Echappée printanière aux portes du Vercors

Séjour n° 5 Echappée printanière aux portes du Vercors

Prévu du 01 mai au 03 mai reporté pour des raisons sanitaires du 18 au 20 septembre 2020

SECTEUR              VERCORS  DROMOIS                 CARTE IGN    3136 ET   et   3136 SB
NOMBRE PERSONNES :   16 animatrice incluse   (10 F, 6 H)
METEO :  vendredi  beau et chaud à l’abri ; samedi  atmosphère lourde, quelques gouttes et nuages ; dimanche cocktail de ciel bleu, brume et nuages en alternance, température plus fraiche.
TERRAIN  :  Très sec  vendredi et samedi et humide le dimanche.
DISTANCES, DENIVELEES : vendredi, 16 km, 795 D+ et 5H30 (temps de déplacement, pauses incluses) ; samedi 20 Km, 805 D+ et 7H ; dimanche 10 km, 485 D+ et 3 km, 30 D+ 4H30.
CLASSEMENT : Facile
ITINERAIRES : vendredi. Départ col de Rousset,  GR 93 direction sud, col de Chironne,  aller retour en HP vers sommet du But de Neve, retour sur le GR 93 jusqu’au scialet de la Seppe, direction Ouest, Bernard, col de St Alexis, GRP Tour du Vercors drômois, col de Rousset.
Samedi. Départ Beaufort sur Gervanne, descente vers la Gervanne, Pierre Blache, PC 427, PC 547, Plan de Baix, aller-retour  Croix du Vellan par Rimon, Fonchet , PC 684, l’Anchâtra, PC 691, Les Peupliers, PC 477, jardin botanique, retour Beaufort par la D743.
Dimanche. Départ col de la Bataille, sente au pied des falaises du Roc de Toulau, col de Toulau, aller-retour sommet Roc de Toulau, Pas du Gouillat,  retour col de la Bataille par GR 93,  aller-retour sur les crêtes des Rochers de la Sausse jusqu’au PC 1450, retour voitures.
Parking refuge Gardiol , aller-retour jusqu’au Mur des Chartreux.

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Pour ce nouveau séjour, nous voici à quelques encablures de Valence pour une échappée printanière qui  s’est transformée en échappée automnale mais ouf, le temps de Toussaint a attendu quelques jours avant d’arriver et nous avons bien apprécié cette incursion chez les Vertacomicoriens !! Surprenante appellation des habitants du Vercors qui nous a fait sourire !
Nous entamons le séjour par une  montée au col de Rousset  par sa route aux multiples lacets qui attire beaucoup de monde pour ses belles vues sur les rochers de Chironne entre autres (voir extrait  « Des racines et des Ailes »). Il faut y être vigilant car on bataille dur avec les cyclistes qui veulent aller plus vite que nous !! ( notamment au retour dans la descente !!).
Puis nous chaussons les  » crampons  » pour emprunter le chemin des Muletiers, très belle voie « romaine » posée au pied des  falaises et très fréquentée par les commerçants  en des temps plus reculés car il existait peu de passages entre la vallée de la Drôme et les Alpes du Sud.
Nous entamons ensuite une belle montée (qui nous a fait penser au Puy de l’Ouire) avec,  à l’arrivée le réconfort d’un bon pique nique et surtout un immense panorama sur une grande  partie du massif.
Puis descente dans la plaine par un beau sentier forestier mais un peu  chaotique. Le site, proche de Vassieux en Vercors reste  très marqué par les combats maquisards de la 2ème guerre et notamment l’attaque menée par 15000 allemands en juillet 1944 qui fît pas loin de 900 victimes.
Retour aux voitures,  passage à Die oblige, nous faisons escale pour découvrir le pétillant local bien connu, la Clairette. Puis direction Beaufort sur Gervanne et le gîte de la Brèche, charmant hébergement  installé dans  de vieilles bâtisses en pierre. Un bon gratin dauphinois a été  le bienvenu après cette longue journée !

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Pour  le deuxième jour, nous partons à pied du gîte. Je vois se dessiner au loin l’objectif du jour, la falaise du Vellan qui semble vraiment lointaine ! A une bonne cadence nous rejoignons ce promontoire qui culmine à 950 m d’altitude. Le site vaut le détour car il permet d’avoir un  beau panorama très étendu  sur les multiples bosses  et ondulations  qui remplissent l’espace. Les habitants de Plan de Baix ont bien de la chance d’habiter au pied de ce belvédère, les couchers de soleil doivent y être fantastiques !!  Le site est très fréquenté par les vautours dont nous admirons le vol majestueux .
Toujours dans le même village, passage devant le centre de jeûne de la Pensée sauvage. Pour ceux que cela intéresse, il faut compter environ 1800€ les 6 jours ! Cela fait cher le kilo perdu.
Nous préférons sortir notre classique pique nique, installés sur un pré où un petit fond d’air frais est le bienvenu car l’atmosphère est lourde et orageuse. A l’abri des pins et des chênes pubescents nous redescendons petit à petit avec en toile de fond les belles  falaises des 3 becs et de Roche Courbe qui nous invitent à revenir !
Avant l’arrivée, nous prenons le temps de faire le tour du jardin botanique mis en place par la marque « Sanoflore » (cosmétique naturelle). Visite rapide car le pauvre jardin est un peu grillé et n’a  plus l’allure qu’il devait avoir au printemps !
Retour à Beaufort après une belle journée que nous avons été heureux de partager avec Gilbert, ancien animateur atlassien installé dans la Drôme qui en a profité pour  venir nous rejoindre et partager les bons souvenirs avec les plus anciens ! Petite pause boisson  en terrasse  et malgré la pluie certains iront faire un saut dans une belle marmite de la Gervanne !!
Fin de journée dans la bonne humeur avec un bon repas préparé par Véronique, la responsable du gîte, que l’on remercie pour sa gentillesse et sa disponibilité. Pendant la nuit un bon orage illumine le ciel.

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Au matin direction le col de la Bataille (1313 m), lieu de passage de quelques tours de France et dont l’origine du nom fait un peu débat ; on retient celle d’une confrontation souvent rude entre vents du sud et du nord. Le secteur est réputé pour des orages violents et justement les prévisions météo en annoncent pour la fin de matinée. Je renonce donc  à faire le  tour complet du plateau d’Ambel. Le ciel nous laissera quand même le temps de monter au  Roc de Toulau. Ce sommet de 1581m offre une belle vue sur le Vercors, Diois, Drôme Provençale et même le Mont Ventoux par temps clair. Les faces nord et ouest présentent de vertigineuses falaises que l’on  peut admirer depuis la sente permettant d’accéder au sommet.
Retour vers les voitures de bonne heure, l’aller et le retour ayant été assez court, nous n’avons  pas envie de reprendre le chemin du retour vers Clermont. Nous partons donc  pique niquer sur  un joli promontoire rocheux et  enchaînons par une montée aux Rochers de la Sausse jusqu’à leur point culminant. Encore de beaux aplombs  très aériens  et une belle vue d’ensemble sur les falaises du Toulau. Le site mérite bien le détour.
Il nous reste encore un peu de temps, nous en profitons pour rejoindre en voiture le parking du refuge Gardiol et faire un court trajet jusqu’au Mur des Chartreux et le Saut de la Truite. Cette magnifique falaise culmine à 960 m et surplombe le village de Bouvante 360 mètres plus bas. Par contre la truite ne risque plus de sauter car le ruisseau de la Lyonne est totalement à sec ! Dommage car la cascade en eau doit être impressionnante.
Cette fois c’est fini, nous entamons le retour  avec  un dernier et beau clin d’œil d’un duo de biches que nous apercevons dans les bois. Nous passons en plein territoire de la noix dont l’époque de la récolte ne va pas tarder à commencer.
Merci à tous pour  votre participation, les belles photos, l’excellente ambiance, les petites douceurs pour les gourmands. Merci  également pour le coup de main au gîte et la ponctualité !

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VTT Les balcons de l’Eyrieux

Séjour n° 15 Les balcons de l’Eyrieux en VTT

Du jeudi 16 au dimanche 19 juillet 2020

Animateur : Michel D.

Nombre de participants : 06 (3 femmes et 3 hommes)

Classement : difficulté moyenne

Météo : Deux premiers jours frais avec couverture nuageuse et vent du nord, petites
averses au départ du 2 éme jour, puis très belles journées chaudes du samedi au
dimanche.

Hébergement : en camping les 3 soirs avec tente individuelle

Départ du lieu de RdV du Crest à 7h30 et arrivée à St Agrève à 10h30

Données techniques fournies par montre altimétrique et GPS

Jour 1 (jeudi 16) St Agrève / Lac du Dévesset
Itinéraire : Heure de départ : 11h30 place centrale,montée au mont Chiniac,
panoramique sur la parcours et château, GR7 / 420, lac du Devesset, pause midi
près de la digue , puis PR Meyfraiches, les sables, Baraque, la Berthouze, Menours PC
1147 vers Serre de Peychaud, PC 1192, les plaines, PC 1190,  PR jusqu’au  stade de
Devesset, calvaire et très beau château, PR jusqu’au camping du lac.
Heure d’Arrivée : 16h au camping du lac
Distance parcourue : 22 km dénivelés: 550 m+ et  370m-
durée du roulage : 2h moyenne : 11 km/h
durée de l’enregistrement : 4h moyenne : 6 km/h

Jour 2 (vendredi 17) Camping du lac de Devesset / Vernoux en Vivarais
Itinéraire : Heure de départ : 9h du camping , PR bord du lac, les Bleuets, le camp
d’Astier, D27 , le pont st Agrève et passage a la gare du train touristique à vapeur,
emplettes pour repas du midi, les croix de Ribes,  D21 jusqu’au PC 1059 près de
Lichessol,  D 478, Beauvert, St Jean Roure, très petite route de desserte Mondon ,Les
Sagnolles, Chasalet, les Nots, Vareilles, puis remontée sur Nonières par la voie douce
qui part du Cheylard et va à Lamastre, passage du tunnel de + de 300m en A/R pour
le fun, pause midi a Nonières, puis D 241, croix de Chaillot , serre d’hiver, st Julien
Labrousse,  D 241, Le Seignas, Le Pontet, PC 743 à gauche très petite route D 284, la
Croix du loup 817m, à droite puis col de Ceyssouan 811m,  D 241 , puis Chalencon
village classé, visite et pause, puis D 241, D 2 Silhac , le Belay, puis Vernoux en
Vivarais, puis camping du Prat. Arrivée à 16h15
Installation puis petites bières au village.
Distance parcourue : 61 km dénivelés : 1150 m+ 1650m-
durée du roulage : 3h50 moyenne : 16 km/h
durée de l’enregistrement : 7n15 moyenne : 8 km/h

Jour 3 (samedi 18)  Vernoux en Vivarais / le Cheylard
Itinéraire : Heure de départ : 8h30, D.2, Reviscole PC 504 à gauche très petite
route,ancien moulin du Ranc, Pérusson, les Aras, le Mont, la Bois, Biron, Reynier, pont
PC 310, le Lauzas, puis D 231 le long de la Dunière jusqu’à Dunière s/Eyrieux, à

gauche sur la D 120 jusqu’à St Fortunat puis a droite sur le pont pour rejoindre la
Dolce via ( nous ne somme qu’à 15km du départ de celle-ci à la Voûlte sur Rhône).
Ce pont sur l’Eyrieux est notre point de départ pour notre remontée jusqu’à st Agrève

sur l’ancienne voie ferrée qui à été fermée en 1968. Cette voie servait outre le transport de

passagers, à ferrouter la production des arbres fruitiers et de maraîchages
de cette vallée ainsi que le bois pour étayer les galeries minières de St Etienne.
Heure d’arrivée : 16h30 au camping du Cheylard au bord de l’Eyrieux.
Installation puis au bar du camping pot d’Atlas ensuite baignade rafraîchissante
dans l’Eyrieux.
Distance parcourue : 55 km dénivelés : 800m+ 990m-
durée du roulage : 3h45 moyenne : 15 km/h
durée de l’enregistrement : 8h moyenne : 7,1km/h

Jour 4 ( dimanche 19) Le Cheylard / St Agrève
Itinéraire : Heure de départ : 8h du camping traversée de l’Eyrieux sur barrage puis
reprise de la Dolce Via , pause café a st Martin de Valamas petite ville très agréable,
dite la vallée des artisans du bijou (anciennes usines de bijou » les Georgettes »
puis st Julien Boutières, Intres, et st Agrève.
Heure d’arrivée : 13h30 aux voitures
Distance parcourue : 27 km dénivelés : 650m+ 90m-
Durée du roulage : 2h15 moyenne : 11km/h
Durée de l’enregistrement : 5h30 moyenne : 5,2km/h

Pourcentage dénivelés de la Dolce Via :
Fortunas / pont Chervil = 0,7%
pont Chevril / le Cheylard = 0,9%
le Cheylard / st Martin de Valamas = 1,3%
st Martin de Valamas / st Agrève =2,4%

Retour sur Clermont départ : 14h45
Arrivée au Crest à 18h15

Total des données :
Distance : 22 + 61 + 55 + 27 = 166 km
Durée de Roulage : 2h + 3h50 + 3H45 + 2h15 = 11h50
Durée enregistrement : 4h + 7h15 + 8h + 5h30 = 24h45
Moyen/ roulage : jour 1/ = 11km/h jour 2/ = 16 km/h jour 3 = 15km/h jour 4 = 11km/h
Moyen/ enregistrement : jour 1/ = 6km/h jour2/ = 8km/h jour3/ = 7,1km/h jour4/ =5,2km/h
Dénivelés + : jour 1/ = 550m jour2/ = 1150m jour3/ = 800m jour/4 =650m
Total = 3150m+
Dénivelés – : jour1/ =370m jour 2/ = 1650m jour3/ = 990m jour4/= 90m
Total = 3100m-

Matériel mis à disposition : 2 toiles de tente Atlas

Temps de préparation
Préparation des itinéraires (5h00) –préparation véhicules (1h) reconnaissances des
parcours 3 jours, CR 4h10, cartes personnelles  utilisées
Nb véhicules utilisés : 2 
Kilométrage voitures : 380 km x 2 = 760 km

Avec ce petit groupe, il a été possible de faire un itinéraire inédit qui demande à être

renouvelé dans cette formule qui a bien plu.

