Séjour 22. Du mercredi 18 au lundi 30 septembre 2024.Traversée du Haut Atlas Central au Maroc avec ascension du sommet du Mgoun (alt. 4071m)

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 12 dont 5 femmes et 7 hommes.
Météo : humide les deux premiers jours avec des orages en soirée, variable en milieu de trek et beau sur la fin. Température en journée agréable et fraîche la nuit sans excès.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises avec le thé.
Transport
– aérien : easyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de trois véhicules, Yves, Pierre V.et Michel J. Au Maroc, les participants ont voyagé dans un bus de tourisme confortable.

Quelques informations sur le Maroc…

Le Maroc est un des pays les plus puissants d’Afrique du Nord et tente aujourd’hui de se faire une place dans le monde occidental. Les divers paysages que l’on peut y trouver en font toute sa richesse : côtes Atlantique, Méditerranéenne, Rif, régions montagneuses ou encore zones arides donnent à ce pays un côté mystérieux et attrayant. D’une zone à une autre, on est frappé par les particularismes régionaux et les fiertés locales. Le Maroc, c’est un peuple, mais plusieurs traditions.
Sa capitale est Rabat avec 1 million d’habitants, fondée au Xe siècle. Les villes principales sont Casablanca, Fès, Oujda, Marrakech et Meknès. Le chef de l’Etat est le roi Mohamed VI depuis 1999. Il est intéressant de noter que sur une population de plus de 30 millions d’habitants (37,46 millions en 2022), un habitant sur deux a moins de 20 ans, ce qui signifie que la population marocaine est jeune.
Les langues officielles sont l’arabe à 65%, le berbère (33%) avec trois dialectes différents, le français, l’espagnol et l’hassania en minorité avec seulement 2%. La religion est à 99,95% musulmane ; il subsiste néanmoins 40 000 catholiques, 10 000 juifs et 3 000 protestants.
Les principaux problèmes du Maroc sont l’analphabétisme (64%), le manque de scolarisation puisque seulement 38% des jeunes de 12 à 17 ans sont scolarisés ; il y a toujours un nombre trop faible de médecins : seulement 21 médecins pour 1000 habitants.

  • Le Maroc en quelques dates, de l’Islam à la dynastie des Alaouites
  • Avant l’Islam
    1100 av JC : les phéniciens, établis sur les côtes libanaises, fondent des comptoirs sur les côtes nord et ouest du Maroc
    VIIe siècle av JC : les Carthaginois prennent les places fortes phéniciennes
    146 av JC : les romains s’emparent des comptoirs carthaginois
    622 : effondrement de la civilisation antique en Afrique du Nord avec l’arrivée des Arabes
  • Avènement de l’Islam!
    788 : fondation de la première dynastie arabo-islamique au Maroc
    1061 à 1130 : les Almoravides berbères (première des trois dynasties berbères) prennent le pouvoir et créent le premier empire marocain. Youssef Ben Tachfine fonde Marrakech
    1415 : les portugais s’installent à Ceuta et sur les côtes Nord et Ouest
    1568 à 1614 : expulsion d’Espagne des derniers musulmans (moriscos)
    1666 : Moulay el Rachid prend le pouvoir et fonde la dynastie des Alaouites chérifiens
    1912 : début du protectorat franco-espagnol
    1921 à 1926 : guerre du Rif : les berbères, conduits par Mohamed Ben Abd el-Krim, se révoltent contre l’occupation.
    1943 : début du soulèvement nationaliste, mené par le parti Istiqlal
    1956 : déclaration d’indépendance
    1961 : mort de Mohamed V ; intronisation de son fils aîné sous le nom de Hasssan II.
    1975 : Hassan II organise la Marche Verte au Sahara occidental, occupé par les Espagnols
    Février 1989 : fondation à Marrakech de l’Union des pays du Maghreb réunissant la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie
    Juillet 1999 : Mohamed VI prend les destinées du Pays après la mort de son père Hassan II.

Itinéraire : avec ce tracé, nous continuons l’exploration de la chaîne du Haut Atlas Central (voir les comptes rendus précédents).

Classement : difficile.
Transport aérien : 1 journée environ (aller et retour). Transport routier : 5 heures en France environ et 1.5 jours au Maroc en bus de tourisme privé. Déplacement à pied : 7,5 jours.
Journée libre à Marrakech : 1.5

Kilométrage parcouru à pied : 171. Dénivelées positives : 7179 m Dénivelées négatives : 7734m

Les informations chiffrées ci-dessus et ci-dessous peuvent variées quelque peu d’un instrument à l’autre. Les calculs ont été faits à partir des données recueillies sur une montre Garmin Phénix 6. On retrouvera pour chaque journée dans le récit, le kilométrage, le temps de randonnée, la dénivelée positive et négative.

Le mot de l’animateur.
Nous sommes arrivés à Marrakech le 18 septembre 2024 avec des conditions météorologiques particulières, le Maroc ayant subi, surtout la partie Est comme l’Afrique noire des précipitations abondantes qui ont dévasté des zones importantes. De ce fait, le début du trek situé dans la partie Est du massif du Mgoun n’a pas échappé à cette ambiance humide. La vallée Zawyat Ahançal et l’itinéraire retenu composé d’éléments artificiels pour le passage sur les parois d’un des canyons ont été emportés. Nous avons dû nous replier avec l’aide d’un muletier local vers un nouveau passage, jamais emprunté par Atlas, mais très spectaculaire et très beau, pour atteindre le plateau.
La vallée des Ait Bouguemez dans sa partie supérieure, plus précisément la vallée Ait Hkim a été bouleversée par la montée et l’abondance d’eau ce qui nous a obligé à passer en partie par la route, le cheminement par les parcelles cultivées habituellement utilisé étant impraticable.
Arrivés au bivouac à hauteur de Agouti et à proximité du village Ait Said, il a fallu prendre la décision de modifier le tracé du parcours prévu jusqu’à la fin du trek, les Gorges Achabou étant administrativement interdites du fait du niveau d’eau trop élevé. La conséquence directe étant que nous allons être obligés de contourner et d’atteindre le sommet du Mgoun par le sud. Un parcours inédit pour l’association mais également pour moi. Le trek se poursuivra ensuite sur ce versant sud, ne retrouvant l’assif Mgoun que sur la fin du parcours dans la vallée des roses.
Savoir accepter les changements et savoir s’adapter font partie de l’Aventure.
Pour moi, ce séjour achevé, je crois que nous n’avons pas perdu au change et cette remontée du canyon sur presque 8 kilomètres au départ du village de Rougoulte restera un des bons moments parmi d’autres.
La coopération avec le guide, Ahmed a bien fonctionné et les décisions sur le choix et les modifications des journées a fait l’objet d’un réel consensus. Le groupe a bien voulu me faire confiance dans les choix et les décisions qui ont été prises sur le terrain et je l’en remercie. Le terrain n’a pas toujours été facile et quelques chutes sans gravité ont ponctué le déplacement. L’entraide, la solidarité, la bonne ambiance ont été les facteurs de la réussite de ce nouveau trek dans le Haut Atlas marocain.
Les noms propres des villages, des lieux-dits, des montagnes peuvent avoir une orthographe différente selon les supports utilisés.

Petit lexique sans prétention :
aqqa : torrent encaissé ; assif (berbère), oued (arabe) : rivière ; aït, tribu ; azib : bergerie (buron) ; djebel, jbel : montagne ; erg : désert de dunes de sable ; reg : plateau recouvert de cailloux ; ighern, irhrtn : grenier fortifié ; ighil ou irhil (berbère) : crête ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne ; douar : groupe d’habitations fixes ou mobiles, temporaires ou permanentes (dérivé de l’arabe dwara) ; ksar : village fortifié ; kasbah : forteresse ou citadelle ou palais d’un souverain parties hautes et fortifiées d’une ville ; médina : vieille ville (la ville ancienne en arabe) .


Relation du séjour par l’animateur.
J1. Transport routier et aérien puis après l’installation à l’hôtel, déambulation dans Marrakech vers les quartiers nord jusqu’au « Jardins de Majorelle » où une longue file d’attente nous a incité à faire demi-tour. Repas de midi au restaurant Ali, petit tour de la place FNA et passage par la Koutoubia avant le retour à l’hôtel. Fin d’après-midi libre.

J2. Partis au lever du jour, la sortie de Marrakech n’a pas posé de problèmes malgré une circulation qui s’intensifie un peu plus chaque année. La ville est devenue une métropole importante sur le plan de la population, un peu plus d’un million d’habitants avec une croissance annuelle de 1,67 % en 2023 et sur le plan économique, l’agriculture et le tourisme sont les moteurs.
Plusieurs pauses ont permis de se détendre et après avoir quitté la route importante, la circulation sur celle étroite de montagne nous donne la nature du terrain que nous allons parcourir à pied dans les jours à venir. Le pique-nique est servi au marché des nomades transhumants à Assemsouq sous le versant Nord du djebel Azourki.
En début d’après midi, le bus nous laisse à un col routier. La descente à pied permet le réveil musculaire et après 15 kilomètres de points de vue variés sur le relief montagnard environnant, djebel Aroudane et Azourki, nous atteignons le village de Zaouiat Ahansal situé à 1800 m d’altitude. Repas du soir et nuit au refuge de Youssef Fari où l’association a déjà fait halte lors de la traversée de 2019.
15,19 km, 3 h 37, + 29 m, -1010 m

J3. Le passage dans le canyon prévu est impossible, la partie artificielle constituée de barres à mines enfoncées dans le rocher sur lesquelles étaient disposées branchages, terre et roches ayant été en partie détruite par les dernières intempéries (voir les photos dans le compte-rendu de 2019).
Conseillé par le propriétaire du gîte où nous avons passé la nuit, et avec l’aide de Mohamed, muletier de la vallée qui nous assiste, Ahmed propose un itinéraire plus à l’ouest.Sente à flanc de montagne aménagée et renforcée par un empilement de rochers dans certains passages quand elle n’est pas directement creusée dans une strate. Travail qui a demandé un gros engagement de la part des éleveurs et agriculteurs de la vallée. Ce passage permet d’atteindre le plateau semi-désertique où la végétation rase composée de touffes d’épineux et de quelques îlots de verdure à proximité des points d’eau offre une nourriture parsemée aux ovins, caprins et dromadaires.

Chemin de la montée sur le plateau

Un terrain vallonné nous accueille où nous subissons des averses de pluie froide. Un long trajet reste à faire car nous devons contourner plusieurs branches de ce grand canyon. Le bivouac se dessine, légèrement abrité du vent sensible d’ouest, sud ouest. Il est 16h15 lorsque nous prenons possession des tentes mises à disposition par l’organisation, de marque Vaude et Salewa. Les binômes de l’hôtel se retrouvent sous les toiles. Un thé vert bien chaud nous attend. Altitude du camp 2890m au col Ighboula.
21,96 km, 7 h 58, +1596 m, -414 m

J4. Réveillés à 06h00, petit déjeuner à 06h30 et départ à 07h00, tel va être notre quotidien pendant ce trek pour les journées normales. Le départ matinal permet d’arriver pas trop tard en principe au campement et ainsi d’échapper aux éventuels orages de fin d’après-midi. L’emplacement du bivouac, la veille, dans une zone caillouteuse et légèrement en pente, le bruit des gouttes de pluie sur la toile de tente, le tonnerre en début de nuit n’ont pas permis à quelques uns de trouver un sommeil réparateur. A cela s’ajoute, je pense le changement radical de mode de vie !
Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre le sommet de l’Azourki à 3677 mètres d’altitude par l’arête orientée Nord-Est. Pour se faire, il nous faut contourner des mamelons, des branches du canyon, passer de petits cols. Quel paysage !

L’Azourki en arrière plan

La pluie d’hier et des jours précédents fait ressortir les couleurs de la végétation peu présente et composée de « coussins de belle mère » (Xérophytes épineux), un cousin du genêt scorpion que seuls les dromadaires et les chèvres noires osent grignoter avec délicatesse.
Après plus de 10 kilomètres on attaque enfin le premier épaulement. Le ciel est dégagé et seuls des cirrus marquent le sens du vent en altitude, plein Nord. Une douce chaleur nous fait apprécier ce moment.
La progression est lente sur un terrain pentu et caillouteux. Le temps passe et vers l’Ouest la menace se précise, une barre nuageuse voile rapidement le soleil, de blancs les nuages deviennent sombres. La route est encore longue et nous amène à prendre une décision sur le cheminement vers le sommet. Après m’être entretenu avec Ahmed, j’avise les participants que nous arrêtons l’ascension. Il nous reste dans le meilleur des cas 1h30 à 2h00 pour atteindre la crête puis au moins 3h00 pour atteindre le sommet. Nous sommes à 3326 m d’altitude et nous bifurquons à flanc de montagne en dévers dans un premier temps puis en pleine pente dans un pierrier irrégulier. Nous gagnons le lit d’un oued sans eau qui se remplit lors des forts orages et qui alimente le lac Izourar.
Au loin, à proximité d’un ancien refuge, les tentes vertes du campement se remarquent sur ce vaste plateau où seuls les transhumants Ait Atta vivent une partie de la bonne saison. L’eau est présente dans le lac et les montagnes s’y reflètent à la lueur du jour qui décline. Les semelles de nos chaussures laissent des traces sur les bords, dans ce sol limoneux encore humide.
Le ciel est chargé et l’orage gronde sur les hauteurs du Tagafayt, prolongement de la crête du Waougoulzat conquis en 2019 par l’association. Le réconfort est là, thé vert, beignets à la confiture et miel préparés par Adi, le cuisinier. Il est 19h00, la pluie commence ! 19,97 km, 6 h 54, +712 m, -1005 m

J5. Nous quittons presque à regret sous une couche épaisse de stratus ce lieu désertique enserré de hauts sommets, passons le col de Taghfist insignifiant pour nous, à peine marqué dans ce sens. La descente s’effectue avec précaution par un chemin dégradé par les dernières intempéries. Les genévriers, énormes, sont de nouveau bien présents. Au Nord sur le versant de l’Ait Ourit, on peut voir de nouvelles plantations d’arbres, peu-être des pins d’Alep ?
Toute la partie supérieure et inférieure de la vallée Hkim est méconnaissable, nous avons du mal à progresser entre les parcelles de luzerne, de pommiers et des champs de pommes de terre dévastés. Nous passons les villages de Zawyat Oulmzi, Ifrane, Ait Wanougdal. Nous longeons maintenant l’Assif-n-Bouguemez qui alimente les cultures de la vallée heureuse, moins touchée par les eaux tumultueuses. La récolte des pommes a commencé.
Une bonne partie de la journée, une fois quitté les chemins de montagne, nous avons dû utiliser la proximité de la route pour progresser. Les ponts en béton ont pour la plupart résisté mais sont encombrés de branchages et arbres divers et quelque fois ont été engloutis par des tonnes de roches. Il faudra sans doute des mois pour rendre à cette longue vallée fertile un visage accueillant.
Le bivouac est installé à hauteur du village d’Agouti à proximité de l’oued Arous. 29,46 km, 8 h 11, +206 m, -886 m

J6
. Nous quittons rapidement l’assif Arous pour monter à travers quelques maisons vers les hauteurs d’un col sans nom. La végétation sur ce versant Nord face au djebel Tizal est variée, genévriers thurifères, buis, chênes vert et une plante aux feuilles bleutées gorgées des dernières pluies, l’euphorbe de Nice.
Le déplacement est lent et régulier. Au col, on découvre un vaste panorama, presque infini. A l’Ouest, des versants avec des arbres épars ; au Sud des hauts sommets dont le djebel du Rat et ces deux points hauts gravis en 2019 par Atlas. Nous contournons par l’Est en jouant avec différents mouvements de terrain, le plateau Tamezrit où deux groupes ont bivouaqué.Un oiseau de grande envergure se montre dans le ciel utilisant au mieux les courants ascendants. Par déduction des rapaces figurant dans l’inventaire des oiseaux au Maroc, on peut penser que c’est vraisemblablement un aigle. Après le village d’Arous, nous avons entendu puis observé un groupe de guêpiers d’Europe, oiseaux que l’on peut retrouver chez nous, nichant à la belle saison sur les berges de l’Allier et déjà vu par les pratiquants d’Atlas de canoë canadien. Peu de temps après, Ahmed s’arrête brusquement expliquant aux premiers du groupe qu’il vient de voir une buse féroce au ventre roux saisir en vol, entre les branches, un petit passereau. Après un contournement de terrain, un nouveau paysage s’ouvre et l’on peut voir à peu distance le gros village d’Abchkou, terme d’un précédent trek, et son tout nouveau collège avec internat flambant neuf.
Une longue descente se présente dans un décor de western. Le campement est installé à la sortie du village de Rougoulte vers 16h15. Thé à la menthe avec petits gâteaux secs, toilette sous la tente mess pour les femmes puis les hommes, reconstitution des réserves en eau potable par traitement grâce à une pompe filtrante MSR…. Observation du jeu des chèvres noires dans la falaise en face du bivouac. Petites habitudes et routines de chacun avant le repas du soir. 18,53 km, 6 h 57, +991 m, -929 m

J7
. Il est 06h00, il fait nuit noire mais déjà des lampes frontales bougent dans tous les sens autour du campement. Nous rangeons nos affaires et fermons nos sacs de transport pendant que les muletiers s’occupent de nourrir leurs mules auxquelles ils apportent un soin particulier. Le cuistot et ses aides préparent le petit déjeuner. Une organisation bien rodée pour 22 hommes et femmes. Les forces se reconstituent autour d’un bon bol de café ou thé noir avec pain, margarine, des confitures au choix, céréales et omelette.

