Le groupe. Manque Sophie, la photographe de service

Séjour n° 8 En canoë canadien sur la Loire des grands barrages


du mercredi 04 au dimanche 08 mai 2022

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 7 ( 2 femmes et 5 hommes ).

Relation
La descente du fleuve débutée en 2017, par la Loire des méandres et des canaux de Roanne à Imphy du 31 mai au 05 juin, s’est poursuivie l’année suivante du 26 au 30 mai par la Loire des îles de Imphy à Saint-Ay puis en 2019, par la Loire des rois et des châteaux du 19 au 21 juin 2019 de Saint-Ay à Chouzé-sur-Loire. En 2020, la pandémie du Covid 19 et les restrictions sanitaires au déplacement ne nous ont pas permis de poursuivre.
Ce challenge a pu reprendre du 17 au 21 juin en 2021 par la Loire des châteaux à la zone maritime de Chouzé à Thouaré-sur-Loire. Restait la partie la plus technique pour cette année de Chamalières-sur-Loire à Villerest, la plupart des participants ayant pu acquérir suffisamment d’expérience sur les étapes précédentes pour pouvoir affronter ce parcours. Il s’est révélé compliqué du fait du faible débit du fleuve, du niveau d’eau et les nombreux passages délicats, le tout étant intimement lié.

Passage de seuil avec peu d’eau….un exercice délicat !

Après le rappel avant l’embarquement des consignes d’usage, les gorges de la Loire se sont révélées piégeuses et deux bateaux dès le premier jour ont chaviré à deux reprises. Le second jour, il a été nécessaire de passer 3 obstacles à la corde et un effort commun a permis d’apporter assistance à l’un des bateaux qui, bloqué sur un rocher, s’est rempli d’eau. Déchargé à l’aide d’une chaîne humaine dans un courant violent, le canoë a pu retrouver sa liberté après une grosse demi-heure d’effort. Les péripéties se sont accumulées au cours de cette descente et tous les participants se sont retrouvés à un moment ou à un autre, trempés. Le vent du nord vif et froid malgré les quelques périodes ensoleillées ne permettait de se réchauffer et seul un pagayage dynamique ramenait un peu de chaleur.

Effort collectif pour dégager un bateau…

Les fins de journées, nous avons pu installer nos bivouacs dans des endroits agréables pour les amateurs de nature. J1, juste avant le village de Confolent, rive gauche sur l’emplacement d’un ancien terrain de camping ; J2 à l’entrée de la retenue de Grangent rive droite entre genêts en fleurs et aubépines ; J3 Avant le pont infranchissable de Veauchette, rive gauche ; J4 sur une zone herbeuse coupée récemment, rive droite à Feurs.

Bivouac parmi les genêts en fleurs…

Moins riche en faune sur cette partie, la Loire nous a permis de voir tout de même cormorans continentaux, hérons cendrés, colverts, goélands leucophés complétés après le barrage de Grangent par les hérons blancs, les aigrettes garzettes, quelques cygnes tuberculés puis par les sternes pierregarin, hirondelles de fenêtre et rustiques, plusieurs milans noirs, et comme mammifères, des ragondins.

Outre les seuils naturels à passer, nous avons du composer avec les constructions humaines infranchissables. Quelques exemples, la micro centrale quelques kilomètres après Chamalières, le pont radier en aval de Retournac, le barrage hydro-électrique de Grangent.

Barrage de Grangent.

Aux éléments naturels se mêlent l’habitat avec de jolis villages proches du fleuve comme Aurec, les maisons de caractère de Veauche, le site des Camaldules, la presqu’île du Châtelet avec sa chapelle joliment restaurée où l’on peut découvrir sur l’un des chapiteaux deux oiseaux qui s’abreuvent dans une même coupe, emblème de l’ordre des Camaldules. Les châteaux perchés ou non, rive gauche celui d’Essalois, et rive droite sur une île, juste avant le barrage, celui de Grangent.

Presqu’île du Chatelet.

La quatrième journée a été particulièrement éprouvante pour les organismes, le vent du Nord puissant sous les rafales voyait notre vitesse se réduire encore un peu plus sur de véritables plateaux de marne où il fallait faire de grands détours pour suivre les passages où la hauteur d’eau nous permettait encore de flotter. Sinon, l’obligation était faite de tirer les bateaux à l’aide des cordes quelque fois sur plusieurs dizaines de mètres avant de retrouver de quoi naviguer.
Arrivés à Feurs, il a fallu se rendre à l’évidence, l’objectif d’atteindre Villerest où étaient stationnés les véhicules n’était plus envisageable. Après concertation, il a été décidé de s’arrêter dans cette petite ville où il était encore possible de trouver un moyen de locomotion pour récupérer nos véhicules. Pendant qu’une partie de groupe, s’occupait de ranger, nettoyer et faire sécher le matériel, les deux conducteurs partaient en taxi pour Villlerest.
A notre retour, un sympathique apéro de fin de séjour avait été organisé et sous un soleil couchant chacun a mis en lumière dans la bonne humeur les temps forts et les galères de cette aventure.

En 2023, il sera proposé de parcourir les 21 kilomètres de la retenue du barrage de Villerest en kayak de mer afin de clôturer le challenge de la descente de la Loire.

Météo : couvert avec un fort vent du Nord sur une grande partie de l’itinéraire. Pluie orageuse le 1er jour pendant le repas du soir et la nuit et le 2ème jour avant l’installation du bivouac.
Classement : moyen avec des passages techniques nécessitant de la réactivité.
Matériel mis à disposition par l’association :
2 canoës canadien de marque Venture modèle prospector 17
1 canoë canadien de marque Nova Craft prospector 17
1 canoë canadien de Marque Old Town
équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 3 écopes, éponges, 4 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 4 chariots)
pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et un autre de 30 litres et 3 sacs étanches de marque Zulupack.
pour le couchage individuel ou en couple 1 tente North Face modèle WestWind (quatre participants avaient leurs tentes personnelles)
4 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
1 tarp bergaus pour les repas utilisé par Pascal pour dormir la nuit.
équipement pour les participants (7 gilets d’aide à la flottabilité, 7 pagaies et 2 de secours)
pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »
Eau : chaque participant avait à sa disposition au départ une bonbonne de 5 litres d’eau qui a été rechargée à la base nautique de Saint-Victor-sur-Loire.

Organisation générale :
Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Gilles (Citroën C3) et Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus à Chamalières-sur-Loire, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement s’est fait en 2 heures environ. Yves ; Jean-Marc et Georges sur place ont pris en charge les deux véhicules pour les acheminer vers le barrage de Villerest, point d’arrivée prévu à l’origine du séjour. Un grand merci à ces trois adhérents bénévoles qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.

Kilométrage général effectué par les véhicules : 1369 km.
Niveaux d’eau : le 07 mai 15,5 m3/s à Bas-en-Basset
Conditions de navigation : le faible débit a contrarié la navigation nous obligeant a de nombreux passages à la corde et quelque fois à tirer les bateaux sur les zones de hauts fonds.
Kilométrage parcouru : estimé à 110 km en linéaire à partir d’openrunner. car la montre Gps de marque Garmin utilisée habituellement n’enregistre plus les données à une vitesse inférieure à 5km/h. Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement agréable.
Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition
Accident : néant
Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Séjour n°7 Escapade en Aveyron

Date : 23 AU 25 AVRIL 2022
Animatrice :   Christelle
Nombre de participants :  12 animatrice comprise   (8F, 4H)
Météo : J1 ciel gris avec quelques vagues éclaircies, vent sensible sur le plateau puis à partir de 15h pluies orageuses jusqu’à la fin
J2 pluie et brouillard tout le parcours
J3 bien ensoleillé toute la journée


Terrain : J1 première partie sur sols secs , détrempés pour finir mais sans gêne pour cheminer
J2 de belles flaques ,chemins herbeux très humides, passerelles du lac bien arrosées mais non glissantes
J3 retour à des terrains secs

Parcours J1 18Km  678 m D+ 6h pauses incluses
J2 10 Km 112 m D+ 3H pauses incluses
J3 20 Km 680 m D+ 6h35 pauses incluses


Classement Atlas : Facile
Kilométrage auto : 680 k x 3 véhicules

ITINERAIRES : J1 Castelnau-Pégayrols,Castelmus, ravin de Carlesse,la Bise, PC 720, PC 687, Roquetaillade, Marzials, ruisseau de la Salesse, PC 625, PC 608, PC 649, Castelnau.
J2 Le Jouanesq, Puech de Font Frège, Le Vialla haut, ruisseau de la Niade, passerelle sur le lac de Villefranche, D528 Montplaisir, Alrance, le Jouanesq.
J3 Brousse le Château, pont sur le Tarn, les Clauzets, la Balmayrié, D902, pont sur le Tarn, Couffoulens, aller retour chapelle St Cirice, Puech Cani, La Palisse, Nouals, La Castié, Viales, Brousse .

Castelnau Pegayrol

Comme convenu le convoi des atlassiens a quitté le Crest samedi matin à 7h15 et après une petite halte en Lozère nous arrivons à Castelnau Pegayrols à 10H.Nous croisons les doigts pour que les mauvaises prévisions météo soient fausses mais le ciel est déjà bien chargé et l’air bien frais. Nous parcourons rapidement les ruelles de ce vieux village déjà occupé par un fort au Xème siècle. Il s’en dégage une atmosphère très moyen-âgeuse avec ces antiques maisons à colombages, les fenêtres à meneaux, les linteaux ouvragés ; le tout construit avec de belles pierres blondes ou rougeâtres. Nous admirons une reconstitution du village en miniature C’est bien dommage que l’horizon soit bouché car le site occupe un rebord de plateau où, par beau temps on peut profiter d’un panorama étendu sur le haut Languedoc, la Montagne Noire, les Monts de Lacaune ainsi que le Mont Aigoual. L’endroit mérite vraiment le détour.

Reproduction miniature de Castelnau

Nous plongeons ensuite dans la vallée de la Muze par une jolie sente qui serpente au milieu des châtaignIers, bon raidillon qui nous amène 300 mètres plus bas pour enjamber le ruisseau de la Muze puis remontons aussi sec jusqu’à un autre joli village ancien, Castelmus, implanté sur un éperon rocheux. Nous poursuivons la remontée pour sortir de la vallée et aborder un plateau où la vue porte assez loin ,on aperçoit le majestueux viaduc de Millau qui tente de sortir de la brume. Déjà bientôt 20 ans (2004) que cet édifice nous permet d’éviter les bouchons !

Le vent ainsi que quelques gouttes se faisant plus présents, nous profitons d’un petit bois de résineux pour pique-niquer rapidement à l’abri car il ne fait pas bien chaud ! nous poursuivons la traversée du plateau où nous admirons de nombreuses orchidées. Nous tombons aussi sur un amas de roches ressemblant fortement à un dolmen ce qui ne serait pas étonnant dans ce département qui détient la première place en France du plus grand nombre de mégalithes (1000 dolmens recensés).

Puis nous plongeons de nouveau dans la vallée de la Muse pour rejoindre un autre joli village ancestral ,Roquetaillade. Blotti au bord du ruisseau avec toujours d’antiques et belles bâtisses posées les unes contre les autres comme nous le verrons aussi au village suivant de Marzials où nous ne pourrons malheureusement guère flâner pour cause de belles averses orageuses .

Près du Puech de Font Frégé

La pluie ne nous lâchera plus jusqu’à la fin et c’est donc engonçés dans nos tenues soit disant imperméables que nous terminons la dernière heure…. trempés. Nous n’avons même pas pu terminer la visite de Castelnau …dommage….Départ pour le gîte sous une tempête de neige fondue avec une petite halte pour observer un sanglier qui voulait traverser la route et cherchait une solution pour nous éviter !

La douche chaude et un bon dîner seront les bienvenus, tout le monde garde le sourire malgré des prévisions météo vraiment pas terribles annoncées pour le lendemain.

Dimanche matin, pas de miracle !! brouillard et pluie sont bien présents…nous partons quand même pour entamer un parcours moins long que prévu car je ne vois pas trop l’intérêt de faire 20 kilomètres dans ces conditions et tout le monde pense la même chose !

Nous cheminons dans une jolie campagne verdoyante émaillée de nombreux puechs. Nous rejoignons la bordure ouest du lac de Villefranche de Panat .Cette étendue d’eau de 180 ha et 4 km de long fait partie des lacs du Lévézou et alimente la centrale d’Alrance inaugurée en 1952. Joli site notamment apprécié par les pêcheurs. Un sentier de 10 km comportant une longue passerelle sur l’eau permet d’en faire le tour. Cela nous permet de traverser et remonter vers le nord du lac toujours baigné de brume et de bruine..en chantant « Singing in the rain »nous tentons d’imaginer ce paysage sous un beau ciel bleu !! en tout cas le cheminement se fait sans encombre, plusieurs autres petites passerelles permettent d’éviter les zones plus humides.

Lac de Villefranche de Panat

Arrivée à Alrance…c’est la fête annuelle locale mais compte tenu de la météo, nous ne croisons pas grand monde, un monsieur nous dit « vous avez du mérite !! ».Nous profitons du hall d’entrée de l’église pour pique-niquer au sec ! reprise sans amélioration du temps. Comme nous sommes à proximité des voitures, je décide d’en rester là. Retour au gîte où nous prenons le mode « colonie de vacances » avec temps calme, jeu de société pour se réveiller et terminons quand même la journée sur une bonne note avec une sympathique visite de la Tour de Peyrebrune. Située sur un puech à 913 m d’altitude , elle est couronnée d’une galerie d’observation perchée à plus de 30 mètres de hauteur où le panorama est bien beau et très étendu. Siège de la seigneurie de Peyrebrune, elle a été rachetée en 1898 par des abbés qui ont aménagé escalier et chapelle ainsi que la vierge qui couronne le toit de la galerie. La brume s’étant un peu dissipée nous avons quand même un peu profité de la belle vue! nous avons été accueillis par le président de l’association de préservation du site « les amis de Peyrebrune » qui a pris le temps de nous donner pas mal de détails sur la tour et la vie locale.. ce site de 31 ha classé également espace naturel est vraiment beau avec ses énormes blocs.

Tour de Peyrebrune

Le parc de Peyrebrune

Lundi matin, bonne nouvelle, le soleil pointe enfin le bout de son nez. Nous reprenons les voitures, nous plongeons vers la vallée du Tarn et Brousse le Château.

Classé parmi les plus beaux villages de France, ce petit bourg médiéval s’est implanté sous le château perché sur une éminence rocheuse tombant en à-pics sur le Tarn. Les habitants y trouvaient protection en ces temps troublés par de nombreuses guerres (100 ans, guerre des Routiers, guerre de religion…) Chantiers de jeunes et initiatives privées ont pu redonner vie à Brousse en respectant le cachet de ses vieilles demeures, ses ruelles étroites et pavées coupées par des escaliers. Un superbe et vieux pont enjambe l’Alrance et a constitué l’unique accès au village jusqu’au 19ème siècle.

Belvédère chapelle saint Cyrice

Nous entamons notre parcours par une traversée du Tarn et remontons une sente bien verdoyante où nous pouvons apprécier la vue sur le château et ses remparts qui surplombent la rivière. Nous savourons le doux rayonnement du soleil ! quel contraste par rapport à la veille !! Nous rejoignons les bords du Tarn que nous longeons pendant un bon moment puis le retraversons pour entamer la montée vers notre beau belvédère du jour, la chapelle Saint Cyrice. Comme souvent maintenant, les portes sont closes mais nous sommes là surtout pour la vue. L’édifice est installé sur un éperon rocheux que nous remontons sur quelques mètres pour apprécier un large paysage et la vue plongeante sur un méandre du Tarn. Lieu idéal pour pique-niquer mais il est vraiment trop tôt ! Pour nous mettre en appétit, nous faisons une bonne remontée vers le plateau occupé par quelques hameaux disséminés au milieu des pâturages et des exploitations essentiellement dédiés à la fabrication du fameux roquefort.

Brousse le château

Agréable pause pique-nique, toujours sous le soleil, au milieu d’une marée de pâquerettes…en route nous traversons de vieux villages dont les maisons faites de la pierre locale doucement teintée de rouge sont bien belles ! mention spéciale pour la Castié qui avait beaucoup de cachet avec en prime un beau panorama ! un peu plus loin nous croisons un habitant en plein travail titanesque de rénovation qui nous explique ses déboires de chantier et prends le temps de nous indiquer une astuce pour rejoindre Brousse. Je suis ses indications et nous profitons d’une superbe sente inondée de grandes bruyères blanches , variété que personne ne connaissait. Ce sentier est également un très beau belvédère sur tout le village de Brousse et son château que nous rejoignons par une petite sente qui serpente entre les chênes et les buis. Nous prenons le temps de faire le tour de ce beau bourg médiéval et terminons ce séjour par une sympathique pause désaltérante. Je remercie encore tous les participants d’avoir gardé sourire et dynamisme malgré ces conditions climatiques très médiocres !!

Bain de bruyères arborescentes

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Séjour n° 6 L’Allier en canoë canadien

du mercredi 20 au samedi 23 avril 2022

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 6 ( 2 femmes et 4 hommes ).

