Animateur : Michel J. Terrain : souple, agréable Météo : ciel bleu, température douce plus chaude vers la fin du parcours Temps de préparation et de rédaction : 2 h 00 Mise à disposition de matériel : une paire de bâtons de 1,10 m Kilométrage : 2 voitures en co-voiturage au départ de Clermont (2 + 2 personnes), 3 voitures sur place soit un total général de 175 km
Nombre de participants : 7 animateur compris (1F, 6H) Distance : 23 km ; moyenne 6,7 km/h, dénivelée 312 m (montre Garmin Félix 6 Pro Solar). Durée : 3 h 23 (de marche) et 3 h 41 (déplacement et pauses compris). Échauffement et étirements non comptabilisés.
Itinéraire : départ parking des camping-cars de Paugnat, Sud du Puy de Verrières, chemin à l’Est de Grelière et de Lambertèche, GR441 jusqu’à l’entrée de Le Bouchet, Ouest du Puy de Louchadière, Bois des Fayes, Bois Latia, Nord Puy Desmaret, Ouest Puy de Paugnat. Observations : l’objectif de la sortie à 6,6 km/h a été atteint par un groupe homogène et très dynamique. Remarques : le départ sur place à 07 h 00, nous a permis de profiter de la fraicheur sur une bonne partie de l’itinéraire.
Secteur géographique : Pays Basque, Pyrénées Atlantique Cartes utilisées :1245 OT et 1345 OT Animatrice : Mady Nombre de participants : 12 animatrice comprise (10F, 2H) Classement Atlas du séjour : (F/M). Kilométrage pour 3 voitures : 4275 km comprenant, l’aller Clermont Fd / Cambo les Bains, les déplacements sur place et le retour Cambo les Bains /Clermont-Fd. Météo : temps chaud et orageux Les données kilométriques et altimétriques des randonnées sont le résultat du calcul du logiciel de cartographie openrunner. Les informations données par d’autres applications utilisées par certains participants au cours des randonnées étaient souvent plus importantes. Temps de préparation et rédaction : 50 h 00.
JOUR 1 samedi 17 juin Trajet voitures : départ de Clermont Ferrand à 7 h 00. Arrivée à Cambo les Bains à 15 h 00. Nous avons rendez vous à 15 h15 pour la visite guidée de la villa Arnaga, maison de Edmond Rostand.
Venu à Cambo-les-Bains à l’automne 1900 en convalescence suite à une maladie pulmonaire, Edmond Rostand séduit par le lieu et lassé de la vie parisienne après les immenses succès de Cyrano de Bergerac et de l’Aiglon, veut s’y établir définitivement et fait construire la maison de ses rêves. Cette demeure qu’il a imaginée et conçue dans ses moindres détails est entourée de jardins sur plus de 15 hectares. A l’est un jardin à la française, avec parterres de fleurs annuelles, miroir d’eau, pelouse, pergola. A l’ouest, une vaste prairie arborée transformée après la vente du domaine en jardin à l’anglaise où fleurs et arbres se relaient pour fleurir tout au long de l’année. La maison de style traditionnel basque est à l’intérieur un véritable décor de théâtre avec au rez de chaussée, les pièces destinées aux réceptions qui se distinguent par leurs décorations raffinées et leur volume imposant. Dans la bibliothèque est exposé le César reçu par Gérard Depardieu pour son interprétation dans Cyrano de Bergerac. L’office et la cuisine disposent de la modernité du début du 20ème siècle: eau chaude, électricité. L’office est décoré d’une frise de poules, qui évoque la pièce Chantecler d’Edmond Rostand. La cuisine elle, est ornée d’une frise, de chats jouant. Vendu en 1927 après la mort de Jean Rostand, le domaine classé « monument historique » est aujourd’hui propriété de la ville de Cambo-les-Bains qui en a fait le musée Edmond Rostand.
Arrivée au village de vacances à 17h45 après la visite. Installation, pot d’arrivée à 18h. Un petit orage en début de soirée puis le ciel se dégage laissant découvrir les sommets environnants dont le Mont Ursuya et l’Artzamendi. Une météo plutôt orageuse étant annoncée pour la semaine, les choix des randonnées seront faits chaque soir en fonction des conditions météorologiques annoncées pour le lendemain. Les prévisions du dimanche étant assez optimistes, je décide de débuter la semaine par l’ascension de la Rhune car ce ne sera peut être plus possible en cours de semaine.
JOUR 2 dimanche 18 juin. La Rhune. Distance : 18 km. Dénivelé : 980 m. Durée : 7 h 00. Itinéraire : Sare, GR10 jusqu’au col des 3 Fontaines, Urkilako Lepoa, la Rhune, descente au PC 574, contournement de l’Altsanga par l’ouest, passage entre Altsanga et le camp retranché de Mouiz, traversée de la voie du train touristique, descente est nord est sur Sare. Avec ses 905 m d’altitude, la Rhune, un des sommets emblématiques du Pays Basque à la fois français et espagnol, à cheval entre le Labourd et la Basse Navarre, est un site très touristique mais qui conserve encore par endroits un côté sauvage. Plusieurs parcours sont possibles pour y monter. Mon choix s’est porté pour un départ du village de Sare pour avoir le plaisir de faire découvrir ce beau village qui est un des plus pittoresques du Labourd. Le temps couvert le matin se dégage progressivement et laisse espérer une belle journée de randonnée. Les voitures garées à côté du cimetière, on emprunte le GR8 qui passe tout à côté et qui nous amène jusqu’au centre du village par un beau chemin pavé. Sur la place certains repèrent immédiatement pour le retour les annonces de gâteaux basques. Nous traversons plein sud le village avant de bifurquer à l’ouest pour traverser la D 406 et rejoindre un peu plus haut le GR10.
A partir de là, la montée commence, avec tantôt des pentes assez raides, tantôt des pentes plus douces, au début bien ombragée puis ensuite à découvert. Il fait chaud, et un pottok (petit cheval typique basque qui vit dans la montagne) reste bien à l’ombre d’un arbre isolé. Sur notre droite l’Altsanga (624 m). On devine sur son flanc, la voie du petit train touristique (train à crémaillère) qui amène sans fatigue de nombreux promeneurs au sommet.
A gauche les autres points hauts commencent aussi à se montrer mais la Rhune est encore invisible. Il faut monter encore un peu et laisser les nuages s’évaporer pour enfin l’apercevoir, bien reconnaissable comme notre Puy de Dôme, à son antenne. Notre montée est ponctuée par les klaxons du petit train dont on se rapproche de plus en plus. Au col des Trois Fontaines on est au même niveau et on le voit passer avec de nombreux passagers à son bord.
Un petit moment de pause à l’ombre des arbres avant de partir à gauche sur une sente qui monte en transversal vers le col Urkilako.
Personne d’autre que nous sur ce parcours, tous les autres randonneurs empruntant une voie plus directe que nous prendrons au retour. On passe sous des barres rocheuses et arrivons au col. Derrière, c’est l’Espagne avec une vallée profonde bien herbeuse. Mais ce n’est pas notre destination et il reste encore quelques mètres de dénivelé à effectuer entre les rochers. Sur quelques passages, les mains sont nécessaires pour se hisser et pour arriver finalement sur une croupe herbeuse où les bornes frontières délimitent les territoires. Nous apercevons nos premiers vautours fauves et pouvons prendre le temps d’admirer leur vol majestueux. Un dernier effort pour gagner de grands rochers plats où nous nous installons pour le pique nique. Le sommet de la Rhune est tout proche, bien dégagé, alors qu’une mer de nuages s’étend en dessous côté français et nous cache malheureusement les magnifiques panoramas sur la Côte Basque.
Après le pique nique quelques photos d’un troupeau de pottoks que rien ne semble perturber et du groupe près du monument dédié à l’impératrice Eugénie de Montijo épouse de Napoléon III. Cet obélisque de 5m de haut surmonté d’un aigle de bronze remplacé par un aigle en pierre en 1992 fut élevé par la commune d’Ascain en souvenir de l’ascension effectuée par l’impératrice en 1859. Nous finissons d’arriver au sommet, matérialisé par une plateforme de ciment et plusieurs tables d’orientation. Mais les nuages nous cachent une grande partie des paysages nommés, seul le col d’Ibardin est visible. Près de la gare du train, nous commençons la descente par une sente en lacets, pas très confortable. Rochers, pierres roulent sous les semelles, il faut être attentifs et avoir fait près de 300 m de dénivelé négatif pour retrouver un chemin plus facile. Au point côté 574 nous retrouvons le GR10 qui part à l’ouest. Nous au contraire, prenons vers l’Est en direction des Trois Fontaines. Changement complet de terrain, pas étonnant avec le nom du lieu, de chaque côté du sentier, beaucoup d’humidité et des tourbières où la Drosera est annoncée présente. Nous n’allons pas jusqu’au col où nous sommes passés le matin et prenons la direction nord pour contourner l’Altsanga par l’ouest. La carte indique la présence de cromlechs sur le sommet mais nous ne ferons pas l’effort de monter pour en vérifier la présence. Notre quota de dénivelé est atteint ! Étant descendus en altitude, nous traversons la couche nuageuse que nous apercevions du sommet. La brume nous entoure. Nous traversons la voie du train touristique pour prendre une sente herbeuse qui va nous permettre de redescendre à Sare. Peu après, plusieurs traces se présentent ! D’après la carte il faut suivre celle de droite ce que je fais. Mauvais choix ! Elle se perd mais un peu de hors piste au milieu des pâtures, des genets et des fougères et nous retrouvons le bon cheminement. Le ciel est à nouveau dégagé et nous pouvons apercevoir Sare au milieu d’un écrin de verdure. Épaulements après épaulements bien ensoleillés, nous descendons vers le village pour finir par un chemin bien ombragé. La devise du village étant « Saran astia »qui signifie « à Sare on a le temps » à l’arrivée sur la place, on prend le temps. Une terrasse accueillante, un bon rafraîchissement et la dégustation du premier gâteau basque sonne la fin de cette 1ère randonnée. Sur la route de retour nous nous arrêtons pour visiter Espelette célèbre dans le monde entier pour son piment.
JOUR 3 lundi 19 juin. Le Xoldoko Gaina. Distance : 17,63 km. Dénivelé : 652 m. Durée : 6 h 30. Itinéraire : Parking Le Filtre, Mont du Calvaire, jonction GR 10 sous le Xoldoko Gaina, chemin contournant par l’ouest le Xoldoko Gaina, Pittare ou col des Poiriers, Mandaale, col d’Ibardin, directions sud, nord, ouest pour arriver au lac du Xoldoko, contournement du lac par l’ouest, parking. Avec la météo annoncée, choix de faire le Xoldoko Gaina pour avoir des vues sur la côte. L’arrivée en voitures jusqu’au parking de départ n’est pas facile, avec de très fortes pentes sur les dernières petites routes. Du point de stationnement on découvre en effet un bout de la côte de St jean de Luz même si le ciel est un peu nuageux. On espère que du sommet du Xoldoko la vue sera plus nette et plus étendue. Devant nous, un paysage de sommets arrondis recouverts de bruyère dont le 1er objectif de la journée, le Mont du Calvaire. Nous commençons par une sente en courbe de niveau au milieu des bruyères qui, par endroits, forment de chaque côté de véritables murs. Un avantage, on est protégé du vent qui aujourd’hui souffle en rafales. La sente contourne tout le vallon et aboutit à un grand chemin. Nous sommes au pied du Mont du Calvaire. Une petite montée et nous voici au sommet sur lequel un calvaire, une chapelle et un ermitage étaient présents avant la révolution. Des fouilles effectuées à partir de 1969 ont mis au jour le sol de la chapelle ainsi que les parties inférieures des murs et de l’autel. Au vu de cette découverte, une chapelle au sud de l’emplacement originel de l’ermitage et un nouveau calvaire ont été réédifiés.
La vue attendue est bien là, Hendaye et la baie de Chingoudy, la côte espagnole et le Jaizquibel, la baie de St Jean de Luz. Entouré par les pottoks le lieu est plein de charme mais les fortes rafales de vent nous poussent à abréger ce moment de contemplation. C’est par le chemin des contrebandiers parsemés des fleurs tombées des châtaigniers secoués par le vent que nous continuons pour effectuer une jonction avec le GR10 venant de Biriatou et qui monte au Xoldoko Gaina. Mais lorsque nous l’atteignons, mauvaise surprise, le GR est fermé et une déviation est mise en place pour aller au col des Poiriers (ou Pittare) sans passer ni par le Rocher des Perdrix ni par le sommet. Ce large chemin contourne par l’ouest et monte régulièrement à l’ombre des arbres d’abord au col d’Osingo puis au Pittare. Nous rencontrons sur cette déviation plusieurs grands randonneurs, respectueux de l’interdiction. Au Pittare, le Xoldoko est derrière nous et domine le col. Nous apercevons à son pied le lac éponyme.
A ce point nous retrouvons le tracé initial de la randonnée. Il est midi et je propose de pique niquer à cet endroit mais compte tenu du profil du GR que l’on voit devant nous, le choix est fait de poursuivre pour ne s’arrêter qu’une fois le dénivelé avalé. Nous sommes à découvert sur un épaulement au milieu d’estives avec pottoks et moutons et les fortes rafales de vent nous déstabilisent. La plus grande partie de la côte étant faite, nous nous arrêtons pour le pique nique, légèrement en contrebas et à l’abri de rochers avec une vue magnifique, le Xoldoko en face, le lac en dessous et la côte au loin. Après cette pause, le chemin continue sur une courbe de niveau et nous offre jusqu’à Maddale la même vue. Avant de commencer la descente sur le col d’Ibardin, on prend le temps de s’approcher des grottes signalées. L’une d’entre elles est bien visible et accessible, l’autre découverte par Pierre est derrière un grillage, noyée dans la végétation.
