Animateur : Liliane Nombre de participants : 11, animateur compris (5 F, 6 H) Météo : températures agréables. Nuageux le matin, petites pluies après le déjeuner, vent sur les derniers kilomètres. Terrain : chemins sur terrain sec le matin. En sous-bois terrain souple, chemins humides l’après-midi. Distance : 22 kms Dénivelé : 600 m Durée : 6 h 15 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 114 X 1 et 64 X 2 soit 242 kms. 1 voiture de 4 personnes, 2 voitures de 3 personnes et 1 voiture sur place.
Préparation et rédaction : 3 h
Itinéraire : Charbonnières-les-Vieilles, Pont de Péry par PC 578, Les Desniers, Moulin des Desniers par PC 591, Montoute, PC 577, Sagout, Croizet, Tazenat par PC 605-571-604, côté ouest du Gour de Tazenat, PC 694, Les Forges, Les Crouzilles, PC 721-730-633-665, retour à Charbonnières-les-Vieilles par PC 706 et 686.
Aujourd’hui nous sommes quelques-uns à braver la météo qui annonce de la pluie pour l’après-midi.
Nous partons de Charbonnières-les-Vieilles. Toute la matinée, les chemins empruntés longent la vallée de la Morge et quelques moulins en ruines ou restaurés. Nous ne manquons pas de faire une halte au moulin des Desniers magnifique et en encore en activité.
D’autres vestiges du passé nous interpellent sur d’autres passages, tel que le métier à ferrer près du hameau de Montoute.
C’est au bord du Gour de Tazenat, superbe lac de cratère, que nous prenons notre déjeuner. Moment très agréable pour les yeux et pour les papilles (merci à Didier pour ses délicieux cannelés et meringues faits maison). Nous repartons, accompagnés de la pluie, sur le sentier boisé qui borde le lac côté Ouest.
Puis nous bifurquons sur la droite pour emprunter une petite sente qui nous mène à une zone pastorale, où le paysage plus dégagé nous offre de beaux points de vue notamment sur la vallée de la Morge et le plateau des Combrailles. Sur le retour nous reprenons une petite sente en sous-bois qui descend au bord du gour que nous contournons par son côté Est. Malgré la grisaille, le lac dégage un charme particulier et fascinant. Ce serait le site qui possède le plus de légendes et de mystères !
Nous remontons jusqu’au point de vue qui surplombe le cratère (vue sur la chaîne des Puys et du Puy de Chalard) avant de bifurquer à gauche pour notre retour à notre parking.
Nous y parvenons un peu mouillés mais malgré tout satisfaits de cette journée partagée sur les chemins.
Animateur : Yves Nombre de participants : 12 animateur compris (8 F, 4 H) Météo : couvert le matin, ensoleillé l’après-midi Distance : 25 km Dénivelé : 750 m Durée : 7 H 30 Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 86 km pour 3 véhicules soit : 258 km Préparation et rédaction : 2 H
ITINERAIRE : Murol, Jassat, Courbanges, Montagne du Breuil, Chomeilles, Maisse, Pont de la Gazelle, L’Argelier, Murol.
Quelques gouttes de pluie ce matin au départ de Murol, mais rien de bien méchant et cela ne va pas durer. Dès la sortie du bourg, le sentier rocailleux qui s’élève rapidement, nous mène au Suc du Coq, d’où nous apercevons furtivement, entre les arbres, le lac Chambon. Une petite sente forestière plonge sur Jassat, petit hameau à la chaumière caractéristique.
Nous passons au dessus du ruisseau de la Planchette, que nous suivons par le GR 30 sur quelques mètres, ruisseau formé par ceux du Cheix et de Courbanges. Nous voici à Courbanges, traversons sa forêt pour ressortir au pied de la Montagne du Breuil où se situe la cabane aux miroirs, œuvre horizon Sancy. Cette construction en hommage aux éleveurs et aux bâtisseurs de buron est recouverte de mosaïque de miroirs qui reflètent la nature alentour.
Plusieurs participants étaient impatients de découvrir cette œuvre et ont apprécié la réalisation. Retour le long de la forêt direction le Breuil, au lieu dit les Côtes, je découvre une petite sente d’abord herbeuse, puis caillouteuse jusqu’à la Croix de la Miette. Après Chomeilles nous descendons le vallon du ruisseau de Malvoissière, que nous longeons sur un petit sentier à peine visible par endroit mais très plaisant, avant de remonter sur Maisse. Pour rejoindre le Pont de la Gazelle adossé au Puy de Bessolles une portion de hors-piste sera nécessaire. A l’Argelier nous retrouvons un PR qui nous ramène à Murol surmonté de son imposant château, mis en valeur grâce à une belle luminosité de fin d’après-midi ensoleillée.
Merci à Pierre pour son excellent gâteau, fait maison savouré à l’arrivée.
Animateur : Yves Nombre de participants : 11 animateur compris ( 7 F, 4 H) Météo : Ensoleillé et chaud Distance : 24 km Dénivelé : 920 m Durée : 8 H Classement Atlas : Moyenne Kilométrage auto : 120 pour 3 véhicules soit : 360 km Préparation et rédaction : 2 H
ITINERAIRE : Vollore-Montagne, Derbize, la Goutte, bois de Pinatel, Maison Forestière de Briasse, Lit de la Vierge, Notre-Dame de l’Hermitage, Pierre Pamole, le Pertuis, la Croix des Tuiles, Vollore.
En raison d’une journée annoncée très chaude, randonnée ombragée ce jour au départ de Vollore-Montagne. Direction sud-est par Derbize, à la Goutte nous traversons une première fois le Couzon qui alimente la pisciculture, avant d’aller se jeter un peu plus bas dans le lac d’Aubusson. Truites fario, arc en ciel, ombles chevalier et saumons des fontaines font le bonheur des pêcheurs dans ces étangs au décor champêtre. Nous montons dans le bois de Pinatel où l’atmosphère est déjà lourde car, peu de soleil mais peu d’air également, avant de redescendre légèrement pour enjamber une seconde fois le Couzon. Passé le ruisseau nous rentrons dans la forêt des Molles. Un sentier sauvage, plus fréquenté, en plein bois nous conduit à la Maison Forestière de la Briasse. De là nous rejoignons le GR3 que nous abandonnerons rapidement pour emprunter une petite sente qui longe la limite départementale entre Loire et Puy de Dôme, guidée par des bornes royales armoriées.
Borne armoriée
Sur le chemin nous escaladons un chaos granitique, par une montée assez raide entre les blocs, pour découvrir le lit de la Vierge et notre premier 360°.
Le Lit de la Vierge
Il est 12 h 30 nous décidons d’aller jusqu’à la Croix Saint Guillaume pour la pause méridienne, croix érigée en limite des communes de Noirétable et Vollore-Montagne. Petit détour par la chapelle à la source miraculeuse puis Notre-Dame de l’Hermitage où depuis 9 siècles, pèlerins et promeneurs aiment à se retrouver dans ce havre de paix. Le rocher de Peyrotine nous tend les bras, de là haut magnifique vue sur le versant Loire et Noirétable en contre bas.
Rocher de Peyrotine
Après une longue descente le parcours rejoint la D53, puis dernière ascension dans un chemin rocailleux pour arriver à Pierre Pamole. Important chaos granitique jonché de grosses et belles pierres grises. Panorama à 360° sur les Monts du Cantal, les Monts Dore, La Chaine des Puys, les Bois Noirs, Les Monts du Lyonnais, les plaines de la Loire et en toile de fond à peine visible les Alpes.
Pierre Pamole
Une sente discrète à peine marquée, avec une pente raisonnable entre les arbres, nous évite un aller retour et nous permet de retrouver le sentier menant au col du Pertuis.
A partir du col, un agréable chemin au maximum dans les bois nous ramène à Vollore.
Animateur : Yves Nombre de participants : 9 animateur compris (3 F, 6 H) Météo : légèrement couvert au départ et très vite ensoleillé Distance : 25 km Dénivelé : 730 m Durée : 8 H Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 156 km pour 1 véhicule et 160 km pour 1 autre soit : 316 km Préparation et rédaction : 2 H
ITINERAIRE : Col du Béal, col de la Chamboite, Pierre sur Haute, Jasseries de Colleigne, Jasseries de l’Oule, PC1382, Pradoux, Croix du Fossat, Pré Daval, Chez Lire, la Chamboite, le Replat, Col du Béal.
Belle journée annoncée aujourd’hui, bonne raison pour se rendre au Forez à partir du col du Béal. La montée attaque dès le départ, le long de la piste de l’altiport jusqu’à Peyre Mayou, certains se rappellent que nous avions pique-niqué sur ces rochers lors de notre dernier passage ici. Petite descente caillouteuse sur le col de la Chamboite, avant de remonter en direction de Pierre sur Haute qui sera notre point de mire pour la journée. Pierre sur Haute (1634 m), point culminant des Monts du Forez ainsi que du département de la Loire, où sont installés depuis 1961 : une station hertzienne militaire, un radar de l’aviation civile, une antenne de télévision. Géré par l’armée de l’air, une vingtaine de personnes travaillent sur le site pour son fonctionnement et sa sécurité.
Antennes de pierre sur Haute
Nous contournons l’enceinte militaire côté Est, par une petite sente sympathique au milieu d’un alpage, où quelques vaches nous laissent le passage, direction les Jasseries de Colleigne.
Jasseries de Colleigne
Construites pour la plupart il y a plus d’une centaine d’années, les jasseries servaient pour la fabrication et l’affinage de la fourme de Montbrison. Nous sommes dans la Loire, zone herbeuse parsemée de bruyère et autres airelles, ou boisée, avec en toile de fond encore très embrumées les Alpes. Depuis ce matin nous avons été souvent à découvert, le soleil commence a chauffer malgré un petit brin d’air. La traversée en forêt jusqu’au ruisseau de Pierre Brune suivi par par le bois de l’Oule est appréciée. Passé le bois, nous côtoyons un troupeau de montons que notre présence ne dérange nullement. A la rencontre du GR3, pause pique-nique en plein champ avec vue sur le plateau de Pégrol face à nous.
Direction sud-ouest pour contourner ce plateau. Sur notre gauche quatre à cinq personnes, peut être des archéologues, ont l’air de fouiller le sol au milieu de nulle part, interrogation ?? Avant de bifurquer nord-ouest dans le Puy de Dôme cette fois, nous nous arrêtons pour observer le massif Alpin. La brume s’est levée et nous repérons rapidement grâce à la neige encore présente et aux applications modernes, le Mont Blanc, la Meige, la Grande Casse, et plus près de nous le Mézenc et le Finiel.
Les Alpes à l’horizon
C’est reparti face à cette énorme boule blanche qui nous domine depuis ce matin.
Au Pradoux, direction la Croixdu Fossat où là, une petite sente à peine visible, affublée d’un impensable panneau d’interdiction aux vélos, motos, voitures, nous conduit dans la vallée du Fossat.
La Croix du Fossat
Agréable vallée ombragée dans le bois de la Richarde où nous enjambons régulièrement le ruisseau de Vertolaye et les petits rus qui l’alimentent. Passé Chez Lire, la montée est régulière mais constante jusqu’à l’arrivée Belle journée, parcours apprécié, avec le soleil comme partenaire.
Secteur géographique : Région Haute Loire et Lozère Animateur : Michel D. Nombre de participants : 7 animateur compris (2F, 5 H) Classement Atlas : Difficile Kilométrage autos : 2 voitures A/R 340 x 2 = 680 km Hébergement : 3 nuits en gîte.
Météo : Bonne température les deux premiers jours, vent d’Ouest, orageux le troisième jour, dernier jour très frais 9/10° le matin soleil puis fort vent d’ Ouest, ciel couvert au col du Goulet à1500m d’altitude, grosse averse orageuse et brouillard, puis redescente sur Larzalier fin de pluie mais toujours et jusqu’à l’arrivée aux voitures un fort vent froid d’Ouest.
Terrains : très sec sur pistes, GR et petites routes, conditions de roulage parfaites sur de bons revêtements mis à part sur le GR. L’averse du col du Goulet a mouillé le GR sur 3 km offrant un sol glissant sur la descente. Passage très technique avec portage des vélos sur une portion du GR du tour du lac de Naussac.
Les données kilométriques et altimétriques des journées sont le résultat de montres et GPS Garmin.
JOUR 1 samedi 22 Juillet : Etape Rieutort / Les Faux. Départ 10h /Arrivée 16h30
Roulage : 3h45, distance : 47 km, D + 990 m, D – 980 m Classement de l’étape : Difficile Départ place de l’église de Rieutort 1100 m- GRP tour de la Margeride le Savignies- lac du Ganivet 1000 m- Javol 950 m (ancienne ville romaine, vestiges)- le Cheylaret 1000 m- Aumont Aubrac1050 m- Gr 65 de Compostelle- les Esterts 930 m – Chabannes planes 1025 m – St Alban sur Limagnole 1000 m- le Rouget 1050 m – Gîte l’Oustal des Parents au Faux 1100 m.
JOUR 2 dimanche 23 Juillet : Etape Les Faux / Brugeyrolles. Départ 8h / Arrivée 17h45
Roulage : 5h, distance : 57 km, D + 1100 m D – 1100 m Classement de l’étape : Difficile Départ du Gîte- GR 65 jusqu’au gîte du Sauvage 1289 m – puis GR 4 – Brenac 1200 m – St Paul le froid 1280 m- Grandieu 1150 m- Bellelande 1191m – Auroux 990 m – Bessettes 1030 m – bord du lac de Naussac 940 m – Langogne 900 m – puis GR 70 (Stevenson)- Brugeyrolles 980 m gîte des Crémades.