Le mot de l’animateur : L’exploration de cette rivière sauvage se poursuit. Nous reprenons notre périple à partir de Chatel-de-Neuvre. Les habitués ont accueilli avec plaisir deux nouveaux adhérents dans l’activité particulière qu’est la randonnée en canoë, Sophie et Pascal. Le débit d’eau faible pour cette période de l’année nous a obligé de suivre au plus près la masse d’eau et d’utiliser les techniques pour éviter et contourner les obstacles accumulés dans le lit. Une météo agréable, des bivouacs somptueux, une faune omniprésente plus particulièrement le deuxième et troisième jour, un groupe convivial, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette première pour les adhérents d’Atlas, une parenthèse agréable. L’arrivée était prévue au Bec d’Allier, mais celui-ci étant passé dès 14h00 vendredi, le périple s’est poursuivi sur le fleuve Loire jusqu’à la Charité.

Préparatifs avant le départ

Météo : les prévisions pessimistes se sont révélées erronées. La première journée, la couverture nuageuse s’est disloquée au fur à mesure de notre progression vers le Nord. Les autres jours ont été agréables et les nuits fraîches sans excès. Trois gouttes sont tombées dans la nuit du vendredi au samedi.
Classement : facile mais cela reste de l’aventure avec des paramètres imprévus qui nécessitent une forte adaptabilité, un équipement sérieux et de la bonne humeur dans ces moments un peu délicats à passer.

Matériel mis à disposition par l’association :
2 canoës canadien de marque Venture modèle prospectot 17
1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
équipement complémentaire pour les canoës (3 pompes, 3 écopes, éponges, 3 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 2 chariots)
pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et un autre de 30 litres et 3 sacs étanches de marque Zulupack.
pour le couchage individuel ou en couple 1 tente Hardwear Montain, 1 tente North Face modèle WestWind (trois participants avaient leurs tentes personnelles)
6 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
1 tarp bergaus pour les repas (déplié un soir)
équipement pour les participants (6 gilets d’aide à la flottabilité, 6 pagaies et 1 de secours)
pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »

Eau : chaque participant avait à sa disposition une bonbonne de 5 litres d’eau rechargée au village d’Apremont sur Allier

Organisation générale :
Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Gilles (Citroën C3) et Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus à Chatel-de-Neuvre, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement s’est fait en 1heure et 1/2.
Yves et Luc sont venus le 23 récupérer le véhicule Kangoo et la remorque pour les acheminer à l’arrivée. Au retour, Yves accompagnant Gilles pour reprendre son véhicule resté en dépôt. Un grand merci à ces deux adhérents bénévoles qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.
Kilométrage général effectué par les véhicules : 815 km

Niveaux d’eau : le 21 avril 49 m3/s à Moulins ; le 23 avril 106 m3/s ; le 24 avril à La Charité sur Loire 118 m³/s.
Conditions de navigation : ce faible débit nous a obligé à utiliser au mieux les courants rendant ce parcours intéressant techniquement.
Kilométrage parcouru : 112.750 Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin et la fin de l’étape 3 et la matinée du jour 4, recalculées à partir d’openrunner.
Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.

Bivouac sur une île.

Itinéraire : les faits marquants

J1. Arrivés en 2019 à Chatel-de-Neuvre et après une pause due au Covid19 en 2020, c’est de cette commune que nous reprenons la descente. La progression se fait dans la réserve naturelle du Val d’Allier jusqu’à la hauteur rive gauche de Bressolles. De longs méandres succèdent à des courbes plus serrées, l’érosion par la force de l’eau est bien présente et des effondrements récents visibles. Un pylône de ligne à haute tension au socle renforcé se rapproche dangereusement année après année du bord de la rivière. De nombreux amoncellements de branches et d’arbres occupent une partie du lit. Bientôt l’ancien pont de chemin de fer et rapidement se profile la première difficulté que représente le pont de Régemortes construit à partir de l’année 1750 et qui porte le nom de son constructeur. Infranchissable, il faut impérativement se porter sur une des deux rives pour franchir l’obstacle. Passant habituellement, rive droite, je tente la rive gauche, côté passe à poissons. Après un repérage, nous avançons en progressant à pied dans l’eau, passons chaque bateau l’un après l’autre sous le pont et pendant qu’un des participants le maintien dans le courant, les containers sont déchargés en faisant une chaîne puis c’est le tour du bateau de quitter son milieu naturel empoigné par des bras vigoureux pour franchir la levée rocheuse.
Après c’est un jeu d’enfant, le bateau installé sur l’un des chariots est rechargé puis guidé jusqu’à la berge accueillante. Une bonne demie heure suffit pour les manipulations et la pause du pique-nique sous un chaud soleil est décidée avant de reprendre le fil de l’eau. Les cris des sternes Pierregarin sur l’île à quelques dizaines de mètres distraient notre pause.
Rapidement, le bruit de la ville et du trafic routier s’estompe et nous retrouvons le calme et le chant des oiseaux. A la moyenne de 8,5 km/h et après 4h10 de navigation et un peu plus de 35 kilomètres, nous plantons notre bivouac sur une île sableuse protégée de la légère brise de Nord par un rideau de jeunes saules. De nombreuses traces sont visibles : branches coupées et écorce mangée par un castor, piétinement par des oies et hérons, passage d’un chevreuil. A la tombée de la nuit, un vol important d’aigrettes garzettes remontant la rivière pour gagner son dortoir nous salue par son cri « krah krah krah »et nous invite à un repos compensateur.

Approche du pont de Régemortes à Moulins
Transfert sous le pont à Moulins côté passe à poissons…
Les Castors sont passés par là !

J2. Après un peu plus de 5 kilomètres, le passage du pont de Villeneuve, ne présente aucune difficulté. La largeur de la rivière nécessite une observation attentive pour voir vers quel bras la masse d’eau se dirige. Les ponts de Le Veurdre puis de Mornay sont franchis. Un chevreuil, rive gauche tout proche, regarde le premier canoë puis s’inquiète de ces mouvements inhabituels et décide subrepticement d’aller se cacher dans les taillis.
Lors d’un changement de direction et suite à une manœuvre trop tardive, l’un des bateaux se bloque sur un arbre en travers, la puissance de l’eau le fait pencher, le remplit et le retournement devient inévitable. Un second bateau dans le mouvement ne peut éviter à son tour l’obstacle et subit le même sort. Les containers étant bien arrimés à bord, les équipiers se laissent dériver et reprennent pied un peu plus loin sur la rive, les embarcations étant récupérées au passage. Reste à pomper l’eau, recharger les bateaux et l’aventure peut continuer… Quelques cigognes avaient déjà été aperçues en vol mais maintenant ce sont des nids occupés qui se montrent rive droite puis en nombre rive gauche. Quel magnifique spectacle proposé par ces oiseaux qui ravitaillent le parent resté au nid accueillis par des claquements de bec. Cette journée nous a permis de voir toutes sortes de résidents des lieux, milans noirs, petits gravelots, hérons blancs et cendrés, œdicnèmes criards, colverts, cygnes tuberculés, cormorans continentaux. En suivant au plus près un haut talus sableux, nous avons dérangé un groupe d’une vingtaine d’hirondelles de fenêtre qui a la hâte sont sorties de leurs longs terriers.
J’avais déjà eu l’occasion de remarquer que hirondelles de rivage et hirondelles de fenêtre se partagent quelque fois le même espace. La veille nous avions pu voir une hirondelle de rivage, mais là nous étions en présence d’une arrivée massive d’oiseaux se préparant à la nidification. Les jours suivants nous permettront d’identifier hirondelles rustiques et de fenêtres survolant l’eau à la recherche d’insectes. Après 4h16 de navigation et un peu plus de 35 kilomètres dans un décor de carte postale face à des arbres alourdis de plusieurs nids de cigognes, nous installons le bivouac à la latitude de Mars sur Allier sur une grande île séparée de la rive droite par un joli et étroit bras à l’eau vive. La soirée se passe à observer les va-et-vient des grands oiseaux et un chevreuil nous fait la surprise de passer près nos tentes.

Œuf de petit gravelot….
Cigognes en nombre au moment du pique-nique
Moment d’échange….manque Sophie la photographe !
L’arbre aux cigognes

J3. La nuit a été calme sous un ciel étoilé et la fraîcheur du matin nous surprend, une brume flotte sur la rivière. Après un copieux déjeuner, le chargement des bateaux assuré et le soleil ayant rapidement pompé l’humidité de l’air nous prenons l’option de l’étroit bras de rivière pour débuter la journée. Notre premier objectif est de ravitailler en eau à Apremont joli village posé sur le bord du cours d’eau dans une large courbe à droite. A l’approche, rive droite le château de Meauce puis rapidement sur la gauche celui d’Apremont. Une belle manœuvre à contre-courant, nous permet d’accoster rive gauche. Bateaux attachés grâce au quinze mètres de corde de chaque embarcation, nous partons en quête d’un robinet et profitons de l’arrêt pour décharger et trier nos ordures. Un sympathique jardinier nous oriente et nous explique que toutes les maisons à l’exception d’une appartiennent au châtelain et sont louées. Le bâti est bien entretenu et sous le soleil, l’ensemble est harmonieux. La première difficulté est tout proche, la prise d’eau des Lorrains. En fait un barrage sur toute la largeur de la rivière qui permet par gravité, par un canal d’alimentation de maintenir le niveau d’eau du canal latéral à la Loire. Approchée tout en douceur par la rive droite, de grandes marches en ciment permettent le passage et la remise en eau quelques mètres plus bas. Juste le temps de se remettre en mouvement et c’est bientôt un pont de chemin de fer puis un nouvel arrêt toujours rive droite au Pont Guétin qui sert de support au canal latéral à la Loire. J’invite les participants à grimper sur l’ouvrage d’art qui est un des plus grands pont-canaux de France, avec 343 m de long, ouvert à la navigation en 1838. Déchargement, portage des containers, des bateaux, chargement et mise à l’eau, l’équipe est rodée. A droite le département de la Nièvre, à gauche celui du Cher, la rivière servant de limite administrative naturelle. Après le pique-nique, la navigation reprend et nous atteignons rapidement le Bec d’Allier après être passé sous le dernier pont routier (D976). Le volume d’eau apporté par la Loire n’est pas impressionnant et le fleuve cumule maintenant un peu plus de 100m3. Quelques bateaux de Loire apparaissent sur la rive gauche, toue cabanée, fûtreau. Bientôt rive droite Fourchambault et son pont puis sa digue de 300 mètres qui canalise le fleuve et permet la navigation par basses eaux. On laisse sur notre gauche une écluse prise par la végétation et qui permettait autrefois par un canal de jonction de rejoindre le canal latéral. C’est l’heure du bivouac sur une large et longue île à hauteur du lieu-dit Poids de fer, après 26 kilomètres.

Apremont, ravitaillement en eau
Passage du barrage des Lorrains
Promenade à pied sur le pont Guétin
Bateau traditionnel de Loire, Toue Cabanée

J4. A 08h30, l’équipe est déjà prête et les premiers coups de pagaies sont donnés. Marseille-Lès-Aubigny se présente rive gauche où le canal est très proche du fleuve d’où l’on pouvait rejoindre le canal du Berry, aujourd’hui en partie comblé. Un sanglier en train de boire, surpris par notre arrivée, fait rapidement demi tour. Pour éviter les parties rectilignes jusqu’à la Charité-sur-Loire, j’opte dès que cela est possible par des bras plus étroits qui rendent la navigation moins monotone et plus dynamique. Rive droite le château de la Marche transformé en hôtel puis une dernière pause où nous découvrons une colonie de moustiques en pleine reproduction….Le parcours s’achève vers 11h00, après une petite navigation de 16 kilomètres, face au vieux pont de la Charité après avoir passé un bras à contre courant (modification du courant suite à l’effondrement d’une digue et des modifications de banc de sable). Merci à toutes et tous pour votre bonne humeur et à la prochaine pour une nouvelle aventure !

Nous sommes bien sur la Loire !
Traces de ragondin
Regroupement des bateaux devant La Charité
Merci à Yves et Luc pour la récupération !

A l’arrivée à La Charité, nous avons déposé un sac de détritus collectés au cours des deux derniers bivouacs.

Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition

Accident : néant

Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Séjour n°5 Tour de la chaîne des Puys en 24h.

Du samedi 09 à partir de 12h00 jusqu’au dimanche 10 avril à 13h00

Segment A. Marche nordique, allure modérée, de Volvic au manoir de Veygoux

Date : samedi 09 avril 2022
Animatrice : Mady
 
Météo : Temps frais mais ensoleillé au départ. Une averse de grésil en cours de parcours.
Terrain : terrain souple
Nombre de participants (animatrice comprise) : 15 (6F, 9H)
Durée de la séance : 2 h 15 environ (échauffement et étirements compris)
Durée du parcours : 1h45′
Distance : 9,98 km. Moyenne : 5,70 (montre GPS). Dénivelé positif : 415m (montre altimétrique)
Itinéraire : Parking des eaux de Volvic, vierge de Volvic, Puy de la Bannière, ouest de Beauvaleix, Monchebrou, ouest de Facemeunier, Croix de St priest, Charbonnières lesVarennes, parking du Manoir de Veygoux.

Groupe marche nordique allure modérée.

Pour cette 1ère étape du Tour de La Chaîne des Puys, 14 participants ont répondu présents, pour beaucoup des habitués de la marche nordique du samedi matin ( soutenue et modérée) mais aussi quelques-uns des séances de semaine. Un parcours un peu exigeant au début avec la montée à la Vierge de Volvic puis au puy de la Bannière. Une descente puis un chemin en courbe de niveau permettent de reprendre son souffle avant une nouvelle montée pour arriver à l’ouest de Beauvaleix. Sur le plateau, alors que nous n’avons plus les bois pour nous protéger, une petite averse de grésil se charge de nous rafraîchir. Regroupement à la Croix de St Priest avant de prendre la direction de Charbonnières-les-Varennes et du point d’arrivée, le parking du manoir de Veygoux où nous arrivons dans le délai prévu chaleureusement accueillis par les participants à la randonnée qui suit. Il nous reste à souhaiter bon courage à ceux du groupe qui continuent pour les étapes suivantes voire sur la totalité du parcours.


Segment B. Randonnée classique. Manoir de Veygoux, plaine sous le col de Ceyssat (aire d’atterrissage des parapentes)

Date : samedi 09 avril 2022
Animatrice : Christelle

Météo : correcte avec quelques averses de grésil.
Terrain : souple
Nombre de participants (animatrice comprise) : 28 (17F; 11H)

Après le manoir de Veygoux

Durée du parcours : 5h50 (déplacement), 4h47 (randonnée)
Distance : 24,9 km.  Dénivelé positif 550 m et 220m de dénivelé négatif.

Challenge vraiment sympathique que cette boucle autour des Puys avec lesquels nous avons joué à cache-cache pendant ces quelques heures.
Pour respecter le timing j’ai donc demandé à tous de suivre une cadence un peu plus soutenue que d’habitude. Tout le monde a joué le jeu avec entrain ! pour une fois pas le temps d’observer les jolies fleurs printanières mais quand même quelques pauses pour alimenter les moteurs et pour prendre un petit cliché de l’œuvre de Courtadon située à hauteur du Louchadière.
Un bon rythme qui  nous a même permis d’arriver  en avance après 5h50 de cheminement (pauses incluses) pour profiter de quelques gourmandises bienvenues avant de passer le relais à Sébastien!

Encore bravo à tous les participants et grand merci à l’équipe dirigeante pour l’organisation

Segment C. Marche sportive, plaine sous le col de Ceyssat à Zanières.

Date : samedi 09 et dimanche 10 avril 2022
Animateur : Sébastien

Météo : ciel dégagé, températures froides puis négatives
Terrain : souple, se durcissant au fil de la chute des températures
Nombre de participants (animateur compris) : 7 animateur compris (2F, 5H)
Durée : 4h15 de déplacement, 2 pauses de 5 mn comprises
Distance : 25 km

L’équipe au départ, déjà 35 kilomètres au compteur…

Itinéraire : Aire d’atterrissage des parapentes, Fontaine du Loup, Parc d’Allagnat, La Moréno, passage entre les puys de Monteillet et de Pourcharet, Château de Montlosier, Col de la Ventouse, passage entre les puys de Combegrasse et de la Rodde, Puy de l’Enfer, Saulzet-le-Froid, Mareuge, Zanières.
Progression dynamique et agréable pour débuter, le long de belles allées de hêtres, magnifiques dans la lumière du crépuscule. L’arrivée de températures négatives n’a pas suffi à refroidir la bonne humeur du groupe. Petit rappel historique tout en continuant à marcher en passant devant le château de Montlosier : c’est en effet au comte de Montlosier que nous devons le reboisement de la chaîne des Puys au début du XXe siècle, reboisement qui a fortement contribué à la diversité des écosystèmes qui la composent aujourd’hui. Après un détour pour contourner le Puy de Monténard, le groupe est arrivé à Zanières au cœur de la nuit.
Remarques : Véronique a commencé à éprouver une douleur au genou vers la Garandie, douleur qui est devenue particulièrement importante dans la descente du Puy de l’Enfer et qui l’empêchait de suivre le rythme initial de progression. Après discussion, j’ai demandé à Pascal de la raccompagner jusqu’à Zanières en passant par la route la plus courte, par le Moulin de Saulzet, pendant que nous faisions le tour du Puy de Monténard.

