Animateur : Yves Nombre de participants : animateur compris 10 (7F, x3H) Météo : Ensoleillé avec quelques passages nuageux Distance : 19.5 km Dénivelé : 800 m Durée : 6 H 50 mn pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : (13 X 1 et 42 X 1 soit 55 km) Préparation et rédaction : 1 H 30 mn
ITINERAIRE : Mirefleurs, Puy de St Romain, St Maurice, Benaud, Laps, Busséol, Puy de St André, Mirefleurs.
Partis du bas de Mirefleurs, nous ferons notre première halte à la table d’orientation, point haut à l’est du village. Premier repère des collines environnantes. Poursuite par le ravin de Jally, soupçon de hors-piste à flanc du ravin de Saute Mouche, pour accéder au sentier qui grimpe au Puy de St Romain, et éviter de remonter sur le chemin venant de Busséol. Le sentier a été raviné par l’orage de cette nuit, mais le terrain n’est pas trop glissant. La montée se fait tranquillement, le dernier petit raidillon pour accéder au sommet n’est pas un problème, contrairement à ma crainte. Le 360° est bien net, le soleil est de la partie, et la petite brise aussi. L’application Peak Finder conforte nos dires, car la table d’orientation est un peu minimaliste, mais faite par des enfants.
Descente sur St Maurice quelques mètres plus bas, où l’on apprécie l’habitat et la douceur de la température. Pique-nique à la fontaine Margot et direction Est. Les beaux chemins de l’après-midi nous permettront de rattraper le temps perdu ce matin. Au lieudit les Moines nous apercevons le château des Quayres de 1483 implanté sur un domaine de 50 ha, exploitation agricole dans les années 30 et Maison d’Enfants à caractère social aujourd’hui. Ses terrasses et ses bassins du 18°S, que l’on devine, sont classés aux monuments historiques depuis 1932.
Passé Benaud et Laps, nous remontons Nord-Ouest, sous une forte chaleur, entre le Puy de Cléophy et de Montmol jusqu’à Busséol. Belle vue sur le château, avant d’emprunter le flanc Ouest du Puy de St André jusqu’à la Crête du Crochet, les nuages commencent à arriver, retour sur Mirefleurs. Nous contournons le château de Chalendrat, résidence du compositeur Onslow et nous découvrons, pour la plupart d’entre nous, le discret château de Mirefleurs blotti au centre du village. Un bel escalier nous conduira au point de départ sans une goutte.
Nous apprécierons, sur les bancs du parc de jeux pour enfants, une excellente tarte aux pommes faite et offerte par Pierre avec les pommes de son verger. Merci à lui
Animateur : Georges Nombre de participants : 17 ( 10 F et 7 H ) Météo : Grand soleil toute la journée sans chaleur excessive Terrain : humide par endroit Distance : 16 km environ Dénivelé : 700 m Durée : 7 h 30 pause comprise Classement Atlas : moyenne Kilométrage auto : 170 km pour 2 voitures et 140 pour 2 autres soit 620 km
ITINERAIRE : Départ du pont des Moines, GR 4 sur 1,5 km environ, Tranchades de Laquairie, petite route, pc 1015, voie ferrée, Vezol, D147, D 678, Peyrelaigue, Laquairie, retour au pont des Moines
Pour cette première rando de l’Automne, direction le Cantal, le pont des Moines notre point de départ. En Aout 2019 j’avais animé une rando avec en fin de journée la visite des tranchades de Laquairie, malheureusement nous n’avions pu en visiter qu’une partie, c’est donc un retour aux Tranchades. C’est un site unique en France. Il y a 5 millions d’années, suite à une éruption volcanique, une coulée de lave a comblé une vallée au sol argileux et instable. Lors de la dernière glaciation , il y a onze mille ans environ, l’énorme pression exercée sur la lave l’a fracturée et a provoqué ces énormes tranchées. Nous voici à l’entrée des Tranchades, une petite sente nous conduit dans les entrailles de la terre, les falaises de lave semblent s’élever et se rapprocher de nous. Ambiance étrange, mystérieuse, voire stressante, un décor digne d’Indiana Jones. Des éboulis recouverts de mousse et des arbres tombés du haut de la falaise nous freinent dans notre progression. Quelques arrêts photos et nous voici à la sortie, une sente (sur la carte ) doit nous conduire sur une petite route à environ 1 km, mais sur le terrain pas de sente. Et c’est dans un chaos de roches, d’arbres morts et d’une végétation dense que nous atteignons la route avec un certain soulagement et une grande joie d’avoir traversé ces magnifiques Tranchades. C’est l’heure du pique-nique que nous prenons sur l’ancienne voie ferrée, pas de train à l’horizon, Après avoir mangé, petit cours de géologie pour expliquer la formation de ces Tranchades, direction le village de Vezol et du lieu dit de Montesclide. Un chemin nous permet de quitter la route mais très vite, il disparait.
Retour sur la route, avec un talus à franchir. Nous atteignons le village de Laquairie par une petite route en forte pente, après le village, un chemin nous guide jusqu’aux voitures. Une halte à l’auberge du lac pour un petit rafraîchissement bien mérité. Merci et bravo à tous d’avoir bravé ces difficultés et toujours dans la bonne humeur.
Animateur: Thierry Lieu : Chaîne des Puys secteur Moreno Terrain : souple Météo : grand soleil – assez chaud vers la fin de la séance
Nombre de participants : 3 animateur compris (1F, 2H) Distance : 20 km ; moyenne 7,1 km/h (montre gps), dénivelée 470m (montre gps) Durée : 2h50 (de marche) et 3h01 (de déplacement)
Itinéraire : col de la Moréno, contournement W du puy de la Moréno, W du puy de Montchar, intersection avec gd chemin d’exploitation qui vient de la D942, PC 1021, La Boue, SW PC 978, tjs SW PC 946, GR 441B vers Récoleine, Recoleine, SE Le Pradat et Lin Clozat, NE Les Cas et PC 998, W puy de Montjuger, intersection GR 441B, NE PC 1043, GR 4 vers Laschamps jusqu’au PC 1093, W puy de Pelat, intersection avec ligne HT, sud puy de Montchar, vers grand chemin d’exploitation du début au PC 1021, NW chemin parallèle à la D942 , vers ancienne carrière du puy de Barme, NE chemin au nord puy de Barme, intersection D52, retour col de la Moreno.
Animatrice : Mady Nombre de participants : 10, animatrice comprise (4F, 6H) Météo : ciel nuageux le matin, puis dégagé et ensoleillé Distance : 20 km (openrunner) Dénivelé : 700 m (openrunner) Durée du déplacement : 6h40 Classement Atlas : facile Kilométrage auto : 1 voiture de Clermont Fd ( qui est passée au Crest pour récupérer des passagers) soit 90km et 1 voiture du Crest soit 60 km au total 150 km Préparation et rédaction : 2 h30
ITINERAIRE : Saurier, Plateau de La Chaux, Creste, St Diery Bas, St Diery Haut, Cotteuges, Bessolle, Pradelle, contournement du Puy de Cluzel par le nord, Renlaigue, Saurier (cartes 2532E et 2533O).
Saurier garde de nombreux témoignages de son passé, que nous découvrirons pour certains en fin de randonnée mais nous commençons par son célèbre pont médiéval datant du 15è siècle que nous empruntons pour traverser la Couze Pavin. Installé sur 3 arches, il possède sur l’une d’entre elle un oratoire dédié à la Vierge et des «refuges» qui étaient bien utiles pour se croiser aux utilisateurs d’autrefois.
Larges chemins et traversées de pâtures pour les relier nous amènent d’abord sur le plateau de la Chaux, puis au bout de celui-ci à Creste perché sur un promontoire volcanique. Nous montons vers l’éperon rocheux qui domine le village et sur lequel subsistent quelques pans de murs d’un ancien château pour arriver à la chapelle. De là, nous dominons la vallée de la Couze Pavin, faisons face au pic de Brionnet, apercevons dans le lointain, le château de Murol.
A la sortie du village, plusieurs parkings laissent supposer qu’il y a certains jours affluence sur les sites de vol à voile situés à proximité. A Saint Diery Bas, une œuvre composée à partir de bouteilles plastiques nous rappelle s’il en était besoin que nous sommes sur le territoire de la source de Renlaigue rebaptisée Saint Diery lorsqu’elle fut rachetée par le groupe Danone. Le pique nique pris à côté de l’église de Saint Diery Haut sous un ciel un peu plus menaçant, nous redescendons en direction de Cotteuges. De là, nous suivons le long de la Couze, entre des murets en pierre sèches appelées « cheirilles » construits pour aménager des parcelles cultivables, un chemin jusqu’au pont de la Chèvre. Construit probablement à la fin du 15è siècle, il était l’unique lieu de passage pour les habitants de Bessolle voulant se rendre directement à Saint Diery. Il tient certainement son nom des chevriers (éleveurs de chèvres) du hameau, nombreux dans les années 1800. Le soleil est revenu lorsque nous commençons la montée vers Bessolle et une petite pause boisson est la bienvenue avant de prendre à l’entrée du village la direction du pic de Cluzel. Grosse descente sur un chemin raviné pour atteindre Pradelle. Le contournement du Pic de Cluzel s’effectue sur un chemin en courbe de niveau et comme tout au long de la journée il y a dégustation de mûres. Délicieuses ! Après un court passage hors piste, assez confortable, dans le bois, nous retrouvons le GRP (lui aussi bien raviné par endroits) qui redescend sur Renlaigue. Il ne reste plus qu’à rentrer sur Saurier avec un détour vers les sources salées situées rive gauche de la Couze Pavin. Pour beaucoup c’est une découverte malgré de nombreux passages à Saurier. Ces sources forment un réseau à l’origine de la présence de plantes protégées (Glaux maritime, Pucinelle à épis distants et Spergulaire marginée) qui se développent sur les croûtes de calcaire en de petites surfaces et qu’on trouve d’ordinaire au bord de la mer. Nous ne les verrons pas !
A Saurier, nous repassons le pont médiéval, empruntons les petites ruelles pour découvrir la maison du Louvetier (16e siècle) aux symboles de louveterie gravés sur le tympan de la porte d’entrée : loup, lièvre, fleur de lys, cheval. C’était sans doute la demeure d’un lieutenant louvetier, chargé par le roi de contrôler la faune sauvage, d’organiser les battues au loup et le passage des courriers à cheval.
Sortie par la porte de ville à mâchicoulis subsistant des anciennes fortifications et c’est l’arrivée aux voitures. Le ciel est à nouveau bien chargé. Juste le temps de changer de chaussures, de monter dans les voitures et une grosse averse orageuse s’abat !