Un excellent séjour. Tous les ingrédients étaient réunis pour que ces trois jours se passent

dans les meilleures conditions. Des pistes empruntées de qualité surtout, la Dolce Via qu’aucun adhérent ne connaissait, des paysages magnifiques, des villages somptueux, une très bonne

ambiance avec le groupe, bonnes parties de rigolade les soirs au bivouac que tout le monde a

apprécié, de bons repas chauds le soir préparés individuellement.  ..

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Traversée en autonomie de la chaîne des Puys

Date : du vendredi 13 au mardi 17 mars 2020

Séjour n°3 Aventure hivernale sur les hauts plateaux du Vercors devenue la traversée en autonomie de la chaîne des Puys
Animateur : Michel J.
Kilométrage auto : 100 km
Nombre de véhicules : 1 pour la dépose et la récupération des participants. 
Organisation
Ce séjour devait se dérouler sur les hauts plateaux du Vercors. La météo pluvieuse le vendredi et le lundi et l’enneigement irrégulier m’ont incité à proposer aux inscrits un itinéraire de remplacement insolite et motivant, une traversée de la chaîne des Puys ! Vivre à deux pas de chez soi, un moment de pleine nature avec comme fil conducteur d’aller de sommets en sommets et de faire un maximum de puys, petits et grands, connus ou anonymes.
Difficulté : Cette itinérance est classée hors catégorie pour les raisons suivantes :
– parcours en majorité en hors piste
– pourcentage de certains passages
– passage parfois difficile dans une végétation dense
– portage d’un sac à dos lourd
– dénivellations journalières négatives et positives de plus de 1000m
Participants : 4 (1F 3H)
Matériel utilisé et mis à disposition par l’association : une tente de marque Lafuma.
Hébergement : nuits, en pleine nature, sous des tentes individuelles.

Météo : vendredi, quelques nuages dans le ciel. Température négative dans la nuit. Ciel étoilé
Samedi : beau temps avec une douceur agréable en journée à l’abri de la légère brise. Température négative dans la nuit
Dimanche : beau avec ciel dégagé. Averses de pluie dans la nuit.
Lundi : ciel couvert avec quelques gouttes de pluie en matinée et à l’installation du bivouac. Nuit plus douce avec la couverture nuageuse. Petite averse au lever du jour.
Mardi : Ambiance humide au réveil puis amélioration en attendant le rapatriement…lié au confinement !

Itinéraire : construit à la dernière minute, il a été présenté chaque début de journée aux participants. Il s’est révélé très simple et consistait à une ligne tracée au stabilo sur la carte de puy en puy. Le but était de traverser des espaces connus d’une façon originale et d’essayer de voir un maximum d’éléments concernant la faune et la flore.

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Au sommet du Louchadière   
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                                                        Sur les lèvres du puy de Barme  

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En montant le Sarcoui 
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Lieu de bivouac au petit matin

Pour ce compte-rendu, les données des distances proviennent de la montre de Bastien, les dénivelées positives et négatives (moyenne des données du gps de Fabien et des montres de Bastien et Michel J.). Le calcul des pentes est le résultat du travail minutieux de Fabien. Le tracé de chaque journée provient du Gps de Fabien.
Jour 1 : Départ du parking des eaux de Volvic. 7 puys gravis . Durée du déplacement 7h28. Dénivellation : positive, 1205m, négative, 795m. Distance parcourue, 19 kilomètres
Bivouac : au pied du Louchadière à l’altitude de 960m au soleil couchant (sud ouest par rapport au sommet). Merci à Bastien et à Fabien pour l’aller et retour à Beauregard (soit 3.5 km environ en plus) pour la corvée d’eau du groupe.
Pourcentage des montées des Puys gravis (à l’exception du puy Desmaret insignifiant au niveau du relief mais qui nous a fait « jardiner » comme disent les spécialistes !)
-de la Nugère : 31% sur 400m ; de la Baneyre : 21% sur 500m ; de la Gouly : 21% sur 210m ; de l’Espinasse : 28% sur 190m ; de Tressous : 27% sur 190m ; de Louchadière : 35% sur 265 m.

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Jour 2 : 9 puys gravis. Durée du déplacement 7h46. Dénivellation : positive, 1237m, négative, 1270m. Distance parcourue, 18.7 kilomètres. Bivouac : au bac de Ceyssat à 930m d’altitude.
Pourcentage des montées des Puys gravis : de Jumes : 19,8% sur 500 m ; de la Coquille : 16,8% sur 215 m ; de Chaumont : 29,6% sur 400 m ; Grand Sarcoui : 32,6% sur 440 m ; des Goules ; 25% sur 250 m. A noter pour lui le % impressionnant de la descente : 41% pendant 300 m. de Fraisse : 35 % sur 250 m ; Pariou à partir de la crête d’Argnassou : 20% sur 340 m ; le Petit Suchet : 18% sur 580m ; le Grand Suchet : 24% sur 225 m.

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Jour 3 : 5 puys gravis . Durée du déplacement 6h20. Dénivellation : positive, 1126m, négative, 1035m. Distance parcourue, 17 kilomètres. Bivouac : au pied du puy de Barme altitude 1020m.
Pourcentage des montées des Puys gravis : de Côme : 20% sur 1,30 km et la descente à travers la hêtraie : 43% sur 180m ; de Dôme (à partie du Creux de la Berthe) : 16% sur 1,3 km ; de la Besace : 20,5% sur 360m ; de Salomon : 25% sur 420 m ; de Monchier : 23% sur 320 m.

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Jour 4 : 9 puys gravis . Durée du déplacement 8h16. Dénivellation : positive, 1220m, négative, 1205m. Distance parcourue, 21 kilomètres. Bivouac : au puy de l’Enfer altitude 1050m.
Pourcentage des montées des Puys gravis : de Barme 26 % sur 220 m et 36% sur 220 m pour la descente ; de Pourcharet : 34 % sur 250 m et 31% sur 280 m en descente ; de Mercoeur : 29% sur 440 m et 30% sur 380 m en descente ; de Lassolas : 23% sur 315m ; de la Vache : 19% sur 380 m et 31% sur 400 m en descente ; de Vichatel : 27% sur 430m et 42% sur 260m pour la descente ; de Charmont : 31% sur 360m ; de la Combegrasse : 36% sur 260 m.

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Jour 5 : Récupération vers 10h00 pour cause de confinement à la sortie ouest de la Garandie.

Observations : Au cours de ce parcours dans une végétation difficile à pénétrer dans des endroits ou peu de personnes passent, nous avons pu remarquer de nombreux éléments naturels. Sans préciser les lieux volontairement et les énumérant d’une manière non chronologique, voilà ce que nous avons pu voir et entendre…
Dans un bac bien en eau, des notonectes et une larve de libellule à la recherche de proies, deux grenouilles rousses mâles dans l’attente d’un nouvel accouplement, des paquets d’œufs en nombre de ce batracien.
En progressant dans la forêt, un magnifique chevreuil (mâle), une souche d’arbre malmenée par un pic, la salle à manger d’un écureuil, les boutis de sangliers, de la moquette (excréments) et des places de chevreuil. Nous avons pu jouer à reconnaître de nombreux arbres, pin sylvestre, sapin pectiné, douglas, épicéa, pin à crochets, mélèze, hêtre et voir les premières fleurs des sous-bois, un rameau de bois gentil de l’année précédente portant les fleurs roses, les scilles lis-jacinthe avec leurs épis
bleus, les aspérules odorantes (fleurs blanches), les anémones sylvie (fleurs blanches), les euphorbes en pleine croissance aux formes caractéristiques. Sur les sommets, la callune et dans la fraîcheur des bords des puys, les framboisiers. Au niveau de la faune ailée, le tambourinage des pics, le croassement particulier des grands
corbeaux… Au sommet du puy de Dôme, des hirondelles de rocher et à l’un des bivouacs, dans la première partie de nuit, la chouette hulotte et sans doute beaucoup d’autres choses déjà oubliées !

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Traversée hivernale du Cantal au Sancy

Séjour n°1 Traversée hivernale du Cantal au Sancy
Date : du samedi 01 février au lundi 03 février 2020
Animateur : Michel J.
Kilométrage auto : 735 km
Nombre de véhicules : 2 pour la dépose et la récupération des participants. Merci aux conducteurs Mady  et Yves  pour leur aide.
Organisation : compte tenu de l’absence de neige sur l’intégralité du parcours, j’ai proposé aux inscrits de transformer ce raid sur neige en raid pédestre avec portage et j’ai modifié le parcours en allongeant la distance et en partant du col d’Entremont situé au-dessus de Murat.
Participants : 8 (2F 3H)
Matériel utilisé et mis à disposition par l’association : 1 réchaud à gaz de marque MSR. Deux tentes (une d’une place et une de deux places)
Incidents : aucun
Hébergement : nuits sous des tentes individuelles et une bi-places, en pleine nature.

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Météo : samedi, le ciel était encombré dès le matin avec une visibilité réduite, le vent d’ouest sud-ouest soufflait en rafale. Nous avons bénéficié de courtes éclaircies l’après-midi dans une humidité bien présente.

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Dimanche au lever du jour, le vent a soufflé d’ouest entre 60 et 80 km/heure. La pluie s’est mise à tomber régulièrement en altitude une bonne partie de la journée. La fin d’après-midi a été un peu plus calme au moment du bivouac.
Lundi, le vent était encore bien présent, l’ambiance humide également mais pas de grosses averses. A l’abri, la température aux bivouacs a été douce.

Itinéraire : l’itinéraire a été modifié à la dernière minute afin de prendre en compte la météorologie et de façon à avoir un cheminement le plus abrité possible. (les dénivelées, le déplacement sont donnés par une montre altimétrique, la distance et la durée de la randonnée par un Gps)

Jour1 – départ du col d’Entremont à 1184m d’altitude, bois de Frau de Collanges, Peyre del Cayre, lac du Pêcher, traversée sud-nord du bois de la Pinadelle, bois du Chay, Laneyrat, bois de Roche Grande, le Trapassou, Romaniargues. Bivouac le Fouet Haut (alt. 1084m) Dénivelée positive : 510m. Dénivelée négative : 665m. Distance parcourue : 23.21 kilomètres. Durée de la randonnée 5h13. Durée du déplacement 7h24

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Jour2 – ferme de Piquemeule, ruisseau d’Allanche, les Coudercs, Peyre d’Aygues, Pradiers, bois de la Montagne de Pradiers, buron de Paillassère Bas, col de Chamaroux, ouest du Mont Chamaroux, Roche d’Orcine Basse, bois au sud-est du Teston de Joran. Bivouac (alt 1220m environ) Dénivelée positive : 845m Dénivelée négative : 690m. Distance parcourue : 26.79 kilomètres. Durée de la randonnée 5h51. Durée du déplacement 7h33

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Jour3 – sommet du teston du Joran, col de la Chaumoune. Récupération des participants. Dénivelée positive : 170m Dénivelée négative : 230m. Distance parcourue : 5.64 kilomètres. Durée de la randonnée 1h29. Durée du déplacement 2h02

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Observations : la météo ne s’améliorant pas en altitude, j’ai proposé de nous faire récupérer au col de la Chaumoune et d’abréger ce raid.
Dégâts : aucun.
Commentaires : la randonnée itinérante en hiver dans l’humidité permet de tester son matériel et nous nous sommes rendu compte que même le meilleur des goretex finit par prendre l’eau ! Deux adhérents faisaient leurs premiers pas avec Atlas en autonomie. Ce fut un beau baptême ! Bonne ambiance. Bravo à Fabien qui a fait la navigation du deuxième jour avec brio…Merci pour le relevé des traces

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Temps de préparation : préparation du matériel, modification de l’itinéraire, nettoyage, séchage, compte rendu, rangement 8 heures.

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Massif des Bornes et des Aravis

Séjour n° 19 Massif des Bornes et des Aravis en étoile
Du mercredi 9 au samedi 12 et du jeudi 17 au dimanche 20 octobre 2019
Animateur : Yves ( Séjours 1 et 2 )
Nombre de participants : animateur compris ; séjour 1-15 ( 9 F, 6 H) ; séjour 2 -16 ( 7 F, 9 H )
Météo : séjour 1,pluie au début, grand beau sur la fin.
Séjour 2, beau le premier jour, pluie, brume, vent les autres jours.
Classement Atlas : Moyen.
Kilométrage auto : 380 Km pour 3 véhicules et 400 pour 4 véhicules.
Temps de préparation : 17 H
ITINERAIRE : 2 journées complètes, La Tournette et le Charvin. 2 demi journées : La Montagne de Sulens et le Plateau de Beauregard.