Segment D. Randonnée nocturne, Zanières à Beaune-le-Chaud

Date : dimanche 10 avril 2022
Animateur : Thierry

Météo : Nuit claire et très froide
Nombre de participants : 5 animateur compris (1F-4H)
Durée : 5h40
Distance : 27,7 km   (Iphigénie). Dénivelé positif : 490 m (Iphigénie) 

Itinéraire : Zanières, Pindin, Pierre Longue, Phialeix, Poudure, GR 30 – Pont de l’arche- au bord du lac d’Aydat jusqu’à la D90, nord de Fontclairant, vers puy de Charmont, intersection  D 213, GR4-441 jusqu’à la Cassière, tunnel sous D2089, nord Fontfreyde, Cheire de Mercoeur (Creux du Pialoux), D5, est du puy de la May, PC 943, Beaune le Chaud

Arrivés à Zanières avec Gwladys vers 23h30, suivis de peu par Frédéric, nous nous élançons autour de 0h50 vers Beaune le Chaud rejoints par Fabien et Laurent qui entament leur 4ème tronçon du Tour. La nuit est très froide et étoilée : elle le restera jusqu’au terme de la rando. L’éclairage aurait pu être parfait si la lune avait été pleine, elle n’en était qu’à son premier quartier 😊. On comptait donc sur nos lampes pour éclairer nos pas et la carte (pour l’animateur). Les chemins d’exploitation empruntés au début nous permettaient une mise en jambe parfaite… Trop car emporté par ma fougue je loupais un tourne à gauche évident corrigé 300 m plus loin.  En passant au sud de Phialeix, à l’occasion d’un reflet, nous devinons le lac au loin. Nouvelle petite erreur avant Phialeix, nous quittons à tort le GR que nous retrouvons après un retour sur nos pas… Ce seront de mémoire les deux seules erreurs de navigation sans conséquence. Naviguer la nuit n’est pas simple : lecture de carte et confirmation sur le terrain vont de pair plus encore que le jour.  Nous longeons Phialeix dont nous devinons les maisons sur la gauche et parvenons à Poudure endormi… Nous suivons le GR jusqu’à trouver l’embranchement à Pont de l’Arche qui nous mènera en suivant le lac jusqu’au camping et à la route où nous laisserons le pauvre Laurent souffrant de maux gastriques dans les mains des « anges-gardiens » Michel et Yves qui le ramèneront chez lui… Je les avais appelés avant de parvenir à ce point pour éviter une trop longue attente pour notre infortuné collègue. La suite à 4 donc jusqu’à Fontclairant puis la Cassière sera simple par le nouveau tracé du GR4-441 qui passe au sud de la D2089 et qui chemine en partie en forêt à travers Ribe haute et Ribe longue. Je n’avais encore jamais emprunté cette partie résultant de la modification du tracé qui arrivait autrefois directement au col de la Ventouse et qui passe dorénavant à la Cassière… Une fois sortie de Fontfreyde, la navigation jusqu’à l’arrivée sera triviale. Petite surprise pour nos randonneurs, le petit coup de cul dans la cheire de Mercoeur pour sortir du creux (bien nommé) du Pialoux. Longeant la D5 sur quelques dizaines de mètres, nous sommes croisés autour de 5h30 par deux coureurs à pied trottinant vers le puy de la Vache… préparant une grosse course ? Si non pour quelles raisons sortir si tôt par une nuit si fraîche ? Bref de quoi m’occuper l’esprit deux minutes (avec des questions sans intérêt en fait 😊) puisque la navigation est terminée ou presque. Nous retrouvons près du Mercoeur, le beau chemin qui nous mène en 2 km à Beaune. A quelques centaines de mètres de l’arrivée, Yves surgit de la nuit finissante pour accompagner nos derniers pas. De grandes stabulations sont déjà éclairées nous rappelant que le travail des éleveurs commence très tôt et ne connaît pas de week-ends. Le jour se lève à peine et nous sommes accueillis par les collègues qui vont partir en marche dynamique sur le tronçon E jusqu’à la Nugère. Je les envie un peu car ils vont avoir droit à un somptueux lever de soleil.
Remarques : Marche dynamique avant l’heure avec de bons randonneurs. La nuit froide n’incitait pas à lambiner non plus… A priori, l’exercice a plu. Il faudra reproposer de belles marches de nuit en toute saison pour développer encore plus le sens de l’orientation (pour l’animateur-trice)  et les sens tout court, à l’occasion de ce type de déplacement naturel mais plus trop pratiqué : on a un public pour cela je pense.

Je profite de ce compte-rendu pour remercier Michel et Yves pour leur organisation tip top et efficace : de la préparation des randos à la planification des transports et à leur aide pendant le tour dans la préparation des ravitaillements et lors des transports entre les sites. Une belle expérience qui soude une association je pense. Et bravo à Fabien, épatant de résistance. C’est beau la jeunesse ! 😊 !

Segment E randonnée dynamique, Beaune-le-Chaud au col de la Nugère.

Date : dimanche 10 avril 2022
Animateur : Yves

Météo : Très frais au départ, plus doux et soleil en fin de matinée.
Nombre de participants (animateur compris) : 10 (6F, 4H)
Durée : 4 h 07 pauses comprises
Distance : 20.8 km . Dénivelé positif : 280 m

Itinéraire : Beaune le Chaud, PC 944, PC974, PC978, Laschamp, PC952, Croix Espinasse, PC924, Péage, Chemin des gouris, PC930, Bruyère des moines, PC965, Parking des Goules, PC917, PC892, PC877, Bois du Girardet, Bois de Pérol, Bois Coubert, Bois des Charots, Col de la Nugère.

Moins 4° C ce dimanche matin au départ de Beaune le Chaud. Gants, bonnets, polaires et nous voilà partis. Il est 6h30 le jour commence à pointer son nez, les frontales sont à peine nécessaires, d’ailleurs la mienne restera éteinte. Malgré l’heure matinale le groupe accompagné de Fabien qui marche maintenant depuis samedi 12 h est d’autant plus motivé.
Sur les premiers kilomètres le sol est bien gelé, bien craquant, et une petite brise nous cingle le visage. Les chevaux du centre équestre de Laschamp, revêtus de leur couverture ont l’air étonné de voir des marcheurs dynamiques à cette heure de la journée.

Ouf le soleil arrive !

Sortis de Laschamp, avant de s’engouffrer dans le bois de Charmes, nous assistons à un magnifique lever de soleil qui vient soudainement réchauffer nos épaules. Dans le bois jusqu’au golf des Volcans nous serons protégés du vent, mais le soleil n’ayant pas encore pénétré, la fraîcheur sera toujours de mise. Petite montée à découvert face au Pariou où une petite pause s’impose, avant de nous diriger vers le parking des Goules. L’allure prévue est respectée, nous devrions honorer le timing imparti.
Passé le parking, dans les ornières du chemin, gelées et glissantes nous sommes vigilants. Les Sarcoui, grand et petit à notre gauche, nous marchons plein nord pour rejoindre l’intersection de la D775 au pied du Puy de Chaumont. Après le deux micros pauses faites jusque-là, nous nous octroyons un arrêt plus conséquent. Ce dernier permet à Fabien de s’alimenter convenablement afin de pouvoir aller au bout de ses 120 kilomètres.

Le groupe à la fin de la randonnée dynamique…

Segment F. Marche nordique allure soutenue du col de la Nugère à Volvic

Date : dimanche 10 avril 2022
Animateur : Michel J.

Météo : quelques passages nuageux. Chaud au soleil.
Terrain : sec
Nombre de participants (animateur compris) : 9 (3F; 6H)
Durée du parcours : 2h10
Distance : 13 km 650, 6,3 km/h de moyenne (montre Gps). Dénivelé positif : 100 m. Dénivelé négatif : 475 m (montre altimétrique).

Itinéraire : col de la Nugère, Puy des Littes, bois Latia, à droite du Puy Desmaret, à droite du Puy des Marais, contournement par l’ouest et le nord du Puy de Paugnat, sud du terrain de football de Moulet-Marcenat, ouest de le Chalard, Cheyres de Bruvaleix, parking des eaux de Volvic.

En cette fin de parcours, les organismes fatigués ne répondent plus. Certains sortis du lit au dernier moment n’ont pas eu le temps de se changer et sont venus en tenue de nuit !

Nous ne pourrons pas atteindre les habituels 7,2 km/h mais c’est déjà une réussite de finir. Pour l’un des participants les 120 kilomètres se ressentent, d’autres ont les jambes lourdes après avoir réalisé plus de 70 kilomètres. Véronique après quelques heures de repos a tenu a être présente avec le groupe pour finir malgré quelques douleurs.

A l’arrivée, une haie d’honneur est faite à Fabien qui a effectué la totalité du parcours par des participants aux segments précédents et une coupe lui est remise en souvenir du bel effort effectué.

La haie d’honneur pour Fabien !


Un pique nique offert par Atlas clôture ce week-end.

Fin de ce challenge sous le soleil.

Bravo à tous pour votre participation et votre bonne humeur….

Et à tous ceux qui ont participé à l’organisation pour faire de ce challenge de 25 heures une réussite.

Participation par segment :

A : Mady, Fabien, Laurent, Didier, Pascal, Véronique, Sandrine, Pierre, Régine, Martine, Daniel, Frédéric, Alain S., Michel J. Sophie F.

B : Christelle, Fabien, Laurent, Didier, Pascal, Véronique, Sandrine, Pierre, Régine, Martine, Daniel, Monique, Jean-Marc, Dominique F., Anny, Élisabeth, Dominique R., Lionel, Alain C., Régis, Marie-Hélène, Lucette, Dominique M., Florence, Claude, Eric, Isabelle, Anne..

C : Sébastien, Fabien, Laurent, Didier, Pascal, Véronique, Sandrine.

D : Thierry, Fabien, Laurent, Frédéric, Gwladys.

E : Yves, Fabien, Pierre, Monique, Geneviève, Christelle, Liliane, Luc, Marie, Aurélie.

F : Michel J., Fabien, Didier, Pascal, Véronique, Sandrine, Pierre, Alain S., Geneviève.

Kilométrage réalisé : 122,03

38 adhérents pour un total de 69 participations.



-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Séjour n°4 Découverte du voyage à vélo

Du samedi 26 au dimanche 27 mars 2022
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 5 dont 1 femme et 4 hommes.
Météo : fraîcheur le matin puis douceur sous un soleil radieux.

Mot de l’animateur
Deux jours à deux pas de chez soi et c’est le début du voyage …Après les entraînements en journée, ce premier itinéraire sur un profil de terrain correspondant au séjour n°14 à venir et notamment, l’étape à travers les collines du Perche, permet de se familiariser au déplacement en groupe. Vélo chargé et ravitaillement pour l’intégralité du parcours, les premiers tours de roues se font en milieu urbain en grande partie sur une piste cyclable.

L’humour est au rendez-vous !

Une météo en journée de fin de printemps nous a fait croire que l’hiver nous avait quitté mais la nuit fraîche avec une pointe de gelée au lever du jour nous a rappelé qu’en mars l’amplitude des températures pouvait être importante.

Joli coucher de soleil au bord de l’Allier

Les paysages de campagne avec les arbres et arbustes des haies, fleuris, les champs de céréales d’un vert tendre, le tout accompagné par les chants des oiseaux donnaient à ce week-end un avant-goût de vacances. Le bivouac en bordure de l’Allier aurait pu être un lieu idyllique mais une rev party se déroulant à quelques kilomètres de là nous a maintenus éveillés et nous avons pu ainsi profiter des basses sonores toute la nuit !

Le pot de fin de séjour a été pris en terrasse au restaurant du Pont à Joze. Bonne ambiance et bonne humeur étaient au programme.

Faune : de nombreux oiseaux au cours des deux jours suivant les milieux rencontrés, héron blanc, héron cendré, buse variable, milan royal, pinson des arbres, cormoran atlantique, canard colvert, foulque macroule. Mammifères : lièvre, écureuil…

Intérieur de la Cathédrale des Montagnes

Patrimoine : de passage à Loubeyrat (J1), la pause de midi nous a permis de visiter la Cathédrale des Montagnes. Elle est surnommée ainsi à cause de sa grandeur et de la richesse de sa décoration intérieure. Bâtie rapidement à partir de 1869 de style néo-gothique avec son clocher présentant une grande flèche ajourée, ornée d’une rosace trilobée, la richesse des vitraux très lumineux et en très grand nombre comme dans une cathédrale gothique surprend le visiteur pour une église de campagne.

(J2). Profitant d’un arrêt à Ravel, bourg animé en ce dimanche, nous nous sommes dégourdis les jambes en visitant l’église Notre Dame de Salmeranges du XIIème siècle, de style gothique construite en arkose issue de carrières proches. A voir notamment, le bénitier d’époque romane, le panneau en bois sculpté daté du XIVème siècle de la porte de l’escalier du clocher, le banc seigneurial en bois peint du XVIIIème siècle et le magnifique mécanisme d’horloge installé dans la nef en 1872. .

Avant d’achever notre parcours la pause de l’après-midi à Culhat se devait d’être à la Lanterne des morts datant du XIIème siècle. Ce type de monument est plutôt rare pour la région. La lanterne, de style roman, fait environ 4 mètres de hauteur et est construite en pierre de taille venant d’une carrière locale. Le monument consiste en un socle à sa base, surmonté d’un fut creux sur lequel repose une lanterne à six ouvertures. L’ensemble est coiffé d’une calotte ovoïde surmontée d’une croix. Une ouverture à hauteur d’homme percée dans le fut permettait de hisser une chandelle jusqu’à la hauteur de la lanterne, devenant selon l’explication officielle, un « phare vers le repos éternel pour les défunts ».

L’équipe au cours d’une pause à Culhat (manque le photographe Michel J.)

Données techniques de l’itinéraire fournies par le compteur vélo, la distance, durée de roulage (DR), vitesse moyenne (VM). Les dénivelés positifs (DP) et négatifs (DN)  et la durée du déplacement (DD) par une montre altimétrique de marque Suunto qui tient compte du temps passé pour les visites, les pauses des pique-niques, les temps de regroupement etc…  

Classement du séjour : moyen

Les grandes lignes de l’itinéraire : Il s’est effectué sur petites routes à faible circulation et 4 kilomètres environ sur chemins d’exploitation.

L’aventure est au bout du chemin…

J1, Montferrand,, Cébazat, Sayat Malauzat, Volvic, Enval, Chatel-Guyon, vallée des Prades, Loubeyrat, Teilhède, Gimeaux, Le Mas, Cellule, La Moutade, Le Cheix, Sardon, Les Martres sur Morge, St Ignat, Villeneuve-L’Abbé, Entraigues, Joze.

Distance 78,11 km, DR 5h11, VM 15 km/h, DP 860 m, DN 875 m, DD 7h30.

Montée de la vallée des Prades

J2, Joze, Beauregard-l’Evêque, Bouzel, Vassel, Moissat, Ravel, Lezoux, L’étang de l’Ile, La Croix Mauzat, Bulhon, Terrasse-Haute, Terrasse-Basse, Le Bassinet, Culhat, Joze, Les Martres-d’Artière, Cormède, Lussat, Navarre, Gerzat, Montferrand.

Distance 74,12 km, DR 4h41, VM 16 km/h, DP 505 m, DN 435 m, DD 6h45.

Etang de l’Ile à Lezoux

Accident :néant
Problème mécanique : aucun
Matériel mis à disposition : 1 tente de marque Hard Wear Montain modèle Laser et 1 tente de marque Jamet, modèle Rhodes.
Temps de préparation et de rédaction  : 15 heures
Merci aux photographes Pascal et Michel J.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Séjour n°1 Hivernale dans le Sancy transformé en Raid Hivernal pédestre entre Cézallier et lac Chambon.

Du samedi 12 au dimanche 13 février 2022
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 6 hommes.
Météo: temps couvert avec une température négative au départ se réchauffant en matinée (3 à 6°C), vent de Sud Est sensible tournant progressivement au Sud Ouest. Début de soirée avec quelques rayons de soleil au coucher, douceur nocturne, vent se levant en cours de nuit assez fort. Dimanche, ciel dégagé en matinée se couvrant progressivement par l’ouest Sud Ouest. Vent se renforçant en matinée devenant fort sous rafales du Sud. Partie Ouest du Sancy couvert, dégagé à l’Est.
Classement : difficile compte tenu des distances parcourues et des parties hors pistes.
Transport : dépose des participants avec deux véhicules, une Peugeot modèle 307 et une Peugeot 3008. Récupération des adhérents, dimanche vers 17h00 à la plage du lac du Chambon avec une Peugeot 3008 et une Renault Kangoo. Merci aux conducteurs Isabelle, Yves et Mady pour leurs disponibilités.
Kilométrage routier : 532
Temps de préparation du matériel et rédaction des divers documents : 10 heures
Cartographie utilisée : cartes Ign, série bleue au 1/25000 n°2534 Est, Top 25 n°2534 OT et 2432 ET.
Matériel mis à disposition : deux tentes Coleman modèle Cobra, cinq couvertures de survie Space Blanket orange, un sursac en goretex.

Quentin, Benoit, Sébastien, Régis, Claude, Michel j. au départ

Consignes sanitaires : compte tenu de la pandémie, il a été décidé que le couchage se ferait sous des tentes individuelles.
Faune rencontrée : quatre renards, un lièvre, un couple de grands corbeaux. La présence du vent a chassé les ongulés dans les bois.