Remarques : encore une fois une météo plus clémente que celle prévue par les différents sites météo.
Date : Du 12 au18 septembre 2021 Animateur : Yves Nombre de participants : 16 animateur compris (8F, 8H) Météo : Ensoleillé les premiers jours Nuageux ensuite avec quelques gouttes une matinée. Terrain : Sec en général, un peu humide le jour 4. Distance : Totale 77 km Dénivelé : Total +5150 m / -5150 m Classement Atlas : Moyen Kilométrage auto : (1348 x 4 soit 5392 km) Préparation et rédaction 26 H.
Séjour en étoile dans les Alpes du Sud où on a alterné gorges méconnues et sommets.
Jour 1 :
Trajet Clermont-Fd – Beuil dans le 06. Pique-nique nature au bord du Buëch avant Sisteron. Cap à l’est par Dignes les Bains, St André des Alpes, Entrevaux où une pause nous permettra d’apprécier le vieux bourg et son château perché qui domine le Var. L’arrivée est proche, le timing est respecté. Après Puget-Théniers nous remontons les Gorges du Cians, un avant-gout de ce qui nous attend, pour atteindre Beuil Les Launes où se situe notre gîte. La patronne nous remet les clefs, ce sera notre hébergement privé pour 5 jours, nous serons comme à la maison.
Jour 2 :
Corniche du Cians : 18km, +1090 m, déplacement 8h38, marche réelle 5h53.
Découverte des Gorges du Cians creusées par la rivière du même nom, dans les pélites rouges (roches sédimentaires qui représentent d’ancienne boues provenant d’un milieu marin et qui doit sa couleur lie de vin à l’oxyde de fer qu’elle contient). Prenant sa source au mont Mounier, le Cians petit torrent Alpin tantôt à sec tantôt impétueux se jette dans le Var, après un parcours acrobatique à travers des clues (vallées profondes et étroites creusées par une rivière).
Départ du Pré de Chaudi, nous traversons le Cians à gué, sec ce matin, pour rejoindre d’abord une piste puis un sentier qui s’élève, en forêt, en une multitude de lacets jusqu’aux granges de Giarons. A l’oratoire nous sortons de la forêt, le sentier se perd un peu dans l’alpage entre les Têtes de Giarons et de Pérail. L’an dernier lors de la reconnaissance 4 cerfs nous avaient surpris à cet endroit, aujourd’hui seule la voix roque d’un Patou au loin résonne. Le point culminant du jour est devant nous, les moutons sont là et leurs gardiens aussi. Afin de ne pas les déranger nous décidons de les contourner et de monter droit dans la pente. Ce versant est jonché d’édelweiss les photographes se régalent. C’est fait : tout le groupe est en haut. Première observation des environs, le temps est clair, le soleil est bien présent, la température excellente.
Nous sommes entourés de moutons et le berger au loin nous surveille à la jumelle. Dans la descente, le sentier emprunté l’an dernier ne m’avait pas bien plu, 2 ravins à passer avec des éboulements et un passage en écharpe sous des roches ruiniformes. Je décide de ne pas passer là et propose une traversée hors-piste au milieu des pâtures pour rejoindre un chemin plus à l’Est. Je questionne le berger pour me rassurer sur mon choix, il me conseille de gagner la Tête de l’Abric puis le Vallon de Fausse Magne. Effectivement sa proposition est bonne on rejoint bien le chemin que j’avais repéré sur la carte, mais il a oublié de me dire que nous arrivions dans un pierrier après une pente assez raide. Pour les moutons pas de problème, pour nous l’attention et la prudence sont nécessaires. L’obstacle sera franchi par tous avec plus ou moins de rapidité mais toujours avec prudence. Il est l’heure du pique-nique que nous prendrons un peu plus loin sur ce beau chemin en balcon à l’ombre car le soleil commence à chauffer avec la vue sur Pierlas, village perché sur un promontoire rocheux.
Peu avant les granges de Le Serre, direction Ouest en courbe de niveau à travers des strates de schiste rouges. Deux passages délicats, mais très brefs pour franchir deux petits ravins où coule un filet d’eau, on imagine de jolies cascades au printemps.
On atteint le vaste replat herbeux du Challas où nous repartons plein Nord. Nous sommes sur la corniche, sur notre gauche les falaises des gorges sont impressionnantes, quelques percées nous laissent entrevoir la route en contrebas. Nous arrivons aux Traverses, hameau de granges ruinées, de là un ancien chemin muletier nous conduira à la passerelle de l’Ablé.
Ici deux solutions, il reste 1 km, prendre la route ou emprunter une sente de pêcheur dissimulée dans une végétation abondante. Deux participants un peu fatigués prendront la route, les autres apprécieront la version plus nature le long d’un bief du Cians, semblable aux Lévadas, tantôt bétonné, tantôt laissé libre avec de beaux méandres. Tout le monde se retrouve aux voitures pour refaire une partie du trajet d’hier, les gorges supérieures, et pour approcher les fameuses Clues. D’abord la petite, nous parcourons l’ancienne route, pour admirer ces formes taillées dans la roche rouge-sang qui ressemblent parfois à des visages, et le torrent en contrebas. Deuxième arrêt au niveau de la Grande Clue, endroit le plus impressionnant des gorges où le canyon ne dépasse pas 2 à 3 m de large, et où la lumière a du mal à pénétrer. Au-delà, finie la pierre rouge, le décor change brusquement, place à la pierre blanche.
Jour 3 :
Mont Mounier : 21 km, +1260, déplacement 8h49, marche réelle 6h33.
Mont Mounier, (mont noir) plus haut sommet calcaire des Alpes Maritimes, belvédère des Alpes du Sud, caractérisé par les marnes noires de son sommet.
Petite route étroite, de Valberg au col de L’Espaul où se trouve un parking bien aménagé. Nous suivons une piste sur 1 km en direction de la Colle. Sur la gauche une petite sente nous fait traverser un plateau herbeux avant de passer la barre des Passes du Cloutet. A notre droite un groupe d’une quinzaine de chamois remonte le col, et deux vautours prennent la pause. Après un passage nuageux le soleil est avec nous. Passé cette barre, un sentier assez raide nous mène au dôme du Démant où l’on trouve le GR 5. Nous le suivons jusqu’en dessous de la stèle Valette, stèle érigée en mémoire du Lieutenant des chasseurs Alpins Valette décédé en 1936, suite à une chute un jour de brouillard. Passage au col de Crousette avant de rejoindre le Petit Mounier.
Le vent se fait sentir, nous profitons de ruines pour nous mettre un peu à l’abri. En 1895 fut construit ici un observatoire détruit en 1910 par un incendie. Il a été reconstruit et utilisé comme refuge CAF de 1927 à 1940. Je propose de poser les sacs et bâtons pour finir l’ascension, il nous reste 100 m positif sur une crête assez aérienne pour gagner le Grand Mounier 2817 m. Deux participantes gardent les sacs et nous voilà partis pour le final, il est 12h il faut 1h aller et retour nous mangerons à 13h. A la première dalle un peu vertigineuse 3 personnes décident de ne pas continuer et nous regarderont monter. Nous ne sommes plus que 11 à atteindre le sommet sans difficulté. De part et d’autre de la crête les chamois sont présents et ne sont pas effrayés par notre présence. La vue à 360° est géniale, les sommets du Mercantour sur la frontière Italienne, le Viso, Les Ecrins, le Pelat que l’on fera vendredi et bien d’autres. Nous retournons par le même passage jusqu’aux sacs et retrouvons nos collèges pour un pique-nique bien mérité.
Pour la descente nous suivons le GR 5 Jusqu’au col des Moulinés où nous piquons plein Sud pour contourner le Mont des Moulinés en direction de la bergerie de Bacoun. Une grande piste avec le dernier dénivelé positif de la journée nous ramène à la Colle où nous retrouvons la partie déjà empruntée ce matin.
Journée riche en faune, chamois, vautours, sans oublier les marmottes, tous très nombreux dans ce secteur.
Jour 4 :
Mont Saint Honorat : 16 km, +1330, déplacement 7h54, marche réelle 5h46.
J’avais prévu une petite journée entre deux journées un peu plus intenses mais la météo en a décidé autrement. Elle nous annonce quelques averses éparses ce matin mais de gros orages pour demain. Risqué de faire un sommet minéral avec passage de crêtes s’il y a risque d’orage ! Je décide donc d’inverser les journées. Nous ferons le St Honorat aujourd’hui.
La route qui nous mène au départ est très étroite sur les sept derniers kilomètres. Un de nos véhicule s’est trouvé nez à nez dans un virage avec un habitant du village, frayeur !
Nous voici à Villeplane départ du jour. La pluie arrive, on s’équipe, le chemin commence par traverser le hameau sur des marches un peu glissantes, on commence à monter et on montera longtemps. Après la citerne nous quittons la piste pour prendre le sentier qui conduit au col de Devens. Arrivé au col la pluie cesse, on transpire : déjà 300 m avalés, on se découvre. Le tonnerre gronde, les sommets autour sont dans les nuages, mais le vent d’ouest nous rassure, on est confiant. La grimpette s’accentue dans la forêt de mélèzes, cailloux, racines, terre humide et glissante jonchent le sentier. Deux pauses seront nécessaires. Stupeur ! deux coups de feu retentissent à quelques minutes d’intervalle on n’en connaitra jamais l’origine. Nous atteignons les parties herbeuses, après avoir franchi une courte vire on débouche sur un replat à proximité des cabanes de Daluis. Les nuages se sont élevés on aperçoit les trois promontoires du sommet.
On commence à monter le long de la crête vallonnée de Corpatas, une première colline puis on redescend. L’air devient frais le vent se lève, nous repérons une cavité où nous pourrons déjeuner protégés du vent derrière une deuxième colline. Afin de diminuer le dénivelé nous la contournons par la droite au 2/3 de sa hauteur, ça y est nous y sommes. Nous sommes au pied de ce chaos de gré posé sur une base de calcaire.
Il est 13 h c’est l’heure de prendre des forces. Pendant le repas le temps se gâte, le brouillard tombe sur le sommet et finit par arriver vers nous. Le groupe est moins motivé pour finir. Seuls trois volontaires m’accompagnent, mais on s’arrête sur le deuxième piton à 5 m du sommet tant le brouillard devient épais. Retour au point de pique-nique pour récupérer les sacs et nous retrouvons le reste de la troupe qui est descendu pour sortir du brouillard et qui nous attend au soleil.