Au col, d’où nous apercevons la Rhune, 2 jeunes randonneurs qui nous ont dépassés dans la montée au Pittare, cherchent à poursuivre sur le GR10 pour aller à Olhette mais leur petit schéma n’est pas suffisamment précis semble-t-il ! Je les renseigne car nous nous abandonnons le GR 10 et surtout les ventas du col pour commencer le retour vers notre lieu de parking, par un petit chemin qui descend plein nord dans les bois, avec sur notre droite l’Ibardingo Erreka (ruisseau). Nous le suivons jusqu’à la jonction avec un autre petit ruisseau qui coule d’Ouest en Est puis reprenons la direction Sud, remontant jusqu’à retrouver un large chemin qui nous amène au lac du Xoldoko Gaina appelé aussi lac d’Ibardin, d’une superficie de 11 hectares. C’est en 1928 qu’une société parisienne se lia avec la commune d’Urrugne pour construire un barrage et des canalisations, permettant de distribuer l’eau à Urrugne, Hendaye et Saint Jean de Luz. La capacité du réservoir a été augmentée avec la construction d’un nouveau barrage en 1992. Au pied de plusieurs monts, le Xoldoko, l’Oneaga et le Munhoa, le barrage retient les eaux de l’Arrolako Erreka. Ce lieu, facilement accessible depuis le col d’Ibardin, entouré de forêts aux arbres centenaires, est particulièrement prisé par les Basques pour des randonnées familiales, des chemins permettant d’en faire le tour. C’est un d’entre eux que nous prenons, côté Xoldoko, passant à côté du barrage. Le chemin en sous bois est très agréable, et nous rencontrons un peu plus loin un habitant du coin qui serpette à la main nous dit l’entretenir régulièrement. Nous arrivons un peu en dessous du parking. Un petit bout de route puis une coupante bien raide pour éviter quelques virages, à nouveau quelques mètres sur la route bien pentue et c’est l’arrivée aux voitures.
JOUR 4 mardi 20 juin. Le Mont Erebi. Distance : 15 km. Dénivelé : 750 m. Durée : 5 h 30. Itinéraire : Ainhoa, Mont Erebi, col des 3 Croix, Gainekoborda, Zuharretako Lepoa, Mont Bizkailuze, Gorospil Lepo, Haizagerri, PC 100 après la passerelle. Aujourd’hui nous allons faire le Mont Erebi et une randonnée plus ou moins longue selon la météo. Dans la nuit nous avons eu un orage, mais lorsque nous partons de Cambo le ciel commence à se dégager. Par contre, à Ainhoa notre point de départ un peu plus haut en altitude, le ciel est encore bien couvert. Situé entre la vallée de la Nive et la frontière navarraise, Ainhoa a été pensé à partir du XIIè siècle comme un lieu d’accueil, d’hébergement et de ravitaillement pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Il est devenu au fil du temps un lieu d’étape incontournable. Le village a alors été construit sous la forme d’une bastide avec une rue unique. Cette rue principale est une large route bordée de maisons à colombages de style labourdin du XVIIème siècle et de demeures du XVIIIème siècle. La place principale s’organise autour du fronton accolé à l’église. La conservation de ces belles bâtisses et le cadre de vie ont valu à Ainhoa d’être classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Nous commençons par la visite de l’église. Pour y accéder il faut pénétrer d’abord dans le cimetière qui l’entoure, cimetière où monuments funéraires classiques se mêlent aux sépultures traditionnelles basques, stèles discoïdales et tabulaires ornées de symboles et de motifs géométriques riches en représentations. Bâtie au XIIIe siècle, l’église est typique des églises labourdines ne comportant qu’une nef, sans bas-côtés. D’aspect massif avec des meurtrières, elle servait de refuge en cas de guerre. Sa tour-porche à base carrée du XVIIe siècle comprend quatre étages ; elle est surmontée d’un clocher octogonal datant de 1823 avec une flèche en ardoises.
L’intérieur est caractérisé par ses deux étages de galeries (datées de 1649 et réservées aux hommes avant les années 1970), son remarquable retable de bois doré et son décor peint en rouge, les niches étant peintes en bleu.
Un appui sur un bouton permet la diffusion de chants basques que nous prenons le temps d’écouter avant de partir en direction de la Chapelle de L’Aubépine. On raconte que la Vierge Marie serait apparue à un jeune berger à cet endroit dans un buisson d’aubépine en feu. Le jeune berger serait alors retourné au village en criant « Aranza zu » : en français « vous dans un buisson d’Aubépine » Située au-dessus du village, sur le mont Atsulai à 389 m, on y accède par un chemin de croix, très pentu, que suit également le GR10. Lacets après lacets on s’élève au-dessus du village dans une brume qui nous cache une fois encore la vue sur les montagnes environnantes dont la Rhune. On peut quand même dans un virage, apercevoir le village d’où nous sommes partis. Au fur et à mesure de la montée, la brume s’épaissit mais nous arrivons à distinguer sur une barre rocheuse les silhouettes de plusieurs vautours qui attendent de meilleures conditions pour prendre leur envol. Au niveau de la chapelle, un paysage de légendes émerge du brouillard avec les nombreuses stèles discoïdales posées devant 3 grandes croix portant le Christ crucifié.
Le point haut suivant est le Mont Erebi (583m). On abandonne le GR 10 qui le contourne pour une sente qui monte entre les fougères. En arrière du groupe pour attendre Véronique, je distingue avec peine sur des rochers au-dessus les silhouettes des premiers. On a l’impression d’être arrivés au sommet mais pas tout à fait. Encore quelques mètres pour l’ atteindre. Tout en herbe, très arrondi, il est finalement moins marquant que le 1er point haut atteint précédemment. La brume commence à se dégager lorsque nous commençons la descente sur le col des 3 croix pour finalement disparaître totalement. Au col non pas 3 croix mais 1 seule, un troupeau de moutons, des pottoks et 2 randonneurs en pause.
A ce niveau, il faut décider de la longueur de la randonnée. On peut prendre un sentier à droite qui descend très rapidement dans la vallée ou continuer sur le GR 10 pour faire une boucle plus grande. Avec le soleil revenu tout le monde est d’accord pour la 2ème option. Le chemin en balcon domine une vallée très profonde où quelques fermes parsèment de blanc et de rouge le vert de la végétation. Nous arrivons tranquillement à Gainekoborda puis remontons sur Zuharretako lepoa. Une stèle attire l’attention de quelques-unes. Entourée de 3 beaux hêtres, elle a été érigée en mémoire de 3 migrants morts à cet endroit. Après le pique nique pris au col, nous quittons le GR10 pour aller sur la crête du Mont Bizkailuze, où là encore moutons et pottoks se partagent le territoire.
Beau panorama : derrière le col, le Pic d’Ouretzi et le pic du Mondarrain, sur notre gauche l’Artzamendi et ses antennes et en face l’Espagne. Le tout nous y compris survolés par les vautours. On ne s’en lasse pas. Descente au col du Gorospil, qui est à la frontière pour repartir ensuite plein nord. Passage sous le Gorospil, un peu de recherches pour trouver la sente cachée par la végétation et nous voici sur une autre petite crête l’Haizagerri orientée est, ouest. Arrivés au bout de celle-ci, on entend au loin côté espagnol le tonnerre. Bien que le ciel ne soit pas trop menaçant côté français, j’accélère un peu l’allure. Nous sommes à une altitude plus basse et moins exposée quand quelques gouttes de pluie tombent. On enfile capes ou vestes, mais ça ne dure pas. Passé un ruisseau, alors que nous marchons sur une petite route, le ciel devient tout à coup complètement sombre. D’abord à nouveau de la pluie, puis de la petite grêle qui se transforme en grêlons. Nous essayons de nous recroqueviller sous nos sacs à dos pour nous protéger des impacts mais ce n’est pas suffisant. Les aie, ouille retentissent ! Une voiture arrive, au ralenti, feux allumés et klaxonne. La portière s’ouvre pour nous permettre de monter. Pierre et Gérard, restés un peu en arrière du groupe pour mettre leurs vêtements de pluie, sont déjà dedans. A intervalles plus ou moins réguliers, nous nous entassons sur les sièges, dans le coffre pour attendre la fin de l’orage. Le calme revenu, la route et la voiture sont recouvertes de grêlons et de feuilles hachées. Le retour sur Ainhoa tout proche, s’effectue en voiture sauf pour Pierre et Corinne qui préfèrent finir de descendre à pied. Le village a lui aussi été touché par l’orage, peut être un peu moins violemment, mais suffisamment pour laisser des impacts sur les voitures. Le soir, chacun montre ou pas les conséquences sur son corps des impacts de grêlons.
A l’arrivée à Clermont, un saint Nectaire et une bouteille de vin d’Auvergne ont été envoyés au conducteur de la voiture pour le remercier de son aide. Pour laisser le temps à tous de se remettre de ces émotions, je propose pour le lendemain, la visite des grottes de Sare et une randonnée côtière.
JOUR 5 mercredi 21 juin. La visite de la grotte de Sare devait être couplée avec une randonnée sur l’Atxuria montagne qui la surplombe. Mais compte tenu de l’orage de la veille et du temps encore menaçant, ce sera une randonnée côtière de Bidart à St Jean de Luz.
Le matin : les grottes de Sare Outre la grotte, le site intègre aussi un parc mégalithique reproduisant différents monuments et rites funéraires. Étant en avance pour la visite, nous commençons par la découverte de cet espace qui offre une reconstitution des différents monuments érigés par l’homme durant la période appelée Protohistoire (2800 av JC jusqu’à l’âge des métaux). Deux grandes modalités funéraires vont se succéder. L’inhumation : le corps est déposé dans un monument mégalithique, dolmen ou coffre dolménique aux dimensions plus modestes, érigés en plaine ou sur des replats à flanc de montagne à des altitudes modestes (300 à 400 m). La crémation : quelques restes calcinés du corps sont prélevés et déposés au centre de structures. Trois variantes sont connues, le tumulus entouré d’un cercle de pierre (Baratze-tumulaire ou tumulus-cromlech), le tumulus simple, le cercle de pierre dit Baratze ou cromlech. On les rencontre à des altitudes supérieures à celles des monuments précédents (1000m, 1500m) dans les pâturages d’estive (cols / lignes de crêtes). La Grotte. L’ immense massif calcaire présent sur Sare et ses environs regorge de très nombreuses cavités. Une d’entre elles, la seule qui se visite, s’appelle Lezea ou grotte de Sare. A 220m d’altitude, elle s’étend sur trois étages superposés. Son porche d’entrée, haut de 18m, répertorié parmi les plus grands d’Aquitaine, précède un réseau de galeries et de vastes salles dont la formation atypique résulte d’une lente infiltration des eaux de pluie, une terre argileuse recouvrant le calcaire.
Cette grotte qui a servi d’habitat aux hommes préhistoriques, a également été utilisée il y a plus de 10 000 ans, comme lieu d’hibernation par les ours des cavernes. Aujourd’hui, ce sont les chauves-souris qui sont installées au sein de la cavité. Même si des campagnes de fouilles ont permis de mettre à jour des vestiges antiques exposés au musée du site, burins, pointes de flèches, racloirs, haches de bronze et un trésor monétaire romain, l’utilisation de la grotte à des fins multiples par les agriculteurs (extraction des excréments de chauves-souris pour fertiliser les champs), ou l’utilisation du site comme dispensaire pendant les guerres carlistes, et son premier aménagement touristique avec la création d’un lac artificiel ont eu comme conséquence la disparition d’un certain nombre d’entre eux. Mais la richesse préhistorique et mythologique des grottes de Sare a surtout été révélée grâce au travail de José Miguel de Barandiaran, célèbre anthropologue basque espagnol réfugié à Sare durant 15 ans pendant la guerre civile qui déchira l’Espagne. Le circuit proposé scénarisé et rythmé par un éclairage dynamique permet de combiner préservation et conservation du site, tout en permettant au visiteur d’en découvrir les richesses.
L’après midi : sentier côtier à partir de Bidart. Distance : 12 km. Dénivelé : 226 m. Durée : 4 h 00. Départ du parking de la plage Erretegia pour aller à St-Jean-de-Luz.. Mais il est déjà 14 h 00 lorsque nous arrivons à Bidart et dès le départ j’émets le doute de pouvoir y arriver. Chaussures de rando enfilées nous partons en direction de la Chapelle Ste Madeleine où nous faisons la pause pique nique, installés sur des bancs avec vue sur l’océan.
A 16 h 00 passées, après passages sur des plages, des sentes ou par de petites rues, nous arrivons à Guéthary avec seulement un tiers du parcours effectué. Il nous sera difficile de le terminer dans les temps. Je propose au groupe de prendre le bus, qui nous ramènera au parking, à un arrêt qui se situe un peu plus haut. C’est d’un bon pas que nous remontons pour ne pas rater celui de 16 h 59. Nous voyant guetter son arrivée, une jeune fille qui l’attend également nous dit qu’il est depuis quelques semaines régulièrement en retard, quelquefois de près d’une heure. Après concertation, nous décidons de rejoindre à pied nos voitures où nous arrivons à 18 h 00.