Mot de l’animateur.
En accord avec les participants, il a fallu se résoudre à modifier par manque de neige cette hivernale qui devait se dérouler, raquettes aux pieds et en tirant des pulkas sur le massif du Sancy. Un itinéraire linéaire pédestre a été proposé dont le challenge consistait à partir du Cézallier et à se déplacer d’un point haut vers un autre point haut. Une grande partie du parcours s’est déroulée en hors piste (95 % le samedi et 60 % le dimanche).
Quelques chiffres : données fournies par une montre Sunto (dénivelés et durée du déplacement) et une application gps (distances parcourues).
Dénivelées positives : J1. Dénivelées positives 1045m négatives : 955m, kilométrage : 23
Heures de déplacement 8h23 (pauses comprises). J2. Dénivelées positives 850m négatives : 1105m, kilométrage : 23. Heures de déplacement 8h09 (pauses comprises).

Départ de l’itinéraire à la sortie Ouest d’Anzat-le-Luguet, à proximité du ruisseau de la Combe à une altitude de 1110m environ. L’échauffement se fait tranquillement en suivant un chemin pastoral qui conduit aux estives d’été. Passé le bois de la Barre, notre cheminement à travers les pâtures se fait maintenant à découvert et le vent sensible refroidit l’atmosphère. La progression est bonne et les quelques parties enneigées traversées se font sans difficulté sur une neige dure non verglacée. Nous laissons le Signal du Luguet (alt.1551m) à notre droite et poursuivons en lisière de forêt pour éviter les accumulations de neige en sous bois plus molle.

Pente sous le Mont Chamaroux

L’orientation est maintenant plein Ouest allant du point côté 1516 au 1491, au 1484, puis au 1481 avant d’atteindre le col de Chamaroux après une longue pente orientée Nord à moitié enneigée. La pose est prise au sommet du Mont Chamaroux (alt.1476m) facilement identifiable par sa croix en bois.

Mont Chamaroux (alt. 1476m)

Du sommet du Haut de Chamaroux (alt.1429m), l’orientation Nord est abandonnée pour le Nord-Est afin de gagner le Testou (alt.1327m) que nous descendons pour contourner par l’Est, le lac de St Alyre.

Joli cirque à l’Est de la Montagne de Chamaroux

La pente est raide pour gagner les deux points hauts de la Montagne de Riocros Haute aidés par les nombreuses traces laissées par les animaux de ferme. Le terrain tourbeux avant la Noue Haute, nous prépare bien à la traversée de la tourbière de Jacquot non gelée où passant de tremblant en tremblant on essaie d’éviter de mettre les pieds dans l’eau (souvenir !). Le bois de Garde atteint, il nous faut changer d’orientation et prendre Nord-Ouest pour atteindre le Teston de Joran (alt.1323m) en zigzaguant dans une forêt parfois encombrée par des arbres tombés, des coupes à blanc et des plantations récentes où une végétation de lumière s’est mise en place. Ce cheminement irrégulier nous permet de découvrir de nombreux garde-mangers d’écureuils où les cônes d’épicéas déchiquetés par la base laissent des filaments effilochés. Passé le Sud du lac de Cureyre, nous progressons dans une pessière encombrée par des têtes d’arbres cassées par le vent ou sous la charge d’une neige à un moment abondante. Il est tard et nous devons trouver un lieu de bivouac et de l’eau pour le repas du soir et le petit déjeuner. Une pointe de bois légèrement surélevée, plate à l’abri du vent fort de Sud-Ouest avec un sol moelleux, sera notre havre pour la nuit. Une zone humide couverte d’une neige immaculée produira l’eau.

La soirée a été agréable, un feu égayant le repas. Le vent a faibli rapidement donnant une première partie de nuit calme et reposante. Vers quatre heures du matin, le bruit du mouvement des arbres a réveillé une partie de l’équipe et quelques oiseaux à l’aube naissante ont laissé entendre des chants printaniers. Il est 09h00 lorsque nous nous mettons en mouvement. Le col de la Chaumoune est vite passé, les obstacles se révèlent vers le nord. La Montagne du Ronzier franchie, le Puy de la Vaisse est rapidement atteint (alt.1359m).

Montée vers la Montagne du Ronzier
Vue du puy de la Vaisse

La descente versant Nord dans une superbe hêtraie recouverte par un manteau neigeux épais représente pour certains une difficulté à maîtriser, mais sont encouragés par le reste du groupe déjà au pied de la pente au soleil. A la lisière du bois les Fontlonges, un groupe apparaît à quelques centaines de mètres, il est vite identifié. En ces lieux, il est rare de rencontrer beaucoup de monde. Nous sommes dimanche, c’est bien des adhérents d’Atlas en compagnie de leur animateur qui viennent à notre rencontre. Salutations et échanges, et nous reprenons chacun en sens inverse nos directions respectives. Nous atteignons le point haut du Ferrand (alt.1303m) où nous pouvons découvrir sur notre droite sous un ciel lumineux le lac de Montcineyre pris par la glace.

Le Montcineyre, vue prise du Puy Ferrand (alt.1300m)

La hêtraie Jansenet passée, nous évitons les zones humides pour atteindre les contreforts Ouest du Montchal que nous contournons par le Nord afin de gagner la D978. Retour à la civilisation !.Petite pause à la Couze du Pavin, pour prendre de l’eau et suivant une petite route, puis un chemin et de nouveau une petite route nous atteignons le village de Leylavaux et le GR30. Le chemin coincé entre deux clôtures de barbelés et parfumé par l’épandage de fumier se dirige maintenant vers la forêt de Courbanges. Le bord sud atteint, nous suivons un large chemin d’exploitation « la Grande Allée » plus ou moins empierré qui doit servir au transport de grumes de bois. Progressivement, nous perdons de l’altitude. Vers l’ouest, le ciel se charge de nuages noirs alors que nous restons sous un ciel bleu. Nous sommes maintenant en parallèle du ravin du ruisseau de Courbanges sur un chemin magnifique à la pente douce avec comme fond sonore le bruit de l’eau qui nous arrive atténué par la végétation et l’éloignement. Jassat atteint, reste à franchir la crêtes vers le nord par une petite sente puis un chemin. Un petit moment de hors piste et nous découvrons à travers de grands arbres le lac de Chambon, terme de notre week-end.

Lac Chambon

Merci pour les photographes et la bonne humeur pendant ce court séjour. Je n’oublie pas de remercier l’épouse de Claude pour son succulent pain d’épices.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Le Queyras aux couleurs d’automne

Du samedi 30 octobre au vendredi 05 novembre 2021

Secteur géographique : Rhône/ Alpes
Cartes utilisées : Édition Didier Richard N° 10 1/50000 plus topo du Queyras
et IGN Top 25 3637OT 3536 OT et 3537 ET
Animateur : Michel D.
Nombre de participants : (10 = 4F – 6H)
Classement Atlas : Moyen
kilométrage pour 3 voitures A/R : 1130 km x 3 = 3390 km
Météo : 1er jour couvert puis pluie/ neige toute la nuit, 2ème jour couvert quelques averses de neige et
brouillard puis soleil l’après midi.
3 ème jour idem , 4 ème jour passages nuageux puis soleil ,5 ème jour neige toute la journée visibilité
réduite, 6 ème jour le froid est là -5 ° au départ jusqu’à -8° à 2100 avec un beau soleil, 7 ème jour idem
température négative et grand beau pour notre dernière rando .
Les données kilométriques et altimétriques des journées sont le résultat de montres et GPS Garmin

Séjour prévu en étoile à partir de l’ auberge de Jeunesse de Guillestre en pension complète
pour découvrir de somptueuses vallées couvertes de Mélèzes qui assurent un festival de couleurs ,
la nature nous a donné un festival de chefs d’œuvres. Les mélèzes et pins cembro forment cette forêt
emblématique du haut Queyras. Elle atteint l’altitude record de 2500m, là ou la végétation n’a
guère plus de trois mois pour se développer. Le pin Cembro, étroitement associé au mélèze, est
appelé également arole. Il est l’un des emblèmes du Queyras. Les rameaux sont vert bleuté. Les
bourgeons sont cylindriques et pointus , ses aiguilles de section triangulaire, sont groupées par cinq.
Son bois léger est utilisé pour l’ébénisterie locale.
Chaque jour nous somme allés savourer une nouvelle vallée avec ses nombreux chalets d’alpages
à l’architecture typique, nous les avons parcourus par tous les temps pluie ,neige, soleil et froidure.
Séjour classé par les participant de « MAGNIFIQUE » pour les couleurs flamboyantes des
mélèzes. Je suis entièrement de leur avis, c’était tout simplement féerique ces éclairages au grès du
changement de couleurs des aiguilles des mélèzes, paysages que l’on ne voit nulle part ailleurs.

JOUR 1 samedi 30 octobre ;
Trajet voiture Clermont Fd/ Château Queyras départ 5h30 , arrivée à Château Queyras à 12h
il pleut repas de midi pris sous un abri de fontaine. Puis départ à 13h pour la rando de l’après midi à 1370m
Distance : 12km D : 580 Durée : 4h Déplacement : 4h30 mini 1370m maxi 1900m
GR 5 lac de Roue 1847m, ravin de Terre Neuve par un canal d’irrigation en fonction, passerelle de Pré
Soubeyran, passage à Soulier 1850m, Pr jusqu’au parking autos par Rouchou et Eyssartou, arrivée à
17h30.
Montée sous ciel couvert et neige vers 1800m.
Redescente à Guillestre et installation à l’auberge, accueil très sympa de Jérôme et son équipe.

JOUR 2 dimanche 31 octobre Abriès : Distance : 18km D 850m Durée:5h Déplacement : 7h30 mini : 1560m maxi: 2350m
Départ couvert puis éclaircies et soleil jusqu’à 16h
Journée flamboyante sous le soleil et les mélèzes, rando où les photographes ont pris leur pied.
Deux véhicules pour Abriès départ rando 9h30.
Draille de la combe javel, GR 58, le bois noir->2126m bergerie des pierres écrite, bergerie sous
Roche, repas de midi, passage PC 2318 , nous laissons le GR qui monte au col d’Urine 2525m,
redescente par un PR ancien GR le long du torrent d’Urine, hameau de Valpréveyre 1850m hameau
dévasté par plusieurs avalanche mais encore reconstruit, Valpréveyre le nom de ce hameau perché à
1839m vient du provençal veyre qui signifie inculte En 1691 ses 40 maisons furent détruites par un
incendie. Sa Chapelle St Roch fut reconstruite en 1712.
Pierres Écrites, un livre de pierre… Partout, les bergers ont gravé sur la roche des textes, témoignages de leur éducation.
Une belle pierre plate arbore un nom et un prénom, œuvre d’un berger laissant là sa trace. Le village d’Abriès est connu
pour ses multiples pierres écrites que l’on retrouve de-ci de-là sur le mur d’une maison ou d’une digue. Elle témoigne de
l’instruction des Queyrassins à une époque ou bien souvent, dans les montagnes, les familles n’avaient ni le temps, ni
l’argent pour s’en préoccuper. Au 16éme siècle déjà, les communautés recrutaient pour l’hiver un maître d’école qu’elles
entretenaient. Au 18éme siècle, la plupart des Queyrassins savaient lire et écrire. Voilà le pourquoi de toutes ces inscriptions.
Camping aire naturelle et PR direction le hameau de Le Roux 1810m, passage à la chapelle St Barthélémy et sente jusqu’à
l’alpage de La Gasgue et descente sur la route D441 par sente, passage de passerelle au dessus du torrent de Boucher,
arrivée à Abriès à 17h visite du village et recherche des pierres écrites, retour à Guillestre .

JOUR 3 lundi 1er novembre Aiguille Distance : 15 km D 1080m Durée : 5h35 Déplacement : 7h Mini : 1450m Maxi : 2350
Ce matin, météo pas top je décide de reporter la rando du jour (Molines). Donc nous partons pour
Aiguille. .
Départ sous la pluie du parking du Guil, puis neige vers 1700m jusqu’à 13h et ensuite soleil jusqu’au retour.
A 9h 30, passage à une chapelle, remontée du torrent de Peynin par un subtil PR jusqu’au Pc 2305 où,
surprise une cabane grand luxe, ouverte à tous avec couchage, nous attendait. Cabane des chasseurs
d’Aiguille. Nous avons pu pendant le repas de midi nous sécher un peu. C’est certainement une tradition
dans ce Queyras les chasseurs retapent des anciens chalets d’alpage vraiment très confortables et les partagent avec les
randonneurs car sur notre séjour nous en avons vu trois autres de ce style. Après le repas, redescente car il y a
environ 20 cm de neige fraîche et certains n’étaient pas trop à l’aise. Bois des lauzières 2148m, bergerie
Prachin, anciens téléskis, sources du colombier, hameau de Peynin et retour aux 2 voitures à 16h35.

JOUR 4 mardi 2 novembre Molines, le Mont Bucher 2254m : Distance : 19 km D : 1050m Durée : 5h Déplacement : 8h20 Mini 1710m Maxi 2370m
Ce matin, météo correcte donc direction Molines. Quelques passages nuageux le début de la matinée puis soleil,
température proche du 0°.
Départ du parking, 2 autos à 9h , PR le long du torrent aiguë Agnelle , PR passage barre rocheuse de la Seiche, le Clot Henri
2ème cabane de chasseurs grand luxe, col des Prés de Fromage puis montée au sommet du Bucher 2254m, vue à 360° sur les
sommets alentours, la Barre des Ecrins et le Pelvoux, repassage au col des prés de fromage, GR 5, fontaine rouge, plateau des
chalets de Fontantie 2247m, bergerie de la Sommette, retour sur le GR 5, Llousselar, descente torrent du vallon, sous la pointe
de Selle et pointe Rasis 2844m , PR sous la crête de combe Arnaude, découverte d’une pierre écrite, sente PC 2348, bois des Vallonnets,
hors sente chapelle St Simon, le Clot Henri, hors sente croisement de quatre sentes dans la forêt de Mélézin, piste forestière au
dessus de la barre rocheuse de la Seiche, bois de Ribo Martno puis parking de Molines, arrivée 17h25.

JOUR 5 mercredi 3 novembre Ceillac , Vallée du Cristillan : Distance : 19 km D : 720m Durée : 5h20 Déplacement : 7h Mini 1650m Maxi 2165m
Météo : neige et frais toute la journée, peu de visibilité, températures négatives toute la journée. Mais visite de beaux hameaux
pittoresques du Queyras.
Dépose des 2 véhicules place de la Mairie. Départ de la rando à 9h15, PR la Vière, forêt domaniale de Mont Dauphin, pont de Villard,
piste le long du torrent Cristillan, PC 1909 direction PR hameau le Serre , le Rioufenc, bergerie des Bois Noirs, l’étable des Génisses,
pause car 25/30 cm de neige fraîche, redescente sur les Claux, hameau des Bois Noirs qui a subi lui aussi des avalanches,
bergerie du Lacas, Les Chalmettes, Rabinoux, Le Tioure, chapelle Ste Barbe puis GR 5 jusqu’à Ceillac, passage à l’office du tourisme
pour certains, arrivée à 16h30.

JOUR 6 jeudi 4 novembre St Véran : Distance : 16 km D : 600m Durée : 4h45 Déplacement : 6h30 Mini 1850 Maxi 2390
Météo : grand beau, dans la neige 5/25 cm, froid entre -3° et -8°.
Aujourd’hui 2 véhicules au parking Pierre Belle sous St Véran, départ à 9h05, GR58 Le Raux, pont du Moulin. Là je décide (comme les
autres jours) de modifier ma rando car dans la petite descente jusqu’au pont 2 chutes dues à la neige, donc j’annule l’aller retour
à la crête de Curler pour son point de vue avec des pentes soutenues, nous continuons par la remontée du torrent Aiguë Blanche,
Pont Vieux, Pré Rolland et forte montée dans la neige à la chapelle de Clausis 2399m, pause avec repas au soleil. J’abandonne aussi
le secteur prévu du passage au refuge de la Blanche à 2499m car les jours sont courts et le groupe avec ses arrêts photos
(compréhensible car tellement beau) et la neige n’avance pas très vite donc direction l’ ancienne carrière de marbre vert et ancienne
douane puis l’ancienne mine de cuivre et nous prenons le chemin de retour en suivant l’ancien grand canal d’irrigation de St Véran,
le bois de Colombe, la cabane Beau Regard et St Véran. Arrivée à15h et 30mn de visite du village.

