les langues officielles sont l’arabe à 65%, le berbère (33%) avec trois dialectes différents, le français, l’espagnol et l’hassania en minorité avec seulement 2%. La religion est à 99,95% musulmane ; il subsiste néanmoins 40 000 catholiques, 10 000 juifs et 3 000 protestants.
Les principaux problèmes du Maroc sont l’analphabétisme (64%), le manque de scolarisation puisque seulement 38% des jeunes de 12 à 17 ans sont scolarisés ; il y a toujours un nombre trop faible de médecins : seulement 21 médecins pour 1000 habitants.

  • Le Maroc en quelques dates, de l’Islam à la dynastie des Alaouites
  • Avant l’Islam
    1100 av JC : les phéniciens, établis sur les côtes libanaises, fondent des comptoirs sur les côtes nord et ouest du Maroc
    VIIe siècle av JC : les Carthaginois prennent les places fortes phéniciennes
    146 av JC : les romains s’emparent des comptoirs carthaginois
    622 : effondrement de la civilisation antique en Afrique du Nord avec l’arrivée des Arabes
  • Avènement de l’Islam!
    788 : fondation de la première dynastie arabo-islamique au Maroc
    1061 à 1130 : les Almoravides berbères (première des trois dynasties berbères) prennent le pouvoir et créent le premier empire marocain. Youssef Ben Tachfine fonde Marrakech
    1415 : les portugais s’installent à Ceuta et sur les côtes Nord et Ouest
    1568 à 1614 : expulsion d’Espagne des derniers musulmans (moriscos)
    1666 : Moulay el Rachid prend le pouvoir et fonde la dynastie des Alaouites chérifiens
    1912 : début du protectorat franco-espagnol
    1921 à 1926 : guerre du Rif : les berbères, conduits par Mohamed Ben Abd el-Krim, se révoltent contre l’occupation.
    1943 : début du soulèvement nationaliste, mené par le parti Istiqlal
    1956 : déclaration d’indépendance
    1961 : mort de Mohamed V ; intronisation de son fils aîné sous le nom de Hasssan II.
    1975 : Hassan II organise la Marche Verte au Sahara occidental, occupé par les Espagnols
    Février 1989 : fondation à Marrakech de l’Union des pays du Maghreb réunissant la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie
    Juillet 1999 : Mohamed VI prend les destinées du Pays après la mort de son père Hassan II.

Itinéraire : avec ce tracé, nous continuons l’exploration de la chaîne du Haut Atlas Central (voir les comptes rendus précédents).

Classement : difficile.
Transport aérien : 1 journée environ (aller et retour). Transport routier : 5 heures en France environ et 1.5 jours au Maroc en bus de tourisme privé. Déplacement à pied : 7,5 jours.
Journée libre à Marrakech : 1.5

Kilométrage parcouru à pied : 171. Dénivelées positives : 7179 m Dénivelées négatives : 7734m

Les informations chiffrées ci-dessus et ci-dessous peuvent variées quelque peu d’un instrument à l’autre. Les calculs ont été faits à partir des données recueillies sur une montre Garmin Phénix 6. On retrouvera pour chaque journée dans le récit, le kilométrage, le temps de randonnée, la dénivelée positive et négative.

Le mot de l’animateur.
Nous sommes arrivés à Marrakech le 18 septembre 2024 avec des conditions météorologiques particulières, le Maroc ayant subi, surtout la partie Est comme l’Afrique noire des précipitations abondantes qui ont dévasté des zones importantes. De ce fait, le début du trek situé dans la partie Est du massif du Mgoun n’a pas échappé à cette ambiance humide. La vallée Zawyat Ahançal et l’itinéraire retenu composé d’éléments artificiels pour le passage sur les parois d’un des canyons ont été emportés. Nous avons dû nous replier avec l’aide d’un muletier local vers un nouveau passage, jamais emprunté par Atlas, mais très spectaculaire et très beau, pour atteindre le plateau.
La vallée des Ait Bouguemez dans sa partie supérieure, plus précisément la vallée Ait Hkim a été bouleversée par la montée et l’abondance d’eau ce qui nous a obligé à passer en partie par la route, le cheminement par les parcelles cultivées habituellement utilisé étant impraticable.
Arrivés au bivouac à hauteur de Agouti et à proximité du village Ait Said, il a fallu prendre la décision de modifier le tracé du parcours prévu jusqu’à la fin du trek, les Gorges Achabou étant administrativement interdites du fait du niveau d’eau trop élevé. La conséquence directe étant que nous allons être obligés de contourner et d’atteindre le sommet du Mgoun par le sud. Un parcours inédit pour l’association mais également pour moi. Le trek se poursuivra ensuite sur ce versant sud, ne retrouvant l’assif Mgoun que sur la fin du parcours dans la vallée des roses.
Savoir accepter les changements et savoir s’adapter font partie de l’Aventure.
Pour moi, ce séjour achevé, je crois que nous n’avons pas perdu au change et cette remontée du canyon sur presque 8 kilomètres au départ du village de Rougoulte restera un des bons moments parmi d’autres.
La coopération avec le guide, Ahmed a bien fonctionné et les décisions sur le choix et les modifications des journées a fait l’objet d’un réel consensus. Le groupe a bien voulu me faire confiance dans les choix et les décisions qui ont été prises sur le terrain et je l’en remercie. Le terrain n’a pas toujours été facile et quelques chutes sans gravité ont ponctué le déplacement. L’entraide, la solidarité, la bonne ambiance ont été les facteurs de la réussite de ce nouveau trek dans le Haut Atlas marocain.
Les noms propres des villages, des lieux-dits, des montagnes peuvent avoir une orthographe différente selon les supports utilisés.

Petit lexique sans prétention :
aqqa : torrent encaissé ; assif (berbère), oued (arabe) : rivière ; aït, tribu ; azib : bergerie (buron) ; djebel, jbel : montagne ; erg : désert de dunes de sable ; reg : plateau recouvert de cailloux ; ighern, irhrtn : grenier fortifié ; ighil ou irhil (berbère) : crête ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne ; douar : groupe d’habitations fixes ou mobiles, temporaires ou permanentes (dérivé de l’arabe dwara) ; ksar : village fortifié ; kasbah : forteresse ou citadelle ou palais d’un souverain parties hautes et fortifiées d’une ville ; médina : vieille ville (la ville ancienne en arabe) .


Relation du séjour par l’animateur.
J1. Transport routier et aérien puis après l’installation à l’hôtel, déambulation dans Marrakech vers les quartiers nord jusqu’au « Jardins de Majorelle » où une longue file d’attente nous a incité à faire demi-tour. Repas de midi au restaurant Ali, petit tour de la place FNA et passage par la Koutoubia avant le retour à l’hôtel. Fin d’après-midi libre.

J2. Partis au lever du jour, la sortie de Marrakech n’a pas posé de problèmes malgré une circulation qui s’intensifie un peu plus chaque année. La ville est devenue une métropole importante sur le plan de la population, un peu plus d’un million d’habitants avec une croissance annuelle de 1,67 % en 2023 et sur le plan économique, l’agriculture et le tourisme sont les moteurs.
Plusieurs pauses ont permis de se détendre et après avoir quitté la route importante, la circulation sur celle étroite de montagne nous donne la nature du terrain que nous allons parcourir à pied dans les jours à venir. Le pique-nique est servi au marché des nomades transhumants à Assemsouq sous le versant Nord du djebel Azourki.
En début d’après midi, le bus nous laisse à un col routier. La descente à pied permet le réveil musculaire et après 15 kilomètres de points de vue variés sur le relief montagnard environnant, djebel Aroudane et Azourki, nous atteignons le village de Zaouiat Ahansal situé à 1800 m d’altitude. Repas du soir et nuit au refuge de Youssef Fari où l’association a déjà fait halte lors de la traversée de 2019.
15,19 km, 3 h 37, + 29 m, -1010 m

J3. Le passage dans le canyon prévu est impossible, la partie artificielle constituée de barres à mines enfoncées dans le rocher sur lesquelles étaient disposées branchages, terre et roches ayant été en partie détruite par les dernières intempéries (voir les photos dans le compte-rendu de 2019).
Conseillé par le propriétaire du gîte où nous avons passé la nuit, et avec l’aide de Mohamed, muletier de la vallée qui nous assiste, Ahmed propose un itinéraire plus à l’ouest.Sente à flanc de montagne aménagée et renforcée par un empilement de rochers dans certains passages quand elle n’est pas directement creusée dans une strate. Travail qui a demandé un gros engagement de la part des éleveurs et agriculteurs de la vallée. Ce passage permet d’atteindre le plateau semi-désertique où la végétation rase composée de touffes d’épineux et de quelques îlots de verdure à proximité des points d’eau offre une nourriture parsemée aux ovins, caprins et dromadaires.

Chemin de la montée sur le plateau

Un terrain vallonné nous accueille où nous subissons des averses de pluie froide. Un long trajet reste à faire car nous devons contourner plusieurs branches de ce grand canyon. Le bivouac se dessine, légèrement abrité du vent sensible d’ouest, sud ouest. Il est 16h15 lorsque nous prenons possession des tentes mises à disposition par l’organisation, de marque Vaude et Salewa. Les binômes de l’hôtel se retrouvent sous les toiles. Un thé vert bien chaud nous attend. Altitude du camp 2890m au col Ighboula.
21,96 km, 7 h 58, +1596 m, -414 m

J4. Réveillés à 06h00, petit déjeuner à 06h30 et départ à 07h00, tel va être notre quotidien pendant ce trek pour les journées normales. Le départ matinal permet d’arriver pas trop tard en principe au campement et ainsi d’échapper aux éventuels orages de fin d’après-midi. L’emplacement du bivouac, la veille, dans une zone caillouteuse et légèrement en pente, le bruit des gouttes de pluie sur la toile de tente, le tonnerre en début de nuit n’ont pas permis à quelques uns de trouver un sommeil réparateur. A cela s’ajoute, je pense le changement radical de mode de vie !
Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre le sommet de l’Azourki à 3677 mètres d’altitude par l’arête orientée Nord-Est. Pour se faire, il nous faut contourner des mamelons, des branches du canyon, passer de petits cols. Quel paysage !

L’Azourki en arrière plan

La pluie d’hier et des jours précédents fait ressortir les couleurs de la végétation peu présente et composée de « coussins de belle mère » (Xérophytes épineux), un cousin du genêt scorpion que seuls les dromadaires et les chèvres noires osent grignoter avec délicatesse.
Après plus de 10 kilomètres on attaque enfin le premier épaulement. Le ciel est dégagé et seuls des cirrus marquent le sens du vent en altitude, plein Nord. Une douce chaleur nous fait apprécier ce moment.
La progression est lente sur un terrain pentu et caillouteux. Le temps passe et vers l’Ouest la menace se précise, une barre nuageuse voile rapidement le soleil, de blancs les nuages deviennent sombres. La route est encore longue et nous amène à prendre une décision sur le cheminement vers le sommet. Après m’être entretenu avec Ahmed, j’avise les participants que nous arrêtons l’ascension. Il nous reste dans le meilleur des cas 1h30 à 2h00 pour atteindre la crête puis au moins 3h00 pour atteindre le sommet. Nous sommes à 3326 m d’altitude et nous bifurquons à flanc de montagne en dévers dans un premier temps puis en pleine pente dans un pierrier irrégulier. Nous gagnons le lit d’un oued sans eau qui se remplit lors des forts orages et qui alimente le lac Izourar.
Au loin, à proximité d’un ancien refuge, les tentes vertes du campement se remarquent sur ce vaste plateau où seuls les transhumants Ait Atta vivent une partie de la bonne saison. L’eau est présente dans le lac et les montagnes s’y reflètent à la lueur du jour qui décline. Les semelles de nos chaussures laissent des traces sur les bords, dans ce sol limoneux encore humide.
Le ciel est chargé et l’orage gronde sur les hauteurs du Tagafayt, prolongement de la crête du Waougoulzat conquis en 2019 par l’association. Le réconfort est là, thé vert, beignets à la confiture et miel préparés par Adi, le cuisinier. Il est 19h00, la pluie commence ! 19,97 km, 6 h 54, +712 m, -1005 m

J5. Nous quittons presque à regret sous une couche épaisse de stratus ce lieu désertique enserré de hauts sommets, passons le col de Taghfist insignifiant pour nous, à peine marqué dans ce sens. La descente s’effectue avec précaution par un chemin dégradé par les dernières intempéries. Les genévriers, énormes, sont de nouveau bien présents. Au Nord sur le versant de l’Ait Ourit, on peut voir de nouvelles plantations d’arbres, peu-être des pins d’Alep ?
Toute la partie supérieure et inférieure de la vallée Hkim est méconnaissable, nous avons du mal à progresser entre les parcelles de luzerne, de pommiers et des champs de pommes de terre dévastés. Nous passons les villages de Zawyat Oulmzi, Ifrane, Ait Wanougdal. Nous longeons maintenant l’Assif-n-Bouguemez qui alimente les cultures de la vallée heureuse, moins touchée par les eaux tumultueuses. La récolte des pommes a commencé.
Une bonne partie de la journée, une fois quitté les chemins de montagne, nous avons dû utiliser la proximité de la route pour progresser. Les ponts en béton ont pour la plupart résisté mais sont encombrés de branchages et arbres divers et quelque fois ont été engloutis par des tonnes de roches. Il faudra sans doute des mois pour rendre à cette longue vallée fertile un visage accueillant.
Le bivouac est installé à hauteur du village d’Agouti à proximité de l’oued Arous. 29,46 km, 8 h 11, +206 m, -886 m

J6
. Nous quittons rapidement l’assif Arous pour monter à travers quelques maisons vers les hauteurs d’un col sans nom. La végétation sur ce versant Nord face au djebel Tizal est variée, genévriers thurifères, buis, chênes vert et une plante aux feuilles bleutées gorgées des dernières pluies, l’euphorbe de Nice.
Le déplacement est lent et régulier. Au col, on découvre un vaste panorama, presque infini. A l’Ouest, des versants avec des arbres épars ; au Sud des hauts sommets dont le djebel du Rat et ces deux points hauts gravis en 2019 par Atlas. Nous contournons par l’Est en jouant avec différents mouvements de terrain, le plateau Tamezrit où deux groupes ont bivouaqué.Un oiseau de grande envergure se montre dans le ciel utilisant au mieux les courants ascendants. Par déduction des rapaces figurant dans l’inventaire des oiseaux au Maroc, on peut penser que c’est vraisemblablement un aigle. Après le village d’Arous, nous avons entendu puis observé un groupe de guêpiers d’Europe, oiseaux que l’on peut retrouver chez nous, nichant à la belle saison sur les berges de l’Allier et déjà vu par les pratiquants d’Atlas de canoë canadien. Peu de temps après, Ahmed s’arrête brusquement expliquant aux premiers du groupe qu’il vient de voir une buse féroce au ventre roux saisir en vol, entre les branches, un petit passereau. Après un contournement de terrain, un nouveau paysage s’ouvre et l’on peut voir à peu distance le gros village d’Abchkou, terme d’un précédent trek, et son tout nouveau collège avec internat flambant neuf.
Une longue descente se présente dans un décor de western. Le campement est installé à la sortie du village de Rougoulte vers 16h15. Thé à la menthe avec petits gâteaux secs, toilette sous la tente mess pour les femmes puis les hommes, reconstitution des réserves en eau potable par traitement grâce à une pompe filtrante MSR…. Observation du jeu des chèvres noires dans la falaise en face du bivouac. Petites habitudes et routines de chacun avant le repas du soir. 18,53 km, 6 h 57, +991 m, -929 m

J7
. Il est 06h00, il fait nuit noire mais déjà des lampes frontales bougent dans tous les sens autour du campement. Nous rangeons nos affaires et fermons nos sacs de transport pendant que les muletiers s’occupent de nourrir leurs mules auxquelles ils apportent un soin particulier. Le cuistot et ses aides préparent le petit déjeuner. Une organisation bien rodée pour 22 hommes et femmes. Les forces se reconstituent autour d’un bon bol de café ou thé noir avec pain, margarine, des confitures au choix, céréales et omelette.

La remontée du Canyon

Aujourd’hui, après une nuit réparatrice et douce à 1900 m d’altitude, l’objectif est de remonter l’assif Rougoulte sur 8 kilomètres qui rapidement coule dans un magnifique petit canyon. Chaque rive nous offre des plissements verticaux ou horizontaux sur plusieurs dizaines de mètres, parfois les deux phénomènes conjugués. A une période lointaine des forces naturelles se sont affrontées, offrant aujourd’hui des tableaux magnifiques composés de roches aux couleurs variées. Le cheminement se fait d’un côté à l’autre de l’assif, parfois en contournant ou en passant au dessus d’un rocher qui obstrue le passage. Puis le canyon brutalement s’ouvre sur une cuvette plate où des moutons se gavent d’une herbe verte, les chèvres étant maintenues sur les versants rocheux à la nourriture épineuse. Reste la montée au col qui nous offre une vue sur le sillon de la Tessaoute (ou Tassaout) naissante, qui prend sa source sur le plateau de Tarkeddid à presque 3000 d’altitude et fait partie du bassin versant de l’Oum Errabi qui s’écoule vers Casablanca.
Après un peu plus de 300 mètres de descente, le camp est en vue dans un espace naturel où coule à 2500 mètres d’altitude, une source d’eau fraîche au milieu de thuyas thurifère centenaires, peut-être même millénaires. Il est 13h30, heure d’arrivée annoncée dès le départ par Ahmed.
Un copieux pique-nique nous est servi à l’ombre de ces arbres anciens. Il est composé d’une salade d’oignons rouges, de tomates, de concombres, de morceaux de pommes et d’un morceau de fromage, style babybel. Ce plat est complété par des lentilles, des morceaux de thon et des sardines à l’huile. Le dessert arrive, du melon coupé en tranches et joliment présenté. Le tout arrosé de thé à la menthe.
L’après-midi sera consacré à la toilette, d’un peu de lessive, d’un doigt de méditation dans un endroit où le silence domine sous une chaleur bienveillante.
Au cours de la matinée quelques oiseaux ont pu être observés et entendus, un geai, le cousin du gendarme de la forêt, une bergeronnette des ruisseaux, différents traquets et au camp jouant dans les bases branches des mésanges noires attendant les miettes du repas. 11,34 km, 5 h 01, +976 m, -318 m

J8
. Le vent froid de la fin d’après-midi s’est atténué progressivement pendant le repas du soir puis a disparu. Vers 23h00, un ciel étoilé s’est montré aux courageux qui ont osé se lever, avec la voie lactée très nette du fait de l’absence de pollution lumineuse juste au-dessus du camp.
Un sommeil récupérateur dans un site exceptionnel et tout le groupe comme d’habitude dès 06h00 est à pied d’œuvre pour cette nouvelle journée. La descente se fait dans un univers minéral varié et nous interroge. Roches volcaniques au dessus de roches sédimentaires ? Des couleurs avec un dégradé de rouge, de vert, de marrons…de gros blocs de roches dures paraissant très noires à travers les lunettes de soleil, moins sombres à l’œil nu, qui semblent avoir été disposés par erreur. Que font-ils dans ce décor ? Les recherches à mon retour sur internet, ne m’ont pas donné d’explications précises.
Au cours du déplacement et avant le village, Ahmed nous relate qu’il y trois semaines des fumerolles ont été aperçues derrière une haute et sombre montagne qu’il nous montre devant nous. Les agriculteurs, éleveurs ont filmé ce phénomène qui n’a pas fait réagir les spécialistes.
En contrebas, le village de Tazgaiwalt se montre rapidement avec ses zones vertes généreuses et ses emplacements en terrasse déjà labourés. Nous zigzaguons entre les maisons et saluons quelques femmes curieuses.
Après avoir traversé sur un pont de bois la Tessaoute, nous gagnons le village Tassawt-n-Oufella où Ahmed nous propose de prendre le thé chez l’habitant. Un moment d’échanges malgré la barrière de la langue dans la grande salle de réception de la maison. Ahmed sert de traducteur entre les questions et les réponses de l’hôte. La boisson sera accompagnée de pains frais tout juste sortis du four par les femmes, accompagnés de beurre salé et d’huile d’olive servis dans de jolies coupelles.
Il est temps de reprendre notre cheminement vers le col de la journée à 3326 m d’attitude où nous pouvons apercevoir la crête qui conduit au sommet du Mgoun à 4071 m. Quarante minutes de descente et nous voilà à 2779 m d’altitude aux bergeries de Tchki, lieu du bivouac.
Il est 14h30. Le repas est rapidement servi, précédé comme il se doit par le thé à la menthe. Après-midi réservé au repos et à la toilette et à la préparation du sac pour le lendemain…Un groupe de Crave (bec rouge) occupe les lieux et se manifeste par un glapissement « kwee-ow » et « chee-a ».15,17 km, 5 h 51, +887 m, -705 m

J9
. Hier soir, le repas a été vite expédié et tout le groupe a regagné rapidement les tentes doubles sous un ciel étoilé.
C’est le grand jour. Réveil à 04h00, petit déjeuner à 04h30 puis après la répartition du pique nique dans les sacs à dos, c’est le départ ! Il est 05h00 et la colonne se met en mouvement sous un ciel éclairé par une demi lune. Les lampes frontales dessinent un serpentin dans le vallon que nous remontons. A mi-pente, le lever de soleil nous dispense de l’éclairage artificiel, une brise descendante rafraîchit l’air ambiant. Un premier col intermédiaire est atteint à 3600 m puis une pente raide observée la veille nous amène à un épaulement plus doux avec comme gardien du lieu, à son extrémité, un énorme cairn. Le sommet se montre, loin et près à la fois…mais il faudra encore 1h30 d’ondulation sur cette crête entre 3900 et 4000 mètres pour atteindre les 4071 m du Mgoun. Au cours du déplacement nous avons doublé un groupe de belges puis avons croisé trois français déjà sur la descente. Au point culminant, un groupe de vététistes de différentes nationalités, allemande, palestinienne, italienne nous saluent et s’offrent à nous photographier. Pour six d’entre nous, c’est le premier 4000 !

Le tracé de l’étape 9.