JOUR 3 lundi 24 Juillet : Etape Brugeyrolles / Chasserades. Départ 8h /Arrivée 15h Roulage : 5h, distance : 40 km, D + 1000 m D – 950 m Classement de l’étape : Difficile Départ de gîte Esfagoux1070 m – forêt de la Gardille 1220 m- château du Luc 1000 m – Luc 950 m – Laveyrune 980 m – combe Grenier 1050 m – sommet d’Espervelouze 1225 m- descente sur la Bastide Puylaurent 1000 m – GR70 – Chante Perdrix 1300 m – la Mourade 1300 m- bois de Chambounet 1300 m- parc éoliens 1300 m – Chabalier 1122m- Chasseradés 1159 m – gîte les Sources.
JOUR 4 mardi 25 juillet : Etape Chasserades / Rieutort. Départ 8 h/ Arrivée 15h
Roulage : 5h15, distance : 46 km, D + 1100 m D – 1000 m Classement de l’étape : Difficile Départ du gîte – GR 70- Mirandol 1100 m- L’Estampe 1154 m- carrefour Guy Cubizolle 1412 m- col du Goulet 1459 m- carrefour de la Pierre Plantée 1263 m- Larzalier 1200 m- croix de la Prade 1231 m- Laubert1200 m- GR 43 – cabane des bergers 1385 m- bord du lac Charpal- PC 1338 m- puis tour du lac plein Est – cobe des noyés de Moumentou- PC 1340 m- forêt domaniale de Charpal- passerelle barrage 1312 m- GR 43- maison forestière de Charpal- chapelle St Ferréol 1392 m- Vitrollettes 1289 m- le Monteil 1170 m- puis Rieutort de Randan parking voitures.. Retour sur Clermont Ferrand
TOTAL du VOYAGE VELO : 148 km, 19h de roulage, D + 4190 m et D – 4030 m
Très bonne ambiance et entente, bonne condition physique du groupe, un groupe parfait pour d’autres raids vélo à allures soutenues, avec un engagement plus importants. C’était bien un séjour classé difficile avec certaines parties techniques (GR avec des parties de cailloux, des marches à descendre, des montées avec des racines, des passages de ruisseaux) et physiques (quelques belles montées très soutenues, quelques poussages et portages aussi.)
Le but recherché de ce voyage était de circuler sur une grande partie du GRP Tour de la Margeride. Tous les participants ont savouré sans difficultés ce parcours exigeant.
Nombre de participants : 12 (6 F, 6 H) animateur compris Météo : Pluie au départ, couvert et brumeux les matins, beau et ensoleillé sur la fin Distance : 91 km Dénivelés : + 7500 m -7110 m Durée : 54 h 50 pauses comprises Classement Atlas : Difficile Kilométrage autos : Total pour 3 voitures 2091 km
Le séjour consistait à faire la haute traversée du massif de Belledonne, dans sa partie refuges gardés, par le GR738 et des variantes. Ce GR beau et difficile, encore peu fréquenté se situe parmi les grandes traversées sportives sur une ligne de crête entre 2000 et 2500 mètres d’altitude.
Jour 1 : 7.5 km +665 m -380 m 4 H 30
Nous partons donc du Collet d’Allevard à 1450 m d’altitude. Station créée en 1955 , dont la taille actuelle date de 1975, est considérée comme le plus grand domaine de ski nocturne d’Europe.
Voitures garées, une solide table s’offre à nous pour notre premier pique-nique ce qui allègera un peu nos sacs.
Une photo et c’est parti !
Sur la route nous avions eu de la pluie en plusieurs fois, et dès les premiers pas, les premières gouttes arrivent de nouveau. On s’équipe et commençons la montée au col de l’Occiput. Les 400 mètres de dénivelé sur les pistes sont peu agréables mais obligés.
Montée à l’Occiput
Au col un sentier nous conduit aux Plagnes où une table d’orientation aurait pu nous aider à repérer la partie en aval de notre parcours mais la brume est bien présente et nous gâche la vue. Dommage !
Nous continuons sur le sentier 2000, sentier d’interprétation qui reste sur une ligne de crête à 2000 mètres d’altitude, quinze plaques d’information placées au fil du sentier nous permettent de découvrir l’histoire du Pays d’Allevard.
Légère descente sur le col de Claran, véritable nid à myrtilles dans un cadre exceptionnel, pour rejoindre le fameux GR738 que nous suivrons une bonne partie de la semaine. Les rhododendrons commencent à fleurir et couvrent toute la pente au fond de laquelle on devine notre premier refuge.
Petite structure de 14 places à l’accueil chaleureux par deux jeunes en place depuis une semaine. Le poêle allumé réchauffe l’atmosphère. La petite avancée de toiture à l’extérieur permet de suspendre nos vestes de pluie bien trempées car la pluie nous a accompagné une grande partie de l’après-midi.
Refuge de la Pierre du Carre
Une fois le diner pris nous pourrons les suspendre à l’intérieur pour un meilleur confort de départ demain matin.
Jour 2 : 17.6 km +1264 m -1185 m 9 H
Nos vêtements ont séché et c’est tant mieux, car ce matin nous repartons équipés pour la pluie, la bruine et le brouillard sont avec nous. Première descente dans la combe du Veyton entre sections boisées et clairières. Le terrain est glissant, surtout les racines à fleur de sol, risque de glissades prudence donc !
Nous franchissons plusieurs petits cours d’eau. Passé le torrent, remontée au Praillet avant de rejoindre le refuge non gardé de l’Aup Bernard. Cabane bien protégée par son mur paravalanche pyramidale entièrement fait main en pierres sèches, une curiosité.
L’Aup Bernard
La pluie a cessé, nous profitons de ce lieu accueillant pour le déjeuner.
Deuxième descente vers le Gleysin. Au Collard la traversée d’un pré nous permet de reposer notre attention avant la dure remontée au refuge de l’Oule : huit cent mètres positifs nous attendent.
Il est 16 heures le soleil arrive enfin. Le sentier d’abord herbeux se poursuit en forêt, notre allure est bercée par le grondement mélodieux du torrent du Gleyzin jaillissant d’une majestueuse cascade, que l’on découvre au fur et à mesure de la montée.
Passé la cascade, nous traversons le ruisseau sur une petite passerelle et nous apercevons enfin le refuge sur son promontoire rocheux deux cents mètres de dénivelé plus haut, petit tronçon casse pattes qu’il nous faudra redescendre demain.
Le groupe déjà passablement étiré s’allonge encore davantage dans cette partie dantesque. Les premiers sont à la douche au torrent glacial lorsque les derniers posent les sacs.
Enfin arrivé
Nous sommes au refuge de l’Oule et comme le précédent, ancien chalet d’alpage, petit, rustique mais chaleureux. Surplombé par le Puy Gris et le col du Morétan, la vue sur la vallée Chambérienne est imprenable.
Refuge de l’Oule
Comme hier le poêle est allumé, cela permettra de finir de sécher nos vêtements toujours un peu humides.
Jour 3 : 7.5 km +775 m -1450 m 8 H 30
Etape sauvage pour rejoindre la vallée du Bréda. Nous partons avec la brume matinale. La descente du fameux tronçon difficile d’hier est mieux acceptée ce matin. Nous continuons par un sentier rocailleux où il faut mettre les mains, en suivant les lacets en côte raide, pour arriver sur la crête de la Pierre du Pin.
En contre bas le lac du Léa s’étale devant nous avec sa petite cabane refuge.
Lac et chalet du Léa
Dégringolade entre genévrier et rhododendrons avec la vue sur la Chartreuse et les Bauges.
Passé le lac il nous faut gagner le Crêt du tambour et plus haut la Montagne de Tigneux. Depuis 11 heures le soleil nous suit, la faim se fait sentir, on me réclame la pause méridienne. On attendra le Chalet de la Grande Valloire où sur la terrasse aux pierres réchauffées, nous prenons le temps de bien nous alimenter avant de plonger sur la grande désescalade du jour. Pendant la pause, Anny aux yeux de lynx, repère au loin un chamois qui fait des cabrioles sur un névé, tous les regards se tournent dans sa direction et sont amusés de sa démonstration.
Après le torrent de Valloire, nous quittons l’alpage et pénétrons en forêt. La traversée du ruisseau Perdu exige quelques précautions, nous trouvons nos premiers câbles.
Le sentier zigzague en forêt avant de rejoindre une piste qui nous conduit au Pont de Valloire. Nous sommes dans la vallée du Haut Bréda. Il nous reste 2 kilomètres et 100 mètres de dénivelé pour arriver à l’hébergement de ce soir, un gîte avec tout confort. La douche sera appréciée au bout de 3 jours sans. Au dernier regroupement avant l’arrivée, il manque deux personnes, Liliane et Aurélie, question où sont-elles ? Je tombe le sac et retourne à leur rencontre. Je les retrouve et elles m’expliquent qu’elles se sont fait baratiner par un autochtone au comportement suspect. Nous arrivons tous ensemble au gîte de la Martinette à la terrasse accueillante n’est ce pas mesdames.
Le dortoir de douze semble très confortable, mais au troisième étage, tant pis c’est bon pour les courbatures…
Jour 4 : 8 km +1130 m -110 m 7 H
Peu de descente aujourd’hui journée spéciale montée, direction les Sept Laux. Nous quittons La Martinette, après avoir traversé la passerelle du ruisseau de La Combe Madame, nous n’hésitons pas une seconde sur cet aller-retour pour contempler la cascade du Pissou sur le ruisseau du Bréda. Très verdoyante, elle fait plusieurs ressauts sur les rochers granitiques avant de glisser vers la vallée.
Cascade du Pissou
Petit faux plat descendant avant d’entamer cette longue montée, d’abord en forêt jusqu’au Chalet du Gleysin de la Ferrière puis à découvert ensuite. Le torrent franchi, le sentier devient très caillouteux, nous remontons le pierrier par de nombreux lacets.
Nous sommes au col de La Vieille, souvenir humoristique pour certains. Au replat herbeux, une petite passerelle en pierre nous permet de découvrir le premier lac du plateau, le lac Noir où sera prise la pause du jour.
Le lac Noir
Barrage et conduite forcée font partie du paysage. Il est 13 heures, le ciel devient nuageux et chasse le soleil qui nous avait accompagné depuis ce matin. Pour digérer, petite balade vers le lac de la Motte puis passage sur la digue entre le lac Carré et le lac Cottepens pour accéder au refuge des Sept Laux. Refuge tout en pierres, mais un peu limite, un seul point d’eau dans le local à chaussures, un seul WC pour un dortoir de 36 places sur 3 niveaux.
Refuge des 7 Laux
Escapade pierrier avec Pierre pour voir le lac Blanc et le lac de la Ratoune invisibles depuis le refuge.
Lac de Cottepens devant le refuge
Le reste de la troupe passera un après-midi tranquille et reposant en prévision de la grosse journée de demain.
Jour 5 : 18 km +900 m -1300 m 9 H 30
Cela devait être l’étape reine avec le Col de la Vache 2600 m et de l’Aigleton 2300 m. Malheureusement un grand névé versant nord de la Vache est toujours là, on nous conseille les crampons, mais nous n’en avons pas. Etape que je leur avais promis difficile mais exceptionnelle. C’est la mort dans l’âme que je me rabas sur le plan B, par le Rivier D’Allemont en fond de vallée. Après avoir longé les lacs Cottepens et du Cos,
petit arrêt à la bergerie du Cos pour montrer malgré tout le passage menant au Col de la Vache. Nous continuons en contournant les lacs Jeplan , de la Corne, de la Sagne aux eaux limpides, jusqu’à l’amorce de l’importante descente, de part et d’autre du torrent des 7 Laux, qui nous occupera toute la matinée.
Mélange de sous-bois, petites prairies, pierriers le tout sous le soleil. Nous traversons le ruisseau des Sept Laux à plusieurs reprises avec plus ou moins de facilité.
La fin se veut un peu aérienne, glissante avec de grandes marches bétonnées de façon très irrégulières, heureusement un câble nous rassure. Ouf ! nous voilà enfin en bas. Les ventres crient famine. Nous mangeons avant de prendre la départementale sur 1.5 kilomètre, pas d’autre possibilité, pour arriver à Rivier d’Allemont. Au village, changement de temps, il devient lourd et nuageux et changement de cap, direction la montée au Pas de la Coche qui marque la bascule entre les 7 Laux et le cœur de Belledonne. Longue montée mais régulière, d’abord en forêt où se dégage une agréable odeur de pins, pour déboucher dans de grandes prairies bien fleuries et parsemées d’airelles. Une ligne électrique qui devrait être supprimée prochainement vient perturber notre vue sur le massif de la Chartreuse où se détache la dent de Crolles et Chamechaude.
Lac de la Coche
Bruine et vent nous accueillent au Pas de la Coche, les derniers à peine arrivés, les premiers s’en vont déjà, pas cool ! Je reste avec ceux qui ont besoin de souffler et qui ont trouvé un endroit à l’abri du vent. Quelques mètres plus bas de l’autre côté, le groupe se reforme et j’en profite pour remettre les pendules à l’heure.
Le refuge est en vue 250 mètres en contrebas, 250 mètres qu’il nous faudra remonter demain à froid. Sur l’étape initialement prévue, nous serions arrivés sur l’autre versant ce qui nous aurait évité cet aller-retour au Pas de la Coche depuis le refuge. Tant pis pas d’autre choix. Descente en lacets sur un sentier pierreux à forte pente, traversée d’un petit ruisseau et c’est le refuge Habert d’Aiguebelle. Refuge agréable tenu par un gardien et un collègue dont les parents habitent Orcet, ce qui facilite la conversation.