JOUR 7 vendredi 5 novembre ½ journée au dessus de Villar St Pancrace rando dans Cembraie des Ayes
Distance : 14 km D : 600m Durée:3h20 Déplacement : 4h20 Mini 1370m Maxi 1930m
Après avoir libéré notre hébergement à 7h45 et chargé les 3 véhicules nous prenons la route de retour vers Clermont Fd mais une
matinée de randonnée nous attend avec un soleil radieux et des températures négatives. Arrivés au pied de la minuscule route qui
mène au parking prévu, je décide de laisser les véhicules au parking du bas car la route est enneigée. Nous prenons donc le chemin
pédestre pour 6 km de montée 1h30, (non prévue) vers le hameau de Ayes en hivernage à 1800m, rues enneigées et route verglacée
(les adhérents me disent qu’on a bien fait de laisser les véhicules en bas). La montée dans les mélèzes et pins cembros était de
toute beauté, sentes et PR jusqu’au lac gelé de Orcyrette 1930m, sublime sous le soleil et le cirque derrière lui. Nous ne monterons
pas plus haut car il faut rentrer à la capitale Auvergnate, retour par sensiblement le même chemin, repas de midi à Plan Peyron ou
nous avions repéré des tables au soleil lors de notre montée, très belle et dernière salle à manger.
A cause de l’ enneigement nous ne sommes pas montés dans la Cembraie la plus haute des Alpes (le pin Cembro aux aiguilles
qui sont groupés par 5).
Une autre fois peut être de passage à Briançon .
Arrivée aux voitures vers 13h Briançon gaz oïl et départ à 14h pour le col de Lautaret où la saison hivernale a commencé,
randonneurs en raquettes, skis de rando et surf, enfants avec luges .
Nous sommes arrivés après une pause à l’Ile d’Abeau à Clermont Fd à 19h.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-


Le Pilat en boucle entre crêtes et versant rhodanien

Date : 09/102021 au 10/10/2021
Massif du Pilat    Carte IGN 2934 ET
Animateur :    Christelle
Nombre de participants :   15 animatrice comprise  9 F 6 H
Météo : J1 Brouillard le matin ; ciel couvert jusqu’en début de soirée avec une belle éclaircie pour la tombée de la nuit
J2 ciel dégagé puis purée de pois en altitude qui s’est diluée dans la matinée laissant place à un ciel laiteux et température douce

Terrain :   Plutôt sec, quelques passages de petits graviers un peu instables dans la descente des 3 dents

Distance : J1   23 km    J2 20 km
Dénivelé : J1 1007 m J2 690m
Durée : J1 8H J2 8H25 Pauses incluses

Classement Atlas : MOYEN
Kilométrage auto : 430 km pour 3 véhicules
Préparation et rédaction : 20H

ITINERAIRE : J1 :Dépose des voitures à St Appolinard, St Jacques d’Atticieux, Eteize, lac du Ternay, Blanchard, Col du Banchet, les Baumes, descente sur St Julien Molin Molette par le GR65, Colombier, D34, Mizérieux, Mamet, Vernolon

J2 :Crêt de Peyranne, Crêt de la Perdrix par Beau Girard, Col d’Etançon, PC 1391, Crêt de Botte, Crêt de l’Oeillon, Col de l’Oeillon, les 3 Dents, PC 1045, PC 955, le Fayon, Croix de St Sabin, chapelle St Sabin, PC 1075, Buet, le Verdier, gîte de Ste Blandine, le Vernat, St Appolinard.

Départ nocturne de Clermont à 7h où, sur la route, le brouillard déjà présent nous annonce la note pour la journée ! Arrivée à St Appolinard où nous déposons les voitures non loin de l’église que l’on remarque pour son joli clocher polychrome. La troupe se met en route dans une belle campagne vallonnée mais nous ne pouvons pas trop en apprécier les horizons ondulés car la brume reste très basse. Passage à Eteize où, du coup nous ne verrons qu’une partie des curiosités géologiques locales que l’on appelle les haldes. Ce sont d’immenses « pistes » caillouteuses constituées de déchets de triage et lavage résultant de l’exploitation de filons riches en plomb (1717/1831). La végétation n’a jamais recolonisé ces longues bandes que l’on repère de loin par temps clair.

Puis descente vers le lac du Ternay , lac de barrage construit en 1858 pour alimenter Annonay et les usines CANSON. D’une superficie de 30 hectares, le site bordé de vénérables et magnifiques cèdres du Liban et séquoïas a beaucoup de charme et est d’ailleurs très fréquenté par les locaux. Nous y faisons une sympathique pause pique-nique même si le soleil n’est toujours pas de la partie !
Retour au sport avec une longue montée vers le col du Banchet où nous consommons une partie de nos 1000 mètres de dénivelée prévus aujourd’hui et apprécions un panorama qui s’ouvre un peu plus. Descente vers St Julien Molin- Molette dont les habitants ne sont pas les Cléas ( Molette… hihihi !!) mais les Piraillons !! On y découvre le surprenant jardin du calvaire implanté sur 3000 mètres carré en 1886 par le curé de l’époque. On y trouve 3 grottes (reproduction de Lourdes et de la Salette) ainsi que la représentation des 14 stations du chemin de croix et les 15 mystères du rosaire : surprenant !

Le village était aussi la base d’une manufacture de croix et de Christ qui a exporté dans le monde entier ! reste un petit musée où l’on peut faire créer son objet religieux personnalisé !
Et St Julien était surtout réputé pour ses filatures et fabriques de crêpes et foulards.
Aujourd’hui, la commune est assez fréquentée par des artistes .
Nous traversons une partie du village par une jolie sente le long du Ternay (qui a donné son nom au lac) et entamons une longue remontée dans la forêt pour atteindre Colombier d’où l’on aperçoit enfin la vallée du Rhône. On y voit quelques belles bâtisses construites avec les pierres issues du massif que nous découvrirons un peu plus dimanche.

Encore 200 mètres à gravir avant l’auberge du Vernolon où nous sommes chaleureusement accueillis par Sophie et Stéphane. Le ciel bleu est enfin de retour mais la fraicheur arrive vite,une bonne douche chaude sera la bienvenue ainsi qu’un bon repas dégusté dans une ambiance très chaleureuse. Le lieu est très joli et nos hôtes ont un sens de l’accueil que l’on trouve rarement, adresse à mémoriser !!

Dimanche matin départ 9h, je n’ai pas voulu partir à l’aube car je crains de trouver encore du brouillard en altitude. Cela se confirme, nous atteignons le premier crêt du jour ; le crêt de la Perdrix (1430m. point culminant du massif du Pilat) enveloppé d’une brume épaisse nous privant de tout panorama ! Dans la bonne humeur le groupe étudie quand même la table d’orientation sans pouvoir observer les sites indiqués ! Passés le col d’Etançon, l’horizon se dégage un peu, nous faisons une halte auprès d’une longue coulée de blocs que l’on appelle ici chirat et qui est quasiment unique en son genre. Ils auraient été constitués au moment où les glaciers alpins avaient atteint la vallée du Rhône. Apportant avec eux un front froid ils ont provoqué la création de névés presque permanents où les variations de températures et le phénomène de gélifraction ont engendré la constitution de ces coulées de blocs rocheux.

Nous passons sous le Crêt de Botte coiffé d’une tour militaire pour rejoindre le dernier de la famille ; le crêt de l’Oeillon.Vue assez large sur la vallée du Rhône mais dommage pas de panorama sur les Alpes, on devine juste le sommet du Mont Blanc au dessus des nuages. Nous quittons le crêt en traversant un de ces fameux chirats, stable mais cahotique quand même, bon exercice d’équilibre que tout le monde passe sans problème.

Douceur et soleil sont avec nous pour la traversée des fameuses Trois Dents qui en fait sont 4 petits pics qui offrent un cheminement ludique où l’on enchaîne petites montées et descentes qui peuvent parfois être un peu plus acrobatiques. Nous contournerons d’ailleurs la 3ème pour éviter quelques « marches » un peu hautes !

Nous y ferons notre halte pique-nique sous le soleil. On se poserait bien un peu plus longtemps pour se faire dorer mais nous avons encore du chemin à faire !

Genoux et mollets sont un peu sollicités pour traverser le vallon du Fayon et remonter vers la chapelle St Sabin où nous faisons une halte pour profiter d’une belle vue étendue sur la vallée du Rhône .Le lieu est bien fréquenté par les pélerins qui s’y retrouvent, entre autres, le jour de la Pentecôte. Auparavant à cette occasion,les bergers montaient avec leurs troupeaux pour les faire bénir.

Nous reprenons la descente vers St Appolinard , joli cheminement avec une vue dégagée cette fois ce qui nous permet d’apprécier la distance parcourue depuis la veille et notamment voir nos fameuses haldes vues à Eteize , longues trainées beiges que l’on repère de loin .

Arrivée aux voitures à 17h30, bien contents de ces 2 jours passés dans le Pilat , un massif qui n’est pas si loin de chez nous , mais que beaucoup ne connaissaient pas et qui mérite le détour !

Merci à tous pour votre présence et l’ambiance joviale !

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Les Gorges du Cians et de Daluis

Date : Du 12 au18 septembre 2021
Animateur : Yves
Nombre de participants : 16 animateur compris (8F, 8H)
Météo : Ensoleillé les premiers jours Nuageux ensuite avec quelques gouttes une matinée.
Terrain : Sec en général, un peu humide le jour 4.
Distance : Totale 77 km
Dénivelé : Total +5150 m / -5150 m 
Classement Atlas : Moyen
Kilométrage auto : (1348 x 4 soit 5392 km)
Préparation et rédaction 26 H.

Séjour en étoile dans les Alpes du Sud où on a alterné gorges méconnues et sommets.

Jour 1 :

Trajet Clermont-Fd – Beuil dans le 06. Pique-nique nature au bord du Buëch avant Sisteron. Cap à l’est par Dignes les Bains, St André des Alpes, Entrevaux où une pause nous permettra d’apprécier le vieux bourg et son château perché qui domine le Var. L’arrivée est proche, le timing est respecté. Après Puget-Théniers nous remontons les Gorges du Cians, un avant-gout de ce qui nous attend, pour atteindre Beuil Les Launes où se situe notre gîte. La patronne nous remet les clefs, ce sera notre hébergement privé pour 5 jours, nous serons comme à la maison.

Jour 2 :

Corniche du Cians : 18km, +1090 m, déplacement 8h38, marche réelle 5h53.

Découverte des Gorges du Cians creusées par la rivière du même nom, dans les pélites rouges (roches sédimentaires qui représentent d’ancienne boues provenant d’un milieu marin et qui doit sa couleur lie de vin à l’oxyde de fer qu’elle contient). Prenant sa source au mont Mounier, le Cians petit torrent Alpin tantôt à sec tantôt impétueux se jette dans le Var, après un parcours acrobatique à travers des clues (vallées profondes et étroites creusées par une rivière).

Départ du Pré de Chaudi, nous traversons le Cians à gué, sec ce matin, pour rejoindre d’abord une piste puis un sentier qui s’élève, en forêt, en une multitude de lacets jusqu’aux granges de Giarons. A l’oratoire nous sortons de la forêt, le sentier se perd un peu dans l’alpage entre les Têtes de Giarons et de Pérail. L’an dernier lors de la reconnaissance 4 cerfs nous avaient surpris à cet endroit, aujourd’hui seule la voix roque d’un Patou au loin résonne. Le point culminant du jour est devant nous, les moutons sont là et leurs gardiens aussi. Afin de ne pas les déranger nous décidons de les contourner et de monter droit dans la pente. Ce versant est jonché d’édelweiss les photographes se régalent. C’est fait : tout le groupe est en haut. Première observation des environs, le temps est clair, le soleil est bien présent, la température excellente.

Du sommet du Cluot, vue sur les Gorges du Cians

Nous sommes entourés de moutons et le berger au loin nous surveille à la jumelle. Dans la descente, le sentier emprunté l’an dernier ne m’avait pas bien plu, 2 ravins à passer avec des éboulements et un passage en écharpe sous des roches ruiniformes. Je décide de ne pas passer là et propose une traversée hors-piste au milieu des pâtures pour rejoindre un chemin plus à l’Est. Je questionne le berger pour me rassurer sur mon choix, il me conseille de gagner la Tête de l’Abric puis le Vallon de Fausse Magne. Effectivement sa proposition est bonne on rejoint bien le chemin que j’avais repéré sur la carte, mais il a oublié de me dire que nous arrivions dans un pierrier après une pente assez raide. Pour les moutons pas de problème, pour nous l’attention et la prudence sont nécessaires. L’obstacle sera franchi par tous avec plus ou moins de rapidité mais toujours avec prudence. Il est l’heure du pique-nique que nous prendrons un peu plus loin sur ce beau chemin en balcon à l’ombre car le soleil commence à chauffer avec la vue sur Pierlas, village perché sur un promontoire rocheux.

Descente du pierrier

Peu avant les granges de Le Serre, direction Ouest en courbe de niveau à travers des strates de schiste rouges. Deux passages délicats, mais très brefs pour franchir deux petits ravins où coule un filet d’eau, on imagine de jolies cascades au printemps.

On atteint le vaste replat herbeux du Challas où nous repartons plein Nord. Nous sommes sur la corniche, sur notre gauche les falaises des gorges sont impressionnantes, quelques percées nous laissent entrevoir la route en contrebas. Nous arrivons aux Traverses, hameau de granges ruinées, de là un ancien chemin muletier nous conduira à la passerelle de l’Ablé.

Ici deux solutions, il reste 1 km, prendre la route ou emprunter une sente de pêcheur dissimulée dans une végétation abondante. Deux participants un peu fatigués prendront la route, les autres apprécieront la version plus nature le long d’un bief du Cians, semblable aux Lévadas, tantôt bétonné, tantôt laissé libre avec de beaux méandres. Tout le monde se retrouve aux voitures pour refaire une partie du trajet d’hier, les gorges supérieures, et pour approcher les fameuses Clues. D’abord la petite, nous parcourons l’ancienne route, pour admirer ces formes taillées dans la roche rouge-sang qui ressemblent parfois à des visages, et le torrent en contrebas. Deuxième arrêt au niveau de la Grande Clue, endroit le plus impressionnant des gorges où le canyon ne dépasse pas 2 à 3 m de large, et où la lumière a du mal à pénétrer. Au-delà, finie la pierre rouge, le décor change brusquement, place à la pierre blanche.

Les Gorges du Cians

Jour 3 :  

Mont Mounier : 21 km, +1260, déplacement 8h49, marche réelle 6h33.

Mont Mounier, (mont noir) plus haut sommet calcaire des Alpes Maritimes, belvédère des Alpes du Sud, caractérisé par les marnes noires de son sommet.

Petit et Grand Mounier

Petite route étroite, de Valberg au col de L’Espaul où se trouve un parking bien aménagé. Nous suivons une piste sur 1 km en direction de la Colle. Sur la gauche une petite sente nous fait traverser un plateau herbeux avant de passer la barre des Passes du Cloutet. A notre droite un groupe d’une quinzaine de chamois remonte le col, et deux vautours prennent la pause. Après un passage nuageux le soleil est avec nous. Passé cette barre, un sentier assez raide nous mène au dôme du Démant où l’on trouve le GR 5. Nous le suivons jusqu’en dessous de la stèle Valette, stèle érigée en mémoire du Lieutenant des chasseurs Alpins Valette décédé en 1936, suite à une chute un jour de brouillard. Passage au col de Crousette avant de rejoindre le Petit Mounier.

Crête du Grand Mounier

Le vent se fait sentir, nous profitons de ruines pour nous mettre un peu à l’abri. En 1895 fut construit ici un observatoire détruit en 1910 par un incendie. Il a été reconstruit et utilisé comme refuge CAF de 1927 à 1940. Je propose de poser les sacs et bâtons pour finir l’ascension, il nous reste 100 m positif sur une crête assez aérienne pour gagner le Grand Mounier 2817 m. Deux participantes gardent les sacs et nous voilà partis pour le final, il est 12h il faut 1h aller et retour nous mangerons à 13h. A la première dalle un peu vertigineuse 3 personnes décident de ne pas continuer et nous regarderont monter. Nous ne sommes plus que 11 à atteindre le sommet sans difficulté. De part et d’autre de la crête les chamois sont présents et ne sont pas effrayés par notre présence. La vue à 360° est géniale, les sommets du Mercantour sur la frontière Italienne, le Viso, Les Ecrins, le Pelat que l’on fera vendredi et bien d’autres. Nous retournons par le même passage jusqu’aux sacs et retrouvons nos collèges pour un pique-nique bien mérité.

Au sommet du Grand Mounier

Pour la descente nous suivons le GR 5 Jusqu’au col des Moulinés où nous piquons plein Sud pour contourner le Mont des Moulinés en direction de la bergerie de Bacoun. Une grande piste avec le dernier dénivelé positif de la journée nous ramène à la Colle où nous retrouvons la partie déjà empruntée ce matin.

Journée riche en faune, chamois, vautours, sans oublier les marmottes, tous très nombreux dans ce secteur.

Jour 4 :

Mont Saint Honorat : 16 km, +1330, déplacement 7h54, marche réelle 5h46.

J’avais prévu une petite journée entre deux journées un peu plus intenses mais la météo en a décidé autrement. Elle nous annonce quelques averses éparses ce matin mais de gros orages pour demain. Risqué de faire un sommet minéral avec passage de crêtes s’il y a risque d’orage ! Je décide donc d’inverser les journées. Nous ferons le St Honorat aujourd’hui.

La route qui nous mène au départ est très étroite sur les sept derniers kilomètres. Un de nos véhicule s’est trouvé nez à nez dans un virage avec un habitant du village, frayeur !