Nous libérons la place car nos amis belge arrivent et chacun doit pouvoir savourer ce moment tranquillement, loin de toute bousculade. Le beau temps stabilisé, une température douce, l’absence de vent invitent à une contemplation de ce paysage sur 360° que peu de montagne dans le monde à cette altitude permet. Vers l’Ouest, le massif du Toubkal, meurtri en 2023 par le terrible tremblement de terre ; au Sud, l’Anti-Atlas et le Sargho visité à plusieurs reprises par l’association ; à l’Est les points hauts de l’Ayachi, début d’un superbe trek, il y a quelques saisons et au Nord, on peut voir une partie de l’itinéraire suivi cette année.
Il faut maintenant amorcer, versant Sud, la descente par une voie peu fréquentée, une première pour Atlas. En ramasse pour certains,, plus prudemment pour d’autres, les premiers 500 mètres de dénivelé négatif sont parcourus dans l’heure dans un pierrier régulier.
La pause pique-nique permet à tous de pouvoir continuer à profiter de ce moment un peu hors du temps. Nous sommes seuls dans un vaste environnement minéral.
De vallons en petits mouvements de terrain avec une orientation Sud-Est nous arrivons à notre lieu de bivouac. Un joli coin de verdure entouré de points hauts aux roches de différentes couleurs où domine le rouge. Tanaghraft à 2631 m d’altitude.
20,21 km, 9 h 40, +1483 m, -1632 m


Dernier bivouac…

J10. Ce matin, le réveil se fait tout en douceur. L’itinéraire d’aujourd’hui se décompose en deux parties. La première consiste à passer un dernier petit col à pied dans un environnement qui reste intéressant mais qui a perdu de sa splendeur par rapport aux derniers jours. Après une quinzaine de kilomètres nous arrivons au village d’Ameskare. La fin du trek est proche, le pique nique est déjà prêt et l’on sent une certaine fébrilité chez les muletiers. Quatre vivent dans ce village et les autres vont partir en direction du massif du Sargho dont ils sont originaires. Moment toujours un peu difficile que de quitter une équipe qui a été au petit soin pour nous pendant toutes ces journées, travaillant dans des conditions parfois peu confortables. Nous les remercions chaleureusement en espérant avoir une autre fois l’occasion de vivre une nouvelle expérience ensemble. Un pourboire , l’équivalent de deux jours de salaire leur est remis dans une enveloppe avec le sigle de l’association. Reste avec nous Adi le cuisinier et Lahcène, le responsable des muletiers du Sargho qui auront encore deux tâches à accomplir, le repas du soir et le petit déjeuner.
Sur les conseils d’Ahmed, nous louons un bus local pour faire une partie du trajet (une heure environ) pour gagner la Vallée des Roses. Le matériel et les sacs de transport sont chargés dans le véhicule. Une nouvelle aventure dans ce vieux Mercedes conduit avec dextérité par un conducteur faisant ce trajet plusieurs fois par jour. On sent la mécanique à bout de souffle mais qui continue tout de même à avaler ces fortes pentes et descentes, ces virages serrés dans un paysage montagneux où tracer une route et la maintenir ouverte relève de l’exploit permanent.
Au bord de l’oued Mgoun, nous reprenons notre cheminement dans une végétation variée, tamaris, lauriers roses, grenadiers, noyers, pommiers, figuiers, parcelles de maïs et de luzernes…Une passerelle moderne nous permet de franchir cette large rivière que bordent des villages de plus en plus importants. Après une dernière sente la surplombant, étroite et vertigineuse, nous arrivons au but de l’étape Hdida où un gîte confortable avec un toit terrasse dominant la vallée nous offre un magnifique coucher de soleil.
Matin. 15,51 km, 5 h 19, +244 m, -789 m, Après-midi 3,38 km, 1h17, 55 m, 46 m

J11
. Après une nuit où nous avons retrouvé le confort d’un lit et avons apprécié la douche chaude, nous nous installons dans le bus de tourisme arrivé la veille pour un retour sur Marrakech. Nous déposons Adi et Lahcène à Qalaa’t-Mgouna, ville au développement important où ils doivent retrouver les muletiers du Sargho.
Des champs de roses sur de grandes parcelles, des oliviers, des hectares de zones désertiques, des montagnes en arrière plan puis à l’approche de Ouarzazate sur la droite la centrale photovoltaïque, la plus importante d’Afrique et sur la gauche le golf Royal et le lac Manson Eddahbi occupent l’œil du voyageur. Après la petite pause dans la ville dédiée au cinéma, nous franchissons le tizi n’Tichka (littéralement le col des pâturages en tamazigt) à 2260 mètres d’altitude. Cette route qui depuis des années a fait l’objet d’énormes travaux, franchit le Haut Atlas et permet de gagner au Nord les plaines de Marrakech. Le déjeuner a été pris dans un village après le col dans un restaurant avec au menu tajines.
L’arrivée en fin de journée sur Marrakech dans les embouteillages nous permet de constater que les véhicules circulant sont récents avec une marque qui domine chez les taxis, Dacia !
Le soir nous avons répondu à l’invitation de Slimane, le boss, qui nous accueille chez lui avec toute sa famille, son épouse nous ayant préparé de nombreux et savoureux plats.

J12. Achats et visites du souk en petits groupes et détente à l’hôtel sous une chaleur pesante.

J13. Décollage à 08h30 et retour sur Lyon St Exupéry puis Clermont-Ferrand en voitures.


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Les Dolomytiques

Date : Du 3 au 10 juillet 2021
Animateur : Yves
Nombre de participants : 11 animateur compris   (3F, 8H)
Météo : Temps clément, ensoleillé ou nuageux avec averses éparses
Terrain : Globalement sec, légèrement humide par endroits
Distance : Totale 98 km   
Dénivelé : Total +5440 m -5910 m
Durée : 50 HM pauses comprises
Classement Atlas : Moyen
Kilométrage auto :  (2026 X 3 soit 6078 km)
Préparation et rédaction : 30 H

ITINERAIRE : Départ Lago di Braies, rifugi :  Pederu, Lagazuoi, Croda da Lago, Lavaredo, Prato Piazza, retour Lago di Braies.

Comptant parmi les plus beaux joyaux de l’arc Alpin, les Dolomites offrent des particularités dues à leur relief et à la qualité de leur roche : roche sédimentaire carbonatée de calcium et de magnésium. Composition découverte en 1782 par un géologue Français, M Dolomieu, d’où le nom de la roche (dolomie) et du massif. La roche des Dolomites est naturellement très blanche, elle passe du rose au pourpre au lever ou au coucher du soleil, phénomène optique appelé Alpenglow.

L’un des plus beaux paysages de montagnes du monde, classé patrimoine mondial naturel par l’Unesco en 2009.

Jour 1 :

Clermont-Ferrand, Lago Di Braies

4 h 45 on charge les coffres, 5h on est parti pour une longue journée de route car 1000 km nous attendent. Circulation fluide sur le trajet, passage de la frontière sans problème malgré toutes les contraintes Covid imposées. Quelques ralentissements au-delà du Lac de Garde en direction de l’Autriche. 18 h on touche notre but, le lac de Braies se dévoile devant nous. Tout le monde est bien content d’arriver, et de prendre possession de sa chambre dans cet hôtel majestueux, riche de souvenirs historiques au vu de ses 100 années d’existence, qui a connu des périodes fastes et sombres. Sissi impératrice y a séjourné en son temps. En avril 1945 les SS ont emprisonné 141 personnages illustres dont Léon Blum, le Chancelier Autrichien, Gabriel Piguet évêque de Clermont Ferrand…

Certains auront la chance d’avoir la vue sur le lac avec balcon, d’autres malheureusement se contenteront du parking, mais tout le monde est ravi. Le repas avec les « antipasti » à volonté complètera l’enchantement de ce lieu.

Hôtel
Lago di Braies

Jour 2 :   

Lago di Braies, Rifugio Pederu          14.5 km.
Déplacement : 7h 25 dont 5h 20 de marche
Montre gps  +850 m  -760 m   Montre alti  +865 m  -785 m

Départ du splendide Lac de Braies enchâssé au milieu d’un cirque naturel surplombé par la Croda del Beco. Nous sommes dans le parc naturel Fanes-Sennes-Braies point de départ de la célèbre Vie Alta n°1 que nous suivrons sur la moitié de notre boucle. La météo nous annonce des orages, nous scrutons le ciel, pour l’instant les nuages laissent une petite place aux premiers rayons, nous prenons confiance.

Après avoir longé le lac, le sentier se dirige vers le Val di Foresta, grimpe quelques lacets et continue dans le vallon pour s’élever fortement sur les 200 derniers mètres de dénivelé et franchir le Forcela de Riciogogn. Un léger névé accentuera encore la pente.

Montée au Forcela de Riciogogn

Le col franchi nous arrivons dans un autre monde, beaucoup plus facile où bouquetins et marmottes occuperont notre regard. Nous arrivons à proximité du refuge de Sennes, pause déjeuner. Le pique-nique pris à l’hôtel est apprécié. Face à nous arrivent de gros nuages noirs, 13 h première averse qui ne durera pas. Nous repartons en longeant l’ancienne piste d’aviation herbeuse où nous rencontrons nos premières vaches aux couleurs inhabituelles, puis nous amorçons la descente par une piste routière. Le sentier serpente maintenant au travers d’une forêt de pins mugho pour rejoindre à nouveau la piste très pentue, caillouteuse et glissante qui nous mènera au Rifugio Pederu. Il est 15 h la pluie revient doucement, elle nous accompagnera jusqu’au refuge, et va s’accentuer fortement jusque tard dans la soirée.

Bouquetins
Descente vers le Rifugio Pederu

Jour 3 :

Rifugio Pederu, Rifugio Lagazuoi          18.6 km.
Déplacement : 8h 40 dont 7h 10 de marche.
Montre gps  +1613 m  -489 m  Montre alti  +1645 m  -485 m

Le soleil se montre généreux ce matin, cela réconforte le groupe car la journée avec ses 1600m de positif inquiète certains participants. Petit coup d’œil aux panneaux explicatifs du parc et nous voilà partis. Nous remontons par une piste facile, bordée de pâturages en fleurs jusqu’au refuge de Fanes. Malgré le déluge de hier soir la roche et la terre ont bien absorbé, le sol n’est pas glissant. Petite pause, nous apercevons au-dessous le refuge Lavarella avec sa surprenante chapelle ronde sur le côté. Courte montée au Passo Limo, passage devant le refuge de Grand Fanes puis traversée de la grande Alpe de Fannes par le Passo Tegada. Sur notre droite nous admirons les plissements désordonnés et spectaculaires de la roche, de part et d’autre nous sommes éblouis par le blanc des talus d’éboulis.

Plissement du Grand Alpe de Fanes

Montée à la Forcela di Lech

La fatigue commence à se faire sentir, le soleil est avec nous et la chaleur aussi. Nous décidons de nous approcher au plus près du col afin de faire le plus gros du positif avant de manger, les derniers mètres seront difficiles, un petit replat herbeux, ouf ! Il nous reste 100 m à gravir on prend des forces.

Arrivée à la Forcela di Lech

Le pique-nique nous donnera des ailes, les fameux 100m sont avalés sans s’en apercevoir. Nous voici à la Forcela di Lech, col époustouflant où le sentier semble s’arrêter, invisible d’en haut coincé entre 2 falaises proches et avec une pente impressionnante avoisinant 30 %. Courage il faut y aller, le passage couvert de cailloux serpente entre les blocs rocheux jusqu’à mi-hauteur où, de là, nous apercevons le lac Lagacio au fond ainsi que le refuge pour ce soir au loin, mais très loin. La fin de la descente a été aménagée avec des troncs pour éviter l’érosion et la pente s’atténue. Nous atteignons le lac, petite pause bien méritée.

Descente au Lac Lagacio depuis la Forcela di Lech
Remontée du plateau incliné de Lagazuoi

Toujours le refuge en point de mire, mais encore 600 m à monter soit plus ou moins 2 h de marche sur le plateau incliné de Lagazuoi dans une ambiance minérale. Les névés encore très présents dans ce secteur, vont perturber un peu notre parcours jusqu’au col Lagazuoi. Après la traversée d’un grand névé en devers, la dernière montée sera très très dure pour beaucoup, pour enfin atteindre le refuge. Au passage nous aurons remarqué les divers vestiges restaurés de la guerre incroyable menée à cette altitude sur cette ligne de front, entre l’empire Austro-Hongrois et l’armée Italienne pendant la Première Guerre Mondiale. De nombreuses galeries ont été creusées dans la roche, dont les entrées sont encore visibles. Une galerie, particulièrement aménagée en via ferrata atypique, permet de parcourir les entrailles du Petit Lagazuoi.

Arrivée au Col Lagazuoi

Après cette journée éprouvante, une récompense nous attend sur la terrasse du Rifugio Lagazuoi, plus haut refuge des Dolomites à 2752 m, avec cette fabuleuse vue panoramique sur les sommets environnants qui se découvrent face à nous. Quelques trouées dans la brume nous permettront d’apercevoir furtivement le phénomène qui a fait la réputation de ce massif, les fameuses couleurs rose ou pourpre au coucher du soleil. Dommage les nuages gâchent un peu notre plaisir.

Rifugio Lagazuoi

Jour 4 :

Rifugio Lagazuoi, Rifugio Croda da Lago          16.3 km.
Déplacement : 8h 36 dont 6h 23 de marche
Montre gps  +702 m  -1341  montre alti  +800  -1280

Après une bonne nuit, ce matin les troupes sont fraiches et sont prêtes à affronter cette journée un peu moins éprouvante. Il faudra descendre la dernière partie un peu scabreuse montée hier, avec traversée du névé en dévers, pour atteindre la Forcletta Lagazuoi, cela n’inquiète personne. Le soleil étant déjà bien présent, la neige n’est pas gelée.

Chose faite, nous suivons un sentier en balcon pour rejoindre la Forcletta Travenanzes avant de plonger sur la route du Passo Falzarego, haut lieu réputé du Giro. Léger regard sur la boutique souvenirs et nous progressons sur l’autre versant en direction des alpages.

Le chemin devient de plus en plus pierreux, traverse un petit cayon qui nous conduit au pied d’un défilé rocheux que nous grimpons sans difficulté, pour arriver au col Averau.

Remontée du défilé rocheux avant le col Averau

La vue est superbe au nord comme au sud : on embrasse une bonne partie des Dolomites orientales et notamment le glacier de la Marmolada. Le soleil est avec nous, et les rhododendrons bien en fleur nous balisent le chemin. Courte montée proche de la falaise dominant un grand éboulis et arrivée au col Nuvolau. De là vue sur la crête qui grimpe au refuge Nuvolau où, en ce jour de beau temps, la foule est bien présente. Ce sera la journée où l’on verra le plus de monde.

Cinque Torri

Descente vers les Cinque Torri, un carré d’herbe et 3 sapins, pour ceux qui cherchent l’ombre, feront notre restaurant du jour. L’environnement est animé et nous change des jours précédents, car le lieu est très populaire et accessible facilement. Il est également un lieu prisé par les grimpeurs et ils sont nombreux aujourd’hui, accrochés aux différentes parois. Cette zone a été également le théâtre de rudes batailles. Nous contournons le site par le nord, véritable musée à ciel ouvert de la grande guerre, avec ses tranchées, ses casemates, ses postes d’observation, afin de passer au cœur du chaos calcaire.

Les casemates
Entre les tours

Descente dans une forêt clairsemée puis plus dense jusqu’à une clairière à proximité du Ponte de Rucurdo.

Le sentier traverse deux torrents puis grimpe un bon moment, franchit un petit ressaut rocheux, passe sur un joli pont de bois avant d’atteindre le Cason de Fornin. La montée qui suit devient de plus en plus rude en contournant le Mont Ciadenes. Isabelle et moi avions complètement oublié cette difficulté là depuis notre dernier passage. C’est « la surprise du chef » comme a dit Corinne. Le groupe s’est étiré ; une petite halte au promontoire avec vue sur Cortina où on passera demain, permet le regroupement. Maintenant le sentier s’infléchit dans les alpages du Val Negra et soudain apparait le beau lac vert de Federa, magnifique au pied de la falaise de la Cime Bassa da Lago, avec ses névés qui reflètent, et qui viennent mourir à fleur de l’eau. Anémone pulsatile, gentiane pourpre, Lis Martagon ont fleuri notre parcours du jour. Au bout du lac est posé notre refuge d’aujourd’hui Croda Da Lago, immergé dans le vert criard des pâturages, entouré de splendides mélèzes, pins alpins et pins parasols. La soirée est animée : pendant le repas, nous assistons à  l’affrontement amical entre le chien du refuge et de gentils ânes en liberté, puis, en fin de repas, à un spectacle de mime monté et joué par Didier, apprécié de tous.

Lac vert de Federa

Jour 5 :

Rifugio Croda da Lago, Rifugio Lavaredo          8.8 km + 5.2 km.
Déplacement : 9 h dont 2 h 45 + 1 h 45 de marche +1 h de bus
Montre gps  +590  -876  montre alti  +630  -990

Belle descente à travers bois jusqu’au lac d’Aial avant de prendre une piste forestière pour gagner Cortina d’Ampezzo. Passage à proximité du Beco D’Aial spot d’escalade reconnu.

Cortina D’Ampezzo

Nous voici à Cortina station de ski réputée, qui accueille tous les ans une épreuve de la coupe du monde, qui a organisé les JO de 1956 et qui les organisera à nouveau en 2026. Les hôtels et boutiques de luxe attirent une clientèle aisée. La ville est dominée par le Monte Cristallo haut sommet des Dolomites D’Ampezzo et l’un des 350 sommets de plus de 3000 m sur l’ensemble du massif.

Il est 12h15 nous sommes à la gare routière, le bus ne part qu’à 14h 05, les 2 heures d’attente permettront à certains de faire un petit tour en ville, à moi d’acheter les billets, et à tous de savourer le pique-nique du jour agrémenté d’un « expresso » au bar local.

Le bus nous évite une portion du parcours peu intéressante qui serait en grande partie sur la route jusqu’à notre point de départ de cette après-midi. Du bus nous apercevons le lac Misurina plus grand lac naturel de la région, ainsi que celui d’Antorno qui gelé l’hiver sert principalement de parking pour les départs de balades en raquettes ou en motoneige. Passé le lac, le bus nous dépose dans un écrin de verdure, il nous reste 500 m de positif pour rallier le Rifugio Auronzo au pied des Tre Cime Di Lavaredo. Ce triptyque rocheux se dresse comme 3 menhirs figés sur un même socle et sont le symbole des Dolomites. Lieu attendu par tous.

Vue depuis le refuge d’Auronzo
Sous les Tre Cime

Depuis le refuge Auronzo une large piste, en courbe de niveau, sous les Tre Cime nous permet de rejoindre le Rifugio Lavaredo. Au passage nous aurons admiré la chapelle des « Alpini » en hommage aux soldats alpins de la 1re guerre. Nous pressons le pas, voilà quelques gouttes. A peine arrivés, le groupe s’engouffre dans le refuge, pour éviter l’averse qui ne sera que de courte durée.

Rifugio Lavaredo

Jour 6 :

Rifugio Lavaredo, Rifugio Prato Piazza          19.4 km
Déplacement ; 8h25 dont 6h32 de marche
Montre gps :  +942  -1220  montre alti :  +940  -1295 

Montée au col sous les Tre Cime

La météo annoncée n’est pas encourageante, les nuages sont bas, nombreux et de couleur sombre. On espérait mieux pour cette étape mythique au milieu des aiguilles, tours et autres sommets. Départ brutal face au refuge sous les Tre Cime pour monter au col Lavaredo. La photo ne sera pas exceptionnelle les Tre Cime sont bien chapeautées ce matin, mais l’espoir est là car les nuages défilent à grande vitesse.

Col Lavaredo et les Tre Cime

Passage extraordinaire entre les Tre Cime, la Croda Passaporto, le mont Paterno pour approcher le Rifugio Locatelli. Au pied du refuge la vue sur la face nord des Tre Cime est époustouflante tant elle est différente de celle que nous avions hier en montant côté sud. Malheureusement quelques nuages subsistent encore sur les pointes, mais cela ne fait rien on ne cèderait pas notre place.

Maintenant 3 heures de belle descente dans le Val Rinbon au pied de la Croda dei Rondoi nous attendent. Le sentier va côtoyer en permanence le torrent impétueux Rienza que l’on verra augmenter au fil de la pente, pour finir en petite rivière alimentant le lac Di Landro. Bercés par le son mélodieux et saccadé des clapotis plus ou moins intenses, cette partie un peu longue et uniforme s’apparentera à un moment de détente et de relaxation et nous conditionnera pour la partie suivante.

Nous sommes presque en bas la pluie arrive, nous courons vers un abri déjà occupé par des marcheurs et des cyclistes car l’averse redouble d’intensité mais elle ne durera pas. On est à 1400 m notre prochain col est à 2300 m le gros du dénivelé arrive il est 11 heures 30, j’aimerais faire une bonne partie avant le pique-nique surtout qu’il y a un passage un peu aérien avec câble et chaine et compte tenu de l’averse l’endroit peut être glissant.

Montée raide sur les contreforts du mont Specie. Sentier étroit en forêt avec les racines apparentes, protégé par les arbres le sentier n’est pas trop glissant, cela me rassure. Nous arrivons à la barrière en bois, le point crucial est devant nous. Rappel des consignes, bâtons dans une main, câble dans l’autre et tout le monde derrière moi sans se coller.

Malgré quelques appréhensions tout le monde est passé sans difficulté, ouf ! je respire. On a bien mérité la pause, le sandwich est apprécié. Il nous reste encore 400 m avant d’arriver à notre fameux col, le Strudelsattel. Nous sommes au Tyrol du Sud, les noms propres sont souvent écrits en Allemand et en Italien mais celui-là fera l’exception.

Anny repère un sabot de vénus, le premier rencontré depuis le début, on en trouvera d’autres le lendemain. Nous sommes au col, nous ne stationnerons pas longtemps car le vent n’est pas chaud et le temps est menaçant. Légère descente avant le plateau de Prato Piazza où la pluie nous rattrape. Nous privilégions la piste pour gagner le Rifugio Prato Piazza, petit refuge intimiste où certains découvriront et tous apprécieront le Prosecco, vin pétillant italien de la région de Vénétie.

Arrivée pluvieuse au Rifugio Pratto Piazza

Jour 7 :

Rifugio Prato Piazza, Lago di Braies          15 km
Déplacement : 7h50 dont 5h50 de marche
Montre gps :  +740  -1173  montre alti :  +730  -1230   

Vendredi, dernier jour du périple le groupe aimerait que cela dure mais il faut revenir au point de départ, dommage ! L’itinéraire coupe les alpages en direction de la Croda Rossa. Présence de brume et d’humidité sur le sentier herbeux, mais le soleil arrive et nous gratifiera de sa présence toute la journée.

La pente s’accentue, au plus haut de l’alpage on rencontre un troupeau de vaches alpines bien solides sur leurs pattes car le terrain n’est pas des plus facile, une d’elle nous a adopté et nous suit pas à pas sur le sentier qui maintenant est aménagé en escalier. On s’arrête elle s’arrête, on repart elle repart tel un chien bien dressé, arrive la barrière nous passons mais pas elle. Mince ! Elle nous regarde partir avec un air de tristesse, triste comme nous de l’abandonner. Le remord sera vite passé, après un petit tunnel creusé dans la roche sur ce sentier en balcon, un passage câblé nous attend plus long que celui d’ hier mais moins aérien. J’assure tout le monde à l’épaulement rocheux, Isabelle part devant et le groupe la suivra jusqu’au bout du câble.

Nous nous éloignons de la barre rocheuse et retrouvons un alpage où bien caché dans un petit creux se trouve le Rossalmhütte, mini refuge d’alpage. Il est 12h30 pause déjeuner, la moitié de l’étape est réalisée nous prendrons notre temps. L’endroit est agréable face à la Croda Rossa pas de vent, un soleil radieux, le paradis en somme !

Nous remonterons légèrement à un petit collet qui fait face au Seekofel. Nous nous engageons dans le vallon qui rejoint le lac de Braies.

Lago Di Braies

D’abord entre les sapins d’où nous apercevons le lac avec ses tonalités variées, puis dans les éboulis avec un passage en dévers câblé et pour finir une arrivée de toute beauté après 800m de dénivelé négatif sur les rives cahoteuses du lac.

Descente dans les éboulis

La boucle est bouclée, nous retrouvons notre hébergement de la première nuit. En saison tous les vendredis l’établissement offre un apéritif consistant à volonté à sa clientèle. Nous profiterons de cette proposition et nous trinquerons à la fin de notre séjour avec : devinez quoi… du Prosecco bien sûr !  et des mises en bouche maison de qualité.

Jour : 8

Lago Di Braies, Clermont-Fd

Après un copieux petit déjeuner à volonté, nous chargeons les voitures et nous voilà partis. Nous profiterons encore de ces montagnes avant de rejoindre l’autoroute. La circulation est dense en ce 10 juillet sur la partie Brennero, Verona. Le lac de Garde passé, le trafic devient plus fluide et le restera. Pause de mi-journée une fois Milan traversé pour être tranquille. La douane se fera comme à l’aller, personne, et le passage de Lyon sera sans encombre. Dans l’ensemble le trajet du retour aura été un peu plus long qu’à l’aller, car les pauses ont été plus nombreuses, plus longues et nous n’avions pas d’impératif horaire.

