Séjour n° 13 De Clermont-Ferrand au Mont St Michel à vélorando
Date : du samedi 08 au vendredi 21 juillet 2017
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 5 dont 2 femmes et 3 hommes.

Le groupe au départ de Montferrand

Météo : correcte sans excès au niveau chaleur avec deux matinées humides avec quelques averses de pluie fine
Faune rencontrée : en majorité des oiseaux et notamment d’eau le long de l’Allier et de la Loire, hérons cendrés, cigognes blanches, aigrettes garzette, cygnes tuberculés, foulques, colverts, poules d’eau, vanneaux huppés, sternes naines et pierregarin, cormorans continentaux, mouettes rieuses, goélands argentés (également en bordure de mer), mouettes mélanocéphales ; en bordure de mer et notamment dans la baie, huîtriers pie, canards Tadorne de belon, goélands bruns et marins, des cormorans atlantique, de petits limicoles et un mammifère marin, un phoque gris et des oiseaux plus communs, pies, tourterelles turque, pigeons ramiers, martinets noirs, hirondelles de fenêtre et de cheminée, quelques rapaces…milans noirs, busard cendré (1) et comme mammifères ragondins, chevreuils, écureuils et j’en oublie sans doute…

Itinéraire : le challenge consistait à relier Clermont-Ferrand au Mont Saint Michel en utilisant au maximum des voies à faible circulation ou des pistes cyclables et voies vertes (voir les détails ci-dessous). Seuls quelques passages sur les ponts ont nécessité une attention particulière.
Pour préparer et réaliser cette traversée, j’ai utilisé, de ma collection personnelle, les cartes Michelin départementales n°319, 326, Eurovélo6 (3 et 4), Ign n°19 et 26 et un topo vélo édition Ouest-France, la Véloscénie de Paris au Mont-Saint-Michel.
Classement : facile (1 jour de transport, 11 jours de voyage à vélo, 2 jours consacrés au Mont Saint Michel et à la baie)
Kilométrage parcouru (compteur vélo) : 811.92 soit 73.81 moyenne par jour, distance la plus longue 98 km et la plus courte 54.220 km. La valeur donnée par le GPS serait de 832.21 km.
Durée de roulage totale : 52h46 sur la journée, maximum 6h30, minimum 2h56.
Conditions de roulage : bonnes dans l’ensemble sur les voies vertes et les petites routes.
Hébergement : sous un tipi de marque Bergans prévu pour 6/8 personnes dans des campings avec de beaux emplacements. Bon accueil dans l’ensemble aux voyageurs à vélo et notamment depuis le Mêle-sur-Sarthe où la VéloScénie arbore avec la complicité des riverains et commerçants de nombreux vélos peints, décorés en devantures, sur les ronds-points.
Nourriture : ravitaillement sans problème sur l’ensemble du parcours (une voire deux fois par jour).
Transport retour : à l’aide d’un véhicule Peugeot de 9 places mis à disposition par le club Arverne de plongée. Les vélos et bagages ont été transportés à l’aide de la remorque de l’association aménagée. Un grand merci à Georges B pour la récupération au Mont Saint Michel.
Equipement : Vélo (personnel) VTT avec des pneus non crantés équipés de porte-bagages et sacoches ou tirant des remorques Bob (1 Yak et 1 Ibex). Une remorque Bob (Yak) de l’association a été utilisée. Une paire de sacoches de marque Vaude a été mise à disposition.
Découpage du séjour
Les données ci-dessous, le kilométrage (KM), la durée de roulage (DR), et la moyenne journalière (MJ) ont été fournies par le compteur vélo. 
Les informations complémentaires ont été tirées de sites internet ou de divers documents.
Deux jours et demi vont être nécessaires pour traverser les départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier et d’une partie de la Nièvre. L’orientation est Nord suivant au plus près la rivière Allier.