Nous voici à Villeplane départ du jour. La pluie arrive, on s’équipe, le chemin commence par traverser le hameau sur des marches un peu glissantes, on commence à monter et on montera longtemps. Après la citerne nous quittons la piste pour prendre le sentier qui conduit au col de Devens. Arrivé au col la pluie cesse, on transpire : déjà 300 m avalés, on se découvre. Le tonnerre gronde, les sommets autour sont dans les nuages, mais le vent d’ouest nous rassure, on est confiant. La grimpette s’accentue dans la forêt de mélèzes, cailloux, racines, terre humide et glissante jonchent le sentier. Deux pauses seront nécessaires. Stupeur ! deux coups de feu retentissent à quelques minutes d’intervalle on n’en connaitra jamais l’origine. Nous atteignons les parties herbeuses, après avoir franchi une courte vire on débouche sur un replat à proximité des cabanes de Daluis. Les nuages se sont élevés on aperçoit les trois promontoires du sommet.

Crête de Corpatas
Mont Saint Honorat vu de la crête

On commence à monter le long de la crête vallonnée de Corpatas, une première colline puis on redescend. L’air devient frais le vent se lève, nous repérons une cavité où nous pourrons déjeuner protégés du vent derrière une deuxième colline. Afin de diminuer le dénivelé nous la contournons par la droite au 2/3 de sa hauteur, ça y est nous y sommes. Nous sommes au pied de ce chaos de gré posé sur une base de calcaire.

Il est 13 h c’est l’heure de prendre des forces. Pendant le repas le temps se gâte, le brouillard tombe sur le sommet et finit par arriver vers nous. Le groupe est moins motivé pour finir. Seuls trois volontaires m’accompagnent, mais on s’arrête sur le deuxième piton à 5 m du sommet tant le brouillard devient épais. Retour au point de pique-nique pour récupérer les sacs et nous retrouvons le reste de la troupe qui est descendu pour sortir du brouillard et qui nous attend au soleil.

Sommet atteint !

Le retour se fait par le même chemin jusqu’au col de Devens où nous partons à gauche en direction du captage du Riou de la Palud pour terminer sur une partie plus douce et plus confortable en cette fin de parcours. Le brouillard s’est levé, le sommet est dégagé, nous voyons bien que nous nous sommes arrêtés au deuxième promontoire, car pour aller sur le troisième il fallait redescendre avant de grimper les derniers mètres.

A part quelques gouttes ce matin, un passage nuageux, et un peu de brouillard, la journée aura été correcte dans l’ensemble, je ne regrette pas mon changement, on verra demain.

Jour 5 :

Gorges de Daluis : 4 km, +180 m, déplacement 2h15, marche réelle 1h16.

Creusées par le Var dans les pélites rouges, les gorges de Daluis sont plus impressionnantes et plus évasées que les gorges du Cians, formant des canyons de plus de 300 m d’à-pic. Cette entaille spectaculaire à pris le nom de « Colorado Niçois »

La petite journée sera celle d’aujourd’hui, les orages sont toujours menaçants. Je décide de supprimer la partie forêt de la randonnée qui nous conduisait au Point Sublime, pour s’en approcher au plus près en voiture. Nous descendons donc toutes les gorges en voiture jusqu’au pont de Berthéou où, par un sentier de découverte, agrémenté de huit panneaux explicatifs, nous accèderons au fameux Point Sublime.

En direction du Point Sublime

Le sentier nous permet de découvrir toutes les formes de ces pélites schisteuses dont l’oxydation du fer leur donna cette couleur lie-de-vin, pélites litées, craquelées, plissées, stratifiées, sculptées. Ici le criquet prend la couleur de la roche. Le chardon bleu et l’arbre à perruques sont bien développés, on trouve également du thym et de la sarriette de montagnes. Ces falaises sont propices aux rapaces. Friand de serpents et de lézards, le circaète Jean-le-Blanc s’installe sur ce site de mars à septembre, on y trouve aussi le faucon pèlerin, l’aigle royal, le grand-duc…

Nous voici au Point Sublime encerclé par le soleil, ce belvédère nous offre un fabuleux point de vue sur les gorges à l’endroit où elles sont les plus étroites et les plus spectaculaires. Les gorges étaient exploitées pour leur gisement de cuivre. En face du belvédère, on peut apercevoir les entrées des anciennes mines de cuivre de Roua. Les galeries abandonnées servent de refuge à une espèce de chauve-souris remarquable : Le petit Rhinolophe.

Nous retournons aux voitures et remontons les gorges. Léger arrêt à la tête de femme pour l’immortaliser et au vallon d’Amen pour photographier la cascade, puis arrêt plus conséquent au pont de la mariée. Ce pont haut de 80 m, un des premiers en béton en France, a été construit pour faire passer un tramway avant la création de la route entre Guillaumes et le Pont de Gueydan. Peu fréquenté, son exploitation n’a duré que de 1923 à 1929. Cet ouvrage tire son nom d’un fait-divers. Le 30 juillet 1927 Marie-Louise Pion jeune mariée de 22 ans se serait penchée et serait tombée.

Tête de femme
Pont de la Mariée

Le retour en voiture se fera par le village de Péone, ancienne forteresse médiévale du 11°S, construite au pied d’aiguilles dolomitiques, dénommées les demoiselles. La particularité de ce village fut le tissage de couvertures unique en Europe avec la laine de brebis, mourérous (museau roux) ou « La rouge de péone ». Visite de ce village pittoresque, et retour au gîte. Malgré les mauvaises prévisions météo la journée aura été nuageuse au départ et moyennement ensoleillée par la suite, correct en somme. On nous annonce un très beau temps pour demain, espérons !

Jour 6 :

Mont Pelat : 18 km, +1290, déplacement 8h42, marche réelle 6h19.

Mont Pelat, le 3051 du Mercantour, est un sommet calcaire dénudé.

Ce matin nous quittons le gîte, lever matinal, déjeuner, ménage et nous partons. Une heure de route, tortueuse mais peu fréquentée ce matin, pour arriver au col de la Cayolle distant de 50 km. Un peu de brume sur les sommets, mais les météos confirment la tendance d’hier : beau temps toute la journée. Arrivés au col : 9° mais le soleil arrive, on chausse rapidement et on attaque d’emblée le sentier qui nous dirige vers le col de la Petite Cayolle 300m plus haut. Les marmottes foisonnent, à droite à gauche elles sont ici chez elles. Sur la pente à droite plusieurs chamois.

On commence à se réchauffer, à mi-hauteur on enlève une couche. 2639 m on est au col, le lac éponyme est sur notre gauche, petite pause, explication : la particularité de ce parcours est que nous devons redescendre 255 m avant de reprendre le dénivelé positif. Certains se voient déjà ce soir avec ce tronçon à regrimper. La descente se fera gentiment. Arrivés au point bas, on rentre dans un univers différent très minéral que l’on gardera jusqu’au sommet.

Mont Pelat

La pente est régulière, le sentier monte en lacets, j’ai opté pour un pas de montagnard afin que le groupe reste ensemble, ce qui est le cas. A mi-hauteur on aura une première vue sur le lac d’Allos plus grand lac naturel d’altitude d’Europe (2230 m). Plus on monte, plus on découvre ce magnifique lac d’origine glaciaire dans son écrin naturel, à l’eau turquoise et aux reflets changeants.

Nous ignorons le lac du Trou de l’Aigle pour continuer notre ascension, nous sommes presque arrivés. Deux personnes qui nous avaient doublés redescendent, nous aurons le sommet pour nous car là-haut, l’espace est limité. Dernière pause avant l’assaut final, il nous reste 40 m à gravir.

Vue du Lac d’Allos au sommet du Mont Pelat

La sente assez abrupte se fraye un passage entre les blocs et nous guide vers le sommet. 12 Atlassiens seront sur la photo, 4 se sont abstenus dommage ! le 360 est époustouflant nous retrouvons nos deux sommets effectués les jours précédents, ainsi que le mont Ventoux, la Ste Victoire, le Viso, les Ecrins et bien d’autres.  Pour un adhérent c’était son premier 3000 m, je suis content pour lui. Le soleil nous abandonne, nous redescendons un peu plus bas pour le repas.

Les Atlassiens au sommet

Le retour se fera sans problème. Un important groupe de bouquetins occupera notre regard, la remontée qui inquiétait certains ce matin est passée tranquillement. Au col de la Petite Cayolle il est 15h30 le soleil est de nouveau parmi nous, on décide une petite variante. Un participant un peu fatigué retournera, accompagné d’un autre, directement aux voitures. Nous prenons la direction du lac des Garrets qui se trouve à quelques encablures de là. Le sentier est en courbe de niveau, c’est ce qu’il faut pour une fin de journée et c’est ce qui a incité à donner un avis favorable à ce petit plus.

Bien nous en a pris car le lac est magnifique avec une petite pièce d’eau attenante en forme de cœur. Toujours des marmottes de partout. Partis pour le tour du lac, notre regard se fige soudain sur une tâche marron, un bouquetin ? On s’approche doucement il ne bouge pas, je m’approche de la crête et me trouve nez à nez avec un autre, le plus surpris fut moi. On n’a pas l’impression de les déranger. Après une séance de photos, nous retournons sur nos pas. La descente entre les deux cols se fait sur le même sentier qu’à l’aller et le groupe se reforme aux voitures.

Bouquetin

Encore une journée réussie, le séjour est presque fini, malgré les prévisions pessimistes, mon programme n’aura pas été trop perturbé. Ce soir on change d’hébergement le refuge est à 8 km du col.

Jour 7 :

Retour sur Clermont-Fd par Barcelonnette, Gap, La Mure, Grenoble, Pique-nique à la sortie de Grenoble et autoroute jusqu’à Clermont-Fd.

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-

Tour des Ecrins par le GR 54

Dates : du 28 août au 6 septembre 2021
Animateur : Thierry
Nombre de participants : 10 (1 F, 9 H) animateur compris
Classement Atlas : Difficile
Kilométrage auto :  Clermont – Les Aymes pour 3 voitures = 740 km A/R
Météo: parfaite – pluie une heure le J 7- sinon un ciel variable à souvent ensoleillé avec une grande douceur

Terrains et paysages : la haute montagne et de profondes vallées-Prédominance du schiste sur les cols – Gneiss sur les sommets et dans les vallons. De beaux glaciers blancs et noirs toujours vus d’assez loin
Animaux: à part les marmottes, quelques chamois le J8, quelques rapaces. Je m’attendais à en voir plus

Cumuls : KM=169 D+ = 11002 m D-= 11404 m

Jour 1 : Aymes- refuge des Mouterres– 9 km – 990m D+ – 4h de déplacement

Partis de Clermont à l’heure exacte – 6h00 – avec trois véhicules, nous nous arrêtons pour une pause réconfortante sur l’aire de l’Isle d’Abeau avec le petit-déjeuner que j’avais préparé. Nous laissons une voiture près du Bourg d’Oisans à la Denchère qui sera notre point de fin de rando afin de diminuer autant que possible la dernière étape. Et puis marcher dans une grande vallée large vers le Bourg ne présente pas d’intérêt… A l’issue, nous gagnons finalement Mizoën au-dessus du lac du Chambon et notre parking final dans le hameau de Aymes. Après vingt minutes passées à nous équiper et vérifier nos sacs les choses sérieuses peuvent commencer. Il est 11 heures

Direction le refuge des Mouterres sous le plateau d’Emparis par le GR 50. Ce sera notre seule infidélité au GR 54 ! C’est le gardien des Mouterres qui m’a conseillé ce chemin en balcon au-dessus du lac du Chambon. Il a eu raison. Le GR54 qui passe plus haut suit plutôt de larges pistes car on peut arriver en véhicule au refuge. Après quelques passages très aériens, nous tombons sur le lac Lovitel qui s’assèche en été voire qui se comble un peu comme le lac d’En-bas à La Godivelle.

Nous prenons notre premier déjeuner sur les tables du refuge des Clôts après 1h30 de mise en jambe. Ce refuge reçoit surtout des randonneurs à la journée. Il est rustique mais son café excellent. Les poules de son poulailler sont assez intrépides pour essayer de nous picorer tout ce qui semble à leur portée, attention à pas laisser traîner les mains ! Dès la sortie du refuge, c’est la première vraie grimpette du séjour jusqu’aux cascades qui surgissent d’une fontaine pétrifiante formant des concrétions de tuf. Le site est préservé par un arrêté de protection de biotope. Parvenus au-dessus de la cascade, nous trouverons facilement la résurgence qui alimente le tout. Le sentier s’adoucit un peu jusqu’à l’intersection avec la piste qui permet aux véhicules de parvenir à partir de Mizoën au refuge des Mouterres voire aux différentes cabanes de berger qui parsèment le pied du plateau d’Emparis sur lequel nous cheminerons le lendemain. Premier refuge avec une douche froide et de nombreux enfants qui mettront une belle ambiance dans le dortoir.

Le Rateau et son glacier

Jour 2 : Les Mouterres-Alpe de Villar d’Arène : 24 km – D+=1230 m – D- =1415 m – 9h de déplacement

Longue journée pour parvenir à proximité du col d’Arsine et des sources de la Romanche, rivière que nous remonterons dans l’après-midi. Du refuge, nous grimpons rapidement vers le plateau d’Emparis, hors GR et sans passer par le col du Souchet car nous voulons découvrir plus au sud les lacs du plateau : lac Cristallin, lac Noir et lac Lérié. Cette boucle nous permet d’avoir la Meije et ses vassaux, le Rateau et le Bec de l’Homme constamment en vue. La Meije rate les 4000 pour 2 mètres ! Seigneurs entourés par les grands glaciers des Ecrins dont la Girose et les glaciers du Rateau, de la Meije et du Tabuchet . Avant l’annexion de la Savoie par la France, ce sera le plus haut sommet français puisque le Mont Blanc était rattaché au royaume de Sardaigne. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, ces sommets des Ecrins sont l’objet d’une lutte acharnée entre les riches « touristes » anglais et des Français. Ce sont deux français qui vainquirent la Meije les premiers en août 1877: Pierre Gaspard, un rude paysan de St Christophe en Oisans et d’un jeune aristocrate languedocien, Boileau de Castelnau. Pierre sera le premier d’une grande lignée de guides de la vallée du Vénéon. Parmi les « touristes » anglais, on citera Coolidge (qui était américain ! et qui laissera son nom à la voie directe de la Barre des Ecrins et à son pic éponyme), Whymper qui vainquit le premier la Barre, Tucket… . Michel possède une application sur Smartphone qui permet d’identifier facilement les sommets visés par l’objectif : très pratique et informatif. Les Ecrins comptent plus d’une cinquantaine de 3000 et + et deux 4000 (Barre des Ecrins et son Dôme de Neige (respectivement 4101m et 4009m).

.Ce dimanche matin, nous tombons sur de nombreux bivouacs autour des lacs : assez faciles d’accès, les gens ont tendance à monter pour y passer la nuit. Le plateau d’Emparis est un grand plateau d’élevage ovin qui ondule à l’horizon. Sa traversée et sa boucle des lacs nous aura pris près de trois heures. Une longue descente vers la Grave nous attend… l’occasion de découvrir de beaux villages comme le Chazelet et les Terrasses. Nous arrivons à la Grave par le haut et les cordages accrochés aux maisons en guise de rampe dans les venelles pentues attirent notre attention. Tous comme les croix du cimetière, en bois et d’une forme originale dont je n’arriverai à connaitre l’origine que plus tard (grâce à Internet) : . Le triangle au centre des croix représente la Sainte Trinité et le cercle l’unicité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.


La Meije

Nous franchissons la Romanche juste avant la pause méridienne prise sur de belle pentes herbeuses à la sortie du village. Nous remontons en balcon la Romanche jusqu’à Villar d’Arène par des sentiers exigeants. N’ayant pas trop étudié la carte, je suis surpris par les gros coups de cul du début d’après-midi. La fatigue aidant, lorsque le terrain semble moins difficile, un des nôtres glisse sur un passage rocheux et humide qui lui met son annulaire droit en vrac (angle à 30° environ). Par présence d’esprit, il le remet en place. Je lui ferai une attelle à l’aide du manche de la cuillère en bois de la salade du pique-nique. Un petit doliprane et nous voilà reparti vers le dernier tiers de la rando du jour, la montée à l’Alpe de Villar d’Arène. Nous ne sommes pas très loin du col du Lautaret. Un dernier verrou glaciaire, le Pas d’Anna Falque, en guise de dernière difficulté de la journée et nous n’avons plus qu’à suivre un sentier apaisé dans les herbages de l’Alpe avant de parvenir aux deux refuges, un CAF et un privé : le nôtre, le superbe refuge de Chamoissière. Hélas, l’accueil est un peu rigide et manque de bienveillance et de spontanéité. Néanmoins, le gardien est un peu « joueur » et nous met au défi de reconnaitre les deux, trois sommets qui surplombent le refuge. La carte bien orientée fera vite sortir les bonnes réponses. Restera une énigme à résoudre qui ne l’était pas encore à notre départ. Notre hôte s’est vanté d’aller se ravitailler en 4X4 ! A première vue, impossible par le chemin de l’Alpe que nous avons emprunté et impossible par le haut vers le col d’Arsine…. Ce n’est que quelques jours plus tard que Michel a trouvé la réponse dans un des livres que j’avais emmenés : un tunnel avait été construit dans les années 70 par EDF, du col du Lautaret au Plan de l’Alpe pour mener des reconnaissances pour un projet de barrage au niveau du verrou d’Anna Falque. Ce tunnel est fermé par une grille au niveau de l’Alpe…. Michel et moi sommes persuadés que c’est la bonne réponse et que le gardien en possède la clé 😊 Je dois lui faire un mail pour valider. Qui sait, nous gagnerons peut-être une nuitée dans son refuge. Cadeau que j’échangerai pour une nuitée dans le refuge du CAF juste au-dessous, à l’ambiance plus chaleureuse, parait-il.