Tout le monde rentre avec des images et des souvenirs plein la tête, content du séjour dans son ensemble, prêt à repartir. Les nombreuses photos et vidéos réalisées par Didier et Pascal permettront à chacun de se remémorer tous ces bons moments partagés.

Arrivée au lac

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Canyon sec et sommets dans le Haut Atlas Central Marocain

Séjour n° 17 Canyon sec et sommets dans le Haut Atlas Central Marocain
Du samedi 07 au samedi 21 septembre 2019
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 14 dont 8 femmes et 6 hommes.
Mot de l’animateur
Ce nouveau tracé, un peu compliqué à organiser au niveau de la logistique et de l’intendance, a tenu toutes ses promesses. Originalité par ses passages inédits, bivouacs naturels dans des environnements de toute beauté, sommets peu connus, ambiance entre les participants ont été quelques uns des éléments qui ont contribué à la réussite de cette nouvelle grande aventure !
Météo : nous sommes arrivés à la fin d’une terrible période orageuse où des montées subites des eaux et des glissements de terrain ont provoqué la mort de nombreux marocains. Les deux premières soirées ont été légèrement perturbées et notamment, la seconde à la sortie du canyon où l’orage s’est invité au bivouac avec tonnerre et quelques gouttes de pluie. Le reste du séjour a bénéficié d’une météo agréable avec de la douceur.
Hébergement : hôtel à Marrakech en chambre double et deux triples. Sur le terrain bivouac sous tentes Ferrino spacieuses bi-place, deux tentes Vaude et deux adhérents en tente solo dont deux North Face modèle Westwind (de l’association) emmenées de France. Une tente mess nous abritait pour prendre nos repas. Petite remarque, certaines tentes étaient en mauvais état notamment au niveau des fermetures.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises et le thé à la menthe plusieurs fois par jour.
Transport
– aérien : EasyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de trois véhicules, Yves, Dominique et Michel J. Sur place au Maroc, un bus confortable pour les passagers et un véhicule de tourisme Mitsusbishi pour le matériel.

Itinéraire : avec ce tracé inédit, nous complétons les deux précédents trek de 2015 et de 2016 et achevons l’exploration des trois canyons situés sur la partie Est du Mgoun. Deux sommets gravis pour la première fois par les membres d’Atlas, l’Azourki, altitude 3677m et le Waougoulzat, altitude 3605m et enfin après 20 ans une nouvelle fois, le sommet du djebel du Rat, altitude 3601m.

Petit lexique sans prétention : aqqa : torrent encaissé ; assif, oued : rivière ; aït, tribu, fils de… ; azib : bergerie (buron) ; djebel, jbel : montagne ; erg : désert de dunes de sable ; reg : plateau recouvert de cailloux ; ighern : grenier fortifié ; ighil : colline ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne.

Classement : moyen. Déplacement à pied : 11 jours soit 80 heures. Journée libre à Marrakech : 1.5
Kilométrage parcouru à pied : 193.02. Dénivelées positives : 9570m. Dénivelées négatives : 10310m

Découpage du séjour
Les données, l’altimétrie, la durée du déplacement et les dénivelées positives et négatives sont données par une montre Suntoo. Les distances, la durée de la randonnée, les altitudes maximum de journée à l’aide d’un Gps de marque Garmin. Les noms de villages ou de lieux-dits peuvent être sujet à plusieurs écritures.

Abréviations utilisées : DD : durée du déplacement ; DR : durée de la randonnée ; DP : dénivelée positive ; DN : dénivelée négative DL : distance linéaire ALMAXJ : altitude maximum de la journée.

Jour 1. Trajet en voiture entre Clermont-Ferrand et Lyon, plus précisément à Lusignan au parking MSD. Deux minibus nous ont transportés au terminal d’embarquement à Lyon St Exupéry. Vol avec la compagnie Easyjet et en 2h40, nous étions à Marrakech où nous attendait Slimane, patron du réceptif Marocain et Saïd, le conducteur du bus. Installation à l’hôtel Andalous, 4 étoiles (standard marocain). Après le repas du soir, je propose aux moins fatigués d’aller prendre un bain de foule sur la place
Djemââ El Fna et de découvrir le site de la plus importante mosquée de Marrakech, la Koutoubia.

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Jour 2. Le bus nous conduit au pied d’une première ligne de montagne composée des djebels, Tizal, Azourki et Aroudane, grossièrement parallèle à la chaîne principale du Mgoun. Nous prenons le repas du midi dans le vétuste café d’un village perché à mi-pente. Quelques membres de l’équipe sont déjà là. Nous apprendrons au cours de la journée que les muletiers arriveront plus tard venant du sud de la barrière du Mgoun après deux jours de déplacement. Une certaine désorganisation semble régner à ce
point relais mais il n’en est rien même si les modalités du commencement du trek ont fait l’objet de modifications de dernière minute. Travaillant avec Slimane, depuis plus de trente ans, je laisse se faire la mise en place sans inquiétude particulière. Il est vrai que ces derniers jours la météo n’a pas été favorable à une préparation à l’européenne. Hier encore, il était aux dires des locaux impossible de circuler, sans risque, sur cette route de montagne. Encore quelques kilomètres en bus après le repas pour atteindre le Tizi-n-Tlissi à 2603m d’altitude, point de départ de la randonnée du jour. Elle nous fera une mise en jambe agréable le long du Jbel Aroudane et de la rivière (assif) Aqqa-n-Ilissi et nous pourrons découvrir plusieurs facettes de la montagne marocaine : une végétation diverse composée de chêne vert, buis, genévrier thurifère, centenaire, genévrier oxycèdre ou cade, des bergeries, certaines habitées en permanence d’autres de simples abris occupés à la belle saison, implantées à l’abri de la fureur de l’assif, quelques parcelles minuscules entourées de murets complètent le décor au fur et à mesure que l’on descend. Les derniers jours ont quelque peu chamboulé le paysage et les traces d’un ruissellement violent de l’eau sur ces terres arides sont encore bien visibles. Tous les ruisseaux souvent à sec à cette période, les rivières se retrouvent dans la vallée du village Zawyat Ahancal terme de cet échauffement où coule l’assif du nom du village, gros bourg vivant de l’agriculture entre élevage d’ovins et caprins et cultures vivrières. Ce soir, nous dormons au gîte de Farid avec une vue sur les extrémités rocheuses et découpées de l’Aroudane. Un véhicule 4×4 a déposé nos bagages et le nécessaire pour le repas du soir. Il fera le chemin inverse demain matin et remettra à l’équipe des muletiers nos sacs qui nous rejoindront par un sentier muletier entre Azourki et Aroudane au premier bivouac.
DD 4h13 DP 30m DN 975m DL 10km ALMAXJ 2603m

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Jour 3. Réveil à 06h00 pour un petit déjeuner pris en commun à 07h00. Répartis dans plusieurs petits dortoirs, la nuit a été réparatrice pour le groupe. Sommaire mais propre, ce gîte nous a proposé un confort avec des douches et des toilettes que nous n’aurons plus dans les jours à venir. Nous quittons à pied Zawyat par une piste en terre en direction de Taghia. La sente parcourue 3 ans plus tôt se transforme petit à petit au prix d’efforts considérables en un chemin qui gagnera le fond de la vallée. C’est sans doute une nécessité pour maintenir dans ces vallées une population qui ne bénéficie pas ou peu de la transformation rapide de la société marocaine. Deux énormes pelleteuses travaillent à briser la roche. A 1756m d’altitude, nous bifurquons sur notre gauche, traversons l’assif et pénétrons dans le canyon aqqa-n-Tazaght. Étroit au début, il est constitué de blocs et de chaos que nous franchissons ou contournons. L’élévation est régulière puis le canyon s’élargit et comme dans un havre de paix, d’immenses chênes verts à la hauteur inhabituelle et aux diamètres imposants se développent sur un terrain pentu à l’allure inhospitalière. Nous bifurquons de nouveau et prenons une branche du canyon sur la gauche. Partis sous un ciel bleu, nous nous retrouvons progressivement sous un ciel encombré de gros nuages. Ahmed qui nous accompagne à nouveau sur ce trek montre peu son inquiétude mais les précipitations des derniers jours doivent être présentes dans son esprit. Je sens qu’il a hâte de sortir de ces étroitures aux hautes falaises, synonymes possibles d’un piège. La montée est raide, la sortie semble imminente mais nous redescendons pour attraper une branche plus petite. Un gros rocher nous sert de table de pique-nique qui est le bienvenu. Ce canyon est un véritable labyrinthe, une branche se présente à gauche mais nous en prenons une à droite. La hauteur des falaises se réduisent, le fond encaissé est loin au-dessous de nous et c’est enfin le plateau. Il nous faudra encore de longs kilomètres pour atteindre le lieu du bivouac protégé dans un vallon, installé à proximité d’une source et d’un mini cours d’eau. Première rencontre avec les nomades, quelques campements sont installés, les dromadaires broutent avec délectation des petits buissons épineux qui ressemblent aux genets scorpions de la Sierra de Guara en Espagne que l’on désigne sous le nom de «coussin de belle-mère». Des colonies de craves se font entendre. Un orage se prépare au sud de notre point. Installation dans les tentes biplaces, thé à la menthe et toilette avec les cuvettes pliables de l’association occuperont la fin de l’après-midi. Notre équipe muletiers et cuisinier est au complet.
DD 8h50 DP 1520m DN 305m DL 23.2km ALMAXJ 3013m Altitude du bivouac 2837m

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Jour 4. L’orage d’hier soir nous enveloppe ce matin d’une humidité bien présente. Les tentes sont très mouillées mais la nuit a été calme, troublée seulement par le mouvement des mules entravées à peu de distance du camp. Après un petit déjeuner copieux, nous partons sous un ciel couvert et pesant. Toute la matinée, nous cheminerons sur ce vaste plateau entre 2800 et 3000 mètres contournant les mamelons situés à une altitude avoisinant ou dépassant les 3200 mètres d’altitude. Bientôt, nous franchissons la ligne imaginaire du partage des eaux et nous nous rapprochons de l’Azourki, tout en longueur. Sur notre droite encore des ramifications du grand canyon d’hier orientées nord et nord-est d’où s’envole une compagnie de perdrix ; à gauche un canyon plus modeste aux multiples branches sud et sud-ouest. Le squelette d’une tête de dromadaire correctement nettoyée trône dans ce décor minéral où seules quelques touffes de genets amènent une touche de verdure. La vie n’est pas absente pour celles et ceux qui savent observer, une petite chouette, installée sur un rebord rocheux, sans doute à l’affût d’insectes ou de rongeurs s’envole tardivement à notre approche. Nous longeons l’Azourki et Ahmed enchaîne les pauses car l’équipe des muletiers aurait dû nous rattraper depuis longtemps mais rien à l’horizon. Nous descendons en pente douce un large vallon, l’heure du pique-nique est largement dépassée mais le mélange, petit gâteaux sucrés, dattes, figues séchées nous permet facilement de tenir. Petite attention qui fera partie comme à l’occasion de chaque trek d’une pause le matin. Le repas de mi-journée sera pris pour finir au lieu du bivouac. A chaque jour sa petite aventure, aujourd’hui l’équipe des muletiers a contourné un sommet intermédiaire au lieu d’aller en trace directe. Petite mésentente, sans conséquence, entre muletiers venant d’une vallée éloignée et guide qui travaillent ensemble pour la première fois. Seul Hossin le cuisinier est le régional de l’étape venant de la riche vallée des Ait
Bouguemez située à peu de distance à vol d’oiseau.
DD 5h32 DP 385m DN 645m DL 17.08km ALMAXJ 3107m Altitude du bivouac 2855m

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Jour 5. Au fil de la journée d’hier, la météo s’est améliorée et un soleil généreux nous a accompagné sur la fin d’après-midi. Ce matin, le réveil se fait dans une nuit noire sous un ciel étoilé. Il est 06h35 lorsque nous quittons le camp à la lampe frontale pour l’ascension de l’Azourki. Une première pour Atlas Aventure. Nous sommes passés à plusieurs reprises à proximité lors de treks précédents mais nous ne l’avons jamais gravi. Ahmed l’a déjà fait mais ce n’est pas un classique comme peut l’être le Toubkal
sur le Haut Atlas occidental ou plus près de nous le Mgoun. La montée est progressive dans de la pierraille relativement stable. Pas de trace de passage. Magnifique lever de soleil qui éclaire les difficultés à venir. Première pause sous une barre rocheuse où nichent de nombreux faucons. A 3200 mètres, nous progressons en posant les mains pour passer une barre rocheuse et atteindre une première vire. De vires en vires de plus en plus étroites, replats naturels dans cette montagne érodée nous progressons et gagnons de l’altitude. Ceux qui ne craignent pas le vide encouragent celles et ceux qui appréhendent un peu…Un dernier effort en posant les mains et le premier sommet intermédiaire est atteint vers 10h00 à 3565m. Une cassure dans un rocher que nous franchissons avec précaution et c’est par une longue crête en légère montée que nous atteignons le sommet. La vue est circulaire sur 360 degrés avec au premier plan vers le sud-ouest le Waougoulzat, en second plan, la chaîne du Mgoun qui porte encore les traces des dernières intempéries sous forme de neige. Au nord, les dernières crêtes du Haut Atlas central vers Beni Mellal, au nord-est, les hauts sommets du Haut Atlas oriental. Vers l’ouest, toute en longueur, la vallée des Ait Bouguemez avec en son extrémité la pyramide rocheuse presque parfaite où domine le grenier fortifié Sidi Moussa, visité en 2016. Moment de quiétude avec un vent modéré qui nous laisse le temps de savourer l’instant ! Une longue descente nous attend où nous pourrons admirer les fantaisies aériennes d’un couple de grand corbeau et un beau vol de crave.
DD 10h10 DP 1190m DN 1665m DL 14.10km. ALMAXJ 3702m Altitude du bivouac 2250m

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Jour 6. Hier en fin d’après-midi, nous avons eu la visite du sous-préfet de Tabant qui souhaitait connaître nos identités. Depuis le meurtre des ressortissantes scandinaves, Louisa, danoise et Maren, norvégienne sur le Haut Atlas Occidental, des mesures de surveillance des étrangers ont été mises en place avec l’interdiction de bivouaquer dans la périphérie des zones habitées ce qu’ignorait notre guide. Ce matin, rien ne presse, nous quittons le camp situé à Zawyat Oulzia à 9h00 pour une étape qui doit nous amener sous le djebel Waougoulzat, prochain objectif. Nous suivons rive gauche un temps, de loin la partie supérieure de la vallée des Ait Bouguemez. Ahmed en cheminant nous montre un cimetière peu visible pour des occidentaux, pas de tombe, de simples pierre posées sur le sol verticalement. Parallèles, le défunt est un homme ; perpendiculaires, une femme, le visage toujours tourné vers La Mecque. Nous atteignons à hauteur d’Ifrane, une piste qui nous permet d’atteindre un col à 2225 mètres
d’altitude puis c’est la descente par un sentier muletier à travers les genévriers thurifères pour atteindre Rbat. Nouvelle déconvenue ! Nous devons dormir en gîte puisque le bivouac dans la zone administrative de la vallée semble dorénavant interdit, mais celui de Rbat est complet, occupé par des instituteurs en formation et nous devons poursuivre notre descente jusqu’au village de Ibakaliwane à 1890m d’altitude. Nous logerons chez Ait Ayoub.
DD 4h50 DP 360m DN 600m DL 15.63km ALMAXJ 2265m Altitude du gîte 1890m

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Jour 7. Il est 7h35 lorsque nous quittons le gîte avec 1⁄2 heure de retard sur l’horaire annoncé par Ahmed. Le groupe était prêt mais nous avons du attendre le petit déjeuner…Enfin, c’est le départ, le pique-nique est réparti dans nos sacs à dos, boites de sardines, énorme boite de thon, chacun ayant récupéré un œuf dur et une orange. Ahmed, le guide et Mohamed, le muletier se partagent, les pains, deux saucissons de bœuf, la boule de fromage et important, le sel au cumin. Mohamed, très grand est taillé
pour la course à pied, filiforme, il a une grande agilité sur les rochers. Nous faisons le chemin inverse en montée qui nous ramène à Rbat. D’énormes travaux sont engagés à l’aide de pelleteuses qui vont transformer cette piste de terre en route large asphaltée. Le gîte que nous quittons était vaste et confortable et tout le monde semble en forme pour cette longue journée qui nous attend. Le village est maintenant dépassé, nous nous engageons dans une vallée moins verdoyante au fur et à mesure que nous montons en altitude et occupée en grande partie par l’oued qui transporte à chaque crue des quantités importantes de cailloux. Une pelleteuse s’active, là également, transformant la sente en une piste qui permettra aux dernières maisons d’avoir plus facilement accès à la future route et à des transports en commun. Cela s’appelle le désenclavement, engagement politique du Roi Mohamed VI d’après Ahmed. Il est vrai que les aménagements sont nombreux, poteaux électriques visibles dans le paysage, pistes franchissant de hauts cols, inexistantes auparavant. Le but recherché est de maintenir la population rurale sur les terres et de ne pas grossir les bidonvilles des villes. Nous cheminons maintenant entre des genévriers thurifères géants, vieux sans doute de plusieurs centaines d’années. Les troncs portent des stries torturées comme ci on avait voulu ralentir la croissance de ces arbres. Nous prenons lentement de l’altitude, contournant et contournant encore des mamelons. Bientôt des «azib». Au loin on entend les appels presque humain de quelques chevreaux. Le djebel Waougoulzat se dresse devant nous comme un mur infranchissable. L’altimètre ne semble pas bouger et le guide semble attendre le dernier moment pour se décider à aller vers lui. Les bergeries d’altitude s’estompent, plus de sente, nous zigzaguons entre les «coussins de belle-mère». Le tapis végétal se fait plus rare, les dernières plantes sont derrière nous, bientôt le sommet ? Non, Ahmed décide de descendre dans un nouveau vallon encaissé occupé par quelques arbres géants. Sur notre gauche, une ligne de mamelons espacés qui culminent entre 2800 et 3300 m d’altitude. La pente se fait plus raide, le col est en vue, il est 13h45, nous sommes à 3325m sur la montre altimétrique, 3540 sur la carte. Le vent souffle en rafales mais il ne fait pas froid. Nous dégustons le pique-nique abrités par des rochers et profitons de ce moment exceptionnel gagné à la force du mollet. Le panorama est grandiose, peu d’européens gravissent cette montagne beaucoup moins connue que son voisin, le Mgoun. Coincé au nord par l’Ighil-n-Ait-Ourit et ses sommets allant de 2600 à 2900m prolongé à l’ouest par le djebel Tizal à plus de 3000m, on aperçoit le cordon vert de la vallée des Ait Bouguemez. Au sud, c’est la longue chaîne du Mgoun avec son sommet principal à 4068m. Je propose de continuer vers l’est pour atteindre les différents sommets de la chaîne. Le groupe se partage en deux, Mohamed nous accompagnera, Ahmed descendant directement à travers des barres rocheuses pour rejoindre le lieu du bivouac bien identifiable depuis notre belvédère. Le terrain est instable et provoque quelques glissades sans conséquence. L’autre groupe progresse sur l’épaulement et gagne en altitude, 3500m puis c’est le sommet à 3605m (montre gps). Notre descente sera plus confortable que celle du groupe d’Ahmed. La lecture du terrain est plus facile avec un énorme pierrier et un pourcentage approchant sans doute les 40%. J’initie Mohamed à la descente en trace directe dans la pente. Il est 18h30 lorsque nous nous posons enfin pour déguster le thé à la menthe. Le premier groupe est déjà là, arrivé depuis quelques dizaines minutes. Pour achever la journée, 4 d’entre nous remontent le vallon où coule l’oued pour remplir les gourdes et bouteilles d’eau de l’ensemble des participants.
DD 10h59 DP 1955m DN 1670m DL 23.92km ALMAXJ 3605m Altitude du bivouac 2207m

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Jour 8. Nous laissons le campement derrière nous après avoir absorbé un solide petit déjeuner avec café ou thé voire chocolat et moult pains avec margarine, diverses confitures de marque notamment «Aicha» et pâte à tartiner. Il est 09h00 environ et la journée s’annonce normalement plus facile. Nous sommes sur la rive droite de l’assif Mgoun et traversons plusieurs villages accrochés au relief à l’activité exclusivement agricole. Entre les maisons et l’oued plusieurs cultures, pomme de terre, certains plants
encore fleuris, d’autres fanés prêts à être ramassés ; des parcelles de maïs ; des arbres fruitiers, pommiers notamment au pied desquels une haute et généreuse luzerne pousse. Nous coupons une piste avec une bande centrale de goudron qui vient de la vallée des Ait Bouguemez en passant par le « tizi-n-Aït-Imi » et qui se poursuit jusqu’à rejoindre kelaa Mgouna. Une pause à la confluence de l’assif Amougr Saln avec l’assif-n-Oulilimt qui donne la rivière Mgoun. Le grenier fortifié «Tighremt-n-Aït-Ahmed» sur la rive droite construit en pisé il y a quelques décennies continue à se désagréger sous l’action des pluies. L’oued est encore très chargé et pour éviter de se mouiller les pieds on doit escalader quelques rochers en posant les mains puis pour éviter une cascade on repasse rive gauche pour franchir un premier col puis un second. Enfin le camp apparaît en contrebas à la sortie d’une courbe de la rivière. Après le thé traditionnel puis le repas du midi pris tardivement, on profite du ciel bleu et du soleil pour faire toilette et lessive dans une eau fraîche et tonifiante.
DD 06h15 DP 715m DN 295m DL 18.73km ALMAXJ 2689m Altitude du bivouac 2661m

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Jour 9. La nuit a été troublée par le bruit des toiles de tentes secouées par de violentes rafales de vent. A 8h00, nous quittons ce camp planté en pleine montagne avec une eau abondante à proximité, un bonheur simple…Quelques craves aux becs courbés vers le bas piochent la zone humide à la végétation rase pendant que trois pigeons ressemblant à nos pigeons de ville se nourrissent des déchets des mules. Sans doute des pigeons «bizet». Une heure après, nous laissons sur notre gauche, le lit de l’assif pour gravir un mamelon qui nous amène à de jolis «azib» construits en pierre aux formes arrondies. Un chevreau se fait entendre. Pas de troupeau présent, le dernier vu est à environ 1⁄2 heure de marche. La petite bête au déplacement malhabile nous suit avec détermination. Nous atteignons le tizi-n-Oumsoud à 2969m puis c’est une nouvelle descente. Entre-temps, les muletiers nous ont rejoints et l’un des jeunes a réussi à attraper le chevreau qu’il confiera bientôt à des muletiers que l’on croisera et qui le ramèneront vers le troupeau. A 2460m, nous faisons une pause «grignotage». Il nous faudra 1h15 pour atteindre de nouveau les 2900m de l’immense plateau de Tarkeddid puis ce sera le franchissement du passage de la ligne de partage des eaux dans l’alignement du refuge du Mgoun. Dorénavant, les cours d’eau et notamment la Tessaoute qui prend sa source, ici, s’écoulent vers l’ouest. Nous suivons ce filet d’eau qui sera dans quelques kilomètres une rivière importante qui irriguera un nombre important de champs cultivés. A l’amorce d’un canyon, il est 14h00, nous sommes arrivés à l’emplacement du bivouac. L’emplacement initial était prévu un peu plus loin mais présentait
des inconvénients. Ce changement, ne remettant pas en cause le découpage des journées à venir et l’endroit étant magnifique, nous profitons du reste de la journée pour flâner, nous attacher aux taches quotidiennes, toilette et lessive et profiter de ce cadre de carte postale.
DD 06h02 DP 800m DN 595m DL 17.96km ALMAXJ 3000m Altitude du bivouac 2895m