Refuge Habert d’Aiguebelle
Une douche chaude nous est proposée : super ! nous pourrons éliminer la transpiration accumulée tout au long de cette interminable journée. Dès mon arrivée, je questionne le gardien pour la suite, car demain il y a encore deux passages élevés à franchir : La Brèche de la Roche fendue 2480 m et le Col de la Mine de fer 2400 m. A sa réponse, c’est bon ça passe, encore un petit névé à la brèche mais rien de méchant. Ouf ! je suis soulagé et peux profiter d’une soirée sereinement.
Un troupeau de bouquetins, face à nous, occupe notre attente post repas, les photographes s’en donnent à cœur joie.
Jour 6 : 9.8 km +970 m -785 m 5 H 20
La journée s’annonce belle et ensoleillée. Remontée au Pas de la Coche pour reprendre le tracé du GR.
Vue sur le lac de Coche à peine visible hier. Plusieurs pierriers, rochers où l’on se faufile, replat herbeux, nous mèneront vers l’austère Brèche de la Roche Fendue, amoncellement de roches chaotiques. Sur notre droite en contre bas nous apercevons un joli petit lac, le lac des Trois Laux, après les 7 nous avons les 3, curieux ? Plus en avant sur la gauche nous commençons à découvrir le Pic de Belledonne, seigneur de ces lieux. A deux pas également sur notre gauche la stèle Mallory commémore le crash d’un bombardier de la 2e guerre mondiale qui fit 10 victimes dont Sir Mallory, le plus haut gradé de la Royal Air Force.
Quelques névés traversés ou contournés : nous sommes à la Brèche.
La brèche coté nord
Alors que la brume monte de la vallée, de là, je montre le col suivant, mais ce n’est pas évident à s’imaginer le cheminement, dans ces éboulis anarchiques, surtout qu’il faut d’abord descendre et remonter par un gros pierrier jusqu’à la Mine de Fer. A ce col une excavation destinée à l’extraction du minerai de fer nous rappelle le temps où les mineurs arpentaient ce vallon par obligation et non pour le plaisir comme nous aujourd’hui.
Passé le col nous distinguons, encore un peu loin au-dessous, le refuge Jean Collet comme en suspension au bord de la falaise.
Refuge Jean Collet
D’abord en forte pente le sentier pierreux se continue en lacets terreux au niveau de l’alpage jusqu’au refuge.
Une fois encore les bouquetins et chamois animeront la soirée. Dans sa sortie nocturne Régine tombera nez à nez avec un bouquetin pas effrayé de sa présence.
Jour 7 : 10 km +1000 m -800 m 5 H 35
Aujourd’hui nous délaissons le GR738, pour une variante haute montagne, afin de caresser le pied du Pic de Belledonne tant encensé sur cette traversée. Hier le personnel du refuge nous a confirmé que le passage était possible, depuis trois jours plusieurs randonneurs et randonneuses avaient fait la trace au col de Freydannes à 2650 mètres.
Allez, on y va !
Départ en courbe de niveau sur un sentier en balcon avec quelques passages aériens.
La pente s’accentue à proximité du lac Blanc que nous contournons.
Le lac Blanc
La montée continue par : la traversée du torrent impétueux de Freydanne, résultat plusieurs chaussures et pieds mouillés, et de nombreux éboulis et pierriers qui demandent une grande concentration.
Pic de Belledonne en arrière plan
Nous sommes au pied du glacier de Freydanne, névés dégelés sur lesquels quelques traces existent et pierriers très glissants alternent sur un sentier uniquement cairné.
La montée au col est sportive, la pluie arrive vraiment au mauvais moment, nous ne sommes pas trop à l’aise pour nous équiper mais ça le fait, tout le monde est concentré. On utilise bien les traces déjà marquées sur la neige et on est très vigilant sur les pierres parce que par endroit perdant le sentier, le sol est extrêmement glissant avec une pente sévère.
Col de Freydanne
Tous avec plus ou moins de facilité se retrouvent en haut et le soleil revient, ce n’était qu’un nuage. On souffle !
Face nord le névé est impressionnant et impressionne les participants. La nature de la neige mollasse nous inspire confiance. Certaines traces de glissade sont visibles. Une seule solution, la technique de la luge, 200 mètres de dénivelé négatif à passer. Allez les fesses dans la neige, les bâtons repliés sous les bras et c’est parti. Michel s’élance le premier et montre la technique, j’attends que la dernière passe et j’emboite le pas.
Une première pour beaucoup, tous sont passés sans bobo et contents d’avoir réussi malgré les appréhensions légitimes. Il est l’heure du pique-nique que nous prenons au bord du lac du Grand Doménon au pied de la grande Lance de Domène et face à la Grande Lauzière. Les nerfs se relâchent, les blagues fusent.
Col de Freydanne face nord
Nous avons abandonné l’idée de monter à la Croix de Belledonne, car le névé en devers à passer n’était pas à la portée de tous, peut-être une autre fois…
Le refuge est tout proche, il est tôt, le lac du Petit Doménon voisin du Grand mais plus accessible tente certains pour une baignade intégrale.
Simple formalité pour rejoindre le refuge de la Pra. Petit hôtel de montagne créé en 1889, le plus grand de Belledonne 75 couchages. Refuge confortable en fin de parcours, lavabos, douche, WC tout à l’intérieur, un dortoir rien que pour nous, le luxe en somme. Pâtisseries à gogo a déguster sur une magnifique terrasse ensoleillée, n’est-ce pas Didier ? Que du bonheur…
Refuge de la Pra
Jour 8 : 12.6 km +800 m -1100 m 7 H
C’est la dernière journée, on quitte le refuge par une dégringolade à travers : des pâturages ponctués de cours d’eau, des pierriers encore et toujours dans la combe de Jasse Bralard, de micro forêts aux pins cembro et une succession de lacs (Claret, Longuet, Bernard, Léama) à l’eau cristalline, jusqu’à l’écrin final des lacs Roberts au pied de Chamrousse. Au passage trois, quatre marmottes ont montré le bout de leur nez, Sandrine est ravie.
Lac Léama
Arrivée aux lacs Robert, nous décidons d’aller découvrir la passerelle himalayenne récemment installée entre la Croix de Chamrousse et Casse Rousse.
Les lacs Robert
Grimpée peu agréable par une piste de ski mais c’est le plus court. Un aller-retour sur cette passerelle de 130 m de long permet à certains de prendre sur eux, de faire une première traversée un peu timide, mais sans risque car bien assistés, et de prendre de l’assurance pour le retour. Celles qui appréhendaient sont satisfaites pour une première.
Retour par la même piste, dans le sens de la descente cette fois, en courant pour quelques-uns et casse-croute rapide au bord du lac. Notre temps est compté, le taxi nous attend à 15 h 15 au Recoin. Certains s’offrent une dernière baignade avant de repartir.
Descente de la brèche Robert
Passage de la Brèche Robert avant de deviner le dernier lac, des Pourettes, bien caché par la ciboulette sauvage qui lui confère un cadre intimiste. Le sentier, d’abord en terre et rapidement rocailleux, se faufile entre les bruyères pour finir sur une partie plate herbeuse. Passage sous un téléski et arrivée au Recoin, secteur le plus haut de la station de Chamrousse. Nous sommes à l’heure, les taxis arrivent, il nous faudra 1H45 pour regagner nos voitures au Collet d’Allevard.
Avec nos véhicules nous retournons, pour notre dernière soirée, au gîte de la Martinette à Fond de France, seul gîte de groupe dans le secteur, où nous avons dormi lundi.
Traversée réussie. Les nombreux lacs (25 au bas mot), les éboulis et les pierriers, les névés, les refuges, les montées et les descentes sans fin, les paysages époustouflants mis en valeur par une végétation florale variée, l’ambiance haute montagne parfois avec la rudesse de certains passages. Ce massif de Belledonne laissera à tous d’excellents souvenirs, certainement différents entre les uns et les autres mais inoubliables pour tous. Merci à tous les photographes qui ont immortalisé ces moments.
Jour 9 : 4.4 km +350 m -350 m 2 H 30
Notre passage au col de la mine de fer a poussé notre curiosité à en savoir un peu plus sur cette activité. Du 12° au 19° S, hommes et femmes ont arraché le minerai de fer à la montagne. Les vestiges de cette aventure sont présentés à travers un parcours commenté en forêt. Nous profitons de cette dernière matinée pour découvrir l’histoire et l’activité minière et métallurgique du Haut -Breda.
Nous nous dirigeons donc vers ce sentier, très ombragé, très bien aménagé et structuré que tous prennent plaisir à parcourir en s’informant.
La balade, car ce matin on peut dire balade, nous mettra quand même en appétit. Avant de prendre la route du retour, nous savourerons notre dernier pique-nique sur les bords du lac de la Mirande à la sortie d’Allevard pour ne pas partir sans avoir approché un dernier lac. Après un petit café à la buvette du lac, pour tenir les chauffeurs éveillés, le retour à Clermont se fera sans encombre.
Animateur : Thierry Nombre de participants : 5 animateur compris (2F, 3H) Météo : Soleil radieux Distance : 25,4 km (montre altimétrique de Pascal) Dénivelée : 1330 m (montre altimétrique de Pascal) Durée : 9h10 pauses comprises Classement Atlas : Difficile Kilométrage auto : 254 km pour une voiture de Montferrand Préparation et rédaction : 2 H
Itinéraire : Récusset- les Sipières – GR400 – le Violental – hors GR : sommet du puy Violent – toute la crête SE puis E jusqu’à brèche d’Enfloquet – Roc des Ombres – Roc d’Hozières – sous Roche Taillade – GR400 vers col de Redondet – Puy Chavaroche – retour vers Roc des Ombres – N/NW à travers Impramau – Bois d’Impramau – W par GR400 vers intersection avec sentier de découverte puis NW en HP jusqu’à Récusset.
J’ai modifié le parcours de la rando à partir du Puy Violent pour rester sur les crêtes jusqu’au Roc d’Hozières. Mon tracé initial me faisait suivre le GR 400 jusqu’aux Bois Noir et au-delà vers le col de Redondet. Mais l’envie du groupe et la belle météo m’ont fait modifier mon itinéraire. Va donc pour les crêtes et au-delà du col de Redondet vers Chavaroche. Le groupe est prévenu que cela va allonger la rando et augmenter la dénivelée. Les chiffres à l’arrivé seront là pour le prouver et modifieront le classement en Difficile. Les participants du jour ne s’en sont pas plaints si je me fie à l’expression de leur satisfaction en fin de rando à 18h45.
Dés le départ, le chemin s’élève au SE pour nous faire sortir du cirque glaciaire de Récusset qui dessine une petite vallée parallèle à la grande vallée du Falgoux juste au-dessus, plus au nord. Nous traversons quelques ruisseaux et des estives avant de retrouver la piste du GR 400 qui nous mène à la belle demeure des Sipières. La piste continue sans dénivelée jusqu’à proximité du Violental et du buron du même nom parfaitement rénové par une association locale,
Buron de Violental
coopérative de la transhumance comme elle se plait à le communiquer tout au long du sentier d’interprétation que nous avons suivi jusqu’au GR. La COPTASA organise ainsi la montée à l’estive de près de 4000 bovins. Créée dans les années 60 par un groupe d’éleveurs, la coopérative est constituée de deux unités pastorales (sur le Cézallier et l’unité de Récusset) et elle a contribué au maintien de nombreuses exploitations. A l’occasion d’une pause au buron, nous nous extasions devant la technique utilisée pour le mode de fixation des lauzes sur la charpente : les lauzes sont fixées par de longs clous…
Le GR s’élève rapidement au Sud puis à l’Est vers le pied du puy Violent. Nous ne nous faisons pas prier pour gravir les 80 m qui nous mènent au sommet.
Sommet du Puy Violent
Nous sommes sur un point haut emblématique de l’histoire des Mesures et du Système Métrique créé sous la Révolution Française par un groupe de savants (des astronomes) animé par Lavoisier. Deux d’entre-eux, Delambre et Méchain sont chargés de mesurer la longueur de l’arc terrestre sur le méridien passant par Dunkerque et Barcelone et accessoirement par le puy Violent comme il passe également par Meymac en Corrèze pour parler des lieux qui nous sont les plus proches. A partir de la méthode de la triangulation (relevé d’angles à partir de points hauts) ils arriveront à calculer cette longueur qui servira à établir l’unité universelle de la longueur, le mètre. Unité qui n’existait pas sous l’Ancien Régime et que tous les pays du monde ont adoptée depuis (à l’exception du Libéria, du Myanmar et des États-Unis). Une belle vidéo de 50 minutes vous raconte cette formidable épopée scientifique et humaine : https://www.dailymotion.com/video/x4xhjek . La méthode pour parvenir à établir la longueur du « mètre-étalon » changera 4 fois dans l’histoire. Dans les années 80 et avec les apports de la physique quantique, la définition du mètre découle de la longueur du trajet parcouru par la lumière, dans le vide, pendant une durée de 1/299 792 458 seconde.
Après la descente du puy Violent, le chemin de crête se propose naturellement à nous… Pendant le repas pris un peu plus haut, je propose de suivre les crêtes plutôt que d’emprunter le GR et les pistes qui traversent les Bois Noirs à nos pieds. Pour ma part, je vais découvrir et escalader les sommets bien connus du Volcan Cantalien : roc des Ombres, roc d’Hozières, Roche Taillade. Avant ces ascensions, il reste à passer la brèche d’Enfloquet par une petite désescalade de 6-7 m environ.