MONTAGNE DE SULENS : altitude 1839 m – 9 km , 550 m positif 4 h pauses comprises. Montagne en forme de taupinière sur un massif calcaire en matériaux friables et instables appelés flysch. Terrain favorable à une flore riche, gentiane bleue, pourpre, jaune, soldanelles, anémones et en forêt quelques sabots de vénus. Riches pâturages propices à la production de lait pour le reblochon, 8 à 10 litres de lait sont nécessaires pour 1 kg de fromage. Les tarines ou tarentaises, les abondances et les montbéliardes sont les races référentes pour ce fromage. Sur la face nord-ouest, une école d’alpage est en construction afin de transmettre le savoir faire unique, le maintien d’un écosystème particulièrement riche et la préservation du pastoralisme.

Séjour 1 : depuis le départ la pluie nous suit, arrêt à Thônes, capitale du reblochon, pour prendre le pique-nique car ici, ce sont des trombes d’eau. Le groupe n’étant pas motivé pour marcher, passera l’après midi au musée de la résistance de Thônes. Trois adhérents courageux m’accompagnent sur cette demi journée. Pantalon de pluie et goretex et nous voilà partis, sur la première partie du chemin il faut slalomer entre torrents d’eau et parties moins humides car le sentier est devenu ruisseau. Au pied de la montagne une jolie sente bien grasse et glissante sur 224 m de dénivelé avec des passages à 30% ou 40% nous attend. Heureusement que le groupe n’est pas là car le 4ème a déjà du mal à rester debout tant la terre se dérobe sous nos chaussures qui ont triplé de semelle. Nous voici à la croix, il nous reste un morceau de crête pour atteindre les 2 tables d’ orientation du sommet qui nous indiquent les autres sommets environnants invisibles. L’horizon est complètement bouché, le vent est très fort mais bénéfique car la pluie cesse de tomber. Retour par une piste plus facile et moins ravinée ce qui nous permet d’ arriver presque secs à la voiture.

Séjour 2 : toute autre ambiance, pas d’arrêt à Thônes, direction le col de Plan Bois point de départ de cette après midi. Pique-nique au pied des voitures sous le soleil qui nous a accompagné tout au long de la route avec une température très douce. Aujourd’hui tout le monde démarre avec le sourire. La fameuse sente un peu raide et glissante de la semaine dernière est très accessible. Nous gagnons la croix puis les tables d’orientation rapidement avec la vue à 360° jusqu’au massif du Mont Blanc où seul le sommet est légèrement voilé. De là nous découvrons les sommets prévus au programme: Tournette, Charvin, sur lesquels nous apercevons une pellicule de neige, espérons que demain elle aura fondu. Vue également sur la chaîne des Aravis avec son sommet la Pointe Percée ( 2750 m ) les Bauges et les glaciers de la Vanoise au loin.

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LA TOURNETTE : altitude 2353 m – 12 km 1372 m positif 8 h pauses comprises. Point culminant de la chaîne des Bornes, le massif karstique de la Tournette accumule dans
les nombreux gouffres qui le parcourent de grandes quantités d’eau de pluie et de fonte de neige que l’on retrouve en résurgence en fond de vallée. Sa faune est abondante: lièvres, marmottes, chamois, mouflons, bouquetins et étagnes sa femelle à petites cornes. Notre botaniste maison ( Geneviève ) nous a fait découvrir les érines des Alpes à fleurs roses et les raisins d’ours à baies rouges, en plus des gentianes acaules, des orchidées alchémilles et des asters.

Séjour 1 : départ de Belchamp dans le brouillard qui nous a accompagné toute la matinée sur les 3h30 à 4 h de montée. Nous commençons par un sentier très raide en forêt qui nous conduit au refuge du Rosairy. Première pause : déjà 1h15 de marche, derrière nous dans la vallée les nuages et la brume jouent à cache cache, quelques halos nous permettent d’admirer les verts pâturages parsemés de petits chalets. Passé le refuge nous apercevons un troupeau de bouquetins au col des Frêtes. Nous abandonnons le sentier herbeux et caillouteux pour traverser les éboulis et grimper assez vivement entre les tours rocheuses. Après plusieurs ressauts on gagne la crête sommitale et la vue plongeante sur le lac d’Annecy est vraiment captivante. Quelques nuages encore présents nous cachent ici ou là une portion de ce lac couleur émeraude. Sur notre gauche un paysage d’hiver : les herbes complètement gelées se tiennent droites comme des soldats au garde à vous. Le vent est très fort, nous décidons de prendre la pause repas au pied du fauteuil, point culminant du massif appelé ainsi à cause de sa forme. Ce fauteuil sera gravi par 10 Atlassiens avec l’aide de chaînes et d’échelles métalliques. En haut nous admirons une des plus belle vue de la région, accompagnés des chocards en quette de nourriture. La descente s’est effectuée par le même chemin avec un petit détour sur la crête des Frêtes, où nous retrouvons nos bouquetins vus le matin avec un jeune cabri, pour contempler le cirque des Varos, très sauvage et escarpé ainsi que la vallée de Montremont 1000m plus bas. Le sentier qui se faufile entre les vargnes centenaires ( sapins aux aiguilles plates, au tronc lisse, et aux pommes de pin dressées vers le ciel ) est momentanément déconseillé. Nous ne le prenons pas, nous repassons par le refuge avant d’entamer le passage long et difficile de la forêt, accompagné par le soleil qui nous réchauffe depuis la mi pente.

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Séjour 2 : départ sous la pluie parfois forte, parfois faible, voire intermittente accompagnée d’un brouillard capricieux ce qui ne facilite pas la progression sur cette piste caillouteuse, encombrée d’ arbres tombés, aux déclivités parfois sévères. Petite pause au refuge, après être passé devant la Madone du Rosairy, à partir de là : miracle la pluie cesse mais le brouillard persiste; nous ne voyons pas le sommet. Les nuages qui nous entourent se déplacent très vite et nous laissent entrevoir mille facettes ça et là de ce paysage si grandiose. Ma première crainte était de trouver des rochers humides et glissants voire enneigés sur le haut mais surprise, tout est sec, seules quelques tâches de neige ont résisté dans les trous, cette roche calcaire sèche vraiment très rapidement. Ma deuxième crainte était que l’on ait fait un effort de 3h30 pour ne rien voir et là, 2ième surprise dès notre arrivée sur la crête, le graal : une carte postale couleur nature, la vue est époustouflante sur le lac encore mieux que la semaine dernière, la totalité du lac et la ville d’Annecy sous nos yeux. Le temps de quelques photos et nous nous empressons de nous mettre à l’abri du vent, beaucoup plus fort sur ce versant ouest,
au pied du fauteuil. Pendant le repas, le lac n’a cessé d’ apparaître et de disparaître tellement le vent même en fond de vallée déplace les nuages. Le brouillard est toujours là, le vent encore plus fort mais certains participants veulent finir l’ascension. Je m’approche des chaînes et vérifie la faisabilité sur la roche bien humide par endroits. La montée sera plus aisée que la descente qui demandera un peu d’attention. Huit Atlassiennes et Atlassiens courageux ont réussi le défi. La première partie de la descente s’effectue dans le brouillard. Avec 16 personnes, le premier a du mal à voir le dernier. Un peu avant de prendre la sente à gauche pour nous diriger vers la crête des Frêtes, le brouillard se lève d’un coup et le soleil nous réchauffe les épaules. Nous apercevons un bouquetin et son cabri certainement les mêmes que la semaine passée. Après avoir admiré le cirque des Varos nous reprenons le chemin du retour et la descente dans la forêt se fera plus rapidement que prévu.

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LE CHARVIN : altitude 2409 m – 13 km 1180m positif 8h 1er groupe 7h 2ème groupe. Le Charvin marque l’extrémité sud de la chaîne des Aravis, son nom vient du patois charve qui signifie chauve en raison de son sommet dénudé. Il est entièrement composé de roches sédimentaires, sa forme pyramidale ne laisse pas indifférent. Nous marcherons le long d’un véritable jardin botanique où les gentianes de koch, gentianes cillées, linaires des alpes, anémones, rhododendron ferrugineux, orchis vanillées, lys martagon et autres saxifrages des ruisseaux se portent à merveille.

Séjour 1: depuis 2 jours la météo annonce un vendredi super avec une fenêtre de ciel bleu, jour idéal pour faire ce sommet. Départ de Chandoche où le soleil commence déjà à effleurer les crêtes. Quelques pas dans une forêt d’épicéas avant de gagner les premiers alpages qui nous conduisent au refuge de l’Aulp de Marlens, (Aulp signifiant alpage) refuge ouvert seulement l’été attenant à une ferme d’alpage, où sont affinés les reblochons, toujours en activité en cette mi octobre. Direction le col des Porthets composé de terrain schisteux dû à la compression des sédiments. A mi chemin 3 Atlassiens pas motivés par mon tracé nous abandonnent. Ils effectueront l’ascension et la descente par le même sentier qui sera notre sentier de retour. Arrivé au col un troupeau d’une quinzaine de chamois nous observe. Descente légère dans un pierrier et quelques roches à gravir avant de découvrir un magnifique lac posé dans un écrin de verdure au cœur d’un grand cirque, c’est le lac Mont Charvin entièrement baigné par le soleil sous un ciel bleu immaculé. Truites et ombles chevaliers font le bonheur des pécheurs sportifs. C’est de là que démarre le Fier, ruisseau qui traverse Thônes
et qui se jette dans le Rhône à Seyssel. Sur le versant Est nous pouvons remarquer voire compter les nombreux plis que le Charvin a subi tant les marques sont nettes. Petite pause ravitaillement avant d’entamer l’ascension sur les rochers aidés d’ un câble. Nous sommes au pied, bâtons repliés dans les sacs et c’est parti ! Quelques mines dubitatives face aux 300 m de dénivelé de cette paroi, il avait gelé ce matin le sol se dégèle et se trouve un peu glissant, il faut faire attention où l’on met les pieds. Certains sont passés facilement, d’autres un peu moins mais tout le monde sera ravi d’avoir atteint l’objectif. Les filles se jettent à mon cou, me remercient, sont contentes d’être là et se souviendront de cette expérience. La vue à 360° est grandiose, le Mont Blanc dans toute sa splendeur, le Val d’Arly qui dévoile le Mont Joly, le Beaufortain avec la Pierra Menta, les Saisies, Ugine et Albertville dans le fond, les Bornes avec sa Tournette juste devant les Beauges où émerge La Sambuy et la Dent de Cons, la chaîne des Aravis. On en prend plein les yeux. Les estomacs étant un peu noués, nous passons la crête et entamons la descente avant de se restaurer. Le vent s’étant levé, nous trouvons un endroit abrité sur un pierrier à l’écart du chemin et là, l’ensemble du groupe se restaure et se détend. Soudain un bruit de pierre derrière nous : c’est un chamois un peu plus haut qui la faite partir, il nous observe un instant puis se couche, un 2ème reste vigilant et nous surveillera durant tout le repas. Le reste de la descente se passe sans problème, juste de l’attention pour certains passages boueux suite au dégel. Nous retrouvons nos abandonnés du matin : d’abord 2 en pleine sieste et le 3ème sur le banc au refuge. Retour aux voitures par la forêt après un slalom entre un troupeau d’abondance. Au retour sur la route nous apprenons qu’à Serraval les anciens se pochtronnaient au biscantin, cidre local réalisé avec 2/3 de pommes et 1/3 de poires.

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Séjour 2 : après concertation avec les chauffeurs et compte tenu de la météo prévue ce samedi nous avons décidé de décaler cette ascension sur la journée de dimanche. Un participant pris de vertiges le 1er jour décide de renoncer à cette journée, il regardera le match de rugby. Comme espéré le temps est avec nous, la motivation aussi. Encore dans la forêt nous entendons déjà les abondances qui font teinter leurs sonnailles. Au refuge nous croissons 2 jeunes partis faire de la varappe sur ces parois calcaire. Le Charvin nous cache le soleil, nous grimpons au col dans l’ombre avec un léger vent. Sur la gauche un troupeau de chèvres : le lait servira à la fabrication du chevrotin (reblochon au lait de chèvre). Bien au dessus, dans les éboulis, plusieurs chamois mais moins que la semaine dernière sur l’autre versant. Au col, le vent nous pousse vers la descente sur le pierrier qui nous conduira au cirque où s’est installé le soleil. Le vent persiste, la contemplation du lac sera de courte durée. Nous voilà au pied de la difficulté, ouf la neige a disparu, les rochers sont secs, même scénario que la semaine dernière, mêmes consignes. Cette semaine nous sommes 4 animateurs et une majorité
d’hommes, derrière moi 2 participantes qui appréhendent un peu, j’intercale les animateurs et Michel fait le serre fil. Toujours une main sur le câble car le vent souffle en rafales, l’ensemble respecte les mesures de sécurité et le groupe se retrouve au sommet plus rapidement que la semaine précédente. Certains me traitent gentiment de fou et d’autres sont contents de s’être dépassés, d’avoir pris sur eux et d’être arrivés là. La vue est moins belle, le Mont Blanc restera couvert, mais la contemplation reste la même. Comme il y a 8 jours nous passons la crête, une partie de la descente et nous prendrons le pique-nique à l’abri du vent sur le pierrier. Une pierre folle déclenchée par une personne du groupe passe à 30 cm des jambes de Mady et une autre plus grosse, heurtée malencontreusement par des randonneurs, a atterri pendant la pause à 5 m de Jean Pierre et Sophie. Dans les éboulis les marmottes ont établi leur domicile mais nous n’en avons ni vu ni entendu. Dernière petite pause au soleil et direction les voitures, la route du retour nous attend.