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Jour 10. Nous laissons la Tessaoute se faufiler dans le canyon et montons à droite au-dessus d’un vallon pour atteindre en passant plusieurs petits cols un plateau où Ahmed nous montre deux gouffres dont nous ne pouvons voir le fond. Sans doute, l’alimentation de la seconde source de la Tessaoute. Cette immensité minérale à plus de 3000m d’altitude doit être gavée de neige l’hiver et doit représenter une réserve d’eau importante pour la vallée. Le bord est atteint et faisons une pause au col Sdremt à 3200m
d’où nous avons une vue plongeante sur la vallée verdoyante de la Tessaoute avec ses cultures habituelles et quelques bouquets de peupliers qui serviront, une fois coupés aux charpentes des maisons. La luminosité est parfaite et le contraste entre le vert et l’arrière plan des pentes aux roches rouges donne une valeur supplémentaire au cliché. Des espagnols arrivent au col, c’est l’occasion d’échanges entre les guides et les membres des deux groupes. Un oiseau de grande envergure sombre, observe sans doute la scène et cherchant les courants ascendants disparaît rapidement. La journée continue par une longue descente faîte de petits pierriers et de rochers façonnés par l’homme afin de permettre aux mules de pouvoir transporter leurs chargements de la vallée au plateau. Bientôt Tasgaïwalt à environ 2500m d’altitude puis c’est l’arrêt sous des noyers à la sortie du village d’Amezri pour la pause déjeuner. Finie la descente, nous reprenons vers 16h00, notre voyage et vers 3000m c’est le tizi-n-Wani. Passé le djebel Tig Nousti, se dessine au pied du djebel du Rat une étendue d’eau éphémère qui miroite au soleil couchant. Des nuages s’amoncellent face à nous et après le ciel rouge
d’avant-hier et les cirrus des derniers jours, le temps semble amorcer un changement. Le campement est atteint vers 18h00. Le sol est plat et de nombreux puits ont été creusés en profondeur pour atteindre le niveau des nappes phréatiques afin d’abreuver les importants troupeaux d’ovins et de caprins. Deux sacs manquent lors du déchargement des mules. La nuit est tombée générant une certaine inquiétude. Ahmed explique qu’un muletier et son animal sont restés en arrière au village afin de faire les derniers achats pour la fin du trek et que les sacs n’ont pas été transférés comme prévu sur une autre mule. Il fait nuit noire quand le chargement tant attendu arrive enfin ! Une nouvelle aventure dans l’aventure !
DD 10h09 DP 930m DN 1135m DL 23.74km ALMAXJ 3294m Altitude du bivouac 2670m

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Jour 11. C’est le grand jour. Nous nous levons à 06h00 pour le dernier sommet, le djebel du Rat indiqué à 3601m sur la carte. Le camp est rapidement derrière nous, le ciel est chargé et donne une ambiance particulière. Nous prenons de la hauteur par une sente pentue, à peine marquée dans un vallon coincé entre deux mamelons. Le minéral est partout, nos chaussures continuent de pousser, de déplacer en permanence des cailloux de toutes tailles. Malgré la fatigue accumulée depuis le début du trek, la progression est régulière et à un mouvement de terrain succède un autre mouvement. Enfin l’épaulement se distingue sur le fond gris du ciel. A l’ouest, le ciel présente de larges éclaircies, l’inquiétude du matin s’estompe, la journée semble sauvée. Un dernier effort pour atteindre une ligne de pente qui nous amène au sommet et nous offre à droite et à gauche une vue lointaine des différents massifs montagneux entrecoupés de vallées verdoyantes. Quel paysage ! Après la prise de photos pour figer l’instant, on amorce la descente…A mi-pente, on organise le pique-nique réparti et sorti des sacs à dos. Un pierrier puis on suit une courbe de niveau pour gagner une zone à l’herbe rase. Petite pause, Ahmed et Mohamed se dispersent à la recherche des muletiers, une nouvelle fois une mauvaise compréhension, une méconnaissance des lieux par l’intendance. Ils ne sont pas là et n’ont pas été aperçus par les bergers en transhumance. On se remet en mode descente en suivant les petits cours d’eau et après une perte d’altitude de 350m environ, on trouve l’équipe dans un repli de terrain à proximité de deux ruisseaux dans la vallée d’Imazayn.
DD 7h00 DP 1165m DN 1075m DL 12.23km ALMAXJ 3831m Altitude du bivouac 2768m

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Jour 12. Pour éviter une fin de trek sur le goudron, Ahmed nous convie à un dernier parcours montagneux qui se révélera exceptionnel et bien sûr inédit. Les beaux treks se méritent et l’intérêt sait d’essayer de nouvelles traces, de nouveaux passages. C’est ce que j’aime chez Ahmed, une fois qu’il a jaugé la capacité du groupe, il ose et ce n’est pas pour me déplaire !
La première partie nous fait remonter pour atteindre un col à 3100m puis une longue descente où nous retrouvons progressivement de magnifiques genévriers, nous amène au bord d’une falaise. Trouver le passage pour gagner la vallée est l’objectif du moment, nous partons vers la gauche, le sud, mais pas de faiblesse du relief, la marche est vertigineuse. Ahmed cherche dans cette verticalité… Comme toujours, le berger du coin sera d’un précieux secours. Petit retour en arrière, nous prenons la direction
du nord en longeant au plus près le précipice, Ahmed cherchant la faille. Nous y sommes, les villageois ont su exploiter l’endroit friable de la falaise en traçant une sente muletière à gros renfort de support artificiel fait de bois et de cailloux pour monter sur ce plateau leurs troupeaux. Le village se montre en contrebas mais il faudra de nombreux zigzag pour enfin l’atteindre. Les premiers habitants rencontrés sont un peu surpris de nous voir arriver par ce passage. Puis par une longue piste en terre,
nous gagnons vers 15h00, le gîte à Ait Ali-n-Ito terme de notre périple à 1850m d’altitude.
DD 6h00 DP 520m DN 1350m DL 16.43km ALMAXJ 3080m

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Jour 13. Hier soir, petite fête au gîte pour marquer la fin du trek, arrosée au jus de pomme et coca avec les muletiers, le cuisinier et Ahmed, le guide. Comme d’habitude que ce soit au Maroc ou dans d’autres pays visités par Atlas, nous aimons réunir tout le monde autour d’un pot en remettant à chacun un petit supplément de salaire sous la forme d’un pourboire. Puis c’est le grand retour, pour nous vers Marrakech, pour les muletiers vers le Douar Amsker, leur village et Hossin, le cuisinier, vers la vallée
des Aït Bouguemez.
En revenant vers la ville, nous pouvons constater les dégâts des derniers orages avec de nombreux glissements de terrain déblayés à la hâte pour rendre la circulation possible sur ces petites routes de montagne. Mais bientôt c’est le brouhaha de Marrakech et la circulation dense sur les larges avenues qui nous ramènent au quotidien après une dizaine de jours un peu loin du monde. Installation à l’hôtel, délassement dans la piscine et reprise des petites habitudes.

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Jour 14. Journée consacrée à la visite de quelques endroits de Marrakech. Sur mes propositions, le groupe a choisi, le Palais de la Bahia, la fraîcheur des jardins andalous et le raffinement de ses décors intérieurs. Puis après avoir cheminé à travers les souks, nous avons poussé jusqu’au Jardin de Majorelle et découvrir l’extraordinaire composition de plantes exotiques.

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Jour 15. Un petit tour à pied au jardin de la Ménara, derniers achats dans les boutiques des souks et repas pris ensemble au restaurant de l’hôtel Ali proche de la place Fna. Avant le départ pour l’aéroport, nous sommes invités chez Slimane pour un dernier moment de convivialité avec thé à la menthe, gâteaux marocains, poulet aux coings. Un bon moment ! Retour dans la nuit sur Clermont-Ferrand.
Accident et blessure : quelques chutes et glissades sans gravité et l’une plus importante sur un chemin qui a entraîné un léger traumatisme du nez et par la suite quelques couleurs originales au niveau du visage.                                             

Temps de préparation : 35 heures en comptant le temps de rédaction des différents mails et de ce compte rendu.
Kilométrage routier effectué : pour le transport des participants en covoiturage de Clermont-Ferrand à St Exupéry (aller et retour) 1292 km

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Traversée du Haut Atlas Central au Maroc avec ascension du sommet du Mgoun (alt. 4068m)

Séjour n°14. Traversée Nord Sud du Haut Atlas Central au Maroc

Date : du dimanche 11 au vendredi 23 septembre 2016
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 8 dont 3 femmes et 5 hommes.
Météo : beau et chaud dans l’ensemble avec température fraîche la nuit sans excès.
Hébergement : hôtel à Marrakech en chambre double et deux triple. Sur le terrain bivouac sous tentes Ferrino spacieuses bi-place et deux adhérents en tente solo dont une North Face modèle Westwind. (de l’association) emmenée de France. Une tente mess nous abritait pour prendre nos repas.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises avec le thé.

Transport :
– aérien : EasyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de deux véhicules, Luc et Michel J. Sur place au Maroc, un véhicule genre minibus, confortable.
Itinéraire : avec ce tracé, nous complétons le trek de 2015 et nous continuons l’exploration de la grande chaîne du Haut Atlas.
Classement : moyen.
Transport aérien : 1 journée environ.
Transport routier : 6 heures en France environ et 1grande journée au Maroc.
Déplacement à pied : 8 jours et 6 heures environ.
Journée libre à Marrakech : 1.5 jour
Kilométrage parcouru à pied : 175.
Dénivelées positives : 6000m. Dénivelées négatives : 5800m
Petit lexique sans prétention : aqqa : torrent encaissé ; assif, oued : rivière ; azib : bergerie (buron) ; erg : désert de dunes de sable ; ighern : grenier fortifié ; reg : plateau recouvert de cailloux ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne.

Découpage du séjour :
Les données, l’altimétrie, la durée du déplacement et les dénivelées positives et négatives sont données par une montre Suntoo. Les distances et la durée de la randonnée à l’aide du montre Gps de marque Garmin. Les noms de villages ou de lieux-dits peuvent être sujet à plusieurs écritures.
Abréviations utilisées : DD : durée du déplacement ; DR : durée de la randonnée ; DP : dénivelée positive ; DN : dénivelée négative.

J1 trajet en voiture entre Clermont-Ferrand et Lyon, plus précisément à Lusignan au parking Park and Trip. Une navette nous a amené au terminal d’embarquement à Lyon St Exupéry. Vol avec la compagnie Easyjet et en 2h40, nous étions à Marrakech où nous attendait Slimane, patron du réceptif Marocain. Hôtel, repas et dodo…..

J2 départ avec Ahmour et Ahmed, notre guide, pour un trajet routier sur les contreforts nord du haut Atlas Central. Après avoir passé Azilal, la route serpente dans des paysages magnifiques atteignant l’altitude maximum de 2700m avant de rejoindre les faubourgs du village de Zawyat Ahançal à 1650m d’altitude où nous attendent quatre muletiers et un cuisinier, tous de la vallée des Roses sauf Saïd, muletier local qui nous accompagnera seulement sur deux jours. Les mules chargées nous progressons dans le vallon où coule l’assif Ahançal que nous remontons sur un peu plus de 8 kilomètres avant d’arriver au refuge Tawajdat, nom du sommet qui le surplombe à 1850m d’altitude, au village de Taghia.
Kilométrage 8.68, DD 2h55 DR 2h26 DP350 DN120

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J3 cette journée est consacrée entièrement au canyon Tazaght que nous allons remonter dans un paysage grandiose. Pour passer les nombreux chaos infranchissables, les bergers devant aller visiter leurs troupeaux ont eu l’idée de construire des passages avec des morceaux de bois coincés par des rochers, des empilements de morceaux de roche et lorsque les parois deviennent trop verticales, le cheminement devient artificiel fait de barres à mine plantées horizontalement dans le rocher et reliées l’une à l’autre par des morceaux de bois. Un peu de désescalade et nous sommes sur le plateau. Le canyon est tellement serré qu’à plusieurs reprises je perds la réception satellite pour ma montre GPS.
Nous sommes au milieu de nulle part et nous bivouaquerons à 2435m ce soir dans un autre monde où seuls quelques nomades disséminés habitent saisonnièrement. Ahmed est parti à la rencontre de l’équipe. Il nous faudra attendre pendant plusieurs heures à l’ombre d’un genévrier thurifère la caravane. Les muletiers et leurs animaux auront fait un grand détour et une étape de 10 heures pour nous rejoindre.
Kilométrage 7 (estimation d’après la carte), DD 6h24 DR 5h13 DP825 DN290

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J4 lever à 07h00 puis petit déjeuner vers 08h00, cela deviendra la routine pendant le trek. Seul, le départ prévu à 08h30 s’accommode de quelques aménagements….Ce matin ce sera 08h40 sous un beau soleil et une chaleur douce. Ce plateau n’a rien de régulier, il est hérissé de quelques sommets dépassant les 3000 mètres et de grands et longs canyons infranchissables. Le jeu consiste à suivre les oueds secs ou avec un léger filet d’eau, de passer de petits collets, de contourner des sommets ou monticules, de trouver une belle source pour le pique nique du midi, composé de produits frais, salade, tomates, poivrons, oignons, concombres accompagnés soit de sardines, de thon avec une tranche de fromage de type edam avec des pâtes ou du riz sans oublier le pain marocain. A noter, lors de l’arrêt de la mi-journée, le vol gracieux d’un couple d’aigles et les cris d’un groupe de craves. L’itinérance de ce jour nous a fait prendre plein Ouest, puis après le franchissement d’une petite crête, le Nord où nous avons rencontré nos premiers dromadaires puis Nord-Ouest avec en arrière plan le massif du Jbel Aroudane culminant à 3359m. Le bivouac est installé sur un large col à 3090m, sans nom sur la carte, mais avec une vue magnifique sur 360°. Pour compléter, soixante dix mètres plus bas vers l’ouest une source nous permet une toilette réparatrice au soleil couchant.
Kilométrage 14.13, DD 7h55 DR 4h43 DP920 DN285

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J5 Ce matin Saïd, le muletier de Zawyat Ahançal, nous quitte. Nous le remercions pour son travail, lui remettons un pourboire et quelques friandises. Longue journée où nous allons passer une partie de la matinée à plus de 3000 mètres, zigzaguant entre les points hauts. Face à nous le Jbel Azourki, posé sur le plateau avec une orientation Sud-Ouest, Nord-Est et une altitude régulière de 3350 à 3677m sur les deux tiers de sa longueur s’effondrant progressivement Nord-Est pour atteindre 2500m environ. Nous empruntons un vallon en pente douce qui nous conduit à Izourar, laissant l’Azourki sur notre droite, immense lac au moment des pluies et de la fonte des neiges. L’eau ne peut s’échapper de cette cuvette que par évaporation ou infiltration donnant des résurgences qui apportent bonheur et prospérité à la vallée des Ait Bouguemez. Le pique-nique est servi sur une pelouse alpine broutée en permanence par de nombreux animaux, moutons, chèvres, ânes, dromadaires. Après une courte sieste, nous prenons le chemin de la vallée heureuse, sans doute la plus verte et riche de tout le haut Atlas, la vallée des Ait Bouguemez. Nous installons le bivouac à Ifrane entre deux fermes à deux pas de la mosquée sous les yeux curieux des enfants.
Kilométrage 25.780, DD 8h53 DR 5h47 DP155 DN1175

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J6 Aujourd’hui, nous achevons la traversée de la vallée, longue de 25 kilomètres environ et orientée grossièrement d’Est en Ouest. Nous cheminons sur de petites sentes ou chemins entre différentes cultures (pommes de terre, céréales, luzerne etc..) et petits champs dévolus aux fruitiers, notamment des pommiers. Quelques grands noyers apportant un complément de richesse accompagnent l’ensemble. Bientôt se dessine la forme pyramidale du grenier fortifié de Sidi Moussa que nous visitons. Après un pique-nique au gîte et une bonne douche, nous gagnons la bordure Sud-Ouest de cette vallée occupée par une zone humide, bordée par une falaise repère d’un groupe important et bruyant de craves à bec rouge. Nous installons le bivouac sous de jeunes noyers au-dessus du village d’Arous. L’après-midi a été plus chaude et le vent en altitude s’est mis à souffler au Sud. Comme depuis quelques jours, des cumulus de convection se sont positionnés sur les reliefs de l’Est et sur la barrière que constitue le Mgoun.
Kilométrage 22, DD 9h20 DR 5h08 DP315 DN415

J7 Notre déplacement est Sud le long de l’Assif-n- Arous, Ait Said et un groupe d’azib (bergeries) puis le refuge de la vallée orné de nombreux drapeaux de pays européens  flottant au vent, point de repère pour prendre un cap Sud-Ouest en suivant un vallon occupé par un filet d’eau à fort débit. A 2650m, nous prenons de l’eau à une source et atteignons un premier col à 3000 mètres d’altitude. Dans le ciel un couple d’aigle joue avec les courants ascendants, un épaulement bien tracé et voici la fin de la montée, saluée par le passage d’un vol important d’hirondelles de rocher. Nous sommes à 3300m, dernier col avant le plateau de Tarkeddid, camp de base pour l’ascension du Mgoun, situé à 2900m d’altitude,. Deux groupes, seulement avec les tentes blanches « mess » y sont déjà installées. Pour compléter le décor, il ne faut pas oublier le refuge en pierres sur le bord Nord et en arrière plan la longue crête du massif du Mgoun. Ce vaste plateau qui collecte l’eau descendant du Mgoun est une ligne de partage des eaux, à l’Ouest coule la Tessaoute, à l’Est l’Oulilimt.   La descente ss’effectue prudemment entre de petites barres rocheuses puis installation du bivouac à 14h30 après avoir poussé quelques cailloux et dégusté le rituel thé à la menthe avant le pique-nique. Une collation complémentaire préparée par le cuisiner avec au menu, beignet et confiture « Aicha » sera servie dans l’après-midi.
Kilométrage 14.85, DD 5h53 DR 4h57 DP1425 DN460

J8 C’est le grand jour. Ce qui n’a pas pu se faire l’an passé suite à une forte chute de neige, va peut- être pouvoir se réaliser cette saison. La douceur est présente, pas de vent en altitude, quelques nuages élevés vers le Sud qui se désintégreront au fil de la matinée. Nous quittons le camp à 06h09, lampes frontales allumées, le rythme est bon et le jour fait disparaître les quelques étoiles encore dans le ciel. Une belle journée s’annonce…Dans un repli rocheux, nous dégustons la potion magique de Ahmed, un mélange de petits gâteaux secs, d’amandes, de raisins secs, de dattes et de figues. Nous sommes dépassés par un couple de Suisse accompagné de leur guide. Nous sommes à 3700 mètres d’altitude et nous amorçons la montée finale pour atteindre la crête qui nous fera voyager entre 3800 et 4000 pendant une heure et demie environ. Le temps est calme. La vue est dégagée sur 360°, peu de brume vers le Sud ce qui nous permet d’apercevoir outre les différentes vallées proches, à l’horizon le dernier petit massif, le djebel du Sarrhro (en berbère) qui culmine à 2712m. Le sommet (alt.4068m) est atteint après 3h30 de marche effective et nous prenons le temps, compte tenu des conditions météo, de faire quelques photos avec notamment les fanions d’atlas. Puis c’est la longue descente dans un pierrier où nous faisons une longue pause au soleil pour absorber notre pique-nique sorti du sac à dos. Nous suivons l’Assif-n- Oulilimt sec jusqu’à des sources sans doute des résurgences de l’oued souterrain où nous attend la collation de Hassan, le cuisinier qui nous a préparé une nouvelle fois des beignets.
Kilométrage 14.85, DD 9h17 DR 7h14 DP1235 DN1510

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J9 Le ciel est chargé de nuages dès le réveil. Nous suivons, rive gauche l’Assif-n- Oulilimt vers l’Est à la rencontre de l’oued Amougr Saln qui donneront l’Oued Mgoun. Depuis l’abondante résurgence, l’eau est présente, claire et fraîche. Le paysage a changé. S’offrent à nos yeux, soit des strates de terrain malmenées ou un relief ruiniforme avec quelques azib occupés par des nomades et leurs troupeaux de chèvres et de moutons. Quelques gouttes lors du pique-nique pris sous l’imposant feuillage de noyers. La vallée s’élargit et au niveau du confluent, le Tighremt-n- Ait Ahmed (maison fortifiée) abandonné, rongé par les crues de l’assif. L’Oued Mgoun alimente une végétation de nouveau présente depuis Talat Righane, quelques lauriers roses sont encore fleuris et les cultures bien irriguées. Le bivouac est installé dans une cour de ferme à Imi Nirkt et nous pourrons bénéficier en cette fin d’après-midi d’un filet d’eau chaude coulant d’un tuyau en caoutchouc. Ici, c’est du bonheur !
Kilométrage 28.02, DD 9h11 DR 6h41 DP1425 DN460

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J10 Contre tout attente, tempête de ciel bleu ce matin. Après un petit exercice en poussant le bus

local pour l’aider à démarrer, nous prenons rapidement la direction de l’oued Mgoun que nous allons parcourir au cours de cette journée et la matinée suivante sur plus d’une vingtaine de kilomètres. La rivière se faufile dans des gorges étroites nommées Achabou au pied du djebel Tigounatine s’élevant à 3160m. On retrouve l’ingéniosité de l’homme qui profitant d’une faiblesse du relief a réussi à construire avec des matériaux simples, du bois et des roches, un passage à flanc de montagne pour traverser en largeur ces gorges. L’eau est froide mais la présence du soleil élève tout doucement la température. Nous avons troqué nos chaussures de randonnée pour des baskets et nous pataugeons avec bonheur, quelques fois jusqu’aux genoux, dans le courant ! Puis le décor s’ouvre à nouveau sur une maison isolée où Ahmed nous invite à nous reposer un instant. Et malgré sa situation isolée, le coca et le fanta sont disponibles. La vallée s’élargit, les lauriers roses envahissent de nouveau les berges, le bivouac n’est pas loin, l’altitude est maintenant de 1800m et nous dormirons cette dernière nuit au gîte d’Aguerzaka, gros bourg avec deux boutiques concurrentes de fruits et légumes et d’objets divers. L’accueil est comme à l’habitude sympa et agréable et le propriétaire des lieux jovial. Cette dernière soirée est l’occasion d’offrir un pot à notre équipe et remettre à chacun un pourboire en euros, quelques friandises, le tout dans un gobelet avec le logo d’Atlas Aventure.
Kilométrage 21.27, DD 8h53 DR 5h47 DP115 DN350

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J11 Nous gagnons le lit de l’oued pour poursuivre notre parcours, quelques falaises, quelques accélérations du courant mais le paysage est maintenant différent. Les habitations sont plus nombreuses sur les rives, nous croisons des jeunes en jean, des femmes qui vont aux champs et qui utilisent la rivière pour se déplacer. Derniers mouvements de terrain et nous arrivons à hauteur de deux villages, très étendu sur la rive gauche, Tgherm Aqdir, plus concentré rive droite Issoumar. Nous remontons à droite pour gagner une piste que nous suivons sur quelques kilomètres jusqu’à un col. Avant de le franchir, nous faisons une bonne action. Une mule trottine dans le vallon situé sur notre gauche avec à ses trousses un jeune ayant perdu le contrôle de l’animal. Nous lui barrons le chemin, l’obligeant à s’arrêter…le jeune saute sur son dos et c’est parti pour le chemin inverse. Nous gagnons un col routier, quelques voitures font leur apparition. Nous attendons notre bus en dégustant un thé à la menthe. C’est le retour sur Marrakech, la circulation devient plus dense dans cette vallée des Roses. Nous faisons une pause pour déjeuner à Qalaa’t Mgouna, ville dont l’activité économique tourne principalement autour de l’exploitation de la rose et où l’animation est intense. La route va être longue, Ouarzazate, puis le col routier de Tichka à 2260m. Des travaux impressionnants sont en cours sur le versant nord et bientôt sur le sud d’après Ahmed afin de rendre moins dangereux cet itinéraire. Nous rentrons dans Marrakech à la nuit tombante et gagnons l’hôtel Andalous où nous retrouvons confort et prestations. Dans le hall, nous nous rassemblons pour faire nos adieux à Ahmed, guide agréable à l’esprit très ouvert avec lequel nous avons pu échanger facilement.
Kilométrage pédestre 10.81, DD 3h29 DR 2h59 DP240 DN195

J12 Après un petit déjeuner copieux, nous profitons de la fraîcheur de la matinée pour traverser le quartier européen puis longer les murs de la médina pour nous rendre au jardin de Majorelle(www.jardinmajorelle.com/). L’après-midi sera consacrée à une déambulation dans les souks pour certains puis détente et baignade dans la piscine de l’hôtel.