Le retour se fait par le même chemin jusqu’au col de Devens où nous partons à gauche en direction du captage du Riou de la Palud pour terminer sur une partie plus douce et plus confortable en cette fin de parcours. Le brouillard s’est levé, le sommet est dégagé, nous voyons bien que nous nous sommes arrêtés au deuxième promontoire, car pour aller sur le troisième il fallait redescendre avant de grimper les derniers mètres.
A part quelques gouttes ce matin, un passage nuageux, et un peu de brouillard, la journée aura été correcte dans l’ensemble, je ne regrette pas mon changement, on verra demain.
Jour 5 :
Gorges de Daluis : 4 km, +180 m, déplacement 2h15, marche réelle 1h16.
Creusées par le Var dans les pélites rouges, les gorges de Daluis sont plus impressionnantes et plus évasées que les gorges du Cians, formant des canyons de plus de 300 m d’à-pic. Cette entaille spectaculaire à pris le nom de « Colorado Niçois »
La petite journée sera celle d’aujourd’hui, les orages sont toujours menaçants. Je décide de supprimer la partie forêt de la randonnée qui nous conduisait au Point Sublime, pour s’en approcher au plus près en voiture. Nous descendons donc toutes les gorges en voiture jusqu’au pont de Berthéou où, par un sentier de découverte, agrémenté de huit panneaux explicatifs, nous accèderons au fameux Point Sublime.
Le sentier nous permet de découvrir toutes les formes de ces pélites schisteuses dont l’oxydation du fer leur donna cette couleur lie-de-vin, pélites litées, craquelées, plissées, stratifiées, sculptées. Ici le criquet prend la couleur de la roche. Le chardon bleu et l’arbre à perruques sont bien développés, on trouve également du thym et de la sarriette de montagnes. Ces falaises sont propices aux rapaces. Friand de serpents et de lézards, le circaète Jean-le-Blanc s’installe sur ce site de mars à septembre, on y trouve aussi le faucon pèlerin, l’aigle royal, le grand-duc…
Nous voici au Point Sublime encerclé par le soleil, ce belvédère nous offre un fabuleux point de vue sur les gorges à l’endroit où elles sont les plus étroites et les plus spectaculaires. Les gorges étaient exploitées pour leur gisement de cuivre. En face du belvédère, on peut apercevoir les entrées des anciennes mines de cuivre de Roua. Les galeries abandonnées servent de refuge à une espèce de chauve-souris remarquable : Le petit Rhinolophe.
Nous retournons aux voitures et remontons les gorges. Léger arrêt à la tête de femme pour l’immortaliser et au vallon d’Amen pour photographier la cascade, puis arrêt plus conséquent au pont de la mariée. Ce pont haut de 80 m, un des premiers en béton en France, a été construit pour faire passer un tramway avant la création de la route entre Guillaumes et le Pont de Gueydan. Peu fréquenté, son exploitation n’a duré que de 1923 à 1929. Cet ouvrage tire son nom d’un fait-divers. Le 30 juillet 1927 Marie-Louise Pion jeune mariée de 22 ans se serait penchée et serait tombée.
Le retour en voiture se fera par le village de Péone, ancienne forteresse médiévale du 11°S, construite au pied d’aiguilles dolomitiques, dénommées les demoiselles. La particularité de ce village fut le tissage de couvertures unique en Europe avec la laine de brebis, mourérous (museau roux) ou « La rouge de péone ». Visite de ce village pittoresque, et retour au gîte. Malgré les mauvaises prévisions météo la journée aura été nuageuse au départ et moyennement ensoleillée par la suite, correct en somme. On nous annonce un très beau temps pour demain, espérons !
Jour 6 :
Mont Pelat : 18 km, +1290, déplacement 8h42, marche réelle 6h19.
Mont Pelat, le 3051 du Mercantour, est un sommet calcaire dénudé.
Ce matin nous quittons le gîte, lever matinal, déjeuner, ménage et nous partons. Une heure de route, tortueuse mais peu fréquentée ce matin, pour arriver au col de la Cayolle distant de 50 km. Un peu de brume sur les sommets, mais les météos confirment la tendance d’hier : beau temps toute la journée. Arrivés au col : 9° mais le soleil arrive, on chausse rapidement et on attaque d’emblée le sentier qui nous dirige vers le col de la Petite Cayolle 300m plus haut. Les marmottes foisonnent, à droite à gauche elles sont ici chez elles. Sur la pente à droite plusieurs chamois.
On commence à se réchauffer, à mi-hauteur on enlève une couche. 2639 m on est au col, le lac éponyme est sur notre gauche, petite pause, explication : la particularité de ce parcours est que nous devons redescendre 255 m avant de reprendre le dénivelé positif. Certains se voient déjà ce soir avec ce tronçon à regrimper. La descente se fera gentiment. Arrivés au point bas, on rentre dans un univers différent très minéral que l’on gardera jusqu’au sommet.
La pente est régulière, le sentier monte en lacets, j’ai opté pour un pas de montagnard afin que le groupe reste ensemble, ce qui est le cas. A mi-hauteur on aura une première vue sur le lac d’Allos plus grand lac naturel d’altitude d’Europe (2230 m). Plus on monte, plus on découvre ce magnifique lac d’origine glaciaire dans son écrin naturel, à l’eau turquoise et aux reflets changeants.
Nous ignorons le lac du Trou de l’Aigle pour continuer notre ascension, nous sommes presque arrivés. Deux personnes qui nous avaient doublés redescendent, nous aurons le sommet pour nous car là-haut, l’espace est limité. Dernière pause avant l’assaut final, il nous reste 40 m à gravir.
La sente assez abrupte se fraye un passage entre les blocs et nous guide vers le sommet. 12 Atlassiens seront sur la photo, 4 se sont abstenus dommage ! le 360 est époustouflant nous retrouvons nos deux sommets effectués les jours précédents, ainsi que le mont Ventoux, la Ste Victoire, le Viso, les Ecrins et bien d’autres. Pour un adhérent c’était son premier 3000 m, je suis content pour lui. Le soleil nous abandonne, nous redescendons un peu plus bas pour le repas.
Le retour se fera sans problème. Un important groupe de bouquetins occupera notre regard, la remontée qui inquiétait certains ce matin est passée tranquillement. Au col de la Petite Cayolle il est 15h30 le soleil est de nouveau parmi nous, on décide une petite variante. Un participant un peu fatigué retournera, accompagné d’un autre, directement aux voitures. Nous prenons la direction du lac des Garrets qui se trouve à quelques encablures de là. Le sentier est en courbe de niveau, c’est ce qu’il faut pour une fin de journée et c’est ce qui a incité à donner un avis favorable à ce petit plus.
Bien nous en a pris car le lac est magnifique avec une petite pièce d’eau attenante en forme de cœur. Toujours des marmottes de partout. Partis pour le tour du lac, notre regard se fige soudain sur une tâche marron, un bouquetin ? On s’approche doucement il ne bouge pas, je m’approche de la crête et me trouve nez à nez avec un autre, le plus surpris fut moi. On n’a pas l’impression de les déranger. Après une séance de photos, nous retournons sur nos pas. La descente entre les deux cols se fait sur le même sentier qu’à l’aller et le groupe se reforme aux voitures.
Encore une journée réussie, le séjour est presque fini, malgré les prévisions pessimistes, mon programme n’aura pas été trop perturbé. Ce soir on change d’hébergement le refuge est à 8 km du col.
Jour 7 :
Retour sur Clermont-Fd par Barcelonnette, Gap, La Mure, Grenoble, Pique-nique à la sortie de Grenoble et autoroute jusqu’à Clermont-Fd.
Animateur : Sébastien Nombre de participants : 6 animateur compris (4F, 2H) Météo : Ensoleillé, températures douces à chaudes Distance : 25 km Dénivelé : 800 m Durée :7 H 30 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 50 x 1, + 40 x 1 soit 90 km
ITINERAIRE : Plauzat, Saint-Georges, Puy de Saint-Sandoux, Ludesse, Prat Blanc, Gourdon, Montaigut-le-Blanc, Saint-Julien, Chaux d’Aubary, Menhir de Sauciat, Plauzat
Dès le départ, à la sortie de Plauzat, le massif Puy de Saint-Sandoux s’offre à nos regards. Nous commençons à effleurer timidement ses premières pentes par un savant contournement nord-est avant de nous lancer dans le dur, jusqu’à l’aire de lancement des parapentistes… malheureusement absents en ce dimanche matin. La vue est magnifique, embrassant tout l’espace entre Dômes et Forez, avec les puys bordant l’Allier au premier plan. Sur le versant sud, nous prenons plaisir à découvrir le village de Ludesse qui conserve de nombreuses traces de son riche passé médiéval, mais ce n’est encore rien en comparaison de ce qui nous attend quelques kilomètres plus loin. En effet, après avoir traversé les prés situés entre le Puy d’Aoust et le Puy de Gourdon, nous régalant de nombreuses mûres au passage, nous profitons de la fraîcheur offerte par le bois bordant les ruisseaux de Fasteyroux et de la Rodde pour arriver finalement au magnifique village de Montaigut-le-Blanc. Un magnifique château médiéval, construit sur un éperon granitique surplombant la vallée, domine le village construit à flanc de rocher. En le quittant par l’est, nous passons sous une impressionnant porte d’enceinte qui semble aujourd’hui encore jalousement garder l’entrée du bourg. Une fois descendus dans la vallée de la Couze Chambon, nous passons devant les anciennes caves de Saint-Julien, dont l’entrée est grande ouverte sur de petites cavernes malheureusement vidées depuis longtemps de leur contenu liquide. Et c’est en pensant à tout cet excellent breuvage qui s’y trouvait naguère que nous reprenons notre route en direction du menhir de Sauciat. Ce mégalithe d’une hauteur de 3,40 mètres garde une origine mystérieuse. La légende voudrait qu’il ait été érigé par des fées, mais les esprits plus rationnels semblent douter de cette version… Nous n’en saurons guère plus et entamons donc l’ultime partie de notre parcours, non sans disserter encore sur les constructions mégalithiques les plus célèbres d’Europe.