Brèche d’Enfloquet
Rapidement nous retrouvons le fil de la crête pour monter au sommet du roc des Ombres qui nous donne un magnifique point de vue sur la grande estive d’Impramau et au-delà sur la vallée et le cirque du Falgoux.
Vue au sud vers le Roc d’Hozières et Roche-Taillade
Prochaine étape après une courte descente, c’est le Roc d’Hozières que Pascal, Jacques et moi entamons au NW en hors piste pendant qu’Anne et Martine y accèdent par les sentiers ad hoc plus au sud. Nous nous retrouvons juste pour gravir les 20 m restants. Pause au sommet pour jouir du 360°. Vallée de la Frau à l’W, vallée de Falgoux au NW, on a la vue sur deux des vallées rayonnantes du Volcan. Puisque l’appétit vient en mangeant, le puy Chavaroche que j’identifie facilement ne parait plus très loin (en fait 4,3 km) et il ferait une bonne conclusion à notre périple plutôt que le col du Redondet comme prévu initialement. Nous suivons donc la sente qui passe sous Roche-Taillade jusqu’au col et ensuite jusqu’au puy de Chavaroche. De là c’est tout l’est et le sud du Volcan qui se dévoilent.
Puy de Chavaroche
Du puy de la Tourte au Plomb en passant par le puy Mary, le Peyre-Arse, le col de Cabre, le puy de Bataillouse et les Griou / Griounou. La vallée de Mandailles est à nos pieds. Nous voyons la longue file de voitures garées le long de la route qui monte au Pas de Peyrol. Les marches du puy Mary doivent chauffer 😊. On est seul au monde à cet instant ! Mais le temps file vite et il nous faut revenir vers le roc des Ombres par le même chemin qu’à l’aller soient 8,6 km parcourus en un peu plus de 2 heures. Nous voyons le Roc d’Hozières sous un autre angle : c’est un immense monolithe qui plonge dans le cirque du Falgoux et qui offre à notre vue ses parois longues et rebondies. Du Roc des Ombres, une longue piste en partie effacée traverse au Nord toute l’estive d’Impramau où broute un troupeau de plus de 100 bovins. Que des mères avec leur petit. Nous rejoignons tout au bout le GR 400 qui part en direction du puy Violent. Nous le quittons assez vite, à tort, ce qui nous oblige à un long hors-piste au NW à travers des prairies d’herbes hautes et souvent très humides.
Récusset est finalement atteint après un dernier franchissement de clôture. L’auberge toute proche est un vrai réconfort après ces plus de 9 h de rando. Le soleil aura été ardent toute la journée mais la légère brise soufflant sur les crêtes l’aura rendu supportable. Merci à Pascal pour ses belles photos.
Animateur : Liliane Nombre de participants : 12, animateur compris ( 6 F, 6 H) Météo : températures agréables. Nuageux avec quelques rayons de soleil le matin. Pluie en tout début d’après-midi. Terrain : Premier chemin sur terrain sec. Sentes empruntées peu dégagées (herbes et ronces humides) Distance : 21 kms Dénivelé : 760 m Durée : 6 h 45 pauses comprises Classement Atlas : Facile Kilométrage auto : 88 X 1 et 120 X 2 soit 328 kms. 2 voitures de 3 personnes, 1 voiture de 4 personnes, 2 voitures sur place. Préparation et rédaction : 3 h
Itinéraire : Châteauneuf les Bains, Grandval par PC 451, le Mas, le Prat par PC 695 et 707, le Bouchet par PC 706, Murat, Barrage de Queuille, le Bas de Lacot, PC 417, Pont de Chambon, point de départ par le château, la chapelle et la passerelle.
Aller admirer le méandre de Queuille d’un autre point de vue que du Belvédère de Queuille : c’est le but de notre randonnée du jour.
Nous partons donc de Châteauneuf les Bains avec mon petit groupe très motivé. Tant mieux parce que dès le départ nous entamons une belle montée de 250 m de dénivelé. Bonne mise en jambe ! Nous continuons notre progression par un chemin tout d’abord dégagé, qui nous laisse découvrir le paysage de ce magnifique coin des Combrailles traversé par la Sioule. Nous le quittons pour une belle sente en sous-bois sûrement peu empruntée, car assez encombrée de hautes herbes et de ronces. Nous descendons jusqu’au bout de la presqu’île de Murat enlacée pas le méandre de Queuille. Magnifique !
Nous rebroussons chemin pour bifurquer à droite sur une sente en balcon, direction le barrage de Queuille. En chemin de nombreux points de vue sur la Sioule et son méandre s’offrent à nous.
Nous profitons d’ailleurs d’un endroit très agréable sur des rochers pour notre pause déjeuner. Avec vue superbe : un délice pour les yeux !
Mais la pluie nous invite rapidement à reprendre notre périple. Cela n’atteint pas notre bonne humeur et nous repartons d’un pas rapide pour braver la pluie et les hautes herbes mouillées. La pluie cesse enfin et nous laisse mieux apprécier ce beau sentier qui longe la Sioule. Arrivés à Châteauneuf les Bains et avant de regagner nos voitures, stop au château et à la chapelle St Valentin.
Chapelle Saint Valentin
Nous clôturons cette belle journée partagée avec un délicieux gâteau et le verre de l’amitié.
Animateur : Yves Nombre de participants : 10 animateur compris ( 4 F, 6 H) Météo : Ensoleillé et orageux Distance : 20 km Dénivelé : 800 m Durée : 8 H 10 Classement Atlas : Moyenne en raison de passage de pierriers Kilométrage auto : 80 km pour 2 véhicules soit : 160 km Préparation, rédaction, et reconnaissance : 4 H
ITINERAIRE : St Jean des Ollières, le Theil, la Cruche, la Plagne, la Garde, Pic de la Garde, Le Mas du Bost, Coudeloup, PC705, PC652, Les Chattes, St Jean.
Randonnée d’entrainement pour les participants au séjour de Belledonne, Départ de St Jean des Ollières, avec trois gouttes pendant la traversée du bourg. Direction la cascade de la Cruche où coule un filet d’eau. Premier obstacle, nous l’escaladons sur la droite en enjambant rochers et arbres couchés, les pierres sont très glissantes car humides par endroits et recouvertes de mousse. Tout le monde est attentif et se retrouve au sommet sans un pied dans l’eau, bravo ! Le parcours se continue par une sente tortueuse en sous bois jusqu’à la Plagne, où un beau sentier nous mènera à la Garde. Nous arrivons côté haut du Pic de la Garde, dominé par une vierge d’un blanc immaculé baignée par le soleil. Une table d’orientation de 1955 très bien conservée et très détaillée nous aide à nous repérer.
Vierge du Pic de la Garde
Deuxième épreuve, descente et remontée du rocher et du pierrier. Certains restent dubitatifs, mais tous me suivent avec plus ou moins d’appréhension.
Sommet Pic de la Garde
Rocher passé ! au pierrier maintenant. Cahin-caha la descente se fait tranquillement avec prudence. les consignes ont été respectées, bâtons dans le sac, vigilance avec les pierres qui basculent. Ouf ! on est tous en bas.
Pierrier Pic de la Garde
Petite pause boisson, il commence à faire très chaud. Tout le monde regarde là haut, il faut remonter maintenant. La montée sera plus aisée, on peut s’aider avec ses mains, la vision du vide disparait. Chacun à son rythme rejoint la vierge, les plus rapides ont pris les photos. Après l’effort le réconfort, pause pique-nique à l’ombre. Remis de nos efforts, assouvis et désaltérés nous descendons par une petite sente dans le bois. De beaux chemins, et une petite route nous mènent au Mas du Bost sous une chaleur accablante et orageuse à la fois. A partir de là on traverse à nouveau la forêt sur des chemins humides, caillouteux, et herbeux pour arriver à notre troisième défi de la journée le Courdeloup. Petite traversée entre végétation luxuriante et roches moussues avant d’atteindre le pied de cette étendue d’orgues basaltiques brisées.
LeCourdeloup
La pente est plus raide que ce matin, les premiers s’élancent les autres suivent avec plus ou moins d’aisance et de facilité, on cherche l’ombre la chaleur est accablante.
Sommet atteint, c’est un paysage lunaire, gris et chaotique qui s’étale à nos pieds.
Il est 16 heures le petit café de Didier est le bienvenu. Quelques mètres et nous trouvons la sente qui bascule de l’autre côté. Les premiers grondements de tonnerre se font entendre et le ciel se noircit. Au pied nous retrouvons de grands chemins, le pas s’accélère, tous ont repéré le clocher de St jean. Tantôt noir à droite, noir à gauche, noir derrière, le tout dans un roulement incessant. Les vaches ont senti l’orage elles se blottissent sous les arbres. Il passera tout proche mais nous resterons secs. Une fois arrivés nous aurons même le temps de savourer et d’apprécier le fameux gâteau à la crème de marron de Liliane, merci Liliane.
Transport aller-retour : en co-voiturage, 1 voiture / 3 personnes de Clermont-Ferrand à Villefranche de Conflent et 4 au retour en autocar / 5 personnes de Clermont-Ferrand à Perpignan et 4 au retour – Santiago de Cahors à Perpignan à l’aller et de Toulouse à Cahors au retour en train / 3 personnes de Villefranche à Perpignan et 9 personnes de Perpignan à Banyuls puis retour avec le Train Jaune pour 8 personnes de Planès à Perpignan et Santiago de Planès à La Tour de Carole puis vers Toulouse
Météo : généralement assez ensoleillée le matin, se couvrant dans l’après-midi, deux gros épisodes de pluie mais seulement deux heures de marche sous la pluie…. On n’a pas souffert de la chaleur ! Cartes : 2549 OT / 2449 OT /2349 ET / 2250 ET Cumuls : KM= 172 D+ = 9930 m environ D-= 9370 environ Temps passé (préparation et compte-rendu) : 25 heures
Jour 1 : Banyuls au Col des Emigrants- 14,3 km –1350 m D+ – 265 m D- 9h25 de déplacement
Arrivée à Banyuls le samedi en transport multimodal (bus « vive le bus !! », trains, voiture), nous avons organisé une fin d’après-midi balnéaire. En effet, nous avons profité de la douceur de l’eau et de l’air pour nous détendre avant d’attaquer nos 9 jours de randonnée que j’ai pu qualifier à la fin du séjour de rude ! Premier bivouac au camping municipal de la Pinède, premiers automatismes : plantage de la tente, organisation et rangement du sac à dos, bruits divers et variés des uns et des autres 😊. Bref une entrée en douceur dans notre bulle rendue plus facile encore par le bon repas pris en bord de mer et servi par une aubergiste adorable.
Réveillés tôt le matin, nous quittons assez rapidement le camping, munis de nos 4 litres d’eau réglementaires, sous les encouragements d’une touriste. L’absence de ravitaillement en eau sur toute la zone des Albères est en effet ma préoccupation. Des sources jalonnent la première étape mais seront-elles en eau ? Vous le saurez à la fin de cette narration de « notre premier jour du reste du GR ».
Commencer une aventure qui se finira dans quatre ou cinq ans avec, je l’espère un gros noyau du groupe présent aujourd’hui dimanche est toujours émouvant. Cinq ans c’est long et quelles seront nos vies, notre santé, notre envie à cet horizon ? Je suis peut-être le seul à me poser ces questions au moment de fouler les premiers mètres du GR 10. Devant nous 922 km de marche et près de 55000 m de dénivelée positive. Finalement habitués aux efforts répétés, nos Atlassiens et moi-même allons marcher en ne pensant pas plus loin que la fin de la journée sans nous laisser effrayer par ces grands chiffres. Avancer au jour le jour, en s’alimentant et en dormant comme il faut, voila notre règle de vie à tous et je crois qu’on s’y est parfaitement tenu. Avec en prime, les rires et la bonne humeur.
Premiers pas donc dans les Albères au-dessus des vignes avec dans le dos la Grande Bleue que nous perdrons de vue le lendemain matin.
Les Albères
Sentiers de piémont ou pistes plus larges nous mènent de petit col en petit col – les Vynies, les Gascons, Vallauria – jusqu’à des points hauts bien connus des Catalans comme la tour de Madaloc. En fait, nous passons au pied de cette tour… Sur les sentiers ombragés empruntés jusque-là, nous trouvons deux sources bien alimentées qui nous donnent bon espoir pour la suite. Il pleut en effet régulièrement sur les PO depuis deux semaines et les risques d’extrême sécheresse semblent s’éloigner même si les Albères paraissent bien secs. Après 6 ou 7 km et près de 500 m avalés sans presque s’en rendre compte malgré le poids de nos sacs, nous parvenons au col de Formigo où nous faisons notre première pause déjeuner. L’ambiance est granitique et nous sommes entourés de genêts. Repas assez silencieux. Chacun se concentre sur l’après-midi qui vient avec ses difficultés. On les connait déjà suite aux quelques échanges avec les randonneurs qui en viennent… Ca commence dès la reprise, par des sentiers abrupts qui ne laissent guère l’occasion de reprendre son souffle. En fait la difficulté dure sur près de cinq km jusqu’au pic de Sailfort, petit mont à 981 m et à l’origine de ces premières difficultés. Le reste de l’après-midi est moins rude et nous marchons sur un petit plateau avec ses hauts et ces bas. Nous nous rapprochons du lieu du premier bivouac que j’ai imaginé au col des Emigrants. Nous laissons quelques autres petits cols en passant – col del Pal, col dels Terrers, col de la Maçana. Nous sommes prêts à vérifier la présence d’eau sur une source que j’ai repérée sur la carte à proximité de ce dernier col. Comme je le craignais, la Font de la Maçana pourtant bien indiquée par un panneau en bois est sèche de chez sèche. Aie. On ne se décourage pas car il y en a deux autres à proximité du bivouac… Le col des Emigrants à 1130 m est atteint sous un ciel menaçant… Très vite la brume tombe. Nous sommes entourés de vaches…
Il va falloir jongler avec les bouses pour poser nos tentes, première étape de l’installation. Seconde étape, la recherche d’eau. Deux sources sont visibles sur la carte, proches l’une de l’autre. Elles sont dans les bois en contrebas du col. J’ai pris l’azimut de la source proche du col des Trois Hêtres. Nous quadrillons l’endroit pendant plusieurs minutes à la recherche du précieux liquide mais sans succès… Nous remontons au bivouac en imaginant comment économiser l’eau qui nous reste. Pas de grande toilette réconfortante pour ce soir ! Heureusement on a ce qu’il faut pour préparer le dîner. Manger va nous réchauffer car la brume aidant, la température a bien baissé présageant une nuit fraiche. Après quelques lyophilisés (une découverte pour certaines) et autres douceurs, il est temps de s’endormir pour cette première nuit sur le GR.
