Séjour n°13. Grande Traversée des Pyrénées par la HRP (1ère étape)

Date : Du 30 juillet au 7 août 2011
Animateur : Michel J.
Participants : 2 Hommes et 6 Femmes Pour information, la fourchette d’âge allait  de 59 à 49 ans.
Météo : Nous avons bénéficié d’une météo clémente par rapport aux semaines précédentes avec quelques entrées maritimes en milieu de semaine qui n’ont pas modifiées durablement l’impression de beau. Les températures ont été supportables le jour et fraîches la nuit. Pas d’écart significatif barométrique.

Organisation :
Notre périple a commencé par quelques ralentissements et un superbe bouchon du à un véhicule en flamme à proximité de St Flour sur l’autoroute A 75. Deux véhicules pour transporter les 8 participants et les bagages, l’idée était de rallier Ille sur Têt afin de prendre le train et de pouvoir stationner sans soucis nos automobiles… En fin, compte tenu des ralentissements après Béziers, nous avons choisi la gare de Le Soler plus proche de Perpignan afin de ne pas rater le train. Une dizaine de minutes d’attente, le temps de se préparer, et nous voilà parti pour l’aventure via Perpignan avec un arrêt impératif à Banyuls sur Mer, point de départ de cette semaine. Avant de détailler, le parcours, je précise que notre périple s’est achevé à Montlouis, plus précisément à la Cabanasse où nous avons récupéré le train jaune qui nous a redescendu à Villefranche, Vernet Les Bains puis un TER nous a acheminé jusqu’à Le Soler…

Matériel utilisé et mis à disposition par l’association.
Trois tentes bi-place de marque Coleman, modèle Cobra, une tente individuelle de marque Jamet.

Incidents :
Bien que lourdement chargé avec une autonomie de 8 jours et l’absence d’eau sur une partie du parcours notamment au début de la traversée du massif des Albères, le rythme a été bon et le découpage des journées a été respecté. La première journée de randonnée débuté à 15h00 a été éprouvante du fait de la chaleur et du trajet routier. Sur l’ensemble du parcours, quelques chutes sans gravité qui ont occasionné éraflures et bleus. Quelques montées d’adrénaline dans le terrain de jeu en altitude.

Hébergement :
Les nuits se sont passées en bivouac sous tentes ou non avec point d’eau en général à proximité.

Itinéraire :
Le challenge consiste à faire d’Est en Ouest la traversée des Pyrénées sur plusieurs saisons par un itinéraire imaginé par G. Véron d’Ouest en Est. Je parle d’un itinéraire qui a pour but de suivre au plus près la crête frontalière. Il existe un certain nombre de variantes possibles où imaginées qui nous permettent de rester dans un terrain d’aventures modifiable presque jour après jour en fonction de la météo et de la forme des participants. Brigitte titulaire du SA2 a pu pendant quelques jours parfaire sa formation en guidant le groupe sur les parties plus montagneuses…
Les temps forts de ce parcours ont été la traversée du massif des Albères avec ses crêtes plantées de magnifiques granites aux formes diverses contrastant avec les belles hêtraies en contrebas ; les différents sommets Puig de Salford, Puig de Neulos, Puig Del Negre, la crête des Sept hommes, la longue crête frontière après le refuge de l’Ull de Ter ; les grandes cassures (pour le physique), le col du Perthus, Amélie les Bains. Au niveau faune, nous avons eu la chance de rencontrer des groupes importants d’isards sur le Pla de Coma Armada, les Clotades de l’Estanyols ; le ciel a souvent été occupé par les vautours fauves, une vache morte leur a même servi de repas sous le Roc Colom. Sur le plan humain excellente ambiance au niveau du groupe et je retiendrais la rencontre avec la jeune femme au Mas Nou, agricultrice Bio qui a partagé l’espace d’ un instant sa source d’eau fraîche et son potager… Sans oublier, le retour avec le petit train jaune, magnifique…
Pour ce parcours, les cartes suivantes ont été utilisées : 2549OT, Banyuls, col du Perthus ; 2449OT, Céret, Amélie les Bains ; 2349ET Massif du Canigou ; 2250ET Bourg-Madame, Mont-Louis.
Quelques chiffres : cumulé des dénivelées positives 8030m et négatives 6810m 