JOUR 6 jeudi 22 juin. Le mont Ursuya. Distance : 14 km. Dénivelé : 700 m. Durée : 6 h 30. Itinéraire : Urcuray, vallon Harrichouri, col Iramalda, contournement du Mokorreta, PC 435, PC 582, sommet, PC438, PC 342, PC 294, Gillamuren Borda, PC 150, Urcuray. Une pluie fine tombant ce matin au réveil, je retarde le départ à 9 h 00. Situé à l’est et à peu de kilomètres de Cambo, Ursuya la Montagne de l’eau est un petit sommet aux formes arrondies qui culmine à 681 m d’altitude. Nous partons du parking situé derrière l’église d’Urcuray sous un ciel très couvert. Un petit bout de route sous les chênes et les châtaigniers le long d’un torrent qui coule fort suite aux orages des jours précédents, puis nous traversons une pâture un peu humide et nous engageons dans une partie boisée du vallon Harrichouri. On suit le ruisseau et le traversons à plusieurs reprises sur des passerelles. De petites cascades et des bassins agrémentent la montée. Le sentier sort progressivement du bois, débouche dans une fougeraie, et on finit la remontée de la vallée en passant plusieurs fois sous la ligne à haute tension jusqu’au col d’Iramalda. Plusieurs chemins partent direction nord. Nous, nous continuons à l’est en direction du Mokorreta avec une montée régulière. Une pluie fine recommence à tomber et nous enfilons capes ou vestes. A une intersection nouveau changement de direction (plein sud), pour contourner le Mokorreta, avec au début un beau chemin descendant qui aboutit à une route. Sur la carte une sente repart au nord derrière la maison présente. Un peu difficile à repérer derrière l’enclos de chevaux qui la jouxte ! On passe les barbelés et on poursuit dans un petit bois. Mais la trace s’arrête vers un captage d’eau. En remontant plus au nord on la retrouve. Encore des barbelés à franchir et nous voici à nouveau sur le large chemin quitté précédemment. Peu après on le laisse à nouveau pour des sentes herbeuses au milieu des fougères qui vont nous permettent de rejoindre à nouveau un grand chemin. Une dernière montée et c’est le sommet complètement dans les nuages.
Il ne pleut plus mais le vent souffle très fort, et après une photo du groupe devant le cairn qui le matérialise, on ne s’attarde pas et descendons plein nord. Nous profitons d’un petit espace aménagé avec une table et des bancs en béton au milieu de fougères pour prendre le pique nique. Les nuages commencent à se dissiper et nous commençons la descente sur un chemin en zig zag sous les habituels vols de vautours. Sous le ciel dégagé, nous pouvons mieux distinguer et apprécier les grands mouvements des espaces bien verts que nous avons traversés ce matin. Passé Gillamuren Borda nous retrouvons le début du parcours sur la route pour le retour au village. Il est encore tôt et nous finissons l’après midi sous un chaud soleil en visitant Cambo les Bains, puis le musée du chocolat. Spécialité du Pays Basque, le chocolat a été amené à Bayonne par les Juifs chassés d’Espagne et du Portugal par l’Inquisition. Dès le XVIIIè siècle, la ville devient la cité du chocolat en France et sa fabrication essaime dans les petits villages alentour. Ainsi Jean Fagalde installé à Cambo en 1787, devient le premier industriel du chocolat local. Participant à l’exposition universelle de 1855, la maison Fagalde décroche le titre de « Fournisseur de Sa Majesté l’Empereur des Français » à savoir Napoléon III. Pour demain, le beau temps annoncé, permet de faire le Pic d’Iparla (1049m).
JOUR 7 vendredi 23 juin. Le pic d’Iparla. Distance : 14 km. Dénivelé : 1000 m. Durée : 6 h 45. Itinéraire : Bidarray, col de Lacho, Iparlako Lepoa, pic d’Iparla (1049 m), Iparlako Lepoa, descente sur Bidarray par le GR10. Nous ne partons qu’à neuf faire cette dernière journée de randonnée. Trois participantes ont déclaré forfait, manque de condition physique pour l’une et petits problèmes physiques pour les 2 autres. Bidarray, notre point de départ se situe sur un promontoire, qui domine la vallée de la Nive.
Nous commençons par emprunter le GR 10 en direction du col des Veaux, puis l’abandonnons très rapidement pour prendre la direction du col de Lacho. Le chemin très pentu au début devient un chemin en balcon bordé de fougères et de quelques arbres qui apportent un peu d’ombre et de fraîcheur.
Il monte progressivement en contournant à droite un profond vallon très boisé. La Nive coule au fond. En face, beau point de vue sur l’ Artzamendi qui se voit facilement avec ses 904 m. A droite, la crête de l’Harribandi. Quelques bergeries. Il est 11 heures lorsque nous arrivons au col. A partir de là nous prenons une trace herbeuse qui monte à travers les estives. Au niveau de plusieurs bergeries abandonnées, on distingue bien à gauche la crête sur laquelle passent de nombreuses silhouettes de randonneurs qui suivent le GR10.
Dans notre petit vallon, nous sommes, à part les moutons, seuls pour l’instant. Le groupe s’étire un peu sur les dernières pentes mais se reforme sur le GR. Le cheminement jusqu’au col, sans difficulté, est toutefois moins confortable que les sentes empruntées jusqu’alors. Plus de monde aussi, certains comme nous montent encore alors que d’autres sont déjà sur le retour. Le col est marqué par une croix et côté Est, une sente arrive dans la brèche. Un autre parcours pour faire Iparla. Puis c’est la montée finale dans un passage rocheux et enfin la crête herbeuse jusqu’au sommet. Mais encore une fois, pas de chance, le ciel s’est à nouveau couvert et nous n’avons pas la vue espérée !
Le pique nique pris un peu contrebas à l’abri du vent, nous repartons en direction du col. Les vautours s’amusent au dessus de nos têtes mais difficile de les photographier. Ils sont soit trop hauts, soit trop rapides lorsqu’ils nous survolent plus bas. On admire l’agilité des moutons qui semblent se jeter dans le vide dans les échancrures de la crête. Après le col, pour le retour à Bidarray, nous restons sur le GR10. En 4 kilomètres nous allons faire près de 900 m de dénivelé négatif ce qui représente un pourcentage de pente assez élevé. Après des pelouses bien confortables, le terrain devient plus rocheux et on arrive à un passage équipé de câbles qui permettent de franchir en toute sécurité cette partie avec un versant sur la vallée un peu plus abrupt.
Bien calée derrière Pierre qui la conseille, Elisabeth qui avait exprimé quelques craintes le matin, passe sans difficultés. Le mont Ursuya fait la veille, le Baigoura et l’Artzamendi s’affichent en toile de fond. Une pause à la jonction avec une PR qui arrive du col de Lacho pour se désaltérer et attendre les derniers, avant de terminer la descente. Juste avant une ferme, le tracé du GR semble avoir été modifié pour partir à gauche. Mais cette modification ne paraissant pas « officielle » et des marques rouges et blanches subsistant sur le tracé d’origine, nous restons sur celui-ci. Petite route et c’est l’arrivée sur la place près du fronton où les voitures sont garées.
Nous clôturons cette belle journée au bar bien ombragé prés de l’église en dégustant un gâteau basque aux vraies cerises acheté à la pâtisserie du village. Un régal ! A Cambo nous retrouvons nos 3 copines qui ne sont pas restées inactives : le matin visite du marché de Cambo et l’après midi retour à Espelette avec sa rue bordée de boutiques d’artisanat local. Merci à Pierre, Monique et Gérard pour leurs photos qui ont complété les miennes. Terrain : chemins, sentiers, sentes, herbeux, en terre, avec rochers. Végétation : chênes, hêtres, châtaigniers, houx, fougères, estives. Hébergement : très confortable en pension complète au village de vacances Miléade de Cambo les Bains. Restauration : repas du soir de très bonne qualité. Petits déjeuners très complets. Les pique-niques avec salade ont été appréciés. Groupe : très bonne ambiance. Incidents : orage de grêlons le mardi en milieu d’après-midi sur la fin de la randonnée. Bleus, bosses, sur les mains, bras, têtes et capots des voitures avec quelques impacts.
Animateur : Liliane Nombre de participants : 12, animateur compris ( 6 F, 6 H) Météo : températures agréables. Nuageux avec quelques rayons de soleil le matin. Pluie en tout début d’après-midi. Terrain : Premier chemin sur terrain sec. Sentes empruntées peu dégagées (herbes et ronces humides) Distance : 21 kms Dénivelé : 760 m Durée : 6 h 45 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 88 X 1 et 120 X 2 soit 328 kms. 2 voitures de 3 personnes, 1 voiture de 4 personnes, 2 voitures sur place. Préparation et rédaction : 3 h
Itinéraire : Châteauneuf les Bains, Grandval par PC 451, le Mas, le Prat par PC 695 et 707, le Bouchet par PC 706, Murat, Barrage de Queuille, le Bas de Lacot, PC 417, Pont de Chambon, point de départ par le château, la chapelle et la passerelle.
Aller admirer le méandre de Queuille d’un autre point de vue que du Belvédère de Queuille : c’est le but de notre randonnée du jour.
Nous partons donc de Châteauneuf les Bains avec mon petit groupe très motivé. Tant mieux parce que dès le départ nous entamons une belle montée de 250 m de dénivelé. Bonne mise en jambe ! Nous continuons notre progression par un chemin tout d’abord dégagé, qui nous laisse découvrir le paysage de ce magnifique coin des Combrailles traversé par la Sioule. Nous le quittons pour une belle sente en sous-bois sûrement peu empruntée, car assez encombrée de hautes herbes et de ronces. Nous descendons jusqu’au bout de la presqu’île de Murat enlacée pas le méandre de Queuille. Magnifique !
Nous rebroussons chemin pour bifurquer à droite sur une sente en balcon, direction le barrage de Queuille. En chemin de nombreux points de vue sur la Sioule et son méandre s’offrent à nous.
Nous profitons d’ailleurs d’un endroit très agréable sur des rochers pour notre pause déjeuner. Avec vue superbe : un délice pour les yeux !
Mais la pluie nous invite rapidement à reprendre notre périple. Cela n’atteint pas notre bonne humeur et nous repartons d’un pas rapide pour braver la pluie et les hautes herbes mouillées. La pluie cesse enfin et nous laisse mieux apprécier ce beau sentier qui longe la Sioule. Arrivés à Châteauneuf les Bains et avant de regagner nos voitures, stop au château et à la chapelle St Valentin.
Nous clôturons cette belle journée partagée avec un délicieux gâteau et le verre de l’amitié.
Animateur : Yves Nombre de participants : 10 animateur compris ( 4 F, 6 H) Météo : Ensoleillé et orageux Distance : 20 km Dénivelé : 800 m Durée : 8 H 10 Classement Atlas : Moyenne en raison de passage de pierriers Kilométrage auto : 80 km pour 2 véhicules soit : 160 km Préparation, rédaction, et reconnaissance : 4 H
ITINERAIRE : St Jean des Ollières, le Theil, la Cruche, la Plagne, la Garde, Pic de la Garde, Le Mas du Bost, Coudeloup, PC705, PC652, Les Chattes, St Jean.
Randonnée d’entrainement pour les participants au séjour de Belledonne, Départ de St Jean des Ollières, avec trois gouttes pendant la traversée du bourg. Direction la cascade de la Cruche où coule un filet d’eau. Premier obstacle, nous l’escaladons sur la droite en enjambant rochers et arbres couchés, les pierres sont très glissantes car humides par endroits et recouvertes de mousse. Tout le monde est attentif et se retrouve au sommet sans un pied dans l’eau, bravo ! Le parcours se continue par une sente tortueuse en sous bois jusqu’à la Plagne, où un beau sentier nous mènera à la Garde. Nous arrivons côté haut du Pic de la Garde, dominé par une vierge d’un blanc immaculé baignée par le soleil. Une table d’orientation de 1955 très bien conservée et très détaillée nous aide à nous repérer.
Deuxième épreuve, descente et remontée du rocher et du pierrier. Certains restent dubitatifs, mais tous me suivent avec plus ou moins d’appréhension.
Rocher passé ! au pierrier maintenant. Cahin-caha la descente se fait tranquillement avec prudence. les consignes ont été respectées, bâtons dans le sac, vigilance avec les pierres qui basculent. Ouf ! on est tous en bas.
Petite pause boisson, il commence à faire très chaud. Tout le monde regarde là haut, il faut remonter maintenant. La montée sera plus aisée, on peut s’aider avec ses mains, la vision du vide disparait. Chacun à son rythme rejoint la vierge, les plus rapides ont pris les photos. Après l’effort le réconfort, pause pique-nique à l’ombre. Remis de nos efforts, assouvis et désaltérés nous descendons par une petite sente dans le bois. De beaux chemins, et une petite route nous mènent au Mas du Bost sous une chaleur accablante et orageuse à la fois. A partir de là on traverse à nouveau la forêt sur des chemins humides, caillouteux, et herbeux pour arriver à notre troisième défi de la journée le Courdeloup. Petite traversée entre végétation luxuriante et roches moussues avant d’atteindre le pied de cette étendue d’orgues basaltiques brisées.
La pente est plus raide que ce matin, les premiers s’élancent les autres suivent avec plus ou moins d’aisance et de facilité, on cherche l’ombre la chaleur est accablante.
Sommet atteint, c’est un paysage lunaire, gris et chaotique qui s’étale à nos pieds.
Il est 16 heures le petit café de Didier est le bienvenu. Quelques mètres et nous trouvons la sente qui bascule de l’autre côté. Les premiers grondements de tonnerre se font entendre et le ciel se noircit. Au pied nous retrouvons de grands chemins, le pas s’accélère, tous ont repéré le clocher de St jean. Tantôt noir à droite, noir à gauche, noir derrière, le tout dans un roulement incessant. Les vaches ont senti l’orage elles se blottissent sous les arbres. Il passera tout proche mais nous resterons secs. Une fois arrivés nous aurons même le temps de savourer et d’apprécier le fameux gâteau à la crème de marron de Liliane, merci Liliane.
Animatrice : Christelle Nombre personnes : 15 P 8H 7 F Météo : Ciel Bien ensoleillé, plus couvert et atmosphère lourde l’après midi Terrain : plutôt sec, quelques grosses flaques Distance : 21 km Dénivelé : 660 D+ Durée : 7 h10 Classement : Facile Kilométrage auto : 250 km X 2 ; 280 km X 1 soit 780 km Préparation et rédaction : 2 heures
ITINERAIRE : Arzenc d’Apcher, Courbepeyre, le Mazel, Saint Juéry, direction nord PC 944, PC 1019, Bec de l’aigle, sentier des Espagnols, usine hydroélectrique du Vergne, les Pleignes, Arzenc.