Animateur : Michel J. Nombre de participants : 15, animateur compris (7F, 8H) Météo : couvert avec quelques gouttes de pluie le matin et l’après-midi. Température douce. Terrain : souple Distance : 25 km (gps) Dénivelé : 730 m (montre altimétrique) Durée du déplacement : 8h42 (montre chrono) Durée de la randonnée : 7h35 environ Classement Atlas : moyenne compte tenu du parcours aventure sur 5 kilomètres environ le matin. Kilométrage auto : (40 x 2) + (45 x 1) = 125km
Partant de Chapdes-Beaufort, l’idée était d’aller à la découverte du ruisseau de Mazière, de le suivre jusqu’à sa confluence avec la Sioule. Après 2 petits kilomètres de chemin, nous avons quitté le confort pour progresser lentement dans un terrain en pente où la végétation était très dense par endroit. Le bord du ruisseau à l’ eau claire et abondante atteint, le cheminement s’est fait tantôt rive droite tantôt rive gauche traversant à gué au fil de la descente.
Parfois de petites falaises ou de jolis rochers nous laissaient passer après une exploration en aval. Quelques adhérents ont été mis à contribution soit pour aider à la traversée soit pour aller repérer les passages. Belle ambiance dans ce moment d’aventure. Les quelques gouttes échappées des nuages n’atteignaient pas les randonneurs, happées au passage par un couvert végétal dense en attente d’humidité. De nombreux ponts au bois vermoulu ayant eu sans doute un usage il y a fort longtemps, nous ont également permis de franchir le ruisseau qui au fur et à mesure de la descente ressemblait de plus en plus à une charmante rivière. Le moulin de Mazière était déjà loin derrière nous quant l’heure du pique-nique est arrivée, proposé rive gauche sur une zone un peu moins humide où la lumière grisâtre du jour arrivait à passer. Après avoir enjambé un chemin goudronné menant à Trimoulet, la progression devint plus facile par une voie sans obstacle qui nous a amenés à la jonction avec la Sioule. Une matinée pour faire seulement un peu plus de 5 kilomètres.
La cadence Atlas sur le GR4 se remit en place et Trimoulet à 704 m d’altitude fut rapidement atteint puis Les Barras. Pour éviter de redescendre vers la Sioule, tracé normal de l’itinéraire grande randonnée, nous sommes restés sur une courbe de niveau nous obligeant à une nouvelle partie de hors piste avec le franchissement d’une clôture tout en souplesse et élégance. Enfin Barbecot puis Villelongue sur un large chemin d’exploitation. La Gravière ne sera jamais atteinte, l’animateur s’étant endormi voyageant confortablement en suivant les marques « blanche et rouge » et n’ayant pas remarqué la modification du tracé du GR4. Arrivé à St Ours (non prévu au programme) réveil brutal ! Il faut repenser le reste de l’itinéraire pour rester sur une distance linéaire acceptable. Petit retour en arrière puis contournement par l’ouest du mouvement de terrain dénommé Trimonté. Montcognol puis passage dans une pâture avant de rentrer par le Sud à Chapdes..
Remarques : journée passée dans la bonne humeur et distribution comme d’habitude de quelques douceurs en cours de rando et lors du pique-nique.
Animatrice : Christelle Carte : IGN 2730 O ET 2731 0 Nombre de personnes : 13 Animatrice incluse (3H,10F) Météo : Grand bleu le matin, plus nuageux l’après-midi avec une atmosphère lourde. Terrain : Sec, sablonneux et très raviné, quelques grosses flaques vers la Muratte. Distance : 21 km Dénivelé : 800 m Durée : 7h30 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 102 km pour 3 véhicules et 1 sur place
ITINERAIRE : Départ Chapelat, intersection les Phants, GR3 , la côte, Pierre Giniche, sommet du Puy de Montoncel par Plan de la Côte et plan des Chartuires, La Lizolle, barrage de la Muratte, Duzelier, Pont Chalet, Redevis, les 3 Lindes, Fauvelles, Moulin Jalonne, Chapelat.
Belle et chaude journée pour cet itinéraire qui nous a fait cheminer dans le massif des Bois noirs où l’ombre des grands arbres (résineux en majorité) nous a protégé de l’atmosphère lourde. Bienvenue aussi car une longue montée nous attend pour rejoindre le point culminant de l’Allier (presque 600 mètres de dénivelé depuis le parking).
Nous prenons le temps de faire une halte pour étudier un chaos rocheux assez conséquent appelé la Pierre Giniche ( ou Geniche sur certaines cartes).Son histoire est singulière car il fût découvert en 1977 par un certain Pierre FROBERT qui s’était vu indiqué le lieu lors d’un rêve nocturne. Atteint d’un cancer, suite à sa visite il présente une rémission complète et devient passionné de ses sites rocheux.Le journal la Montagne l’a évoqué plus d’une fois.La pierre Giniche a la réputation d’avoir un fort et bénéfique magnétisme équivalent à celui de la cathédrale de Chartres. En plus d’être intriguant et mystérieux cet amas de roches mérite le détour car il est beau et imposant.
Une fois les « batteries rechargées » auprès de la Pierre, nous reprenons notre effort pour rejoindre le sommet du Puy de Montoncel et découvrir le « nouveau panorama »offert !
En effet, ce plus haut sommet du massif des Bois noirs (1287 m) a été déboisé en 2019 avec l’accord des propriétaires des 25 parcelles ce qui a permis de retrouver une très belle vue sur la chaîne des Puys, les monts Dore et le massif du Mont Blanc (que nous ne verrons pas aujourd’hui !).Nous profitons sur place d’une pause pique-nique sous le soleil agrémentée d’une légère brise rafraichissante.
La longue descente sera un peu exigeante et demande de l’attention car les sentiers sont très érodés et émaillés de petits cailloux instables ou de blocs plus conséquents qui déclenchent facilement quelques dérapages pas toujours contrôlés …cela est dû au socle granitique très présent dans ce secteur et dont l’érosion est vraiment très marquée, excellent entrainement à la marche en plus haute montagne ! Vigilance sollicitée aussi car dans ces massifs forestiers la carte ne correspond pas toujours à la réalité et impose quelques petites adaptations !
Autre ambiance avec un passage aux barrage et lac de la Muratte , beau miroir boisé .. le site doit être magnifique en automne ! site essentiel car il alimente pour grande partie la ville de Thiers et suscite parfois des inquiétudes en périodes de sécheresse notamment lors de l’épisode d’alerte renforcée en octobre 2018 .
D’autres jolis panoramas et de belles bâtisses en granit notamment au hameau de Redevis
Fin de parcours gourmand en picorant les mûres qui nous tendent les bras !
Dates : du 28 août au 6 septembre 2021 Animateur : Thierry Nombre de participants : 10 (1 F, 9 H) animateur compris Classement Atlas : Difficile Kilométrage auto : Clermont – Les Aymes pour 3 voitures = 740 km A/R Météo: parfaite – pluie une heure le J 7- sinon un ciel variable à souvent ensoleillé avec une grande douceur
Terrains et paysages : la haute montagne et de profondes vallées-Prédominance du schiste sur les cols – Gneiss sur les sommets et dans les vallons. De beaux glaciers blancs et noirs toujours vus d’assez loin Animaux: à part les marmottes, quelques chamois le J8, quelques rapaces. Je m’attendais à en voir plus
Cumuls : KM=169 D+ = 11002 m D-= 11404 m
Jour 1 : Aymes- refuge des Mouterres– 9 km – 990m D+ – 4h de déplacement
Partis de Clermont à l’heure exacte – 6h00 – avec trois véhicules, nous nous arrêtons pour une pause réconfortante sur l’aire de l’Isle d’Abeau avec le petit-déjeuner que j’avais préparé. Nous laissons une voiture près du Bourg d’Oisans à la Denchère qui sera notre point de fin de rando afin de diminuer autant que possible la dernière étape. Et puis marcher dans une grande vallée large vers le Bourg ne présente pas d’intérêt… A l’issue, nous gagnons finalement Mizoën au-dessus du lac du Chambon et notre parking final dans le hameau de Aymes. Après vingt minutes passées à nous équiper et vérifier nos sacs les choses sérieuses peuvent commencer. Il est 11 heures
Direction le refuge des Mouterres sous le plateau d’Emparis par le GR 50. Ce sera notre seule infidélité au GR 54 ! C’est le gardien des Mouterres qui m’a conseillé ce chemin en balcon au-dessus du lac du Chambon. Il a eu raison. Le GR54 qui passe plus haut suit plutôt de larges pistes car on peut arriver en véhicule au refuge. Après quelques passages très aériens, nous tombons sur le lac Lovitel qui s’assèche en été voire qui se comble un peu comme le lac d’En-bas à La Godivelle.
Nous prenons notre premier déjeuner sur les tables du refuge des Clôts après 1h30 de mise en jambe. Ce refuge reçoit surtout des randonneurs à la journée. Il est rustique mais son café excellent. Les poules de son poulailler sont assez intrépides pour essayer de nous picorer tout ce qui semble à leur portée, attention à pas laisser traîner les mains ! Dès la sortie du refuge, c’est la première vraie grimpette du séjour jusqu’aux cascades qui surgissent d’une fontaine pétrifiante formant des concrétions de tuf. Le site est préservé par un arrêté de protection de biotope. Parvenus au-dessus de la cascade, nous trouverons facilement la résurgence qui alimente le tout. Le sentier s’adoucit un peu jusqu’à l’intersection avec la piste qui permet aux véhicules de parvenir à partir de Mizoën au refuge des Mouterres voire aux différentes cabanes de berger qui parsèment le pied du plateau d’Emparis sur lequel nous cheminerons le lendemain. Premier refuge avec une douche froide et de nombreux enfants qui mettront une belle ambiance dans le dortoir.
Le Rateau et son glacier
Jour 2 : Les Mouterres-Alpe de Villar d’Arène : 24 km – D+=1230 m – D- =1415 m – 9h de déplacement
Longue journée pour parvenir à proximité du col d’Arsine et des sources de la Romanche, rivière que nous remonterons dans l’après-midi. Du refuge, nous grimpons rapidement vers le plateau d’Emparis, hors GR et sans passer par le col du Souchet car nous voulons découvrir plus au sud les lacs du plateau : lac Cristallin, lac Noir et lac Lérié. Cette boucle nous permet d’avoir la Meije et ses vassaux, le Rateau et le Bec de l’Homme constamment en vue. La Meije rate les 4000 pour 2 mètres ! Seigneurs entourés par les grands glaciers des Ecrins dont la Girose et les glaciers du Rateau, de la Meije et du Tabuchet . Avant l’annexion de la Savoie par la France, ce sera le plus haut sommet français puisque le Mont Blanc était rattaché au royaume de Sardaigne. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, ces sommets des Ecrins sont l’objet d’une lutte acharnée entre les riches « touristes » anglais et des Français. Ce sont deux français qui vainquirent la Meije les premiers en août 1877: Pierre Gaspard, un rude paysan de St Christophe en Oisans et d’un jeune aristocrate languedocien, Boileau de Castelnau. Pierre sera le premier d’une grande lignée de guides de la vallée du Vénéon. Parmi les « touristes » anglais, on citera Coolidge (qui était américain ! et qui laissera son nom à la voie directe de la Barre des Ecrins et à son pic éponyme), Whymper qui vainquit le premier la Barre, Tucket… . Michel possède une application sur Smartphone qui permet d’identifier facilement les sommets visés par l’objectif : très pratique et informatif. Les Ecrins comptent plus d’une cinquantaine de 3000 et + et deux 4000 (Barre des Ecrins et son Dôme de Neige (respectivement 4101m et 4009m).