La remontée du Canyon

Aujourd’hui, après une nuit réparatrice et douce à 1900 m d’altitude, l’objectif est de remonter l’assif Rougoulte sur 8 kilomètres qui rapidement coule dans un magnifique petit canyon. Chaque rive nous offre des plissements verticaux ou horizontaux sur plusieurs dizaines de mètres, parfois les deux phénomènes conjugués. A une période lointaine des forces naturelles se sont affrontées, offrant aujourd’hui des tableaux magnifiques composés de roches aux couleurs variées. Le cheminement se fait d’un côté à l’autre de l’assif, parfois en contournant ou en passant au dessus d’un rocher qui obstrue le passage. Puis le canyon brutalement s’ouvre sur une cuvette plate où des moutons se gavent d’une herbe verte, les chèvres étant maintenues sur les versants rocheux à la nourriture épineuse. Reste la montée au col qui nous offre une vue sur le sillon de la Tessaoute (ou Tassaout) naissante, qui prend sa source sur le plateau de Tarkeddid à presque 3000 d’altitude et fait partie du bassin versant de l’Oum Errabi qui s’écoule vers Casablanca.
Après un peu plus de 300 mètres de descente, le camp est en vue dans un espace naturel où coule à 2500 mètres d’altitude, une source d’eau fraîche au milieu de thuyas thurifère centenaires, peut-être même millénaires. Il est 13h30, heure d’arrivée annoncée dès le départ par Ahmed.
Un copieux pique-nique nous est servi à l’ombre de ces arbres anciens. Il est composé d’une salade d’oignons rouges, de tomates, de concombres, de morceaux de pommes et d’un morceau de fromage, style babybel. Ce plat est complété par des lentilles, des morceaux de thon et des sardines à l’huile. Le dessert arrive, du melon coupé en tranches et joliment présenté. Le tout arrosé de thé à la menthe.
L’après-midi sera consacré à la toilette, d’un peu de lessive, d’un doigt de méditation dans un endroit où le silence domine sous une chaleur bienveillante.
Au cours de la matinée quelques oiseaux ont pu être observés et entendus, un geai, le cousin du gendarme de la forêt, une bergeronnette des ruisseaux, différents traquets et au camp jouant dans les bases branches des mésanges noires attendant les miettes du repas. 11,34 km, 5 h 01, +976 m, -318 m

J8
. Le vent froid de la fin d’après-midi s’est atténué progressivement pendant le repas du soir puis a disparu. Vers 23h00, un ciel étoilé s’est montré aux courageux qui ont osé se lever, avec la voie lactée très nette du fait de l’absence de pollution lumineuse juste au-dessus du camp.
Un sommeil récupérateur dans un site exceptionnel et tout le groupe comme d’habitude dès 06h00 est à pied d’œuvre pour cette nouvelle journée. La descente se fait dans un univers minéral varié et nous interroge. Roches volcaniques au dessus de roches sédimentaires ? Des couleurs avec un dégradé de rouge, de vert, de marrons…de gros blocs de roches dures paraissant très noires à travers les lunettes de soleil, moins sombres à l’œil nu, qui semblent avoir été disposés par erreur. Que font-ils dans ce décor ? Les recherches à mon retour sur internet, ne m’ont pas donné d’explications précises.
Au cours du déplacement et avant le village, Ahmed nous relate qu’il y trois semaines des fumerolles ont été aperçues derrière une haute et sombre montagne qu’il nous montre devant nous. Les agriculteurs, éleveurs ont filmé ce phénomène qui n’a pas fait réagir les spécialistes.
En contrebas, le village de Tazgaiwalt se montre rapidement avec ses zones vertes généreuses et ses emplacements en terrasse déjà labourés. Nous zigzaguons entre les maisons et saluons quelques femmes curieuses.
Après avoir traversé sur un pont de bois la Tessaoute, nous gagnons le village Tassawt-n-Oufella où Ahmed nous propose de prendre le thé chez l’habitant. Un moment d’échanges malgré la barrière de la langue dans la grande salle de réception de la maison. Ahmed sert de traducteur entre les questions et les réponses de l’hôte. La boisson sera accompagnée de pains frais tout juste sortis du four par les femmes, accompagnés de beurre salé et d’huile d’olive servis dans de jolies coupelles.
Il est temps de reprendre notre cheminement vers le col de la journée à 3326 m d’attitude où nous pouvons apercevoir la crête qui conduit au sommet du Mgoun à 4071 m. Quarante minutes de descente et nous voilà à 2779 m d’altitude aux bergeries de Tchki, lieu du bivouac.
Il est 14h30. Le repas est rapidement servi, précédé comme il se doit par le thé à la menthe. Après-midi réservé au repos et à la toilette et à la préparation du sac pour le lendemain…Un groupe de Crave (bec rouge) occupe les lieux et se manifeste par un glapissement « kwee-ow » et « chee-a ».15,17 km, 5 h 51, +887 m, -705 m

J9
. Hier soir, le repas a été vite expédié et tout le groupe a regagné rapidement les tentes doubles sous un ciel étoilé.
C’est le grand jour. Réveil à 04h00, petit déjeuner à 04h30 puis après la répartition du pique nique dans les sacs à dos, c’est le départ ! Il est 05h00 et la colonne se met en mouvement sous un ciel éclairé par une demi lune. Les lampes frontales dessinent un serpentin dans le vallon que nous remontons. A mi-pente, le lever de soleil nous dispense de l’éclairage artificiel, une brise descendante rafraîchit l’air ambiant. Un premier col intermédiaire est atteint à 3600 m puis une pente raide observée la veille nous amène à un épaulement plus doux avec comme gardien du lieu, à son extrémité, un énorme cairn. Le sommet se montre, loin et près à la fois…mais il faudra encore 1h30 d’ondulation sur cette crête entre 3900 et 4000 mètres pour atteindre les 4071 m du Mgoun. Au cours du déplacement nous avons doublé un groupe de belges puis avons croisé trois français déjà sur la descente. Au point culminant, un groupe de vététistes de différentes nationalités, allemande, palestinienne, italienne nous saluent et s’offrent à nous photographier. Pour six d’entre nous, c’est le premier 4000 !

Le tracé de l’étape 9.

Nous libérons la place car nos amis belge arrivent et chacun doit pouvoir savourer ce moment tranquillement, loin de toute bousculade. Le beau temps stabilisé, une température douce, l’absence de vent invitent à une contemplation de ce paysage sur 360° que peu de montagne dans le monde à cette altitude permet. Vers l’Ouest, le massif du Toubkal, meurtri en 2023 par le terrible tremblement de terre ; au Sud, l’Anti-Atlas et le Sargho visité à plusieurs reprises par l’association ; à l’Est les points hauts de l’Ayachi, début d’un superbe trek, il y a quelques saisons et au Nord, on peut voir une partie de l’itinéraire suivi cette année.
Il faut maintenant amorcer, versant Sud, la descente par une voie peu fréquentée, une première pour Atlas. En ramasse pour certains,, plus prudemment pour d’autres, les premiers 500 mètres de dénivelé négatif sont parcourus dans l’heure dans un pierrier régulier.
La pause pique-nique permet à tous de pouvoir continuer à profiter de ce moment un peu hors du temps. Nous sommes seuls dans un vaste environnement minéral.
De vallons en petits mouvements de terrain avec une orientation Sud-Est nous arrivons à notre lieu de bivouac. Un joli coin de verdure entouré de points hauts aux roches de différentes couleurs où domine le rouge. Tanaghraft à 2631 m d’altitude.
20,21 km, 9 h 40, +1483 m, -1632 m


Dernier bivouac…

J10. Ce matin, le réveil se fait tout en douceur. L’itinéraire d’aujourd’hui se décompose en deux parties. La première consiste à passer un dernier petit col à pied dans un environnement qui reste intéressant mais qui a perdu de sa splendeur par rapport aux derniers jours. Après une quinzaine de kilomètres nous arrivons au village d’Ameskare. La fin du trek est proche, le pique nique est déjà prêt et l’on sent une certaine fébrilité chez les muletiers. Quatre vivent dans ce village et les autres vont partir en direction du massif du Sargho dont ils sont originaires. Moment toujours un peu difficile que de quitter une équipe qui a été au petit soin pour nous pendant toutes ces journées, travaillant dans des conditions parfois peu confortables. Nous les remercions chaleureusement en espérant avoir une autre fois l’occasion de vivre une nouvelle expérience ensemble. Un pourboire , l’équivalent de deux jours de salaire leur est remis dans une enveloppe avec le sigle de l’association. Reste avec nous Adi le cuisinier et Lahcène, le responsable des muletiers du Sargho qui auront encore deux tâches à accomplir, le repas du soir et le petit déjeuner.
Sur les conseils d’Ahmed, nous louons un bus local pour faire une partie du trajet (une heure environ) pour gagner la Vallée des Roses. Le matériel et les sacs de transport sont chargés dans le véhicule. Une nouvelle aventure dans ce vieux Mercedes conduit avec dextérité par un conducteur faisant ce trajet plusieurs fois par jour. On sent la mécanique à bout de souffle mais qui continue tout de même à avaler ces fortes pentes et descentes, ces virages serrés dans un paysage montagneux où tracer une route et la maintenir ouverte relève de l’exploit permanent.
Au bord de l’oued Mgoun, nous reprenons notre cheminement dans une végétation variée, tamaris, lauriers roses, grenadiers, noyers, pommiers, figuiers, parcelles de maïs et de luzernes…Une passerelle moderne nous permet de franchir cette large rivière que bordent des villages de plus en plus importants. Après une dernière sente la surplombant, étroite et vertigineuse, nous arrivons au but de l’étape Hdida où un gîte confortable avec un toit terrasse dominant la vallée nous offre un magnifique coucher de soleil.
Matin. 15,51 km, 5 h 19, +244 m, -789 m, Après-midi 3,38 km, 1h17, 55 m, 46 m

J11
. Après une nuit où nous avons retrouvé le confort d’un lit et avons apprécié la douche chaude, nous nous installons dans le bus de tourisme arrivé la veille pour un retour sur Marrakech. Nous déposons Adi et Lahcène à Qalaa’t-Mgouna, ville au développement important où ils doivent retrouver les muletiers du Sargho.
Des champs de roses sur de grandes parcelles, des oliviers, des hectares de zones désertiques, des montagnes en arrière plan puis à l’approche de Ouarzazate sur la droite la centrale photovoltaïque, la plus importante d’Afrique et sur la gauche le golf Royal et le lac Manson Eddahbi occupent l’œil du voyageur. Après la petite pause dans la ville dédiée au cinéma, nous franchissons le tizi n’Tichka (littéralement le col des pâturages en tamazigt) à 2260 mètres d’altitude. Cette route qui depuis des années a fait l’objet d’énormes travaux, franchit le Haut Atlas et permet de gagner au Nord les plaines de Marrakech. Le déjeuner a été pris dans un village après le col dans un restaurant avec au menu tajines.
L’arrivée en fin de journée sur Marrakech dans les embouteillages nous permet de constater que les véhicules circulant sont récents avec une marque qui domine chez les taxis, Dacia !
Le soir nous avons répondu à l’invitation de Slimane, le boss, qui nous accueille chez lui avec toute sa famille, son épouse nous ayant préparé de nombreux et savoureux plats.

J12. Achats et visites du souk en petits groupes et détente à l’hôtel sous une chaleur pesante.

J13. Décollage à 08h30 et retour sur Lyon St Exupéry puis Clermont-Ferrand en voitures.


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Séjour 21- Du 07 au 14 septembre 2024 – La Cerdagne

Animatrice : Mady
Secteur géographique : Cerdagne, Pyrénées Orientales
Nombre de participants : 12 animatrice comprise (7F, 5H)
Classement Atlas du séjour : (F/M)
Distance totale parcourue à pied : 103,42 km
Dénivelé total effectué : 5216 m
Kilométrage pour 3 voitures : 4265 km comprenant, l’aller Clermont Fd / Latour de Carol, les déplacements sur place et le retour Latour de carol /Clermont-Fd.
Météo : ensoleillée avec du vent fort du nord et quelquefois des passages nuageux en montagne
Les données kilométriques et altimétriques des randonnées sont le résultat d’une montre GPS, Garmin Fenix 7.

Temps de préparation et rédaction : 40 h

JOUR 1 : samedi 07 septembre

Trajet voitures : départ de Clermont Ferrand à 7h45

Arrivée à Latour de Carol (en catalan la Tor de Querol) à 16h46 sous un grand ciel bleu après un trajet ponctué de plusieurs pauses, la dernière au col du Puymorens.
Après l’installation dans nos chambres et avant le pot d’arrivée qui nous est offert à 19h nous faisons un petit tour dans le village. Traversé par le Carol qui prend sa source dans le massif du Carlit, ce petit village de presque 500 habitants voit sa population augmenter les week-ends et pendant les vacances, de nombreuses maisons secondaires étant alors occupées par des familles espagnoles. Rive droite de la rivière, l’église St Etienne perchée sur un éperon rocheux domine le bourg, à Yravals (rive gauche) où nous résidons, la chapelle Saint Fructueux datant du XIème siècle , se cache en contrebas de la route derrière d’imposants murs de pierre.
Et chose incroyable, Latour de Carol possède en outre une gare internationale avec des liaisons pour Barcelone, Paris, Toulouse et le départ du très célèbre train de Cerdagne, le Train Jaune.

Une météo moins favorable étant annoncée pour la fin de semaine, je modifie l’ordre des randonnées pour effectuer en priorité celles les plus hautes en altitude

JOUR 2 : dimanche 08 septembre

Dorres et les Molleres de Maurà

Distance : 18,59 km
Dénivelé : 1031 m
Durée : 07h44  ( 5h58’)
Altitude la plus basse : 1450 m
Altitude la plus haute : 2320 m

Nous partons de Dorres sous un grand ciel bleu mais les nuages accrochent les sommets au sud. Après la traversée du village où nous pouvons découvrir l’histoire des chemins de la liberté, réseau de passage pour l’Espagne pendant la seconde guerre mondiale, nous suivons sous la frondaison de noisetiers, jusqu’au Coll del Jouel, le GRP du Tour du Carlit, chemin parsemé de pierres granitiques. En le quittant nous abordons une partie plus dégagée ouvrant la vue sur la vallée pour arriver à Els Plans et contourner le roc de Rossel par une sente peu marquée qui nous permet de rejoindre le Riu de Brangoli. Après l’avoir remonté sur quelques mètres dans un environnement en partie boisé, de grosses pierres nous permettent de le traverser assez facilement pour passer rive droite et trouver une sente plus importante. Le bois de pins se fait plus épais, quelques petits cèpes difficilement décelables car bien enfoncés dans l’herbe sont découverts.
Au fur et à mesure que nous progressons, la pente se fait plus rude, et selon les lacets de la sente, nous nous approchons ou nous éloignons un peu du ruisseau. Une falaise aux gros blocs de granit domine notre parcours. L’arrivée à hauteur d’une cascade signale que le plus important du dénivelé est effectué. Les estives sont là mais pas de troupeaux en vue. Dans un bosquet de pins, nous surprenons 2 biches qui finissant par nous sentir, s’éloignent enfin. En octobre, cet endroit retentit des brames, très impressionnants, des cerfs qui sont nombreux dans la région. Nous finissons de monter, traversant les Mollerres de Maurà, zone très humide. En fin de matinée le ciel bleu est devenu gris et maintenant sous l’effet du vent, de gros nuages balaient le plateau et nous enveloppent. Un amas rocheux, le Serrat Dels Llops (2344m) nous abrite du vent du Nord ouest pour la pause pique nique.

Pendant cet arrêt, le ciel s’est à nouveau dégagé. Nous nous dirigeons vers le Pla dels Triadors, sans véritable chemin, suivant des traces d’animaux entre les pins et les blocs de granit qui parsèment le plateau. Tout en bas, la vallée avec ses nombreux villages, la centrale solaire d’Odeillo, et plus proche à droite sur un contrefort, celle de Targasonne, Thémis, dont la tour de 105m de haut reçoit les rayons du soleil concentrés par une multitude de miroirs géants. En face, la crête frontalière avec l’Espagne et ses sommets du Cambre d’Aze au Puigmal où nous irons dans les jours prochains. Nous descendons une pente herbeuse et rocheuse vers la Jaca del Pas, cherchant le meilleur passage.

Un dernier petit obstacle à franchir, le Rec de Dorres ( rec = canal), et nous voici sur une terrain plus facile où nous retrouvons une sente. Un arrêt sur la pelouse vers le Serrat de Castellar (2073m) permet de se regrouper. Un large chemin, bordé de parties herbeuses où paissent des chevaux, le murmure du ruisseau qui le longe, une cabane « l’abri de Nescale » sommaire mais certainement appréciée en cas de mauvais temps, agrémentent la descente vers Dorres toujours avec la vue sur la vallée. A la croisée avec le GRP, nous empruntons une agréable sente qui à travers bois nous amène à l’entrée du village.

Il est suffisamment tôt pour que l’on termine cette première journée de randonnée aux bains romains. Exposés plein sud, ces bassins en plein air où l’eau chaude sulfureuse jaillit à 42 °C permettent un beau moment de relaxation face au Massif du Puigmal.

JOUR 3 : lundi 09 septembre

Lacs du Carlit

Distance : 15,05 km
Dénivelé : 940 m
Durée : 6h46 (5h19)
Altitude la plus basse : 2008 m
Altitude la plus haute : 2658 m

Le lac des Bouillouses, point de départ de la randonnée, est un lac artificiel. La construction du barrage commencée dès 1903, a été difficile en raison du froid, du gel et de la qualité du sol perméable et friable. De plus, les travaux s’arrêtaient à chaque saison froide. En 1910, il mesurait 364 m de long et 15,50 m de haut. Rehaussé de 2m en 1946/1947 il mesure désormais 384 m et contient 17,5 millions de m³ d’eau permettant la production d’électricité, la fourniture en eau potable des communes de Cerdagne, participant à l’irrigation de la plaine du Roussillon et l’alimentation en eau des canons à neige de la station de ski de Font Romeu.

Déjà beaucoup de monde sur ce site très touristique et sur le Tour des lacs du Carlit par lequel nous commençons notre parcours. Après être passé devant le refuge et avoir laissé à droite le GR 10 qui suit le lac, nous entrons dans la forêt . Nous voici pour l’instant bien protégés du vent ! Le sentier intercale des passages faciles avec d’autres plus pentus et rocheux.