Au programme de ce jeudi une escapade un peu lointaine…destination la Lozère ! Ce secteur mérite vraiment qu’on fasse de temps en temps quelques kilomètres supplémentaires !
Les étapes phares de cette journée :
Départ d’Arzenc d’Apcher : Au sud du barrage de Grandval, ce petit hameau est perdu au bout d’une route de campagne. Il est perché au sommet des falaises dominant les gorges du Bès. On y trouve les ruines d’une haute tour isolée, partie d’un château qui s’est effondré il y a fort longtemps ainsi qu’une jolie église et quelques belles bâtisses en granit. Beau panorama sur les gorges.
Saint Juéry : commune de 700 âmes, on y retrouve le Bès qui serpente plutôt tranquillement entre les belles maisons typiques du coin. La charmante petite chapelle Notre Dame genre « maison de poupée » dite « chapelletto » veille sur le reste du village du haut de son avancée surplombant la rivière. Plus loin, nous sommes surpris par la belle architecture originale de l’église Saint Maurice : absence de chapelles rayonnantes et d’un transept saillant et surtout un plafond entièrement décoré de lambris en chêne reliant la nef au chœur dans une même continuité du sol au plafond ! Etonnant !
Il est relativement tôt mais les bords du Bès, le joli pont l’enjambant et les rives bien accueillantes nous invitent à profiter d’une agréable pause pique-nique !
Sortis de Saint Juéry nous cheminons à travers prés avant d’entamer une bonne descente vers le Bès et ses gorges, vedettes de cette journée. Comme l’on dit certains on ne s’attend pas à trouver des falaises aussi hautes ! et notre paisible rivière vue à Saint Juéry devient ici tumultueuse et serpente à grand bruit entre d’énormes blocs.
Nous tentons d’approcher le plus possible de l’eau mais le niveau est encore haut augmenté par les fortes pluies des derniers jours et nous ressortons donc des profondeurs des gorges pour rejoindre le sentier en balcon qui permet de savourer ce grandiose paysage ! Il faut être vigilant, bien regarder où l’on pose les pieds car la sente est étroite et peu protégée du vide par moments. On y trouve d’ailleurs plusieurs spots d’escalade. Un énorme bloc nous tend les bras, quelques-uns d’entre nous grimpent au sommet, la vue est splendide !
On peut également voir des entrées d’anciennes mines d’uranium.
Ce sentier est appelé « sentier des Espagnols » car à la fin de la première guerre mondiale, les prisonniers de guerre creusèrent la conduite d’eau souterraine qui amène les eaux du Bès du barrage de Valiette à l’aplomb de la petite centrale du Vergne à côté de laquelle nous passons.
Une bonne grimpette nous ramène sur le haut du joli plateau encore bien fleuri
et c’est le retour vers les voitures avec encore de belles vues sur les falaises et la tour d’Arzenc. Arrivés à Arzenc, le départ se fait précipitamment car nous sommes vite « bousculés » par une grosse averse ! Merci à tous et bon début d’été !
Transport aller-retour : en co-voiturage, 1 voiture / 3 personnes de Clermont-Ferrand à Villefranche de Conflent et 4 au retour en autocar / 5 personnes de Clermont-Ferrand à Perpignan et 4 au retour – Santiago de Cahors à Perpignan à l’aller et de Toulouse à Cahors au retour en train / 3 personnes de Villefranche à Perpignan et 9 personnes de Perpignan à Banyuls puis retour avec le Train Jaune pour 8 personnes de Planès à Perpignan et Santiago de Planès à La Tour de Carole puis vers Toulouse
Météo : généralement assez ensoleillée le matin, se couvrant dans l’après-midi, deux gros épisodes de pluie mais seulement deux heures de marche sous la pluie…. On n’a pas souffert de la chaleur ! Cartes : 2549 OT / 2449 OT /2349 ET / 2250 ET Cumuls : KM= 172 D+ = 9930 m environ D-= 9370 environ Temps passé (préparation et compte-rendu) : 25 heures
Jour 1 : Banyuls au Col des Emigrants- 14,3 km –1350 m D+ – 265 m D- 9h25 de déplacement
Arrivée à Banyuls le samedi en transport multimodal (bus « vive le bus !! », trains, voiture), nous avons organisé une fin d’après-midi balnéaire. En effet, nous avons profité de la douceur de l’eau et de l’air pour nous détendre avant d’attaquer nos 9 jours de randonnée que j’ai pu qualifier à la fin du séjour de rude ! Premier bivouac au camping municipal de la Pinède, premiers automatismes : plantage de la tente, organisation et rangement du sac à dos, bruits divers et variés des uns et des autres 😊. Bref une entrée en douceur dans notre bulle rendue plus facile encore par le bon repas pris en bord de mer et servi par une aubergiste adorable.
Réveillés tôt le matin, nous quittons assez rapidement le camping, munis de nos 4 litres d’eau réglementaires, sous les encouragements d’une touriste. L’absence de ravitaillement en eau sur toute la zone des Albères est en effet ma préoccupation. Des sources jalonnent la première étape mais seront-elles en eau ? Vous le saurez à la fin de cette narration de « notre premier jour du reste du GR ».
Commencer une aventure qui se finira dans quatre ou cinq ans avec, je l’espère un gros noyau du groupe présent aujourd’hui dimanche est toujours émouvant. Cinq ans c’est long et quelles seront nos vies, notre santé, notre envie à cet horizon ? Je suis peut-être le seul à me poser ces questions au moment de fouler les premiers mètres du GR 10. Devant nous 922 km de marche et près de 55000 m de dénivelée positive. Finalement habitués aux efforts répétés, nos Atlassiens et moi-même allons marcher en ne pensant pas plus loin que la fin de la journée sans nous laisser effrayer par ces grands chiffres. Avancer au jour le jour, en s’alimentant et en dormant comme il faut, voila notre règle de vie à tous et je crois qu’on s’y est parfaitement tenu. Avec en prime, les rires et la bonne humeur.
Premiers pas donc dans les Albères au-dessus des vignes avec dans le dos la Grande Bleue que nous perdrons de vue le lendemain matin.
Sentiers de piémont ou pistes plus larges nous mènent de petit col en petit col – les Vynies, les Gascons, Vallauria – jusqu’à des points hauts bien connus des Catalans comme la tour de Madaloc. En fait, nous passons au pied de cette tour… Sur les sentiers ombragés empruntés jusque-là, nous trouvons deux sources bien alimentées qui nous donnent bon espoir pour la suite. Il pleut en effet régulièrement sur les PO depuis deux semaines et les risques d’extrême sécheresse semblent s’éloigner même si les Albères paraissent bien secs. Après 6 ou 7 km et près de 500 m avalés sans presque s’en rendre compte malgré le poids de nos sacs, nous parvenons au col de Formigo où nous faisons notre première pause déjeuner. L’ambiance est granitique et nous sommes entourés de genêts. Repas assez silencieux. Chacun se concentre sur l’après-midi qui vient avec ses difficultés. On les connait déjà suite aux quelques échanges avec les randonneurs qui en viennent… Ca commence dès la reprise, par des sentiers abrupts qui ne laissent guère l’occasion de reprendre son souffle. En fait la difficulté dure sur près de cinq km jusqu’au pic de Sailfort, petit mont à 981 m et à l’origine de ces premières difficultés. Le reste de l’après-midi est moins rude et nous marchons sur un petit plateau avec ses hauts et ces bas. Nous nous rapprochons du lieu du premier bivouac que j’ai imaginé au col des Emigrants. Nous laissons quelques autres petits cols en passant – col del Pal, col dels Terrers, col de la Maçana. Nous sommes prêts à vérifier la présence d’eau sur une source que j’ai repérée sur la carte à proximité de ce dernier col. Comme je le craignais, la Font de la Maçana pourtant bien indiquée par un panneau en bois est sèche de chez sèche. Aie. On ne se décourage pas car il y en a deux autres à proximité du bivouac… Le col des Emigrants à 1130 m est atteint sous un ciel menaçant… Très vite la brume tombe. Nous sommes entourés de vaches…
Il va falloir jongler avec les bouses pour poser nos tentes, première étape de l’installation. Seconde étape, la recherche d’eau. Deux sources sont visibles sur la carte, proches l’une de l’autre. Elles sont dans les bois en contrebas du col. J’ai pris l’azimut de la source proche du col des Trois Hêtres. Nous quadrillons l’endroit pendant plusieurs minutes à la recherche du précieux liquide mais sans succès… Nous remontons au bivouac en imaginant comment économiser l’eau qui nous reste. Pas de grande toilette réconfortante pour ce soir ! Heureusement on a ce qu’il faut pour préparer le dîner. Manger va nous réchauffer car la brume aidant, la température a bien baissé présageant une nuit fraiche. Après quelques lyophilisés (une découverte pour certaines) et autres douceurs, il est temps de s’endormir pour cette première nuit sur le GR.
On devine mille mètres plus bas les lumières de Banyuls si proche, si loin… Demain nous dormirons au Perthus.
Jour 2 : Col des Emigrants au Perthus – 20 km –425 m D+ – 1230 m D- 8h20 de déplacement
Petite journée en dénivelée aujourd’hui. Et dernier jour dans les Albères. Le soleil est revenu sur le col des Emigrants et nous voyons distinctement le paysage et ses belles ruminantes qui ne font pas attention à nous. Les cochons si ! Ils sont venus près des tentes et il a fallu que maître Patrice élève la voix pour les rappeler à l’ordre … du silence en bivouac. Nous sommes à la frontière espagnole. Le début du cheminement en forêt est bucolique. Le sentier est bien tracé et suit au plus près les courbes de niveau. A la sortie du bois, au col de l’Estaca, nous voyons notre première borne frontalière gravée sur le rocher directement.
Il y en a 602 depuis Hendaye jusqu’à Cerbère, numérotée de 1 en 1 et d’ouest en est. Elles ont été posées longtemps après le traité des Pyrénées en 1659 qui a décidé à peu près au tracé définitif de la frontière franco-espagnole… Ces croix ou marques ont été posées ou gravées entre 1853 et 1868 par la Commission de délimitation de la frontière franco-espagnole. Leur espacement est irrégulier et varie en fonction du terrain ou d’autres considérations : 17 bornes sur 140 km entre le Pont du Roi et la Porteille Blanche d’Andorre, beaucoup plus, 25 bornes sur 5 km autour de Bourg-Madame, lorsqu’il faut que le tracé soit très précis afin d’éviter les conflits entre les populations. La commission toujours en activité a d’ailleurs réglé récemment un conflit frontalier au Pic Neulos vers lequel nous nous dirigeons ce matin… Conflit suite à l’installation de l’émetteur, pour 4 ou 5 mètres seulement !! Avant de gagner le grand épaulement qui nous mènera au Pla de Tanyarède,
nous rencontrons un groupe d’employés municipaux de Sorède qui nous confirment qu’il y a bien de l’eau à la source de Tanyarède. Ouf de soulagement… Ils nous parlent également de la diversité des races de vaches présentes sur le secteur : gasconnes, blondes d’aquitaine, aubrac. Elles sont plus petites me semble-t-il. Elles seraient adaptées aux conditions rudes rencontrées par les animaux dans cette partie occidentale des Albères. Nous les laissons après les avoir félicités de la victoire de l’USAP dans son match pour le maintien en TOP 14. Ils en sont touchés. Le chemin se poursuit donc dans l’attente de la source 😊 Une fois sur l’épaulement qui nous mène au NW vers le pic de Neulos, nous cheminons sans effort vers la cabane de Tanyarède dans laquelle je ne bivouaquerai pour rien au monde. Trop « proche de la civilisation » (une large piste forestière passe en contrebas et qui mène à Sorède dans la plaine), elle est jonchée de détritus. Il faut avancer un peu plus pour tomber sur la Font de Tanyareda au pied du Neulos. Halte sympathique qui nous permet de nous laver et de faire le plein d’eau.
Un problème en moins jusqu’au soir. Le pic de Neulos, toit de cette seconde étape, se mérite… petit sentier qui nous élève de 260 m en peu de temps !
Quelques affleurements granitiques couvrent le sommet en plus de l’émetteur. C’est la dernière fois je crois qu’on distingue encore la mer. La descente jusqu’au col de l’Ouillat ne pose aucun problème. C’est la raison pour laquelle cette rando entre le col et le pic de Neulos est courue par les randonneurs. Nous rencontrons un petit groupe assez féminin qui fait l’A/R et qui est impressionné par notre programme et nos gros sacs… Petits échanges de circonstances… Nous cheminons jusqu’au col dans une belle pinède. Presque arrivés, nous tombons sur un VTTiste électrique déjà bien fatigué alors qu’il n’a parcouru qu’environ 400 m depuis son départ du col. Si on lui parlait de la pente et du terrain qui l’attendent, il renoncerait je pense. Mais nous sommes charitables et nous le laissons rêver à son futur « exploit ». Au col nous trouvons une belle aire de pique-nique aménagé et de quoi faire sécher nos tentes au soleil. Le chien de l’auberge toute proche est un bon client 😊 Le petit café et autres gourmandises pris au gîte nous boostent pour l’après-midi caractérisé par une longue descente par sentes et larges pistes vers l’arrivée au Perthus. Dans le dernier tiers de la rando, au col du Pla de l’Arça, nous nous trouvons à nouveau sur une borne frontière, numéro 580.