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J13 Visite du palais de Bahia, ( www.palais-bahia.com/historique/ ) puis après le pot de fin de séjour pris au bar l’Argana, place Jamaa El Fna, nous regagnons l’hôtel avant le départ pour l’aéroport.

C’est le retour vers la France et Clermont-Ferrand…..Fin de l’aventure !

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Maroc, le Haut Atlas oriental : du sommet de l’Ayachi au sommet du Mgoun

Séjour n°14. Le haut Atlas oriental du Mgoun au sommet de l’Ayachi

Date : Du mercredi 16 septembre au samedi 03 octobre 2015
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 11 dont 6 femmes et 5 hommes.

Histoire de Fès

(pour se souvenir de quelques informations de notre guide) :
Fondation de Fès (données sites internet)
La ville « Medinat Fès » a été fondée par Idrîs Ier en 789 à la place de l’actuel quartier des Andalous. En 809, Idris II fonde « al-Aliya » sur l’autre rive de l’oued de Fès. Al Aliya se développe très vite et devient une véritable ville avec mosquée, palais et kisariya (halle, marché).
Les sources d’eau vitales aux alentours de Fès, qui avant même sa fondation étaient connues et louées en chanson, ont sans aucun doute été un critère important lors du choix de l’emplacement pour la future métropole.
Les évolutions suivantes sont dues à deux vagues successives d’immigration : à partir de 817- 818 s’installent dans Fès fondée par Idrîs Ier près de 800 familles andalouses expulsées par les Omeyyades de la ville espagnole de Cordoue. Peu de temps après environ 2000 familles bannies de Kairouan s’installent sur l’autre berge. La mosquée universitaire « al-Qarawiyine » fondée au IXe siècle devient l’un des centres spirituels et culturels les plus importants de l’Islam. Son influence se fait ressentir jusque dans les écoles de l’Espagne islamique et au-delà vers l’Europe.
Les nouveaux arrivants apportent avec eux aussi bien un savoir-faire technique et artisanal qu’une longue expérience de la vie citadine du Maroc. Sous leur impulsion, Fès devient un centre culturel important et après la fondation de la mosquée universitaire, le cœur religieux du Maroc.
Fès se trouve à un emplacement particulièrement avantageux au Maroc, au croisement de routes commerciales importantes, au cœur d’une région naturellement généreuse avec des matières premières précieuses pour l’artisanat (pierre, bois, argile). Ceci lui permet de se développer très rapidement. Fès se trouve notamment sur la route des caravanes allant de la Méditerranée à l’Afrique noire en passant par la grande ville commerciale Sidjilmassa (disparue au XVIIe siècle) dans la région de Tafilalt (ce qui correspond de nos jours à la région de Rissani/Erfoud).
Moyen Âge
Les deux parties de Fès s’unissent au Moyen Âge, détruisant le mur qui les séparait. Fès perd son rôle de capitale avec la fondation almohade de Marrakech au XIe siècle mais le reprend en 1250 grâce à la dynastie mérinide. Sous leur règne, la nouvelle ville El Medinet El-Beida (la ville blanche) est fondée en 1276, elle est équipée de remparts, de palais et de jardins. Elle est rapidement connue sous le nom de Fès Djedid (la nouvelle Fès) en opposition à Fès el Bali (la vieille ville). La population juive qui se trouvait aux alentours du palais est forcée de partir et le mellah (ghetto dans lequel vivaient les Juifs sous la protection du sultan) se forme dans l’ancien quartier de la garnison des archers syriens. Au début du XIVe siècle (apogée de l’art hispano-mauresque), la ville connaît une forte croissance. L’université de Fès est alors connue mondialement. Grâce aux caravanes allant jusqu’au port de Badis dans le Rif, Fès est en permanence liée à l’Espagne islamique et à l’Europe. En 1471, la ville tombe aux mains de la dynastie Beni Wattas.
XVI-XVIIIe siècles
En 1522, Fès souffre d’un tremblement de terre qui détruit la ville en partie. Dans les années qui suivent, de nombreux bâtiments sont reconstruits, restaurés ou remplacés par des nouveaux. La dynastie des Saadiens prend Fès en 1554 mais choisit Marrakech comme capitale. À la fin du XVIIe siècle, avec les débuts de la dynastie alaouite, Moulay Ismail choisit Meknès comme nouvelle capitale. Il installe à Fès une partie du clan des Udaia qui l’avaient aidé à gagner le pouvoir. Après sa mort (1727), les Udaia se révoltent, ils ne seront chassés de Fès qu’en 1833 par Abd er Rahman. Moulay Abdallah, le successeur de Moulay Ismail, fait de Fès son lieu de résidence et fait rénover ou nouvellement construire mosquées, écoles (madrasas), ponts et rues, les rues de Fès Djedid sont pavées.
XIXe siècle
Au XIXe siècle, les deux anciennes parties de la ville sont reliées à de nouvelles constructions comme le palais Boujloud. Jusqu’au début du protectorat en 1912, Fès est la capitale du Maroc.
Le protectorat français et l’indépendance
C’est à Fès que le traité de protectorat français et espagnol (pour le Nord du pays ainsi que le Sahara Occidental) est signé le 30 mai 1912. Moins de trois semaines après la signature, des émeutes éclatent dans la ville. Rabat est déclarée officiellement capitale du Maroc, Fès reste cependant un lieu de résidence royal important et un centre culturel, artisanal, commercial mais aussi politique. L’istiqlal (Parti de l’Indépendance) est établi à Fès par Allal El-Fassi.
Beaucoup des initiatives pour chasser l’occupant français partent de Fès. En 1944, est rédigé le manifeste pour l’indépendance dans une maison de l’ancienne médina, aujourd’hui place de l’Istiglal. La ville sera l’objet d’émeutes dans les années 80 et début 90.
Sous la direction de Lyautey et d’après les plans de l’architecte Henri Prost, une nouvelle ville se développe dans les environs de Dar Debibagh au sud de Fès Djedid. Si elle fut dans un premier temps le quartier résidentiel des européens, la « ville nouvelle » a continué à se développer comme ville arabe moderne avec de nouveaux quartiers de villas. Les autorités, institutions et entreprises de services s’y sont installées.
Aujourd’hui Fès compte actuellement environ 1 400000 habitants. C’est une des plus grande ville du Maroc Aujourd’hui la ville compte deux parties :
Fès Médina considérée comme patrimoine mondial de l’UNESCO pour le Maroc. Et Fès ville nouvelle (Dar Dbibegh) qui reflète la modernisation et le développement
économique du pays. Ainsi, c’est dans cette partie de Fès que se rencontrent modernité (centres commerciaux, buildings, hôtels 5 étoiles…) et culture.

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Météo

Beau et chaud dans l’ensemble avec température nocturne autour de 20°C et en journée température frôlant ou dépassant les 25 °C dans la première partie du séjour. Au
cours des cinq derniers jours en montagne, une fraîcheur nocturne se faisait sentir à la tombée de la nuit et nous avons subi quelques pluies notamment la nuit. Le 28 septembre le ciel était couvert dès le matin et un vent frais voire froid venait du sud. La nuit a été ponctuée d’averses. En fin de matinée, le temps s’est brutalement dégradé, le vent s’est renforcé et la pluie est devenue continue et importante. Nous avons patienté pendant une heure environ abrité par le relief attendant mules et muletiers qui avaient suivi un cheminement plus adapté pour les animaux. Avec la pluie qui tombait maintenant en abondance, les animaux à plus de 3000 mètres d’altitude commençaient dangereusement à s’enfoncer dans l’argile. En concertation avec Abdoul, les muletiers, une modification de l’itinéraire était décidé et nous avons basculé au nord. Quelques jours après, à quelques heures du départ et pendant le trajet routier, nous avons pu admirer le sommet du Mgoun, ultime passage de notre itinéraire ; pris sous un beau manteau neigeux. A aucun moment, le baromètre n’a montré une chute brutale des pressions.


Faune rencontrée

En majorité des oiseaux à l’exception des singes Magot, espèce endémique du Maghreb qui vit dans un habitat forestier permanent (Parc National d’Ifrane, trajet aller en
voiture), hirondelles rustique, de fenêtre (migration) et de rocher, pinsons des arbres, martinets noirs (migration), guêpiers, hérons garde-boeufs et cendrés, foulques, canards plongeurs sur les lacs (non identifiés), et quelques rapaces… faucons (sans précisions) et peut-être un aigle (après le village de Zawyat Ahançal), et j’en oublie sans doute….

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Végétation rencontrée

Chênes verts, genévriers turifères ou thurifères et oxycèdre ( après recherche et non occicidre comme annoncé par Abdoul), palmiers nains (le doum), buis, cèdre
de l’Atlas, pin d’Alep (reboisement à l’entrée de Tabant), platanes et peupliers, figuiers de barbarie (à proximité des villages). Espèces cultivées, pommiers, amandiers, noyers, orangers (dans la plaine sur le retour).

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Tribus rencontrées au cours de notre périple (j’ai retenu les plus importantes)

– vallée Taaraart : Ait Ayache
– Anefgou : Ait Haddidou
– plateau des lacs, Imilchil : Ait Yazza
– Anou n’Ouhanad (bivouac à côté d’un puits) : Ait Atta
– après le village Zawyat Ahançal (plateau, tirebouchon) : Ait Bou Iknifen
– dernière vallée (traces de dinosaures) : Ait Bougmez

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Hébergement

Hôtel à Fès en chambre double et une triple. Sur le terrain bivouac sous tentes Ferrino spacieuses bi-place et trois adhérents en tente solo dont une Hardwear (de
l’association) emmenée de France. Une tente mess nous abritait pour prendre nos repas.
Nourriture : Excellente et variée durant le trek. Les deux cuisiniers étaient de qualité avec une mention spéciale à Idriis qui nous a accompagné sur la première partie. Composés de salades le midi avec un plat chaud de légumes et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Quelques fois crêpes ou beignets au petit déjeuner ou avec le thé de l’après midi.

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Transport

– aérien : Ryanair au départ de l’aéroport de St Etienne avec une arrivée à Fès
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Etienne à l’aide de trois véhicules, Régis, Olivier et Michel J. Sur place au Maroc, deux véhicules genre minibus, confortables.

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Itinéraire

Malgré de nombreux treks à sillonner les montagnes et le désert marocain, en allant de l’Ayachi au Mgoun, nous avons apporté le maillon qui manquait sur la traversée du
Haut Atlas qui coure du Toubkal à l’Ayachi (pour les sommets les plus pertinents) en passant par le Mgoun.

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Classement

moyen ( 2 ½ journées de transport aérien, 1.5 jours à Fès, 2 jours de transport routier, 13.5 jours de déplacement à pied effectif)

Kilométrage parcouru à pieds

239km pour 9860m de dénivelé positif et 9895m de négatif.

Conditions de déplacement

Les itinéraires étaient en majorité caillouteux, un peu de goudron après Anefgou

Découpage du séjour

Les données, l’altimétrie, la durée du déplacement et les dénivelées positives et négatives sont données par une montre Suntoo. Les noms de villages ou de lieux-dits peuvent être sujet à plusieurs écritures.

Petit lexique sans prétentions : assif, oued : rivière ; tizi : col ; azib : bergerie (buron) ; asserdoun: mulet ; arioul : âne.

J1 transports, routier en direction de l’aéroport de St Etienne puis aérien jusqu’à Fès où deux minibus nous attendaient. Installation à l’hôtel avec un thé à la menthe de bienvenue. Parcours de la nouvelle ville et d’une partie de la Médina avec un guide officiel ( explications sur la création de Fès, Palais Royal, passage à proximité du quartier juif, visite du quartier des tanneurs, fabrication de pain et cuisson de gâteaux et autres produits amenés par les habitants du quartier en fin de fournée etc…).

J2 Les deux monospaces chargés, nous partons en direction du massif de l’Ayachi. Trajet routier Fès, Ifrane, Timahdite, lac Aguelmame, col du Zad, Ait Oufetta, Boulojoul, Tagoudit. Abdoul arrivé de Marrakech en véhicule 4X4 et retrouvé sur place, amène la nourriture et le matériel de bivouac. A partir de Tagoudit, nos véhicules ne pouvant aller plus loin, nous nous dégourdissons les jambes pendant 1h30, et nous installons à proximité du village de Taaraart dans la vallée du même nom au pied de l’Ayachi. Durée du déplacement et de la rando : 1h30. Dénivellation positive : 85m. Altitude du bivouac : 2100m. Distance estimée : 6 km

J3 Pas de journée d’acclimatation. Nous partons de nuit pour aller à la conquête de l’Ayachi, dernier sommet d’importance (3760m) du Haut Atlas qui coure sur 750 kilomètres environ et est orienté grossièrement Sud-Ouest, Nord-Est avec trois sommets emblématiques que sont le Toubkal (4168m), Haut Atlas Occidental, le Mgoun (4068m), Haut Atlas Central et l’Ayachi (3760m), Haut Atlas Oriental. Pas de sentes, encore moins de chemins, ce sommet n’est pas fréquenté et peu d’européens viennent à l’extrémité de la chaîne. Nous progressons sur des calcaires instables qui roulent sous nos pieds et au bout de 05h30, nous pouvons profiter d’une vue sur 360°. Il fait beau mais frais et le pique-nique se prend à l’abri du relief au soleil versant sud. La descente est longue 04h15 et peu commode, un bon test pour les chaussures….A notre arrivée, cinq muletiers sont présents et vont assurer le transport du matériel collectif, de la nourriture et de nos bagages personnels. Même bivouac à 2100m d’altitude. Durée du déplacement 09h45. Dénivellations positive 1700m et négative 1700m. Distance estimée : 15 km

J4 Plein ouest, nous devons suivre la vallée de Taaraart puis celle de l’Ait Slimane. Nous progressons tantôt sur une piste, tantôt au fond d’un oued ou sur un relief collinéen. A la pause du matin, Abdoul nous propose de nous arrêter dans une maison isolée à Tighrmatin chez une de ses connaissances où nous seront servis, thé à la menthe, omelette, miel, pain, beurre. Un vrai régal ! Après avoir versé notre obole, nous reprenons avec lourdeur notre cheminement. Nous sommes dans une vallée où la récolte des cultures n’est pas terminée et pas de place pour installer notre campement. Cette nuit nous troquons le bivouac en plein air pour une nuit en auberge. Deux chambres sont mises à disposition, nous mangerons assis sur de confortables coussins et des douches chaudes (enfin presque) nous sont proposées.
Certains s’initieront aux chants et danses berbères… Nous profitons de la position de la maison en hauteur pour admirer un superbe coucher de soleil avec comme décor sur un fond minéral, un nuage noir d’hirondelles se déplaçant comme une vague à moyenne altitude au dessus d’un champ de maïs. Auberge Ouabbass à 2100m d’altitude. Durée du déplacement 08h00. Dénivellations positive 150m et négative 300m. Distance estimée : 24 km

J5 Au petit matin quelques gouttes de pluie animent la toiture de notre demeure provisoire. Nous suivons une piste en mauvais état jusqu’au village de l’Aït Merzoug. Puis des sentes le plus souvent faites par les animaux d’élevage à travers une forêt clairsemé de cèdres et de genévriers thurifères nous conduisent au tizi-n-Aït brahim à 2420m avant de plonger vers l’oued Merzoug que nous suivons. Le ciel s’est chargé et quelques gouttes de pluie accompagneront le début de nuit. Bivouac Aghdou, rive droite, altitude 1945m. Durée du déplacement 08h36. Durée de la rando : 07h00. Dénivellations positive 770m et négative 875m. Distance estimée : 24 km

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J6 Nous traversons l’oued à gué et gagnons le village d’Anefgou où nous rencontrons un maréchal-ferrant. Petite anecdote dramatique concernant ce village…En 2008, suite à un hiver rigoureux, trois enfants d’une même famille étaient morts de froid, un reportage de la télévision d’Al Jazeera provoquait une réaction du pouvoir marocain. Rapidement, une route goudronnée a été réalisée ainsi qu’un hôpital avec médecin et infirmière(s) et un internat pour les jeunes nomades (garçons et filles). Pendant quatre kilomètres nous emprunterons pour gagner du temps, le ruban goudronné qui conduit à Imilchil où la circulation est inexistante. Après une pause, la journée va véritablement débuter pour gagner le col de Tirghiste à 2600m, le sentier laisse apparaître quelques blocs de granit ou grès puis nous marchons sur un ancien fond marin, nous piétinons coques et autres coquillages. Passé ce col, nous traversons un vaste plateau où paissent çà et là quelques troupeaux accompagnés de leurs jeunes bergers.
Caché par un dernier mouvement de terrain, apparaît le premier grand lac, Isli, situé dans un décor minéral, les berges constituées d’un épais tapis de cendres volcaniques. Son bleu intense invite à la baignade, et certains en profitent à la pause déjeuner. Le plateau est immense, nous avançons dans un paysage lunaire et désertique. La ligne d’horizon ne semble pas se rapprocher et puis soudain, le second lac apparaît, nous distinguons la tente mess, point de ralliement de cette longue journée. A la nuit tombante, deux hérons cendrés tentent de se poser parmi les foulques et divers canards qui occupent les bords. Des végétaux, roseaux, algues colonisent les bords et semblent favorables à la faune. Bivouac lac Tislit , altitude 2300m. Durée du déplacement 10h30. Durée de la rando : 08h30. Dénivellations positive 770m et négative 400m. Distance estimée : 27 km

J7 Nous contournons par la droite le lac qui, demain sera peut-être un complexe touristique…Après avoir pris de l’eau à une source, nous entrons dans Imilchil, connue pour
le Moussen des fiançailles et son festival de musique traditionnel qui a lieu en septembre. Gros bourg avec un contraste entre l’ancien et le nouveau bâti qui se veut délibérément moderne. Abdoul en profite pour compléter les réserves alimentaires. Nous retrouvons cultures et vergers puis la montagne minérale avec quelques genévriers thurifères comme posés ça et là. Le pique nique est pris avant un col à 2600m d’altitude, le vent est frais et nous apprécions les légumes chauds d’Idriss. Quatre nomades préadolescentes ramassent des plantes médicinales pour améliorer les revenus des familles. Après le col, l’aspect sauvage est renforcé par cet oued sec que nous venons d’atteindre. Le déplacement met à rude épreuve les chevilles. A la jonction d’un autre oued, nous quittons le lit et prenons une direction ouest pour gagner un plateau occupé par quelques constructions en pierre et pissé. L’endroit est désert et promet une nuit des plus calme. Bivouac plateau Imghale , altitude 2415m. Durée du déplacement 08h57. Durée de la rando : 07h00. Dénivellations positive 685m et négative 585m. Distance estimée : 19 km

J8 La nuit, sans être bruyante a été ponctuée de passage de nomades pour aller où ? Chacun au petit matin se pose la question. Rien, aux alentours, des cailloux à perte de vue, des sommets montagneux sur 360°, nous sommes à plus de 2000 d’altitude et la ville importante la plus proche est Imilchil située à plus de 10 kilomètres. Après le rangement habituel du campement, le petit déjeuner absorbé, nous prenons une sente qui nous permet d’atteindre le col Cheffart à 2750m d’altitude à proximité d’une haute tour de télécommunication alimentée par un groupe électrogène. Nous gagnons un nouveau plateau où les ressources naturelles sont peu nombreuses. Une petite source alimente un maigre champs de pomme de terre, seule culture visible. Une vieille femme se présente et souffre de maux de ventre, à côté d’elle, une très jeune enfant au regard hagard et au ventre hyper développé, peut-être de la malnutrition ? Nous nous sentons impuissants. Un nouveau col est passé à 2600m et nous amorçons une
traversée en dévers sur un chemin confortable. En contrebas installé dans un cirque aux couleurs rose, blanche, violette, verte, du terrain, le village de Tamzaght où les nomades vivent à l’année et sont ravitaillés (dixit Abdoul) par hélicoptère lorsque l’hiver est trop rigoureux. Avec le franchissement d’un nouveau col à 2600m, un nouveau vallon se présente à nous, lieu de notre bivouac à proximité d’abreuvoirs où coule une eau abondante, occupée à l’instant par des femmes faisant la lessive. La soirée verra défiler nombre de nomades avec ânes ou mulets, chargeant des tas de bidons d’eau. Bivouac source Aabdi , altitude 2600m. Durée du déplacement 04h47. Durée de la rando : 03h30. Dénivellations positive 705m et négative 515m. Distance estimée : 13 km

J9 Etape courte qui va permettre le changement de l’équipe cuisinier, muletiers. Aujourd’hui, c’est l’Aïd ou fête du mouton. Fête importante où chaque famille musulmane se doit de sacrifier selon leur capacité financière une chèvre ou un mouton. Fête qui se déroule 2 mois et 10 jours après le ramadan. Depuis notre bivouac, le cheminement est simple, nous descendons et atteignons une première fois l’assif Melloul que nous traversons à gué puis le groupe franchit avec dynamisme un petit col d’où l’on découvre la vallée Anergui. La descente nous amène au village d’Ait Boulmane. Après le repas, nous profitons du temps de libre, pour faire toilette et lessive bénéficiant de l’eau abondante de l’assif Melloul. Un groupe important de martinets noirs sans doute en migration profitent de cet écrin de verdure pour se gaver d’insectes volants. En fin d’après-midi, nous visitons une auberge d’un grand luxe dont l’ouverture est programmée dans les jours qui suivent notre passage. Après le repas du soir nous prenons congés de notre équipe, les gratifiant d’un vif remerciement et d’un pourboire qui complétera leur salaire. Ils mettront quatre jours à regagner leur vallée. Bivouac à proximité de l’école (Ait Boulmane) , altitude 1645m. Durée du déplacement 05h12. Durée de la rando : 03h00. Dénivellations positive 380m et négative 1335m. Distance estimée : 10 km

J10 Au petit matin, la nouvelle équipe est présente et nous faisons connaissance. Ils viennent du village Zawyat Ahançal. Le cuisinier se nomme Armed (ou Arhmed) et nous sert son premier petit déjeuner. Nous quittons Ait Boulmane et remontons le cours de l’assif Melloul rive droite où l’on peut voir les premiers palmiers nains. Nous empruntons rapidement un sentier qui serpente dans les cassures d’une falaise aux couleurs variées où nichent quelques hirondelles de rocher et qui nous conduit à un premier col à 2200m peu apparent sur l’autre versant et qui s’ouvre sur un plateau caillouteux avec quelques « azib ». Nous pique-niquons à proximité d’un puits permettant d’irriguer un verger au milieu de nulle part où poussent pêchers et pommiers. Point d’autres cultures autour ni d’habitations. Une tente marabout en toile semble incongrue dans le paysage fait de cailloux et de quelques genévriers thurifères centenaires. Abdoul nous fournit l’explication… De riches marocains viennent chercher le
dépaysement et passer une nuit à l’authentique le temps d’un week-end. Nous progressons maintenant à travers une ancienne forêt très clairsemée de genévriers immenses aux bras torturés, malmenés par les coups de haches des nomades qui débouche sur un espace ressemblant à un lac asséché puis de nouvelles étendues où même les bergers et les troupeaux se font rares. Une route à franchir sans aucune circulation et au loin à l’horizon, notre campement situé à proximité d’un puits, lieu de rendez-vous de femmes, d’enfants et de quelques hommes en quête d’eau. Sur les hauteurs quelques azib de pierres abritant hommes et animaux. Bivouac à Anou-n’Ouhanad , altitude 2620m. Durée du déplacement 09h06. Durée de la rando : 07h00. Dénivellations positive 1245m et négative 255m. Distance estimée : 20 km