Détail du parcours suivi :

Samedi 30 juillet. Durée du déplacement 4h10 ; DP 875m DN 155m
Nous quittons la gare de banyuls à 14h50 et rapidement, nous voyons le premier objectif se dresser devant nous la Tour de Madaloc que nous laisserons sur notre droite. En arrière plan s’éloigne rapidement la grande bleue où nous distinguons de nombreux voiliers profitant du moindre souffle d’air. Premier collet franchi, nous poursuivons sur le GR10 commun avec la HRP. Bivouac à proximité du Puig de Salfort (en dehors de la réserve naturelle) avec une  tramontane soutenue.

Dimanche 31juillet. Durée du déplacement 9h07 ; DP 765m DN 1400m
Coll del Pall, coll de la Carbassera, refuge Tanyareda, fontaine du même nom, Puig Neulos 1256 alt, coll de l’Ullat 930 alt, le Perthus.
Beau début de journée sur les crêtes avec de magnifiques blocs de granit aux formes particulières. Par endroit, des morceaux de quartz émergent et étincellent sous le soleil levant. La végétation rabougrie de chênes verts semble taillé par une main invisible. Nous bifurquons vers le nord abandonnant un temps les crêtes et pénétrons dans une majestueuses forêt de hêtres. La fontaine de la Tanyareda est la bienvenue et nous remplissons nos différents récipients en eau puis nous gagnons le point haut de la journée, deuxième sommet significatif de la traversée, le Neulos que nous gagnons pleine pente en suivant la frontière. Pause au coll de l’Ullat avec café et boissons au choix… puis c’est la longue descente vers le Perthus ou nous utilisons le nouveau tracé du GR10 à partir de St Martin de l’Albère qui nous fait éviter une longue portion de goudron (tracé sur la route sur la carte IGN). A l’entrée du Perthus, nous abusons avec la complicité de Dame Pipi, des sanitaires publics (toilette réparatrice). Le bivouac est installé à proximité des ruines romaines de Panissart.

Lundi 01 août. Durée du déplacement 10h44 ; DP1445m DN 1000m
Coll de Portells, coll del figuer, Las Illas 548m alt, coll de Li, refuge des Salines, coll del Pou de la Neu,Roc de Frausa 1427m alt, Can Felix
Nous longeons la frontière sur une piste forestière tranquille. Arrêt sympa à Mas Nou où nous reprenons de l’eau puis Las Illas. Nous quittons le GR 10 que nous côtoierons encore à deux reprises sous le Roc de France puis du côté du col de la Cirère et optons pour un sentier à couvert sur la partie française plein sud, le sentier des Trabucayres utilisé par les partisans repliés à Las Illas de Don Carlos frère de Ferdinand VII qui tenta à la mort de ce dernier invoquant la loi salique de prendre le pouvoir…. Après un pique nique, sur un belvédère rocheux digne d’une carte postale côté espagnol, nous arrivons à la fontaine des Salines. L’endroit est désert et d’un commun accord, nous nous accordons une énorme pause avec toilette générale, lavage, eau à volonté !! Petit détour après avoir regagné le versant français, au Roc de Frausa, 3e point haut, dédaignant le Roc de France quelques mètres plus haut en altitude mais gâché par son pylône de télécommunications. Longue descente vers Can Félix, où nous trouvons un super endroit de bivouac à 8 minutes d’un point d’eau. Je passe sous silence, l’histoire racontée par les deux garçons de l’aventure partis avec tous les récipients cherchés de l’eau et qui sont revenus à la nuit tombante avec de l’eau (tout de même) et prétextant pour le retard avoir été enlevé par deux suédoises etc….