PLATEAU DE BEAUREGARD : altitude 1534 m – séjour 1 7 km 450 positif 3h30. Séjour 2 13 km 700 m positif 5h30
Plateau gréseux au relief doux dominé par des pessières, des landes très humides et différents types de tourbières comblent les parties basses. Zone classée Natura 2000, on y trouve tétra lyre, gelinotte des bois, faucon pèlerin, bondrée apivore, chevêchette d’ Europe, aigle royal, et pic noir. La variété de la végétation offre un grand choix de fleurs et plantes : géranium à fleurs mauves, campanules à fleurs bleues, épilobes en graines, achillées mille feuilles, scorzonères à fleurs jaunes, (merci encore à Geneviève pour toutes ces découvertes) et d’herbes aromatiques qui font le bonheur du célèbre chef étoilé Marc Veyrat.

Séjour 1 : La journée démarre comme hier ensoleillée mais quelques nuages légers se sont installés à haute altitude, Départ du col de la Croix Fry, nous passons devant l’entrée de la Maison des Bois, ensemble de chalets qui forme le domaine de Marc Veyrat (2 étoiles au Michelin). Après une montée en forêt où nos avons surpris un chamois, la piste devient plus horizontale avant de s’élever jusqu’à l’arrivée de la télécabine de Beauregard qui vient de la Cluzaz. Une table d’orientation nous apprend la géographie du paysage. Face à la trouée du col des Aravis le massif du Mont Blanc semble à portée de mains. La Cluzaz sous nos pieds avec en fond l’ancienne vallée glaciaire des Confins dominée par la Pointe Percée (2750m) point culminant des Aravis. Le Grand Bornant protégé par le Pic de Jalouvre, le plateau des Glières haut lieu de la résistance Française, le Charvin vaincu hier. Nous nous dirigeons vers le chalet du Colomban en traversant ces prairies tapissées de rhododendrons. Les chalets d’alpage anciens ou rénovés, jetés comme des dés sur un tapis vert ont gardé leurs cachets. Les gîtes ou restaurants d’altitude se retrouvent au milieu des troupeaux, et préparent la saison
d’hiver où sur ce plateau les fondeurs et raquetteurs s’en donnent à cœur joie. Au chalet du Colomban, nous admirons la femme couchée des Varos, silhouette formée par les rochers des Varos à droite de la Tournette. Ensuite le sentier descend dans les prairies plantées de petites granges en passant par les Follières puis dans la forêt pour retrouver le point de départ. Pique-nique à proximité du parking face au soleil car le budget n’avait pas été prévu pour déjeuner chez le chef au chapeau. Un petit café au bar voisin et retour à la maison.

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Séjour 2 : Il a plu toute la nuit, ce matin il tombe des cordes, nous retardons le départ d’ une demi heure, comme nous avons inversé les journées nous avons le temps. Nous décidons de partir quand même direction le col de la Croix Fry. Au départ essuie glace à 2 vitesses, à Manigot réduction à 1 vitesse, au Pré à l’Ours seulement en intermittent, arrivé au col, étonnement de tous. Plus de pluie mais le ciel reste très nuageux. La montée à la plate forme de la télécabine est un peu glissante et l’eau ruisselle sur le chemin. Les nuages remontent des vallées et nous laissent découvrir les paysages, les villages, les sommets mais nous ne verrons pas le Mont Blanc cette fois. Espérant conserver cette météo plutôt clémente toute la journée je décide d’agrandir le parcours en plongeant sur la vallée des Villards sur Thônes. Le sentier n’est pas terrible, boueux, glissant, retourné par des engins forestiers jusqu’à la Vargne. La remontée se fera dans de meilleures conditions pour rejoindre des étendues de myrtilliers aux
feuilles déjà bien rouges. Les nuages de formes variées aux couleurs changeantes blancs, gris se font menaçants. Le vent se lève : nous profitons de l’ avancée du chalet du Colomban pour nous abriter et nous restaurer. Passage par le belvédère de la croix du Colomban où la vue de la vallée de Thônes à St Jean de Six s’étale devant nous. Afin d’augmenter le dénivelé de la journée, nous faisons un détour par Colomban d’en Bas avant de regagner le sentier forestier du retour. Nous avons failli égarer quelques retardataires en cueillette de champignons mais nous leurs avons pardonné lorsqu’une fois rentrés, une excellente omelette préparée par Michel a agrémenté l’apéro.

CONCLUSION :
En fonction des conditions météorologiques annoncées les 2 séjours se sont très bien passés, aucune égratignure, aucun bobo. Deux groupes différents un, plus féminin l’autre, plus masculin avec la bande des joyeux drilles qui a animé les repas du soir. Une ambiance chaleureuse et sympathique appréciée de tous qui faisait oublier les efforts de la journée. Un grand merci à Mireille et Pascal propriétaire du Gîte qui par leur sympathie, leur gentillesse, la qualité et la quantité des repas proposés nous ont comblés. Merci à tous de m’avoir fait confiance pour mon premier séjour et d’avoir accepté de me suivre sur les passages techniques.

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Entre Emblavez et Meygal

Séjour n°18 Entre Emblavez et Meygal

Du samedi 05 au dimanche 06 octobre 2019

Secteur : centre de la Haute Loire CARTE IGN 2835 OT
Animatrice : Christelle
Nombre de personnes : 13 personnes animatrice incluse

Météo : samedi, quelques gouttes le matin, ciel très couvert, de belles éclaircies l’après-midi ; dimanche, pluie au départ avec un ciel très bas suivie de bonnes éclaircies aux bons moments !
Terrain : samedi, quelques passages bien humides dans les bois, assez sec dans le secteur du ravin ; dimanche, quelques passages glissants au Peyre de Bard.
Distance et dénivelé : Samedi, 15 km, et 400m (plus 2 km 80m au suc de Chapteuil) ; dimanche, 22 km, 700m
Durée : samedi, 5h30 ; dimanche 8h00, pauses incluses
Classement : facile
Préparation et rédaction du compte rendu : 15h00

ITINERAIRES
Samedi. Départ Rosières, ancienne voie ferrée, passage à l’est du ravin de Corbeuf, Chastel, Mont Bayt, Chazelle , Chavalamard, PC 845, sente sous la carrière du suc des Horts, PC 821, aller retour au Moulin du Pinard, retour sur l’ancienne voie ferrée puis chemin vers Chastel, passage au nord du ravin de Corbeuf, Rosières.
Dimancxhe. Départ Queyrières, GR 65/430 jusqu’à Monedeyres, le Villaret, aller retour au Peyre de Bard, route forestière, contournement ouest du Mounier, Champclause, D15 jusqu’à la Grangette, Lac Bleu, Belistard, montée dans la forêt domaniale de Meygal, retour sur le GR 40, sommet du Testavoyre, les 4 routes, Raffy , le Coudert, Queyrières.

Départ samedi 7 heures du Musée Quillot pour rejoindre Rosières après 2 heures de route .Ciel très menaçant, nous attaquons la rando sous quelques gouttes…

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L’objectif principal du jour est le ravin de Corbeuf dont nous apercevons rapidement les premières pentes.Il y a 40 millions d’années, un grand lac occupait cette région .Son retrait a laissé une énorme couche de sédiments d’une cinquantaine de mètres de haut présentant des variations de couleurs dues à la présence de fer et aux différentes transformations chimiques qu’il a subi. L’érosion y a creusé de grandes entailles spectaculaires ! le site est vraiment beau et surprenant mais très fragile et de ce fait il n’est plus possible d’y pénétrer. Je souhaitais accéder en hors-piste à la base des « dunes » mais les passages sont désormais bloqués par de gros tas de branchages et nous avons donc dû rebrousser chemin. Nous avons néanmoins eu un très beau panorama en empruntant en fin de parcours la sente en balcon qui contourne une partie du ravin.
Nous avons ensuite activé les mollets pour rejoindre le sommet du Mont Bayt par une sente forestière assez envahie par la végétation. Pas de panorama mais nous avons fait le plein de bonnes odeurs de sous-bois.
Pause pique-nique au joli Moulin du Pinard. Cet ancien moulin à blé du 19ème était un lieu de rendez-vous des villageois qui se retrouvaient autour d’un verre avant de repartir avec leur sac de farine d’où le nom ! ce site paisible a été superbement remis en état par un vieux monsieur qui l’a connu en état de marche lorsqu’il était enfant .Et on a la surprise d’y trouver aussi quelques vieux wagons remémorant l’époque de la Galoche, ligne de chemin de fer locale qui ralliait la Loire au Rhône. On peut désormais l’emprunter car elle a été transformée en voie verte. Nous passerons près du lieu où, en juin 1944, le train a déraillé, causant la mort de 13 personnes … la ligne sera fermée en 1952.
Retour aux voitures, petit détour pour monter admirer la vue depuis la table d’orientation du suc de Jalore ainsi que le hameau du Roiron et ses maisons magnifiquement rénovées !
Nous clôturons cette journée avec une petite marche à Saint Julien Chapteuil où nous montons au sommet du suc du château dont il ne reste que quelques pans de murs .Du haut de cet énorme neck présentant de magnifiques orgues et de beaux pierriers, nous profitons d’une belle vue sur ce paysage hérissé de bosses si représentatives de ce secteur ! Dernière halte à la surprenante et belle église romane de St Pierre Eynac avant de rejoindre notre gîte tout proche.
Très agréable soirée à la maison d’hôtes de la Fontaine, splendide bâtisse en pierre joliment rénovée bénéficiant d’une immense vue sur la plaine et où nous sommes très bien reçus.

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Notre deuxième jour commence en tenue de pluie ! dommage, nous ne pourrons pas monter au petit neck de Queyrières où l’on aperçoit quand même de beaux prismes basaltiques. Heureusement, la pluie cesse rapidement et quelques éclaircies nous permettent d’accéder au sommet du Peyre de Bard (1200m) jolie crête effilée que nous avons tous beaucoup aimé ! c’est un dôme de phonolite, cette roche qui produit un son bien marqué lorsqu’on entrechoque 2 blocs. Nous rejoignons ensuite le beau Lac Bleu au nord-est de Boussoulet, très joli petit plan d’eau qui était auparavant un site d’extraction de lauzes. Méthode originale : Le lac était vidangé pour pouvoir accéder aux roches qui en tapissait le fond ! ce sont désormais de nombreux poissons qui profitent de la beauté du site (des chevaines à priori).
Puis nous entamons une douce montée vers le point culminant du Meygal , le Testavoyre où malgré un ciel un peu voilé nous aurons un beau panorama. Le Mézenc, noyé dans les nuages, restera invisible mais on apercevra quand même les Alpes. Puis retour aux voitures en passant par Raffy où l’on profite d’une dernière belle vue sur la plaine et ses nombreux sucs ! Et encore de très belles bâtisses en pierre : nous avons vraiment été bluffés par la profusion et l’excellent état de toutes ces vieilles demeures.
Dernière pause désaltérante à Saint Hostien avant de reprendre la route sous la pluie en repensant à ce bon week-end !

Une fois de plus, notre Auvergne nous a offert de bien belles images ! Merci à tous les Atlassiens présents pour la bonne humeur, les petites gourmandises, les bons échanges et les explications de nos spécialistes en fleurs, arbres, architecture …

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Canyon sec et sommets dans le Haut Atlas Central Marocain

Séjour n° 17 Canyon sec et sommets dans le Haut Atlas Central Marocain
Du samedi 07 au samedi 21 septembre 2019
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 14 dont 8 femmes et 6 hommes.
Mot de l’animateur
Ce nouveau tracé, un peu compliqué à organiser au niveau de la logistique et de l’intendance, a tenu toutes ses promesses. Originalité par ses passages inédits, bivouacs naturels dans des environnements de toute beauté, sommets peu connus, ambiance entre les participants ont été quelques uns des éléments qui ont contribué à la réussite de cette nouvelle grande aventure !
Météo : nous sommes arrivés à la fin d’une terrible période orageuse où des montées subites des eaux et des glissements de terrain ont provoqué la mort de nombreux marocains. Les deux premières soirées ont été légèrement perturbées et notamment, la seconde à la sortie du canyon où l’orage s’est invité au bivouac avec tonnerre et quelques gouttes de pluie. Le reste du séjour a bénéficié d’une météo agréable avec de la douceur.
Hébergement : hôtel à Marrakech en chambre double et deux triples. Sur le terrain bivouac sous tentes Ferrino spacieuses bi-place, deux tentes Vaude et deux adhérents en tente solo dont deux North Face modèle Westwind (de l’association) emmenées de France. Une tente mess nous abritait pour prendre nos repas. Petite remarque, certaines tentes étaient en mauvais état notamment au niveau des fermetures.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises et le thé à la menthe plusieurs fois par jour.
Transport
– aérien : EasyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de trois véhicules, Yves, Dominique et Michel J. Sur place au Maroc, un bus confortable pour les passagers et un véhicule de tourisme Mitsusbishi pour le matériel.