.Ce dimanche matin, nous tombons sur de nombreux bivouacs autour des lacs : assez faciles d’accès, les gens ont tendance à monter pour y passer la nuit. Le plateau d’Emparis est un grand plateau d’élevage ovin qui ondule à l’horizon. Sa traversée et sa boucle des lacs nous aura pris près de trois heures. Une longue descente vers la Grave nous attend… l’occasion de découvrir de beaux villages comme le Chazelet et les Terrasses. Nous arrivons à la Grave par le haut et les cordages accrochés aux maisons en guise de rampe dans les venelles pentues attirent notre attention. Tous comme les croix du cimetière, en bois et d’une forme originale dont je n’arriverai à connaitre l’origine que plus tard (grâce à Internet) : . Le triangle au centre des croix représente la Sainte Trinité et le cercle l’unicité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
La Meije
Nous franchissons la Romanche juste avant la pause méridienne prise sur de belle pentes herbeuses à la sortie du village. Nous remontons en balcon la Romanche jusqu’à Villar d’Arène par des sentiers exigeants. N’ayant pas trop étudié la carte, je suis surpris par les gros coups de cul du début d’après-midi. La fatigue aidant, lorsque le terrain semble moins difficile, un des nôtres glisse sur un passage rocheux et humide qui lui met son annulaire droit en vrac (angle à 30° environ). Par présence d’esprit, il le remet en place. Je lui ferai une attelle à l’aide du manche de la cuillère en bois de la salade du pique-nique. Un petit doliprane et nous voilà reparti vers le dernier tiers de la rando du jour, la montée à l’Alpe de Villar d’Arène. Nous ne sommes pas très loin du col du Lautaret. Un dernier verrou glaciaire, le Pas d’Anna Falque, en guise de dernière difficulté de la journée et nous n’avons plus qu’à suivre un sentier apaisé dans les herbages de l’Alpe avant de parvenir aux deux refuges, un CAF et un privé : le nôtre, le superbe refuge de Chamoissière. Hélas, l’accueil est un peu rigide et manque de bienveillance et de spontanéité. Néanmoins, le gardien est un peu « joueur » et nous met au défi de reconnaitre les deux, trois sommets qui surplombent le refuge. La carte bien orientée fera vite sortir les bonnes réponses. Restera une énigme à résoudre qui ne l’était pas encore à notre départ. Notre hôte s’est vanté d’aller se ravitailler en 4X4 ! A première vue, impossible par le chemin de l’Alpe que nous avons emprunté et impossible par le haut vers le col d’Arsine…. Ce n’est que quelques jours plus tard que Michel a trouvé la réponse dans un des livres que j’avais emmenés : un tunnel avait été construit dans les années 70 par EDF, du col du Lautaret au Plan de l’Alpe pour mener des reconnaissances pour un projet de barrage au niveau du verrou d’Anna Falque. Ce tunnel est fermé par une grille au niveau de l’Alpe…. Michel et moi sommes persuadés que c’est la bonne réponse et que le gardien en possède la clé 😊 Je dois lui faire un mail pour valider. Qui sait, nous gagnerons peut-être une nuitée dans son refuge. Cadeau que j’échangerai pour une nuitée dans le refuge du CAF juste au-dessous, à l’ambiance plus chaleureuse, parait-il.
Jour 3 : Refuge de Chamoissière – Le Monétier : 17 km – D+=460m – D-=1060m – 6h30 de déplacement
Etape sans grande difficulté qui nous permet de rejoindre la vallée de la Guisane en profitant bien du terrain, de la flore et des paysages. Du refuge, nous remontons la haute-vallée de la Romanche vers le col d’Arsine. Devant nous, plein sud se dévoile le pic de Chamoissière, le pic d’Arsine à plus de 3200 m, le pic Cordier et un peu plus loin encore à plus de 3800m les crêtes de la Montagne des Agneaux . Sur notre gauche en montant, c’est le massif de Combeynot (que tangente le sentier des Crevasses évoqué plus haut) tout en dolomie jaunâtre qui contraste avec le gris – vert des gneiss des sommets évoqués. La grande affaire du jour est d’aller rendre visite aux lacs glaciaires d’Arsine. La première chose que l’on voit en montant aux lacs à partir du col, c’est l’imposante moraine de près de 250 m de haut. Les eaux du glacier d’Arsine (dont il ne reste plus grand-chose) s’échappent et par un ruisseau, le Petit Tabuc qui s’écoule dans un long vallon jusqu’à proximité du Casset et qui se jette finalement dans la Guisane. Nous dissimulons nos sacs pour monter tranquillement jusqu’au lac par un beau chemin qui gravit la moraine. A notre arrivée ce sont deux et non un lac que nous découvrons. Et puis rien ne semble complètement naturel dans ce que nous observons. Nous avons en fait affaire à deux lacs séparés par une tranchée d’une centaine de mètres de long. Je donne l’explication au groupe. Au début des années 80, le niveau du lac s’est mis à monter dangereusement en risquant de creuser un chenal dans la moraine qui aurait été une grave menace pour le village du Casset tout en bas dans la vallée. Il a donc été décidé de vidanger une partie du lac par le creusement d’un chenal et la création d’un second lac, artificiel donc ! L’ensemble est toujours sous contrôle… Les engins de terrassement utilisés avaient été acheminés par le tunnel évoqué plus haut. Le front du glacier d’Arsine touchait presque le lac il y a 10 ans : il est à près de 100m derrière aujourd’hui. De plus le glacier est devenu un glacier noir : on ne s’en était pas rendu compte sur le moment mais en observant bien on devine le front de glace recouvert de dépôts morainiques de toute sorte. Ce paysage majestueux surmonté par les crêtes de la Montagne des Agneaux restera longtemps imprimé dans nos souvenirs. A noter que ce sera précisément à cet endroit que nous serons le plus proche du glacier Blanc et de la Barre des Ecrins dans la haute vallée de la Vallouise que nous descendrons le lendemain.
Glacier d’Arsine et le pic de Neige Cordier et Pointe Cézanne
Pour l’heure, une longue descente nous attend jusqu’au Casset et la vallée de la Guisane. Nous cheminons le long du Petit Tabuc qui livre alors ses couleurs féériques. Ambiance Blue Lagoon islandais garantie. Le haut du vallon est parsemé de petits étangs qui invitent au bivouac. Jusqu’au déjeuner, la pente se fait plus raide et ce n’est que sur le lac de la Douche que nous retrouverons des pentes plus douces plantées de mélèzes. Parvenus au Casset, il ne reste plus que trois km complétement plats jusqu’au Monêtier les Bains et notre gîte du jour, le Flourou. Un accueil très sympathique et une bonne chair nous aurait presque donné envie de faire une journée de séjour supplémentaire. D’autant que le village du Monêtier est très attachant si on oublie la circulation dense en été (un peu moins lors de notre passage). C’est la route qui relie Grenoble à Briançon et Gap !
Jour 4 : Le Monêtier les Bains – Vallouise : 22 km – D+=118àm – D-=1322m – 7h20 de déplacement
Etape qui va nous permettre de passer d’une vallée à une autre, de la Guisane à la Vallouise. De la terrasse du gîte du Flourou nous avons eu le temps en fin de J3 de voir ce qui nous attendait pour la matinée du jour. Une grosse montée de près de 1000 m d’un tenant jusqu’au col de l’Eychauda à 2425m. La montée se fait en grande partie dans la forêt. Comme souvent, c’est dans le pied du col que les pourcentages sont les plus raides. Je donne la cadence avec un pas qui permet à chacun de bien suivre sans essoufflement superflu. Une telle allure permet de progresser de façon très régulière et en respectant voire en améliorant les vitesses d’ascension données dans la littérature, 400 m à l’heure en moyenne. Sur ce col et d’autres à venir, nous ferons plutôt du 450, voire du 500 m à l’heure. Rien de particulier à dire sur le paysage sinon qu’à l’approche du col nous sommes dans la montagne aménagée et un peu défigurée par les infrastructures de sport d’hiver : pilonnes des télésièges, pistes, grand réservoir d’eau. Sous le col, j’aurai pu engager le groupe dans un autre cheminement que le GR54. Il existe en effet une variante plus engagée à partir du PC 2298 qui mène au lac de l’Eychauda par le Pas de l’Ane et le technique col des Grangettes équipé de plusieurs dizaines de mètres de main courante. Je savais que l’arrivée à ce col avec un groupe de dix personnes aurait pris du temps auquel il aurait fallu ajouter le temps de descente jusqu’à Vallouise. Mais rétrospectivement avec ce que le groupe a montré par la suite, le coup était gérable. A l’occasion d’une pause au col de l’Eychauda, nous faisons la connaissance d’une jeune Genevoise qui fait le GR 54 et avec laquelle nous cheminerons épisodiquement les deux jours suivants. La descente du col vers le paisible vallon du Chambran et ses fameux chalets d’alpage se fait tout en douceur. Par ce chemin on ne fait que deviner au NO l’emplacement du lac glacière et son glacier, le Séguret-Foran. Dommage…. La jeune suissesse aura la force de faire l’aller-retour pour aller admirer le lac en prenant le chemin emprunté par des dizaines de touristes en été. Pour notre part, nous profitons de la douceur de vallon, pour notre pause méridienne. Il fait chaud. Et la descente vers Vallouise est plein sud ! La longue pause nous permet de soigner les pieds d’un camarade qui n’est pas gâté par ses chaussures Décath…. C’est sa première rando itinérante et il apprend à gérer l’effort dans la durée.