J11 La nuit a été étoilée, la lune éclairant ce vaste plateau où le point d’intérêt est le puits. On vient chercher de l’eau mais sans doute également échanger des informations entre les familles dispersées d’une même tribu. Au petit matin, chacun a ressenti une certaine fraîcheur, les tentes sont recouvertes d’une pellicule blanche de givre. Partis vers 09h00, nous continuons à progresser sur ce plateau sans fin en nous élevant tout doucement pour atteindre le point culminant à 2890m. Une large dépression s’ouvre brutalement devant nous, avec un pourtour presque parfait vers l’Est, le nord et le sud, constitué de barres rocheuses. A droite, à gauche, le paysage est identique. Devant nous en contrebas, des cultures, plus loin quelques habitations en pissé, plus loin encore des sommets, la pointe du jbel Azourki (3677m) sur la droite ; au centre, un plateau et vers la gauche, les gorges de Taghia. Nous franchissons le tizi Imi-n-Tagrimt (la bouche en berbère). Le pique-nique est pris à la confluence de deux oueds où coule un filet d’eau. Un nouveau col d’accès facile avec une montée régulière sur sente puis c’est la descente vers le village de Zawyat Ahançal. Nous croisons à proximité du village
un groupe à pied accompagné de musiciens et d’hommes et de femmes à dos de mulets endimanchés qui vont rendre visite au marié ou à la mariée dans un village voisin. Nous sommes le samedi 26 septembre, jour de mariage aux villages car pas moins de trois, sont célébrés. Bivouac à proximité de Zawyat Ahançal, altitude 1780m. Durée du déplacement 09h05. Durée de la rando : 07h00. Dénivellations positive 680m et négative 1525m. Distance estimée : 20 km

J12 La nuit a été très douce avec une température élevée, des coups de vent et quelques gouttes au petit matin. Nous traversons le village sous un ciel très chargé, passons l’assif n- Ou-Ahançal sur un pont construit en béton puis remontons sur quelques centaines de mètres l’assif n-Ilissi avant de prendre une sente dans une forêt peu dense de chêne vert. La pente devient plus marquée et la sente nous fait passer sous une falaise. Nous cherchons de regard l’endroit où nous allons pouvoir nous faufiler. Il va s’en dire que les muletiers ont choisi un autre chemin pour leurs animaux, beaucoup plus long mais plus sûr. Après une pause à un semblant de col, nous prenons un passage « désigné comme le tire bouchon nord». La végétation a changé, seuls des buis poussent dans ce chaos. Nous débouchons sur une large crête battue par un vent de Sud-Sud-Est où nous pouvons apercevoir un groupe de courageuses hirondelles en migration et un rapace de belle envergure qui profite des vents ascendants générés par le relief. Nous amorçons une courte descente jusqu’à un puits peu visible, installé à mi-pente où nous préparons le pique-nique fait de pain, thon, tomates, fromage, fruit, oignons, poivrons. Après une longue pause, protégé du vent par le relief, nous nous dirigeons vers un plateau laissant les gorges de Taghia et de Tazaght sur notre gauche. Quelques nomades sont encore présents, quelques dromadaires, quelques aboiements mais peu de mouvements. Le temps se gâte et le vent amène de la fraîcheur. Nous longeons par le sud le jbel Aroudane. Après un cheminement épousant au mieux les vallonnements, nous passons un col à 3060m avant de plonger dans une petite dépression, lieu où nous passerons la nuit. Quelques centaines de mètres plus haut, un puits… Bivouac, altitude 3000m. Durée du déplacement 07h31. Durée de la rando : 04h30. Dénivellations positive 1460m et négative 225m. Distance estimée : 10 km

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J13 La fraîcheur était au rendez-vous accompagnée de coups de vent et de quelques averses pendant la nuit. Au petit matin, le ciel est bas. Avec le lever du jour, les averses cessent mais le ciel reste encombré. L’itinéraire d’aujourd’hui doit nous conduire à un col à 3400m d’altitude d’où nous pourrons ou non basculer vers le versant sud et gagner les gorges du Mgoun. Une nouvelle fois, cet itinéraire ne sera pas celui suivi par nos muletiers sans doute trop exposé pour les animaux. Nous partons vers 09h00 et nous montons progressivement contournant les points hauts et suivant au mieux les courbes de niveaux. Pendant 02h30, nous oscillons entre 3000 et 3300 mètres. Le temps se dégrade et à la pluie succède une neige transformée. Le vent de Sud-Est se renforce. Abdoul nous demande de nous arrêter car les muletiers doivent nous rejoindre. Le plafond descend et il est devenu difficile de distinguer le relief. Pour ne pas se refroidir, nous mettons en pratique la technique des manchots empereurs. En formation serrée, ceux au vent protégent les autres puis laissent leur place et passent à l’abri….Mais le temps s’écoule. On descend de quelques dizaines de mètres sur le versant nord pour être moins exposé. Les mules arrivent. Un long conciliabule s’engage entre eux. Abdoul m’appelle et je comprends que certains souhaitent continuer, d’autres pas. Les animaux s’enfoncent dans ce terrain argileux gorgé d’eau. La difficulté est à venir, atteindre ce col à 3400 mètres et puis descendre par un sentier délicat pour les animaux même par temps sec. Abdoul calme les plus expressifs et nous décidons d’un commun accord pour la sécurité des animaux et des hommes de basculer versant nord. Cette décision nous coupe de la possibilité de faire l’ascension du Mgoun mais la prudence est de mise. Je connais la difficulté du Mgoun surtout au niveau climatologique pour l’avoir grimpé à trois reprises et j’ai en mémoire les derniers accidents mortels. Nous perdons rapidement de l’altitude sur un terrain glissant et gagnons une vallée où la température est plus acceptable et vers 16h30, nous atteignons un refuge à l’abandon construit par les français dans les années cinquante. Dans cette vallée de nombreux nomades sont présents avec des troupeaux de moutons et chèvres. Un vol de chocards à bec jaune nous suit ou nous précède…Pour la petite histoire, Abdoul a reçu au cours de la descente un message téléphonique de Slimane, responsable du réceptif pour nous annoncer qu’une alerte était diffusée sur tout le haut Atlas concernant les
précipitations et les inondations et notamment sur les Assifs de n-Oulilimt et Mgoun. Tout le groupe semble satisfait de la décision prise et dévore avec appétit le repas du soir à l’abris de notre tente mess. Bivouac, altitude 2670m. Durée du déplacement 07h50. Durée de la rando : 05h30. Dénivellations positive 545m et négative 880m. Distance estimée : 19 km. Point le plus haut de la journée 3300m.

J14 La nuit a été calme sans vent mais avec quelques averses. Au lever du jour le plafond est bas, des stratus obscurcissent le ciel et masquent le relief. Nous continuons notre descente vers la vallée des Ait Bouguemez que nous aurons la chance, du fait de la modification du programme, de parcourir d’Est en Ouest. Bientôt Ifrane puis par une longue piste et un petit col, Tabant, gros village administratif avec un internat pour garçons et filles, le centre de formation des métiers à la montagne (guides, apiculteurs etc…). Nous traversons de nombreux vergers où se commence la cueillette de pommes vertes et rouges. La récolte des pommes de terre a également débuté et une certaine animation règne dans la vallée qui compte 22 000 habitants environ. Encore un petit effort, une légère montée entre kasbahs à l’abandon et récentes, nous passons quelques gros noyers et le bivouac se précise à côté d’un canal qui sert à la fois à l’alimentation d’une turbine pour produire de l’électricité et pour l’irrigation. Bivouac, altitude 2090m. Durée du déplacement 06h06. Durée de la rando : 05h00. Dénivellations positive 425m et négative 1010m. Distance estimée : 20 km.

J15 Dernière journée de trek à la découverte de la vallée. Après avoir salué nos muletiers et offert le pourboire à chacun, nous partons vers le site de traces préhistoriques d’Iskattafene. Nous pouvons observer sur des calcaires gris blancs datant de 185 millions d’années (jurassique inférieur) des traces de pas de dinosaures bipèdes à 3 doigts et de dinosaures herbivores, quadrupèdes à empreintes ovales. Puis à travers cultures (pommes de terre, carottes, navets, maïs, luzernes…) et vergers (pommes, pêchers, cerisiers…) nous nous dirigeons vers le plus beau grenier « Marabout » de la vallée, classé au patrimoine de l’Unesco « Sidi Moussa » situé sur une pyramide naturelle à plus de 2000 mètres d’altitude. Il offre une vue sur 360° de cette magnifique vallée. Quelques sommets proches du Mgoun à plus de 3000 mètres d’altitude ont blanchi. Le ciel est d’un bleu intense au-dessus de la vallée mais les sommets sont encore occupés par de gros cumulus. Après une visite de l’intérieur du grenier où repose dans une cellule, le corps de Sidi Moussa, nous gagnons le gîte pour prendre possession des chambres collectives. En attendant, la fin de la préparation du déjeuner, nous faisons un saut de puce sur le deuxième site où sont présentes des traces de dinosaures. En fin d’après-midi, nous visitons une coopérative financée par la fondation Mohamed V.
GîteTimit, altitude 1965m. Durée du déplacement 04h45. Durée de la rando : 03h30. Dénivellations positive 260m et négative 370m. Distance estimée : 12 km.

J16 Saïd et Armed seront nos conducteurs pour le retour vers Fès. L’itinéraire très montagneux nous permet de sortir de la vallée des Ait Bougmez puis c’est Ait Mhammed,
Azilal où nous quittent, Abdoul pour Marrakech et Armed qui regagne sa vallée, le barrage de Bin-el-Ouidane, Afourer, Beni-Mellal, Oulad Yaiche (repas du midi), Kasba Tadla, Ouaoumana, Tighassaline, Khénifra, Mrirt, Azron, Ifrane, Fès. Installons à l’hôtel, dîner.

J17 Visite libre de Fès et pot d’Atlas à base de jus d’orange, thé à la menthe et coca….

J18 transport aérien et retour sur Clermont-Ferrand. Fin du voyage.

Remarques

Les participants possédaient la licence IRA au minimum et ont pu bénéficier des assurances facultatives « annulation et interruption du séjour, bagages »de l’immatriculation tourisme.
L’ambiance a été bonne durant ce séjour. Quelques organismes plus fatigués que d’autres, quelques bobos mais rien de grave.
30 heures ont été nécessaires pour organiser ce séjour, en comptant le temps de rédaction des différents mails et de ce compte rendu.

Merci à Michel D. pour ses photos…

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Alptrekking 2ème étape

Séjour n°10 Alptrekking 2ème étape
Date du samedi 13 au lundi 22 juillet 2013
Animateur : Jean Pierre
Nombre de participants : 9 animateur compris (3 F et 6H).
Classement Atlas : moyen.

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Départ avec 3 voitures de Clermont le vendredi, 2 voitures passe par les Haudéres pour laisser 1 voiture puis repartir à Breuil Cervina…  la 3ème voiture va directement à Breuil Cervina.

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ITINERAIRE
Jour 1. Samedi 13 juillet. D+ 1200 m – D- 1130 m – KM : 18 km – Durée du déplacement : 8h10.
Départ de Breuil Cervina (2006 m) la Suche – lac Goillet – col nord des Cimes Blanches (2981 m)-Grand Lac- Mase – Vardax – passerelle de Pian de Verax – Résy refuge Ferraro (2072 m).
Remarques : beaucoup de neige à partir de 2500m, orientation difficile.
Jour 2. Dimanche 14 juillet. D+ 1300 m – D- 1100m – KM : 17 km – Durée du déplacement : 8H45.
Depart du refuge Ferraro (2072 m) – Sousun – Continéry – Salerotorko – (2689 m) – Bätt – Stafal – Tschaval – Moos – Löcher – refuge Del Lys Gabiet (2345 m) .
Jour 3. Lundi 15 juillet. D+ 1100 m – D- 1800 m – KM : 18 km – Durée du déplacement : 7 h00.
Départ du refuge Gabiet (2345 m) – col d’Alencoll (2881 m) – refuge citta Divigenano – passo Forie Pianmisura – Scarpia – Follu – Alagna Valseria – refuge Pastore ( 1603 m).
Jour 4. Mardi 16 juillet. D+ 1245 m – D- 1500 m – KM : 19 km – Durée du déplacement : 8H30.
Départ du refuge Pastore (1603 m) – Alpe Faller – Passo Del Turbo (2888 m) – bivouac Lanti – Alpe Schena – la Piana – Quaraxxa – Motta – Isella – Macugnaga (1307 m) demi -pension à l’hôtel  restaurant de Macugnaga.
Jour 5. Mercredi 17 juillet. D+ 1500 m – D- 30 m – KM : 7 km – Durée du déplacement : 5 h00.
Départ de Macugnaga (1307 m) – Chiesa Vecchia – refuge Gaspare Oberto (2810 m).
Remarques : brouillard au départ devenant de plus en plus épais à mesure que l’on monte, vers 2400 m brouillard très épais avec neige profonde, orientation difficile aucune trace dans la neige. Au refuge nous sommes les seuls clients.
Jour 6. Jeudi 18 juillet. D+ 200m D – 862 m – KM : 10 km – Durée du déplacement : 4h00.
Départ du refuge Oberto (2810m) – Monté Moro Pass (2870m frontière entre Italie et Suisse) – lac barrage de Mattmark – Mattmark (2100 m).
Remarques : départ du refuge Oberto dans la neige et sous une forte pluie d’orage, pour passer le col le gardien me dit de passé vers le téléphérique je l’écoute et on se retrouve face à une forte pente de neige. Je décide de trouvé un chemin plus à droite du col et moins pentu, on passe un petit éperon rocheux surmonté d’une vierge puis je trouve une pente plus douce juste l’endroit que j’avais repéré la veille du refuge.
La descente de ce col dans la neige et sous la pluie à  été dur, on s’enfonçait parfois jusqu’à la taille, moi-même je suis tombé dans un trou de neige et j’ai cassé mon altimètre de poignets (boitier fendu). Nous avons eu cette pluie et neige jusqu’au barrage. Lorsque nous sommes arrivés au barrage il y avait un car postal  jaune le chauffeur m’a dit qu’il allait à Saas Féé. Nous étions tous trempé et avions froid j’ai pris la décision de prendre ce bus jusqu’à Saas Féé la fin de l’étape pédestre de ce jour. De Saas Féé nous avons rejoint st Niklaus en car postal puis le train à crémaillères de la vallée de Zermatt. Hébergement à l’hôtel EDELWEISS à St Niklaus.
Jour 7. Vendredi 19 juillet. D+ 1150 m – D- 1300 m – KM : 14 km – Durée du déplacement : 7 h00.
Départ de St Niklaus à Jungu en télécabine. St Niklaus 1127m – Jungu 1998 m. Jungu – Abihen – Augsbordpass (2893 m) – Gruobu – Oberstafel – Grüben (1820 m).
Jour 8. Samedi 20 juillet. D+ 1400 m – D- 1830 m – KM : 23,500 km – Durée du déplacement : 8h00.
Départ du gîte de Grüben (1818 m) – Bluomatt – Chalte Berg – col de la Forcletta ( 2874 m) – Tsahelet – le Chiesso – Nava – Mission (1294 m) – St Jean d’en Haut (1395 m).
Jour 9. Dimanche 21 juillet. D+ 850 m – D- 1650 m – KM : 16 km – Durée du déplacement : 5h30.
Départ du gîte de St Jean au lac de Moiry en car postal (gratuit pour ceux qui ont payé la taxe  d’hébergement). Départ de la rando lac de Moiry (2250 m) – alpage Torrent – col de Torrent (2916 m) – les Haudéres. Notre hébergement ce trouve à 6 km sur la route d’Arrolla, Claude nous emmène à 5 personnes au gîte du lac Bleu tenu par une Belge. Ensuite il retourne prendre les 2 chauffeurs au Haudéres pour aller chercher les 2 voitures à Breuil Cervina puis retour à Clermont…

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Traversée du massif du Dhaulagiri. Népal

Séjour n° 4. Traversée de la chaîne du Dhaulagiri
Date : du jeudi 18 avril au vendredi 10 mai 2013.
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 9 dont 4 femmes et 5 hommes
Météo : température douce et humide (l’après-midi) dans la partie sud du Dhaulagiri, en altitude neige et fraîcheur en fin de journée. Chute de neige importante entre le French Pass et Thapa Pass, épaisseur de neige  importante sur la Hidden Valley.
Hébergements : hôtels à Katmandu, Pokara ; lodges à Béni, Marpha, Jomson ; tentes à deux places pendant le trek.
Transports : avion Clermont Ferrand, Katmandu, Jomson Pokara ; bus Katmandu, Dharapani et Pokara Katmandu ; taxi pour les visites des villes de Bhaktapur, Patan. Nourriture : variées pendant le trek entre produits frais et conserves.
Jour 1 et Jour 2.  Partis en avion de Clermont Ferrand, le 18 avril 2013 avec la compagnie aérienne Air France, nous avons poursuivi notre voyage aérien avec Etihad Airways (compagnie aérienne nationale des Emirats Arabes Unis) jusqu’à Katmandu avec une escale à Abou Dabi.
Accueilli par Dhany Gurung, le premier contact avec le Népal fut bruyant et odorant et avons trouvé refuge pour récupérer à l’hôtel Sakti au nord du quartier Thamel.
Jour 3. Samedi 20 avril, la matinée fut consacré à louer le matériel nécessaire pour le froid en altitude, doudoune et sac de couchage. L’après-midi nous amena à aller à la découverte du temple bouddhiste de Swayambhunath appelé aussi «le temple des singes» (macaques rhésus) situé à l’ouest de la ville sur une colline. C’est l’un des symboles les plus populaires du Népal. Nous nous sommes attardés à approcher le bouddhisme tantrique du Népal à travers des représentations identifiables, les différents Dyani Bouddha et leurs véhicules, le Dorje (terme tibétain qui signifie foudre qui symbolise la puissance virile), les moulins à prières et la visite du Gompa (monastère).

Temple bouddhiste de Swayambhunath

Jour 4. Dimanche 21 avril. Tôt le matin, nous faisons connaissance avec les cadres de notre organisation Népalaise qui nous accompagneront sur le terrain. Ngima Tamang, le cuisinier, élément indispensable et pilier de la réussite d’une telle aventure, les deux sherpas (éléments techniques et assistants du guide) Dhan Dharda Sthestra et Dhan Dghartie et Djiban, le guide. A ma demande deux éléments devaient avoir la connaissance de l’itinéraire défini, en l’occurrence, le cuisinier et l’un des sherpas. Un bus loué transportera toute l’équipe népalaise et les européens qui, outre les personnes nommées ci-dessous comptait 7 aide-cuisiniers et 11 porteurs professionnels.
Rapidement, ce grand bus Tata est pris d’assaut, les victuailles, le matériel, les bagages sont installés sur la galerie, le tout bâché car la météo est à l’orage mais la température est douce. Nous prenons place dans la partie avant du véhicule, les membres de l’équipe se répartissant à l’arrière et près du conducteur. L’aide conducteur sonne le départ à 07h15 par des tapotements sur la carrosserie, la cale enlevée du pneu arrière, nous voilà parti dans une circulation dense, bruyante, imprévisible où se côtoient, rickshaw à moteur (auto-ricshaw), rickshaw (cyclo-pousses), motos flambantes neuves, petits taxis et gros camions « tata » surchargés, bus de ligne, camionnettes, le tout dans un environnement pollué par les gaz d’échappement dans une métropole de presque 1 million d’habitants (700.000 en 2008). Une distance de 290 kilomètres environ est à parcourir qui nécessitera la journée tant les routes sont difficiles et le trafic important. A 17h45, après quelques pauses et quelques gouttes de pluie, nous arrivons à Beni et prenons possession de chambres dans un lodge. Premier repas local dans une atmosphère humide. Beni, gros village situé au point de confluence de deux rivières la Kali Kandaki et la Myagdi Kola, cette dernière sera le fil conducteur de notre itinéraire pendant de nombreuses journées.
Jour 5. Lundi 22 avril. Encore un petit effort pour aller jusqu’à Dharapani par une piste boueuse accrochée par moment presque artificiellement à la montagne. Nous avons troqué notre gros « tata » pour deux petits bus locaux qui peuvent se faufiler sur ce chemin tout juste bon à être utilisé par des mules. Le goudron bien sûr est un souvenir et nous observons avec une attention admirative le comportement de notre conducteur….Premier bivouac en bordure d’un beau village de montagne après 02h00 de randonnée et quelques kilomètres, histoire de se dégourdir les jambes. Nous avons l’impression d’être au bout du monde  et l’aventure pédestre va commencer. Nous allons à la rencontre des villageois et échangeons autour d’une bière ou d’un coca. On nous présente un superbe papillon large aux ailes presque transparentes.
Le bâti est solide, les maisons spacieuses et jolies, blanchies et couvertes de lauzes. Les animaux de ferme sont nombreux, buffles, vaches, chèvres et basse cour.
Dharapani 1570m d’altitude (alt). Durée du déplacement pédestre (DD)02h05 Dénivelée Positive (DP) 500m
Jour 6. Mardi 23 avril. Au matin, le spectacle de haute montagne, contrairement à d’autres massifs en himalaya, est déjà présent. A l’est les contreforts du Dhaulagiri «la Montagne Blanche» et au nord, la barrière de l’impressionnant Tsaurabong Peak, modeste sommet de 6395m. Le ton est donné.  Le cheminement vers les hauteurs débute, c’est le grand départ. Les porteurs ajustent leurs charges, trois porteurs de vallée viennent grossir l’équipe. Ils se révéleront performant, durs à l’ouvrage et très discrets. Nous allons de villages en villages, de plus en plus espacés, une première passerelle pour passer un affluent de la Myagdi, la Dhara Kola. Dans les zones humides, des papillons aux couleurs magnifiques et aux envergures importantes jouent avec nos objectifs photos. Les cultures de maïs et de céréales sont déjà bien développées. Nous surprenons une villageoise entrain de trier des graines rouges (oléagineuses) qui d’après notre guide s’appelle Touiri en Népalais dont on tire de l’huile.
Muri alt 1890m DD 06h59 DP 805m DN 455m.