Itinéraire : avec ce tracé inédit, nous complétons les deux précédents trek de 2015 et de 2016 et achevons l’exploration des trois canyons situés sur la partie Est du Mgoun. Deux sommets gravis pour la première fois par les membres d’Atlas, l’Azourki, altitude 3677m et le Waougoulzat, altitude 3605m et enfin après 20 ans une nouvelle fois, le sommet du djebel du Rat, altitude 3601m.

Petit lexique sans prétention : aqqa : torrent encaissé ; assif, oued : rivière ; aït, tribu, fils de… ; azib : bergerie (buron) ; djebel, jbel : montagne ; erg : désert de dunes de sable ; reg : plateau recouvert de cailloux ; ighern : grenier fortifié ; ighil : colline ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne.

Classement : moyen. Déplacement à pied : 11 jours soit 80 heures. Journée libre à Marrakech : 1.5
Kilométrage parcouru à pied : 193.02. Dénivelées positives : 9570m. Dénivelées négatives : 10310m

Découpage du séjour
Les données, l’altimétrie, la durée du déplacement et les dénivelées positives et négatives sont données par une montre Suntoo. Les distances, la durée de la randonnée, les altitudes maximum de journée à l’aide d’un Gps de marque Garmin. Les noms de villages ou de lieux-dits peuvent être sujet à plusieurs écritures.

Abréviations utilisées : DD : durée du déplacement ; DR : durée de la randonnée ; DP : dénivelée positive ; DN : dénivelée négative DL : distance linéaire ALMAXJ : altitude maximum de la journée.

Jour 1. Trajet en voiture entre Clermont-Ferrand et Lyon, plus précisément à Lusignan au parking MSD. Deux minibus nous ont transportés au terminal d’embarquement à Lyon St Exupéry. Vol avec la compagnie Easyjet et en 2h40, nous étions à Marrakech où nous attendait Slimane, patron du réceptif Marocain et Saïd, le conducteur du bus. Installation à l’hôtel Andalous, 4 étoiles (standard marocain). Après le repas du soir, je propose aux moins fatigués d’aller prendre un bain de foule sur la place
Djemââ El Fna et de découvrir le site de la plus importante mosquée de Marrakech, la Koutoubia.

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Jour 2. Le bus nous conduit au pied d’une première ligne de montagne composée des djebels, Tizal, Azourki et Aroudane, grossièrement parallèle à la chaîne principale du Mgoun. Nous prenons le repas du midi dans le vétuste café d’un village perché à mi-pente. Quelques membres de l’équipe sont déjà là. Nous apprendrons au cours de la journée que les muletiers arriveront plus tard venant du sud de la barrière du Mgoun après deux jours de déplacement. Une certaine désorganisation semble régner à ce
point relais mais il n’en est rien même si les modalités du commencement du trek ont fait l’objet de modifications de dernière minute. Travaillant avec Slimane, depuis plus de trente ans, je laisse se faire la mise en place sans inquiétude particulière. Il est vrai que ces derniers jours la météo n’a pas été favorable à une préparation à l’européenne. Hier encore, il était aux dires des locaux impossible de circuler, sans risque, sur cette route de montagne. Encore quelques kilomètres en bus après le repas pour atteindre le Tizi-n-Tlissi à 2603m d’altitude, point de départ de la randonnée du jour. Elle nous fera une mise en jambe agréable le long du Jbel Aroudane et de la rivière (assif) Aqqa-n-Ilissi et nous pourrons découvrir plusieurs facettes de la montagne marocaine : une végétation diverse composée de chêne vert, buis, genévrier thurifère, centenaire, genévrier oxycèdre ou cade, des bergeries, certaines habitées en permanence d’autres de simples abris occupés à la belle saison, implantées à l’abri de la fureur de l’assif, quelques parcelles minuscules entourées de murets complètent le décor au fur et à mesure que l’on descend. Les derniers jours ont quelque peu chamboulé le paysage et les traces d’un ruissellement violent de l’eau sur ces terres arides sont encore bien visibles. Tous les ruisseaux souvent à sec à cette période, les rivières se retrouvent dans la vallée du village Zawyat Ahancal terme de cet échauffement où coule l’assif du nom du village, gros bourg vivant de l’agriculture entre élevage d’ovins et caprins et cultures vivrières. Ce soir, nous dormons au gîte de Farid avec une vue sur les extrémités rocheuses et découpées de l’Aroudane. Un véhicule 4×4 a déposé nos bagages et le nécessaire pour le repas du soir. Il fera le chemin inverse demain matin et remettra à l’équipe des muletiers nos sacs qui nous rejoindront par un sentier muletier entre Azourki et Aroudane au premier bivouac.
DD 4h13 DP 30m DN 975m DL 10km ALMAXJ 2603m

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Jour 3. Réveil à 06h00 pour un petit déjeuner pris en commun à 07h00. Répartis dans plusieurs petits dortoirs, la nuit a été réparatrice pour le groupe. Sommaire mais propre, ce gîte nous a proposé un confort avec des douches et des toilettes que nous n’aurons plus dans les jours à venir. Nous quittons à pied Zawyat par une piste en terre en direction de Taghia. La sente parcourue 3 ans plus tôt se transforme petit à petit au prix d’efforts considérables en un chemin qui gagnera le fond de la vallée. C’est sans doute une nécessité pour maintenir dans ces vallées une population qui ne bénéficie pas ou peu de la transformation rapide de la société marocaine. Deux énormes pelleteuses travaillent à briser la roche. A 1756m d’altitude, nous bifurquons sur notre gauche, traversons l’assif et pénétrons dans le canyon aqqa-n-Tazaght. Étroit au début, il est constitué de blocs et de chaos que nous franchissons ou contournons. L’élévation est régulière puis le canyon s’élargit et comme dans un havre de paix, d’immenses chênes verts à la hauteur inhabituelle et aux diamètres imposants se développent sur un terrain pentu à l’allure inhospitalière. Nous bifurquons de nouveau et prenons une branche du canyon sur la gauche. Partis sous un ciel bleu, nous nous retrouvons progressivement sous un ciel encombré de gros nuages. Ahmed qui nous accompagne à nouveau sur ce trek montre peu son inquiétude mais les précipitations des derniers jours doivent être présentes dans son esprit. Je sens qu’il a hâte de sortir de ces étroitures aux hautes falaises, synonymes possibles d’un piège. La montée est raide, la sortie semble imminente mais nous redescendons pour attraper une branche plus petite. Un gros rocher nous sert de table de pique-nique qui est le bienvenu. Ce canyon est un véritable labyrinthe, une branche se présente à gauche mais nous en prenons une à droite. La hauteur des falaises se réduisent, le fond encaissé est loin au-dessous de nous et c’est enfin le plateau. Il nous faudra encore de longs kilomètres pour atteindre le lieu du bivouac protégé dans un vallon, installé à proximité d’une source et d’un mini cours d’eau. Première rencontre avec les nomades, quelques campements sont installés, les dromadaires broutent avec délectation des petits buissons épineux qui ressemblent aux genets scorpions de la Sierra de Guara en Espagne que l’on désigne sous le nom de «coussin de belle-mère». Des colonies de craves se font entendre. Un orage se prépare au sud de notre point. Installation dans les tentes biplaces, thé à la menthe et toilette avec les cuvettes pliables de l’association occuperont la fin de l’après-midi. Notre équipe muletiers et cuisinier est au complet.
DD 8h50 DP 1520m DN 305m DL 23.2km ALMAXJ 3013m Altitude du bivouac 2837m

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Jour 4. L’orage d’hier soir nous enveloppe ce matin d’une humidité bien présente. Les tentes sont très mouillées mais la nuit a été calme, troublée seulement par le mouvement des mules entravées à peu de distance du camp. Après un petit déjeuner copieux, nous partons sous un ciel couvert et pesant. Toute la matinée, nous cheminerons sur ce vaste plateau entre 2800 et 3000 mètres contournant les mamelons situés à une altitude avoisinant ou dépassant les 3200 mètres d’altitude. Bientôt, nous franchissons la ligne imaginaire du partage des eaux et nous nous rapprochons de l’Azourki, tout en longueur. Sur notre droite encore des ramifications du grand canyon d’hier orientées nord et nord-est d’où s’envole une compagnie de perdrix ; à gauche un canyon plus modeste aux multiples branches sud et sud-ouest. Le squelette d’une tête de dromadaire correctement nettoyée trône dans ce décor minéral où seules quelques touffes de genets amènent une touche de verdure. La vie n’est pas absente pour celles et ceux qui savent observer, une petite chouette, installée sur un rebord rocheux, sans doute à l’affût d’insectes ou de rongeurs s’envole tardivement à notre approche. Nous longeons l’Azourki et Ahmed enchaîne les pauses car l’équipe des muletiers aurait dû nous rattraper depuis longtemps mais rien à l’horizon. Nous descendons en pente douce un large vallon, l’heure du pique-nique est largement dépassée mais le mélange, petit gâteaux sucrés, dattes, figues séchées nous permet facilement de tenir. Petite attention qui fera partie comme à l’occasion de chaque trek d’une pause le matin. Le repas de mi-journée sera pris pour finir au lieu du bivouac. A chaque jour sa petite aventure, aujourd’hui l’équipe des muletiers a contourné un sommet intermédiaire au lieu d’aller en trace directe. Petite mésentente, sans conséquence, entre muletiers venant d’une vallée éloignée et guide qui travaillent ensemble pour la première fois. Seul Hossin le cuisinier est le régional de l’étape venant de la riche vallée des Ait
Bouguemez située à peu de distance à vol d’oiseau.
DD 5h32 DP 385m DN 645m DL 17.08km ALMAXJ 3107m Altitude du bivouac 2855m

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Jour 5. Au fil de la journée d’hier, la météo s’est améliorée et un soleil généreux nous a accompagné sur la fin d’après-midi. Ce matin, le réveil se fait dans une nuit noire sous un ciel étoilé. Il est 06h35 lorsque nous quittons le camp à la lampe frontale pour l’ascension de l’Azourki. Une première pour Atlas Aventure. Nous sommes passés à plusieurs reprises à proximité lors de treks précédents mais nous ne l’avons jamais gravi. Ahmed l’a déjà fait mais ce n’est pas un classique comme peut l’être le Toubkal
sur le Haut Atlas occidental ou plus près de nous le Mgoun. La montée est progressive dans de la pierraille relativement stable. Pas de trace de passage. Magnifique lever de soleil qui éclaire les difficultés à venir. Première pause sous une barre rocheuse où nichent de nombreux faucons. A 3200 mètres, nous progressons en posant les mains pour passer une barre rocheuse et atteindre une première vire. De vires en vires de plus en plus étroites, replats naturels dans cette montagne érodée nous progressons et gagnons de l’altitude. Ceux qui ne craignent pas le vide encouragent celles et ceux qui appréhendent un peu…Un dernier effort en posant les mains et le premier sommet intermédiaire est atteint vers 10h00 à 3565m. Une cassure dans un rocher que nous franchissons avec précaution et c’est par une longue crête en légère montée que nous atteignons le sommet. La vue est circulaire sur 360 degrés avec au premier plan vers le sud-ouest le Waougoulzat, en second plan, la chaîne du Mgoun qui porte encore les traces des dernières intempéries sous forme de neige. Au nord, les dernières crêtes du Haut Atlas central vers Beni Mellal, au nord-est, les hauts sommets du Haut Atlas oriental. Vers l’ouest, toute en longueur, la vallée des Ait Bouguemez avec en son extrémité la pyramide rocheuse presque parfaite où domine le grenier fortifié Sidi Moussa, visité en 2016. Moment de quiétude avec un vent modéré qui nous laisse le temps de savourer l’instant ! Une longue descente nous attend où nous pourrons admirer les fantaisies aériennes d’un couple de grand corbeau et un beau vol de crave.
DD 10h10 DP 1190m DN 1665m DL 14.10km. ALMAXJ 3702m Altitude du bivouac 2250m

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Jour 6. Hier en fin d’après-midi, nous avons eu la visite du sous-préfet de Tabant qui souhaitait connaître nos identités. Depuis le meurtre des ressortissantes scandinaves, Louisa, danoise et Maren, norvégienne sur le Haut Atlas Occidental, des mesures de surveillance des étrangers ont été mises en place avec l’interdiction de bivouaquer dans la périphérie des zones habitées ce qu’ignorait notre guide. Ce matin, rien ne presse, nous quittons le camp situé à Zawyat Oulzia à 9h00 pour une étape qui doit nous amener sous le djebel Waougoulzat, prochain objectif. Nous suivons rive gauche un temps, de loin la partie supérieure de la vallée des Ait Bouguemez. Ahmed en cheminant nous montre un cimetière peu visible pour des occidentaux, pas de tombe, de simples pierre posées sur le sol verticalement. Parallèles, le défunt est un homme ; perpendiculaires, une femme, le visage toujours tourné vers La Mecque. Nous atteignons à hauteur d’Ifrane, une piste qui nous permet d’atteindre un col à 2225 mètres
d’altitude puis c’est la descente par un sentier muletier à travers les genévriers thurifères pour atteindre Rbat. Nouvelle déconvenue ! Nous devons dormir en gîte puisque le bivouac dans la zone administrative de la vallée semble dorénavant interdit, mais celui de Rbat est complet, occupé par des instituteurs en formation et nous devons poursuivre notre descente jusqu’au village de Ibakaliwane à 1890m d’altitude. Nous logerons chez Ait Ayoub.
DD 4h50 DP 360m DN 600m DL 15.63km ALMAXJ 2265m Altitude du gîte 1890m