La piste ne présente guère d’intérêts si ce n’est des petits chênes au tronc noir jusqu’à mi-hauteur. Des stigmates d’incendie ? Non, ce sont des chênes-liège dont on reparlera demain. Nous commençons à voir, à partir du col du Pla d’Arça, à certains carrefours de pistes, d’énormes citernes qui nous rappellent que le risque d’incendie de forêt est très présent surtout en cette saison et cette sécheresse persistante dans les Albères. Bientôt nous voyons l’imposant viaduc de l’autoroute qui arrive au Perthus. Patrice nous apprend que sa construction coûta la vie à plusieurs ouvriers…. Le retour à la civilisation est bruyant. L’arrêt au Perthus ne me dit rien qui vaille mais sans eau on n’ira pas loin… Et nous avons tous besoins de quelques provisions pour passer les 3 jours qui viennent. Finalement, l’arrêt dans le gîte de Paco restera un bon souvenir. Un beau jardin en terrasse comme autant d’aires de bivouac et toutes les commodités nous permettront de passer une soirée et une nuit confortable… Tout au moins pour les collègues installés sur les terrasses du bas, les plus éloignées de l’autoroute 😊
Jour 3: Le Perthus à las Illas 14,6 km – 605 m D+ 365 m D- – 6h15 de déplacement
Etape de randonnée facile et de transition, un peu comme celle de la veille. La dernière journée « reposante » avant 6 jours plus rudes. Nous entrons en Vallespir. Nous sommes heureux de quitter la ville pour retrouver une campagne plus tranquille. Le chemin s’élève rapidement à la sortie du Perthus. Nous prenons la direction du fort de Bellegarde qui surplombe la ville. Ce fort appartient au réseau des fortifications construites par Vauban dans les Pyrénées Orientales entre 1660 et 1680 à la suite du traité des Pyrénées signé en 1659 par Mazarin et le représentant du roi Philippe IV. La frontière a été fixée beaucoup plus au sud que du temps des guerres avec les royaumes de Majorque et d’Aragon : les châteaux cathares des Corbières étaient alors les sentinelles du royaume. Les principales provinces qui forment aujourd’hui les PO sont annexées : Vallespir, Conflent, Capcir et Cerdagne. Vauban agrandit ce fort qui existait déjà depuis plusieurs siècles. Il fut occupé par les Espagnols au début de la période révolutionnaire avant d’être repris par le général Dugommier en 1794. Il servit de camp d’internement des réfugiés espagnols au moment de la dernière Retirada en janvier – février 1939 après la chute de Barcelone. Nous contournons le fort pour parvenir dans le secteur des Panissars qui regorge de témoignages du passé. Le cimetière militaire des Panissars était le cimetière où étaient enterrés les soldats de la garnison du fort à partir du milieu du 18ème siècle. Il est toujours entretenu par l’association du Souvenir Français. En avançant sur le chemin, on découvre un autre élément du système défensif mis en place par Vauban, la Redoute de Panissars. Ce réseau de Redoutes étaient des observatoires qui surveillaient les grands axes de communication et qui dialoguaient entre eux par des signaux visuels : celui-ci communiquait avec l’autre Redoute située de l’autre coté de la vallée du Perthus. Monument situé juste à coté de notre gîte. Mais il existe des vestiges encore plus anciens sur ce site, les ruines du trophée de Pompée, grand général Romain contemporain et grand ennemi de Jules César.
Pompée construisit ce grand bâtiment à sa gloire à l’issue d’une grande campagne en Hispanie. Ce trophée est construit à la croisée des deux axes importants de communication de la Rome antique, au croisement de la voie Domitia, qui reliait les Alpes aux Pyrénées et de la via Augusta qui traverse toute la péninsule ibérique. Ce bâtiment monumental en forme de carré de 35 m de coté pour une hauteur estimée de 60 m. Le monument ne fut redécouvert et fouillé qu’à partir des années 1980…. Que de choses à voir en ce début de journée. Mais il faut cheminer car nous ne sommes pas encore à Las Illas 😊Le sentier à la pente parfois abrupte épouse les derniers reliefs des Albères. Il serpente dans une grande suberaie, zone où sont cultivés et exploités les chênes-lièges.
Nous rencontrons justement sur le sentier un groupe de randonneurs qui viennent de la Jonquera en Espagne qui nous donnent un certain nombre d’informations sur cette activité arboricole. La récolte du liège ne se fait que sur des arbres qui ont 50 ans. La récolte est manuelle et se fait à l’aide d’une hachette. Elle demande beaucoup de dextérité de la part du « leveur », le nom du récoltant. Il faut attendre 12 ou 13 ans après la récolte pour que le liège du chêne se régénère. La transformation en bouchon est longue et complexe. Mais le liège a d’autres utilisations dans la construction ou la décoration. C’est au Boulou que se situe la deuxième fabrique la plus grande au monde, l’entreprise Sabaté. Début de rando très culturelle comme vous avez pu vous en rendre compte. Le plaisir de regarder, visiter et échanger avec les locaux est primordial. On aura le temps de marcher en regardant nos chaussures 😊 Le chemin passe juste sous le pic de Priorat, près de 300 m au-dessus du col des Panissars. Une petite suée qui vaut bien une petite pause plus bas au col du Priorat. Du col nous prenons au SW une large piste qui va nous faire monter sur près de 4 km, le long de la frontière au pic Calmeille. Ce sera assez tôt la dernière difficulté la journée. Sur cette longue piste nous croisons et recroisons un jeune randonneur parisien rencontré la veille au Perthus, Paul. Il est arrivé tard dans la soirée, très fatigué car il s’était fait Banyuls le Perthus dans la journée soit près de 35 km !! A le voir avec sa démarche un peu trainante, on ne l’imagine pas capable d’une telle efficacité … Et pourtant si ! On le retrouvera à l’étape. Nous entrons peu après dans un hameau, le Mas Nou, accueillis par un de ses résidents assis au volant de son pick-up. Ils trouvent les randonneurs venant de Banyuls plus ouverts à la discussion que ceux qui viennent en sens contraire et qui en finissent avec le GR… Il vit là d’élevage et de maraichage avec son fils. Ses potagers sont magnifiques et très divers. Tout pousse à cet endroit et nous entrons en Capcir et l’eau ne semble pas manquer. En regardant la carte, j’ai vu qu’un autre itinéraire, plus court, nous amenait à Las Illas. Il me le confirme et surtout il nous apprend qu’il a monté un point d’eau pour les randonneurs à partir d’une source qui domine le sentier traversant la forêt. Nous avons été bien inspirés car cette grande forêt de hêtres est parsemée de blocs de granit erratiques lui donnant une allure mystérieuse. Nous trouvons bien le tuyau 1 ou 2 km plus loin. Nous nous posons dans ce bel endroit, juste au-dessus du ruisseau, pour notre pause méridienne.
Ajoutant encore au caractère magique du lieu, une camionnette descend la piste vers le hameau avec à son bord le fils du maraicher qui revient de son marché et qui nous vend plusieurs de ses productions caprines, faisselle et fromage frais. Les hasards du chemin… Un très beau souvenir en tout cas. Après le repas, nous nous allongeons les uns à côté des autres pour une petite sieste mais presqu’assoupis quelques gouttes s’invitent au bal. Vu les prévisions, je bats le rappel pour essayer de joindre Las Illas avant la grosse pluie. Le raccourci descendant aidant, tout le monde chemine une heure et demie durant avec entrain et bonne humeur. En fait ce raccourci n’est autre que l’ancien GR 10 qui a été détourné et allongé sur la grande route à cause d’un propriétaire ombrageux. A l’entrée de Las Illas, encore une fois, la gentillesse des gens du cru se manifeste en la personne d’un adjoint au maire qui nous indique d’emblée le lieu de bivouac que la Mairie a fait aménager pour les randonneurs. Bel endroit un peu abrité par les arbres avec un peu plus loin un point d’eau avec douches et WC.
Que demande le peuple ? Nous avons juste le temps de monter les tentes avant que la pluie refroidisse l’ambiance pendant près de deux heures. Peu importe, nous sommes à l’abri et secs. La petite auberge du hameau aura vite fait de nous réchauffer les cœurs et le reste. Le bivouac est international car nous rejoint un canadien, randonneur hyper équipé en appareils électroniques et trois jeunes suissesses qui font la HRP…. Le milieu de nuit sera juste perturbé par un troupeau de cochons qui « quand on arrive en ville » sèment la « terreur » autour du point de stockage des containers à ordure. Incroyable ! On apprendra qu’une autorisation d’élevage de sangliers avait été octroyée à un éleveur du coin qui n’a pas forcément respecté le contrat en faisant monter son cheptel à près de 400 ! Bonjour les dégâts.
Jour 4 : Las Illas à Moli de la Paleta 23 km – 1305 m D+ – 1170 m D- 10h15 de déplacement
Etape longue et difficile et un peu rock ‘n roll à la fin. Nous quittons notre beau bivouac avec regret mais avec l’impatience de découvrir le chemin et les paysages du jour. Le profil de la rando du jour est semblable à celles des jours qui vont suivre : une longue montée le matin et une longue descente l’après-midi ou vice-versa. J’ai cherché quelques variantes pour nous extraire du vallon mais finalement nous suivons le tracé du GR qui emprunte une jolie route qui nous amène après 2 km à une petite chapelle romane perchée sur une petite butte au milieu d’une clairière : Notre-Dame du Remède. Comme tous les édifices religieux qui ont traversé les siècles (au moins 10 pour cette vieille Dame) elle semble avoir été bien remaniée. C’est un véritable havre de paix qui dégage une grande sérénité : il ferait bon y bivouaquer mais hélas ce n’est pas sur mon plan de route. Nous quittons peu après la petite route vicinale qui nous emmènerait à Ceret. C’est le début d’une longue montée de plus de 10 km qui doit nous mener 1000 m plus haut au Roc del Pou de la Neu par le col des Cirerers.
Toute cette partie montagneuse des PO est toujours structurée de la même façon avec des reliefs orientés SW/NE ou SE/NW coupés par des cours d’eau orientés S/N. Venant de l’est nous les coupons par de longues montées / longues descentes. Ce relief et sa couverture forestière ne nous permet pas d’avoir beaucoup de points de vue. Ce sera une constante de cette première partie du GR 10.
Nous montons donc dans une belle forêt de hêtres par des sentes bien dessinées dans un environnement granitique prégnant qui nous oblige parfois à mettre les mains pour continuer la progression. Les sacs sont toujours aussi lourds surtout après le ravitaillement du Perthus ; l’effort est silencieux. Quelques pauses bienvenues rythment la progression. Parfois une source-fontaine au faible débit remplit nos bouteilles. Elles tombent bien car on s’est mal compris au départ et la plupart des Atlassiens n’ont pas pris les 4 litres nécessaires. Mea Culpa ! En fin de matinée, vers 1200 m nous sommes presqu’au col. Mais nous nous arrêtons pour découvrir un des fameux puits de glace que l’on trouve sur cette partie des Pyrénées. Nous avons manqué l’avant-veille le gros puits du Pic de Neulos… Ces puits sont de grands rectangles maconnés de près de 10 m de profondeur.
On y entassait en hiver la neige des sommets qui par gravité et tassement fabrique la glace. Une fois extraite, la glace était transportée bien protégée dans des peaux de bêtes à dos de mules jusque dans les cités de la région. Plutôt destinée aux nobles demeures comme le palais des rois de Majorque à Perpignan à des fins de conservation des aliments, elle alimentait également les lieux de santé. Nous finissons la matinée en montant les derniers mètres qui nous mènent au col del Pou de la Neu (col du puits de neige). Une grande étendue herbeuse sera notre salle à manger du jour. Le sommet est couvert de rochers qui nous permettent comme souvent de faire sécher les tentes. Bon moment de repos. Silencieux. La crête rocheuse va continuer jusqu’au roc de France plus à l’ouest.
On aurait pu parvenir au col par la crête venant du Pic des Salines. Il y avait beaucoup plus bas la bifurcation vers la montée au Pic à 1333 m. Mais je redoute un cheminement en crête avec nos gros sacs. J’ai donc opté pour la sécurité du GR. Le terrain rocheux autour du Pic de France me conforte dans mon choix. C’est pour cela que je refuse plus loin la proposition de Pierre qui me propose un beau raccourci vers notre point d’arrivée en empruntant la longue crête du Roc de Saint Salvador qui se serait révélée très, très périlleuse 😊. Une prochaine fois sans sacs, promis !
Parvenus à notre point haut du jour, l’après-midi sera presque une longue descente, technique par endroit. Un sentier en balcon nous emmène d’un col à l’autre : du col del Pou de la Neu au col de Sant Marti juste à l’ouest du Roc de France. Nous sommes encore une fois juste sur la frontière. Encore fatigués par la matinée ? personne ne me réclame d’aller jusqu’au roc de France par la crête 😊 On aurait pu ! Du présent col on a un regard qui porte loin sur la Catalogne et les quelques villages de la plaine les plus proches comme Macanet de Cabrenys. La marche reprend vite sur des chemins techniques où la descente n’est pas forcément synonyme de repos. Au col Cerda, on laisse la crête du Roc de saint Salvador sur la gauche. Puis nous enchainons près de 6 km toujours sur le même terrain. On parvient à une fontaine juste au-dessus du hameau de Montalba. Le débit est assez faible mais un ou deux Atlassiens parviennent à remplir en partie leurs bouteilles. L’eau est le problème en cette fin d’après-midi. L’eau et la fatigue, on marche depuis près de neuf heures et je sens le groupe un peu las. On fait une pause en essayant d’aller se ravitailler au hameau. On découvre un vieux monsieur entouré de ses deux chiens qui n’arrêteront pas d’aboyer durant toute notre visite. Une grille ferme sa cour et on découvre qu’il vend des sodas et autres rafraichissements. Nous lui demandons de remplir nos bouteilles avec la promesse de lui acheter des boissons… Ce qui aurait pu aller assez vite si on avait eu accès au robinet va prendre presque une demi-heure car l’homme prend les bouteilles de chaque Atlassien, couvre le 30 m qui le mène à son robinet, les remplit et les rapporte d’un pas trainant.