Vallon du Chambran
Le tracé officiel du GR54 propose un cheminement au-dessus de la vallée de la Vallouise qui emprunte de nombreux passages bitumés. Claude qui avait déjà fait l’étape avait trouvé le cheminement sans fin et épuisant. Je propose au groupe un autre chemin qui descend de façon abrupte en fond de vallée à hauteur du hameau de Pelvoux-les Claux sur la route d’Ailefroide, lieu bien connu des grimpeurs sur blocs. En effet, les glaciers Blanc et Noir ont charrié des centaines de blocs monstrueux disposés dans une belle forêt de mélèzes créant ainsi une sorte de La Mecque de l’escalade sur blocs… Mais nous tournons délibérément le dos à ces lieux emblématiques des Ecrins que sont ces glaciers, la Barre et le Dôme de Neige des Ecrins, le Pelvoux, Ailefroide et ses dalles vertigineuses et plus anecdotiquement le pré de Madame Carle, lieu parking bien connu des randonneurs ou alpinistes qui se sont donnés le glacier Blanc comme objectif. Pour la petite histoire, juste après leur exploit à la Meije, Pierre Gaspard et Castelnau vinrent annoncer leur réussite devant les membres participant au congrès constitutif du Club Alpin Français, le CAF réunis pour l’occasion dans le fameux pré de la dame Carle.
Nous, nous filons tranquillement pour 3, 4 kilomètres en fond de vallée, le long du Gyr qui descend directement du Glacier Blanc. La jonction dans le village avec le torrent de l’Onde donne naissance à la Gyronde ! Nous arrivons plus tôt que prévu à Vallouise qui a retrouvé sa quiétude depuis que les touristes d’août l’ont déserté. Une belle ruelle bordée de vieilles et grandes maisons nous mène à notre gîte du jour, l’Aiglière. C’est la fin de la première partie du séjour. Demain nous entrons dans la partie un peu plus « sauvage » de la boucle : adieu routes, télécabines, télésièges, pylônes….
Jour 5 : Vallouise – refuge du pré de la Chaumette : 17 km – D+=1195m – D-=1003m – 7h10 de déplacement
L’étape du jour va nous faire passer de la vallée de la Vallouise à la vallée du Champoléon en passant par le « toit » du séjour, au col de l’Aup Martin (2761m).
Nous faisons une petite infidélité au GR en neutralisant 6 km du parcours. En effet, nous prenons un minibus pour parcourir les 6-7 km le long de la vallée de l’Onde au départ de Vallouise jusqu’à notre point de départ officiel, Entre les Aygues, terminus de la route et parking pour toutes les randos dans le massif des Bans ou vers l’Aup Martin.
Franchir ce point haut ne semble pas traumatiser les collègues 😊. En ce début d’étape, la pente douce dans le vallon de la Selle n’est pas faite pour les inquiéter. De nombreuses cascades tombent des deux cotés du vallon. Après avoir pris un peu d’altitude, nous franchissons un léger verrou glaciaire qui nous mène à la cabane du Jas Lacroix. Nous allons à la rencontre des bergers qui veillent avec leurs patous sur un troupeau imposant de plus de 800 bêtes. Pour le moment, le troupeau est encore dans son corral, ce qui donne une sacrée densité ovine au m2. Une bergère est en train de soigner un mouton blessé à la patte… Nous ne nous attardons pas pour ne pas trop embêter les patous, un peu nerveux. Le lieu abrite (c’est bon à savoir si vous passez par-là un jour de tourmente) un petit local pour randonneur. Nous continuons à nous élever progressivement en devinant plus haut au SO le pic de la Cavale (2985m). Cela nous donne la direction du col de l’Aup Martin. Un géologue n’y retrouverait pas ses petits. Le gneiss se partage le terrain avec les vestiges de couvertures sédimentaires : nous arrivons au pays des grès du Champsaur qui ont façonné une grande partie du sud des Ecrins en plus des grands sommets purement cristallins. L’interprétation du paysage avec un géologue serait passionnante et nous retiendrait un paquet d’heures sur place. Pour le moment, le sentier se fait plus exigeant et commence à monter dans les tours mais sans plus….
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Moutons et patous à la cabane du Jas-Lacroix
Nous quittons un sentier plutôt fait de micaschistes pour tomber sur des schistes ardoisiers bien noirs et poudreux. Les marques montent dans de gros éboulis rocheux et la dernière partie du passage est la plus délicate car le sentier disparaît. Même si la trace à suivre est étroite, pas d’impression de vertige : le trait s’élève assez doucement jusqu’au col mais en laissant l’impression de bien pouvoir poser ses pieds à plat. Il parait qu’il en va différemment lorsque la roche est mouillée. Vous ne nous en voudrez pas de ne pas attendre la pluie pour confirmer 😊 Le col une fois franchi sans plus d’émotion que çà nous continuons à flanc de montagne sur les mêmes conditions de cheminement dans ces schistes pendant 300 ou 400 m … Nous passons sous le pic de la Cavale et nous rejoignons finalement le pas de la Cavale à partir duquel s’engagera la longue descente vers la vallée du Champoléon et le refuge. Du pas de la Cavale, le regard est attiré vers l’est sur des versants aux plis impressionnants. Sur le moment je ne savais pas mettre beaucoup de mots pour expliquer de quoi il s’agissait : l’émerveillement suffisait. A posteriori, je sais un tout petit mieux expliquer ce que nous voyions. Il s’agit de plis créés au moment de l’apparition des Alpes dans une roche qui n’en est pas une vraiment et que les géologues appellent Flysch. Le flysch est un dépôt sédimentaire détritique constitué principalement par une alternance de grès et de marnes qui se sont accumulés dans un bassin océanique alpin en cours de fermeture avant donc l’apparition des Alpes proprement dite). C’est donc une formation qu’on trouve un peu partout des les Alpes en général. Fermons le ban mais ces sujets de grande complexité sont passionnants. Nous commençons la descente en cherchant un endroit un peu plus abrité du vent pour déjeuner. Réconfortés par la collation, nous continuons la descente par de larges lacets d’abord puis en suivant un chemin plus rectiligne à la fin du versant proprement dite sur le plateau des Rougnoux. Nous passons à proximité de la cabane du même nom où le berger surveille ses moutons qui descendent poussés par ses patous. Le dernier du groupe a juste le temps de passer avant que le troupeau s’engage sur le chemin. Les chiens nous auraient alors interdit le passage. L’arrivée au refuge se fait dans la demi-heure suivante. Le Pré de la Chaumette est un grand refuge sous-occupé en cette fin d’été. On nous annonce dès notre arrivée que les douches sont fermées. Heureusement, le torrent des Rougnoux est proche et la toilette qui s’ensuit très tonique…. Ces toilettes auront fait l’objet de quelques photos qui ont circulé sous le manteau 😊
Jour 6 : Refuge du pré de la Chaumette – refuge de Vallonpierre : 13 km – D+=1290m – D-=819m – 6h13 de déplacement
Rando courte aujourd’hui sous le signe du Sirac (3441m), sommet emblématique du Champoléon et du Valgaudemar. Au programme 3 cols à passer entre-coupés de vallons qui n’imposent pas de longues descentes. La montée du 1er col, le col de la Valette (2668 m) se fait dans un bon rythme mais sans s’essouffler plus que nécessaire. Depuis la montée à l’Eychauda (J4), le groupe s’est habitué au rythme de progression en montée. Il nous faut ainsi 3 heures pour parvenir à notre premier col depuis le refuge. Le terrain est parsemé de gros blocs dans la première partie plein nord du chemin. Ensuite, la pente jusqu’au col, plein ouest, sera moins forte. Le sentier est toujours aussi bien tracé. Merci à l’administration du parc qui a pour mission d’entretenir les quelques 700 km de chemins de rando (GR, GRPs et PRs). A proximité du col, un patou nous barre la route : ses moutons mangent tout autour du col. Le pépère n’est pas bien menaçant et nous laisse passer moyennant quelques bonnes caresses ! Au col, le terrain n’est fait que de schiste concassé. La vue, plein nord, sur le vallon de la Valette juste sous nos pieds et sur le Sirac et ses glaciers (Vallompierre et Veyrardonne) est à couper le souffle. Le vent souffle, nous ne nous attardons pas et entamons la petite descente abrupte vers le vallon du Gouiran avant de remonter vers le col éponyme. A l’ouest, très loin il m’a semblé apercevoir les hautes murailles du Vercors dans sa partie sud est terminale, au-dessus du Diois ? Le fond de notre vallon est tapissé d’une belle pelouse qui incite à la paresse. Nous ne sommes pas pressés : après une petite pause, nous remontons au second col, le col de Gouiran (2591 m). Encore des moutons et un filet sur le col qui se prolonge sur la crête, à droit et à gauche. Tout d’un coup nous voyons débouler le berger que nous avions croisé plus bas en train de bavarder avec un trailer. Il essaie de récupérer 2 moutons qui ont réussi à franchir la clôture à l’est du col. Il les rattrape en reprenant la pente pour les contourner par le haut. Même les chiens ont du mal à suivre leur maître 😊 A l’issue de la course, il réussit à faire repasser les bêtes du bon côté. Pas de tout repos le métier de berger !
le lac de Valompierre vu du col de Vallompierre
A nouveau une assez courte descente avant d’entamer notre 3ème col, le col de Vallonpierre (2607m). Il nous aura fallu près d’une heure cinquante pour passer du col de la Valette au col de Vallonpierre. Toujours le même environnement minéral avec sous les pieds cette roche presque poudreuse noire, le calcschiste. Le dernier versant avant le col ressemble de fait à un terril. Au col, nous laissons les sacs pour prendre un peu plus d’altitude sur une petite bosse au NW. Mais il y a mieux encore car plus haut le pic de Vallompierre (2741m) nous fait de l’œil. Nous sommes quelques-uns à le rejoindre en suivant la crête. Séance photos incontournable ! Nous voyons le refuge et son laquet au NE, l’imposant Sirac et ses glaciers à l’Est, le pic de Vallon Clos au NW. Nous retrouvons nos sacs et commençons la descente vers le refuge mais à mi-pente nous prenons la pause déjeuner. Le refuge est accueillant et il y a encore peu de monde. Il est posé en contrebas de gros blocs de gneiss descendus de la crête du Vallon Clos d’où son nom je suppose. Une grande plaine lacustre s’étend vers l’est du refuge, piste d’atterrissage des hélicos qui le ravitaille. En juillet, le refuge avait fait l’objet d’un reportage de 30 min diffusé par France 2 à 20h30. Après notre installation, je propose au groupe une activité autour des chaos rocheux pour bien appréhender la progression sur de gros pierriers. Je sais personnellement que ce n’est pas simple et qu’il faut vaincre une certaine appréhension (souvenirs d’un séjour avec Michel sur la HRP…). Seuls deux courageux m’accompagnent. Nous trouvons de bons rochers à enchainer. L’exercice est intéressant mais il ne remplit pas le restant de l’AM…. On complètera avec une traversée du laquet, trop vaseux à mon goût. En regardant la carte, je vois que la montée vers le pic du Vallon Clos était largement dans nos cordes. Ce sera pour une prochaine fois. Et puis, il faut garder des forces car le programme des J7 et J8 est copieux.