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Jour 7. Il est 7h35 lorsque nous quittons le gîte avec 1⁄2 heure de retard sur l’horaire annoncé par Ahmed. Le groupe était prêt mais nous avons du attendre le petit déjeuner…Enfin, c’est le départ, le pique-nique est réparti dans nos sacs à dos, boites de sardines, énorme boite de thon, chacun ayant récupéré un œuf dur et une orange. Ahmed, le guide et Mohamed, le muletier se partagent, les pains, deux saucissons de bœuf, la boule de fromage et important, le sel au cumin. Mohamed, très grand est taillé
pour la course à pied, filiforme, il a une grande agilité sur les rochers. Nous faisons le chemin inverse en montée qui nous ramène à Rbat. D’énormes travaux sont engagés à l’aide de pelleteuses qui vont transformer cette piste de terre en route large asphaltée. Le gîte que nous quittons était vaste et confortable et tout le monde semble en forme pour cette longue journée qui nous attend. Le village est maintenant dépassé, nous nous engageons dans une vallée moins verdoyante au fur et à mesure que nous montons en altitude et occupée en grande partie par l’oued qui transporte à chaque crue des quantités importantes de cailloux. Une pelleteuse s’active, là également, transformant la sente en une piste qui permettra aux dernières maisons d’avoir plus facilement accès à la future route et à des transports en commun. Cela s’appelle le désenclavement, engagement politique du Roi Mohamed VI d’après Ahmed. Il est vrai que les aménagements sont nombreux, poteaux électriques visibles dans le paysage, pistes franchissant de hauts cols, inexistantes auparavant. Le but recherché est de maintenir la population rurale sur les terres et de ne pas grossir les bidonvilles des villes. Nous cheminons maintenant entre des genévriers thurifères géants, vieux sans doute de plusieurs centaines d’années. Les troncs portent des stries torturées comme ci on avait voulu ralentir la croissance de ces arbres. Nous prenons lentement de l’altitude, contournant et contournant encore des mamelons. Bientôt des «azib». Au loin on entend les appels presque humain de quelques chevreaux. Le djebel Waougoulzat se dresse devant nous comme un mur infranchissable. L’altimètre ne semble pas bouger et le guide semble attendre le dernier moment pour se décider à aller vers lui. Les bergeries d’altitude s’estompent, plus de sente, nous zigzaguons entre les «coussins de belle-mère». Le tapis végétal se fait plus rare, les dernières plantes sont derrière nous, bientôt le sommet ? Non, Ahmed décide de descendre dans un nouveau vallon encaissé occupé par quelques arbres géants. Sur notre gauche, une ligne de mamelons espacés qui culminent entre 2800 et 3300 m d’altitude. La pente se fait plus raide, le col est en vue, il est 13h45, nous sommes à 3325m sur la montre altimétrique, 3540 sur la carte. Le vent souffle en rafales mais il ne fait pas froid. Nous dégustons le pique-nique abrités par des rochers et profitons de ce moment exceptionnel gagné à la force du mollet. Le panorama est grandiose, peu d’européens gravissent cette montagne beaucoup moins connue que son voisin, le Mgoun. Coincé au nord par l’Ighil-n-Ait-Ourit et ses sommets allant de 2600 à 2900m prolongé à l’ouest par le djebel Tizal à plus de 3000m, on aperçoit le cordon vert de la vallée des Ait Bouguemez. Au sud, c’est la longue chaîne du Mgoun avec son sommet principal à 4068m. Je propose de continuer vers l’est pour atteindre les différents sommets de la chaîne. Le groupe se partage en deux, Mohamed nous accompagnera, Ahmed descendant directement à travers des barres rocheuses pour rejoindre le lieu du bivouac bien identifiable depuis notre belvédère. Le terrain est instable et provoque quelques glissades sans conséquence. L’autre groupe progresse sur l’épaulement et gagne en altitude, 3500m puis c’est le sommet à 3605m (montre gps). Notre descente sera plus confortable que celle du groupe d’Ahmed. La lecture du terrain est plus facile avec un énorme pierrier et un pourcentage approchant sans doute les 40%. J’initie Mohamed à la descente en trace directe dans la pente. Il est 18h30 lorsque nous nous posons enfin pour déguster le thé à la menthe. Le premier groupe est déjà là, arrivé depuis quelques dizaines minutes. Pour achever la journée, 4 d’entre nous remontent le vallon où coule l’oued pour remplir les gourdes et bouteilles d’eau de l’ensemble des participants.
DD 10h59 DP 1955m DN 1670m DL 23.92km ALMAXJ 3605m Altitude du bivouac 2207m

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Jour 8. Nous laissons le campement derrière nous après avoir absorbé un solide petit déjeuner avec café ou thé voire chocolat et moult pains avec margarine, diverses confitures de marque notamment «Aicha» et pâte à tartiner. Il est 09h00 environ et la journée s’annonce normalement plus facile. Nous sommes sur la rive droite de l’assif Mgoun et traversons plusieurs villages accrochés au relief à l’activité exclusivement agricole. Entre les maisons et l’oued plusieurs cultures, pomme de terre, certains plants
encore fleuris, d’autres fanés prêts à être ramassés ; des parcelles de maïs ; des arbres fruitiers, pommiers notamment au pied desquels une haute et généreuse luzerne pousse. Nous coupons une piste avec une bande centrale de goudron qui vient de la vallée des Ait Bouguemez en passant par le « tizi-n-Aït-Imi » et qui se poursuit jusqu’à rejoindre kelaa Mgouna. Une pause à la confluence de l’assif Amougr Saln avec l’assif-n-Oulilimt qui donne la rivière Mgoun. Le grenier fortifié «Tighremt-n-Aït-Ahmed» sur la rive droite construit en pisé il y a quelques décennies continue à se désagréger sous l’action des pluies. L’oued est encore très chargé et pour éviter de se mouiller les pieds on doit escalader quelques rochers en posant les mains puis pour éviter une cascade on repasse rive gauche pour franchir un premier col puis un second. Enfin le camp apparaît en contrebas à la sortie d’une courbe de la rivière. Après le thé traditionnel puis le repas du midi pris tardivement, on profite du ciel bleu et du soleil pour faire toilette et lessive dans une eau fraîche et tonifiante.
DD 06h15 DP 715m DN 295m DL 18.73km ALMAXJ 2689m Altitude du bivouac 2661m

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Jour 9. La nuit a été troublée par le bruit des toiles de tentes secouées par de violentes rafales de vent. A 8h00, nous quittons ce camp planté en pleine montagne avec une eau abondante à proximité, un bonheur simple…Quelques craves aux becs courbés vers le bas piochent la zone humide à la végétation rase pendant que trois pigeons ressemblant à nos pigeons de ville se nourrissent des déchets des mules. Sans doute des pigeons «bizet». Une heure après, nous laissons sur notre gauche, le lit de l’assif pour gravir un mamelon qui nous amène à de jolis «azib» construits en pierre aux formes arrondies. Un chevreau se fait entendre. Pas de troupeau présent, le dernier vu est à environ 1⁄2 heure de marche. La petite bête au déplacement malhabile nous suit avec détermination. Nous atteignons le tizi-n-Oumsoud à 2969m puis c’est une nouvelle descente. Entre-temps, les muletiers nous ont rejoints et l’un des jeunes a réussi à attraper le chevreau qu’il confiera bientôt à des muletiers que l’on croisera et qui le ramèneront vers le troupeau. A 2460m, nous faisons une pause «grignotage». Il nous faudra 1h15 pour atteindre de nouveau les 2900m de l’immense plateau de Tarkeddid puis ce sera le franchissement du passage de la ligne de partage des eaux dans l’alignement du refuge du Mgoun. Dorénavant, les cours d’eau et notamment la Tessaoute qui prend sa source, ici, s’écoulent vers l’ouest. Nous suivons ce filet d’eau qui sera dans quelques kilomètres une rivière importante qui irriguera un nombre important de champs cultivés. A l’amorce d’un canyon, il est 14h00, nous sommes arrivés à l’emplacement du bivouac. L’emplacement initial était prévu un peu plus loin mais présentait
des inconvénients. Ce changement, ne remettant pas en cause le découpage des journées à venir et l’endroit étant magnifique, nous profitons du reste de la journée pour flâner, nous attacher aux taches quotidiennes, toilette et lessive et profiter de ce cadre de carte postale.
DD 06h02 DP 800m DN 595m DL 17.96km ALMAXJ 3000m Altitude du bivouac 2895m

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Jour 10. Nous laissons la Tessaoute se faufiler dans le canyon et montons à droite au-dessus d’un vallon pour atteindre en passant plusieurs petits cols un plateau où Ahmed nous montre deux gouffres dont nous ne pouvons voir le fond. Sans doute, l’alimentation de la seconde source de la Tessaoute. Cette immensité minérale à plus de 3000m d’altitude doit être gavée de neige l’hiver et doit représenter une réserve d’eau importante pour la vallée. Le bord est atteint et faisons une pause au col Sdremt à 3200m
d’où nous avons une vue plongeante sur la vallée verdoyante de la Tessaoute avec ses cultures habituelles et quelques bouquets de peupliers qui serviront, une fois coupés aux charpentes des maisons. La luminosité est parfaite et le contraste entre le vert et l’arrière plan des pentes aux roches rouges donne une valeur supplémentaire au cliché. Des espagnols arrivent au col, c’est l’occasion d’échanges entre les guides et les membres des deux groupes. Un oiseau de grande envergure sombre, observe sans doute la scène et cherchant les courants ascendants disparaît rapidement. La journée continue par une longue descente faîte de petits pierriers et de rochers façonnés par l’homme afin de permettre aux mules de pouvoir transporter leurs chargements de la vallée au plateau. Bientôt Tasgaïwalt à environ 2500m d’altitude puis c’est l’arrêt sous des noyers à la sortie du village d’Amezri pour la pause déjeuner. Finie la descente, nous reprenons vers 16h00, notre voyage et vers 3000m c’est le tizi-n-Wani. Passé le djebel Tig Nousti, se dessine au pied du djebel du Rat une étendue d’eau éphémère qui miroite au soleil couchant. Des nuages s’amoncellent face à nous et après le ciel rouge
d’avant-hier et les cirrus des derniers jours, le temps semble amorcer un changement. Le campement est atteint vers 18h00. Le sol est plat et de nombreux puits ont été creusés en profondeur pour atteindre le niveau des nappes phréatiques afin d’abreuver les importants troupeaux d’ovins et de caprins. Deux sacs manquent lors du déchargement des mules. La nuit est tombée générant une certaine inquiétude. Ahmed explique qu’un muletier et son animal sont restés en arrière au village afin de faire les derniers achats pour la fin du trek et que les sacs n’ont pas été transférés comme prévu sur une autre mule. Il fait nuit noire quand le chargement tant attendu arrive enfin ! Une nouvelle aventure dans l’aventure !
DD 10h09 DP 930m DN 1135m DL 23.74km ALMAXJ 3294m Altitude du bivouac 2670m

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Jour 11. C’est le grand jour. Nous nous levons à 06h00 pour le dernier sommet, le djebel du Rat indiqué à 3601m sur la carte. Le camp est rapidement derrière nous, le ciel est chargé et donne une ambiance particulière. Nous prenons de la hauteur par une sente pentue, à peine marquée dans un vallon coincé entre deux mamelons. Le minéral est partout, nos chaussures continuent de pousser, de déplacer en permanence des cailloux de toutes tailles. Malgré la fatigue accumulée depuis le début du trek, la progression est régulière et à un mouvement de terrain succède un autre mouvement. Enfin l’épaulement se distingue sur le fond gris du ciel. A l’ouest, le ciel présente de larges éclaircies, l’inquiétude du matin s’estompe, la journée semble sauvée. Un dernier effort pour atteindre une ligne de pente qui nous amène au sommet et nous offre à droite et à gauche une vue lointaine des différents massifs montagneux entrecoupés de vallées verdoyantes. Quel paysage ! Après la prise de photos pour figer l’instant, on amorce la descente…A mi-pente, on organise le pique-nique réparti et sorti des sacs à dos. Un pierrier puis on suit une courbe de niveau pour gagner une zone à l’herbe rase. Petite pause, Ahmed et Mohamed se dispersent à la recherche des muletiers, une nouvelle fois une mauvaise compréhension, une méconnaissance des lieux par l’intendance. Ils ne sont pas là et n’ont pas été aperçus par les bergers en transhumance. On se remet en mode descente en suivant les petits cours d’eau et après une perte d’altitude de 350m environ, on trouve l’équipe dans un repli de terrain à proximité de deux ruisseaux dans la vallée d’Imazayn.
DD 7h00 DP 1165m DN 1075m DL 12.23km ALMAXJ 3831m Altitude du bivouac 2768m

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Jour 12. Pour éviter une fin de trek sur le goudron, Ahmed nous convie à un dernier parcours montagneux qui se révélera exceptionnel et bien sûr inédit. Les beaux treks se méritent et l’intérêt sait d’essayer de nouvelles traces, de nouveaux passages. C’est ce que j’aime chez Ahmed, une fois qu’il a jaugé la capacité du groupe, il ose et ce n’est pas pour me déplaire !
La première partie nous fait remonter pour atteindre un col à 3100m puis une longue descente où nous retrouvons progressivement de magnifiques genévriers, nous amène au bord d’une falaise. Trouver le passage pour gagner la vallée est l’objectif du moment, nous partons vers la gauche, le sud, mais pas de faiblesse du relief, la marche est vertigineuse. Ahmed cherche dans cette verticalité… Comme toujours, le berger du coin sera d’un précieux secours. Petit retour en arrière, nous prenons la direction
du nord en longeant au plus près le précipice, Ahmed cherchant la faille. Nous y sommes, les villageois ont su exploiter l’endroit friable de la falaise en traçant une sente muletière à gros renfort de support artificiel fait de bois et de cailloux pour monter sur ce plateau leurs troupeaux. Le village se montre en contrebas mais il faudra de nombreux zigzag pour enfin l’atteindre. Les premiers habitants rencontrés sont un peu surpris de nous voir arriver par ce passage. Puis par une longue piste en terre,
nous gagnons vers 15h00, le gîte à Ait Ali-n-Ito terme de notre périple à 1850m d’altitude.
DD 6h00 DP 520m DN 1350m DL 16.43km ALMAXJ 3080m

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Jour 13. Hier soir, petite fête au gîte pour marquer la fin du trek, arrosée au jus de pomme et coca avec les muletiers, le cuisinier et Ahmed, le guide. Comme d’habitude que ce soit au Maroc ou dans d’autres pays visités par Atlas, nous aimons réunir tout le monde autour d’un pot en remettant à chacun un petit supplément de salaire sous la forme d’un pourboire. Puis c’est le grand retour, pour nous vers Marrakech, pour les muletiers vers le Douar Amsker, leur village et Hossin, le cuisinier, vers la vallée
des Aït Bouguemez.
En revenant vers la ville, nous pouvons constater les dégâts des derniers orages avec de nombreux glissements de terrain déblayés à la hâte pour rendre la circulation possible sur ces petites routes de montagne. Mais bientôt c’est le brouhaha de Marrakech et la circulation dense sur les larges avenues qui nous ramènent au quotidien après une dizaine de jours un peu loin du monde. Installation à l’hôtel, délassement dans la piscine et reprise des petites habitudes.