On devine mille mètres plus bas les lumières de Banyuls si proche, si loin… Demain nous dormirons au Perthus.
Jour 2 : Col des Emigrants au Perthus – 20 km –425 m D+ – 1230 m D- 8h20 de déplacement
Petite journée en dénivelée aujourd’hui. Et dernier jour dans les Albères. Le soleil est revenu sur le col des Emigrants et nous voyons distinctement le paysage et ses belles ruminantes qui ne font pas attention à nous. Les cochons si ! Ils sont venus près des tentes et il a fallu que maître Patrice élève la voix pour les rappeler à l’ordre … du silence en bivouac. Nous sommes à la frontière espagnole. Le début du cheminement en forêt est bucolique. Le sentier est bien tracé et suit au plus près les courbes de niveau. A la sortie du bois, au col de l’Estaca, nous voyons notre première borne frontalière gravée sur le rocher directement.
Il y en a 602 depuis Hendaye jusqu’à Cerbère, numérotée de 1 en 1 et d’ouest en est. Elles ont été posées longtemps après le traité des Pyrénées en 1659 qui a décidé à peu près au tracé définitif de la frontière franco-espagnole… Ces croix ou marques ont été posées ou gravées entre 1853 et 1868 par la Commission de délimitation de la frontière franco-espagnole. Leur espacement est irrégulier et varie en fonction du terrain ou d’autres considérations : 17 bornes sur 140 km entre le Pont du Roi et la Porteille Blanche d’Andorre, beaucoup plus, 25 bornes sur 5 km autour de Bourg-Madame, lorsqu’il faut que le tracé soit très précis afin d’éviter les conflits entre les populations. La commission toujours en activité a d’ailleurs réglé récemment un conflit frontalier au Pic Neulos vers lequel nous nous dirigeons ce matin… Conflit suite à l’installation de l’émetteur, pour 4 ou 5 mètres seulement !! Avant de gagner le grand épaulement qui nous mènera au Pla de Tanyarède,
nous rencontrons un groupe d’employés municipaux de Sorède qui nous confirment qu’il y a bien de l’eau à la source de Tanyarède. Ouf de soulagement… Ils nous parlent également de la diversité des races de vaches présentes sur le secteur : gasconnes, blondes d’aquitaine, aubrac. Elles sont plus petites me semble-t-il. Elles seraient adaptées aux conditions rudes rencontrées par les animaux dans cette partie occidentale des Albères. Nous les laissons après les avoir félicités de la victoire de l’USAP dans son match pour le maintien en TOP 14. Ils en sont touchés. Le chemin se poursuit donc dans l’attente de la source 😊 Une fois sur l’épaulement qui nous mène au NW vers le pic de Neulos, nous cheminons sans effort vers la cabane de Tanyarède dans laquelle je ne bivouaquerai pour rien au monde. Trop « proche de la civilisation » (une large piste forestière passe en contrebas et qui mène à Sorède dans la plaine), elle est jonchée de détritus. Il faut avancer un peu plus pour tomber sur la Font de Tanyareda au pied du Neulos. Halte sympathique qui nous permet de nous laver et de faire le plein d’eau.
Un problème en moins jusqu’au soir. Le pic de Neulos, toit de cette seconde étape, se mérite… petit sentier qui nous élève de 260 m en peu de temps !
Pic de Neulos
Quelques affleurements granitiques couvrent le sommet en plus de l’émetteur. C’est la dernière fois je crois qu’on distingue encore la mer. La descente jusqu’au col de l’Ouillat ne pose aucun problème. C’est la raison pour laquelle cette rando entre le col et le pic de Neulos est courue par les randonneurs. Nous rencontrons un petit groupe assez féminin qui fait l’A/R et qui est impressionné par notre programme et nos gros sacs… Petits échanges de circonstances… Nous cheminons jusqu’au col dans une belle pinède. Presque arrivés, nous tombons sur un VTTiste électrique déjà bien fatigué alors qu’il n’a parcouru qu’environ 400 m depuis son départ du col. Si on lui parlait de la pente et du terrain qui l’attendent, il renoncerait je pense. Mais nous sommes charitables et nous le laissons rêver à son futur « exploit ». Au col nous trouvons une belle aire de pique-nique aménagé et de quoi faire sécher nos tentes au soleil. Le chien de l’auberge toute proche est un bon client 😊 Le petit café et autres gourmandises pris au gîte nous boostent pour l’après-midi caractérisé par une longue descente par sentes et larges pistes vers l’arrivée au Perthus. Dans le dernier tiers de la rando, au col du Pla de l’Arça, nous nous trouvons à nouveau sur une borne frontière, numéro 580.
Borne frontière
La piste ne présente guère d’intérêts si ce n’est des petits chênes au tronc noir jusqu’à mi-hauteur. Des stigmates d’incendie ? Non, ce sont des chênes-liège dont on reparlera demain. Nous commençons à voir, à partir du col du Pla d’Arça, à certains carrefours de pistes, d’énormes citernes qui nous rappellent que le risque d’incendie de forêt est très présent surtout en cette saison et cette sécheresse persistante dans les Albères. Bientôt nous voyons l’imposant viaduc de l’autoroute qui arrive au Perthus. Patrice nous apprend que sa construction coûta la vie à plusieurs ouvriers…. Le retour à la civilisation est bruyant. L’arrêt au Perthus ne me dit rien qui vaille mais sans eau on n’ira pas loin… Et nous avons tous besoins de quelques provisions pour passer les 3 jours qui viennent. Finalement, l’arrêt dans le gîte de Paco restera un bon souvenir. Un beau jardin en terrasse comme autant d’aires de bivouac et toutes les commodités nous permettront de passer une soirée et une nuit confortable… Tout au moins pour les collègues installés sur les terrasses du bas, les plus éloignées de l’autoroute 😊
Jour 3: Le Perthus à las Illas 14,6 km – 605 m D+ 365 m D- – 6h15 de déplacement
Etape de randonnée facile et de transition, un peu comme celle de la veille. La dernière journée « reposante » avant 6 jours plus rudes. Nous entrons en Vallespir. Nous sommes heureux de quitter la ville pour retrouver une campagne plus tranquille. Le chemin s’élève rapidement à la sortie du Perthus. Nous prenons la direction du fort de Bellegarde qui surplombe la ville. Ce fort appartient au réseau des fortifications construites par Vauban dans les Pyrénées Orientales entre 1660 et 1680 à la suite du traité des Pyrénées signé en 1659 par Mazarin et le représentant du roi Philippe IV. La frontière a été fixée beaucoup plus au sud que du temps des guerres avec les royaumes de Majorque et d’Aragon : les châteaux cathares des Corbières étaient alors les sentinelles du royaume. Les principales provinces qui forment aujourd’hui les PO sont annexées : Vallespir, Conflent, Capcir et Cerdagne. Vauban agrandit ce fort qui existait déjà depuis plusieurs siècles. Il fut occupé par les Espagnols au début de la période révolutionnaire avant d’être repris par le général Dugommier en 1794. Il servit de camp d’internement des réfugiés espagnols au moment de la dernière Retirada en janvier – février 1939 après la chute de Barcelone. Nous contournons le fort pour parvenir dans le secteur des Panissars qui regorge de témoignages du passé. Le cimetière militaire des Panissars était le cimetière où étaient enterrés les soldats de la garnison du fort à partir du milieu du 18ème siècle. Il est toujours entretenu par l’association du Souvenir Français. En avançant sur le chemin, on découvre un autre élément du système défensif mis en place par Vauban, la Redoute de Panissars. Ce réseau de Redoutes étaient des observatoires qui surveillaient les grands axes de communication et qui dialoguaient entre eux par des signaux visuels : celui-ci communiquait avec l’autre Redoute située de l’autre coté de la vallée du Perthus. Monument situé juste à coté de notre gîte. Mais il existe des vestiges encore plus anciens sur ce site, les ruines du trophée de Pompée, grand général Romain contemporain et grand ennemi de Jules César.
Trophée de Pompée
Pompée construisit ce grand bâtiment à sa gloire à l’issue d’une grande campagne en Hispanie. Ce trophée est construit à la croisée des deux axes importants de communication de la Rome antique, au croisement de la voie Domitia, qui reliait les Alpes aux Pyrénées et de la via Augusta qui traverse toute la péninsule ibérique. Ce bâtiment monumental en forme de carré de 35 m de coté pour une hauteur estimée de 60 m. Le monument ne fut redécouvert et fouillé qu’à partir des années 1980…. Que de choses à voir en ce début de journée. Mais il faut cheminer car nous ne sommes pas encore à Las Illas 😊Le sentier à la pente parfois abrupte épouse les derniers reliefs des Albères. Il serpente dans une grande suberaie, zone où sont cultivés et exploités les chênes-lièges.
Nous rencontrons justement sur le sentier un groupe de randonneurs qui viennent de la Jonquera en Espagne qui nous donnent un certain nombre d’informations sur cette activité arboricole. La récolte du liège ne se fait que sur des arbres qui ont 50 ans. La récolte est manuelle et se fait à l’aide d’une hachette. Elle demande beaucoup de dextérité de la part du « leveur », le nom du récoltant. Il faut attendre 12 ou 13 ans après la récolte pour que le liège du chêne se régénère. La transformation en bouchon est longue et complexe. Mais le liège a d’autres utilisations dans la construction ou la décoration. C’est au Boulou que se situe la deuxième fabrique la plus grande au monde, l’entreprise Sabaté. Début de rando très culturelle comme vous avez pu vous en rendre compte. Le plaisir de regarder, visiter et échanger avec les locaux est primordial. On aura le temps de marcher en regardant nos chaussures 😊 Le chemin passe juste sous le pic de Priorat, près de 300 m au-dessus du col des Panissars. Une petite suée qui vaut bien une petite pause plus bas au col du Priorat. Du col nous prenons au SW une large piste qui va nous faire monter sur près de 4 km, le long de la frontière au pic Calmeille. Ce sera assez tôt la dernière difficulté la journée. Sur cette longue piste nous croisons et recroisons un jeune randonneur parisien rencontré la veille au Perthus, Paul. Il est arrivé tard dans la soirée, très fatigué car il s’était fait Banyuls le Perthus dans la journée soit près de 35 km !! A le voir avec sa démarche un peu trainante, on ne l’imagine pas capable d’une telle efficacité … Et pourtant si ! On le retrouvera à l’étape. Nous entrons peu après dans un hameau, le Mas Nou, accueillis par un de ses résidents assis au volant de son pick-up. Ils trouvent les randonneurs venant de Banyuls plus ouverts à la discussion que ceux qui viennent en sens contraire et qui en finissent avec le GR… Il vit là d’élevage et de maraichage avec son fils. Ses potagers sont magnifiques et très divers. Tout pousse à cet endroit et nous entrons en Capcir et l’eau ne semble pas manquer. En regardant la carte, j’ai vu qu’un autre itinéraire, plus court, nous amenait à Las Illas. Il me le confirme et surtout il nous apprend qu’il a monté un point d’eau pour les randonneurs à partir d’une source qui domine le sentier traversant la forêt. Nous avons été bien inspirés car cette grande forêt de hêtres est parsemée de blocs de granit erratiques lui donnant une allure mystérieuse. Nous trouvons bien le tuyau 1 ou 2 km plus loin. Nous nous posons dans ce bel endroit, juste au-dessus du ruisseau, pour notre pause méridienne.
Ajoutant encore au caractère magique du lieu, une camionnette descend la piste vers le hameau avec à son bord le fils du maraicher qui revient de son marché et qui nous vend plusieurs de ses productions caprines, faisselle et fromage frais. Les hasards du chemin… Un très beau souvenir en tout cas. Après le repas, nous nous allongeons les uns à côté des autres pour une petite sieste mais presqu’assoupis quelques gouttes s’invitent au bal. Vu les prévisions, je bats le rappel pour essayer de joindre Las Illas avant la grosse pluie. Le raccourci descendant aidant, tout le monde chemine une heure et demie durant avec entrain et bonne humeur. En fait ce raccourci n’est autre que l’ancien GR 10 qui a été détourné et allongé sur la grande route à cause d’un propriétaire ombrageux. A l’entrée de Las Illas, encore une fois, la gentillesse des gens du cru se manifeste en la personne d’un adjoint au maire qui nous indique d’emblée le lieu de bivouac que la Mairie a fait aménager pour les randonneurs. Bel endroit un peu abrité par les arbres avec un peu plus loin un point d’eau avec douches et WC.