Et ce, 8 fois de suite, toujours dans le bruit des aboiements qui ne faiblissent pas. Idem au moment de nous vendre ses boissons. L’ambiance ! Des gens sont montés d’Amélie les Bains pour acheter des confitures au monsieur ; elles seraient réputées… Une fois toutes les bouteilles remplies, quelques pots de confiture achetés et nos boissons avalées, on peut se remettre en route pour les deux derniers kilomètres du jour. La pause et les boissons ont regonflé le moral de la troupe. Ça tombe bien car deux bons km de montée se présentent 😊. Mais la perspective de planter les tentes dans moins d’une heure fait oublier la fatigue. Bientôt nous rejoignons la route entre Mas de la Fergassa et Moli de la Paleta. La route est 15 m au-dessus du ruisseau qu’on entend couler et de ses belles rives. Hélas, toutes les rives qui feraient un superbe bivouac sont privées : on devine bien dissimulées de grandes maisons dont dépendent les terrains qui nous échappent. On continue sur plus d’un kilomètre jusqu’à Moli de la Paleta (Moulin de la Palette) sans trouver l’ouverture… Peu importe, on va aller demander au gîte de Moli s’ils ont un terrain disponible pour nos tentes ; on est même prêt à payer (on l’a fait au Perthus chez Paco 😊). Dernière déconvenue du jour, le gîte n’existe plus et c’est devenu une résidence secondaire comme les autres ! La recherche doit continuer… Juste après l’ancien gîte on trouve une grande passerelle qui enjambe le ruisseau : nous n’avons pas eu de chance rive droite, on en aura peut-être rive gauche ? A priori pas de terrains privés mais une berge assez étroite très broussailleuse (saules, fougères, orties), dans son jus qui ne donne pas envie de monter sa tente. Mais il est tard et chacun va devoir trouver sa place. Fabien prend un peu de hauteur et trouve une petite terrasse labourée par les sangliers, Véro et Sandrine (les plus chanceuses) trouvent une place en terre près de la passerelle ; Pierre, Pascal, Patrice et Sophie continuent l’exploration en aval et trouvent un espace acceptable. Quant à moi, je me sers de mes bâtons en guise de coupe-coupe pour me dégager un espace rempli de fougères d’un mètre de haut. Tant bien que mal, chacun arrive à se caser. Pour ma part ce n’est pas top : ma tente est montée en partie sur des bois morts sous la végétation, ce qui ne favorise pas la stabilité.
Mais bon… Une idée commence à me trotter dans la tête. Une fois chacun installé et lavé au ruisseau, le repas pris en commun apporte un peu de réconfort. J’ai installé mes affaires sur la plateforme d’accès à la passerelle au sec et l’idée fait son chemin. Pourquoi ne pas dormir sur la passerelle avec le matelas ? La météo semble clémente, les nuages peu nombreux… C’est décidé ! Après avoir avalé mon repas, je mets l’idée en pratique et j’installe matelas et duvet au milieu de la passerelle. Le couchage est très confortable et la passerelle gîte juste ce qu’il faut pour me bercer et m’endormir. Réveillé dans la nuit (comme chaque nuit), je profite d’un ciel dégagé pour admirer une partie de la voute céleste et de ses étoiles. Il n’a pas plu et j’ai finalement passé une nuit très tranquille et reposante, à la belle étoile. Mon seul regret ? Avoir dû monter la tente qui ne m’a pas servi et devoir la redémonter le lendemain. Peu de chose au regard du plaisir que j’ai pris. Ce bivouac particulier restera finalement un très bon souvenir.
Jour 5 : Moli de la Paleta à Batère 21 km – 1610 m D+ – 870 m D- 9h25 de déplacement
Grosse journée aujourd’hui avec une longue descente et une très longue montée de 13 km. Nous nous arrachons tôt de Moli pour faire notre ascension du matin qui nous conduit au col de Paracolls, 300 m plus haut.
Montée facile dans la hêtraie. Le GR 10 est parfaitement entretenu : sentier propre et très bien balisé. Aucune chance de se perdre tant les balises sont nombreuses et toujours bien positionnées. Une seule fois au début du séjour, un « tourne à droite » à mauvais escient m’a fait manquer le chemin qui partait à gauche. Au col, nous apercevons le Canigou pour la première fois. Il semble proche : nous serons à ses pieds le lendemain après-midi ! On a également une bonne visibilité de notre point d’arrivée du jour, tout là-haut sur l’adret de la montagne de Batère. Les pentes forestières sont essentiellement composées de hêtres et de châtaigniers. Pour l’instant nous restons attentifs dans la descente de près de 4 km jusqu’à Arles sur Tech où nous faisons des courses. L’arrêt est un peu plus long que prévu. En effet, nous en profitons pour faire un petit tour du centre historique qui nous parait assez déshérité.
Peu de commerces, de belles maisons inoccupées et d’autres proches presque ruinées. Cela ne sent pas un grand dynamisme. Ça sent la déprise industrielle… En effet, l’histoire de la ville se confond avec l’exploitation des mines de fer de Batère vers lesquelles nous nous dirigeons. L’exploitation minière industrielle commence dans la seconde moitié du 19ème siècle et s’arrête complètement en 1987. Plus grosse mine de sidérite (minerai de fer) des PO, son minerai extrait était acheminé sur Arles pour être transformé en oxyde de fer par le procédé du grillage en cuve. Ainsi dans les années 1930 à 1960, près de 350 tonnes de minerai étaient traitées chaque jour. L’essentiel de la production était destiné aux Ateliers et usines métallurgiques de Decazeville où celle-ci était traitée dans les hauts-fourneaux puis transformée en billes d’acier. La société Vallourec en faisait des tubes d’acier sans soudure. 20% de la production était également traitée par Usinor à Fosse-sur-Mer. Il reste plein de vestiges sur toute la montée à Batère du transporteur aérien. Des bennes, des câbles d’acier ancrés et rampant au sol, coupant en de nombreux endroits notre GR. A l’entrée de la ville en rive gauche du Tech subsistent des squelettes d’entrepôts. Arles est une Belle au Bois Dormant. Il nous faut nous extraire de cette mélancolie qui vient toujours quand on imagine le passé d’un village ou d’une ville et qu’on le compare à la réalité du jour… Ça tombe bien, le GR s’élève assez vite au-dessus de la vallée pour filer NW vers la montagne en surplomb du Riuferrer qui se jette plus bas dans le Tech. Nous nous contentons d’avaler 200 m de dénivelée avant la pause méridienne que nous faisons sur un grand replat ensoleillé. A nouveau, c’est un endroit propice au séchage des tentes bien imbibées par l’humidité de notre bivouac de Moli…. La végétation sur ce versant est très méditerranéenne avec de nombreux chênes verts. La reprise est assez douce sur un chemin qui serpente dans une grande pinède mais qui finit par se cabrer après quelques centaines de mètres. Nous nous élevons progressivement pendant 5 km environ avant de plonger dans un vallon où coule un gros torrent – le Llimpès. Rochers et eau font le bonheur de quelques courageux qui font le choix de la halte baignade.
La grosse chaleur depuis midi y incite certainement. Il faut savoir faire refroidir la machine et l’animateur est dans son rôle en décrétant une pause de 15-20 minutes. Personne ne nous attend sinon 5 ou 6 km de chemin et 600 m de dénivelée 😊 Nous frôlons plus haut le refuge des Vigourats que le seul randonneur croisé nous avait dit bien achalandé. Mais nous ne faisons pas le léger détour, nous restons concentrés sur le sentier qui monte en coupant parfois des pistes. Au PC 1043, au col de Roure, nous tombons sur un camp peuplé de – comment les caractériser ? – marginaux ? néo-ruraux ? qui ont aménagé un habitat très dispersé et varié dans sa forme. Bien sûr, nous sommes accompagnés par les aboiements des chiens… Nous passons assez vite notre chemin pour ne pas déranger « leur quiétude ». Nous avions certainement croisé un de ces habitants à la sortie d’Arles qui nous avait tenu des propos assez hermétiques 😊 Encore un gros coup de cul d’1 km après le col pour parvenir à la fin de la montée du jour. Ouf ! Le chemin est orienté nettement à l’W en direction du col de la Descarga. Changement complet de paysage ! Nous progressons dans un vallon bordé de doux pâturages bien accueillants. Je propose à mes amis d’établir le bivouac dans un de ces prés. Il n’y a aucune vache à l’horizon. Le ruisseau coule en contrebas. Tout se conjugue pour en faire un des plus beaux bivouacs du séjour !
Après l’installation et la toilette nous allons faire un tour au refuge de Batère, 800 m plus loin. Je le connaissais déjà mais les amis découvrent un long bâtiment de trois étages, désaffecté et en piteux état. C’étaient les logements des mineurs qui furent plusieurs centaines sur le site à la grande période de l’extraction au tournant des années 40.
Le lieu est maintenant désolé et le refuge peine à mettre un peu d’ambiance. Aujourd’hui un groupe de militaires d’un régiment de transmission est présent pour un « team building » sportif dans le coin. Ce jour-là, comme les jours d’avant et d’après nous croisons très peu de randonneurs, dans un sens ou l’autre…. Début de saison ? Après un petit pot réconfortant et un bon repas au bivouac, c’est avec un grand soulagement qu’on peut s’endormir dans le murmure du ruisseau.
Jour 6 : Batère au refuge des Cortalets 17 km – 1080 m D+ – 295 m D- 9h00 de déplacement
Vues les stats de cette journée on pourrait presque dire que cette 6ème étape est une étape de repos 😊 Elle va nous mener au pied du seul sommet montagneux du séjour, le Canigou. Pour le moment nous profitons de passer devant le refuge de Batère pour boire un petit café et retirer quelques tiques 😊. Le tire-tique n’étant pas efficace je demande à l’hôtesse si elle n’aurait pas une pince à épiler. L’outil qu’elle nous confie fait l’affaire et Sandrine est libérée d’un poids inutile 😊. Le chemin qui s’élève dans la prairie au-dessus du refuge a une pente assez prononcée mais est-ce dû à la répétition des efforts ou à notre forme, nos jambes sont dès le début de la journée prêtes à bien fonctionner, sans courbature ni autres douleurs.
Nous parvenons vite au col de la Cirère à 1731 m.
Le panorama sur tout le haut Vallespir coté rive droite du Tech est sublime. On voit au loin, au SE le Roc de France que nous avons tangenté deux jours plus tôt. Un beau sentier à la pente assez douce et descendante nous amène à travers une belle pinède jusqu’à la cabane forestière de l’Estanyol, très accueillante, propre et en bon état. Nous continuons pour une courte remontée jusqu’à un grand pierrier où je décide de faire sécher les tentes les temps d’une pause matinale. Le sentier emprunté est beau mais exigeant même en descente car très rocheux. Nous continuerons la route sur un sentier en balcon qui nous mène jusqu’à l’abri de Pinatell, très beau refuge lui aussi très propre. Je préfère continuer un peu sur ce balcon avant la pause méridienne pour m’arrêter à mi-étape pile. On devine au NW le chemin que nous allons emprunter dans l’après-midi sur l’autre versant du vallon. L’après-midi ne devrait pas être trop difficile avec de longs faux plats qui nous mèneront au Ras des Cortalets avant la montée finale au refuge du même nom. Avant cela le passage du gué de la Llentilla n’est pas aussi simple qu’il en a l’air.
Une légère désescalade est « fatale » à Pascal dont le pied glisse et l’entraine pour un petit tonneau sac au dos heureusement sans dommage. J’avertis le groupe que désormais toute désescalade se fera sans le sac. L’avenir justifiera pleinement le conseil. 😊. Une fois le ravin franchi, une longue et douce montée de 8 km nous attend, modeste certes mais monotone vers la fin. Le chemin montant toujours en balcon jusqu’au col de Ras de Prats Cabrera est toujours aussi somptueux avec de belles vues sur le sentier suivi jusqu’à midi…
Au col nous avons le choix pour parvenir au refuge de la piste qui monte aux Cortalets, c’est le GR ou d’un autre sentier certainement plus sympa qui passe au sud par les crêtes avant de rejoindre le refuge. L’orage que l’on commence à deviner m’incite à la sécurité et me fait prendre l’option piste. A posteriori, je suis content du choix car l’orage ne tarde pas à se manifester. Bâchage et comme la pluie et le tonnerre ont l’air de jouer les vedettes, je préfère arrêter tout le monde pour adopter les mesures de sécurité en cas d’orage : distance entre les marcheurs, bâtons jetés de côté et le plus isolé possible du sol, recroquevillé sur son sac. Heureusement, l’orage se croyait plus beau qu’il n’était et nous pouvons reprendre le cours de la rando : le débâchage est rapide étant données la chaleur et la pente du terrain. Nous parvenons peu après au Ras du Cortalet où chacun reprend ses esprits et sa respiration car la progression sur la piste s’est faite à bonne allure. Encore un petit effort (qui n’en finit pas comme toujours en fin de rando) et nous arrivons au refuge des Cortalets accueillis par le ronronnement d’un groupe électrogène qui alimente le bâtiment. On nous indique l’espace de bivouac qui est remarquable, vaste, sous une pinède semée de blocs erratiques de granit. Chacun s’installe à bonne distance des autres. La toilette dans un ruisseau serpentant sur une belle pelouse restera un bon souvenir. Après l’effort vient le réconfort d’une petite bière ou soda au gîte. Le monde est petit : Sophie y retrouve un de ses collègues du CAF de Clermont. Une petite promenade du groupe autour du petit étang des Cortalets nous ouvre l’appétit.
Je ne suis pas mécontent de bivouaquer étant donnée l’affluence des randonneurs du week-end qui vont constituer de grandes tablées bruyantes lors du dîner. Cette perspective ne décourage pas trois des nôtres qui préfèrent le saucisse-purée du restau au hachis parmentier lyophilisé des autres. Beau repas extérieur pris confortablement installé sur un gros bloc de granit 😊. Il est vrai qu’à la brume et la fraicheur qui s’abat d’un coup, certains préfèrent la douce chaleur d’un refuge bondé. La nuit tombe doucement comme nos paupières. Je me réveille quand même au milieu de la nuit pour apprendre que Toulouse était en finale du TOP 14 après avoir étrillé le Racing 😊 Le 22ème Brennus s’approche…. Ô,Ô Toulouse……..