Jour 7 : Refuge de Vallonpierre – refuge des Souffles: 26 km – D+=1040 m – D-=1375 m – 8h30 de déplacement
Les prévisions météo ne sont pas fameuses et pile-poil pour les deux jours difficiles ! En ce début de matinée pas d’alerte et la longue descente du Vallonpierre commence : direction le haut de la vallée de la Séveraisse, principale vallée qui entaille profondément le massif jusqu’en son cœur cristallin. La descente ne présente aucune difficulté et nous parvenons bientôt à la cabane de Surette. Le berger vient juste de décoller : on a croisé l’enclos des moutons un peu plus haut. Nous marchons en rive gauche de la Séveraisse qui vient de naître juste au-dessus… Nous ne la quitterons que 15 km plus loin, à Villar-Loubière. L’entrée dans la vallée se fait par une allée entre deux murets de pierre : il faut un petit moment pour s’adapter à cette nouvelle végétation de fond de vallée. Aux arbres surtout (des frênes ?) qui masquent l’importance de la pente et l’aspect très encaissé du terrain, terrain recouvert de blocs gigantesques. Bientôt, mieux adaptés à cette configuration, nous descendons la vallée sur près de 13 km. Au-dessus de nos têtes passe et repasse l’hélico qui fait des rotations avec le refuge pour le vider de ses déchets et le réapprovionner. Nous tombons rapidement sur les ruines du hameau des Clôts et le refuge Clot Xavier Blanc, belle bâtisse tranquille qui donne envie d’y séjourner. Je sais que la petite Genevoise rencontrée le J4 s’y est arrêtée la veille. Le cheminement est silencieux. Progressivement, la vallée s’élargit même si tout là-haut au nord l’Olan nous a à l’œil. Nous passons un hameau, le Rif du Sap surmonté au sud par les belle Aiguilles de Morges (2986 m) qui font face au sud au pic de Vallon Clos évoqué plus haut. Un panneau nous avertit que le hameau est à la recherche de dons pour la restauration de sa petite chapelle détruite par une avalanche quelques années plus tôt ! Il n’accepte pas les CB…. Tant pis. Chacun a en tête l’arrivée à la Chapelle en Valgaudemar mais il y a encore deux hameaux à traverser ( le Bourg et le Casset) installés en bord de rivière.
Vieux pont dans la vallée de la Séveraisse (Valgaudemar)
Nos troupes sont très distendues et à un embranchement j’attends au moins dix minutes pour accueillir l’arrière-garde (léger agacement 😊). Le reste de la troupe a continué et nous a devancé à la Chapelle… Chacun a son portable à l’oreille. Le village est touristique. Des hôtels, des campings, nul doute qu’il fasse le plein en haute saison… Pour l’heure il est plutôt peinard. Nous « dévalisons » une petite épicerie ouverte juste avant midi. Le tenancier n’est pas des plus commerçant… Un petit parc à proximité d’une des Maisons du Parc National nous sert de salle à manger. Il faut prendre des forces car la longue progression dans la vallée nous a bien fatigué. J’appréhende sans le connaître le dernier coup de cul pour parvenir aux Souffles… Avant de parvenir au pied de notre dernière bosse, il nous reste 4 km de vallée jusqu’à Villar-Loubière. La vallée comptait autrefois plusieurs moulins au toit en chaume. Il reste celui de Villar qui abrite son musée de la Toinette à lui. C’est là qu’on met le clignotant à gauche et que la rude ascension vers le refuge commence, près de 1000 m en moins de 4 km, je vous laisse calculer la pente 😊 Je vous aide : plus de 20% si on la moyenne. Comme souvent, c’est l’arrachement à la pesanteur du fond de vallée qui est le plus dur. Une fois parvenus sur les pentes, le tracé du chemin est plus « étudié « et favorise normalement le % de moindre pente. Mais malgré tout, il faut bien se les faire les quasi 1000 de D+. Trois collègues prennent les devants : au train, nous en reprendrons un mais les deux autres nous précéderons de 10 minutes. Au moment exact, où je parviens aux tables extérieures du refuge, quelques gouttes pleuvent. La prévision n’était pas complètement fausse : je commence à angoisser pour l’étape du lendemain, la plus compliquée du séjour. La petite liqueur de l’amitié que nous offre le gardien me décontracte un peu…
Jour 8 : Refuge des Souffles – Valsenestre: 23 km – D+=1664 m – D-=2300 m – 10h03 de déplacement
L’étape du séjour ! Celle après laquelle je pourrai me dire si tout se passe bien « ça y est, le séjour est bouclé ». Un peu de stress accentué par la météo : j’ai cru entendre pleuvoir toute la nuit alors qu’il s’agissait du bruit de la cascade dans le ravin près du gîte. Comme la veille, il s’agit de faire deux étapes en une par rapport au découpage officiel du parcours. Deux cols dont un assez facile, le col de Vaurze (2490 m) et le col de Côte Belle (2290 m) et surtout deux longues descentes vers les vallées de Valjouffrey et du Béranger. Les pressions ont dû augmenter car on voit que les nuages se disloquent et s’accrochent sur certains sommets ; la vallée du Valjouffrey est noyée sous une mer de nuages. La montée vers le 1er col nous oblige à passer l’imposant talweg sur le bord duquel le refuge est construit. Peu de dénivelée car nous restons sur les mêmes courbes de niveau. Des câbles sont installés pour le passage de certains petits ravins qui laissent passer les torrents qui se déversent tous dans le talweg. Vers 2000 m, les quelques lacets qui nous mènent au col sont rapidement franchis. Les nuages recouvrent encore quelques sommets mais la dislocation est bien avancée. Le soleil éclaire quelques cimes. Ouf ! Un souci de moins. Au col, la brume remonte des deux côtés. Le panneau indique Le Désert en Valjouffrey à 4,6 km. On voit juste en face la belle saignée de Cote Belle que nous monterons l’après-midi, on devine même au second plan la montée du col de la Muzelle au programme du lendemain. Pour l’heure, on se concentre sur la plus longue descente du séjour, + de 1300 m de dénivelée négative ! Descente difficile avec de nombreux ravins à franchir et très rocheuse. Du coup l’homogénéité du groupe à la montée vole en éclat. A mi pente, j’attendrai longtemps les derniers. Quand ils arrivent à ma hauteur, je décide de faire le serre-file jusqu’au Désert. On aperçoit de plus en plus précisément le hameau avec à son est des prés de fond de vallée tachetés de tas de pierre à l’espacement très régulier. Quel travail il a fallu pour tirer le minimum d’herbe de ces terres ingrates et pauvres ! La lenteur de la descente permet d’apprécier le paysage…. Le reste du groupe est déjà loin. Cela fait un bon moment qu’ils sont dans le hameau quand nous commençons à marcher à plat dans le fond de cette étroite vallée. Nous mangeons au Désert, près du cimetière. Pas grand monde dans la rue principale ; un petit bar-restaurant est ouvert avec deux, trois piliers de bar. Nous sommes quelques-uns à nous offrir un petit café pour nous donner de la force pour l’après-midi. Nous voilà au pied de Cote Belle le second col du jour à plus de 1000 m au-dessus. La montée comme toujours se fait au train même si deux amis ont pris les devants. Le début de l’ascension est rectiligne, presque plein nord. A mi- col, le vallon que nous remontons s’élargit et nous grimpons par de longs lacets à la pente acceptable. Mais chacun des segments parait bien long. A l’arrivé du groupe, la performance est acceptable : 2h15 pour les plus de 1000 M de D+. Le topo annonçait 3h30 depuis le Désert ! Il nous en avait fallu 2 le matin pour parvenir au col de Vaurze. Le groupe a fait du globule rouge et la fatigue ne semble pas se faire sentir pour la plupart d’entre-nous. C’est bon signe ! Le col est accueillant et herbeux, à la différence de tous ceux qui ont précédé. La descente est moins exigeante que celle du matin. Sous le col, d’énormes blocs de schiste dessinent d’impressionnantes lames parallèles à la pente. Un peu plus bas ce seront des falaises de schiste qui nous surplomberons… Ce sont les derniers passages minéraux de la descente, bientôt nous parviendrons dans des pentes boisées et plus douces jusqu’au torrent du Béranger qui donne son nom à la vallée de Valsenestre. Douce vallée qui semble à l’écart du monde…
Dans la descente du col de Côte-Belle – vue sur la montée vers le col de la Muzelle
La journée que j’appréhendais tant est sur le point de s’achever. Une large piste en légère descente nous amène jusqu’au beau hameau de Valsenestre. Il a la particularité de ne plus être habité à partir de fin octobre. La petite route d’accès est coupée car le Conseil général ne veut pas déneiger pour deux ou trois habitants ! Le hameau n’est plus accessible alors qu’en raquette. Là encore on touche du doigt l’évolution démographique de ces petits hameaux de fond de vallée à partir du second tiers du XXéme siècle : le gîte où nous logerons était une école primaire qui a fermé en 1936. Une grosse vingtaine d’enfants y était scolarisés. De fait, ce gros hameau compte de nombreuses et belles maisons presque toutes bien restaurées et à vocation touristique plus que familiale dixit le très sympathique gardien du gîte. Les magnifiques couronnes de saucisse grillée et leur plat de lentille nous apporte un grand sentiment de bien-être, récompense d’une belle journée de montagne (et d’efforts).