Que demande le peuple ? Nous avons juste le temps de monter les tentes avant que la pluie refroidisse l’ambiance pendant près de deux heures. Peu importe, nous sommes à l’abri et secs. La petite auberge du hameau aura vite fait de nous réchauffer les cœurs et le reste. Le bivouac est international car nous rejoint un canadien, randonneur hyper équipé en appareils électroniques et trois jeunes suissesses qui font la HRP…. Le milieu de nuit sera juste perturbé par un troupeau de cochons qui « quand on arrive en ville » sèment la « terreur » autour du point de stockage des containers à ordure. Incroyable ! On apprendra qu’une autorisation d’élevage de sangliers avait été octroyée à un éleveur du coin qui n’a pas forcément respecté le contrat en faisant monter son cheptel à près de 400 ! Bonjour les dégâts.
Jour 4 : Las Illas à Moli de la Paleta 23 km – 1305 m D+ – 1170 m D- 10h15 de déplacement
Etape longue et difficile et un peu rock ‘n roll à la fin. Nous quittons notre beau bivouac avec regret mais avec l’impatience de découvrir le chemin et les paysages du jour. Le profil de la rando du jour est semblable à celles des jours qui vont suivre : une longue montée le matin et une longue descente l’après-midi ou vice-versa. J’ai cherché quelques variantes pour nous extraire du vallon mais finalement nous suivons le tracé du GR qui emprunte une jolie route qui nous amène après 2 km à une petite chapelle romane perchée sur une petite butte au milieu d’une clairière : Notre-Dame du Remède. Comme tous les édifices religieux qui ont traversé les siècles (au moins 10 pour cette vieille Dame) elle semble avoir été bien remaniée. C’est un véritable havre de paix qui dégage une grande sérénité : il ferait bon y bivouaquer mais hélas ce n’est pas sur mon plan de route. Nous quittons peu après la petite route vicinale qui nous emmènerait à Ceret. C’est le début d’une longue montée de plus de 10 km qui doit nous mener 1000 m plus haut au Roc del Pou de la Neu par le col des Cirerers.
Toute cette partie montagneuse des PO est toujours structurée de la même façon avec des reliefs orientés SW/NE ou SE/NW coupés par des cours d’eau orientés S/N. Venant de l’est nous les coupons par de longues montées / longues descentes. Ce relief et sa couverture forestière ne nous permet pas d’avoir beaucoup de points de vue. Ce sera une constante de cette première partie du GR 10.
Nous montons donc dans une belle forêt de hêtres par des sentes bien dessinées dans un environnement granitique prégnant qui nous oblige parfois à mettre les mains pour continuer la progression. Les sacs sont toujours aussi lourds surtout après le ravitaillement du Perthus ; l’effort est silencieux. Quelques pauses bienvenues rythment la progression. Parfois une source-fontaine au faible débit remplit nos bouteilles. Elles tombent bien car on s’est mal compris au départ et la plupart des Atlassiens n’ont pas pris les 4 litres nécessaires. Mea Culpa ! En fin de matinée, vers 1200 m nous sommes presqu’au col. Mais nous nous arrêtons pour découvrir un des fameux puits de glace que l’on trouve sur cette partie des Pyrénées. Nous avons manqué l’avant-veille le gros puits du Pic de Neulos… Ces puits sont de grands rectangles maconnés de près de 10 m de profondeur.
On y entassait en hiver la neige des sommets qui par gravité et tassement fabrique la glace. Une fois extraite, la glace était transportée bien protégée dans des peaux de bêtes à dos de mules jusque dans les cités de la région. Plutôt destinée aux nobles demeures comme le palais des rois de Majorque à Perpignan à des fins de conservation des aliments, elle alimentait également les lieux de santé. Nous finissons la matinée en montant les derniers mètres qui nous mènent au col del Pou de la Neu (col du puits de neige). Une grande étendue herbeuse sera notre salle à manger du jour. Le sommet est couvert de rochers qui nous permettent comme souvent de faire sécher les tentes. Bon moment de repos. Silencieux. La crête rocheuse va continuer jusqu’au roc de France plus à l’ouest.
On aurait pu parvenir au col par la crête venant du Pic des Salines. Il y avait beaucoup plus bas la bifurcation vers la montée au Pic à 1333 m. Mais je redoute un cheminement en crête avec nos gros sacs. J’ai donc opté pour la sécurité du GR. Le terrain rocheux autour du Pic de France me conforte dans mon choix. C’est pour cela que je refuse plus loin la proposition de Pierre qui me propose un beau raccourci vers notre point d’arrivée en empruntant la longue crête du Roc de Saint Salvador qui se serait révélée très, très périlleuse 😊. Une prochaine fois sans sacs, promis !
Parvenus à notre point haut du jour, l’après-midi sera presque une longue descente, technique par endroit. Un sentier en balcon nous emmène d’un col à l’autre : du col del Pou de la Neu au col de Sant Marti juste à l’ouest du Roc de France. Nous sommes encore une fois juste sur la frontière. Encore fatigués par la matinée ? personne ne me réclame d’aller jusqu’au roc de France par la crête 😊 On aurait pu ! Du présent col on a un regard qui porte loin sur la Catalogne et les quelques villages de la plaine les plus proches comme Macanet de Cabrenys. La marche reprend vite sur des chemins techniques où la descente n’est pas forcément synonyme de repos. Au col Cerda, on laisse la crête du Roc de saint Salvador sur la gauche. Puis nous enchainons près de 6 km toujours sur le même terrain. On parvient à une fontaine juste au-dessus du hameau de Montalba. Le débit est assez faible mais un ou deux Atlassiens parviennent à remplir en partie leurs bouteilles. L’eau est le problème en cette fin d’après-midi. L’eau et la fatigue, on marche depuis près de neuf heures et je sens le groupe un peu las. On fait une pause en essayant d’aller se ravitailler au hameau. On découvre un vieux monsieur entouré de ses deux chiens qui n’arrêteront pas d’aboyer durant toute notre visite. Une grille ferme sa cour et on découvre qu’il vend des sodas et autres rafraichissements. Nous lui demandons de remplir nos bouteilles avec la promesse de lui acheter des boissons… Ce qui aurait pu aller assez vite si on avait eu accès au robinet va prendre presque une demi-heure car l’homme prend les bouteilles de chaque Atlassien, couvre le 30 m qui le mène à son robinet, les remplit et les rapporte d’un pas trainant.
Et ce, 8 fois de suite, toujours dans le bruit des aboiements qui ne faiblissent pas. Idem au moment de nous vendre ses boissons. L’ambiance ! Des gens sont montés d’Amélie les Bains pour acheter des confitures au monsieur ; elles seraient réputées… Une fois toutes les bouteilles remplies, quelques pots de confiture achetés et nos boissons avalées, on peut se remettre en route pour les deux derniers kilomètres du jour. La pause et les boissons ont regonflé le moral de la troupe. Ça tombe bien car deux bons km de montée se présentent 😊. Mais la perspective de planter les tentes dans moins d’une heure fait oublier la fatigue. Bientôt nous rejoignons la route entre Mas de la Fergassa et Moli de la Paleta. La route est 15 m au-dessus du ruisseau qu’on entend couler et de ses belles rives. Hélas, toutes les rives qui feraient un superbe bivouac sont privées : on devine bien dissimulées de grandes maisons dont dépendent les terrains qui nous échappent. On continue sur plus d’un kilomètre jusqu’à Moli de la Paleta (Moulin de la Palette) sans trouver l’ouverture… Peu importe, on va aller demander au gîte de Moli s’ils ont un terrain disponible pour nos tentes ; on est même prêt à payer (on l’a fait au Perthus chez Paco 😊). Dernière déconvenue du jour, le gîte n’existe plus et c’est devenu une résidence secondaire comme les autres ! La recherche doit continuer… Juste après l’ancien gîte on trouve une grande passerelle qui enjambe le ruisseau : nous n’avons pas eu de chance rive droite, on en aura peut-être rive gauche ? A priori pas de terrains privés mais une berge assez étroite très broussailleuse (saules, fougères, orties), dans son jus qui ne donne pas envie de monter sa tente. Mais il est tard et chacun va devoir trouver sa place. Fabien prend un peu de hauteur et trouve une petite terrasse labourée par les sangliers, Véro et Sandrine (les plus chanceuses) trouvent une place en terre près de la passerelle ; Pierre, Pascal, Patrice et Sophie continuent l’exploration en aval et trouvent un espace acceptable. Quant à moi, je me sers de mes bâtons en guise de coupe-coupe pour me dégager un espace rempli de fougères d’un mètre de haut. Tant bien que mal, chacun arrive à se caser. Pour ma part ce n’est pas top : ma tente est montée en partie sur des bois morts sous la végétation, ce qui ne favorise pas la stabilité.
Mais bon… Une idée commence à me trotter dans la tête. Une fois chacun installé et lavé au ruisseau, le repas pris en commun apporte un peu de réconfort. J’ai installé mes affaires sur la plateforme d’accès à la passerelle au sec et l’idée fait son chemin. Pourquoi ne pas dormir sur la passerelle avec le matelas ? La météo semble clémente, les nuages peu nombreux… C’est décidé ! Après avoir avalé mon repas, je mets l’idée en pratique et j’installe matelas et duvet au milieu de la passerelle. Le couchage est très confortable et la passerelle gîte juste ce qu’il faut pour me bercer et m’endormir. Réveillé dans la nuit (comme chaque nuit), je profite d’un ciel dégagé pour admirer une partie de la voute céleste et de ses étoiles. Il n’a pas plu et j’ai finalement passé une nuit très tranquille et reposante, à la belle étoile. Mon seul regret ? Avoir dû monter la tente qui ne m’a pas servi et devoir la redémonter le lendemain. Peu de chose au regard du plaisir que j’ai pris. Ce bivouac particulier restera finalement un très bon souvenir.
Jour 5 : Moli de la Paleta à Batère 21 km – 1610 m D+ – 870 m D- 9h25 de déplacement
Grosse journée aujourd’hui avec une longue descente et une très longue montée de 13 km. Nous nous arrachons tôt de Moli pour faire notre ascension du matin qui nous conduit au col de Paracolls, 300 m plus haut.
Col de Paracolls
Montée facile dans la hêtraie. Le GR 10 est parfaitement entretenu : sentier propre et très bien balisé. Aucune chance de se perdre tant les balises sont nombreuses et toujours bien positionnées. Une seule fois au début du séjour, un « tourne à droite » à mauvais escient m’a fait manquer le chemin qui partait à gauche. Au col, nous apercevons le Canigou pour la première fois. Il semble proche : nous serons à ses pieds le lendemain après-midi ! On a également une bonne visibilité de notre point d’arrivée du jour, tout là-haut sur l’adret de la montagne de Batère. Les pentes forestières sont essentiellement composées de hêtres et de châtaigniers. Pour l’instant nous restons attentifs dans la descente de près de 4 km jusqu’à Arles sur Tech où nous faisons des courses. L’arrêt est un peu plus long que prévu. En effet, nous en profitons pour faire un petit tour du centre historique qui nous parait assez déshérité.
Rue d’Arles sur Tech
Peu de commerces, de belles maisons inoccupées et d’autres proches presque ruinées. Cela ne sent pas un grand dynamisme. Ça sent la déprise industrielle… En effet, l’histoire de la ville se confond avec l’exploitation des mines de fer de Batère vers lesquelles nous nous dirigeons. L’exploitation minière industrielle commence dans la seconde moitié du 19ème siècle et s’arrête complètement en 1987. Plus grosse mine de sidérite (minerai de fer) des PO, son minerai extrait était acheminé sur Arles pour être transformé en oxyde de fer par le procédé du grillage en cuve. Ainsi dans les années 1930 à 1960, près de 350 tonnes de minerai étaient traitées chaque jour. L’essentiel de la production était destiné aux Ateliers et usines métallurgiques de Decazeville où celle-ci était traitée dans les hauts-fourneaux puis transformée en billes d’acier. La société Vallourec en faisait des tubes d’acier sans soudure. 20% de la production était également traitée par Usinor à Fosse-sur-Mer. Il reste plein de vestiges sur toute la montée à Batère du transporteur aérien. Des bennes, des câbles d’acier ancrés et rampant au sol, coupant en de nombreux endroits notre GR. A l’entrée de la ville en rive gauche du Tech subsistent des squelettes d’entrepôts. Arles est une Belle au Bois Dormant. Il nous faut nous extraire de cette mélancolie qui vient toujours quand on imagine le passé d’un village ou d’une ville et qu’on le compare à la réalité du jour… Ça tombe bien, le GR s’élève assez vite au-dessus de la vallée pour filer NW vers la montagne en surplomb du Riuferrer qui se jette plus bas dans le Tech. Nous nous contentons d’avaler 200 m de dénivelée avant la pause méridienne que nous faisons sur un grand replat ensoleillé. A nouveau, c’est un endroit propice au séchage des tentes bien imbibées par l’humidité de notre bivouac de Moli…. La végétation sur ce versant est très méditerranéenne avec de nombreux chênes verts. La reprise est assez douce sur un chemin qui serpente dans une grande pinède mais qui finit par se cabrer après quelques centaines de mètres. Nous nous élevons progressivement pendant 5 km environ avant de plonger dans un vallon où coule un gros torrent – le Llimpès. Rochers et eau font le bonheur de quelques courageux qui font le choix de la halte baignade.