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Jour 14. Journée consacrée à la visite de quelques endroits de Marrakech. Sur mes propositions, le groupe a choisi, le Palais de la Bahia, la fraîcheur des jardins andalous et le raffinement de ses décors intérieurs. Puis après avoir cheminé à travers les souks, nous avons poussé jusqu’au Jardin de Majorelle et découvrir l’extraordinaire composition de plantes exotiques.

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Jour 15. Un petit tour à pied au jardin de la Ménara, derniers achats dans les boutiques des souks et repas pris ensemble au restaurant de l’hôtel Ali proche de la place Fna. Avant le départ pour l’aéroport, nous sommes invités chez Slimane pour un dernier moment de convivialité avec thé à la menthe, gâteaux marocains, poulet aux coings. Un bon moment ! Retour dans la nuit sur Clermont-Ferrand.
Accident et blessure : quelques chutes et glissades sans gravité et l’une plus importante sur un chemin qui a entraîné un léger traumatisme du nez et par la suite quelques couleurs originales au niveau du visage.                                             

Temps de préparation : 35 heures en comptant le temps de rédaction des différents mails et de ce compte rendu.
Kilométrage routier effectué : pour le transport des participants en covoiturage de Clermont-Ferrand à St Exupéry (aller et retour) 1292 km

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Autour du Mont Blanc

Séjour n°15 Autour du Mont Blanc
Du mercredi 14 août au samedi 24 août 2019

ANIMATEUR : Denis
SECTEUR GEOGRAPHIQUE : Massif du Mont Blanc, (Haute Savoie, Italie, Suisse)
NOMBRE DE PARTICIPANTS : 7 (4H et 3F)
METEO : A qualifier d’exceptionnelle pour ce secteur avec 1 seule journée de maussade et 1 journée de pluvieuse sur 11 jours. Températures douces voire élevées pour l’altitude.
CLASSEMENT du SEJOUR : moyen
KILOMETRAGE VOITURE : environ 900km A/R pour chacune des voitures utilisées
CARTES, TOPOS, DOC utilisés: carte IGN au 1/25000 n°3531ET Saint Gervais et carte n°3630OT Chamonix, topoguide de la fédé référence 028 Tour du Mont Blanc 12ème édition de 1994 et 19ème édition de 2014 + livre Savoie Mont Blanc, de Brigitte et Isabelle Baudriller + consultations diverses via internet.

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JOUR 1 : 14/08/2019
La première journée sera consacrée essentiellement au voyage aller avec 2 véhicules depuis Lezoux comme point de ralliement et un départ matinal. A peine arrivés à une encablure de Chamonix, nous nous rendrons vite compte de l’affluence touristique dans le secteur, les difficultés pour stationner etc… Ceci fait, nous prendrons notre casse-croûte de midi près des autos au départ de notre itinéraire qualifié de mise en jambe.
Départ (1370m) peu avant le parking du parc zoologique du Merlet (les Houches) pour un itinéraire en aller-retour pour les chalets de Chailloux (1930m) L’intérêt de cette balade consistait depuis un balcon naturel à s’offrir une vue assurée sur le Mont Blanc au cas où la météo nous ferait défaut dans les prochains jours. Nous ne serons pas déçu: la montagne est immaculée, spectaculaire, impressionnante… si proche et pourtant nous paraissant si vaste et par endroit inaccessible. Malgré l’avancée de la journée aucun nuage, aucune nuée ne viendront troubler l’image. Vrombissements d’hélicoptères ou passages d’avions de tourisme seront les seuls éléments nous interpelant dans ce décor de cinéma et unique au monde.
Hébergement au gite Tupilak à Les Coupeaux à 2km de là et tout proche de notre départ du lendemain.

JOUR 2 : 15/08/2019
1ère étape Les Houches (1050m) chalets du Truc (1700m) +1431m -746m 8h15 d’activité. Météo beau, ciel dégagé puis sommets se couvrant partiellement au fil de l’après-midi.
La première préoccupation aura été de garer convenablement nos 2 véhicules pour une dizaine de jours sur des parkings prévus à cet effet et gratuits au lieu dit Trabets. Les parkings copieusement garnis nous renseigneront sur la fréquentation sur ce tour mais point de balisage à la ronde. La 2ème préoccupation aura donc été de partir sur le bon sentier car aujourd’hui et dans ce secteur, il n’est point question de s’accommoder d’une partie de hors piste… C’est en suivant la petite route sillonnant entre les chalets que nous pourrons rejoindre l’itinéraire officiel ! De là une bonne piste nous permettra d’absorber la 1ère épreuve: le col de Voza (1657m). Nous délaisserons l’itinéraire pour s’offrir une première variante, d’abord par un cheminement en pente douce descendante puis par la spectaculaire passerelle  qui enjambe le torrent de Bionnassay et la vue sur le glacier éponyme. Rapidement là-haut, apparait le col de tricot (2120m) et véritablement un parfait col en V. La pente s’accentue, la brise apparait de plus en plus vive, l’affluence est importante, variée, nous y sommes… La vue est prenante sur les chalets de Miage (1560m) harmonieusement disposés en vallée près du torrent. Les dômes de Miage sont là mais resteront invisibles enveloppés dans la brume de fin de journée. Arrivés aux chalets, il nous faudra nous ravitailler en eau avant de parvenir au chalet du Truc notre hébergement du jour. Pas de douche, toilettes sèches à 50 m du refuge, accueil familial, simple et efficace… montagnard en fait.

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JOUR 3 : 16/08/2019. 2ème étape. Chalets du Truc (1700m) – refuge de la croix du Bonhomme (2433m) +1357m -655m 9h05 d’activité
Météo: très beau, ciel parfaitement dégagé, se couvrant de brumes passagères puis retour au grand beau temps sur la fin d’après midi.
Départ matinal, et démarrage par une section en descente (-600m) et en sous-bois jusqu’à Contamines-Montjoie, le passage dans cette partie urbanisée étant obligatoire avant de s’engager pour le col du Bonhomme. Ravitaillement dans cette charmante station de montagne: beaux chalets construits à diverses époques, église remarquable de style baroque haut savoyard. Il est près de 10 heures, nous arpentons le fond du vallon distinguant ici et là équipements sportifs, touristiques, parkings etc… et partageons la piste avec de nombreux autres randonneurs. Passage et arrêt à la fameuse église de Notre Dame de la Gorge elle aussi de style baroque. La pente s’accentue fortement jusqu’au pont romain puis nous emprunterons une bonne piste serpentant en pente douce dans le vallon. Longue pause de mi-parcours tout près du torrent peu après l’embranchement pour les lacs Jovet. Nous comprenons alors que ces 2 lacs constituent un bel itinéraire à la journée ceci expliquant le nombre de randonneurs au départ le matin. Il est temps de repartir, le col du Bonhomme à 2329m sera atteint en ce milieu d’après-midi. Là aussi l’affluence est importante et variée : jeunes, anciens, cyclistes, étrangers… Plutôt agréable le cheminement et l’arrivée sur le col voisin de la croix du Bonhomme (2479m) avec au loin le lac de Roselend et là devant nous, immense le massif du Beaufortain. Arrivée et installation au refuge de la croix du Bonhomme (2433m).
La douche accessible sur un court créneau horaire est très demandée, mais oh combien appréciée. La source toute proche laisse échapper un mince filet d’eau. Ici aussi les toilettes proposées en toilettes extérieures sont des toilettes sèches.
Le soleil se couche, une bande de bouquetins s’approchent du refuge… magique. Il parait qu’ils viennent là tous les jours et depuis de nombreuses années. L’étape sera appréciée malgré la taille de ce véritable refuge de montagne placé à la croisée des itinéraires et géré par le CAF.

JOUR 4 : 17/08/2019. 3ème étape. Refuge de la croix du Bonhomme (2433m) Refuge Elisabetta Soldini (2200m) +1060m -1260m 8h15 d’activité
Météo : le beau temps se confirme, météo identique à la veille. Quelques nuages apparaissent en cours de journée notamment les fameux nuages lenticulaires sur le Mont-Blanc mais ne se fixent pas et disparaissent au loin. Plutôt que de descendre aux Chapieux tout en s’épargnant une longue et ennuyeuse piste, nous emprunterons le sentier qui conduit au col des Fours (2665m). Le passage est digne d’intérêt sans doute car c’est un des passages au plus haut de notre itinéraire, de plus la vue y est admirable sur la vallée, sur le col de Seigne notre deuxième objectif et le tout salué par 2 ou 3 chamois… Ces derniers nous observent depuis la tête sud des Fours et semblent comme intrigués… Nous ravira la descente par les Tufs et ce sentier longeant de belles plaques et falaises de schiste, façonnées par le torrent. Comme autant de témoignages de l’existence d’une vie sauvage (sur un itinéraire fréquenté), à peine apeurées et méfiantes quelques marmottes se laisseront photographier.
Pause à la ville des Glaciers: une ville avec 3 ou 4 bâtiments, une fromagerie et surtout un parking parfaitement équipé pour les nombreux visiteurs de la vallée. Quelques 700 m de dénivelée nous attendent pour parvenir au col de Seigne mais la pente est régulière et surtout la vue extraordinaire sur les glaciers et l’aiguille des Lanchettes.
Le col de Seigne (2516m) célébrant notre passage en Italie est venté, la température est presque désagréable aussi c’est bien en dessous que nous profiterons du panorama à l’abri relatif de rochers. Déjà devant nous apparait tout le val Veni notre étape du lendemain, on devine Courmayeur loin au fond et remarquons l’entrée du val Ferret. Avec la vue impressionnante sur les pyramides calcaires, le Mont Blanc par derrière et désormais avec une progression direction Nord Est, nous constatons que notre rotation sur ce massif est déjà importante.
Passage à la Casermetta un centre d’interprétation des paysages puis arrivée par un verdoyant vallon à notre hébergement du jour. Placé sous le glacier de la Lée Blanche, surplombant le vallon, le refuge Elisabetta représente un beau bâtiment restauré et géré par le CAI (club alpin italien). Pas de douches, pas d’eau en fait… Le torrent glaciaire dévale furieusement à une centaine de mètres aussi nous resterons étonnés que la source proche ne diffuse qu’un filet d’eau et la pompe d’amener d’eau au bâtiment se trouve en panne. En contrepartie, l’éclairage diffusé est important, le chauffage électrique allumé… Autant de signes qui nous font nous interroger sur la gestion de l’eau et de l’énergie…dans ce refuge.