Arrivés à environ 2120 m d’altitude, le terrain est plus régulier et on enchaîne les lacs. A gauche, on devine l’Estany Negre, et peu après à droite El Viver. On continue avec l’Estany de la Comassa, puis avec l‘Estany Sec qui porte très mal son nom. A ce niveau nous quittons la PR du Tour des lacs pour aller à gauche vers l’Estany Llat. Après l’avoir longé sur quelques mètres, on pénètre dans la forêt, soulagés d’être à nouveau à l’abri du vent que l’on ressentait fortement depuis les 1ers lacs. Des cairns balisent la sente qui nous permet d’arriver progressivement au pied du Tossal Colomer. Là encore, quelques tests d’équilibre avec plusieurs blocs rocheux à passer. A nouveau en terrain découvert, à près de 2400m d’altitude, ce sera un pin et un mouvement de terrain bien orienté qui nous serviront de salle à manger pour le pique-nique et nous protégeront du vent froid et violent. Les vestes de montagne sont les bienvenues, la température est très fraîche, nous les garderons jusqu’au point le plus haut voire même après !

Nous repartons pour la dernière difficulté du jour, le col entre le sommet du Carlit et le sommet du Tossal Colomer. Le plafond est de plus en plus bas et nous le cache souvent, mais de nombreux cairns aident à maintenir le cap. Nous surplombons et contournons de petits étangs et finissons après un ultime effort par atteindre l’objectif fixé. Malgré la météo, quelques courageux descendent ou montent au sommet du Carlit. Vu la violence du vent à environ 2650 m d’altitude, je n’ose pas imaginer ce qu’elle est au sommet à 2921 m. Nous ne nous attardons pas et commençons la descente en luttant contre des rafales qui tentent de nous déséquilibrer, tout en étant attentifs aux difficultés du terrain. Un peu plus bas, nous pouvons enfin profiter de la vue sur les lacs et faire une pause !

Lacs du Carlit

On poursuit sur une sente qui longe les différents étangs, Sobirans, Trebens, Castellar.
Des passerelles, des pas japonais permettent de passer entre ces derniers et vers l’estany de Les Dugues sans crainte de mouiller les pieds. Nous sommes bien descendus en altitude et les moins frileux peuvent enlever les vestes.
Enfin nous retrouvons l’Estany del Viver et le chemin du départ qui nous ramène aux voitures.

JOUR 4 : mardi 10 septembre

Le Puigmal d’Err (2ème sommet des PO après le Carlit)

Distance : 13,60 km
Dénivelé : 1173 m
Durée : 7h30 (6h30)
Altitude la plus basse : 1981 m
Altitude la plus haute : 2910 m


Le ciel est d’un grand bleu, la journée s’annonce belle.
Le départ se situe au niveau de l’ancienne station de ski. Un petit bout de goudron avant de commencer la montée en suivant le ruisseau d’Err. A Aiguaneix (2220 m environ), nous prenons la sente de gauche qui va en direction du Puigmal Petit de Sègre, celle de droite allant directement au Puigmal d’Err. Ce ne sera pas notre chemin de retour, nous resterons sur les crêtes pour redescendre par les anciennes pistes de ski.

Pour l’instant nous continuons à monter dans cette petite vallée bien encaissée qui s’élargit peu à peu laissant découvrir au fur et à mesure de notre ascension un paysage grandiose.

Montée au Puigmal d’Err

Quelques pauses, pour reprendre son souffle, profiter de la vue, digérer le dénivelé de 600 m fait en à peine 2 kilomètres et finalement nous arrivons au col juste derrière 2 espagnols, un père et sa fille, qui nous avaient doublés au début du chemin. On pourra même leur demander une photo de groupe. Un regard sur les versants opposés et nous repartons vers le sommet, il reste encore 100 m de dénivelé. Le passage en crête permet une vue sur la vallée espagnole et au fond, signalés par Anny, des animaux qui paissent. Avec les photos prises par Laurent on distingue parfaitement qu’il s’agit d’isards. A partir de là, le terrain devient très minéral. Nous rencontrons en sens inverse quelques randonneurs mais aussi des vététistes, la plupart espagnols qui ont fait ou vont faire le sommet et la descente vélo à la main. Au sommet, rafales de vent froid, le groupe se disperse, chacun tentant d’y échapper en s’installant derrière les abris de pierre, signe qu’il doit y en avoir souvent, donc pas de photos de groupe, Descente face au vent dans un univers toujours très minéral mais au 2/3 de la pente, on trouve derrière un gros amas rocheux un abri parfait. Face au soleil, le pique-nique est apprécié.

Encore quelques mètres et nous bifurquons à gauche, laissant à droite la descente directe, pour rester sur une crête herbeuse et passer au Pas dels Lladres. Bénéficiant toujours d’une belle vue aérienne, nous faisons une lecture de paysage, pour retrouver côté français villages, centrales solaires, sommets dont ceux côtoyés hier, et parcours effectué ce matin puis redescendons à nos véhicules sous les remontées mécaniques et les pistes de la station de ski du Puigmal maintenant fermée.

Au retour, un petit détour pour passer au Four solaire d’Odeillo, créé en 1961 à l’initiative du chercheur Félix Trombe et où les équipes du CNRS s’installèrent en 1969. Pas de visite possible actuellement mais de nombreux panneaux explicatifs sur le fonctionnement du four solaire et de toutes les autres installations exposées. Et surtout la parabole vue de près !

JOUR 5 : mercredi 11 septembre

Etang de Malniu

Distance : 15,68 km
Dénivelé : 492m
Durée : 4h20
Altitude la plus basse : 1907 m
Altitude la plus haute : 2270 m

Une journée de récupération après 3 jours de randonnées avec de bons dénivelés. Le départ se fait de la station de ski nordic de Guils Fontanera, située en territoire espagnol.

Dès notre arrivée, je suis interpellée par le nombre de voitures qui franchissent le passage canadien et continuent sur la piste. En semaine, je pensais que nous serions assez tranquilles dans ce lieu fort fréquenté les week-ends. Nous croisons quelques personnes munies de paniers, des ramasseurs de champignons !

Pour éviter en partie la large piste carrossable qui mène au refuge de la Feixa où nous devons passer avant de trouver des sentes pour l’aller retour à l’étang, j’emprunte des chemins (peut être des pistes de ski de fond en hiver) et des coupe feux. La progression dans le bois se fait en toute tranquillité. Malheureusement à un moment, nous retrouvons la piste et sommes effarés devant le nombre de voitures garées et celles qui montent encore. Les ramasseurs de champignons se font de plus en plus nombreux. Certains ont déjà fait une belle cueillette. On n’a jamais vu autant de ramasseurs à un même endroit !

Finalement pour retrouver un peu de tranquillité, je repasse dans le bois clairsemé pour longer la piste. Après le passage à une source captée, nous arrivons au refuge de la Feixa, planté face au sud où terrasse et parasols invitent à l’arrêt. Mais nous ne nous laissons pas tenter. Un dernier regard sur les lointains sommets espagnols de la chaîne Pyrénéennes et c’est la bifurcation pour l’étang. Nous serpentons en courbe de niveau à travers le bois jusqu’à rejoindre un chemin plus large qui remonte du refuge de Malniu situé en contrebas. Quelques petites pentes, à nouveau un chemin plat et nous arrivons à l’étang. Nous en faisons le tour en 2 étapes, la pause pique nique se faisant au milieu, sur une belle pelouse.

Etang de Malniu

Le retour s’effectue par une autre sente avec toujours la rencontre de cueilleurs avec lesquels nous échangeons, grâce à Vincent notre traducteur, sur les champignons ramassés. La descente à la station se fait par le GR, à l’écart de la grande piste où il reste encore quelques voitures, à travers les estives et de petits bois de pins.

Un dernier regard admiratif pour un énorme et très lourd panier de champignons avec lequel 2 espagnols se font photographier. Encore une belle journée sous le ciel bleu.

JOUR 6 : jeudi 12 septembre

La météo étant assez pessimiste tant au niveau des précipitations que des températures en altitude, je propose au groupe deux randonnées de proximité avec un retour au village de vacances pour le pique nique.

Matin : Autour de Latour de Caroll

Distance : 11,95 km
Dénivelé : 376 m
Durée : 3h13
Altitude la plus basse : 1246 m
Altitude la plus haute : 1580 m

Juste au-dessus du village de vacances, un chemin, une sente et nous voici déjà sur un promontoire qui domine Latour de Carol. Le chemin passe au hameau en ruine de San Pere de Cedret qui un temps espagnol, fut après 1868 rattaché définitivement à la France. La frontière est toute proche et nous évoluons rapidement sur des chemins espagnols. Nous longeons sur une petite distance, la route de la Feixa empruntée la veille pour monter à la station de ski, avec en contrebas, le village de Guils de Cerdanya avant de retrouver un large chemin en balcon. Tout en bas, en France, dans la vallée et sur les pentes des collines s’étalent les différents villages, Enveitg avec lequel Latour partage la gare internationale, Ur, Dorres, ….Côté espagnol, Saneja et sur un point haut au milieu de la plaine, la petite ville de Puigcerda. Après ce court intermède en Espagne, nous voici à nouveau en France, d’abord sur un large chemin montant près du canal de San Pere avant de redescendre sur la vallée par une sente très pentue. Jusqu’à l’entrée de Latour nous suivons la rivière et traversons la forêt magique créée par les enfants de l’école du village

Après midi : Chapelle Santa Maria de Belloc

Distance : 8,76 km
Dénivelé : 402 m
Durée : 2h22
Altitude la plus basse : 1422 m
Altitude la plus haute : 1694 m

Retour à Dorres pour ce parcours. Pour éviter le goudron que suit le le GR de Pays du Tour de Cerdagne qui passe à la chapelle, j’emprunte une petite sente qui descend dans un petit vallon où coule le Rec de Jouell. Elle se transforme en un large chemin qui descend trop au sud. Devant rester en courbe de niveau direction ouest, nous franchissons un barbelé pour maintenir le cap. Dans l’herbe rase, on devine une ancienne trace et en la suivant nous arrivons au point de jonction avec le GRP. On contourne puis remontons vers le sommet sur lequel est juchée la chapelle datant du XIIIème siècle, mais plusieurs fois remaniée. A une altitude de 1685 mètres, elle offre sur la Cerdagne une vue superbe qui justifie son appellation de « Bell-Lloc » ou « beau lieu».
Un peu après, un curieux abri à demi enterré, la fontaine des pèlerins avec 2 bancs face à face et au fond une cavité cylindrique remplie d’eau. Merci à Vincent et Daniel d’avoir fait preuve de curiosité, sans eux nous passions sans nous arrêter ! L’Argila, point culminant de la journée, est atteint. Au Coll de Jouell, l’idée d’un aller retour vers la chapelle de Brangoli est abandonnée, l’après midi étant déjà bien avancé. Nous revenons à Dorres par le GRP Tour du Carlit, suivi en sens inverse le dimanche précédent.

JOUR 7 vendredi 13 septembre

Egat-Pic dels Moros

Distance : 19,79 km
Dénivelé : 802 m
Durée : 5 h17
Altitude la plus basse : 1681 m
Altitude la plus haute : 2137 m

Malgré un ciel bleu, de minuscules flocons de neige voltigent au départ et la température assez fraîche. Dès la sortie du village, nous empruntons un chemin qui serpente en courbe de niveau jusqu’à l’entrée de Font-Romeu où un petit écureuil nous souhaite la bienvenue. Nous rejoignons le «Musée sans murs», sentier forestier jalonné de nombreuses sculptures monumentales et contemporaines créé en 2008 sous l’impulsion de quelques passionnés. D’œuvres en œuvres, nous arrivons à hauteur des installations sportives du Centre National d’entraînement en altitude et du lycée climatique et sportif Pierre de Coubertin où de nombreux futurs sportifs de haut niveau tel que Martin Fourcade et Philppe Candeloro entre autres ont fait leurs classes… et apercevons sur la piste de ski roues et le stade de tir de biathlon, les équipes féminine et masculine belges qui s’entraînent. Passé le lycée, nous retrouvons pour un moment la forêt et ses multiples sentes où une trouée ensoleillée permet une agréable pause pique-nique avant l’arrivée au refuge de Llobins. Ouverte et non gardée, cette cabane propre et bien équipée est pourvue de quelques provisions. Exposée plein sud, en terrain dégagé, elle offre une vue panoramique sur les sommets frontaliers. En poursuivant vers le refuge de la Calma (2109m), quant à lui fermé, nous sommes survolés par une quarantaine de vautours. Un festin doit être possible à proximité !

Outre ces refuges, d’autres abris en pierre, certes assez spartiates, mais dispersés dans les estives sont présents et permettent éventuellement d’échapper au mauvais temps.

Dernier point à atteindre, le Pic del Morros (2137m), situé plus au sud sur notre chemin de retour. Mais avant cela, une dernière vue sur les sommets du Carlit et du Tossal Colomer saupoudrés de neige pour rappeler et apprécier le parcours effectué lundi.
Le vent souffle encore très fort sur le sommet et nous profitons peu du magnifique panorama qu’il offre. Nous retrouvons une température plus clémente dans la descente vers la fontaine de l’Arrell. Jouxtant la route, le lieu est sympathique, une simple fontaine en pierre où est captée l’eau de la montagne et un dolmen doivent en faire en été un lieu de pique-nique fréquenté.

Croix d’Egat

Une dernière photo du groupe à la croix d’Egat perchée sur une colline dominant le village et la tour des Maures, tour de guet du Xe siècle qui faisait partie d’un réseau de tours à signaux qui jalonnait l’ancienne limite entre l’empire des Maures et celui des Francs, clôture cette dernière journée.

Ce soir nous partagerons le dernier repas du séjour avec le groupe arrivé dans l’après-midi après avoir fait Clermont Fd / Latour de Carol, à vélo.

Merci à tous pour votre participation et d’avoir fait de ce séjour une agréable semaine et à Laurent pour ses photos qui ont complété les miennes.

Terrain : chemins, sentiers, sentes, en terre, en sable, avec rochers.
Végétation : chênes, bouleaux, noisetiers, pins noirs, estives.
Hébergement : confortable en chambres individuelles, en pension complète au village de vacances Yravals.
Restauration : repas du soir très appréciés, du rab est souvent demandé et les plats repartent vides …. Petits déjeuners très complets. Pique-niques constitués au gré des envies de chacun.
Groupe : très bonne ambiance.
Incidents : quelques petites chutes sans conséquences

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Séjour 20. Du lundi 02 au samedi 14 septembre 2024. D’Auvergne à la Cerdagne à vélorando

Animateur : Michel J.
Météo : fraîche et humide en majorité
Classement : difficile
Transport retour : véhicule amené par le groupe du séjour 21 « La Cerdagne »
Matériel mis à disposition par l’association : une remorque vélo « Bob », deux tentes MT900, une remorque routière pour le transport des vélos et bagages.

Distance linéaire parcourue à vélo : 736,71 km
Durée totale de roulage : 52 h 56’
Dénivelé positif : 10671 m
Dénivelé négatif : 10272 m
Les données ci-dessus peuvent variées quelque peu d’un instrument à l’autre. Les calculs ont été faits à partir des données recueillies sur une montre Garmin Phénix 6.

Préparation du séjour, du matériel et compte-rendu : 50h00

Relation du séjour.

J1 Clermont-Ferrand, Nonette
61,48 km, durée de roulage 4h03, dénivelée positive 695 m, dénivelée négative 645 m
Pour cette première journée, le kilométrage est volontairement court et les dénivelées raisonnables, une façon de rentrer tout en douceur dans ce challenge.
Pas de problème pour sortir de Clermont à partir de la rue du Temple par de petites rues puis par la piste cyclable passant par La Pardieu jusqu’à Cournon. L’aménagement terminé le long de l’Allier jusqu’à Longues est un régal. La première difficulté, le premier col, la Croix des Gardes fait l’objet d’une ascension rythmée par un groupe homogène dans un excellent état d’esprit. Le soleil est bien présent et dispense une douce chaleur. A l’arrivée, nous pouvons profiter d’une piscine relaxante après l’installation de nos tentes.

J2 Nonette, Lavoute-Chilhac
60,98 km, durée de roulage 4h13, dénivelée positive 749 m, dénivelée négative 934 m
Le départ se fait sous un ciel couvert avec une température douce et les quelques altocumulus sont le signe d’un temps incertain. Le groupe est debout dès 07h00 et semble reposé après cette première nuit en pleine nature. Après un petit déjeuner pris en commun, chacun à son rythme s’affaire à ranger son matériel, plier sa tente. L’itinéraire emprunte un terrain vallonné essentiellement composé de petites routes et quelques portions courtes, de chemins en terre. Nous faisons l’effort sur la commune d’Auzat-la-Combelle de grimper au site des Graves pour faire une pause et voir le chevalement et l’environnement de ce puits de mine.
A l’approche de Brioude, la nouvelle voie autoroutière venant de l’A75 non répertoriée encore sur les cartes et logiciels de cartographie nous oblige à un léger détour.

Site des Graves

Nous arrêtons de pédaler dans la Sous-Préfecture pour la visite libre de la basilique St-Julien de style roman auvergnat dont la construction a débuté au 12 ème siècle. Nous quittons cette belle cité pour aller pique-niquer sur les bords de l’Allier à hauteur de Vieille-Brioude. Quelques kilomètres d’aventure en bordure de la rivière sur une sente étroite avant de remonter vers la civilisation et traverser l’Allier sur le pont en arc de la Bajasse. A peine franchi, nous prenons à droite, une petite route en courbe de niveau qui présente une vue magnifique sur le cours d’eau. De petits et beaux villages dont les maisons ont déjà les volets fermés, quelques voitures d’autochtones et nous voici à traverser la rivière sur le pont de Saint-Sulpice composé sur sa partie roulage de plaques en fer qui nécessite un peu de prudence. Bientôt c’est l’arrivée au camping municipal situé en bordure de l’Allier. Nous avons juste le temps de nous installer qu’une pluie fine s’invite en cette fin d’après-midi.