La grosse chaleur depuis midi y incite certainement. Il faut savoir faire refroidir la machine et l’animateur est dans son rôle en décrétant une pause de 15-20 minutes. Personne ne nous attend sinon 5 ou 6 km de chemin et 600 m de dénivelée 😊 Nous frôlons plus haut le refuge des Vigourats que le seul randonneur croisé nous avait dit bien achalandé. Mais nous ne faisons pas le léger détour, nous restons concentrés sur le sentier qui monte en coupant parfois des pistes. Au PC 1043, au col de Roure, nous tombons sur un camp peuplé de – comment les caractériser ? – marginaux ? néo-ruraux ? qui ont aménagé un habitat très dispersé et varié dans sa forme. Bien sûr, nous sommes accompagnés par les aboiements des chiens… Nous passons assez vite notre chemin pour ne pas déranger « leur quiétude ». Nous avions certainement croisé un de ces habitants à la sortie d’Arles qui nous avait tenu des propos assez hermétiques 😊 Encore un gros coup de cul d’1 km après le col pour parvenir à la fin de la montée du jour. Ouf ! Le chemin est orienté nettement à l’W en direction du col de la Descarga. Changement complet de paysage ! Nous progressons dans un vallon bordé de doux pâturages bien accueillants. Je propose à mes amis d’établir le bivouac dans un de ces prés. Il n’y a aucune vache à l’horizon. Le ruisseau coule en contrebas. Tout se conjugue pour en faire un des plus beaux bivouacs du séjour !
Après l’installation et la toilette nous allons faire un tour au refuge de Batère, 800 m plus loin. Je le connaissais déjà mais les amis découvrent un long bâtiment de trois étages, désaffecté et en piteux état. C’étaient les logements des mineurs qui furent plusieurs centaines sur le site à la grande période de l’extraction au tournant des années 40.
Le lieu est maintenant désolé et le refuge peine à mettre un peu d’ambiance. Aujourd’hui un groupe de militaires d’un régiment de transmission est présent pour un « team building » sportif dans le coin. Ce jour-là, comme les jours d’avant et d’après nous croisons très peu de randonneurs, dans un sens ou l’autre…. Début de saison ? Après un petit pot réconfortant et un bon repas au bivouac, c’est avec un grand soulagement qu’on peut s’endormir dans le murmure du ruisseau.
Jour 6 : Batère au refuge des Cortalets 17 km – 1080 m D+ – 295 m D- 9h00 de déplacement
Vues les stats de cette journée on pourrait presque dire que cette 6ème étape est une étape de repos 😊 Elle va nous mener au pied du seul sommet montagneux du séjour, le Canigou. Pour le moment nous profitons de passer devant le refuge de Batère pour boire un petit café et retirer quelques tiques 😊. Le tire-tique n’étant pas efficace je demande à l’hôtesse si elle n’aurait pas une pince à épiler. L’outil qu’elle nous confie fait l’affaire et Sandrine est libérée d’un poids inutile 😊. Le chemin qui s’élève dans la prairie au-dessus du refuge a une pente assez prononcée mais est-ce dû à la répétition des efforts ou à notre forme, nos jambes sont dès le début de la journée prêtes à bien fonctionner, sans courbature ni autres douleurs.
Nous parvenons vite au col de la Cirère à 1731 m.
Col de la Cirère
Le panorama sur tout le haut Vallespir coté rive droite du Tech est sublime. On voit au loin, au SE le Roc de France que nous avons tangenté deux jours plus tôt. Un beau sentier à la pente assez douce et descendante nous amène à travers une belle pinède jusqu’à la cabane forestière de l’Estanyol, très accueillante, propre et en bon état. Nous continuons pour une courte remontée jusqu’à un grand pierrier où je décide de faire sécher les tentes les temps d’une pause matinale. Le sentier emprunté est beau mais exigeant même en descente car très rocheux. Nous continuerons la route sur un sentier en balcon qui nous mène jusqu’à l’abri de Pinatell, très beau refuge lui aussi très propre. Je préfère continuer un peu sur ce balcon avant la pause méridienne pour m’arrêter à mi-étape pile. On devine au NW le chemin que nous allons emprunter dans l’après-midi sur l’autre versant du vallon. L’après-midi ne devrait pas être trop difficile avec de longs faux plats qui nous mèneront au Ras des Cortalets avant la montée finale au refuge du même nom. Avant cela le passage du gué de la Llentilla n’est pas aussi simple qu’il en a l’air.
Gué de Llentilla
Une légère désescalade est « fatale » à Pascal dont le pied glisse et l’entraine pour un petit tonneau sac au dos heureusement sans dommage. J’avertis le groupe que désormais toute désescalade se fera sans le sac. L’avenir justifiera pleinement le conseil. 😊. Une fois le ravin franchi, une longue et douce montée de 8 km nous attend, modeste certes mais monotone vers la fin. Le chemin montant toujours en balcon jusqu’au col de Ras de Prats Cabrera est toujours aussi somptueux avec de belles vues sur le sentier suivi jusqu’à midi…
Vers le col de Ras de Prats Cabrera
Au col nous avons le choix pour parvenir au refuge de la piste qui monte aux Cortalets, c’est le GR ou d’un autre sentier certainement plus sympa qui passe au sud par les crêtes avant de rejoindre le refuge. L’orage que l’on commence à deviner m’incite à la sécurité et me fait prendre l’option piste. A posteriori, je suis content du choix car l’orage ne tarde pas à se manifester. Bâchage et comme la pluie et le tonnerre ont l’air de jouer les vedettes, je préfère arrêter tout le monde pour adopter les mesures de sécurité en cas d’orage : distance entre les marcheurs, bâtons jetés de côté et le plus isolé possible du sol, recroquevillé sur son sac. Heureusement, l’orage se croyait plus beau qu’il n’était et nous pouvons reprendre le cours de la rando : le débâchage est rapide étant données la chaleur et la pente du terrain. Nous parvenons peu après au Ras du Cortalet où chacun reprend ses esprits et sa respiration car la progression sur la piste s’est faite à bonne allure. Encore un petit effort (qui n’en finit pas comme toujours en fin de rando) et nous arrivons au refuge des Cortalets accueillis par le ronronnement d’un groupe électrogène qui alimente le bâtiment. On nous indique l’espace de bivouac qui est remarquable, vaste, sous une pinède semée de blocs erratiques de granit. Chacun s’installe à bonne distance des autres. La toilette dans un ruisseau serpentant sur une belle pelouse restera un bon souvenir. Après l’effort vient le réconfort d’une petite bière ou soda au gîte. Le monde est petit : Sophie y retrouve un de ses collègues du CAF de Clermont. Une petite promenade du groupe autour du petit étang des Cortalets nous ouvre l’appétit.
Etang des Cortalets
Je ne suis pas mécontent de bivouaquer étant donnée l’affluence des randonneurs du week-end qui vont constituer de grandes tablées bruyantes lors du dîner. Cette perspective ne décourage pas trois des nôtres qui préfèrent le saucisse-purée du restau au hachis parmentier lyophilisé des autres. Beau repas extérieur pris confortablement installé sur un gros bloc de granit 😊. Il est vrai qu’à la brume et la fraicheur qui s’abat d’un coup, certains préfèrent la douce chaleur d’un refuge bondé. La nuit tombe doucement comme nos paupières. Je me réveille quand même au milieu de la nuit pour apprendre que Toulouse était en finale du TOP 14 après avoir étrillé le Racing 😊 Le 22ème Brennus s’approche…. Ô,Ô Toulouse……..
Jour 7: Refuge des Cortalets à proximité du col de Jou 19 km – 680 m D+ – 1675 m D- 11h00 de déplacement
Journée du Canigou. J’y réfléchis depuis deux jours : escaladerons-nous le Canigou ou pas et si oui par quelle voie ? Je demande à Sophie de questionner les gens du refuge sur les différentes voies. Le matin sous un ciel bleu d’été, j’ai ma réponse.
Nous le monterons par la voie normale du pic Joffre, moins difficile et moins longue que la voie du Barbet. Avec un corollaire : la seule voie de descente possible est la Cheminée du Canigou. J’en ai vu des images avant le départ. Elles sont a posteriori plus impressionnantes que mon ressenti sur le terrain. Je ne dis pas que la descente fut facile mais nous l’avons bien maîtrisée individuellement et collectivement. J’y reviens plus bas. La montée par la voie normale est assez facile.
Montée du Canigou
La dénivelée de plus de 600 m est avalée en 1h40 environ. La montée se fait sans à-coups avec une progression du groupe très régulière. Du coup, on est arrivé au sommet sans essoufflement malgré nos sacs qui représentent quand même un handicap au départ. Nous restons un assez long moment au sommet pour observer et apprécier le paysage qui s’étend à nos pieds.
Sommet du Canigou
On voit clairement Prades et toute la vallée du Têt au nord et l’Espagne au-delà de Prat de Mollo au sud… La météo matinale est avec nous. Ce n’est qu’au bout de ce temps de pause qu’on va jauger la difficulté de la descente. Ce que j’en vois au premier regard ne m’impressionne pas trop. La pente est assez forte mais faite de grandes marches qui permettent de bien se projeter.
La stratégie est claire : la désescalade se fera évidemment sans sac et avec des relais courts pour acheminer les sacs de plateforme de stockage en plateforme de stockage : 4 en tout. Nous sommes 5 (Sophie, Pascal, Santiago, Patrice et moi) à se passer les sacs que nous pousse Pierre au début de chaque section de descente.
Désescalade des sacs
Sophie en bout de chaine toujours très volontaire 😊 se charge au prix de gros efforts de les stocker sur la plateforme intermédiaire. Chacun descend alors à l’étage inférieur dans le même ordre de relais. Sandrine encourage Véronique un peu impressionnée ; toutes deux descendent et se positionnent sur la plateforme de l’étage inférieur, à côté de Pierre. Je sais que cette descente va nous prendre du temps mais il n’y a pas matière à accélérer les opérations. Le même schéma de descente se reproduit 3 autres fois sans encombre. Avec cette organisation nous limitons au maximum le risque. Chaque collègue maillon de la chaine attend d’être confiant et sûr de ses appuis dans la pente avant de se charger d’une récupération ou d’un passage au relais du dessous. Les relais entre deux Atlassiens sont assez courts. Nous devons tenir compte dans ces opérations des quelques randonneurs qui montent au sommet… Certains nous confient leur admiration pour l’effort que nous sommes en train d’accomplir. Sur la dernière plateforme de stockage, on décide, car la pente se radoucit, de finir la désescalade avec le sac sur le dos pour ceux qui le peuvent. Au bout de quelques minutes, tout le monde a récupéré son sac au pied de la cheminée. Pendant toutes les opérations la tension a été forte mais le travail d’équipe a rendu possible cette descente dans un très bon niveau d’assurance. Je ne suis pas certain que nous aurions été plus efficaces avec des cordes. Le problème n’était pas la descente des Atlassiens (désescalade assez facile avec les grandes marches et toutes les bonnes prises) mais la descente des sacs ! La descente des 100 m de cheminée nous aura pris environ 50 minutes. Un sentier raide et caillouteux, tout en lacets, nous mène 400 plus bas au Plans de Cadi. J’ai prévu de faire la pause méridienne au refuge Arago 200 m plus bas encore. Nous l’atteignons après avoir pris quelques raccourcis dont un est « fatal » à Sophie qui se tord la cheville. Après le repas, la douleur se réveille et Véro notre infirmière lui strappe la cheville avec la bande que j’ai trouvée dans ma trousse. Elle restera enflée plusieurs jours mais notre WARRIOR souffrira en silence sans que cet incident ne nuise à son rendement. Peu après le refuge Arago, nous retrouvons le GR 10 au PC 2017. La traversée du torrent El Cadi qui a pris ses aises au niveau du gué n’est pas glorieuse pour l’animateur. Alors que tout le monde a pu traverser plus ou moins facilement le ruisseau assez large à cet endroit, je m’embrouille, ne trouve pas le passage, me déchausse pour finalement tomber les fesses les premières dans l’eau fraiche. Sans beaucoup de réactions de la part des spectateurs qui m’attendent sur la rive opposée 😊. Le ridicule ne m’a pas tué et nous reprenons notre descente dans un paysage remarquable à hauteur des gorges des Coloms . La pluie commence juste à tomber à proximité du refuge des Mariailles après que nous ayons pu refaire un petit plein d’eau. Je demande au propriétaire du refuge si nous pouvons nous abriter sous son séchoir / débarras. Nous attendons là presqu’une demi-heure que la pluie se calme un peu en riant bien aux blagues que nous sort Patrice de son site d’humour favori 😊. La pluie faiblit et nous nous remettons en route. L’écurie – le col de Jou – n’est plus qu’à 3 ou 4 km. La descente s’effectue sur un sentier qu’épouse au plus près le cours canalisé d’un ruisseau la Llipodera et plus bas d’un autre encore le Travès.
Le long du Llipodera
Etrange sensation de marcher sur l’eau : la largeur du sentier est souvent inférieure à celle du ruisseau canalisé. Nous parvenons enfin sur la piste qui nous emmène au col… Pourtant à un des derniers carrefours, je manque l’embranchement très discret sans doute avec le GR car je le manque et continue sur la piste parallèlement à notre sentier balisé favori. La pluie commence à retomber et les énergies déclinent. Nous trouvons un espace bivouaquable à un grand carrefour : 3 tentes s’y posent, un peu protégées par les arbres de la forêt qui domine la piste. Les autres continuent un peu le chemin et trouvent également le même type d’espace. Nous ne verrons jamais le col de Jou ni ce soir-là ni le lendemain ; il était pourtant à 100 m au nord de notre position. La pluie redouble et chacun finit d’installer sa tente au plus vite. A l’issue, pas d’autre solution que de se blottir dans sa tente pour y manger et se coucher sans avoir pu se laver (sauf Santiago) correctement. Sandrine et Véro n’ont pas osé allumer leur réchaud et ont mangé froid quelques céréales. Je n’entends pas la fin de la pluie pris par un sommeil bien réparateur. Cela fait 7 jours que nous marchons et répétons nos efforts. Une fatigue s’installe doucement.