Jour 7. Mercredi 24 avril. Depuis Muri, nous nous lançons dans une longue descente à travers les cultures en terrasse pour atteindre la Mudhi Kola que nous passons sur un pont rustique en bois surmonté des premiers drapeaux à prière ( le chantier d’une nouvelle passerelle est en cours). L’itinéraire est fait de montées et de descentes, un premier col puis un second pour regagner le sillon de la Myagdi Kola. Une vraie sente de montagne dans un environnement austère, creusée par moment dans la montagne et surplombant la rivière. Traversons quelques bouquets d’arbres, vestiges d’une forêt plus dense. Un poste de scieur de long, confirme le besoin en bois et que la forêt est exploitée. Nous déjeunons à Naura où nous retrouvons un groupe d’allemands qui s’acclimatent avant de tenter l’ascension du sommet principal du Dhaulagiri. Approchés par deux petites filles, nous faisons un don de 1000 RPN (10 euros environ) et remplissons le cahier ad hoc de soutien à la construction d’une école. Fin de journée orageuse. Le campement est installé à Boghara Alt 1900m DD 07h34 DP 890m DN 985m.
Observations : toute la journée, nous avons été accompagnés par des chants d’oiseaux et un bruit de fond lancinant provenant ou d’insectes ou d’oiseaux. Les cigales invisibles continuent à chanter. Au cours de cette journée, premier passage à plus de 2000 mètres d’altitude.
Jour 8. Jeudi 25 avril. Nous progressons toute la journée en forêt dans une ambiance humide, la Myaagdi est alimentée par de nombreuses cascades rive gauche et de petits torrents rive droite que nous devons traverser. Notre déplacement est rythmé par des chants joyeux d’oiseaux, le chant répétitif des cigales et les mouvements gracieux de toujours plus de papillons. Le repas est pris très tôt car les emplacements plats avec de l’eau facilement accessible pour le cuisinier sont rares. Les nuages s’amoncellent rapidement sur le relief que l’on aperçoit au dessus des rhododendrons géants qui portent pour certains encore leurs bouquets de fleurs rouges.
Bivouac à Dobang alt 2475m DD 06h42 DP 955m DN 355m.

Jour 9. Vendredi 26 avril. Nous quittons le campement vers 07h45 pour une courte journée qui doit nous conduire à un bivouac en pleine nature. Celui que nous quittons était composé de deux cabanes tenues par des locaux aptes à ravitailler les quelques randonneurs en bière ou coca ou à fournir le dal bhat (soupe de lentilles avec du riz) à des Népalais de passage assurant un transport.
Vraie ou fausse information, un groupe d’Autrichiens ou d’Australiens a fait demi-tour au camp de base du Dhaulagiri suite à une chute de neige importante tombée dans la Hidden Valley, un mètre de neige se serait accumulé, il y a quelques jours. Djiban me confie cette rumeur. Nous verrons bien et cela ne doit pas perturber notre progression. A chaque trek, circule des rumeurs, des bruits, la plupart du temps des impossibilités d’aller plus loin… Le soleil éclaire déjà les hauts sommets enneigés proches surplombant cette vallée encaissée. La nuit a été bruyante. L’équipe népalaise a semble-t-il fait un peu la fête et s’est couchée tard et dès 03h20, les mules de transport au nombre d’une quinzaine arrivées tard la veille sont reparties vers le bas de la vallée agitant leur grosse cloches accrochées à leur cou. Nous débutons par une forte descente pour franchir et passer rive gauche de la Myagdi sur un pont en bois fait de troncs d’arbres, de branchages et de terre. Nous sommes sous la protection des drapeaux à prière qui sont attachés de part et d’autre du torrent et portent un mantra dont la moindre brise disperse les mots sacrés. La progression se poursuit toujours à travers la jungle où le sous bois est occupé par une forêt de bambous et çà et là par des plantes aux feuilles d’un vert brillant ou rougeâtres selon la maturité nommées «goundiouk» et qui sont utilisées par les népalais en cuisine. Les conifères et les rhododendrons sont de tailles imposantes. Ces derniers du fait de l’altitude sont encore bien fournis en bouquet de fleurs roses et rouges. Nous franchissons encore plusieurs petits torrents sur des passerelles de fortune avant d’arriver à notre camp nature, signalé par une arche composée de branches recourbées portant des bouquets de fleurs de rhodo, plusieurs terrasses aménagées au milieu de la jungle avec en contrebas à proximité, un joli torrent qui sera idéal pour la toilette.
Remarques : il existe 37 variétés de rhododendrons au Népal qui fleurissent en blanc, rose, rouge et jaune entre mars et avril en fonction de l’altitude.
Camp nature à 3117m d’altitude DD 04h14 DP 900m DN 200m.
Jour 10. Samedi 27 avril. Les pentes continuent à être raides et glissantes dans la forêt. La nuit a été calme et comme chaque matin, le ciel est d’un bleu foncé sans nuage. Aujourd’hui, l’étape est courte, nous franchissons quelques épaulements, de petits torrents. La végétation change rapidement et nous quittons dès 3300 m la forêt ce qui est relativement bas au Népal. Elle est composée maintenant de rhododendrons nains, de fins bambous, de saules rabougris. Les deux sherpas ramassent des herbes, le fameux goundiouk pour améliorer leur dal bhat. Sur certains treks ou expéditions, la forêt nous accompagnent au delà de 4000m d’altitude. Nous marchons à 3500 m sur une neige dure, la vallée s’élargit et nous offre à droite et à gauche un paysage de proximité de haute montagne, sommets pointus, glaciers suspendus, cascades bruyantes, séracs. Le tout sous un soleil généreux mais nous voilà déjà au camp des Italiens avec ses beaux emplacements de bivouac.
Camp des Italiens 3660m alt DD 02h52 DP 600m DN 70m.


Jour 11. Dimanche 28 avril. Journée d’acclimatation au camp des Italiens, le campement reste en place mais le groupe part à 08h15 pour gagner le camp de base des Suisses à 3820m d’altitude. Nous longeons, la moraine latérale d’un ancien glacier. La saignée est impressionnante et d’une hauteur de plusieurs centaines de mètres. Pour gagner la cuvette glaciaire faite de glace et de différents débris minéraux plus ou moins gros, un seul passage, un couloir pentu de neige dure sécurisé par une main courante en corde de 250 mètres. Les premiers pas sont hésitants mais chacun trouve rapidement un rythme qui permet une descente en toute sécurité. Bonne répétition car nous reprendrons cet itinéraire demain pour atteindre le camp dit des Japonais. Nous gagnons la moraine opposée et par une sente sur un terrain instable qui nécessite beaucoup d’attention, nous sommes à la cabane en pierre, fermée du camp des Suisses. Les terrasses n’ont pas servi depuis quelques temps et l’exposition sous la falaise et sa position encaissée n’encouragent pas à la villégiature. Retour au campement.
DD 03h10 DP et DN 500m.
Jour 12. Lundi 29 avril. Il est 05h00 du matin, c’est le réveil avec le «black tea». Aujourd’hui, le cheminement dans sa première partie va demander beaucoup d’attention. Dans le classement Atlas, les 3 premières heures seraient classées hors catégorie…Le couloir enneigé se passe bien, maintenant, il faut être vigilant et le risque de chute de pierres est permanent. Après le camp des Suisses, l’itinéraire se déroule sur le glacier qui charrie pierre et sable. La glace vive n’est pas loin. Après plus de 04h00, nous atteignons à 4200 m, le camp des Japonais sur la moraine centrale. L’environnement est très minéral. Un bivouac de haute montagne sur les cailloux. Nous sommes accueillis par un vol de chocards. Après-midi de repos.
Camp des Japonais 4200m alt. DD 04h30 DP 700m DN 175m.


Jour 13. Mardi 30 avril. 4260m d’altitude, nous venons d’arriver au camp de base du Dhaulagiri, le pas se fait plus lourd et lent. Un grand soleil généreux nous accueille dans un décor naturel fabuleux que peu de randonneurs peuvent espérer voir à part dans des documentaires. La moraine est barrée d’une multitude de drapeaux à prière. Nous sommes environnés par le Dhaulagiri I et ses 8167m d’altitude, le Sita Chuhura 6614m, le Dhaulagiri II, III V IV et VI formant une barrière de plus de 7000 m d’altitude. Il faut profiter de cet instant. Plusieurs expéditions plus ou moins importantes sont présentes pour tenter l’aventure de l’ascension, des polonais, des hindous, des français de Grenoble, des espagnols, des allemands. Le camp de base est installé face à l’ice fall sur une moraine. De part et d’autre de celle-ci sillonnant le glacier coulent des torrents qui gèlent la nuit. Nous installons nos tentes après avoir fait un peu de terrassement pour améliorer le confort, plaçons des pierres plates à l’entrée pour limiter l’humidité et déjà la soupe (un peu trop épicée) puis le repas composé de haricots rouges, de pilchard et d’une salade de choux avec un thé en clôture sont servis. La sieste est troublée de bruits sourds, des séracs qui s’effondrent puis un bruit plus important. Les moins endormis sortent précipitamment pour voir le torrent situé à l’ouest de la moraine doubler de volume, un bouchon vient de lâcher dans une sorte de grondement, belle vague !
Camp de base 4260m alt. DD 03h00 DP 500m DN 50m.
Jour 14. Mercredi 01 mai. Une rude journée nous attend, première marche au delà de 5000 mètres. Beaucoup des participants n’ont jamais atteint cette altitude et depuis plusieurs jours déjà certains battent leur record personnel quotidiennement. Au delà de 5000 mètres, l’organisme subit une dégradation physiologique et nous allons passer trois jours au delà de cette altitude, à faire des efforts physiques. Le réveil à 04h00 par le thé habituel lance le départ de la partie haute montagne qui nous permettra de passer au  nord de la chaîne du Dhaulagiri. Aujourd’hui, le French Pass à 5400 m (5360m sur carte) est au programme. Nous sommes au plus près de l’itinéraire suivi par l’expédition en 1950 de Maurice Herzog et Louis Lachenal qui après avoir abandonné l’idée de gravir le Dhaulagiri cherchaient à regagner le massif des Annapurna le plus rapidement possible. Pour gagner le col, nous commençons par traverser une rivière gelée et premier incident, un léger écart et un des participants passe à travers la glace. Passage par la case séchage rapide et on reprend le cheminement sur des pierriers instables et divers matériaux qui composent ces énormes moraines. Le départ tôt nous permet d’avoir un sol gelé et une meilleure accroche. Nous atteignons les 5000 mètres par un épaulement sur la moraine principale qui nous rapproche du col, une petite descente où la neige est bien présente, une nouvelle et derrière montée épuisante nous permet d’atteindre le French Pass. Notre vue porte sur 360° et, est grandiose à la dimension des sommets qui nous entourent. Au nord-est s’ouvre un vallon enneigé impressionnant et sauvage. Peu de personnes passent par là et dès les premiers pas, nous constatons que l’épaisseur de neige fraîche (40 à 60 cm environ) va nous compliquer la tâche dans notre progression. Le bivouac est installé sous un début de tempête de neige sur un point haut où la neige est en partie fondue ou a été soufflée. L’accès à la rivière gelée est impossible et l’eau nécessaire ce soir viendra de la fonte. Nous reprenons des forces allongés au chaud sous nos tentes respectives.
Camp d’altitude 5050m alt. DD 06h30DP 740m DN 280m .

l’équipe au French Pass

Jour 15. Jeudi 02 mai. La matinée est lumineuse dans un décor inimaginable. Après le passage du French Pass, on pensait avoir fait le plus difficile et pouvoir retrouver rapidement à une altitude moindre, le confort d’un bivouac au sec. Mais dame nature va en décider autrement, l’épaisseur de neige retarde les porteurs lourdement chargés et nous oblige également à des efforts importants pour sortir des trous quand la neige s’affaisse sous nos poids. Le ciel se charge après le passage du Thapa Pass à 5290m d’altitude et le ciel bleu n’est plus qu’un lointain souvenir, la tempête est de retour et la visibilité réduite fait perdre au sherpa Dhan et au cuisinier Ngima, les seuls à connaître l’itinéraire, leurs repères. Avant ce dernier col, certains ont pu apercevoir un couple de panthère des neiges, événement rare confirmé par Djiban. Maintenant, il est temps de prendre une décision et de trouver un terrain plat pour installer le bivouac, la progression est stoppée. Les cuvettes, nous serviront à enlever les 30 à 40 centimètres de neige fraîche sur des surfaces à même d’accueillir nos tentes sur ce mini-plateau de 100 mètres par 100 mètres. Des lauzes, non recouvertes par la neige feront une fois taillées d’excellents pieux et piquets pour maintenir nos hébergements face à la violence du vent. Nous nous mettons à l’abri sous nos tentes et compte tenu des conditions climatiques, nous grignoterons en guise de repas du soir, le pique-nique du midi.
Camp improvisé 5050m alt. DD 09h00 DP 505m DN 595m.

Jour 16. Vendredi 03 mai. La nuit a été dans l’ensemble assez bonne et les premiers rayons du soleil accélèrent la mise en mouvement du groupe. Le décor d’arrière plan du bivouac est majestueux et laissera de magnifiques souvenirs. Le petit déjeuner est succinct, composé de biscuits et d’un thé à peine chaud. Les gourdes ont gelées pendant la nuit et notre respiration provoquait instantanément au contact des parois de la tente, de petites paillettes de glace qui retombaient sur nos visages. Nous devons maintenant aborder la descente. Le vallon plein Est, est pentu et du fait de l’épaisseur de neige fraîche, il parait plus raisonnable de gagner l’épaulement et de le suivre pour perdre de l’altitude. Quelques glissades de la part de nos porteurs, deux bagages que l’on voit passer dans la pente sans pouvoir les arrêter montrent la justesse de notre progression. Plus en aval, nous traversons le vallon et gagnons quelques terrasses naturelles et un enclos pour les yaks. Nous sommes sortis de la zone enneigée et notre équipe népalaise retrouve le sourire, la nuit prochaine se fera dans un environnement plus chaud. Nous passons Yak Kharka situé à 3680m, sorte d’estive sans doute pour les yak et les dzo (forme domestique du yak). La végétation réapparaît sous une forme tout à fait différente de la zone subtropicale. En faisant abstraction des drapeaux à prières, des chortens et des stupas, on se croirait dans le haut atlas marocain, genêts scorpions, thuyas thurifères ont remplacé amarante, bananiers et rhododendrons. Après une descente de plus de 2000 mètres, nous voici arrivé à Marpha, joli bourgade en bordure de la rivière Kali Gandaki. Ce soir, nous dormirons dans un lodge confortable et accueillant.
Marpha 2800m (environ) alt. DD 08h00 DP 200m DN 2330m .
Jour 17. Samedi 04 mai. Nous marchons pour ce dernier jour dans un environnement aride que seul l’eau de la Kali Gandaki atténue. Elle permet par l’irrigation de transformer des terres inhospitalières en vergers ou en parcelles portant différentes cultures (céréales, pommes de terre etc…). Nous traversons Dhumpha et croisons une colonne de l’armée Népalaise en exercice. Bientôt, la piste unique de l’aéroport de Jomson (ou Jomoson) se découvre à nous, la fin du voyage pédestre est proche. Nous sommes aux portes du Mustang, petit royaume isolé sur le plateau tibétain, début de trek pour certains, point d’arrivée pour nous. Jomson nous accueille par quelques gouttes de pluie. Un lodge confortable nous permet de passer cette dernière nuit avant le retour sur Katmandou via Pokara. Au cours du déjeuner, notre guide nous informe que l’hélicoptère que nous suivons depuis quelques minutes installés confortablement à la table du lodge est en  train de porter secours à un groupe de Russe en difficulté sur le Thapa Pass. La soirée se termine par une grande fête réunissant l’équipe Népalaise et l’équipe d’Atlas Aventure autour du verre de l’amitié. C’est l’occasion de distribuer petits cadeaux et pourboires dans la bonne humeur en signe de remerciement.
Jomson 2880m alt. DD 03h16 DP 320m DN 260m.

Jour 18. Dimanche 05 mai. L’avion bi-moteur de la compagnie népalaise nous conduit à Pokara. Ce matin, la météo est propice pour un vol agréable, peu de vent, un ciel dégagé. En 45 minutes, nous arrivons à destination mais attendons 1h30 à l’aéroport, un dernier bagage chargé dans l’avion suivant. Nous errons dans la ville pendant plusieurs minutes, notre taxi cherchant à trouver le bon passage en évitant les chantiers de voirie pour gagner l’hôtel. Il est agréable et sa situation nous permet de gagner à pied le très connu lac de Pokara avec de nombreux arrêts dans des boutiques pour l’achat des premiers souvenirs.


Jour 19. Lundi 06 mai. C’est en bus de ligne que nous regagnons Katmandou distante d’environ 180 kilomètres avec des arrêts programmés dont le repas du midi dans l’équivalent d’un routier. 8 heures seront nécessaires pour retrouver la capitale Népalaise dans une circulation dense et non sans danger.
Jour 20. Mardi 07 mai. On ne peut faire un voyage dans ce pays sans aller à la rencontre de l’hindouisme et du bouddhisme. Aujourd’hui, nos pas nous conduiront à Pashupatinath, l’un des plus importants temples de Shiva de tout le sous-continent. Situé sur la Bagmati, rivière sacrée ou tout hindouiste rêve d’y être incinéré. Shiva, dieu créateur et destructeur du panthéon hindouiste apparaît sous de nombreuses formes. Les plus « terribles » sont sans doute les plus connues, en particulier celles qu’il revêt au Népal sous l’aspect du cruel et terrifiant Bhairab (Durbar Square Katmandou). Mais le dieu se manifeste aussi de façon beaucoup plus pacifique, notamment sous la forme de Pashupati, le Maître du troupeau, le bon pasteur, à la fois des animaux et des hommes. Le temple est inaccessible pour les non hindouistes. Les extérieurs de ce lieu dégagent une certaine ferveur authentique. Des ghats de part et d’autre du pont enjambant la Bagmati servent aux cérémonies religieuses et crémations. Des sadhus (vrai ou faux ?) posent pour les touristes sur la rive Est. Nous cheminons maintenant en direction de Bodhnath où se trouve le plus grand stupa du Népal l’un des plus grands du monde. C’est le  centre religieux de la très importante communauté tibétaine du Népal. Autour du stupa, le déplacement se fait dans le sens des aiguilles d’une montre, de nombreux monastères et des petites boutiques vendent des objets tibétains.
Pour mémoire, la base du stupa a la forme d’un mandala (symbolisant la terre). Sur cette base à quatre étages repose le dôme (symbolisant l’eau) puis la flèche (symbolisant le feu), le parasol (symbolisant l’air) et le pinacle (symbolisant l’éther). Les deux grands yeux peints sur les quatre faces de la base carrée de la flèche ainsi que le troisième oeil, beaucoup plus petit et au-dessus, symbolisent le regard perçant du Bouddha qui voit tout et sait tout. A l’emplacement du nez se trouve le chiffre « un », en écriture devanagari, qui symbolise l’unité de toute vie (l’unité du Népal…). La flèche comporte 13 marches, symboles des 13 stades de l’accès au nirvana. Retour sur Thamel à pied.
Jour 21. Mercredi 08 mai. Véhiculés par deux petits taxis « tata », nous gagnons Bhaktapur appelé également Bhadgaon, l’une des trois villes royales de la vallée de Katmandou. Toutes les trois ont connu un développement et un épanouissement architectural sous la dynastie des Rois Malla de 1428 à 1769. Le tremblement de terre de 1934 occasionna de nombreux dégâts dans la vallée mais principalement à cette dernière. Au cours des années 1970, une fondation ouest-allemande  apporta son soutien pour restaurer des bâtiments, paver les rues et installer des systèmes d’égouts. Bhaktapur  se dresse sur la rive nord de l’Hanumante.
De Durbar (palais) Square à Tachupal Tole, nous avons pu admiré de nombreux temples dont le temple de Pashupatinath, le temple de Nyatapola et ses 5 étages, haut de 30 m, le plus élevé de la vallée, le temple de Bhairabnath. Le quartier des potiers en travaux, nous a permis de voir la dextérité des artisans et le séchage au soleil de pots, figurines etc… L’après-midi, fut consacré à visiter Patan, autre ancienne ville royale, séparée de Katmandou par la Bagmati. Une concentration importante de temples occupe le Durbar Square de Patan, on remarque notamment le Krishna Mandir d’architecture Mongole. Ce temple en pierre rappelle les constructions indiennes, contrairement à l’architecture des temples népalais, faits de briques, de bois et de toits multiples. Comme la plupart du temps, nous cherchons à identifier à qui est dédié le temple en regardant les alentours et notamment en trouvant le véhicule. En l’occurrence, Garuda, l’homme oiseau, véhicule de Vishnu, Krishna en étant une incarnation…Retour à pied vers le quartier du Thamel.
Jour 22 et jour 23. Jeudi 09 et vendredi 10 mai. C’est le dernier jour au Népal. L’avion étant en début de soirée, nous allons à la découverte de Durbar Square Katmandou. Djiban souhaite nous accompagner et nous conduit à pied à travers des ruelles où une explosion de couleurs attirent le regard, marchés d’épices, de légumes, étalage de tissus, de colliers d’œillets d’inde (pour les offrandes). Le tout dans une ambiance bon enfant ponctuée par les klaxons des motocyclettes tentant de se frayer un chemin dans cette foule bigarrée. A retenir de cette dernière place royale, la statue du Bhairab noir, la façade de l’ancien palais royal avec la statue de Hanuman (dieu singe) méconnaissable par l’épaisseur de la pâte rouge déposée par les dévots qui en garde l’entrée, le temple de Shiva et Parvati avec les effigies de ces derniers en haut et au centre semblant regarder les visiteurs déambuler au dessous. La demeure de la déesse vivante (Kumari Bahal) et la maison de bois, Kasthamandap qui aurait donné son nom à Katmandu et qui daterait du XII ème siècle et serait donc le plus ancien temple de la ville. Le voyage retour qui parait toujours un peu long fut confortable et nous avons regagné Clermont-Ferrand avec beaucoup de souvenirs et d’images dans la tête.

Marché dans les rues de Katmandou

Observations : les réunions de préparation et les échanges téléphoniques ont permis de préciser en amont, les questions que se posaient les participants et notamment les non-initiés. Le groupe s’était bien préparé et était en forme physiquement. Certains ont souffert du MAM (œdème faciale) et mots de tête pour quelques népalais sans entraver la progression de l’équipe qui est montée en altitude progressivement en permettant aux corps une bonne accommodation puis acclimatation. Une journée a été consacrée au repos au camp des Italiens avec un aller retour au camp, suivant des Suisses, en faisant une dénivelée de + 500 mètres. Bonne ambiance et bonne adaptation morale dans les moments de météo un peu plus difficile.


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Népal 2013 – au fil des infos

Népal 2013

La traversée du massif du DHAULAGIRI
Date : du 18 avril au 8 mai 2013
J – le 18 avril 2013

PRESENTATION DU SEJOUR
Namaste,
Avec ce septième séjour au Népal, Atlas Aventure va s’aventurer vers l’ouest pour faire le tour de la « Montagne Blanche), le Dhaulagiri ….Après une matinée à régler les dernières formalités administratives, louer le matériel indispensable pour le froid de la haute altitude, nous consacrerons l’après-midi à visiter le centre bouddhiste de Swayambhunath. Situé sur une hauteur à la sortie de la ville Katmandu, c’est l’un des symboles les plus populaires appelé également « le temple des singes ».
Puis ce sera un long voyage en bus avec notre équipe de porteurs, cuisiniers et guide pour gagner Beni à environ 800 mètres d’altitude (actuellement la température est de 30 °C), cultures en terrasse, forêts se succéderont et vers le 28 avril, nous atteindrons le camp dit des Italiens à 3700 m d’altitude, le bivouac sera installé tournée vers l’impressionnante face ouest du Dhaulagiri.
Le 01 mai, nous serons au camp de base du Dhaulagiri puis ce sera le passage du French Pass à 5400m qui nous permettra d’atteindre le nord du massif, le 03 mai, le Thapa pass à 5230 m d’altitude qui nous permettra d’avoir une vue panoramique sur les Annapurnas, Nilgris, Telecho Peak etc…
Le 05 mai après un court trajet en avion de Jomson à Pokhara, nous reprendrons dans un décor majestueux contact avec la civilisation…
La fin du séjour sera consacré aux visites des villes impériales de Bhaktapur, Patan et Katmandou, du site de Pashupatinath et Bodhnath.
A bientôt…Michel J.