Jour 7: Refuge des Cortalets à proximité du col de Jou 19 km – 680 m D+ – 1675 m D- 11h00 de déplacement
Journée du Canigou. J’y réfléchis depuis deux jours : escaladerons-nous le Canigou ou pas et si oui par quelle voie ? Je demande à Sophie de questionner les gens du refuge sur les différentes voies. Le matin sous un ciel bleu d’été, j’ai ma réponse.
Nous le monterons par la voie normale du pic Joffre, moins difficile et moins longue que la voie du Barbet. Avec un corollaire : la seule voie de descente possible est la Cheminée du Canigou. J’en ai vu des images avant le départ. Elles sont a posteriori plus impressionnantes que mon ressenti sur le terrain. Je ne dis pas que la descente fut facile mais nous l’avons bien maîtrisée individuellement et collectivement. J’y reviens plus bas. La montée par la voie normale est assez facile.
La dénivelée de plus de 600 m est avalée en 1h40 environ. La montée se fait sans à-coups avec une progression du groupe très régulière. Du coup, on est arrivé au sommet sans essoufflement malgré nos sacs qui représentent quand même un handicap au départ. Nous restons un assez long moment au sommet pour observer et apprécier le paysage qui s’étend à nos pieds.
On voit clairement Prades et toute la vallée du Têt au nord et l’Espagne au-delà de Prat de Mollo au sud… La météo matinale est avec nous. Ce n’est qu’au bout de ce temps de pause qu’on va jauger la difficulté de la descente. Ce que j’en vois au premier regard ne m’impressionne pas trop. La pente est assez forte mais faite de grandes marches qui permettent de bien se projeter.
La stratégie est claire : la désescalade se fera évidemment sans sac et avec des relais courts pour acheminer les sacs de plateforme de stockage en plateforme de stockage : 4 en tout. Nous sommes 5 (Sophie, Pascal, Santiago, Patrice et moi) à se passer les sacs que nous pousse Pierre au début de chaque section de descente.
Sophie en bout de chaine toujours très volontaire 😊 se charge au prix de gros efforts de les stocker sur la plateforme intermédiaire. Chacun descend alors à l’étage inférieur dans le même ordre de relais. Sandrine encourage Véronique un peu impressionnée ; toutes deux descendent et se positionnent sur la plateforme de l’étage inférieur, à côté de Pierre. Je sais que cette descente va nous prendre du temps mais il n’y a pas matière à accélérer les opérations. Le même schéma de descente se reproduit 3 autres fois sans encombre. Avec cette organisation nous limitons au maximum le risque. Chaque collègue maillon de la chaine attend d’être confiant et sûr de ses appuis dans la pente avant de se charger d’une récupération ou d’un passage au relais du dessous. Les relais entre deux Atlassiens sont assez courts. Nous devons tenir compte dans ces opérations des quelques randonneurs qui montent au sommet… Certains nous confient leur admiration pour l’effort que nous sommes en train d’accomplir. Sur la dernière plateforme de stockage, on décide, car la pente se radoucit, de finir la désescalade avec le sac sur le dos pour ceux qui le peuvent. Au bout de quelques minutes, tout le monde a récupéré son sac au pied de la cheminée. Pendant toutes les opérations la tension a été forte mais le travail d’équipe a rendu possible cette descente dans un très bon niveau d’assurance. Je ne suis pas certain que nous aurions été plus efficaces avec des cordes. Le problème n’était pas la descente des Atlassiens (désescalade assez facile avec les grandes marches et toutes les bonnes prises) mais la descente des sacs ! La descente des 100 m de cheminée nous aura pris environ 50 minutes. Un sentier raide et caillouteux, tout en lacets, nous mène 400 plus bas au Plans de Cadi. J’ai prévu de faire la pause méridienne au refuge Arago 200 m plus bas encore. Nous l’atteignons après avoir pris quelques raccourcis dont un est « fatal » à Sophie qui se tord la cheville. Après le repas, la douleur se réveille et Véro notre infirmière lui strappe la cheville avec la bande que j’ai trouvée dans ma trousse. Elle restera enflée plusieurs jours mais notre WARRIOR souffrira en silence sans que cet incident ne nuise à son rendement. Peu après le refuge Arago, nous retrouvons le GR 10 au PC 2017. La traversée du torrent El Cadi qui a pris ses aises au niveau du gué n’est pas glorieuse pour l’animateur. Alors que tout le monde a pu traverser plus ou moins facilement le ruisseau assez large à cet endroit, je m’embrouille, ne trouve pas le passage, me déchausse pour finalement tomber les fesses les premières dans l’eau fraiche. Sans beaucoup de réactions de la part des spectateurs qui m’attendent sur la rive opposée 😊. Le ridicule ne m’a pas tué et nous reprenons notre descente dans un paysage remarquable à hauteur des gorges des Coloms . La pluie commence juste à tomber à proximité du refuge des Mariailles après que nous ayons pu refaire un petit plein d’eau. Je demande au propriétaire du refuge si nous pouvons nous abriter sous son séchoir / débarras. Nous attendons là presqu’une demi-heure que la pluie se calme un peu en riant bien aux blagues que nous sort Patrice de son site d’humour favori 😊. La pluie faiblit et nous nous remettons en route. L’écurie – le col de Jou – n’est plus qu’à 3 ou 4 km. La descente s’effectue sur un sentier qu’épouse au plus près le cours canalisé d’un ruisseau la Llipodera et plus bas d’un autre encore le Travès.
Etrange sensation de marcher sur l’eau : la largeur du sentier est souvent inférieure à celle du ruisseau canalisé. Nous parvenons enfin sur la piste qui nous emmène au col… Pourtant à un des derniers carrefours, je manque l’embranchement très discret sans doute avec le GR car je le manque et continue sur la piste parallèlement à notre sentier balisé favori. La pluie commence à retomber et les énergies déclinent. Nous trouvons un espace bivouaquable à un grand carrefour : 3 tentes s’y posent, un peu protégées par les arbres de la forêt qui domine la piste. Les autres continuent un peu le chemin et trouvent également le même type d’espace. Nous ne verrons jamais le col de Jou ni ce soir-là ni le lendemain ; il était pourtant à 100 m au nord de notre position. La pluie redouble et chacun finit d’installer sa tente au plus vite. A l’issue, pas d’autre solution que de se blottir dans sa tente pour y manger et se coucher sans avoir pu se laver (sauf Santiago) correctement. Sandrine et Véro n’ont pas osé allumer leur réchaud et ont mangé froid quelques céréales. Je n’entends pas la fin de la pluie pris par un sommeil bien réparateur. Cela fait 7 jours que nous marchons et répétons nos efforts. Une fatigue s’installe doucement.
Jour 8 : Proximité col de Jou au refuge de l’Alemany 19 km – 1500 m D+ – 1700 m D- 8h30 de déplacement
La pluie nous a accueilli au bivouac mais étrangement, l’air de la nuit a asséché ce que je m’attendais à retrouver « tremp » le lendemain ; la cape de pluie que j’avais étendue sur un panneau forestier est parfaitement sèche et la tente l’est presqu’autant. Incroyable ! Nous rejoignons l’autre partie du groupe plus haut sur la piste et nous prenons la direction de Py petit village sous le col de Jou. La piste se termine sur un sentier qui nous mène au col de la Mandra d’où l’on aperçoit assez loin, en contrebas, le petit village de Py, étalé en hauteur au-dessus de la Rotjà ruisseau impétueux renforcé par les pluies d’orage.
Je devine une trace au SW qui semble descendre dans la direction du village mais la trace qui part au SE est plus marquée; nous la suivons donc. Petite erreur de ma part ! J’aurais dû prendre le temps de sortir la carte ! La sente au SW descendait peut-être plus franchement dans la pente mais réduisait la distance à parcourir pour arriver à Py. Au lieu de cela, nous avons suivi un très beau sentier qui nous a fait monter dans un premier temps avant de se stabiliser en balcon sur plusieurs centaines de mètres. Devant, je peste de cette bévue qui nous rajoute un peu de kilomètres et de dénivelée. Heureusement comme tous les matins nous sommes partis tôt. Finalement ce petit « extra » nous évitera plus tard dans l’après-midi de nous retrouver sans abri possible sous une pluie torrentielle. Je dirai comment et pourquoi… 😊Après un long cheminement dans une belle hêtraie nous « atterrissons » finalement sur le Rotjà à l’entrée de PY.
Le village est bien perché et il faut encore pousser sur les jambes et les bâtons pour arriver jusqu’au centre et jusqu’à l’auberge-épicerie ouverte ce dimanche matin. Je n’y croyais pas. Une fontaine sous l’épicerie nous ravitaille en eau et nous rafraîchit car une chaleur lourde s’est installée. La pause est longue puisque chacun, l’un après l’autre, fait quelques emplettes. L’épicier est seul et prend son temps. On en profite pour remplir les bennes-poubelles à proximité qui débordent. Une petite vieille sort de la boutique avec un peu de pain et un filet qui semble peser trop lourd pour elle. Elle remonte vers le haut du village. Peut-être son seul moment de vie sociale de la journée ? Une grosse voiture avec deux anglais à bord nous oblige à nous serrer contre le mur : il est vrai que nous nous sommes étalés. Même si la quiétude et la paix qui règnent ici nous incitent à faire durer le plaisir, le col de Mantet nous attend plus de 700 m au-dessus de nous 😊. Le GR suit en partie la route qui monte au col. Il la recoupe plusieurs fois. La progression est régulière comme depuis le début de l’aventure lorsque le chemin se cabre… A la sortie du village nous passons au-dessus d’un potager où les tomates ne sont pas dans leur meilleure forme : ce que nous confirme sa jardinière. Après deux heures d’effort, nous nous hissons finalement au col à 1760 m.
Avec son grand replat, c’est un lieu propice à notre pause méridienne et au séchage de quelques tentes. Le temps se couvre et n’annonce rien de bon pour l’après-midi. Heureusement, notre but de jour n’est pas si loin, à deux heures de marche environ. Quelques gouttes nous contraignent au bâchage et à nous remettre en route plus tôt que souhaité ! Nous apercevons le petit hameau de Mantet pas très loin en contrebas. Le chemin zigzague au milieu de pâturages ovins. A l’entrée du hameau, un petit café se propose au bon moment. Las, sa propriétaire, ancienne mairesse de Mantet nous apprend qu’il n’est plus en service : elle vient de prendre sa retraite. Elle me dit qu’elle a revendu sa licence et qu’un autre bar est ouvert plus bas dans le hameau. Je conduis donc le groupe qui n’a pas entendu et qui est frustré d’un bon petit noir jusqu’à la petite auberge. Je grimpe l’escalier en fer pour me retrouver sur une belle terrasse couverte. Des sourires que je ne vois pas doivent fleurir sur le visage de mes équipiers. L’arrêt se fait dans le bon timing, vers 13h30-14h 😊. A peine bue la tournée du patron très sympa, la pluie commence à tomber de plus en plus fort.
L’épisode durera près de 3 heures nous obligeant à rester à l’abri de cette belle terrasse et un peu plus tard, le froid venant, de la salle du bar-épicerie où règnera une belle chaleur agréable. Le patron très investi dans les organisations foncières du lieu est très causant et nous apprenons beaucoup de choses sur la vie dans ce coin reculé des PO. Plus haut, je disais que ma bévue du matin nous avait peut-être évité cette pluie torrentielle. Effectivement, arrivés plus tôt à Mantet, nous ne nous serions peut-être pas arrêtés dans ce beau café-lieu de vie et nous aurions continué vers le refuge de l’Alemany et là nous aurions pris une douche mémorable. Rando-fiction ? On ne le saura jamais. Ce qui est certain, c’est que la pause a duré beaucoup plus que prévu mais nous n’avons pas vocation à bivouaquer à Mantet 😊. Nous nous arrachons presqu’à regret de ce beau lieu de vie. Il reste peu à parcourir et la pluie qui avait juste faibli repart de plus belle lorsque le sentier s’élève au-dessus de la rivière de l’Alemany.
Elle ne nous quittera pas des deux heures qu’il nous faudra pour parvenir au refuge, 500 m plus haut. Pendant toute la montée, je fais des vœux (égoïstes) pour que le refuge non gardé de l’Alemany dont le propriétaire du café nous a dit beaucoup de bien soit vide d’occupants. Le sentier grimpe bien dans des sapinières tapissées de granit bien glissant. Prudence ! Nous parvenons enfin au refuge et mes vœux ont été exaucés : il est vide ! Et vaste pour au moins 12 personnes. Je nous vois tous allongés comme des sardines sur les bat-flancs 😊. Bizarrement, la perspective de dormir à l’abri n’enthousiasme pas 4 amis qui préfèrent l’abri rassurant de leur tente. La peur des punaises ? Les 5 qui restent préparent leur couchage en évacuant les matelas en mousse qui équipent le refuge. Un appentis à l’extérieur fait un très bon lieu de stockage. La toilette à la fontaine dans un air assez frais et venté est revigorante. Le repas pris autour de la table est « gargantuesque ».
Nous commençons à vouloir vider les sacs puisque nous n’avons plus qu’un repas à prendre sur notre ravitaillement. Les réchauds tous posés devant nous crépitent. Un très bon souvenir ce diner. Nos camarades campeurs quittent notre nid douillet réchauffé par le feu du poêle à bois que Santiago et Patrice se chargent d’entretenir. Sandrine et Véronique sortent presqu’à regret : en fait elles auront très froid toute la nuit et dormiront peu. Pascal et moi prenons nos quartiers perchés à l’étage et nous avons près de 5 m de large disponibles pour nos couchages : quel luxe. Nous passerons une excellente nuit.
Jour 9 : Refuge de l’Alemany à Planès 23,21 km – 1400 m D+ – 1800 m D- 9h25 de déplacement
Encore une longue journée mais c’est la dernière pour ce séjour. Le soleil inonde les pentes autour du refuge que nous avons nettoyé et remis en ordre.