Mardi 02 août. Durée de déplacement 9h18 ; DP 1415m DN725m
Amélie les Bains 215 alt, Can Quirc, coll de la Réducta, ancienne gare minière de Formentera, coll de Formentera, coll Bufador, tour de Batère
Longue journée de montée à travers forêt mixte, champ de fougères qui a débuté par une descente de 2h00 afin de gagner Amélie où nous en profitons pour consommer fruits, laitages et douceurs. Nous empruntons après la piscine municipale une sente qui nous permet de regagner les hauteurs en évitant le goudron. Une succession de cols puis la Tour de Batère. Le bivouac est installé sous une ruine de bergerie mais à proximité du rejet du trop plein d’une prise d’eau. Le panorama est magnifique et nous percevons au sud déjà dans le lointain le Roc de France. Nous avons bien avancé et la nuit s’annonce douce et étoilée. Herbe rase, eau à volonté, bruit des troupeaux, le paradis des randonneurs n’est pas loin !!! Ah oui, nous avons l’arrivé pleine pente de deux touristes sur notre promontoire, d’abord le mari en tenue bourgeoise suivi d’une femme beaucoup plus jeune  un peu enveloppée… oh là là c’est un peu tendu (il voulait parler de la pente). Nous échangeons sur la beauté du paysage, ils sont de la région parisienne et découvre le coin, nous les rassurons en leur montrant le chemin plus confortable pour la descente…

Mercredi 03 août. Durée du Déplacement 6h48 ; DP1405m DN453m
Col de la Cirère 1731m alt, Puig de Pel de Ca 2112m alt, Pic Gallinasse 2461m alt, Serra del Roc Negre de 2421m alt au Puig del Roc Negre 2714m alt, porteille de Leca 2594m alt, Gourgs de Cady 2436 alt.
L’étape est délicate et peut parcourue, la plupart des randonneurs poursuivant par les balcons du Canigou sur le GR10.
La nuit a été étoilée mais ponctuée régulièrement sur l’ouest par des éclairs imposants. L’humidité avec un entrée du Marin s’est faite sentir vers 03h00. Au petit matin, paysage toujours apprécié d’un réveil au soleil avec une mer de nuages à ses pieds. Nous tentons le passage par la Sierra del Roc Négre, itinéraire montagnard qui s’élève brutalement dès le col de Cirère pour gagner rapidement un second épaulement à plus de 2000 mètres d’altitude. Très sauvage, le groupe se sent superbement bien. L’ambiance est assurée par quelques nuages qui nous ont déjà rattrapé et se compactent puis se déchirent sous l’action de l’élévation de la température et des mouvements d’air. Notre progression est lente mais régulière. Je reviens un instant en arrière un peu avant de col de Cirère où nous rencontrons deux randonneurs chargés qui nous emboîteront le pas sur cet itinéraire que nous verrons passer tard dans l’après-midi en crête alors que nous sommes confortablement installés au bivouac des gourgs de Cadix (Gourg : lac profond). Randonneurs avec lesquels nous échangerons deux jours plus tard, les ayant rattrapé au dessus d’Ull de Ter en Espagne. Nous apprendrons qu’ils sont de Clermont Ferrand. Le monde est petit…
A une vingtaine de mètres du sommet, nous posons nos sacs et évoluons sur une arrête rocheuse qui nous ouvre le sommet à 2714 mètres d’altitude. Bravo Marie pour cette première… L’arrête SW est inconfortable avec un lourd chargement, il faut contourner le sommet par le sud puis assurer un long dévers en choisissant le meilleur cheminement entre barres rocheuses et pierriers sans perdre trop d’altitude. Nous franchissons la crête un peu au-dessus de la Porteille de Leca. Brigitte à ma demande part en éclaireuse en suivant une crête nord afin de vérifier si le canyon aperçu est passable, ce dernier formé par un glissement de terrain sans doute suite à une mini avalanche où à un orage local violent. Cà passe, le bivouac se fera à proximité des lacs trois cent mètres plus bas dotant que le temps s’assombrit et qu’il reste une bonne longueur de crêtes avant de gagner le Pla de Guilhem. Au cours de cette journée, nous avons progressé vers l’ouest d’environ 7 kilomètres linéaires…