JOUR 5 : 18/08/2019. 4éme étape. Refuge Elisabetta Soldini (2200m) – Refuge Bertone (1991m) +1345m -1545m 8h46 d’activité
Météo : 5ème journée de grand beau temps, identique aux précédentes. Seuls quelques nuages apparaissent puis se diffusent en altitude. Ils ne suffisent pas à nous inquiéter et alors même que nous attendons le passage d’une perturbation.
La descente dans le val Veni depuis le refuge constituera l’échauffement… Le lac Combal se comble mais conserve assez de miroirs aquatiques pour nous permettre quelques beaux clichés en préambule d’autres beaux panoramas offerts par le curieux lac du Miage enserré dans la moraine de l’immense glacier du même nom… Nous bénéficierons longuement de cet ensemble de paysages en empruntant le sentier en balcon du val Veni par l’Arp Vieille. La progression est plutôt régulière à flanc de montagne et sans perdre trop d’altitude jusqu’à Plan Chécrouit. Désormais la vue sur le Mont Blanc de Courmayeur d’une part et sur l’aiguille Noire de Peuterey ou la pointe Helbronner d’autre part est impressionnante, spectaculaire et dure. Toute la rudesse de la montagne s’y retrouve, l’accès parait improbable et c’est bien là que l’exploration y fut semble t’il la plus compliquée. On est dimanche et depuis plan Chécrouit, la foule touristique et bigarrée parvient de Courmayeur grâce aux téléphériques.
Nous prendrons notre pause de mi-journée en surplomb de Dolonne/Courmayeur à l’ombre de quelques résineux certes mais dans une ambiance peu agréable et décevante de pistes de ski et autres équipements touristiques. Longue descente jusqu’à Dolonne où la fontaine généreuse sera appréciée. Passage et ravitaillement à l’épicerie de Courmayeur.
Courmayeur n’est qu’à 1200m d’altitude, il fait donc chaud et nous sommes en ville mais nous ne nous laisserons pas tenter et resterons concentré sur la fin de l’itinéraire rien moins que 700 m de dénivelée positive. D’abord la progression est régulière pour atteindre le val Sapin puis le sentier oblique pleine pente et serpente sur 500 mètres de dénivelée. Sans doute grâce à un tracé avantageux, c’est motivée que toute l’équipe absorbera assez facilement la difficulté.
Refuge italien et typique, accueil circonstancié, douches appréciées, repas copieux… Une bonne étape.

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JOUR 6 : 19/08/2019. 5éme étape. Refuge Bertone (1991m) Gite d'alpage La Peule (2071m) + 1195m -1105m 8h50 d’activité
La nuit aura été bonne, réparatrice mais ce matin l’ambiance est plus sombre. La perturbation météo que l’on attendait est bien présente, la pluie est annoncée, les sommets sont enveloppés de lourds nuages aux alentour de 3000/3500m. Sur le point de partir, un ou deux coups de tonnerre au loin dans la montagne nous confirmeront que la  situation pourrait être orageuse. Logiquement et devant cette météo nous ne nous engagerons pas par la Testa-Bernada à entreprendre par grand beau temps mais nous suivrons plutôt la voie classique tracée à flanc de montagne et dominant tout de même tout le val Ferret et un passage en fond de vallée peu avant le refuge Elena. Toute la matinée nous craindrons les averses mais la météo semble stationnaire et plutôt avenante nous laissant découvrir d’abord en vallée la sortie du tunnel côté italien puis grâce à une couverture nuageuse assez élevée se dévoileront petit à petit : l’arête de Rochefort, les Jorasses Petites et Grandes et plus haut dans la vallée les glaciers voisins de Triolet et du Pré de Bar. Une averse plus importante nous saisira au passage à Arnouva puis sous un ciel maussade nous atteindrons le grand col Ferret (2537m). La pause sera raccourcie car avec 2 ou 3 degrés de moins on aurait peut-être eu quelques grêlons. A partir de ce col nous serons en Suisse et si avec la présence de glaciers le paysage est plutôt féerique du côté italien, il se révèle être un paysage d’alpages et plus verdoyant du côté suisse. Il suffira d’une bonne heure de douce descente pour atteindre le gîte d’alpage de La Peule à 2071m.
Cet hébergement pourrait bien représenter l’une ou sinon la meilleure étape de ce séjour. Voilà un alpagiste qui a agrandi sa ferme d’altitude en s’adossant logiquement à la montagne, proposant un accueil simple et familial et qui valorise les produits de son exploitation. « La croûte de fromage » en plat principal de notre diner nous impressionnera de par sa générosité.

JOUR 7 : 20/08/2019. 6ème étape. Gite d’alpage La Peule (2071m) Relais d’Arpette (1630m) + 675m -1140m 7h06 d’activité
Météo : pluie dans la nuit puis encore quelques averses sur la matinée allant vers une accalmie l’après-midi.
Cette étape est annoncée comme une étape de transition bien différente des précédentes mais pouvant introduire la suivante plus montagnarde, la part belle étant faite à la distance plus qu’aux dénivelées. Arrivés à la charmante station de la Fouly (1600m) nous serons invités à suivre un sentier en sous-bois le long d’un torrent ou de la route toute proche. Passage avec pause de midi à Praz de Fort à l’abri de granges traditionnelles puis traversée d’Issert autant de villages charmants et typiques.
La dénivelée positive sera réalisée là en fin de journée avec une arrivée humide à Champex-lac qui pourrait être le pendant suisse de notre lac Chambon. Approvisionnement rapide au supermarché puis nous atteindrons assez rapidement le relais d’Arpette en suivant la bisse (étroit canal d’irrigation). S’il fallait une journée où la vue lointaine pourrait être absente c’était bien celle-ci: progression en sous-bois, en vallée et absence de panoramas sur glaciers ou cimes lointaines. Le relais d’Arpette représentera lui aussi un hébergement de bon niveau, une grosse structure de capacité 100 personnes et travaillant aussi l’hiver ce qui explique la présence d’une vaste salle ventilée, très appréciable car consacrée au séchage des vêtements. Sur ce tour, il est notoire d’indiquer que c’est le seul hébergement à proposer à l’affichage un bulletin météo des plus complets pour la journée du lendemain. Nous sommes rassurés, le temps repasse au beau dès le début de matinée, une situation confirmée si besoin était ou précédée par les nombreux bulletins consultables grâce aux applis sur smartphones.

JOUR 8 : 21/08/2019. 7ème étape. Relais d’Arpette (1630m) Trient (1297m) +1039m -1391m 7h56 d’activité
Météo conforme aux prévisions: brumes matinales s’élevant pour laisser place à un ciel dégagé.
L’étape est fameuse, recherchée et à entreprendre par beau temps. Les ingrédients sont réunis : nous repartons  reposés, secs et avec de bonnes prévisions.
La rando de la journée est classique et sans surprise : longue montée depuis le relais à 1630m jusqu’à la fenêtre (col) d’Arpette à 2665m puis longue descente pour rejoindre notre hébergement en vallée. Progression d’abord dans un vallon verdoyant puis la pente s’accentue dans un environnement plus minéral. Même si deci, delà il faut chercher son chemin, l’étroite fenêtre est bien là au-dessus de nos têtes et nous ne sommes pas les seuls à entreprendre cette sortie. Arrivés à mi-journée nous ne bouderons pas notre plaisir d’abord de s’élever un peu plus au dessus du col faisant de notre pause pique-nique le point le plus haut de notre séjour (2670m) et cerise sur le gâteau en dominant le glacier de Trient comme un rare plaisir de randonneur. La descente est longue plutôt escarpée sans être dangereuse avec parfois un terrain peu stable.
C’est après un secteur sécurisé de cordes nylon… que nous trouverons un peu de répit et une allure plus dynamique tout en suivant la bisse de Trient ; dispositif d’irrigation propre à la région. La vue est remarquable sur Le Gilliod et son église rose mais surtout notre regard se porte sur le col de Balme, figurant à l’étape du lendemain. La pente est impressionnante de ce point de vue. Arrivée à Trient/ le Gilliod à l’hôtel des glaciers notre hébergement.
L’établissement est un ancien et grand hôtel pour touristes et qui semble avoir été reconditionné pour les randonneurs. L’accueil est suisse, disons relax, la prestation est correcte mais sans charme (à mon avis).

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JOUR 9 : 22/08/2019. 8ème étape. Trient (1297m) Gîte d'étape de la Boerne (1416m) +1115m -1005m 7h19 d’activité
Météo : grand beau temps
Le départ est matinal et depuis les 2 ou 3 gros établissements de Trient il semblerait que tout le monde parte dans le même sens. Nous, nous rentrons en France. La pente devinée la veille n’est pas si terrible et alors que nous débouchons de la forêt vers 1700m, nous apercevons déjà le refuge du col de Balme curieusement placé en plein col, en plein vent . Arrivés à son niveau, passage symbolique de la frontière et rapidement nous découvrirons la vue sur Argentière au premier plan en vallée et Chamonix en enfilade… mais plus encore profiterons d’un panorama extraordinaire de toutes parts: le Mont Blanc bien sûr avec ses dômes, les aiguilles de Chamonix, l’aiguille verte et à main gauche les glaciers du Tour et d’Argentière. Une pause avec boisson chaude au refuge sera appréciée juste avant d’aller se caler à l’abri en contre bas du col pour profiter de la vue et de notre casse-croûte. L’après-midi sera consacrée à progresser sur la crête des Posettes avec là aussi une vue époustouflante sur le massif des Aiguilles Rouges, le mont Buet, et le barrage d’Emosson.
Etape au gîte de la Boerne. Un établissement exigu mais plein de charme où il nous a semblé que toutes les espaces disponibles étaient optimisés

JOUR 9 : 23/08/2019. 9ème étape. Gîte d’étape de la Boerne (1416m) Refuge de Bellachat (2151m) +1365m -1095m 9h42 d’activité
Météo : grand beau temps, chaud
La dernière et complète journée de rando est annoncée difficile : longueur au rendez-vous et dénivelées conséquentes. Cette étape qui consiste à progresser en balcon face à toute la chaine n’est pratiquement jamais réalisée par les groupes et autres, ces derniers tronquant l’étape et descendant à Chamonix pour rejoindre ensuite mécaniquement Les Houches. Avec une marge de manœuvre faible, notre surprise sera totale quand après avoir  engrangé 600 m de dénivelée, nous apprendrons que le sentier de liaison et direct est fermé pour cause de travaux. Après les lacs de Chéserys, la visite au lac Blanc sera maintenue et la liaison pour la Flégère effectuée en réalisant un retour sur nos pas et en utilisant un autre sentier (balcon sud) mais peu à l’avantage de notre programme. La chaleur monte, nous nous adaptons cependant à l’itinéraire.
L’agacement sera perceptible et bien compréhensible quand, arrivés à la Flégère (gare de téléphérique et refuge), nous découvrirons un chantier fermé, à l’accès interdit et sans point d’eau de substitution. Merci Madame la caissière du télésiège de nous avoir fourni gracieusement quelques billes d’eau. Devant nous s’étale tout le massif, la vue est digne d’intérêt et au bout de courtes descentes suivies de quelques côtes nous atteindrons finalement Planpraz (2000m). L’affluence est importante, les équipements touristiques évidents. Pour atteindre le Brévent, point de passage obligé pour rejoindre notre refuge, nous emprunterons le téléphérique ce dernier nous faisant gagner un peu plus de 400 m de dénivelée et une bonne heure de rando dans le meilleur des cas. Vue époustouflante depuis le Brévent notamment sur les Fizs et la tête d’ Anterne, le mont Buet déjà loin est derrière nous.
Arrivés en cette fin d’après-midi au refuge de Bellachat nous aurons le temps de profiter tout de même de ce formidable balcon sur le Mont Blanc et autre glacier des Bossons surplombant Chamonix. La vue est dégagée. Bellachat, refuge de montagne, petit, exigu sans douche mais bien placé.

JOUR 10 : 24/08/2019. 11ème étape. Refuge de Bellachat (2151m) Les Houches (1050m) et retour sur L’Auvergne +50m -1110m
Cette dernière journée ne constitue pas une étape à part entière comme les autres journées de ce séjour. Il s’est agi de rejoindre la vallée, notre point de départ par un chemin de montagne essentiellement en lacets et en sous-bois. Cela nous occupa la matinée, sans doute avec une pointe de morosité d’autant plus que petit à petit on approchait de la ville, de l’agitation, du bruit jusqu’à retrouver nos autos. La rando se termine là. Repas en terrasse autour d’une copieuse spécialité savoyarde et retour pour l’ Auvergne en utilisant le même itinéraire qu’à l’aller par Saint Etienne. Nous nous séparerons à Lezoux point de ralliement initial.

Observations :
Ce tour aura tenu ses promesses : paysages uniques, dénivelée totale du tour 10632 m. La météo aura été exceptionnelle. Sur ce massif, rares sont les périodes durant lesquelles les sommets restent ainsi dégagés pendant plusieurs jours. Ce petit groupe n’aura pas démérité réalisant le tour complet sans utilisation de transferts, à une exception près le jour 9 avec l’emploi d’un téléphérique consécutivement à un aménagement de parcours mais aussi pour un confort de fin de séjour. Nous avons pu apprécier la diversité des pratiques sur cet itinéraire : coureurs, trailers tous à l’équipement hyper léger dans des sorties à la journée, cyclistes avec des vélos de montagne, parfois électriques, groupes de randonneurs avec des sacs à la journée, groupes utilisant des navettes, des mules, en fait assez peu de personnes randonnant avec des sacs chargés… Si les durées de rando ont été conséquentes, les pauses ont été nombreuses, adaptées et la progression plus homogène qu’il n’y paraissait, nous ne sommes jamais arrivés à plus d’heure à l’hébergement laissant du temps de repos à chacun. Malgré l’affluence, la faune aura été bien représentée sans être omniprésente. La flore rencontrée aura été assez diverse et complète même si le cœur de saison était déjà passé. Globalement les hébergements ont été appréciés et corrects dans ce secteur hyper fréquenté et où la concurrence joue peu. A la première visite pour certains, la montagne est apparue magnifique, forte et riche de la présence d’une centaine de glaciers et parmi les plus importants d’Europe. En revanche, pour les personnes qui revenaient depuis quelques années sur ce secteur pas besoin de point de comparaison, particulièrement les grands glaciers : Bossons, Mer de Glace, du Tour et Trient sont apparus tous diminués et démontrent bien l’accélération du réchauffement climatique.

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