J3 Lavoute-Chilhac, St-Alban-sur-Limagnole
65,97 km, durée de roulage 4h55, dénivelée positive 1271 m, dénivelée négative 813 m
Le réveil se fait sous un ciel bas et gris mais sans pluie. La routine du matin faite, nous reprenons la route et après 18 kilomètres environ et quelques photos de l’abbaye de Chanteuges, nous laissons les Gorges de l’Allier pour gagner le plateau de la Margeride. Après une longue montée de plus de 5 kilomètres ponctuée de passage à 10 voire 12 %, de quelques arrêts pour boire et se ravitailler nous atteignons à 4 kilomètres de Saugues, un col sans nom à 999m d’altitude au lieu-dit la Pierre Passade. Une longue descente jusqu’à ce gros bourg où le traitement des champignons représente une activité importante. La Tour des Anglais attire l’œil, vestige d’un ancien château ravagé par un incendie en 1788.
Selon le découpage initial l’étape se terminait là. Après concertation et en raison de la fraîcheur de l’air, la décision est prise à l’unanimité de continuer jusqu’à St Alban, histoire de prendre un peu d’avance en cas de détérioration de la météo. Cette seconde partie de journée nous fait traverser plusieurs villages où l’on peut observer la qualité et la solidité du bâti. Encore un gros effort pour gagner après 5 kilomètres le dernier point haut en passant à proximité du lieu-dit « le Sauvage ». Dans la descente vers St-Alban, la pluie arrive progressivement. Une petite accalmie nous permet une installation un peu en retrait de la Limogne au camping Le Galier où nous apprécions les sanitaires chauffés et la cuisine locale.

J4 St-Alban-sur-Limagnole, Nasbinals
41,42 km, durée de roulage 3h05, dénivelée positive 672 m, dénivelée négative 438 m
Après une soirée, une nuit et une matinée pluvieuse, nous décidons, le ciel s’éclaircissant de démarrer. Il est 11h00. L’avance prise sur le tableau de marche la veille a été profitable. Aujourd’hui, l’objectif est d’atteindre Nasbinals, quitter la Margeride et la bête de Gévaudan pour l’Aubrac en espérant pouvoir faire sécher tentes, vêtements et matériels mouillés. L’animateur apprécie particulièrement la partie jusqu’à Aumont-d’Aubrac sur de petites routes alternant montées et descentes traversant des paysages variés composés de bouquets d’arbres, de forêts de pin Sylvestre ou surplombant des ruisseaux et rivières gonflés par les dernières fortes pluies. La végétation n’a pas souffert de la sécheresse. Après Aumont, le paysage change, de grandes étendues, de longues montées non protégées du vent d’ouest, sud-ouest qui font peiner le voyageur à vélo. Nasbinals se présente sous un ciel où quelques parcelles de bleu se font remarquer mais avec un vent soutenu. Le camping est accueillant avec une pièce hors sac, cheminée allumée pour les pédestres et cyclistes. Chaleur que nous apprécions pour le repas du soir et le petit déjeuner.

J5 Nasbinals, Sévérac l’Église
73,30 km, durée de roulage 5h06, dénivelée positive 965 m, dénivelée négative 1510 m
La nuit a été fraîche avec un vent tempétueux qui s’est levé vers 02h00 du matin et s’est prolongé toute la journée venant du sud ouest et rendant la montée au col de l’Aubrac difficile. A Aubrac, nous prenons la direction de St-Chély-d’Aubrac, petite route remarquable à travers une grande forêt de hêtres puis un chemin asphalté en courbe de niveau qui nous fait contourner le massif forestier. St-Côme-d’Olt atteint, nous suivons la rive gauche du Lot par une sente le long de la rivière puis une petite route qui nous amène à Espalion, jour de marché, lieu prévu pour le ravitaillement de midi. L’ancienne gare située sur les hauteurs nous accueille pour le pique-nique. L’ancien tracé de la voie ferrée est maintenant une voie verte en terre qui relie Bertholène avec de nombreux ouvrages d’art, viaducs et tunnels rendant cet itinéraire varié et agréable.

Voie verte Espalion Bertholène

Les premiers kilomètres pentus sont légèrement ravinés et parfois les cailloux s’amoncellent mais les pneus schwalbe des vélos acceptent le défi sans problème. Petite pause au Trou de Bozouls pour admirer cette curiosité géologique ainsi qu’en chemin pour déguster des mûres à point. A hauteur du lieu-dit Lanquet nous la quittons pour gagner Laissac puis le bourg de Sévérac-l’Eglise. La météo n’est pas à l’amélioration et le vent souffle très fort. Heureusement les emplacements au camping où nous nous installons sont protégés par des haies.

J6 Sévérac l’Église, lac de Villefranche-de-Panat
50,99 km, durée de roulage 3h58, dénivelée positive 1029 m, dénivelée négative 1017 m
Pas de pluie, le ciel est clair mais le vent grossièrement d’orientation sud est toujours bien présent. Après un petit ravitaillement à Laissac, nous attaquons la première côte de la journée qui va durer presque 5 kilomètres. Heureusement la petite route passe dans une hêtraie qui nous protège des rafales violentes du vent. La journée sera ainsi faite de montées plus courtes qui avoisinent les 10 % puis de descentes plus ou moins longues. Chacun à son rythme dans les montées et l’on s’attend aux grands changements de direction. Pour un meilleur confort et une plus grande sécurité, les étapes de ce voyage ont été chargées sur les trois montres Garmin de Christian, Armand et la mienne.
Arrivés à Arvieu, nous constatons que le camping est à l’abandon mais toujours bien présent sur internet ! Après quelques recherches à l’aide de Google et autres, nous trouvons à une dizaine de kilomètres en déviant de notre itinéraire un camping à Villefranche-de-Panat que nous atteignons en prenant le chemin du tour du lac aménagé par endroits sur pilotis, une façon originale de finir la journée. Merci Armand.

Lac de Villfranche-de-Panat

Nous avons juste le temps de nous installer avant que l’orage éclate. La responsable de l’endroit nous mettra à disposition un abri pour le repas du soir.

J7 Lac de Villefranche-de-Panat, Ambialet
52,28 km, durée de roulage 3h02, dénivelée positive 499 m, dénivelée négative 1056 m
La nuit a été étoilée et le vent a cessé de souffler. Au réveil, un timide soleil accompagne notre petit déjeuner. Nous essayons chaque jour lorsque la météo le permet de partir vers 08h30. L’étape du jour commence comme elle s’est terminée la veille par un passage sur un aménagement en bois puis à Villefranche, il nous faut quitter la cuvette occupée par le lac et gagner le plateau. Les raidillons réchauffent rapidement les muscles. Nous continuons à évoluer sur un terrain vallonné mais les descentes à fort pourcentage l’emportent sur les montées. Aujourd’hui, c’est dimanche et nous devons penser aux courses du jour. Nous arrivons à Réquista avant midi en pleine brocante, avant la fermeture des magasins. Le petit magasin « U » (Util) nous permet de prévoir le pique-nique, le repas du soir et de reconstituer le fond de sacoches.
Un grand champ avec une vue sur la vallée du Tarn et le soleil nous invite à la pause. Nous en profitons pour faire sécher tentes et vêtements. A peine installés, l’agriculteur voisin se présente en quad. Nous échangeons sur plusieurs sujets et notamment les cultures et l’élevage locaux.
En selle, la descente continue par une toute petite route où une voiture seule peut passer. Les vues sur la vallée et la rivière sont magnifiques. Bientôt, Ambialet, site remarquable avec sa route submersible, sa centrale hydroélectrique. La vallée du Tarn dessine ici une boucle de trois kilomètres formant une impressionnante presqu’île rocailleuse. Arrêt au camping « La mise à l’eau » tenu par une sympathique anglaise.

J8Ambialet, Vielmur-sur-Agout
80,92 km, durée de roulage 5h02, dénivelée positive 716 m, dénivelée négative 783 m
La pluie est tombée une bonne partie de la nuit. Au lever du jour, les nuages forment une strate qui accrochent le relief environnant. Le fond de l’air est très humide mais nous avons le temps de plier les tentes sans averse. Nous déjeunons une fois encore sous un appentis mis à notre disposition.
Juste au moment du départ, nous échangeons avec un voyageur à vélo arrivé, hier en fin d’après-midi, sur le matériel et sa pratique.
A peine mis en route, la pluie s’invite et nous accompagne sur cette petite route rive droite du Tarn sans aucune circulation. Nous croisons un gros groupe de cyclistes. De grosses averses accumulent l’eau sur la chaussée. L’entrée dans Albi se fait facilement avec l’aide de la montre Garmin et de l’itinéraire enregistré ce qui permet de ne pas hésiter à certains carrefours. Les quartiers anciens sont rapidement atteints et les visites libres de la cathédrale et des jardins du musée de Lautrec prévues au programme peuvent se faire au rythme de chacun.

Jardins du musée de Lautrec Albi

Après un petit détour pour acheter un nouveau matelas gonflable pour Christian chez Décathlon, nous sortons de la ville pour gagner la voie verte d’Albi à Castres sous un ciel chargé mais sans pluie. En stabilisé, parfois asphaltée, elle rend le déplacement confortable et sécurisé dans un environnement champêtre non monotone. A quelques kilomètres de Castres nous reprenons une petite route pour gagner le but de l’étape le camping « Le Pessac » où nous sommes sympathiquement accueillis à proximité de la rivière l’Agout. Elle prend sa source près du sommet de l’Espinouse dans le département de l’Hérault et se jette après 194 km dans le Tarn.

J9Vielmur-sur-Agout, Alzonne en passant par Montréal
79,73 km, durée de roulage 5h44, dénivelée positive 1215 m, dénivelée négative 1267 m
On franchit l’Agout et une longue côte met les muscles à température. L’habitude se poursuit, montées et descentes. Nous buttons juste après St-Germain-Des-Près sur le chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres qui fait l’objet ou a fait l’objet d’une campagne d’informations nationale entre les différents protagonistes. Un léger détour et nous retrouvons l’itinéraire tracé. A Sorèze, petite cité médiévale déjà endormie nous commençons la grande aventure de la journée. A l’ouest de la Montagne Noire, nous remontons la vallée le long de la rivière Sor dite vallée du Cuivre avec plusieurs lieux d’installations de « Martinet » encore en place. Sept kilomètres d’effort sous un temps gris sans pluie et sans aucune voiture. Arrivés au sommet, nous prenons le pique-nique en cherchant à nous abriter de la fraîcheur ambiante à Les Cammazes où l’on peut voir le débouché d’une rigole dont la voûte a été retravaillée par Vauban et qui sert à alimenter en eau le canal du midi.
La journée est bien avancée. Descente jusqu’au canal par des chemins pierreux ou herbeux ou sur de petites routes tranquilles. Un moment d’inquiétude toutefois…à un carrefour de chemin, Patrick prend à droite au lieu de continuer tout droit. Personne derrière ! Pas de réponse au téléphone. Est-il tombé ? Puis enfin, un appel…Il est arrivé sur une route en amont de notre position. Nous sommes de nouveau trois, Armand et Christian étant passés devant. A une ferme, ils ont tourné à droite alors que sur un chemin tout en pente, nous allons tout droit…..Après quelques minutes, tout le monde se retrouve au cœur d’un village à quelques kilomètres de Villepinte. Nous sommes maintenant sur les berges du Canal du Midi et Bram rapidement atteint permet de ravitailler. Il nous reste la montée à Montréal, fin théorique de la journée. Arrivés au camping, nouvelle déception, il est fermé depuis le 31 août. Une pensée pour les personnes qui prennent leurs vacances en septembre, ils ne sont pas gâtés, l’improvisation à cette période n’est plus permise ! Nous faisons appel à Google par l’intermédiaire de Christian qui nous trouve un point de chute à Alzonne à quelques kilomètres de là. Un petit effort de 7 kilomètres et nous voilà installés dans un camping de grande classe en apparence mais dans un coin réservé aux tentes à proximité d’une route très passante tard le soir et tôt le matin, équipé seulement de 3 toilettes et de 2 douches.

J10 Alzonne, Chalabre
57,40 km, durée de roulage 4h20, dénivelée positive 385 m, dénivelée négative 155 m
Armand prend la tête pour rejoindre l’itinéraire avec une route à forte circulation… parfois on a pas le choix ! Puis très vite par des chemins herbeux nous gagnons le bord du Canal du Midi qui nous ramène vers Bram.
Cette journée est une journée de récupération avant les deux dernières étapes qui nous feront passer le piémont Pyrénéen puis les Pyrénées. A Bram, nous suivons la voie verte qui conduit à Lavelanet ou Mirepoix. Confortable, les haies qui se sont bien étoffées ces dernières années nous protègent du vent toujours bien présent.
A Moulin-Neuf avant de franchir l’Hers, nous laissons la voie de droite qui mène à Mirepoix pour
suivre celle qui nous conduit à Lavelanet. Peu de temps après, nous apercevons les ruines du château de Lagarde qui au temps de sa splendeur était appelé le « Petit Versailles des Pyrénées ».
Nous arrivons au camping situé sur la commune de Chalabre au lieu-dit Le Cazal-Ste-Marie. Il est 14h40. Petit tour en ville, pot en terrasse et repos…

J11 Chalabre, Quérigut
50,44 km, durée de roulage 4h44, dénivelée positive 1329 m, dénivelée négative 562 m.
Il a plu une partie de la nuit. Au petit matin, le ciel est bas et chargé d’humidité. Comme annoncé, c’est la grosse journée du séjour…10 kilomètres en montée pour atteindre par une route peu large le col de la Babourade à 654 m d’altitude pour commencer… puis sur une route en balcon faite de faux plats montants et descendants à travers les forêts de Ste-colombe et de Comefroide nous atteignons le plateau de Sault et ses pâturages où le vent d’ouest sans obstacle nous rafraîchit.

Franchissement du piémont pyrénéen

A Espezel, nous coupons l’axe routier Quillan, Ax-les-Thermes pour prendre la direction des Gorges de Rebenty que nous quittons rapidement pour traverser un plateau de prairies artificielles puis après Aunat, nous franchissons le col des Aychides pour descendre dans un décor magnifique, vers les Gorges de l’Aude que nous suivons sur 2,5 kilomètres, route importante et chargée en saison estivale mais calme et peu encombrée à cette période. L’effort n’est pas fini car sur 2 kilomètres nous attaquons la montée à 10 % du col d’Ascou-Pailhères bien connu des coureurs du Tour de France que nous abandonnons, heureusement pour prendre à gauche la D25 qui traverse Le Pla et c’est enfin Quérigut surmonté par le château du Donezan. Château, aujourd’hui en ruine qui a connu entre le XI et XIVème siècle de nombreux propriétaires du Roi d’Aragon au Comte de Foix, démantelé, reconstruit, cet édifice a bien souffert des évènements violents locaux.
Arrivés très tôt à Quérigut, nous avons le temps de trouver un emplacement de bivouac car le camping a déjà, devant une météo capricieuse, fermé ses portes. Nous trouvons refuge en contrebas du cimetière, pratique pour l’eau et légèrement à l’abri des rafales du vent froid. La soirée est calme et rapidement après le repas, chacun se réfugie sous sa tente au chaud !

J12 Quérigut, Latour de Carol
61,80 km, durée de roulage 4h44, dénivelée positive 1146 m, dénivelée négative 1092 m
Le réveil est frais, 4°degré sous les tentes avec un vent fort de nord-ouest en rafales. On se réchauffe rapidement car les 4 premiers kilomètres sont en montée avec un pourcentage raisonnable pour atteindre le col de Hares où de nombreuses voitures sont stationnées, les occupants étant à la recherche de champignons que l’on arrive à voir en roulant, sur les bas côtés. Ce col marque une frontière entre le Donezan et le Capcir. A Puyvalador, on prend une piste cyclable en parallèle de la D118 qui nous amène à Formiguères pour une pause ravitaillement et visite de l’église. Juste avant le lac de Matemale sur notre gauche une harde d’une dizaine de sujets, composée de jeunes cerfs, biches et faons. La pause de midi arrive et nous sommes au col de la Quillane à 1713m d’altitude. A l’abri du vent, nous pouvons voir des traces de neige sur les plus hauts sommets sous un ciel bleu intense peu vu pendant ce périple, où volent quelques flocons.

Col de la Quillane 1714m d’altitude

Bientôt sur notre gauche la forteresse de Montlouis puis l’arrêt au four solaire d’Odeillo pour lire quelques informations et apprendre les recherches actuelles notamment pour la fabrication d’ hydrogène à partir de l’énergie délivrée par le soleil. A Egat, nous plongeons vers l’enclave espagnole de Llivia. A Ur, nous prenons sur 500 mètres environ la N20 avant de nous diriger par une route étroite vers Puigcerdà en territoire espagnol puis en passant à l’arrière de la gare internationale d’Entveig nous arrivons à Latour de Carol. Gare internationale car de ce point ferroviaire, nous pouvons par le Ter français gagner Ax-les-Thermes, Toulouse ; par le train espagnol, Barcelone et par le train jaune descendre vers Villefranche-de-Conflent et Perpignan.
La soirée se passe au village de vacances d’Yravals où nous rejoignons nos collègues randonneurs à pieds qui ont passé une semaine à parcourir les sentiers de la Cerdagne avec Mady.

Merci à tous pour la bonne ambiance et les différentes aides apportées au cours de ce beau challenge à vélorando.

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Séjour 18. Du 19 au 25 août 2024 Les 2000 des Bauges

Animateur : Yves
Nombre de participants : 12 animateur compris (7 F, 5 H)
Météo : ensoleillé dans l’ensemble
Distance : totale 82 km
Dénivelé : total 6920 m
Durée : 45 H
Classement Atlas : difficile
Kilométrage auto :  2550
Préparation et rédaction : 40 H
 
Séjour en étoile pour découvrir les 2000 des Bauges.