Grâce au téléphone satellitaire…

L’ AVENTURE EN DIRECT…
J+2 – le 20 avril 2013.
Un message de Michel ce matin :  « Un grand bonjour de Katmandou ou nous sommes arrivés hier soir a 20h05, heure locale. Le voyage aérien s est bien passé avec la compagnie du golfe Etihad Airways. Le groupe est en forme. Après une nuit de repos et un petit déjeuner copieux, nous allons arpenter la ville de Katmandou, visiter un lieu bouddhiste, histoire de se mettre dans l’ ambiance……..A bientôt pour de nouvelles informations….. Michel J. » 
J+4 – le 22 avril 2013.
Un message de Michel :  » Sommes à DHARAPANI. Le groupe est en forme. Avons traversé des superbes cultures en terrasses. Température douce, temps orageux « 
J+7 – le 25 avril 2013.
Message de Michel reçu ce jour à 13h30.
 « Il  est 10h46, déjeunons auprès de la MYAGDI KOLA (torrent). Tout va bien. Aujourd’hui, terrain spécial Atlas, je monte, je descend sur sentes escarpées. MJ
« J+8 – le 26 avril 2013.
Message de Michel reçu ce jour à 12h00.
« Notre progression se poursuit à travers la jungle, les arbres sont de plus en plus imposants. Les « rhodo » sont en fin de floraison mais ils rougissent et rosissent certaines pentes des montagnes. Il y a aussi des conifères. Nous sommes rive gauche. Tout va bien, à bientôt. MJ« 
J+9 – le 27 avril 2013.
« Sommes à 3600 m d’altitude camp des italiens. beau temps. avons quitté la forêt et les paysages sont maintenant ceux de la haute montagne, glaciers suspendus, séracs, sommets enneigés. MJ ».
J+10 – le 28 avril 2013.
« Avons poussé au camp de base des Suisses a 3820 histoire de s acclimater AM repos. MJ »
J+11 – le 29 avril 2013.
« Tout va bien…Aujourd’hui, on est arrivé au camp de base des japonais… Nous sommes à 4200 m d’altitude dans un terrain…très euh…minéral…Cette nuit, on va dormir sur les cailloux …Ce soir le vent est sensible et la température un peu fraîche…Toute l’équipe va bien avec un peu de « MAM »…l’équipe est en forme…
J+12 – le 30 avril 2013.
Sommes au camp de base du Dhaulagiri (~4700m d’altitude) avec vue extraordinaire sur quelques uns des plus hauts sommets du massif. La météo est avec nous ! L’équipe est en  forme ; l’aventure continue ! MJ ».
J+13 – le 1er mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour
« Avons franchi le  French pass 5400m Sous le soleil !  La descente s’est effectuée dans 50 a 60 cm de neige.  Bivouac a 5000 m sous une  tempête de neige…MJ ».
J+15 – le 3 mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour.
« Depuis le passage du French Pass, nous avons subi 2 tempêtes de neige. Hier soir nous avons eu  un bivouac « intal » (peut-être intégral ?)  à + 5000m…MJ ».
J+16 – le 4 mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour.
« Sommes arrives a Jomson a la fin du trek. Notre avion pour Pokhara est prévu très tôt demain Tout Va Bien!! MJ ».
J+17 – le 5 mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour.
« Sommes arrives a Pokhara – Vol intérieur par bonne météo. TVB Prochaine étape retour sur Katmandou par bus de ligne. MJ ».
J+18 – le 6 mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour.
« Nous sommes bien arrivés à Katmandou, trajet en bus bien passé ; météo : légèrement orageux… MJ ».
J+20 – le 8 mai 2013.
Message de Michel reçu ce jour.
« Nous sommes toujours à Katmandou avec une météo toujours orageuse ; la mousson est à l’action ! Nous avons visité les sites de Pashupatinath, de Bodnath et fait les « emplettes de vacances » à travers les rues du quartier de Thamel. Hier soir, nous avons pris un dal bat [plat composé d’une montagne de riz arrosé d’une soupe de lentilles] avec une partie de l’équipe népalaise qui nous a accompagné durant ce trek. Et demain, nous visiterons Durbar Square de Katmandou, avant de rejoindre l’aéroport Tribuvan en fin de soirée, pour prendre notre avion (arrivée à Clermont vendredi en fin d’après-midi, après une escale à Abu Dhabi & un passage par Roissy Charles de Gaulle). Le séjour touche à sa fin ! »
J+22 – le 10 mai 2013.
16h49 heure française / aéroport de Clermont-Fd : avec un peu d’avance, un avion vient de se poser sur le tarmac, ramenant la plupart des bagages (vive les transferts & escales !) et participants à ce séjour ! Retour à la vie française…
Bientôt quelques photos !

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Sierra del Cadi et Pedraforca

Séjour n°14. Découverte et aventures sur la Sierra de Cadi et ascension de la Pédraforca

Date : Du 14 au 21 juillet 2012
Animateur : Michel D.
Nombre de participant : 9    4F   5 H
Classement : Difficile

Le massif de la sierra del Cadi est une barrière monumentale culminant à 2650m et longue de 40 km entre Cerdagne, Andorre et la plaine de LLérida. Nous avons parachevés notre périple en gravissant la fameuse Pédraforca (fourche de pierre) à 2507 m.
Camping extra face à la Pédraforca avec piscine que nous avons utilisée après chaque rando. Tous les matins lever à 6h00 départ voitures pour lieu de rando à 7h00 retour au camping vers 15h/16h pour profiter du lieu.

1er jour : Samedi 14 juillet
Départ de Clermont très tôt à 5h00 avec récupération de 3 participants au passage, 7h15 le Caylard pause café, puis direction les Pyrénées, Prades où nous faisons le plein des voitures. Il est 11h00 tout juste et nous arrivons aux gorges de la Carança, avec un départ pour une rando découverte des gorges soit 3h00 de progression ludique et un repas au bord de l’eau. Après quelques passages sur passerelles nous retournons aux autos en empruntant les corniches. Tout le monde trouve l’endroit super et agréable. Nous reprenons nos autos pour finalement arriver à Saldes en Espagne à 15h30.
16h00 montage des toiles puis repas au soleil.

2e jour : dimanche 15 juillet
Réveil à 6h30 petit déjeuner à 7h00
A 8h00 départ du camping en voiture pour Greixer vers Baga. Départ de la rando à 9h00. C’est au sommet du Moixero (2091m) que nous prendrons notre repas de midi.
Retour par de superbes « single track » !!!! Arrivés au camping nous prenons un bon moment de réconfort puis piscine pour nous ravir. Repas du soir vers 20h.
10km pour 1100m+ et 7h de rando beau et chaud.

3e jour : lundi  16 juillet
Petit déjeuner à 6h30, puis départ en voiture à 7h05 pour Roques del Claper et le cirque Deserrat Grand. Dépose des voitures à l’Hospitalet de Reca Sança et départ de la rando à 8h00. Belle montée parmi les roches calcaires et arrivée au col de Jou à 10h00 puis passage au refuge de l’aigle (2520m). Du refuge nous prenons les crêtes de Puig Comabella et repas au cap Del Serrat Grau (2402m). Ensuite passage au col Comafloriu, les mines de barite du roc Nègre, passage au refuge Rebost et arrivée aux voitures par le sentier Costa d’en Sobirana à 15h45. Passage à Baga avec quelques achats dans les rues piétonnes puis piscine au camping. Repas à 19h00
4km pour 1600m+ et 7h45 de rando beau et chaud

4e jour : mardi 17 juillet
Réveil à 6h00 départ à 7h00 du camping pour Saldes destination Pédraforca. 
Départ de la rando vers 7h30 passage au château de Saldes, puis sente de la Costa els Burgassos, mirador de Gressolet et passage au refuge lluis Estasen où nous retrouvons nos deux amies qui se sont égarées en partant devant !!! de ce point direction le col Verdés (2244m). Petit repas au col Vert et on repart sans les bâtons pour gravir la Pédraforca. Redescente par la fameuse Enforcadura et son pierrier soit 2h30 de caillou !!!!!
Arrivée à Saldes et bain de pieds dans la fontaine
9km pour 1300m+  et 9h00 de rando beau et chaud

5e jour : mercredi 18 juillet
Départ du camping à 7h15 pour Gréssolet par une piste poussiéreuse. Départ de la rando à 8h10, col de la Bauma (1577m) puis piste GR150 jusqu’au canal de Comabona. Recherche d’un sentier au virage sur la carte, mais sur le terrain pas de sentier, donc azimut jusqu’à la Comabona (2554m) repas de midi au sommet parmi un troupeau de chevaux et vue sur les barres rocheuses au nord. Pas de Gosolans par les crêtes (2430m) puis serra des Cortiles. Ravitaillement en eau à la fontaine près de la cabane. Passage à Prat Long puis col Bassotes et col Collell 1845 m, descente du ravin des Molères puis arrivée aux voitures.
22 km pour 1350 m+ et 8h50 de rando beau et chaud + piscine au camping.

6e jour : jeudi 19 juillet
Rando des Empredrats, reveil 6h00, petit dejeuner, départ des voitures pour  Baga et Hospitalet Veinat. Départ de la rando 8 h 20 pour les gorges dels Empredrats au frais (presque plus d’eau). Passage au refuge Sant Jordi, pause, puis col Dental et col Moixero.  Repas de midi parmi les vaches, 1H00 de pause, puis sommet  du Turo de Prat,  Agne et col de Pendis (1786 m). Col Vimboca et descente sur le col Galligans (1727 m), pas de Boixassa, Collada de la Pelosa (1424m), pause, cap de la Boga, clot de Cal Puim et Veinat de l’Hospitalet. Arrivée aux voitures. Ce soir pasta partie au camping.
15km pour 1305m+  et 8h00 de rando beau et chaud

7e jour : vendredi 20 juillet
Rando Serra d’Ensija.
Départ de la rando à 7h50 du parc accrobranches Pleta de la Villa (1584m), piste agricole les Pinatelles jusqu’au col El Portet (1828m) pause. Beau sentier sous les falaises, avec des vautours au col de l’Estret.On laisse le GR 107 pour un sentier balisé rouge, les llosanques, il faut mettre les mains par 2 fois. Troupeaux d’isards au passage du roca Blanca (2289m) chemin de crêtes avec de super vues puis Gallina Pelada (2317m), repas de midi et vent frais à 2220m face au refuge d’Ensija 45mn. Observation des vautours sur leur reposoir. Passage près d’un troupeau immobile de brebis têtes contre têtes à cause de la chaleur gardées par un Patou très vigilant. Redescente par les Panelles arrivée aux voitures à 15h30. Passage à Saldes.
12 km pour 1050m+ er 7h50 de rando  beau et chaud

8e jour : samedi 21 juillet
Démontage des tentes et retour sur Clermont avec passage aux bains romains de Dorés  10h/12h 
Arrivée à Clermont vers 20h00 encore beau et chaud pour le retour.

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La Sierra de Guara autrement

Séjour n°5. La Sierra de Guara autrement

Date : du samedi 14 au samedi 21 avril 2012
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 10 dont 7 femmes et 3 hommes
Météo : Beau en début de semaine avec la présence d’un vent du nord, se couvrant sur la fin du séjour, vent ayant tourné au nord ouest. Fraîcheur inhabituelle avec chute de neige le jeudi jour de l’ascension du Tozal de Guara plus averses de neige à partir de 1250 m. Présence au sol d’une couche de neige dès 1150m versant nord sur le Tozal et 1450m sur le versant sud.
Classement : facile

Faune rencontrée : De nombreux vautours fauves, plus nombreux sur le versant sud du côté des grands canyons ; un gypaète barbu sur le chemin conduisant au village d’Otin, des milans royaux sur le versant sud, un écureuil de couleur sombre, un marcassin pas loin de la cascade de Cardito.

 Cascade de Cardito près d’Uzé

Nous avons également observé de nombreuses perdrix aussi bien au nord qu’au sud de la chaîne des Tozal; des huppes en vol (vu et entendu), des pinsons des arbres, quelques hirondelles de rocher et de fenêtre notamment au cours de la pause de midi sur le canyon du Balcès, quelques martinets dans le ciel de Morrano. Pas de guêpier d’Europe (ni vu ni entendu)…

Flore observée : Primevères, coucou, couronne de roi (saxifrage), grassette (sans fleur), ramondia ou oreille d’ours, des lavandières (sans leurs fleurs blanches), de l’arbousier en allant à l’ermitage de la vierge de la vigne, du pin sylvestre (un peu partout), du pin d’Autriche sur les hauteurs du Tozal, du pin d’Alep, du chêne kermès, du chêne rouvre, du genévrier, du buis, des hérisonnes ou Brizon.

Patrimoine au cours de notre périple :
Le village de Morano et l’architecture typiquement aragonaise de la maison de Morrano (hébergement), l’église de San Roman, l’ermitage de la vierge de la vigne, le pont romain de Pédruel, le pont romain de ras Crabas o Coda, le village de Rodellar, les villages oubliés d’Otin et Nasarre, le pardina (habitat isolé) Villanua, le dolmen de Losa Mora, les cheminées aragonaises du village de Barra, le monastère de St Urbez.

Eglise de Nasarre 

Patrimoine naturel : La dépression de la partie supérieure du Mascun, le versant nord du Tozal de Guara.

 Versant nord du Tozal de Guara 2077m

Tozal de Guara depuis le village de Nocito


les conglomérats et les calcaires lisses allant du blanc au gris, les falaises du grand canyon Gorgas Negras, les failles et autres mouvements de terrain des canyons des rios Balcès, Mascun et Calcon, la cascade de Cardito …

 Roches érodées en direction du Blacès

Conditions de terrain :
Bonne dans l’ensemble bien que le cheminement comme précisé sur la note technique s’effectuait la plupart du temps sur un terrain caillouteux à l’exception de la 1ère journée et de la partie entre Barra et Nocito où nous avons retrouvé au nord de la chaîne des sentes herbeuses pour le grand confort des pieds. Nous avons traversé les grandes rivières citées plus haut grâce à des gués constitués de pierres à de nombreuses reprises et notamment lors du retour le vendredi, où nous avons passé sept fois le barranco Abellada. Lors de la tentative d’ascension du Tozal de Guara, nous avons progressé dans la neige à partir de 1250 mètres et le versant nord était bien « platré ».

Hébergement : En gîte, hôtel et bungalow
Nourriture : Repas du soir du jour d’arrivée à Morrano et J7 préparés par Michel. Le reste du séjour, repas du soir et petit déjeuner pris au gîte, hôtel sauf J3 et J4, petit déjeuner pris au bungalow avec produits achetés à l’épicerie. Pique-niques, J1 et J2, préparés par Michel et apportés de Clermont Fd, J3 et J4 avec produits achetés à l’épicerie du camping de Pedruel, J6 et J7, préparés par le gîte Mallata de Nocito.

Transport : A l’aide des véhicules de Régis N et Michel J. La remorque de l’association a été utilisée, tirée par le véhicule de Michel, ce qui nous a permis de ne prendre que deux voitures.

Découpage du séjour sur la dernière chaîne de montagne en  Espagne parallèle aux Pyrénées.
Culminant à 2077 mètres au Tozal de Guara, cette chaîne est appelée Chaîne Extérieure Pyrénéenne, elle s’incline vers le sud en pente douce vers la plaine de l’Ebre. De profondes entailles Nord Sud dans les calcaires sont crées de l’ouest vers l’est par les rivières Guatizalema, Calcon, Formiga, Alcanadre, Balcès et Véro.

Jour 1
Morrano St Romain puis descente vers le rio Formiga que nous traversons à gué. Remontée marquée vers Casbas de Huesca que nous délaissons pour suivre rive droite par un chemin en balcon, le Formiga que nous traversons de nouveau sur une passerelle flambant neuve (dommage !), puis rive gauche jusqu’à sa confluence avec l’Alcanadre…

Traversée de l’Alcanadre sous le village de San Romain
…l’Alcanadre qui reçoit au pont de pierre écroulé (Punete de las aguas), le rio Isuala issu du barranco de Modovil et du rio de Balcès. Hôtel à Alberuela de la Liena.
Durée du déplacement (DD) (pauses comprises) 06h10 
D+ 380m, D- 405m
Kilométrage linéaire parcouru (KLP) 15 km

Jour 2
Alberuela, ermitage de la vierge de la vigne par un chemin puis une petite sente passant les barrancos de Modovil et de Las Avellanas. 

Chapelle de la vierge de la Vigne en direction du canyon du Balcès

La chapelle est une belle bâtisse consolidée avec une terrasse proposant une belle vue sur les canyons tout proches, les sommets ensoleillés et enneigés des Tozal et la plaine vers le sud. Franchissement  du barranco Cautiecho sur une nouvelle passerelle…

… l’ancienne constituée de traverses, de terre a été conservée. Pique-nique à proximité de la sortie des Estrechos de Balcès (canyon) et son eau d’un vert magnifique… Petite passerelle en fer sur l’étroiture et remontée par une bonne sente. Petite pause traditionnelle à Las Almunias pour l’achat de fromage de brebis pour les deux pique-niques à venir…Avant la traversée du rio, nous sommes intrigués par un mouvement sur notre droite et pouvons observer l’envol d’une grosse centaine de vautours fauves appliqués à dépecer une charogne. Nous passons sous le village de Pedruel et arrivons en remontant l’Alcanadre au pont romain de Pedruel et au terme de notre journée, le camping de la Puente.

Durée 07h19, D+ 840m, D- 805m, KLP 18 km.

Jour 3
Aujourd’hui, nous marchons légers et partons pour une randonnée en boucle avec retour à la Puente. Le temps est au beau avec air frais. Nous passons sur le beau pont de pierre Deras Crabas O Coda sur le Mascun inférieur pour gagner un plateau à l’ouest de Rodellar puis descendons entre de superbes barres rocheuses vers le cours d’eau du Mascun.

Traversée du canyon Mascun inférieur

Nous remontons en passant plusieurs gués puis c’est la longue montée par une sente vers le village d’Otin. Le groupe est en jambe et je propose de découvrir le point de départ du canyon du Mascun Supérieur connu des canyonistes en aller et retour. Assistons en grignotant aux sauts toujours impressionnants d’un groupe d’adeptes dans la première marmite de cette dépression d’une quarantaine de mètres….C’est le retour vers Otin puis nous poussons vers l’autre village oublié de ce plateau: Nasarre avec sa belle petite église restaurée…et sa fontaine……

Eglise de Nasarre

Nous bouclons cette journée en passant par le dolmen de Losa Mora et admirons une nouvelle fois, la chaîne Pyrénéenne enneigée sous le soleil de Gavarnie au Mont Perdu

Durée10h45, D+1210m, D- 1170m,  KLP 25 km

Panorama d’une partie de la chaine des Pyrénées enneigés

Jour 4
Nous repartons en itinérance et l’objectif de la journée est de passer au nord des Tozal. Gagnons rapidement Rodellar qui s’éveille tranquillement. Ce n’est pas encore la fièvre estivale et les grimpeurs compte tenu de la fraîcheur ambiante sont absents. Nous gagnons rapidement le coursd’eau du Mascun que nous franchissons à gué…

Roches érodées représentant un dauphin
La cathédrale dans le canyon du Mascun

…puis direction Nasarre par une sente qui s’élève dans un vallon protégé du soleil. Le temps d’une pause, nous pouvons observer quelques vautours et les beautés de la nature dues à l’érosion, roches façonnées, percées… aiguilles, proéminentes, roches en dentelles… Petite pause à l’église de Nasarre et descente vers le village de Barra à travers quelques bois de pins. Nous croisons nos premiers randonneurs, trois français, bonjour, bonne journée… A l’entrée de Barra, nous franchissons de nouveau l’Alcanadre qui prend sa source un peu plus au nord sur une sierra voisine. plus modeste en altitude Nous longeons les différents sommets par le nord constituant cette mini chaîne de montagne, la Cabeza de Guara, alt 1868m, puis le Tozal de Cubillars, alt environ 1900m et enfin le Tozal de Guara, alt 2077m  

versant nord du Tozal de Guara 2077m
Tozal de Guara du village de Nocito
Cascade de Cardito à proximité d’Usé

 Nous avons retrouvé, pour le plus grand plaisir de nos pieds, une sente herbeuse qui nous conduit successivement à Usé en passant par la belle cascade de Cardito…
…puis Bentué de Nocito où quelques gouttes de pluie nous accueillent pour le franchissement d’un dernier gué avant Nocito.

Durée 08h10, D+1035m, D-730m, KLP 23 km

Jour 5
Au lever du jour, nous constatons que le ciel est déjà bien chargé et le plafond relativement bas. La météo prise la veille, laissait entendre que la matinée devait être favorable… Nous partons avec l’espoir d’une belle éclaircie en milieu de journée qui nous permettrait peut-être d’atteindre le sommet à 2077m, point culminant de cette chaîne intérieure. Nous montons par une sente bien marquée dans une forêt mixte agréable. Après quelques averses de pluie et de courtes durées , la neige prend le relais à partir de 1100 mètres environ. Le but est d’atteindre un refuge forestier ouvert non gardé et d’attendre que la météo s’arrange…Nous passons une heure à grignoter et à échanger mais il faut se rendre à l’évidence, nous ne pourrons faire cette ascension car les conditions météorologiques ne s’arrangent pas et la couche de neige doit être épaisse sur les pentes raides de ce versant nord du Tozal de Guara. Je propose de modifier la fin de journée en perdant de l’altitude et rejoindre Bentué de Nocito au nord afin de gagner le Monastère de San Urbez. Petite pause sympathique au refuge de St Urbez pour boire café et autres boissons chaudes avant de regagner Nocito et son gîte au confort douillet. A la faveur d’une belle éclaircie de fin de journée, nous visitons le village de Nocito et son architecture traditionnelle aragonaise du nord.

Durée 6h39, D+670m, D-695m, KLP 15 km

Jour 6
Ce matin, le ciel est plus encourageant, les sommets sont encore accrochés mais la journée se présente bien pour franchir de nouveau la chaîne et rebasculer versant sud. Nous quittons Nocito et suivons le cours du Rio Guatizalema que nous franchissons à gué pour suivre maintenant le barranco Abellada. Au total 7 fois nous traverserons à gué cette rivière avant d’atteindre la sente qui nous conduit au col de Petrenales. La descente se fait sur une sente raide par instant mais relativement confortable. Encore une petite difficulté en suivant le ravin du rio Calcon  où coule une eau claire et où nous pouvons apercevoir pas encore fleurie, la Ramondia ou Ramondie des Pyrénées appelée oreille d’ours en Espagne, plante endémique très présente dans les canyons.

Passage par le canyon du Calcon

Après avoir suivi une sente à la boussole à travers bois au dessus du barrage du rio de Calcon, les chemins s‘élargissent, la civilisation est proche et nous retrouvons champs d’amandiers et d’oliviers avant de finir notre périple sous quelques gouttes de pluie à Aguas.

Durée 07h47, D+885m, D-1140m, KLP 18km.

Remarques : la carte utilisée pour ce séjour au 1/40000 éditions Pirineo, la plus précise soi-disant de la Sierra présente quelques approximations et est plus proche d’un plan que d’une carte de randonnée à la française. Plusieurs chemins mentionnés n’existent pas et d’après les habitants ne semblent jamais avoir existés !!! 
La boussole fut fort utile sur les choix à faire à certains carrefours. Peu de balisage, quelques cairns, heureusement bien positionnés. Terrain de jeux fabuleux que peu de randonneurs semblent fréquenter. Nous avons surpris nos différents hébergeurs par les distances parcourus et le tracé de l’itinéraire…

« Le regard ébloui par d’étranges décors ; l’homme chemine au fond des veines d’émeraude, enivré du mystère envoûtant des sierras »

André Galicia

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