Jour 3 : Refuge de Chamoissière – Le Monétier : 17 km – D+=460m – D-=1060m – 6h30 de déplacement

Etape sans grande difficulté qui nous permet de rejoindre la vallée de la Guisane en profitant bien du terrain, de la flore et des paysages. Du refuge, nous remontons la haute-vallée de la Romanche vers le col d’Arsine. Devant nous, plein sud se dévoile le pic de Chamoissière, le pic d’Arsine à plus de 3200 m, le pic Cordier et un peu plus loin encore à plus de 3800m les crêtes de la Montagne des Agneaux . Sur notre gauche en montant, c’est le massif de Combeynot (que tangente le sentier des Crevasses évoqué plus haut) tout en dolomie jaunâtre qui contraste avec le gris – vert des gneiss des sommets évoqués. La grande affaire du jour est d’aller rendre visite aux lacs glaciaires d’Arsine. La première chose que l’on voit en montant aux lacs à partir du col, c’est l’imposante moraine de près de 250 m de haut. Les eaux du glacier d’Arsine (dont il ne reste plus grand-chose) s’échappent et par un ruisseau, le Petit Tabuc qui s’écoule dans un long vallon jusqu’à proximité du Casset et qui se jette finalement dans la Guisane. Nous dissimulons nos sacs pour monter tranquillement jusqu’au lac par un beau chemin qui gravit la moraine. A notre arrivée ce sont deux et non un lac que nous découvrons. Et puis rien ne semble complètement naturel dans ce que nous observons. Nous avons en fait affaire à deux lacs séparés par une tranchée d’une centaine de mètres de long. Je donne l’explication au groupe. Au début des années 80, le niveau du lac s’est mis à monter dangereusement en risquant de creuser un chenal dans la moraine qui aurait été une grave menace pour le village du Casset tout en bas dans la vallée. Il a donc été décidé de vidanger une partie du lac par le creusement d’un chenal et la création d’un second lac, artificiel donc ! L’ensemble est toujours sous contrôle… Les engins de terrassement utilisés avaient été acheminés par le tunnel évoqué plus haut. Le front du glacier d’Arsine touchait presque le lac il y a 10 ans : il est à près de 100m derrière aujourd’hui. De plus le glacier est devenu un glacier noir : on ne s’en était pas rendu compte sur le moment mais en observant bien on devine le front de glace recouvert de dépôts morainiques de toute sorte. Ce paysage majestueux surmonté par les crêtes de la Montagne des Agneaux restera longtemps imprimé dans nos souvenirs. A noter que ce sera précisément à cet endroit que nous serons le plus proche du glacier Blanc et de la Barre des Ecrins dans la haute vallée de la Vallouise que nous descendrons le lendemain.

Glacier d’Arsine et le pic de Neige Cordier et Pointe Cézanne

Pour l’heure, une longue descente nous attend jusqu’au Casset et la vallée de la Guisane. Nous cheminons le long du Petit Tabuc qui livre alors ses couleurs féériques. Ambiance Blue Lagoon islandais garantie. Le haut du vallon est parsemé de petits étangs qui invitent au bivouac. Jusqu’au déjeuner, la pente se fait plus raide et ce n’est que sur le lac de la Douche que nous retrouverons des pentes plus douces plantées de mélèzes. Parvenus au Casset, il ne reste plus que trois km complétement plats jusqu’au Monêtier les Bains et notre gîte du jour, le Flourou. Un accueil très sympathique et une bonne chair nous aurait presque donné envie de faire une journée de séjour supplémentaire. D’autant que le village du Monêtier est très attachant si on oublie la circulation dense en été (un peu moins lors de notre passage). C’est la route qui relie Grenoble à Briançon et Gap !

Jour 4 : Le Monêtier les Bains – Vallouise : 22 km – D+=118àm – D-=1322m – 7h20 de déplacement

Etape qui va nous permettre de passer d’une vallée à une autre, de la Guisane à la Vallouise. De la terrasse du gîte du Flourou nous avons eu le temps en fin de J3 de voir ce qui nous attendait pour la matinée du jour. Une grosse montée de près de 1000 m d’un tenant jusqu’au col de l’Eychauda à 2425m. La montée se fait en grande partie dans la forêt. Comme souvent, c’est dans le pied du col que les pourcentages sont les plus raides. Je donne la cadence avec un pas qui permet à chacun de bien suivre sans essoufflement superflu. Une telle allure permet de progresser de façon très régulière et en respectant voire en améliorant les vitesses d’ascension données dans la littérature, 400 m à l’heure en moyenne. Sur ce col et d’autres à venir, nous ferons plutôt du 450, voire du 500 m à l’heure. Rien de particulier à dire sur le paysage sinon qu’à l’approche du col nous sommes dans la montagne aménagée et un peu défigurée par les infrastructures de sport d’hiver : pilonnes des télésièges, pistes, grand réservoir d’eau. Sous le col, j’aurai pu engager le groupe dans un autre cheminement que le GR54. Il existe en effet une variante plus engagée à partir du PC 2298 qui mène au lac de l’Eychauda par le Pas de l’Ane et le technique col des Grangettes équipé de plusieurs dizaines de mètres de main courante. Je savais que l’arrivée à ce col avec un groupe de dix personnes aurait pris du temps auquel il aurait fallu ajouter le temps de descente jusqu’à Vallouise. Mais rétrospectivement avec ce que le groupe a montré par la suite, le coup était gérable. A l’occasion d’une pause au col de l’Eychauda, nous faisons la connaissance d’une jeune Genevoise qui fait le GR 54 et avec laquelle nous cheminerons épisodiquement les deux jours suivants. La descente du col vers le paisible vallon du Chambran et ses fameux chalets d’alpage se fait tout en douceur. Par ce chemin on ne fait que deviner au NO l’emplacement du lac glacière et son glacier, le Séguret-Foran. Dommage…. La jeune suissesse aura la force de faire l’aller-retour pour aller admirer le lac en prenant le chemin emprunté par des dizaines de touristes en été. Pour notre part, nous profitons de la douceur de vallon, pour notre pause méridienne. Il fait chaud. Et la descente vers Vallouise est plein sud ! La longue pause nous permet de soigner les pieds d’un camarade qui n’est pas gâté par ses chaussures Décath…. C’est sa première rando itinérante et il apprend à gérer l’effort dans la durée.


Vallon du Chambran

Le tracé officiel du GR54 propose un cheminement au-dessus de la vallée de la Vallouise qui emprunte de nombreux passages bitumés. Claude qui avait déjà fait l’étape avait trouvé le cheminement sans fin et épuisant. Je propose au groupe un autre chemin qui descend de façon abrupte en fond de vallée à hauteur du hameau de Pelvoux-les Claux sur la route d’Ailefroide, lieu bien connu des grimpeurs sur blocs. En effet, les glaciers Blanc et Noir ont charrié des centaines de blocs monstrueux disposés dans une belle forêt de mélèzes créant ainsi une sorte de La Mecque de l’escalade sur blocs… Mais nous tournons délibérément le dos à ces lieux emblématiques des Ecrins que sont ces glaciers, la Barre et le Dôme de Neige des Ecrins, le Pelvoux, Ailefroide et ses dalles vertigineuses et plus anecdotiquement le pré de Madame Carle, lieu parking bien connu des randonneurs ou alpinistes qui se sont donnés le glacier Blanc comme objectif. Pour la petite histoire, juste après leur exploit à la Meije, Pierre Gaspard et Castelnau vinrent annoncer leur réussite devant les membres participant au congrès constitutif du Club Alpin Français, le CAF réunis pour l’occasion dans le fameux pré de la dame Carle.

Nous, nous filons tranquillement pour 3, 4 kilomètres en fond de vallée, le long du Gyr qui descend directement du Glacier Blanc. La jonction dans le village avec le torrent de l’Onde donne naissance à la Gyronde ! Nous arrivons plus tôt que prévu à Vallouise qui a retrouvé sa quiétude depuis que les touristes d’août l’ont déserté. Une belle ruelle bordée de vieilles et grandes maisons nous mène à notre gîte du jour, l’Aiglière. C’est la fin de la première partie du séjour. Demain nous entrons dans la partie un peu plus « sauvage » de la boucle : adieu routes, télécabines, télésièges, pylônes….


Jour 5 : Vallouise – refuge du pré de la Chaumette : 17 km – D+=1195m – D-=1003m – 7h10 de déplacement

L’étape du jour va nous faire passer de la vallée de la Vallouise à la vallée du Champoléon en passant par le « toit » du séjour, au col de l’Aup Martin (2761m).

Nous faisons une petite infidélité au GR en neutralisant 6 km du parcours. En effet, nous prenons un minibus pour parcourir les 6-7 km le long de la vallée de l’Onde au départ de Vallouise jusqu’à notre point de départ officiel, Entre les Aygues, terminus de la route et parking pour toutes les randos dans le massif des Bans ou vers l’Aup Martin.

Franchir ce point haut ne semble pas traumatiser les collègues 😊. En ce début d’étape, la pente douce dans le vallon de la Selle n’est pas faite pour les inquiéter. De nombreuses cascades tombent des deux cotés du vallon. Après avoir pris un peu d’altitude, nous franchissons un léger verrou glaciaire qui nous mène à la cabane du Jas Lacroix. Nous allons à la rencontre des bergers qui veillent avec leurs patous sur un troupeau imposant de plus de 800 bêtes. Pour le moment, le troupeau est encore dans son corral, ce qui donne une sacrée densité ovine au m2. Une bergère est en train de soigner un mouton blessé à la patte… Nous ne nous attardons pas pour ne pas trop embêter les patous, un peu nerveux. Le lieu abrite (c’est bon à savoir si vous passez par-là un jour de tourmente) un petit local pour randonneur. Nous continuons à nous élever progressivement en devinant plus haut au SO le pic de la Cavale (2985m). Cela nous donne la direction du col de l’Aup Martin. Un géologue n’y retrouverait pas ses petits. Le gneiss se partage le terrain avec les vestiges de couvertures sédimentaires : nous arrivons au pays des grès du Champsaur qui ont façonné une grande partie du sud des Ecrins en plus des grands sommets purement cristallins. L’interprétation du paysage avec un géologue serait passionnante et nous retiendrait un paquet d’heures sur place. Pour le moment, le sentier se fait plus exigeant et commence à monter dans les tours mais sans plus….


.

Moutons et patous à la cabane du Jas-Lacroix

Nous quittons un sentier plutôt fait de micaschistes pour tomber sur des schistes ardoisiers bien noirs et poudreux. Les marques montent dans de gros éboulis rocheux et la dernière partie du passage est la plus délicate car le sentier disparaît. Même si la trace à suivre est étroite, pas d’impression de vertige : le trait s’élève assez doucement jusqu’au col mais en laissant l’impression de bien pouvoir poser ses pieds à plat. Il parait qu’il en va différemment lorsque la roche est mouillée. Vous ne nous en voudrez pas de ne pas attendre la pluie pour confirmer 😊 Le col une fois franchi sans plus d’émotion que çà nous continuons à flanc de montagne sur les mêmes conditions de cheminement dans ces schistes pendant 300 ou 400 m … Nous passons sous le pic de la Cavale et nous rejoignons finalement le pas de la Cavale à partir duquel s’engagera la longue descente vers la vallée du Champoléon et le refuge. Du pas de la Cavale, le regard est attiré vers l’est sur des versants aux plis impressionnants. Sur le moment je ne savais pas mettre beaucoup de mots pour expliquer de quoi il s’agissait : l’émerveillement suffisait. A posteriori, je sais un tout petit mieux expliquer ce que nous voyions. Il s’agit de plis créés au moment de l’apparition des Alpes dans une roche qui n’en est pas une vraiment et que les géologues appellent Flysch. Le flysch est un dépôt sédimentaire détritique constitué principalement par une alternance de grès et de marnes qui se sont accumulés dans un bassin océanique alpin en cours de fermeture avant donc l’apparition des Alpes proprement dite). C’est donc une formation qu’on trouve un peu partout des les Alpes en général. Fermons le ban mais ces sujets de grande complexité sont passionnants. Nous commençons la descente en cherchant un endroit un peu plus abrité du vent pour déjeuner. Réconfortés par la collation, nous continuons la descente par de larges lacets d’abord puis en suivant un chemin plus rectiligne à la fin du versant proprement dite sur le plateau des Rougnoux. Nous passons à proximité de la cabane du même nom où le berger surveille ses moutons qui descendent poussés par ses patous. Le dernier du groupe a juste le temps de passer avant que le troupeau s’engage sur le chemin. Les chiens nous auraient alors interdit le passage. L’arrivée au refuge se fait dans la demi-heure suivante. Le Pré de la Chaumette est un grand refuge sous-occupé en cette fin d’été. On nous annonce dès notre arrivée que les douches sont fermées. Heureusement, le torrent des Rougnoux est proche et la toilette qui s’ensuit très tonique…. Ces toilettes auront fait l’objet de quelques photos qui ont circulé sous le manteau 😊

Jour 6 : Refuge du pré de la Chaumette – refuge de Vallonpierre : 13 km – D+=1290m – D-=819m – 6h13 de déplacement

Rando courte aujourd’hui sous le signe du Sirac (3441m), sommet emblématique du Champoléon et du Valgaudemar. Au programme 3 cols à passer entre-coupés de vallons qui n’imposent pas de longues descentes. La montée du 1er col, le col de la Valette (2668 m) se fait dans un bon rythme mais sans s’essouffler plus que nécessaire. Depuis la montée à l’Eychauda (J4), le groupe s’est habitué au rythme de progression en montée. Il nous faut ainsi 3 heures pour parvenir à notre premier col depuis le refuge. Le terrain est parsemé de gros blocs dans la première partie plein nord du chemin. Ensuite, la pente jusqu’au col, plein ouest, sera moins forte. Le sentier est toujours aussi bien tracé. Merci à l’administration du parc qui a pour mission d’entretenir les quelques 700 km de chemins de rando (GR, GRPs et PRs). A proximité du col, un patou nous barre la route : ses moutons mangent tout autour du col. Le pépère n’est pas bien menaçant et nous laisse passer moyennant quelques bonnes caresses ! Au col, le terrain n’est fait que de schiste concassé. La vue, plein nord, sur le vallon de la Valette juste sous nos pieds et sur le Sirac et ses glaciers (Vallompierre et Veyrardonne) est à couper le souffle. Le vent souffle, nous ne nous attardons pas et entamons la petite descente abrupte vers le vallon du Gouiran avant de remonter vers le col éponyme. A l’ouest, très loin il m’a semblé apercevoir les hautes murailles du Vercors dans sa partie sud est terminale, au-dessus du Diois ? Le fond de notre vallon est tapissé d’une belle pelouse qui incite à la paresse. Nous ne sommes pas pressés : après une petite pause, nous remontons au second col, le col de Gouiran (2591 m). Encore des moutons et un filet sur le col qui se prolonge sur la crête, à droit et à gauche. Tout d’un coup nous voyons débouler le berger que nous avions croisé plus bas en train de bavarder avec un trailer. Il essaie de récupérer 2 moutons qui ont réussi à franchir la clôture à l’est du col. Il les rattrape en reprenant la pente pour les contourner par le haut. Même les chiens ont du mal à suivre leur maître 😊 A l’issue de la course, il réussit à faire repasser les bêtes du bon côté. Pas de tout repos le métier de berger !

le lac de Valompierre vu du col de Vallompierre

A nouveau une assez courte descente avant d’entamer notre 3ème col, le col de Vallonpierre (2607m). Il nous aura fallu près d’une heure cinquante pour passer du col de la Valette au col de Vallonpierre. Toujours le même environnement minéral avec sous les pieds cette roche presque poudreuse noire, le calcschiste. Le dernier versant avant le col ressemble de fait à un terril. Au col, nous laissons les sacs pour prendre un peu plus d’altitude sur une petite bosse au NW. Mais il y a mieux encore car plus haut le pic de Vallompierre (2741m) nous fait de l’œil. Nous sommes quelques-uns à le rejoindre en suivant la crête. Séance photos incontournable ! Nous voyons le refuge et son laquet au NE, l’imposant Sirac et ses glaciers à l’Est, le pic de Vallon Clos au NW. Nous retrouvons nos sacs et commençons la descente vers le refuge mais à mi-pente nous prenons la pause déjeuner. Le refuge est accueillant et il y a encore peu de monde. Il est posé en contrebas de gros blocs de gneiss descendus de la crête du Vallon Clos d’où son nom je suppose. Une grande plaine lacustre s’étend vers l’est du refuge, piste d’atterrissage des hélicos qui le ravitaille. En juillet, le refuge avait fait l’objet d’un reportage de 30 min diffusé par France 2 à 20h30. Après notre installation, je propose au groupe une activité autour des chaos rocheux pour bien appréhender la progression sur de gros pierriers. Je sais personnellement que ce n’est pas simple et qu’il faut vaincre une certaine appréhension (souvenirs d’un séjour avec Michel sur la HRP…). Seuls deux courageux m’accompagnent. Nous trouvons de bons rochers à enchainer. L’exercice est intéressant mais il ne remplit pas le restant de l’AM…. On complètera avec une traversée du laquet, trop vaseux à mon goût. En regardant la carte, je vois que la montée vers le pic du Vallon Clos était largement dans nos cordes. Ce sera pour une prochaine fois. Et puis, il faut garder des forces car le programme des J7 et J8 est copieux.