Jour 1 : Croix du Nivolet      9 km, + 900m, – 900m, 5h

Trajet effectué, il est 11h. Nous voici dans le Parc Naturel des Bauges, parc de 900 km2 créé en 1995. Territoire de moyenne montagne avec, à l’est, les sommets les plus élevés qui culminent aux alentours de 2000 m dont certains seront gravis durant la semaine. A l’ouest, des sommets plus doux : Semnoz, Revard, Nivolet dominé par une croix majestueuse, celle que nous allons justement découvrir maintenant.

Le départ se fait par le versant sud, à partir du hameau de Lovettaz où nous venons de nous garer. Passé le hameau, la montée se fait régulière sur un sentier mi-terre, mi caillouteux, jusqu’aux Grands Prés. Petite pause au pied des projecteurs qui illuminent la croix, installés en 1960, pour le centenaire du rattachement de la Savoie à la France et financés par EDF. La pente se fait plus raide pour atteindre le Pas de l’Echelle, où, pour passer cette difficulté, nous décidons de replier les bâtons dans le sac. Nous commençons par un passage câblé, sur des roches calcaires lissées par le temps et les chaussures des randonneurs, le câble est bienvenu car, à droite, la pente est importante. La suite est plus physique : passage étroit dans une faille de la montagne, étiqué tant bien que mal de barres métalliques, plus ou moins bien positionnées.
Malgré la difficulté du passage, tout le monde se retrouve à la sortie et reprend ses bâtons. Simple formalité pour atteindre la croix quelques mètres plus haut.
Après l’effort, la récompense aurait du être au rendez-vous mais la déception est grande car le brouillard, présent sur le sommet depuis le départ ne s’est pas dissipé et nous entoure. Du pied de cette croix de 21m de haut, on devine à peine son sommet. Je leur avais vendu une vue spectaculaire sur le Lac du Bourget et Aix les Bains, je suis également très déçu. La seule façon de se repérer est de lire la table d’orientation.

Croix du Nivolet

Il ne fait pas très chaud et la brise nous cingle le visage, nous redescendons de quelques mètres pour une pause bien méritée, car nous voulions passer la difficulté avant de nous restaurer.
La descente dans le bois de Charvettan à la lisière du rocher du même nom, nous mène au Col de la Doria. Nous changeons brutalement de direction pour nous diriger vers la Cascade de la Doria. De la passerelle qui surplombe la cascade, nous apercevons des courageux sur la Via Ferrata de la Grotte Carret. Séances photos et progression le long du torrent de la Doria jusqu’au parking.
Il nous reste 1h de petites routes tortueuses pour gagner notre gite à Jarsy.

Jour 2 : Chaurionde (2173m)     16km, +1200m, -1200m, 8h

Tout le monde est en forme ce matin. La nuit au gite s’est bien passée. Un gite de 30 personnes uniquement pour nous, nous sommes à l’aise. Dans le dortoir, filles d’un côté, garçons de l’autre. Très bon accueil de la responsable. La tartiflette était excellente.
Petit déplacement en voiture jusqu’au parking du Nant Fourchu à proximité du Chéran, la rivière sauvage qui traverse Les Bauges et qui n’est, à cet endroit qu’un torrent impétueux.
La montée dans la Forêt de Coutarse nous fait rapidement transpirer car les dénivelés importants se succèdent entrecoupés de faux-plats pour reprendre notre souffle.
Sortis du bois, l’Alpage d’Orgeval avec sa piste d’accès s’offre à nous. Nous la suivons jusqu’aux chalets de l’alpage. Les sommets sont encore dans le brouillard ce matin, sur notre gauche, nous distinguons le 1er 2000, le Mont de la Coche. Passés les chalets d’Orgeval, progression en alpage face au roi des Bauges (Pointe d’Arcalod 2217m).

Nuages et brouillard se déplacent rapidement. Nous stationnons quelques minutes en face afin de visualiser cette pointe réputée pour sa difficulté d’ascension. La chance nous sourit : d’un seul coup elle se découvre et se présente à nous dans toute sa splendeur. Il aurait été dommage de ne pas la découvrir. De là, on s’imagine bien que l’escalade pour atteindre son sommet n’est pas chose facile.
Au Col d’Orgeval, changement de cap : direction plein Est face à la Pointe de Chaurionde. Les 400m de dénivelé se font tranquillement, la pente est raide mais régulière. Le plafond s’élève et le soleil apparait.

Montée de Chaurionde

La partie sommitale est vaste et nous nous retrouvons avec quelques personnes déjà présentes. Ça y est, c’est notre premier 2000 (Chaurionde 2173m). La vue est époustouflante sur tous les massifs avoisinants : Belledonne, Ecrins, Vanoise ainsi que le Mont Blanc d’un blanc immaculé comme je ne l’avais jamais vu. En dessous, une mer de nuages remplit les vallées. La Sambuy est à portée de main mais des cordes sont nécessaires pour l’attaquer de ce côté. En face, la Dent de Cons à la couleur sombre semble sortir d’un film d’horreur. Au sud, nous distinguons le Pécloz avec ses plis caractéristiques et l’Arménaz que nous gravirons vendredi. De l’autre côté, la Tournette proche du Lac d’Annecy sort des nuages comme un pantin de sa boite. L’endroit est trop beau, nous décidons de pique-niquer sur place.
Un patou très docile, en mal d’affection se joint à nous et profite de quelques bribes de notre festin jusqu’à ne plus vouloir lâcher la gamelle de Sandrine. Malheureusement, tout à une fin, on aurait bien passé l’après-midi-là, mais il faut redescendre.
Les premiers 400m jusqu’au Col du Drison sont pentus et escarpés, les cailloux roulent sous nos pieds. Pas de chute à déplorer, les Atlassiens ont le pied sur. Petit raccourci vers le Col du Haut du Four où nous retrouvons le GRP du Tour des Bauges. A la Fontaine de la Croix de Fer, nous quittons le GRP pour emprunter un sentier peu fréquenté au-dessus du Chéran, entrecoupé d’une douzaine de mini canyons formés par les torrents qui alimentent la rivière, plus ou moins faciles à passer. La descente est longue et pénible : racines, rochers humides, terrain boueux par endroits provoquent plusieurs glissades, heureusement sans gravité. Nous retrouvons enfin le GRP avec une économie d’une bonne heure de marche si nous l’avions suivi, mais ce ne fut pas sans peine !
Passé le Chéran, une bonne piste nous conduit aux voitures.

Jour 3 : Le Mont Trélod (2181m)     13km, +1200m, -1200m, 7h10

Suite à la mise en place d’une zone de recherche qui s’intègre dans la nouvelle réglementation de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage (RNCFS), seuls les sentiers balisés sont autorisés. Le parcours sera donc en grande partie en aller/retour, seule une petite boucle sur le retour sera effectuée. Le départ se fait du parking des Cornes, d’abord en alpage puis en forêt par un sentier à la montée régulière peu accidenté. Le temps est brumeux et le soleil peine à sortir. Nous voici sous la Dent des Portes, où le passage de rochers se fait sans encombre, petit chemin en balcon et nous voilà au Chalet des Gardes. Progression régulière en légère montée sur un chemin terreux et herbeux. Un troupeau d’Abondances obstrue le chemin, nous les contournons gentiment sous leur regard complaisant. Soudain les yeux de lynx d’Anny repèrent des chamois sur un pierrier ainsi que sur une pente herbeuse qu’ils dévalent allègrement. Les appareils photos crépitent. Nous nous approchons du but : le sentier devient caillouteux et la montée finale nécessite les mains. Nous sommes au Mont Trélod (2181m), : (notre deuxième 2000).

Sommet du Trélod

Malheureusement la vue est bouchée : brouillard plus ou moins épais qui change en permanence. Photos de groupe et nous redescendons de quelques mètres pour la pause méridienne.
Le retour se fait tranquille, les vaches ont dégagé le chemin. Nous arrivons à l’embranchement de ma petite boucle. Progression à découvert sur un sentier terreux à la pente plus douce. Au chalet du Golet, le berger nous accueille avec le sourire et un grand nombre d’entre nous repart avec un fromage de chèvre qui s’avèrera délicieux. Les 2.4km de piste dans le bois pour rejoindre le parking nous semblent interminables.

Jour 4 : Margériaz     11km, +600m, -600m, 6h

Aujourd’hui jour plus cool, mais pas de repos pour autant !
Nous partons pour les falaises de Margériaz, au-dessus de la station Aillons-Margériaz 1400. Station complètement intégrée dans le site, dans un respect écologique et environnemental. Falaises de 12km de long, qui s’étalent de la vallée du Chéran au Col du Pré de la Roche, qui soutiennent, à l’ouest, le plateau de Margériaz au centre du bucolique Massif des Bauges.
Partis de la place à Baban, nous montons d’entrée sur les roches de calcaire karstique jalonnées de tannes et de gouffres qui se visitent pour certains. Passage près du chalet du Margériaz où un patou nous montre que c’est lui le gardien du troupeau. Le bord de la falaise est atteint à proximité de la Tanne des Squelettes. Après une atypique photo sur un fauteuil en bord de falaises, nous continuons sur la crète jusqu’au Golet de l’Agneau. Ce passage, utilisé autrefois par des bergers qui portaient leurs agneaux sur leurs épaules, permet de gagner Plainpalais dans l’autre vallée. Deux Atlassiens viendront avec moi pour se rendre compte de la difficulté de ce passage, effectivement vertigineux mais relativement bien équipé. A faire par beau temps et en montant de préférence !

Falaise de Margériaz

Malgré la faible hauteur du plateau, la vue à 360° est très riche en repaires, surtout par cette journée magnifiquement ensoleillée. Après un repas pris proche du Golet, le retour se fait sur la piste au début, puis nous regagnons la crète au niveau où nous l’avions atteint, pour la suivre jusqu’au col de la Verne, au-dessus d’une barre sinueuse dénommée « La Couleuvre ». Nous marchons sur une zone de lapiaz à crètes aiguisées et émoussées, en faisant très attention de ne pas se tordre les pieds. Passé le Col, 2 sentiers s’offrent à nous pour descendre la Combe de la Verne. Je choisis celui de droite qui me parait plus net, mauvais choix ! Après quelques pas, la végétation a pris le dessus, on se croirait en hors-piste. Les remarques sympathiques fusent mais que cela ne tienne, nous le garderons jusqu’à la rencontre de l’autre. Pas de chance, mais c’est l’aventure avec un A…
Avant le retour aux voitures, un petit arrêt à la Grotte des Fées, lieu de méditation à l’accessibilité plus ou moins glissante.
Sur la route du retour, arrêt à la Cascade du Pissieu qui draine l’eau de pluie et de fonte de neige du plateau de Margériaz après avoir emprunté un réseau souterrain. L’endroit est très prisé et, en cette fin d’après-midi caniculaire, la foule est au rendez-vous.

Jour 5 : Mont Pécloz (2197) et Mont d’Arménaz (2158),     16km, +1500m, -1500m, 9h


Pour ces deux-là, une grande boucle n’étant pas possible (zône RNCFS), la moitié du parcours sera en aller/retour.
Départ du parking du Couvent, petite sente raide pour rejoindre le sentier de découverte où nous nous instruisons tout en marchant, prolongée d’une belle piste un peu monotone jusqu’à la Culaz. A partir de là, montée caillouteuse en forêt, passage en courbe de niveau et nous atteignons les derniers « S » sous le Chalet des Gardes. Nous apercevons le sentier qui mène au col entre Pécloz et Arménaz. Bonne pause et nous attaquons la montée. La pente est dure, chacun monte à son rythme et tout le monde se retrouve au col. Nous sommes à 1995m. Sur la partie basse de l’Arménaz, plusieurs jeunes chamois ignorent la pente et s’en donnent à cœur joie. Devant nous, le Pécloz culmine à 2197m. Il reste encore 200m à gravir. Les regards se tournent vers le sommet qui fait poser des questions : par où ça passe ? Il faut escalader ? Il y a du vide ?
Je les rassure. On pose les sacs, certains les bâtons et nous voilà partis. Effectivement, à plusieurs endroits, il faut mettre les mains : la sente est très raide et caillouteuse, mais le cheminement se fait entre les blocs, donc pas aérien. Seule la crète pour atteindre la croix mérite son nom, nous sommes sereins. D’en haut, la vue à 360° est majestueuse, nous apercevons les sommets déjà faits et devant nous celui à venir. Albertville s’étale en fond de vallée et le Mont Blanc, toujours présent, bien visible en toile de fond. Au sud se dressent quatre autres 2000 : la Pointe des Arces, la Pointe des Arlicots aux deux canines effilées, le Grand Parra et la Dent d’Arclusaz. La désescalade du Pécloz se fait tranquillement jusqu’aux sacs où nous nous restaurons. Pendant cette descente, une envolée de rapaces nous survole : ils sont superbes et imposants.

Montée au Pécloz et Arménaz

La journée est magnifique, le soleil est de la partie et une légère brise nous aide à supporter la chaleur. Au-dessus de nous, le 2° objectif du jour : Le Mont d’Arménaz (2158). Les 150 m positifs après le repas sont un peu durs le long de cette crète sinueuse avec, à notre gauche, un vide sidéral. Le groupe reste attentif et monte doucement. C’est fait : le deuxième 2000 du jour !
Le retour, plus doux au départ, passe au pied de la Pointe des Arces. Petite pause au Chalet des Gardes avant de reprendre la partie en aller/retour. Déception au village de la Chapelle car l’explication audio de la destruction du village en 1944 présente l’été dernier n’existe plus. Détour par la Chapelle de Belleveau où les stigmates de la tentative d’ouverture de la porte par les Allemands sont encore visibles.  Retour au départ.

Jour 6 : Mont Colombier (2045),    11km, +1320m, -1320m, 7h


Aujourd’hui, départ d’Aillons le Vieux pour le Mont Colombier, sommet central du Massif des Bauges qui offre un point de vue à 360° sur les autres sommets Baujus mais aussi Haut Savoyards et Isérois. Tout en étant éloigné des autres, il n’en reste pas moins mythique. Comme toujours, le parcours commence en forêt, et se faufile en pentes très raides par moment, dans la Combe du Cheval. La forêt représente 60% du Parc Naturel avec comme essences principales épicéas, sapins et hêtres. Au sommet de cette combe, un grand cirque s’ouvre devant nous avec, au fond une petite mare (Le Lac) et en arrière-plan, notre objectif. Un petit plus est prévu au programme : la montée à la Croix de Rossanaz., magnifique croix en inox que nous atteignons rapidement. Léger retour et direction le Col du Colombier par un sentier verdoyant et fleuri, d’où part la sente bien visible qui gravit l’arête jusqu’au sommet.
Le cheminement d’accès au sommet comporte quelques passages escarpés :  alors prudence !

La crête du Colombier

Tout s’est bien passé, cinquième 2000 atteint : le Mont Colombier (2045m). Le 360° prévu est bien là, avec toujours notre Mont Blanc en fond. Cette journée très estivale à la luminosité parfaite nous permet de voir à l’horizon notre fameuse Croix du Nivolet du 1er jour. Pique-nique au sommet : nous ne sommes pas les seuls ! Descente par l’arête Sud légèrement aérienne mais en toute sécurité. Face à nous une équipe de rugbymans en décrassage du match de la veille confirme la difficulté de l’ascension. Chacun descend à son allure et regroupement au Col de la Cochette où un autochtone à vélo qui va s’approvisionner en fromage à la bergerie voisine nous apprend que son épouse est de Cébazat ; conversation de quartier avec Dominique. Au chalet de la Cave, deux patous gardent un troupeau de chèvres. L’un d’eux nous ignore et ramène au troupeau une chèvre égarée, l’autre, en despote sur son territoire, impose sa présence par un aboiement rauque et régulier mais protecteur. Pour ne pas l’affronter, nous nous frayons un passage au milieu du rumex alpin ou rubarbe des moines, afin de retrouver le sentier quelques encablures en dessous.
Le retour à la Bottière où, ce matin, nous avons posté une voiture pour éviter d’emprunter la route, se fait par un sentier très agréable, légèrement plus long mais moins pentu qu’à la montée. Arrivée sous la chaleur : on cherche l’ombre pour attendre les chauffeurs.

Jour 7 : Chaos du Chéran     6km, +200m, -200m, 3h
On est dimanche : la semaine et le séjour sont malheureusement finis, on quitte notre gite avec un peu de nostalgie. Avant de prendre la route du retour, direction le Pont de l’Abîme pour découvrir le Chaos du Chéran, la rivière sauvage qui a été notre fil conducteur une grande partie de la semaine. Le Pont de l’Abîme étant en travaux sa traversée est rigoureusement interdite, nous ne pouvons pas effectuer le parcours prévu qui était de longer le Chéran de part et d’autre en aval du pont pour remonter jusqu’au chaos, situé sous le pont. Nous descendons donc tranquillement par une petite route et de larges chemins jusqu’au domaine du Leutet. Puis la déclivité s’accélère pour rejoindre la rivière. Nous prenons le sentier qui longe en rive droite le long de prairies. Ce sentier découverte est jalonné de panneaux informatifs sur la géologie, la faune et la flore. Plus loin, la vision se resserre, le sentier franchit une zone plus tourmentée. Les dernières difficultés se passent tranquillement sans stress et nous retrouvons un beau chemin en forêt. Au bout d’une ultime clairière, le sentier remonte sur la route mais nous poursuivons en aller/retour jusqu’au chaos. Belle zone un peu sauvage à la sortie des gorges, dominée par le pont 100m plus haut où la rivière se faufile entre d’énormes blocs. Remontée et retour aux voitures garées à proximité que nous reprenons pour rejoindre l’autre côté du pont où, tout en observant le décor environnant, nous prendrons notre dernier pique-nique. Passés de l’autre côté, nouveau décor : nous sommes au bord de ce pont métallique suspendu construit en 1887. Le spectacle est unique sur les gorges et offre une vue saisissante sur le Chéran. Maintenant la vue sur les Tours Saint Jacques que nous avons pu apercevoir en venant est remarquable grâce à une luminosité parfaite à cette heure-ci. Ces 3 monolithes qui se sont détachés de la falaise et continuent de glisser de 2 à 3 cm par an se dressent sur le versant méridional du Semnoz, tels des tours de défense.
Voilà, ce seront les dernières images de ce séjour riche en diversité, originalité et surprises.  Je garde de ce séjour l’image d’un groupe sympathique, motivé, volontaire et qui a su relever avec brio tous les défis. Merci à tous pour y avoir contribué. Merci également à Didier, Luc et Patrick pour l’entraide généreuse et spontanée dans les passages délicats.