Jour 8 : Proximité col de Jou au refuge de l’Alemany 19 km – 1500 m D+ – 1700 m D- 8h30 de déplacement
La pluie nous a accueilli au bivouac mais étrangement, l’air de la nuit a asséché ce que je m’attendais à retrouver « tremp » le lendemain ; la cape de pluie que j’avais étendue sur un panneau forestier est parfaitement sèche et la tente l’est presqu’autant. Incroyable ! Nous rejoignons l’autre partie du groupe plus haut sur la piste et nous prenons la direction de Py petit village sous le col de Jou. La piste se termine sur un sentier qui nous mène au col de la Mandra d’où l’on aperçoit assez loin, en contrebas, le petit village de Py, étalé en hauteur au-dessus de la Rotjà ruisseau impétueux renforcé par les pluies d’orage.
Col de la Mandra
Je devine une trace au SW qui semble descendre dans la direction du village mais la trace qui part au SE est plus marquée; nous la suivons donc. Petite erreur de ma part ! J’aurais dû prendre le temps de sortir la carte ! La sente au SW descendait peut-être plus franchement dans la pente mais réduisait la distance à parcourir pour arriver à Py. Au lieu de cela, nous avons suivi un très beau sentier qui nous a fait monter dans un premier temps avant de se stabiliser en balcon sur plusieurs centaines de mètres. Devant, je peste de cette bévue qui nous rajoute un peu de kilomètres et de dénivelée. Heureusement comme tous les matins nous sommes partis tôt. Finalement ce petit « extra » nous évitera plus tard dans l’après-midi de nous retrouver sans abri possible sous une pluie torrentielle. Je dirai comment et pourquoi… 😊Après un long cheminement dans une belle hêtraie nous « atterrissons » finalement sur le Rotjà à l’entrée de PY.
Le village est bien perché et il faut encore pousser sur les jambes et les bâtons pour arriver jusqu’au centre et jusqu’à l’auberge-épicerie ouverte ce dimanche matin. Je n’y croyais pas. Une fontaine sous l’épicerie nous ravitaille en eau et nous rafraîchit car une chaleur lourde s’est installée. La pause est longue puisque chacun, l’un après l’autre, fait quelques emplettes. L’épicier est seul et prend son temps. On en profite pour remplir les bennes-poubelles à proximité qui débordent. Une petite vieille sort de la boutique avec un peu de pain et un filet qui semble peser trop lourd pour elle. Elle remonte vers le haut du village. Peut-être son seul moment de vie sociale de la journée ? Une grosse voiture avec deux anglais à bord nous oblige à nous serrer contre le mur : il est vrai que nous nous sommes étalés. Même si la quiétude et la paix qui règnent ici nous incitent à faire durer le plaisir, le col de Mantet nous attend plus de 700 m au-dessus de nous 😊. Le GR suit en partie la route qui monte au col. Il la recoupe plusieurs fois. La progression est régulière comme depuis le début de l’aventure lorsque le chemin se cabre… A la sortie du village nous passons au-dessus d’un potager où les tomates ne sont pas dans leur meilleure forme : ce que nous confirme sa jardinière. Après deux heures d’effort, nous nous hissons finalement au col à 1760 m.
Avec son grand replat, c’est un lieu propice à notre pause méridienne et au séchage de quelques tentes. Le temps se couvre et n’annonce rien de bon pour l’après-midi. Heureusement, notre but de jour n’est pas si loin, à deux heures de marche environ. Quelques gouttes nous contraignent au bâchage et à nous remettre en route plus tôt que souhaité ! Nous apercevons le petit hameau de Mantet pas très loin en contrebas. Le chemin zigzague au milieu de pâturages ovins. A l’entrée du hameau, un petit café se propose au bon moment. Las, sa propriétaire, ancienne mairesse de Mantet nous apprend qu’il n’est plus en service : elle vient de prendre sa retraite. Elle me dit qu’elle a revendu sa licence et qu’un autre bar est ouvert plus bas dans le hameau. Je conduis donc le groupe qui n’a pas entendu et qui est frustré d’un bon petit noir jusqu’à la petite auberge. Je grimpe l’escalier en fer pour me retrouver sur une belle terrasse couverte. Des sourires que je ne vois pas doivent fleurir sur le visage de mes équipiers. L’arrêt se fait dans le bon timing, vers 13h30-14h 😊. A peine bue la tournée du patron très sympa, la pluie commence à tomber de plus en plus fort.
L’épisode durera près de 3 heures nous obligeant à rester à l’abri de cette belle terrasse et un peu plus tard, le froid venant, de la salle du bar-épicerie où règnera une belle chaleur agréable. Le patron très investi dans les organisations foncières du lieu est très causant et nous apprenons beaucoup de choses sur la vie dans ce coin reculé des PO. Plus haut, je disais que ma bévue du matin nous avait peut-être évité cette pluie torrentielle. Effectivement, arrivés plus tôt à Mantet, nous ne nous serions peut-être pas arrêtés dans ce beau café-lieu de vie et nous aurions continué vers le refuge de l’Alemany et là nous aurions pris une douche mémorable. Rando-fiction ? On ne le saura jamais. Ce qui est certain, c’est que la pause a duré beaucoup plus que prévu mais nous n’avons pas vocation à bivouaquer à Mantet 😊. Nous nous arrachons presqu’à regret de ce beau lieu de vie. Il reste peu à parcourir et la pluie qui avait juste faibli repart de plus belle lorsque le sentier s’élève au-dessus de la rivière de l’Alemany.
Passerelle sur l’Alemany
Elle ne nous quittera pas des deux heures qu’il nous faudra pour parvenir au refuge, 500 m plus haut. Pendant toute la montée, je fais des vœux (égoïstes) pour que le refuge non gardé de l’Alemany dont le propriétaire du café nous a dit beaucoup de bien soit vide d’occupants. Le sentier grimpe bien dans des sapinières tapissées de granit bien glissant. Prudence ! Nous parvenons enfin au refuge et mes vœux ont été exaucés : il est vide ! Et vaste pour au moins 12 personnes. Je nous vois tous allongés comme des sardines sur les bat-flancs 😊. Bizarrement, la perspective de dormir à l’abri n’enthousiasme pas 4 amis qui préfèrent l’abri rassurant de leur tente. La peur des punaises ? Les 5 qui restent préparent leur couchage en évacuant les matelas en mousse qui équipent le refuge. Un appentis à l’extérieur fait un très bon lieu de stockage. La toilette à la fontaine dans un air assez frais et venté est revigorante. Le repas pris autour de la table est « gargantuesque ».
Repas au refuge Alemany
Nous commençons à vouloir vider les sacs puisque nous n’avons plus qu’un repas à prendre sur notre ravitaillement. Les réchauds tous posés devant nous crépitent. Un très bon souvenir ce diner. Nos camarades campeurs quittent notre nid douillet réchauffé par le feu du poêle à bois que Santiago et Patrice se chargent d’entretenir. Sandrine et Véronique sortent presqu’à regret : en fait elles auront très froid toute la nuit et dormiront peu. Pascal et moi prenons nos quartiers perchés à l’étage et nous avons près de 5 m de large disponibles pour nos couchages : quel luxe. Nous passerons une excellente nuit.
Jour 9 : Refuge de l’Alemany à Planès 23,21 km – 1400 m D+ – 1800 m D- 9h25 de déplacement
Encore une longue journée mais c’est la dernière pour ce séjour. Le soleil inonde les pentes autour du refuge que nous avons nettoyé et remis en ordre.
Refuge Alemany
Nous pouvons commencer dès la porte refermée la grosse montée qui nous mène 300 m plus haut au col de Pal (2294 m). Montée sèche avec un sentier étroit pavé de granit. Il est vite atteint.
Col de Pal
Au loin au NW, on devine un col. Je suppose qu’il s’agit du col de Mitja que nous franchirons un peu plus tard. La redescente vers la haute vallée de la Carança commence. D’assez haut, on entend le grondement du torrent éponyme qui est bien en eau. On atteint rapidement le refuge gardé qui n’est pas encore ouvert au public.
Le couple qui le gère est en train de finir la peinture de la cuisine. Je dois poser à l’un des deux une question sur le parcours car j’envisage un raccourci et je veux obtenir un avis… Avec la carte sous les yeux pour étudier ma proposition, l’homme finit par la valider. Raccourcir une fin de rando remplit tout le monde d’aise. Il n’est pas encore d’actualité et nous en en reparlerons de ce raccourci. Pour l’instant, nous avons encore un gros morceau avant le repas, le col de Mitja.
Vue sur le col de Mitja
Ma supposition du matin était bonne et je ne m’étais pas trompé de col. Est-ce parce qu’il s’agit de la dernière difficulté du séjour mais Santiago, Sophie, Sandrine et Pierre prennent les devants. Santiago sera le premier au col devant Sophie : a-t-il pris les raccourcis ? Le tracé du chemin est très rectiligne avec de grands virages et une pente soutenue mais très régulière. Tout le monde n’a pas le même « feu aux fesses » : Fabien et moi attendons les derniers assez loin derrière. Nous prenons tout notre temps car rien ne presse vraiment. Sauf à faire attendre les Speedy Gonzalez qui sont arrivés depuis un certain temps déjà. Finalement après une longue ligne droite c’est le col et tout le monde respire. Le repas est bien apprécié, c’est le dernier déjeuner du séjour. Snif 😊… La météo qui m’inquiétait avant le col est finalement stable mais un peu fraiche et venteuse. Nous ne nous éternisons pas… L’après-midi va être consacré à la longue descente vers la cabane d’Aixeques 500 m plus bas et 4 km plus loin. Des points hauts nous voyons enfin le plateau de Cerdagne avec une mosaïque de villages que je ne peux encore identifier. Nous entrons dans la dernière ligne droite 😊. Après une petite pause à la cabane et quelques informations d’orientation données à Santiago, nous reprenons la route, impatients de vérifier l’existence et le gain en distance de notre fameux raccourci. Comme vous vous en doutez, la mariée se voyait trop belle. Nous avons tout d’abord du mal à trouver la sente sur le terrain. Nous commençons à faire les sangliers dans une zone boisée ce qui n’est pas simple avec de gros sacs et en fin de séjour de surcroit. Il n’est pas possible que cette légère trace animale soit la sente dessinée sur la carte. Pierre qui joue les éclaireurs GPS en main finit par trouver la vraie sente. Ne reste qu’à la suivre pour rejoindre plus à l’W notre GR. Ce qu’on voyait sur la carte et qui se vérifie sur le terrain c’est que le GR passe 250 m au-dessus de notre position. Même si on avait suivi le GR, il aurait fallu avaler de la dénivelée mais là la pente est plus sèche et la sente moins bien tracée que le GR… Tous mobilisent leurs dernières forces pour passer ce dernier obstacle. Finalement, il s’agissait bien d’un raccourci en distance ! Mais nous a-t-il fait gagner du temps ? 😊 Le GR rejoint finalement (ouf !), hésite entre montées et descentes. Ce n’est qu’à l’approche du Pla de Cedelles que le sentier forestier amorce la descente finale vers Planès que l’on aperçoit désormais.
Vue sur Planès
Restent deux derniers kilomètres pour conclure ces neuf jours de belles randos. La piste finale est caillouteuse et pour la première fois du séjour, j’ai les pieds qui chauffent. Nous arrivons à Planès du bon côté, à proximité de notre gîte. Le fils de la famille très serviable nous montre tout ce qu’il faut savoir pour planter notre bivouac. Il y a deux douches à notre disposition mais la patronne de l’Ori de Planès nous apprend qu’un groupe d’une quinzaine de randonneurs va arriver : il ne faut donc pas perdre de temps. Je monterai ma tente une fois douché. Finalement, quelques minutes plus tard, tous propres et en phase de décompression nous nous dirigeons vers la salle à manger pour boire un premier apéro offert par Patrice et pour savourer à la suite le fameux pot d’Atlas.
Avant de déguster un superbe repas qui nous paie bien pour toutes les difficultés du jour voire des jours d’avant.
Le contrat est rempli, nous sommes à Planès au jour dit. Tous les lieux de bivouacs ont été respectés, les ravitaillements imaginés ont bien été présents et ont contribué à alléger les sacs en début de rando. Le GR est bien une succession de montées et de descentes dont la narration journée après journée vous a peut-être, Lecteurs, un peu lassé ? Je pense avoir ramené le groupe en pleine forme malgré tous les efforts consentis et je regrette de n’avoir pas allongé le séjour de deux jours pour arriver à Mérens les Vals et par là avoir parcouru la totalité des Pyrénées catalanes. Il reste deux étapes faciles pour y parvenir : elles seront sur le dessus de la pile des étapes du séjour de l’année prochaine qui devrait nous mener en Ariège au pied du Seigneur du Couserans, le Mont Vallier.
Le jour d’après est consacré au retour. Avec le Petit Train Jaune d’abord qui nous fait parcourir la vallée de la Têt de Planès à Villefranche de Conflent.
Train Jaune
Et puis le groupe se sépare ; les uns retrouvant leur voiture à Villefranche pour filer ensuite vers Clermont ; les autres, retournant vers Perpignan et le littoral pour un après-midi farniente sur la plage d’Argelès avant le retour en bus à minuit vers Clermont. Clap de fin.
Merci à tous mes équipiers/équipières pour ce beau trek pyrénéen et toute cette belle tranche de vie partagée.
Thierry
Merci à Sophie, Pierre, Pascal et Fabien pour leurs photos
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