Jeudi 04 août. Durée du Déplacement 9h45 ; DP 965m DN 1185m
Porteille des Tres Vents, Puig Roja 2724m, crête des Sept Hommes, col de Boucacers 2281m alt, Pla Guihem, les Esquerdes de Rotja, Porteille de Rotja, Pla deComa Armada, Porteille de Morens 2381m alt.
Il faut s’extraire de ce creux et retrouver, la crête d’hier. La forme après ce bivouac somptueux est renforcée, les 300 mètres sont vite avalées et nous sommes rapidement sur la crête des Sept Hommes où le paysage est magnifique sur 360 ° avec au nord le Canigou et vers l’ouest les vastes étendues que nous allons parcourir aujourd’hui. Petite pause à l’abris du vent au col informe des Boucacers. Après la Collada del Vent, nous nous laissons embarquer par une jolie petite sente qui semble faire le tour d’un mamelon. Mauvais plan B qui nous obligera une demie heure plus tard à resauter versant nord du mamelon en hors piste survoler par d’impressionnants vautours fauves. Calmés par l’effort supplémentaire, nous prenons notre repas de mi-journée aux sons des cloches d’un troupeau de chevaux. Ensuite nous parcourons toujours à une altitude supérieure à 2200 mètres un long plateau occupé par vaches, chevaux. Sous le Roc Colom, d’ailleurs, les vautours sont attablés… Sur la fin de la journée au Pla de Coma Armada, nous pouvons observer à loisir notre premier troupeau important d’isards, une bonne quarantaine constitué de femelles et de jeunes qui galopent en tout sens peu effrayés par notre présence. Le bivouac sera installé au dessus de la station de Vall Ter en Espagne à proximité d’un ruisseau.

Vendredi 05 août. Durée du Déplacement 9h08 ; DP 1100m DN 1730m
Refuge de l’Ull de Ter, col de la Marrana 2220m alt, col de Tirapitz (2781m alt, col de Noucreus 2796m alt,col de les Nou Fonts, col d’en Bernat, l’Estanyol, Pla de Cedelles
Après une petite descente en passant par la station désertique espagnole, nous regagnons rapidement de l’altitude et ravitaillons en eau au refuge d’Ull de Ter. Nous montons à bonne allure, doublons les randonneurs ayant fait étape au refuge et retrouvons nos deux clermontois que nous abandonnons définitivement au niveau d’une belle collection de croix frontières à proximité du sommet de la Pic de la Fossa del Gegant où nous bifurquons WNW. Après un dernier collet d’altitude à 2616 mètres, nous entamons une descente par les Clotades de l’Estanyol où nous attendent un groupe important d ’isards. Nous suivons le ruisseau Cami de Nuria. Le détour par le refuge de l’Orri ne permet pas d’assouvir une envie de café dans de vraies tasses. Notre cheminement se banalise malgré l’intérêt du sentier, nous pénétrons de nouveau petit à petit une végétation connue en suivant le GR10 retrouvé. La fin du voyage se rapproche. Le bivouac se fera sur les hauteurs de Planès. Trois courageuses iront faire le ravitaillement en eau pour l’ensemble du groupe.

Samedi 06 août. Durée du déplacement 1h00 ; DP 60m DN 160m
Courte étape qui nous permet de gagner par de belles petites sentes et sentiers, la gare de Mont-Louis situé à la Cabanasse. Le Chef de gare nous accueille par un sympathique café puis c’est le petit train jaune, son heure de réparation sur place… les beaux viaducs, les tunnels non éclairés, l’ambiance sur ce wagon découvert avec ces jeunes espagnols criant dans nos oreilles… Nous récupérons sous un franc soleil nos voitures et c’est l’heure de rentrer sur Clermont…

Temps de préparation : 25 h

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