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Séjour 16. Du 13 au 17 juillet 2024. Vélorando aux pays de George Sand et des grands arbres

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 4 dont 1 femme et 3 hommes.
Météo : frais et couvert les premiers jours plus ensoleillé sur la fin. Deux averses orageuses de courte durée les 14 et 15.
Classement du séjour : facile
Temps de préparation et de rédaction  : 20 heures

Le mot de l’animateur.
Inédit, ce parcours construit à l’aide de la carte Michelin départementale n°323 en utilisant au maximum les petites « blanches » et quelques kilomètres de chemins forestiers a souhaité associer une campagne qui a inspiré George Sand pour écrire ses romans champêtres relatant les conditions de vie des Français du milieu du XIXè siècle comme dans « La Mare au Diable », « François le Champi » et « Les Maîtres Sonneurs » entre autres. Ce dernier roman m’a permis de trouver la trame de cette itinéraire.
Depuis plusieurs saisons, voir les comptes-rendus précédents, nous parcourons un territoire proche de la métropole de Clermont-Ferrand afin de découvrir des richesses naturelles et, ou, patrimoniales peu connues ou médiatisées.
Sur le plan de la circulation, nous n’avons pas subi la pression des automobilistes, Christian ayant remarqué que sur une matinée, nous n’avions croisé qu’une seule voiture ! La contrepartie c’est de connaître la surprise d’être sur une départementale inachevée au nord de Treignat, la D 549 qui débouche sur un chemin en terre roulant au départ mais qui se poursuit en chemin herbeux avec ornières nous obligeant à mettre pied à terre. C’est d’avoir également, après le passage d’une petite rivière comme le jour 3, l’Igneraie, une montée courte mais avec un fort pourcentage L’Aventure avec Atlas !
D’un point de vue humain, chacun partageant une vision commune du voyage à vélo, basée sur la découverte, supportant l’imprévu, ne recherchant pas la performance, l’ambiance fut bonne et harmonieuse.
Cinq jours de dépaysement un peu plus de 17 h 00 de roulage, un peu moins de 257 kilomètres vélos chargés sans compter les déplacements après installation, un peu moins de 2700 mètres de dénivelée positive.

Données techniques de l’itinéraire fournies par une montre Garmin, la distance parcourue ramenée à l’unité (D). Les dénivelés positifs (DP)et négatifs(DN), altitude la plus basse (AB), altitude la plus haute (AH)de la journée.

Les grandes lignes de l’itinéraire : Il s’est effectué sur petites routes à faible circulation, voies cyclables, chemins goudronnés et quelques kilomètres sur des chemins forestiers.

J1. D 53 km DP 758 m DN 532 m AB 179 m AH 482 m
Reugny, Trillers, Huriel, Archignat, Treignat, St-Sauvier, St-Rémy, Préveranges.
Soleil, chaleur douce accompagnée de quelques passages nuageux pour cette journée débutée à un peu plus de 100 kilomètres de Clermont-Ferrand à Reugny. L’itinéraire suit sur quelques kilomètres le canal déclassé de Berry en direction du Sud puis prend une franche orientation Ouest par des petites routes. Cette première journée est ponctuée de nombreux franchissements de ruisseaux et rivières notamment la Magieure et l’Arnon qui génèrent des cassures et un peu d’effort des participants. La pause à Huriel dans un jardin public original où la rhubarbe côtoie quelques simples nous permet de déjeuner à l’ombre du donjon de la Toque du XIIe siècle, vestige du château.

Donjon de la Toque

L’après-midi, avant notre arrivée au camping minimaliste de Préveranges, sera ponctué de la traversée de la forêt avec chemins herbeux et ornières qui nous ont obligés parfois à des détours en sous-bois où seules les araignées d’eau semblent s’épanouirent. Itinéraire à ne pas recommander pour des voyageurs pressés. En arrivant à Préveranges, nous sommes passés du département de l’Allier à celui du cher après une brève incursion dans le département de la Creuse.

J2. D 54 km DP 722 m DN 951 m AB 194 m AH 489 m
Préveranges, St-Priest-la-Marche, le Marembert, Vijon, Belfast, Ste-Sevère-sur-Indre, Ligny, Pouligny-Notre-Dame, Mongeneix, Le Montet, La Châtre, Montgivray.
Réveillés par les chants de plusieurs sortes d’oiseaux et notamment celui répétitif des ramiers, c’est sous un franc soleil que nous démarrons notre parcours. L’itinéraire comme la veille est prévu vallonné et les muscles des participants ne me contrediront pas. L’enregistrement des journées sur la montre de Christian fait merveille et l’on peut prendre des chemins prévus goudronnés ou non, sans hésitation et avec précision. Chemins bien sûr absents sur la carte au 100 000 de Michelin et ajoutés au stylo sommairement sur le support par l’animateur. Tradition et technologie sont complémentaires.

Petite route bordée par un châtaignier en fleurs

Contrairement à la veille, le terrain est plus sec, moins de mares et d’étangs. Le bocage reste omniprésent. Les châtaigniers en fleurs et de grands chênes sont inclus dans les haies, ou épargnés par le remembrement, trônent isolés ou en petit groupe de deux ou trois au milieu d’un champ. Le paysage change. Les grandes cultures de céréales où la moisson est en cours se mêlent à des pacages bien délimités par les haies. L’eau est encore bien présente et les dernières pluies régulières ont gonflé ruisseaux et rivières et notamment l’Indre que nous traversons à St-Priest-la-Marche à proximité de sa source dans les Monts de Saint-Marien à 410 d’altitude.

Franchissement de l’Indre

Le ravitaillement du midi nous permet de découvrir la petite ville de Ste-Sévère-sur-Indre d’un peu moins de 800 âmes, sa vieille halle du 17ème siècle, sa porte fortifiée du 15ème. Outre ses monuments historiques, la notoriété de la ville vient du tournage du premier long métrage de Jacques Tati en 1947 « Jour de Fête ».
La faune n’est pas absente de notre périple pour l’œil qui quitte un court instant la voie asphaltée ou en terre, la buse en attente sur une botte de paille, la pie-grièche installée sur un fil téléphonique observant ces drôles de voyageurs, des hirondelles chassant les insectes sur les points d’eau, des hérons surpris décollant du bord d’une marre, différents passereaux…
En fin de journée, visite du bourg de la Châtre dans le département de l’Indre et dégustation d’une bière bien fraîche après l’installation au camping de Montgivray au bord de l’Indre. Le camping porte le nom de la fille de George Sand, Solange connue pour ses aquarelles et son goût pour la peinture.

J3. D 63 km DP 518 m DN 558 m AB 150 m AH 274 m
Montgivray, Nohant, Verne, Les Dijeux,Verneuil-sur-Igneraie, Bretagne, Les Septs Chemins, St-Christophe-en-Boucherie, Rezay, La Vieille-morte, Ids-St-Roch, Morlac, Marçais, Orcenais, Nozières, St-Amand-Montrond.
Après un peu moins de 8 kilomètres, nous arrivons après avoir traversé l’importante D942, au domaine de George Sand à Nohant. Les vélos posés, nous déambulons dans le hameau entre le château où vécut une grande partie de sa vie et mourut le 08 juin 1876 l’autrice, et le cimetière. Malheureusement la visite des lieux de vie de George Sand, proposée en option n’est pas possible car les horaires d’ouverture sont incompatibles pour des voyageurs à vélo ayant encore de nombreux kilomètres à parcourir dans la journée. Après cette pause dans cet endroit emprunt d’une grande quiétude, nous reprenons la route dans une direction grossièrement Est avec un profil moins tourmenté, plus roulant. Nous traversons de jolis villages un peu loin de tout et du bruit. La campagne est belle, les chaumes d’un jaune vif contrastes avec les délimitations vertes des champs. Nous franchissons un grand axe routier secondaire la D940 au village de St-Christophe-en-Boucherie et en profitons pour faire une pause, attirés par la boulangerie grande ouverte. Nous nous laissons tenter par la spécialité locale « un pain béni » gourmandise consistante qui nous permettra de tenir sans problème jusqu’au pique-nique. Quelques kilomètres plus loin, le département du Cher nous accueille.
En milieu d’après-midi, un fond sonore s’entend, le terme de la journée n’est pas loin. Nous passons l’autoroute A71 où de nombreux vacanciers en rangs serrés se dirigent vers le Sud accompagnés d’une noria de camions.
Quelques détours volontaires et prévus pour entrer tout en douceur dans la plus grande ville de notre périple St-Amand-Montrond, fin d’étape. Installés, nous subissons une averse orageuse de courte durée. Retour en ville pour faire quelques courses et profiter d’un espace convivial pour se rafraîchir à une terrasse, confortablement installés.

J4. D 65 km DP 577 m DN 573 m AB 152 m AH 371 m
St-Amand-Montrond, Braize, St-Bonnet-Tronçais, Etang de Salous, le Brethon, la Bouteille, le Grand Villers, Meaulne, Urçay.
La journée est consacrée à la découverte des grands arbres de la forêt domaniale de Tronçais. Nous quittons St-Amand en suivant sur quelques kilomètres le canal de Berry puis nous nous orientons Sud Est vers le domaine forestier de 11000 hectares restauré, planté voire semé à l’initiative de Colbert ministre de Louis XIV pour former une réserve de bois pour les chantiers de marine. Aujourd’hui, les chênes d’exception sont utilisés pour la création de tonneaux de cognac ou de grands vins, l’ébénisterie ou, avec les bois les moins nobles, le chauffage.
Nous arrivons rapidement sous un ciel chargé à Braize, connu pour sa foire aux ânes et notamment l’âne du Bourbonnais. C’est également une des portes d’entrée de cette célèbre forêt. Nous sommes de nouveau dans le département de l’Allier. L’idée est d’utiliser les chemins forestiers ou sentes pour aller à la rencontre des chênes les plus remarquables dénommés « la Sentinelle », « les Jumeaux », « Stebbing 2 » et la futaie de Colbert.
Un petit mot sur chacun de ses arbres remarquables, il y a tant à dire…La Sentinelle : je suis né à la fin du XVIème siècle en 1580 et je suis le plus gros chêne de la forêt. Je suis installé d’où mon nom, sur une limite de la forêt Royale. Je suis classé et j’abrite une espèce protégée « le Grand Capricorne ».

Le hêtre « Sentinelle »

Les Jumeaux : nous sommes deux frères nés sur une même souche et avons une circonférence de 5,10 m et une hauteur de 25 m, l’un de nous est à terre et moi encore debout, je suis en fin de vie
Le Stebbing II : j’ai presque 400 ans et je suis en pleine forme. Je suis le plus grand de la forêt avec mes 36 mètres et ma circonférence de 5 m 90 me permet de m’accrocher au sol…

Le hêtre Stebbing II

Avant d’atteindre ce dernier chêne, nous avons pu voir et observer traversant le chemin, une maman martre avec deux petits qui l’un derrière l’autre sautaient d’un arbre couché à un autre, sans se soucier de notre présence. Moment rare !
Après avoir suivi l’étang de Tronçais nous optons et nous installons en faisant un léger détour à l’étang de Saloup pour le pique-nique.
Petit à petit le massif forestier s’estompe derrière nous. Le bocage reprend sa place et nous glissons par palier jusqu’à la rivière l’Aumance qui file vers le Nord et nous servira de main courante jusqu’à Meaulne, normalement fin de l’étape du jour.
Arrivés au bourg, les panneaux indiquant le camping semblent quelque peu défraîchis. Le camping est fermé malgré sa présence au moment de la préparation du séjour sur internet. Pas de problème, Google est interrogé par Patrick qui trouve à quelques kilomètres au Nord un camping à Urçay. Un peu de ravitaillement au bourg et nous prolongeons notre journée de quelques kilomètres en suivant le canal de Berry sur une piste cyclable fraîchement ouverte.

J5. D 22 km DP 72 m DN 42 m AB 162 m AH 215 m
Urçay, Grand-Fond, Vallon-en-Sully, Reugny
Nous reprenons vers le Sud, cette partie de canal ouvert et non encore matérialisé comme voie verte sur les cartes. La végétation par endroit est envahissante et les ronces progressent sur le goudron mais nos pneus « Schwalbe » ne craignent pas le défi… Le canal déclassé a sur de courtes distances disparu absorbé par le passage d’une route, quelquefois l’eau n’est plus présente, une végétation dense et inextricable ayant pris sa place. Les écluses ne fonctionnent plus, des portes verticales régulent plus ou moins le mouvement de l’eau. Nous avons roulé à bonne allure sur cette voie rectiligne sans obstacle.

Bientôt la fin du voyage….

Au moment de prendre la route pour regagner Reugny, je suggère la visite du musée du canal de Berry. Beaucoup d’informations sur l’historique, la vie des mariniers, la technique des écluses, la création d’étangs et l’acheminement de l’eau pour maintenir le canal navigable. Une heure et demie de découvertes où l’on peut se rendre compte que la vie était rude pour les femmes, les hommes et les enfants dans la première partie du 19ème siècle.
Hébergement : sous des tentes dans des campings sympathiques et accueillants
Accident :néant
Problème mécanique : aucun
Matériel mis à disposition : 2 tentes de marque Décathlon, modèle 900MT, 1 remorque « Bob ».

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Séjour 14. Du 22 au 28 juin 2024 Multi activités au Caroux

Animateur : Michel D.
Nombre de participants :  10 animateur compris (5 F, 5 H)
Météo : 1er jour quelques nuages et vent du Nord assez fort sur les crètes, le reste de la semaine beau soleil et très chaud 29°
Terrains :  très sec sur sentes et GR, cheminement sur sentes très empierrées quelques escalades et désescalades. Cartes IGN 2543 OT et 2444 ET
Secteur géographique :  Région Haut Languedoc
Classement Atlas :  Difficile 
Kilométrage voitures  :  660 km x 2 voitures, plus voitures départ randos A/R 270 km x 2 voitures soit 1860 km
Hébergement :   en Camp de Base au camping de Mons la Trivalle
Temps de préparation :  20 H

Compte rendu effectué avec la participation de Pierre et Christelle

Le mont Caroux, qui signifie « Le Pierreux », est un massif rocheux protégé constitué de gneiss haut de 1000m et qui se situe au cœur du Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, dans la partie méridionale des Cévennes, à proximité de Lamalou-les-Bains, à mi-chemin entre Castres et Montpellier.

Itinéraire :

JOUR 1 samedi  22 Juin : rando départ du camping/ Bardou / Chapelle St Martin du froid/ Héric/ gorges d’Héric. Départ 10 h / Arrivée 17 h

Durée : 7h   
Distance : 18 km   
Dénivelé : +1100m  -1100m
Classement : Difficile

Le départ de Clermont-Ferrand se fait le samedi à 05H00. La journée sera longue : 4 heures de route pour rejoindre Mons-la-Trivalle suivies de la première randonnée. Nous ferons une pause aux deux-tiers de la route à l’aire du Caylar le temps d’une petite restauration partagée.

Le ciel est un peu couvert pour 20° mais les températures iront crescendo durant le séjour. Les voitures sont laissées au camping ce jour et nous pouvons entamer la première randonnée vers 10H00 par le sentier du col de la Maure puis le sentier des Espadégnos. Les sentiers de ce secteur sont dits « encaladés » ce qui en provençal veut dire « pavés » avec des pierres verticales.
Départ du camping – Mons- GRP- col de maure – Bardou – col de Bardou – GRP jusqu’à la chapelle st martin du froid – retour au col Bardou – GR7 – Héric – puis descente au camping par les gorges d’Héric.

Nous allons prendre le vieux sentier de Bardou qui permet de gagner le plateau de l’Espinouse reliant Mons/Bardou/la Calmette. Ce chemin muletier, caladé après le col de Bardou, gravit les pentes Sud du promontoire de la chapelle St Martin du froid, but de notre montée. Vues magnifiques sur le Caroux, du hameau d’Héric où nous allons passer, la vallée du Jaur et la plaine biterroise. Puis retour au col de Bardou, Héric et descente par les gorges.
Après le passage de Bardou, joli village en partie restauré où nous entendrons des paons sans jamais réussir à les voir, nous ferons l’ascension aller-retour jusqu’à l’Oratoire venteux de Saint-Martin-du-Froid puis prendrons la direction d’Héric et de ses magnifiques gorges.

En cette fin de grande journée, il nous restera à monter notre campement.

JOUR 2 dimanche 23 Juin : transfert au village de St Gervais de Mare. Départ 8h30 / Arrivée 18h

Durée : 9h30  
Distance : 18 km     
Dénivelé : +1300m  -1300m
Classement : Difficile

Départ  parking voitures (8h30) – GRP Compostelle d’Arles- forêt de châtaigniers – combe- Andabre – PC 419 (10h30) sente pour 2 h de montée – chapelle St Eutrope – repas midi à mi pente (12h30) – carn de la crète à 1100m – (13h) plo des Brus – col de l’Ourtiguas (14h) descente dans châtaigneraie  par le ruisseau Ourtiguas – passage et pause  au refuge  de Caissenols le haut très bien aménagé – Caissenols le bas – portail de Roquandouire (16h30) – GRP serre de More – Compeyre – voitures (18h) puis retour au camping.

Le départ se fait tranquillement depuis Saint-Gervais-sur-Mare jusqu’à Andabre. Ensuite direction le Plo des Brus via la Chapelle Saint-Eutrope. La montée est raide, rocheuse, difficile et avec un beau panorama. Après le Plo des Brus, descente vers le col de l’Ourtigas, puis le refuge de Caissenols rénové et entretenu par des locaux.