Jour 7 : Refuge de Vallonpierre – refuge des Souffles: 26 km – D+=1040 m – D-=1375 m – 8h30 de déplacement

Les prévisions météo ne sont pas fameuses et pile-poil pour les deux jours difficiles ! En ce début de matinée pas d’alerte et la longue descente du Vallonpierre commence : direction le haut de la vallée de la Séveraisse, principale vallée qui entaille profondément le massif jusqu’en son cœur cristallin. La descente ne présente aucune difficulté et nous parvenons bientôt à la cabane de Surette. Le berger vient juste de décoller : on a croisé l’enclos des moutons un peu plus haut. Nous marchons en rive gauche de la Séveraisse qui vient de naître juste au-dessus… Nous ne la quitterons que 15 km plus loin, à Villar-Loubière. L’entrée dans la vallée se fait par une allée entre deux murets de pierre : il faut un petit moment pour s’adapter à cette nouvelle végétation de fond de vallée. Aux arbres surtout (des frênes ?) qui masquent l’importance de la pente et l’aspect très encaissé du terrain, terrain recouvert de blocs gigantesques. Bientôt, mieux adaptés à cette configuration, nous descendons la vallée sur près de 13 km. Au-dessus de nos têtes passe et repasse l’hélico qui fait des rotations avec le refuge pour le vider de ses déchets et le réapprovionner. Nous tombons rapidement sur les ruines du hameau des Clôts et le refuge Clot Xavier Blanc, belle bâtisse tranquille qui donne envie d’y séjourner. Je sais que la petite Genevoise rencontrée le J4 s’y est arrêtée la veille. Le cheminement est silencieux. Progressivement, la vallée s’élargit même si tout là-haut au nord l’Olan nous a à l’œil. Nous passons un hameau, le Rif du Sap surmonté au sud par les belle Aiguilles de Morges (2986 m) qui font face au sud au pic de Vallon Clos évoqué plus haut. Un panneau nous avertit que le hameau est à la recherche de dons pour la restauration de sa petite chapelle détruite par une avalanche quelques années plus tôt ! Il n’accepte pas les CB…. Tant pis. Chacun a en tête l’arrivée à la Chapelle en Valgaudemar mais il y a encore deux hameaux à traverser ( le Bourg et le Casset) installés en bord de rivière.

Vieux pont dans la vallée de la Séveraisse (Valgaudemar)

Nos troupes sont très distendues et à un embranchement j’attends au moins dix minutes pour accueillir l’arrière-garde (léger agacement 😊). Le reste de la troupe a continué et nous a devancé à la Chapelle… Chacun a son portable à l’oreille. Le village est touristique. Des hôtels, des campings, nul doute qu’il fasse le plein en haute saison… Pour l’heure il est plutôt peinard. Nous « dévalisons » une petite épicerie ouverte juste avant midi. Le tenancier n’est pas des plus commerçant… Un petit parc à proximité d’une des Maisons du Parc National nous sert de salle à manger. Il faut prendre des forces car la longue progression dans la vallée nous a bien fatigué. J’appréhende sans le connaître le dernier coup de cul pour parvenir aux Souffles… Avant de parvenir au pied de notre dernière bosse, il nous reste 4 km de vallée jusqu’à Villar-Loubière. La vallée comptait autrefois plusieurs moulins au toit en chaume. Il reste celui de Villar qui abrite son musée de la Toinette à lui. C’est là qu’on met le clignotant à gauche et que la rude ascension vers le refuge commence, près de 1000 m en moins de 4 km, je vous laisse calculer la pente 😊 Je vous aide : plus de 20% si on la moyenne. Comme souvent, c’est l’arrachement à la pesanteur du fond de vallée qui est le plus dur. Une fois parvenus sur les pentes, le tracé du chemin est plus « étudié «  et favorise normalement le % de moindre pente. Mais malgré tout, il faut bien se les faire les quasi 1000 de D+. Trois collègues prennent les devants : au train, nous en reprendrons un mais les deux autres nous précéderons de 10 minutes. Au moment exact, où je parviens aux tables extérieures du refuge, quelques gouttes pleuvent. La prévision n’était pas complètement fausse : je commence à angoisser pour l’étape du lendemain, la plus compliquée du séjour. La petite liqueur de l’amitié que nous offre le gardien me décontracte un peu…

Jour 8 : Refuge des Souffles – Valsenestre: 23 km – D+=1664 m – D-=2300 m – 10h03 de déplacement

L’étape du séjour ! Celle après laquelle je pourrai me dire si tout se passe bien « ça y est, le séjour est bouclé ». Un peu de stress accentué par la météo : j’ai cru entendre pleuvoir toute la nuit alors qu’il s’agissait du bruit de la cascade dans le ravin près du gîte. Comme la veille, il s’agit de faire deux étapes en une par rapport au découpage officiel du parcours. Deux cols dont un assez facile, le col de Vaurze (2490 m) et le col de Côte Belle (2290 m) et surtout deux longues descentes vers les vallées de Valjouffrey et du Béranger. Les pressions ont dû augmenter car on voit que les nuages se disloquent et s’accrochent sur certains sommets ; la vallée du Valjouffrey est noyée sous une mer de nuages. La montée vers le 1er col nous oblige à passer l’imposant talweg sur le bord duquel le refuge est construit. Peu de dénivelée car nous restons sur les mêmes courbes de niveau. Des câbles sont installés pour le passage de certains petits ravins qui laissent passer les torrents qui se déversent tous dans le talweg. Vers 2000 m, les quelques lacets qui nous mènent au col sont rapidement franchis. Les nuages recouvrent encore quelques sommets mais la dislocation est bien avancée. Le soleil éclaire quelques cimes. Ouf ! Un souci de moins. Au col, la brume remonte des deux côtés. Le panneau indique Le Désert en Valjouffrey à 4,6 km. On voit juste en face la belle saignée de Cote Belle que nous monterons l’après-midi, on devine même au second plan la montée du col de la Muzelle au programme du lendemain. Pour l’heure, on se concentre sur la plus longue descente du séjour, + de 1300 m de dénivelée négative ! Descente difficile avec de nombreux ravins à franchir et très rocheuse. Du coup l’homogénéité du groupe à la montée vole en éclat. A mi pente, j’attendrai longtemps les derniers. Quand ils arrivent à ma hauteur, je décide de faire le serre-file jusqu’au Désert. On aperçoit de plus en plus précisément le hameau avec à son est des prés de fond de vallée tachetés de tas de pierre à l’espacement très régulier. Quel travail il a fallu pour tirer le minimum d’herbe de ces terres ingrates et pauvres ! La lenteur de la descente permet d’apprécier le paysage…. Le reste du groupe est déjà loin. Cela fait un bon moment qu’ils sont dans le hameau quand nous commençons à marcher à plat dans le fond de cette étroite vallée. Nous mangeons au Désert, près du cimetière. Pas grand monde dans la rue principale ; un petit bar-restaurant est ouvert avec deux, trois piliers de bar. Nous sommes quelques-uns à nous offrir un petit café pour nous donner de la force pour l’après-midi. Nous voilà au pied de Cote Belle le second col du jour à plus de 1000 m au-dessus. La montée comme toujours se fait au train même si deux amis ont pris les devants. Le début de l’ascension est rectiligne, presque plein nord. A mi- col, le vallon que nous remontons s’élargit et nous grimpons par de longs lacets à la pente acceptable. Mais chacun des segments parait bien long. A l’arrivé du groupe, la performance est acceptable : 2h15 pour les plus de 1000 M de D+. Le topo annonçait 3h30 depuis le Désert ! Il nous en avait fallu 2 le matin pour parvenir au col de Vaurze. Le groupe a fait du globule rouge et la fatigue ne semble pas se faire sentir pour la plupart d’entre-nous. C’est bon signe ! Le col est accueillant et herbeux, à la différence de tous ceux qui ont précédé. La descente est moins exigeante que celle du matin. Sous le col, d’énormes blocs de schiste dessinent d’impressionnantes lames parallèles à la pente. Un peu plus bas ce seront des falaises de schiste qui nous surplomberons… Ce sont les derniers passages minéraux de la descente, bientôt nous parviendrons dans des pentes boisées et plus douces jusqu’au torrent du Béranger qui donne son nom à la vallée de Valsenestre. Douce vallée qui semble à l’écart du monde…

Dans la descente du col de Côte-Belle – vue sur la montée vers le col de la Muzelle

La journée que j’appréhendais tant est sur le point de s’achever. Une large piste en légère descente nous amène jusqu’au beau hameau de Valsenestre. Il a la particularité de ne plus être habité à partir de fin octobre. La petite route d’accès est coupée car le Conseil général ne veut pas déneiger pour deux ou trois habitants ! Le hameau n’est plus accessible alors qu’en raquette. Là encore on touche du doigt l’évolution démographique de ces petits hameaux de fond de vallée à partir du second tiers du XXéme siècle : le gîte où nous logerons était une école primaire qui a fermé en 1936. Une grosse vingtaine d’enfants y était scolarisés. De fait, ce gros hameau compte de nombreuses et belles maisons presque toutes bien restaurées et à vocation touristique plus que familiale dixit le très sympathique gardien du gîte. Les magnifiques couronnes de saucisse grillée et leur plat de lentille nous apporte un grand sentiment de bien-être, récompense d’une belle journée de montagne (et d’efforts).

Jour 9 : Valsenestre – refuge de la Muzelle: 9 km – D+=1320 m – D-=460 m – 6h05 de déplacement

Une fois n’est pas coutume, nous nous sommes octroyés une bonne grasse matinée et nous nous arrachons à la quiétude de ce beau gîte (que je recommande) autour de 8 h. L’étape sera courte mais les photos de la montée au col que nous avons vues dans le gîte sont « inquiétantes ». Il semble que la dernière partie du col présente un véritable mur de schistes ardoisiers avec un sentier qui fait plus de zigs et zags que jamais. Pas moins de 50 lacets, taillés dans le schiste et régulièrement entretenus permettent de parvenir au col. On n’y est pas encore. On doit refaire à l’envers le chemin d’exploitation de la veille : 3 km de faux-plats pour se chauffer les muscles. La montée vers le col suit parfaitement la combe et la pente s’accentue très progressivement. Notre sentier est sous le regard à l’est de plusieurs pics ou pointes à plus de 3000 m : pointe Swan (3199m), pointe Henriette (3269m), pointe Marguerite (3262m), pointe Buisson (3190m). La petite pause sous la cabane de Ramu me laisse le loisir de les observer à la jumelle. Deux, trois petits glaciers sont encore accrochés. Jusqu’à quand ? Le berger et ses patous nous surveillent de leur cabane. Le chien aboie, l’écho dans cette combe profonde lui répond et lui répond à l’écho. Ça n’en finit plus … Encore quelques efforts et nous sommes enfin au pied du mur. De loin, il semblait que les lacets tracés sur ce long éperon schisteux étaient presque à plat. Mais il faut se résoudre à l’évidence, il reste plus de 300 m de dénivelée et il faut bien accepter que la pente du sentier se relève. On sent nettement que les lacets sont courts, on passe son temps à prendre les virages. Le sentier est parfaitement tracé et entretenu : bravo les agents du Parc. Le sentier est étroit mais on ne ressent aucun sentiment de vertige. A la descente c’est peut-être différent car on prend très vite de l’altitude. A mon rythme, tout le monde parvient au col (2613m) sans essoufflement excessif. A droite, la Roche de la Muzelle (3376m) et à gauche le pic du Clapier du Peyron (3126). Je suis un peu triste : c’est le dernier grand col du séjour. Ça sent l’écurie. Quand tout se passe bien on aimerait que le temps s’allonge. Mais non, c’est toujours le même rythme : passage du col, photos, début de descente et pause déjeuner. Derniers calculs et statistiques : annoncé à 4h30 de Valsenestre, nous l’avons atteint en 3h30 dont 30 minutes de pause sous la cabane de Ramu. Toujours nos globules rouges 😊. La descente est très minérale : pas de belle prairie comme à Côte Belle la veille. Du coup nous cassons la croûte bien callée sur des rochers.

Montée vers le col de la Muzelle

Le lac et le refuge de la Muzelle sont à portée. J’observe la station des Deux-Alpes plein nord au-dessus de la vallée du Vénéon qui mène au SE à la Bérarde. Je n’imaginais pas une aussi grosse station : peu de chalets, que de grands immeubles; un peu en retrait à l’ouest une sorte d’énorme bâtisse genre château de parc Disney ! Et puis des remontées à foison. La montagne un peu défigurée au regard du visage qu’elle nous a offert depuis 4 jours, depuis Vallouise. Peu importe, vu comment est situé le refuge, cette lèpre sera cachée à notre regard. Nous arrivons à 14 h au lac que nous contournons. Nous demandons à une dame qui s’essuie s’il est possible de s’y baigner. Elle est affirmative. Une occupation pour l’après-midi ! La gardienne du refuge n’est pas du genre causant, heureusement son adjoint le sera à sa place. Nous nous installons pour la dernière fois. Nous sommes à l’aise, le refuge est sous-occupé. Chacun va vaquer à ses affaires. Pour notre part, Patrice et moi optons pour la baignade dans ce magnifique lac sous le glacier de la Muzelle. On n’y passerait pas la journée mais moyennant quelques bonnes brasses, la température autour de 12° est largement acceptable. A noter le fort courant qui empêche Patrice de faire la traversée intégrale 😊.

D’autres atlassiens partent à la recherche d’un point haut pour capter du réseau, d’autres à la recherche de la Roche Percée et des Cheminées de Fée en direction du glacier. Quelques mètres de dénivelée à ajouter au compteur ! L’après-midi sera conclu par un bel apéritif offert par l’Association. Le repas avec son bon ragoût d’agneau conclura une nouvelle belle journée de montagne.

Jour 10 : refuge de la Muzelle – La Denchère 9 km – D+=637 m – D-=1750 m – 4h35 de déplacement

L’excitation du dernier jour nous a fait lever tôt et à 6h30 nous sommes prêts à « petit-déjeuner ». C’est sans compter sur la gardienne qui nous dit que le petit déj c’est à 7h et pas avant 😊 Bien mon adjudant. Nous errons un peu désœuvrés sur la terrasse en admirant encore ce superbe environnement. La veille, des fracas de sérac dégringolant sur la pente nous ont fait lever la tête plusieurs fois. Après un petit dej quelconque mais toujours réconfortant, il reste encore un petit effort avant de nous jeter dans la descente vers le lac du Lauvitel et la vallée : le col du Vallon (2131m) sera notre dernier obstacle d’altitude. Nous y parvenons sans coup férir en jetant un regard sur le lac de la Muzelle, bleu émeraude sous le soleil matinal. Puis vient l’interminable descente pas trop technique ni piégeuse vers le lac. Quelques randonneurs nous suivent et/ou nous doublent. Depuis Vallouise, nous étions seuls ou quasi sur les chemins. Ces 6, 7 randonneurs que nous côtoyons nous donnent l’impression qu’il y a foule sur ces sentiers !

Reflets dans le lac du Lauvitel

A l’ouest, face à nous, la montagne qui tombe dans le lac est coupée en deux par une faille rectiligne qui nait sous le sommet du Rochail (3022m). Le lac du Lauvitel est le plus grands des lacs de l’Oisans. Le long et large vallon qui remonte au sud vers la crête entre le Signal du Lauvitel (2901m) et le pic du Clapier du Peyron est une réserve intégrale à l’intérieur du Parc. Tout accès y est interdit. Cela n’empêche pas une très longue ligne à haute tension de remonter tout le vallon en rive gauche du lac. Nous ne nous attardons pas très longtemps. La descente n’est pas finie. Elle continue mais dans des conditions de terrain presque plus difficiles que toutes celles rencontrées jusque-là. Le Parc a « caladé » le chemin : l’angle des pierres est propice à la montée mais pas forcément à la descente surtout humide comme elles le sont. Il faut redoubler de prudence à l’approche du but : ce ne serait pas de chance ! Enfin nous entrons dans la Denchère contents que tout le monde en ressorte indemne. Ce terrain est praticable avec de bonnes chaussures de rando : la plupart des randonneurs qui montaient portaient plutôt des chaussures de trail !

Lac du Lauvitel  et la grande faille sous le Rochail

Voilà c’est fini. J’accompagne les trois chauffeurs plus bas pour récupérer la voiture de Claude qui les amènera à Mizoën récupérer les deux autres voitures. Le tout se terminera dans une bonne brasserie du Bourg d’Oisans où nous dévorerons une bonne bavette-frites. Les ruptures sont toujours un peu brutales : réveillés le matin dans cet univers magique de la haute montagne et bloqués le soir sur une bretelle d’autoroute à Lyon sous une chaleur étouffante ! Moi qui ne conduis pas, j’ai encore la tête dans les Ecrins, récapitulant tout ce que nous avons vécu ensemble durant ces dix belles journées. Vivement les prochaines !

-o-o-o-o-o-o-o-o-o-o-