Nous pouvons commencer dès la porte refermée la grosse montée qui nous mène 300 m plus haut au col de Pal (2294 m). Montée sèche avec un sentier étroit pavé de granit. Il est vite atteint.
Au loin au NW, on devine un col. Je suppose qu’il s’agit du col de Mitja que nous franchirons un peu plus tard. La redescente vers la haute vallée de la Carança commence. D’assez haut, on entend le grondement du torrent éponyme qui est bien en eau. On atteint rapidement le refuge gardé qui n’est pas encore ouvert au public.
Le couple qui le gère est en train de finir la peinture de la cuisine. Je dois poser à l’un des deux une question sur le parcours car j’envisage un raccourci et je veux obtenir un avis… Avec la carte sous les yeux pour étudier ma proposition, l’homme finit par la valider. Raccourcir une fin de rando remplit tout le monde d’aise. Il n’est pas encore d’actualité et nous en en reparlerons de ce raccourci. Pour l’instant, nous avons encore un gros morceau avant le repas, le col de Mitja.
Ma supposition du matin était bonne et je ne m’étais pas trompé de col. Est-ce parce qu’il s’agit de la dernière difficulté du séjour mais Santiago, Sophie, Sandrine et Pierre prennent les devants. Santiago sera le premier au col devant Sophie : a-t-il pris les raccourcis ? Le tracé du chemin est très rectiligne avec de grands virages et une pente soutenue mais très régulière. Tout le monde n’a pas le même « feu aux fesses » : Fabien et moi attendons les derniers assez loin derrière. Nous prenons tout notre temps car rien ne presse vraiment. Sauf à faire attendre les Speedy Gonzalez qui sont arrivés depuis un certain temps déjà. Finalement après une longue ligne droite c’est le col et tout le monde respire. Le repas est bien apprécié, c’est le dernier déjeuner du séjour. Snif 😊… La météo qui m’inquiétait avant le col est finalement stable mais un peu fraiche et venteuse. Nous ne nous éternisons pas… L’après-midi va être consacré à la longue descente vers la cabane d’Aixeques 500 m plus bas et 4 km plus loin. Des points hauts nous voyons enfin le plateau de Cerdagne avec une mosaïque de villages que je ne peux encore identifier. Nous entrons dans la dernière ligne droite 😊. Après une petite pause à la cabane et quelques informations d’orientation données à Santiago, nous reprenons la route, impatients de vérifier l’existence et le gain en distance de notre fameux raccourci. Comme vous vous en doutez, la mariée se voyait trop belle. Nous avons tout d’abord du mal à trouver la sente sur le terrain. Nous commençons à faire les sangliers dans une zone boisée ce qui n’est pas simple avec de gros sacs et en fin de séjour de surcroit. Il n’est pas possible que cette légère trace animale soit la sente dessinée sur la carte. Pierre qui joue les éclaireurs GPS en main finit par trouver la vraie sente. Ne reste qu’à la suivre pour rejoindre plus à l’W notre GR. Ce qu’on voyait sur la carte et qui se vérifie sur le terrain c’est que le GR passe 250 m au-dessus de notre position. Même si on avait suivi le GR, il aurait fallu avaler de la dénivelée mais là la pente est plus sèche et la sente moins bien tracée que le GR… Tous mobilisent leurs dernières forces pour passer ce dernier obstacle. Finalement, il s’agissait bien d’un raccourci en distance ! Mais nous a-t-il fait gagner du temps ? 😊 Le GR rejoint finalement (ouf !), hésite entre montées et descentes. Ce n’est qu’à l’approche du Pla de Cedelles que le sentier forestier amorce la descente finale vers Planès que l’on aperçoit désormais.
Restent deux derniers kilomètres pour conclure ces neuf jours de belles randos. La piste finale est caillouteuse et pour la première fois du séjour, j’ai les pieds qui chauffent. Nous arrivons à Planès du bon côté, à proximité de notre gîte. Le fils de la famille très serviable nous montre tout ce qu’il faut savoir pour planter notre bivouac. Il y a deux douches à notre disposition mais la patronne de l’Ori de Planès nous apprend qu’un groupe d’une quinzaine de randonneurs va arriver : il ne faut donc pas perdre de temps. Je monterai ma tente une fois douché. Finalement, quelques minutes plus tard, tous propres et en phase de décompression nous nous dirigeons vers la salle à manger pour boire un premier apéro offert par Patrice et pour savourer à la suite le fameux pot d’Atlas.
Avant de déguster un superbe repas qui nous paie bien pour toutes les difficultés du jour voire des jours d’avant.
Le contrat est rempli, nous sommes à Planès au jour dit. Tous les lieux de bivouacs ont été respectés, les ravitaillements imaginés ont bien été présents et ont contribué à alléger les sacs en début de rando. Le GR est bien une succession de montées et de descentes dont la narration journée après journée vous a peut-être, Lecteurs, un peu lassé ? Je pense avoir ramené le groupe en pleine forme malgré tous les efforts consentis et je regrette de n’avoir pas allongé le séjour de deux jours pour arriver à Mérens les Vals et par là avoir parcouru la totalité des Pyrénées catalanes. Il reste deux étapes faciles pour y parvenir : elles seront sur le dessus de la pile des étapes du séjour de l’année prochaine qui devrait nous mener en Ariège au pied du Seigneur du Couserans, le Mont Vallier.
Le jour d’après est consacré au retour. Avec le Petit Train Jaune d’abord qui nous fait parcourir la vallée de la Têt de Planès à Villefranche de Conflent.
Et puis le groupe se sépare ; les uns retrouvant leur voiture à Villefranche pour filer ensuite vers Clermont ; les autres, retournant vers Perpignan et le littoral pour un après-midi farniente sur la plage d’Argelès avant le retour en bus à minuit vers Clermont. Clap de fin.
Merci à tous mes équipiers/équipières pour ce beau trek pyrénéen et toute cette belle tranche de vie partagée.
Thierry
Merci à Sophie, Pierre, Pascal et Fabien pour leurs photos
Nombre de participants : 5 animateur compris (2F, 3H) Météo : ciel bleu, température douce, légère brise en début d’après-midi Durée : 4 h 00 (deux parcours) en comptant le déplacement à pied pour revenir à la voiture Kilométrage auto : 1 voiture de Clermont Fd (270 km) en co-voiturage. Matériel mis à disposition : tout l’équipement pour la pratique d’une via-ferrata Préparation du matériel et rédaction : 2 h 00
La météo joue un rôle primordial pour l’activité et aujourd’hui les conditions sont réunies pour faire une belle sortie. Le groupe est homogène et seul un petit nouveau qui va vite se familiariser et maitriser le parcours sur rocher. Il est vrai que son activité professionnelle passée lui demandait une grande sécurité perchée à plusieurs dizaines de mètres du sol.
Bonne progression d’ensemble ce qui a permis de faire lors du premier passage à trois participants, l’intégralité de la difficile, les deux autres shuntant les surplombs. Au cours du deuxième parcours après le pique-nique, nous avons mis de côté la zone des surplombs. Marie Thè affaiblie par un gros rhume n’a pas pas participé au deuxième parcours, préférant aller visiter le vieux Malzieu.
Animateur : Yves Nombre de participants : 9 animateur compris ( 6 F, 3 H) Météo : Couvert le matin, pluie et soleil l’après midi Distance : 27 km Dénivelé : 850 m Durée : 8 H 20 Classement Atlas : Facile reclassée moyenne Kilométrage auto : 100 km pour 2 véhicules soit : 200km Préparation et rédaction : 2h30
ITINERAIRE : Chabreloche, Montsude, Pys, La Malaptie, Mont Picot, PC884, Magnol, La Rue, Fougerolles, La Balconie, La Loge Pétel, PC789, PC752, PC721, La Truffe, La Croix du Poyet, Chabreloche.
Ciel couvert pour le départ de Chabreloche ce matin. Passage sous l’autoroute, peu bruyante en ce dimanche matin, pour rejoindre Montsude où nous rencontrons les premières coupes à blanc de cette belle forêt. Nous prenons la direction Sud que nous garderons pendant 8 km, tantôt dans les bois, tantôt entre les prés fraichement coupés.
A Pys les herbes ont envahi le chemin, après une petite hésitation nous nous engageons, c’est bien celui là ! Chemin parfois humide voire inondé à cause des petites rases bien chargées en eau par les orages journaliers. A la sortie d’un bois, un champ curieusement travaillé avec de grandes bandes de sable rectilignes, compactées et légèrement réhaussées attirent notre regard. On se pose la question, plusieurs suppositions émergent, on finit par comprendre et se mettre d’accord, ce doit être une préparation pour une plantation de sapins de noël, raisonnement confirmé par une charmante dame à quelques pas de là.
Les chemins dans les bois sont agréables, ils nous protègent du soleil qui a enfin percé. Sur le bord un arbre, semblable à une sculpture, se prend pour un paon faisant la roue.
A la Malaptie direction Est pour le Puy de la Chèvre qui est voisin du Mont Picot. Ceci me rappelle l’accident de l’avion d’Air Inter Lyon – Clermont en octobre 1972. Je raconte l’évènement : par des conditions de météo exécrables, l’avion, suite à une défaillance du radiocompas, a heurté le sommet du Mont, ce qui à entrainé la mort de 60 personnes, seuls 9 survivants ont survécu. En 2002, une croix a été érigée sur les lieux de drame. Nous décidons, d’un commun accord, d’essayer de la trouver, car aucune indication ne le précise. Sachant que l’avion avait heurté le sommet nous montons au point côté le plus haut. Le choix a été bon, nous voilà devant cette croix scellée sur un des rochers qui composent cet endroit.
Petite pensée émue pour toutes ces victimes et nous redescendons de l’autre côté. Le but maintenant est de trouver l’accès au tunnel pour animaux qui passe sous l’autoroute car le retour va s’effectuer sur le versant opposé. Les premières gouttes arrivent, nous les aurons pendant une bonne demi-heure. A Fougerolles plus de chemin; allez ! à quatre pattes sous les barbelés dans l’herbe mouillée, un véritable plaisir. Autoroute passée le chemin devient plus agréable, la pluie diminue et finit par stopper, le soleil revient, le ciel retrouve un bleu azur et nous l’aurons jusqu’au bout.
Nombre de participants : 5 animateur compris (1F, 4H) Météo : ciel bleu au départ puis nuages de plus en plus présents, quelques gouttes en début d’après-midi dans un ciel devenant menaçant. Durée : 3 h 00 en comptant la marche pour revenir à la voiture Kilométrage auto : 1 voiture de Clermont Fd (270 km) en co-voiturage. Matériel mis à disposition : tout l’équipement pour la pratique d’une via-ferrata Préparation du matériel et rédaction : 2 h 00
Difficile de pouvoir programmer ce genre d’activité avec une météo changeante et des cellules orageuses très localisées. En ce jeudi 08 juin, il a été possible de pouvoir assurer cette première sortie «Via» de la saison dans le cadre magnifique de la vallée de la Truyère.
Bien équipé et entretenu, le parcours se compose d’une passerelle, 5 ponts de singe, 1 pont népalais et d’1 tyrolienne. Dénivelé : 60 mètres. Plutôt qu’un long discours, vous trouverez quelques photos qui vous donneront peut-être l’envie d’essayer. Le nombre de participants est évidemment restreint pour des raisons de convivialité, de sécurité et de transport. 4 ou 8 personnes à bord d’une ou deux voitures.
Animatrice : Mady Nombre de participants : 14 animatrice comprise (10F, 4H) Météo : très beau temps Distance : 19 km Dénivelé : 540 m Durée : 5 h 00 Classement Atlas : facile Kilométrage auto : 94 km pour 2 voitures de Clermont Fd, 30 km pour 2 voitures du Crest, et 1voiture sur place 15 km soit au total 139 km. Préparation et rédaction : 2 h 30
ITINÉRAIRE : Opme, Puy Giroux, Bois de Roche, Dolmen de Samson, Gorges de l’Artière, Le Quart de Rondet, Sud de Ceyrat, Saulzet le Chaud, Pradillard, Opme.
Pour cette petite distance, un parcours pas trop éloigné de nos bases mais qui a permis de retrouver voire de découvrir pour certains ou certaines, quelques lieux. Tout d’abord le village d’Opme, et le château qui fut de juin 40 à juillet 41 le lieu de résidence du général de Lattre de Tassigny lorsqu’il créa l’École des Cadres d’Opme. La porte du château étant entreouverte, on en profite pour admirer la façade et la cour sous le regard bienveillant de la propriétaire.
Ensuite le Puy Giroux : ce sommet que je n’avais pas pu inclure dans le tracé d’une randonnée de février qui passait dans le village est une belle découverte. Des chemins très agréables pour y monter et au sommet une belle vue panoramique à 360°.
Ensuite un passage moins agréable mais très court longeant la D2089 pour trouver le chemin qui permet de pénétrer dans le bois de Roche. Petites montées et descentes se succèdent jusqu’au Dolmen de Samson. La légende raconte que cette formation granitique aurait été construite par le diable pour y abriter les voleurs. Pour nous, le lieu serait propice à la pause pique nique mais il est encore un peu tôt. Alors on repart sur le chemin qui descend les gorges de l’Artière.
Avant de bifurquer à droite pour quitter les gorges,nouvel arrêt près d’une sculpture en fil de métal Installée en 2015 dans le cadre du Festival Horizons arts natures en Sancy qui représente une pieuvre géante, baptisée « Octopus Montanus » dont les immenses tentacules enveloppent les arbres.
A la pause pique nique avant l’ arrivée sur un nouveau quartier de Ceyrat, entre 14 et 15 kilomètres ont déjà été avalés. Il en reste peu à faire et à 14 h 00 nous sommes de retour aux voitures ayant pu échapper à la chaleur grâce à un parcours la plupart du temps très ombragé. A bientôt sur d’autres chemins.
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