Nous passons le portail de Roquandouire, curiosité géologique dont l’origine occitane du nom – roca endotzida – signifierait « rocher endurci » et nous dirigeons vers les voitures en descendant le long de grandes plantations de châtaigniers cernées de murets en pierres sèches.

JOUR 3 lundi 24 Juin :  transfert au village de Douch. Départ 9h  Arrivée 17h

Durée : 8 h  
Distance : 16 km     
Dénivelé : +700m  – 700m
Classement :  facile (pas vraiment !!! avec la remontée droite dans le pentu d’Héric à Douch)

Départ (9h) du parking autos – Douch- GRP- col Tirondel – montagne d’arret – col d’Ourtiguas – pas de la lauze – sente en descente sur ruisseau de Vialais – pause repas (12h30) au hameau en ruines de Vialais – descente en balcon de la vallée – bois d’arret – Peyre Crousade – col du Salis – hameau d’Héric – puis 1h de montée au col de l’Airole – et arrivée à Douch et voitures (17h)

Une fois n’est pas coutume, notre départ se fait depuis un point proche des sommets à environ 950m d’altitude.
Dans un premier temps, le chemin nous amène au sentier de la Serre d’Aret qui nous fait longer la Réserve Nationale de Chasse et Faune Sauvage d’Espinouse (1658 ha). Créée en 1956 pour l’introduction et la sauvegarde du mouflon de Corse qui tendait à disparaître dans son habitat initial, il est interdit de s’y aventurer en dehors des quelques sentiers autorisés et de l’unique route bitumée.

Arrivés au pas de la Lauze, nous descendons le sentier de Rive Taillade puis du Vialais jusqu’au hameau depuis longtemps abandonné du même nom. Malgré tous nos efforts d’observation, jamais nous n’arriverons à entrapercevoir ne serait-ce que l’ombre d’un mouflon.

A Héric, joli village de pierres, certains prendront le temps de se réhydrater sur une place aménagée près d’un petit débit de boissons avant d’entamer la remontée vers Douch.

JOUR 4  mardi 25 juin :  transfert à via corda   Départ 9 h30/ Arrivée 12h30 

Durée : 3h   
Distance : 3 km      
Dénivelé ; +300m -300m
Classement : facile

Départ de Colombière, marche d’approche une fois équipés au canyon de l’Albine et la tour carrée parcours ensoleillé et parsemé de splendides vasques d’eau turquoise, aventure insolite pour les Atlasiens du jour, ambiances aux points de vue uniques, ponctuées de descentes verticales encordées faciles grâce aux techniques simples de Giovanni. Bravo à tous.

Repas de midi au camping puis petit transfert au village de Vieussan, visite du village vigneron aux rues très étroites et rando facile de 11km et 500m D+ et – ponctuée par une baignade improvisée vers une résurgence sur les bords de l’Orb vers le pont submersible.
Rando départ après la visite de Vieussan – passage au pont submersible -PR – Boisson – col Dubac- Pesso – village vigneron de Ceps – puis retour par un PR en balcon au-dessus des gorges de l’Orb – Boisson – pont submersible et baignade – et retour aux voitures, et camping.

Les journées commencent à se réchauffer et nous en profiterons cet après-midi.

Une fois les voitures garées – au « point mort » dixit Pascal – près du cimetière de Vieussan, nous traversons l’Orb pour aborder le village vigneron de Boissezon puis contournons par le col du Bac les monts de l’Ayrolle et du Cayre.
Le retour se fera par le village de Ceps puis en longeant l’Orb jusqu’à Boissezon de nouveau où nous profiterons d’une petite baignade dans le débouché d’un ruisseau sur l’Orb juste avant de rejoindre Vieussan..

JOUR 5  mercredi 26 juin : transfert au village de plaisance. Départ 8 h/ arrivée 13h30

Durée : 5h  
Distance : 12 km     
Dénivelé : + 850m  – 850m

Classement : difficile car descente sur un épaulement en mains courantes et désescalade.

Départ parking de plaisance pour la montée du sommet Le Marcou (8 h) sente pour st Géniès de Varensal – GRP – col des Airaolles – Baussas – la Bouriotte – montagne de Marcou et sa monumentale croix – col de Marcou – Marcounet-Anténnes de Seilhes – sente de Trail et descente dangereuse sur un épaulement jusqu’au croisement de la randonnière – PR – les Combals – col de la Devèse – le Moulin – et parking de plaisance – (13h30). En démarrant la rando très tôt nous avons évité les grosses chaleurs de l’après-midi.

Ce matin, levée très matinale, 5h30 ! Ça pique un peu comme on dit mais l’objectif est d’éviter les fortes chaleurs annoncées !
Nous prenons les voitures pour rejoindre le village de Plaisance. Une longue montée nous attend, nous empruntons de discrètes sentes, parfois pavées et bordées de murets ancestraux toujours très bien conservés. Il y en a beaucoup par ici et nous commentons plus d’une fois le travail de titan que cela a représenté à l’époque !

La grimpette se poursuit, passés Saint Geniès et le col des Airolles, la pente s’accentue, la sente se resserre, on zigzague entre les genêts et les bruyères. Petite halte pour s’hydrater et admirer les lys martagon. Puis c’est l’arrivée au sommet de la montagne de Marcou, petit plateau où trône une gigantesque croix. Beau panorama très étendu. Malgré la brume de chaleur, on discerne la Méditerranée, le Pic Saint Loup, les monts de l’Espinouze et les grands Causses, un petit air frais est bienvenu !

Puis c’est la descente, tout d’abord en douceur au fil de grandes prairies puis plus technique car nous suivons longuement un épaulement rocheux où nous devons serpenter entre les nombreux blocs et être vigilants car le terrain est un peu instable. Belle descente appréciée de tous !

La chaleur nous a rejoint et c’est bien « humides « que nous arrivons au parking !!
Retour au camping, la chaleur est accablante ! Tout le monde saute dans les maillots de bain pour partir se plonger dans les eaux de l’Héric et son sublime décor de gorges qui se trouvent à 10 mn du campement. Site superbe qui mérite le détour !

JOUR 6    jeudi 27 juin : Départ du camping à 7h pour les balcons du Caroux arrivée 14h30

Durée: 7h30    
Distance : 13 km  
Dénivelé : + 1050m  – 1050m
Classement :  Difficile

Départ du camping à 7h – passerelle des soupirs – sentiers des gardes – ( construit par l’ONF d’où son nom qui remonte à une époque 1895 où les agents techniques s’appelaient encore Gardes Forestiers, montée exigeante de 800 D+ et deux bonnes heures sans eau érosion importante  au milieu du parcours – pause au col de Bartouyre (8h30) – passage au refuge de Font Salesse (9h30) table d’orientation du Caroux – PR- Peyre grasse – rocher de Sarrazine – retour sur GRP – barraque de Caylus – pause midi vers une vasque d’eau turquoise (35mn) – sente et fabuleuse cascade de l’Albine – col de la Pomarède (13h) – puis le Mas haut – la Coste – et retour à la passerelle des soupirs (13h30) – là vu la chaleur accablante quatre Atlasiens se sont jetés à l’eau tout habillés, les six autres sont allés chercher leur maillot de bain au camping.

Le réveil est une nouvelle fois matinal (05H30) car la journée promet d’être encore chaude.
Après une courte mise en jambes jusqu’aux gorges d’Héric, nous attaquons la montée du Caroux. Les chemins rocailleux sont plus beaux les uns que les autres et malgré tout à chaque fois différents. Celui-ci se fera en grande partie abrité sous les petits chênes jusqu’au refuge de Font Salesse. Après la table d’orientation du Caroux, nous entamons la descente par le ravin des Drays sur le chemin du Garel très peu utilisé et où il nous faudra faire preuve d’une grande attention pour repérer les points de guidage. Au ruisseau de l’Albine, ce sera une pause fraîcheur du midi bienvenue.

La descente se fera à peu près sans encombre compte tenu d’une pente parfois abrupte et escarpée jusqu’aux baraques de Caylus puis en empruntant la piste du col de la Pomarède jusqu’au Mas avant de rejoindre le Pont des Soupirs des Gorges d’Héric. En ce début d’après-midi, la tentation est trop grande pour quatre Atlassiens qui vont s’y jeter tout habillés, les 6 autres iront chercher leur maillot au camping.

JOUR 7 vendredi 28 juin :  Transfert  à Langlade départ de la dernière rando

Transfert à Langlade situé au départ du sentier avec une montée le long des cascades qui se succèdent sous le Saut de Vézoles, montée très rude au point d’avoir été baptisée « sentier des Mille Marches » le nombre n’est pas loin de la vérité. Nous allons faire un aller-retour car nous devons démonter le campement et retour sur Clermont Fd

Durée : 5h      
Distance : 8 km     
Dénivelé : + 700m   – 700m
Classement : Facile (pas vraiment !!!!)  Le classement ne correspond pas sur ces parcours.

Parking départ (8h) – GR 77 – lac du Vézoles (10h) pause et quelques pas au bord du lac de toute beauté – redescente (11h) – repas de midi (30mn) au pied d’une cascade – retour aux voitures (13h) retour au camping pour charger les véhicules et direction l’A75.

C’est déjà la dernière journée sous un soleil radieux. Cette ultime et courte randonnée va nous permettre de démonter le camping sans précipitation et de trouver un peu de repos pour les chauffeurs.

Ce massif du Caroux a répondu à toutes ses promesses d’un environnement encore préservé mais accessible. En cette fin de juin, les chemins sont très peu fréquentés et nous n’y aurons pas croisé plus de 10 personnes par jour.
La végétation sur ces sols secs et rocailleux n’a que peu de fleurs en cette saison à l’exception du lys martagon et la faune s’est faite discrète, tant mieux pour elle.

TOTAL :  99 km  >  48h30  de marche   pour   D+ 6480m et D- 6480m

CONCLUSION DU SEJOUR :

Groupe :

Très bonne ambiance et entente, bonne condition physique du groupe, un groupe parfait pour d’autres Multi-activités à allures soutenues, avec un engagement assez engagé.
C’était bien un séjour classé Difficile avec certaines parties techniques (GR avec des parties de cailloux, des marches à descendre, des montées avec des racines, des passages dans ruisseaux) et pour le physique (quelques belles montées très soutenues.) 

Le Ressenti de l’animateur : 

Le but recherché de ce séjour était de faire connaître aux participants ce magnifique Massif du Caroux avec ces chemins très caractéristiques et de difficultés pour des randonneurs expérimentés.
Tous les participants se sont très bien comportés sur un parcours exigent. L’entraide dans les difficultés était bien là aussi. Un séjour parfait pour l’animateur, prêt à vous offrir à l’avenir de pareilles aventures.

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Séjour 11. Du mercredi 29 au vendredi 31 mai 2024. En kayak de mer sur les grands plans d’eau de la Dordogne

Animateur : Michel J
Nombre de participants : 5 animateur compris (3F, 2H)
Météo : mercredi, couvert avec quelques averses de courte durée, jeudi nuageux et des rayons de soleil en milieu de journée, vendredi couvert avec un vent au Nord.
Classement : facile
Matériel mis à disposition par l’association :
– 5 kayaks de mer ; 2 Bélouga 1 de marque Plasmor dont l’un mis à disposition par l’animateur, 2 de marque Dag, modèle Miwok et Ysak, 1 Fury de marque Kayman (bateau de l’encadrant).
– équipement complémentaire pour les kayaks (jupes d’étanchéité, éponges, 1 cordelette de 10 mètres)
– équipement pour les participants (gilets d’aide à la flottabilité, pagaies doubles et 1 de secours)
– pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « kayak»

Transport: à l’aide d’un véhicule en covoiturage Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque.
Kilométrage général effectué par le véhicule : 174 km
Niveau d’eau : maximum.
Conditions de navigation : très bonne.
Kilométrage parcouru : 54,81 km sur les 3 jours à la moyenne de 4,7 km/h.

Préparation du matériel, rangement, nettoyage et compte rendu : 10 heures

Le mot de l’animateur :
Ce séjour devait se dérouler sur 5 jours et permettait de visiter deux des grands plans d’eau artificiels sur le cours de la Dordogne, le barrage de Bort et le barrage de l’Aigle. Les conditions météorologiques et le niveau d’eau en ont décidé autrement. Par précaution, connaissant le second plan d’eau très encaissé avec des berges difficiles d’accès, une météo annoncée médiocre et une température fraîche, j’ai décidé en accord avec les participants d’écourter notre escapade…

Relation des faits :
Il est presque 11h00, lorsque l’on glisse les bateaux à l’eau après un transport routier ponctué de quelques averses. Les bateaux équipés de large coffre étanches sont chargés avec tout le matériel, la nourriture et l’eau pour être en complète autonomie. Nous accueillons deux nouveaux en séjour, Marie et Pascal, ayant déjà pratiqué le kayak sur la journée.
Ce plan d’eau est vaste, 10,72 km² soit 1072 hectares d’une longueur de 21 kilomètres et une largeur maximum de 1,5 kilomètres. C’est le 4ème barrage de France avec une profondeur moyenne de 30 m et maximum de 110 m. Il est orienté grosso modo, Nord Sud avec plusieurs branches à l’Est et à l’Ouest. Sa construction a débuté en 1941 et la mise en eau a été réalisée seulement en 1952 suite à des problèmes liés à la géologie du lieu. Son alimentation, rive droite et rive gauche par des rivières et ruisseaux est multiple. Citons les plus importants, la Dordogne, la Mortagne, le Chavanon, la Burande, le Rigaud, le Dognon, le Lys.
Malgré le temps maussade, le groupe est motivé et nous apprécions de pouvoir côtoyer de très près la végétation et pour les plus expérimentés de pouvoir se faufiler entre les arbres. L’idée pour cette première journée est d’aller vers le Nord afin de gagner la confluence entre le Chavanon et la Dordogne puis de remonter au maximum les deux cours d’eau. Arrivés au Pont d’Arpiat, il faut se rendre à l’évidence. Le projet s’avère infaisable pour la bonne raison que les trois buses de grands diamètres passant sous la route et permettant l’écoulement des deux rivières sont complètement sous l’eau. Habituellement, la Burande qui rejoint la Dordogne en aval du pont est peu navigable mais cette fois nous pouvons pousser nos bateaux sur 400 à 500 mètres en amont, arrêtés seulement par la végétation ennoyée qui nous refuse le passage. De retour au Pont D’Arpiat, nous débarquons sur un court chemin conduisant à la route D73A, histoire d’observer le mouvement d’eau en amont de l’obstacle. Petit clin d’œil au groupe qui à vélorando a descendu la Dordogne de la source à l’estuaire de la Gironde en 2021. Nous étions passés sur ce pont pour gagner un camping à la ferme à Arsac, très spartiate !
Après avoir échangé sur la hauteur d’eau avec un autochtone et absorbé le pique-nique, nous reprenons notre navigation en longeant la rive droite vers le Sud. Pas de bruit si ce ne sont les cris des Milans noirs et de quelques passereaux cachés dans la végétation surpris par notre présence. Après un peu plus de 3 kilomètres, nous arrivons à hauteur de l’ancien Prieuré de Port-Dieu appelé prieuré de Trappes occupé dans le passé par des bénédictins. Il dépendait de l’abbaye de la Chaise-Dieu. Puis après la petite anse du ruisseau de Combrailles, nous abordons un défilé d’une trentaine de mètres de large bordé de rives abruptes boisées densément. L’espace s’ouvre de nouveau et j’opte pour traverser et rejoindre la rive gauche et aller poser le pied à la Grange Haute. L’espace est composé d’un espace verdoyant avec un plan incliné pour la mise à l’eau des bateaux, quelques bâtiments sans doute anciennement à vocation agricole, quelques caravanes à demeure sans grosses infrastructures, cela fait penser à un pied à terre à l’ancienne. Après avoir dépassé un joli mouvement de terrain côté à 612 m d’altitude, inabordable nous retraversons en ligne directe pour passer rive droite afin de trouver un lieu pour installer le bivouac. Du fait du niveau d’eau, les berges sont inaccessibles, les arbres, aulnes, chênes, saules, bouleaux ont les pieds dans l’eau et les basses branches commencent à souffrir de ce trop d’humidité. Après quelques recherches peu satisfaisantes, une mise à l’eau herbeuse nous attire avec un couvert composé de chênes. Le débarquement se fait en douceur et après le déchargement et la mise au sec des bateaux, nous installons notre campement. La journée a été ponctuée de mini averses et après un début de soirée sans pluie, nous prenons le dessert dans les tentes. La pluie rythmera notre sommeil toute la nuit.

Au petit matin, l’ambiance est vaporeuse, les tenues de kayak sont humides mais la température reste douce et après un petit déjeuner copieux qui doit tenir au corps, nous reprenons l’exploration vers le Sud. Deux participants ayant une expérience de la Guyane font des rapprochements avec l’humidité et l’ambiance végétale de ce département. Au toucher, l’eau nous paraît chaude… Chacun à son rythme, les kayaks se dirigent vers le Sud en suivant la rive droite, pas de bruit, le chant des oiseaux nous accompagnent. Bientôt sur un promontoire rive gauche entouré par une haute végétation où nous pouvons observer pendant un long moment, les ruines du château de Thyrières, ancien château fort du Xème siècle ayant appartenu à Catherine de Médicis qui a gouverné une partie de la Haute Auvergne. Après avoir dépassé, l’avancée rocheuse de Thyrières, nous découvrons sur notre gauche le site du Château de Val qui fera l’objet d’une longue pause un peu plus tard. Le lieu dit Outre Val passé nous suivons une berge très pentue puis sur notre droite s’ouvre une anse étroite où nous nous engageons et que l’on remonte au maximum attirés par un fort bruit d’eau. C’est le vallon du Lys où se succèdent des cascades, la dernière se jette par un saut de 10 mètres dans la retenue.