Jour 9 : Valsenestre – refuge de la Muzelle: 9 km – D+=1320 m – D-=460 m – 6h05 de déplacement
Une fois n’est pas coutume, nous nous sommes octroyés une bonne grasse matinée et nous nous arrachons à la quiétude de ce beau gîte (que je recommande) autour de 8 h. L’étape sera courte mais les photos de la montée au col que nous avons vues dans le gîte sont « inquiétantes ». Il semble que la dernière partie du col présente un véritable mur de schistes ardoisiers avec un sentier qui fait plus de zigs et zags que jamais. Pas moins de 50 lacets, taillés dans le schiste et régulièrement entretenus permettent de parvenir au col. On n’y est pas encore. On doit refaire à l’envers le chemin d’exploitation de la veille : 3 km de faux-plats pour se chauffer les muscles. La montée vers le col suit parfaitement la combe et la pente s’accentue très progressivement. Notre sentier est sous le regard à l’est de plusieurs pics ou pointes à plus de 3000 m : pointe Swan (3199m), pointe Henriette (3269m), pointe Marguerite (3262m), pointe Buisson (3190m). La petite pause sous la cabane de Ramu me laisse le loisir de les observer à la jumelle. Deux, trois petits glaciers sont encore accrochés. Jusqu’à quand ? Le berger et ses patous nous surveillent de leur cabane. Le chien aboie, l’écho dans cette combe profonde lui répond et lui répond à l’écho. Ça n’en finit plus … Encore quelques efforts et nous sommes enfin au pied du mur. De loin, il semblait que les lacets tracés sur ce long éperon schisteux étaient presque à plat. Mais il faut se résoudre à l’évidence, il reste plus de 300 m de dénivelée et il faut bien accepter que la pente du sentier se relève. On sent nettement que les lacets sont courts, on passe son temps à prendre les virages. Le sentier est parfaitement tracé et entretenu : bravo les agents du Parc. Le sentier est étroit mais on ne ressent aucun sentiment de vertige. A la descente c’est peut-être différent car on prend très vite de l’altitude. A mon rythme, tout le monde parvient au col (2613m) sans essoufflement excessif. A droite, la Roche de la Muzelle (3376m) et à gauche le pic du Clapier du Peyron (3126). Je suis un peu triste : c’est le dernier grand col du séjour. Ça sent l’écurie. Quand tout se passe bien on aimerait que le temps s’allonge. Mais non, c’est toujours le même rythme : passage du col, photos, début de descente et pause déjeuner. Derniers calculs et statistiques : annoncé à 4h30 de Valsenestre, nous l’avons atteint en 3h30 dont 30 minutes de pause sous la cabane de Ramu. Toujours nos globules rouges 😊. La descente est très minérale : pas de belle prairie comme à Côte Belle la veille. Du coup nous cassons la croûte bien callée sur des rochers.
Montée vers le col de la Muzelle
Le lac et le refuge de la Muzelle sont à portée. J’observe la station des Deux-Alpes plein nord au-dessus de la vallée du Vénéon qui mène au SE à la Bérarde. Je n’imaginais pas une aussi grosse station : peu de chalets, que de grands immeubles; un peu en retrait à l’ouest une sorte d’énorme bâtisse genre château de parc Disney ! Et puis des remontées à foison. La montagne un peu défigurée au regard du visage qu’elle nous a offert depuis 4 jours, depuis Vallouise. Peu importe, vu comment est situé le refuge, cette lèpre sera cachée à notre regard. Nous arrivons à 14 h au lac que nous contournons. Nous demandons à une dame qui s’essuie s’il est possible de s’y baigner. Elle est affirmative. Une occupation pour l’après-midi ! La gardienne du refuge n’est pas du genre causant, heureusement son adjoint le sera à sa place. Nous nous installons pour la dernière fois. Nous sommes à l’aise, le refuge est sous-occupé. Chacun va vaquer à ses affaires. Pour notre part, Patrice et moi optons pour la baignade dans ce magnifique lac sous le glacier de la Muzelle. On n’y passerait pas la journée mais moyennant quelques bonnes brasses, la température autour de 12° est largement acceptable. A noter le fort courant qui empêche Patrice de faire la traversée intégrale 😊.
D’autres atlassiens partent à la recherche d’un point haut pour capter du réseau, d’autres à la recherche de la Roche Percée et des Cheminées de Fée en direction du glacier. Quelques mètres de dénivelée à ajouter au compteur ! L’après-midi sera conclu par un bel apéritif offert par l’Association. Le repas avec son bon ragoût d’agneau conclura une nouvelle belle journée de montagne.
Jour 10 : refuge de la Muzelle – La Denchère 9 km – D+=637 m – D-=1750 m – 4h35 de déplacement
L’excitation du dernier jour nous a fait lever tôt et à 6h30 nous sommes prêts à « petit-déjeuner ». C’est sans compter sur la gardienne qui nous dit que le petit déj c’est à 7h et pas avant 😊 Bien mon adjudant. Nous errons un peu désœuvrés sur la terrasse en admirant encore ce superbe environnement. La veille, des fracas de sérac dégringolant sur la pente nous ont fait lever la tête plusieurs fois. Après un petit dej quelconque mais toujours réconfortant, il reste encore un petit effort avant de nous jeter dans la descente vers le lac du Lauvitel et la vallée : le col du Vallon (2131m) sera notre dernier obstacle d’altitude. Nous y parvenons sans coup férir en jetant un regard sur le lac de la Muzelle, bleu émeraude sous le soleil matinal. Puis vient l’interminable descente pas trop technique ni piégeuse vers le lac. Quelques randonneurs nous suivent et/ou nous doublent. Depuis Vallouise, nous étions seuls ou quasi sur les chemins. Ces 6, 7 randonneurs que nous côtoyons nous donnent l’impression qu’il y a foule sur ces sentiers !
Reflets dans le lac du Lauvitel
A l’ouest, face à nous, la montagne qui tombe dans le lac est coupée en deux par une faille rectiligne qui nait sous le sommet du Rochail (3022m). Le lac du Lauvitel est le plus grands des lacs de l’Oisans. Le long et large vallon qui remonte au sud vers la crête entre le Signal du Lauvitel (2901m) et le pic du Clapier du Peyron est une réserve intégrale à l’intérieur du Parc. Tout accès y est interdit. Cela n’empêche pas une très longue ligne à haute tension de remonter tout le vallon en rive gauche du lac. Nous ne nous attardons pas très longtemps. La descente n’est pas finie. Elle continue mais dans des conditions de terrain presque plus difficiles que toutes celles rencontrées jusque-là. Le Parc a « caladé » le chemin : l’angle des pierres est propice à la montée mais pas forcément à la descente surtout humide comme elles le sont. Il faut redoubler de prudence à l’approche du but : ce ne serait pas de chance ! Enfin nous entrons dans la Denchère contents que tout le monde en ressorte indemne. Ce terrain est praticable avec de bonnes chaussures de rando : la plupart des randonneurs qui montaient portaient plutôt des chaussures de trail !
Lac du Lauvitel et la grande faille sous le Rochail
Voilà c’est fini. J’accompagne les trois chauffeurs plus bas pour récupérer la voiture de Claude qui les amènera à Mizoën récupérer les deux autres voitures. Le tout se terminera dans une bonne brasserie du Bourg d’Oisans où nous dévorerons une bonne bavette-frites. Les ruptures sont toujours un peu brutales : réveillés le matin dans cet univers magique de la haute montagne et bloqués le soir sur une bretelle d’autoroute à Lyon sous une chaleur étouffante ! Moi qui ne conduis pas, j’ai encore la tête dans les Ecrins, récapitulant tout ce que nous avons vécu ensemble durant ces dix belles journées. Vivement les prochaines !
Animateur : Fabien Nombre de participants : 12 (07 F, 05 H) animateur compris Météo : Brouillard pendant la 1ère heure puis beau temps et joli soleil ensuite Terrain : Sec Distance : 22,5 km Dénivelé : 800 m Durée : 7 h20 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 80 x 1 et 110 x 2 soit 300 km
ITINERAIRE : Lac Pavin – La Laspeix – Baraque de Vassivière – ND de Vassivière – Col de la Geneste – Contournement Ouest puis Nord du Puy de Paillaret – Col du Couhay – Plaine des Moutons – Puy de Chambourguet – Les Martelles – Le Gelat
Lac Pavin
C’est sous le brouillard que débuta la balade de ce jour. Mais ce brouillard a eu l’avantage de donner une superbe ambiance baignée d’Ecosse au Lac Pavin, point de départ de notre balade. Il ne manquait plus qu’un monstre n’en sorte. Au fur et à mesure que nous faisions le tour du Lac, nous avons pu constater au nombre important d’arbres couchés que la neige de cet hiver avait fait du mal et certains ont pu se remémorer une balade raquette de cet hiver où il avait fallu jouer de tous ces arbres tombés.
Puis ce fut le moment de monter au point sublime qui, compte tenu du brouillard toujours présent, ne justifiait pas son nom en ce jour. Nous poursuivions la balade à travers bois jusqu’à la baraque de Vassivière via le GR 4 pour, ensuite, monter jusqu’à la Chapelle Notre Dame de Vassivière en empruntant le Chemin de Croix.
Chapelle Notre Dame de Vassivière
Cette chapelle a la particularité, en été, d’accueillir la vierge noire de Notre Dame de Vassivière qui se trouve le reste de l’année en l’église Saint André de Besse. Elle est montée, chaque année, le 2 juillet (fête de la Visitation) et redescendu le dimanche qui suit la Saint Matthieu (21 septembre). C’est la Dévalade qui donne lieu à des festivités. Cet arrêt à la chapelle fut aussi l’occasion pour certains de faire le plein d’eau à la Chapeloune en contrebas qui abrite une source qui aurait des vertus de guérison des malvoyants.
Après ce petit arrêt, c’était reparti direction le Col de la Geneste par un bon chemin qui constitue la piste de liaison entre Super Besse et Chareire une fois la neige venue.
A partir du col de la Geneste, c’était la grosse montée du jour qui s’annonçait. Montée qui nous mènera jusqu’au col du Couhay en longeant le Puy de Paillaret d’abord par l’ouest puis par le nord, tout en traversant des troupeaux de vaches et de chevaux et en profitant des superbes paysages du Massif du Sancy qui s’étendait tout autour de nous.
Un fois le col atteint, redescente en direction de la Plaine des Moutons. Cette partie s’avérera moins intéressante car sur de larges chemins qui constituent des pistes du domaine skiable de Super Besse. Chemins, qui plus est, fort fréquentés aussi bien par des marcheurs que des VTTistes de descente en cette belle journée de fin de vacances.
Nous arriverons ensuite au pied du Puy de Chambourguet dont l’ascension était au programme afin de profiter de la superbe vue en son sommet mais aussi en cette période d’Horizons Sancy, de visiter l’œuvre Exofaune. L’explication de l’artiste (association entre satellite déchu et oiseau chanteur) n’a pas convaincu tout le monde.
Exofaune
Après cette visite, il était temps de rejoindre notre point de départ par un joli sentier tracé entre les champs. Un dernier arrêt sera effectué devant un troupeau de vaches. Arrêt durant lequel les participants s’amuseront à comparer les cornes de vaches et prendront le temps de déchiffrer les inscriptions présentes sur leurs cloches.
Merci à tous pour votre bonne humeur et toutes les petites gourmandises partagées ainsi qu’à Didier pour ses photos qui illustrent ce compte rendu.
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