Encore un petit coin retiré à visiter et c’est l’heure du pique-nique. Une table nous attend à la base nautique d’Aubazines où un rayon de soleil nous accueille.
L’extrémité du plan d’eau est atteint, des bouées matérialisent la limite possible de la navigation, le barrage qui sert à réguler le débit de la Dordogne, produit également de l’électricité, l’équivalent des besoins d’une ville comme Limoges soit 310 Gwh/an . Nous passons sur la rive gauche et le prochain arrêt, c’est le Château de Val totalement entouré, il y a encore quelques jours aux dires du pilote de la vedette de promenade par l’eau. On ne pouvait accéder à l’édifice que par la digue bâtie. Il faut remonter aux années 1990, pour voir un tel spectacle. Notre arrivée ne passe pas inaperçue car 5 kayaks de mer sur le plan d’eau de Bort-les-Orgues, l’évènement n’est pas habituel en terre Auvergnate.

Après une longue pause qui a permis de prendre des photos, visiter l’exposition dans la chapelle du château, nous reprenons la navigation vers le Nord. Le temps passe et il faut songer déjà au lieu d’un bivouac. Mais avant, nous allons explorer le vallon où se jettent les rivières la Panouille et la Tialle en passant sous le pont d’Entraigues qui permet de relier Beaulieu à Lanobre par la D49. Joli et fort agréable détour dans un calme parfait.
Nous contournons les ruines du château de Thyrières et cherchons un emplacement pour passer la nuit. Les berges sont soit trop pentues soit submergées. Nous croisons la vedette panoramique avec son lot de touristes qui déclenche une houle qui n’effraie pas nos bateaux, construits pour supporter des vagues plus grosses. Un peu de sensation en cette fin de journée.
Nous repassons rive droite car le lieu du bivouac d’hier devient une évidence, nous ne trouverons pas mieux. Encore un petit effort et nous voilà en terrain connu. Le niveau d’eau pendant la journée a encore baissé, certaines racines de souches se montrent, c’est le moment de s’installer. Pas de pluie jusqu’à maintenant mais la fin du dîner en plein air sera de nouveau arrosé ainsi que la nuit.
Avant l’aube, des bruits d’eau se font entendre, sans doute des sauts de gros poissons. La pluie a cessé mais le plafond des nuages est bas, des brouillards flottent sur le plan d’eau et la fraîcheur arrivée au cours du sommeil se confirme avec la levée du jour. Je profite du petit déjeuner pour proposer au groupe d’abréger le séjour car les prévisions ne sont pas meilleures dans les jours à venir et le barrage de l’Aigle est vraiment difficile en cas de mauvaises conditions climatiques. A l’unanimité, la décision est prise et nous allons regagner nos pénates…

Reste une anse profonde rive droite à visiter que nous remontons sur près de 2 kilomètres à partir de la Grange Haute.

A l’embouchure du Rigaud qui prend sa source à 881 d’altitude sur le plateau à proximité d’Aulnat-Soubre, nous virons de 180° et contournons le dernier mouvement de terrain. Le paysage devient familier, des constructions apparaissent et c’est l’arrivée.
Les containers remplis, les bateaux passés à l’éponge nous gagnons le plateau pour prendre le pique nique mais à peine installés, nous fuyons une violente averse orageuse et finissons dans la voiture.
Merci à toutes et tous d’avoir passer ce bon moment dans la bonne humeur malgré une météo capricieuse. Une belle aventure tout de même à refaire par beau temps ?


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Séjour 9. Du 11 au 12 mai 2024 : De Saint Pardoux aux Monédières : la Corrèze en cathéther !

Animatrice : CHRISTELLE
Nombre de participants :  12 P. animatrice incluse   9 F 3 H
Météo :  J1 : Temps estival, chaleur et ciel bleu
               J2 : Quelques gouttes le matin avec une averse un peu plus soutenue en fin de matinée puis nuageux le reste de la journée
Terrain :   J1 et J2 nombreux passages gras et de belles flaques d’eau
Distance : J1 22 Km   J2 19 Km
Dénivelée :    J1 280 M    J2 590 M
Durée :     J1   6 H      J2   6 H     pauses incluses
Classement :  Facile
Kilométrage auto :    338 km X 3 soit  1014 km
Préparation et rédaction  : 8 h

ITINERAIRE :

J1/ Saint Pardoux la Croisille, Mensac, le Teil, PC 555, Leix, Vigné, Chauzeix, Coudert, Artiges, étang de la Prade, château de Sédières, étang Neuf, Clergoux, D978, Lachaud, Mas Bichier, la Valette, moulin des Gouttes, Saint Pardoux

J2/ Chaumeil, la Rebière Faure, Roubeyge, le Champ de Roubey, Lachaud, Beyssac, étang de Ganezande, Chauzeix, PC 744, PC 745, Suc au May, PC 904, Puy Genoux, PC 721 , D121, Chaumeil

Pour ce week-end printanier, direction la Corrèze : Secteur plutôt méconnu par plusieurs d’entre nous mais qui recèle de jolis atouts !

Samedi, après un trajet d’à peine 2 heures, nous voici à Saint Pardoux la Croisille où d’emblée on sent que l’on a changé de « culture » avec notamment un patrimoine bâti largement dominé par le granit. Tout au long de notre cheminement, nous allons admirer maisons et édifices bien rénovés et entretenus !

Jolie maison en granit

Parcours plutôt tranquille, peu de dénivelée. Nous alternons entre sentes boisées, chemins  et petites routes encadrées d’une végétation en pleine explosion où le vert clair des jeunes feuilles et le jaune des genêts apportent  vraiment  une magnifique touche de lumière !

Le royaume vert

Superbes également ces épais tapis de mousse que nous avons trouvé dans les forêts de résineux.

Comme à mon habitude ces derniers temps (!!) quelques surprises sur le terrain avec notamment des chemins inexistants, une sente fermée mais ouf, le propriétaire présent au moment de notre passage nous a autorisé à passer (sinon nous étions partis pour un bon détour !!). Du coup nous avons pu accéder à la ferme de Leix, très jolie et paisible chambre d’hôtes appartenant à sa fille qui fabrique entre autres du chocolat ! Dommage, pas le temps de faire pause gourmande, le timing est serré !

Halte pique-nique au bord d’un des beaux étangs du domaine du château de Sédières : conditions idéales avec le soleil et un magnifique paysage bucolique avant d’aller voir de plus près le superbe édifice en granit de type Renaissance italienne.

Château de Sédières 

Propriété du conseil général depuis 1965, le site est ainsi sorti de l’abandon dans lequel il était après avoir abrité un orphelinat agricole pendant 60 ans. De nombreuses manifestations et visites y sont organisées à la belle saison, à voir absolument !

Puis passage à Clergoux où l’on trouve, comme souvent ici, une église dotée d’un clocher à peignes (ou clocher-mur) ainsi qu’un surprenant crucifix sans Christ !

Le Christ a disparu !!

Nous terminons d’un bon pas sans passer par le barrage et l’agréable et grand lac de la Valette (long de 8 km) car l’heure tourne et je préfère donner priorité aux cascades de Gimel qui ferment à 18 h. Site à ne pas louper !  Les gorges de la Montane sont le cadre de ces 3 grandes chutes d’eau ( 38, 45 et 60 mètres de haut) particulièrement impressionnantes avec l’importante pluviométrie du moment !

Cascades  de Gimel 

Le village médiéval qui les surplombe est très beau aussi quoique un peu délicat d’accès en voiture !! il faut bien choisir le bon côté pour éviter les ruelles étroites et pentues !!

Nous reprenons les voitures pour rejoindre le camping du Bois de Calais et ses 2 agréables petits chalets nichés dans la verdure qui nous attendent pour la nuit. Fin de soirée au beau village de Corrèze avec un bon dîner dans une ambiance bon enfant agrémenté de quelques chansonnettes !! On ne pouvait pas partir sans entonner le célèbre tube du groupe « 3 cafés gourmands » qui m’a inspiré le titre donné à ce week-end corrézien !!

Dimanche, direction Chaumeil et le massif des Monédières : ambiance beaucoup moins lumineuse et moins chaude que la veille car dès le départ quelques gouttes se font sentir. Pour se réchauffer, quelques pas de bourrée ! En effet nous sommes dans le fief de Jean Ségurel, célèbre accordéoniste ! Pays du vélo également où eut lieu pendant des années le Bol d’Or des Monédières.

Encore quelques jolies maisons,

Beau domaine dans le massif des Monédières

un petit passage imprévu en hors-piste  pour cause de sentier inexistant pour ne pas déroger à la règle du moment !!

Chemin disparu!!

puis d’un bon pas, nous poursuivons notre progression dans ce terroir de landes à bruyères et myrtilliers (25 tonnes de fruits rouges par an), prairies humides mais où la forêt a largement repris le dessus du fait du grand recul du pastoralisme. (jusqu’au début du 20ème siècle, les landes occupaient 95% du territoire). Une partie du parcours est donc bien forestière même si l’on traverse de grandes zones déshabillées par des coupes à blanc et où les troupeaux semblent revenir. Un patou s’est d’ailleurs fait entendre !  Heureusement, il n’était pas sur la portion de prairie que nous avons traversée ! Après une bonne grimpette dans la mousse

Grimpette dans la mousse

et un passage de barbelés un peu physique, nous rejoignons le point culminant du jour, le Suc au May (908 m). Coup de chance, brouillard et pluie présents une demi-heure avant se sont éloignés nous laissant profiter d’un joli panorama et d’un pique-nique relativement sec !!

Le Suc au May

Autour de nous, d’autres sommets comme le Puy de la Monédière. On voit aussi les vallées de la Vèzère et de la Corrèze, il y a de quoi arpenter !!  Dans le secteur on trouve le GR 46 (Tours-Toulouse) et la Voie de Rocamadour (variante de Saint Jacques).

Puis c’est la descente, encadrés par les immenses sapins « façon coton-tiges »

Dernière descente

et un retour aux voitures où nous attend un bon gâteau ! Merci Bénédicte !  La météo se maintient au sec, nous faisons un petit détour par le joli site du Mont Bessou offrant habituellement un chouette panorama. Malheureusement le temps a complètement changé, la pluie tombe drue et l’horizon est totalement bouché !  Nous repartons quand même avec le souvenir d’une belle région où il y a encore pleins d’autres choses à voir !

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Séjour 5. Du19 au 21 avril 2024 Bivouac au Causse Méjean

Animateur : Michel D.
Nombre de participants : 7 animateur compris (3F, 4H)
Classement Atlas :  Moyen
Météo :  fraiche les trois jours, vent du Nord sur les Causses, relativement chaud dans les vallées.
Kilométrage autos :  448 km
Terrains :  très sec sur pistes 8%, petites sentes 90%, et 2 % de route.
Hébergement :  2 nuits en autonomie en pleine nature.
Temps de préparation et rédaction : 10h

Les données kilométriques et altimétriques des journées sont le résultat de GPS Garmin.

Le ressenti de l’animateur : Le but recherché de ce séjour avec un parcours riche en observations de paysages, était de faire de l’autonomie sur trois jours avec les conditions météo, le port du sac d’environ 12 à 16 kg, et une bonne cohésion du groupe. La bonne condition physique de tous, et la bonne entente ont fait de ce séjour une réussite. Merci à tous de votre participation et à bientôt pour de nouvelles « AAA » « Aventures d’Atlas Autonomie ».

PARCOURS :

JOUR 1 vendredi  19 avril :

Déplacement : 7h 30   distance : 14 km     D+610m   D- 190 m

Le départ de ce séjour se fait depuis le joli petit village de Peyreleau (10h). A l’arrivée, un soleil froid mais radieux nous accueille et ne nous quittera pas durant les 3 jours.

Après la traversée de la Jonte et du Rozier, nous entamons la montée du Causse Méjean en passant par le rocher du Capluc accessible par échelles métalliques. Cette première journée nous fait passer par le Balcon du Vertige près du vase de Sèvres et du vase de Chine face au Causse Noir.

En signe de bienvenue, des vautours fauves réintroduits durant les années 80 et emblématiques du site planent au-dessus de nos têtes. Nous traversons le plateau en direction de la Fontaine du Teil où nous nous approvisionnons en eau pour le bivouac, le causse étant une région calcaire et sans eau de surface. 

1er bivouac vers le ravin d’Orignol arrivée à 17h30 montage du bivouac pour une soirée fraiche et une magnifique pleine lune.

JOUR 2  samedi  20  avril :

Déplacement :  8h30   distance : 21 km      D+780m   D-700m

Réveil dans le gazouillis des nombreux oiseaux.

Après une nuit fraîche, nous repartons (9h30) en direction des Arches de Saint-Pierre. Le causse regorge de grottes, cavités, avens et sculptures naturelles.

Arc de St Pierre

Les chemins sont variés et très beaux, mélanges de pierres, racines et aiguilles de pin et nous dirigent vers le Causse Noir. Au passage, nous visitons le Roc Saint-Gervais surplombant la vallée de la Jonte avec sa chapelle fermée et son vieux petit cimetière.

Prieuré de St Jean des Balmes

Dans la descente, nous croiserons un peu tard une famille montant avec la clef d’accès à la chapelle. Après avoir traversé la Jonte (16h) par une petite passerelle, nous entamons la grande montée vers le plateau du Causse Noir où nous passerons notre deuxième nuit près de Veyreau.

Bivouac à 18h vers le hameau le Villaret.

JOUR 3 dimanche 21 avril :

Déplacement :   7h30   distance : 19 km      D+450m   D-900m

La nuit sera froide (-3°) mais calme avec tous les participants rompus au bivouac et nous nous dirigerons (9h30) vers La Roujarie et son toit citerne que, hélas, nous ne trouverons pas puis vers l’ermitage Saint-Michel (14h/14h30) et ses échelles métalliques avec une superbe vue sur la vallée. Avant la dernière descente vers les voitures, nous longeons la corniche du Causse Noir qui surplombe la Jonte, aux innombrables points de vue qui font face au Balcon du Vertige. En cette période de l’année avec des températures clémentes durant la journée, seules quelques orchidées, genêts, anémones, aphyllanthes de Montpellier, deux beaux lézards verts, quatre chevreuils que nous avons fait détaler et d’agréables vols d’hirondelles auront agrémenté les sentiers.

Hermitage St Michel de Montorsier

Arrivée aux voitures à 17 h. Petite collation au Rosier puis retour sur Clermont. Arrivée vers 20h.

TOTAL de l’autonomie :   54 km   22h30 de déplacement     D+ 1790 m et D- 1790 m

Merci à Pierre pour sa participation à la rédaction.

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Séjour 4. Raid pédestre linéaire sans assistance dans la Chaîne des Puys. Dimanche 07/04/2024

Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 7 animateur compris (2F, 5H)
Météo : température douce avec un ciel laiteux du à des poussières sableuses en altitude.
Classement : hors catégorie
Transport des participants : Renault Kangoo et Toyota Yaris
Assistance au transport : Régine et Mady
Kilométrage routier : 208 km (dépose du ravitaillement et récupération des participants)
Temps de préparation et rédaction des divers documents : 5 heures
Cartographie utilisée : cartes Ign Top 25, 2531 OT.
Matériel mis à disposition par l’association: trois paires de bâtons de marche nordique 1,10, 1,15 et 1,25m

Les grandes lignes de l’itinéraire : départ parking des eaux de Volvic, les Cheyres-de-Bruvaleix,
contournement par l’Est, le Nord et l’Ouest du Puy de Paugnat, Nord du Puy de Pradet, Ouest du Puy la Baneyre, GR441 puis Sud du Puy de Tressous, traversée de la D986, contournement Nord et Ouest du Puy de Louchadière, entre Puy de Clermont et Puy Chopines, GR 441 jusqu’au rond point de Vulcania, plein Sud jusqu’à Chabanne Vieille, entre Grand Suchet et les Puys de Côme puis Balmet, bac de Ceyssat, bac de Montmeyre, Ouest du Petit et Grand Sault, traversée de la D68, Nord et Ouest du Puy de Besace, la Fontaine du Loup, GR441A, traversée de la D52, traversée du parc d’Allagnat plein Sud puis Ouest, contournement du Puy de Barme par l’Est puis Sud, traversée de la D942, long chemin d’exploitation passant au Sud du Puy Pelat jusqu’à la jonction avec le GR441, GR4, contournement du Puy de Mercoeur par l’Ouest et le Sud, col à 1112m, Est du Puy de la Mey, traversée de la D5, jonction avec le GR4, GR30 et GR441, parking de covoiturage de la Cassière.

A Paris plus de 50 000 personnes se lancent sur la distance du marathon. En Auvergne 7 Atlassiens dans un anonymat souhaité traversent la Chaîne des Puys jouant avec le terrain sur un itinéraire déterminé.
Comme proposé lors du dernier entraînement sur 30 kilomètres du samedi 30 mars, nous avons pris une allure de sénateur, entre 6,1 et 6,2 km/h dès le début surveillant régulièrement nos montres afin de s’assurer de pouvoir tenir la distance.
Un bon état d’esprit a régné tout au long de la journée et les participants ont pu échanger dans la bonne humeur sur différents sujets.
Annoncé au départ, une pause de 5 minutes a été imposée au 10, 20, 30 et 40ème kilomètre. Avant le 30ème kilomètres nous avons pu remplir en eau nos contenants, Mady ayant déposé en un lieu précis 2 bonbonnes de 5 litres et quelques provisions, amandes grillées, abricots secs, dattes et une brioche aux pralines qui a été très appréciée. Les déchets ont été repris en fin d’après-midi avant la récupération des participants.
La dernière difficulté du parcours, le petit col entre les Puys de Mercoeur et de Lassolas a fait son petit effet sur les organismes. Dans la descente, Christian a été pris de crampes aux deux mollets. Après des étirements et massages, nous l’avons escorté jusqu’à la D5 où Mady est venu le chercher. Sage décision à quelques kilomètres de l’arrivée afin de ne pas aggraver une possible blessure.
La dernière ligne droite s’est faite à bonne allure. Le parcours de 42 km 680 a été réalisé en moins de 07h00 (06h53) à une allure moyenne de 6,2 km/h pour des dénivelées positive de 1045 m et négative de 702 m. Bravo à tous !


Merci à Régine et Mady pour la dépose, la récupération des participants et la prise des photos.

le groupe à l’arrivée en pleine forme !


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