Jour 1. Samedi 08 juillet 2017 (KM: 54.220 ; DR : 2h56 ; MJ 18.5)
Départ de Montferrand après chargement des sacoches et remorques. L’étape du jour consistait à rejoindre St Yorre. La sortie de l’agglomération en direction de la Limagne s’est passée sans problème, en utilisant les pistes et bandes cyclables. Gerzat puis Lussat, les Martres d’Artières, Joze où nous avons franchi l’Allier pour la suivre rive droite jusqu’au Pont de Limons en passant par Culhat (Lanterne des Morts) Crevant Laveine, Vinzelles, Charnat. Après le passage sur le pont de Limons, nous avons continué rive gauche, passant le Port-de-Ris, St Priest Bramefant, admirant de loin le château de Maulmont dédié aux réceptions. L’arrivée sur St Yorre malgré les nouveaux ronds points et voies routières s’est déroulée avec peu de circulation. Nous avons passé la nuit au camping de la Gravière en bordure de l’Allier. Cette mise en jambe avec un kilométrage volontairement court, nous a permis de nous habituer à rouler en groupe avec des vélos chargés. En début de soirée, un violent orage a mis à rude épreuve le tipi qui s’est révélé bien étanche !
Informations complémentaires : le site du Château de Maulmont, était au XIIIème siècle la Commanderie Templière de la Gagère, construite par le Grand Maître de l’ordre du Temple, Renaud de Vichy, dès son retour de croisade en 1255. Cette Commanderie de l’Ordre Templier est construite sur les collines dominant les rives de l’Allier.

De la part de Gilles…

Première halte de notre parcours, Culhat, devant la lanterne. Nous apprenons qu’il s’agit d’une Lanterne des morts, ce qui suscite curiosité, questions et discussions. Nous découvrirons ensuite qu’elle date du XIIème siècle, comme la plupart de ces édifices. A l’origine située à l’intérieur du cimetière, avant le déplacement de ce dernier en 1921, elle est classée au titre des monuments historique depuis le 12 juillet 1886. C’est un édifice plutôt rare en Auvergne, à tel point que la ville en a fait l’élément majeur de son blason. La fonction de ces lanternes, ou fanaux funéraires, reste méconnue. Dès l’antiquité, il est de tradition d’entretenir une flamme auprès des tombes, chez les celtes la lumière est censée rassurer les habitants et chasser les mauvais esprits, voire la mort elle-même. Cette coutume est reprise par les premiers chrétiens pour qui la mort n’est qu’un passage vers la lumière céleste. Celle de Culhat pourrait aussi avoir une fonction plus pragmatique : située à quelques centaines de mètres de l’Allier, elle renseignait les bateaux sur leur position exacte.
De la part de Janine… St-Yorre et Vichy.
Ces deux villes évoquent l’eau minérale, les thermes, les courses hippiques et aussi la capitale que fût Vichy de 1940 à 1944.
Mais parlons plutôt de l’eau…
Eaux thermales : Les bienfaits de l’eau de Vichy étaient bien connus localement mais en 1799, Letizia Ramolino, mère de Napoléon Bonaparte, y fit une cure particulièrement bénéfique et la ville gagna en notoriété. Le premier établissement thermal fût achevé en 1830. Depuis, l’efficacité des cures n’est plus à démontrer, particulièrement dans le soin des rhumatismes et du surpoids. Aujourd’hui, deux établissements accueillent les curistes sur les berges de l’Allier et des cures de bien-être sont également proposées.
Eaux de consommation : Les eaux de Vichy et de St-Yorre sont connues depuis l’antiquité.
Reconnues d’utilité publique en 1850, elles sont exploitées depuis 1859. Il y a eu dans le passé jusqu’à 140 captages (dont 2 dans le Puy-de-Dôme) pour puiser les eaux de Saint-Yorre qui émergent toutes avec la même composition physico-chimique. Aujourd’hui, la société des eaux emploie 219 personnes et produit 200 millions de bouteilles par an.
Difficultés du parcours : journée sans grand dénivelée sur des routes tranquilles…
Jour 2. Dimanche 09 juillet. (KM : 55.83 ; DR : 3h30 ; MJ 15.9)
Nous avons continué rive gauche jusqu’à l’entrée de Vichy puis sommes passés, rive droite pour traverser la ville puis Creuzier-le-Neuf jusqu’à l’imposant château de Billy (château fort du XIIIème siècle). Par la rive gauche, nous avons pu admirer en contournant Marcenat, l’ancienne abbaye de St Gilbert. La D142 nous a amené à Paray- sous-briailles, puis Racailler. Avant Contigny, nous avons passé la Sioule puis Monétay-sur-Allier à deux pas du bec de Sioule. Bientôt Châtel-de-Neuvre et sa chapelle romane St-Laurent qui domine les méandres de l’Allier. Camping La Courtine à proximité de la rivière Allier.
Informations complémentaires :
L’abbaye Saint-Gilbert de Neuffonts date du XIIème siècle et fut fondée en 1152 par Gilbert, seigneur auvergnat, à son retour des croisades. Après de nombreux miracles (guérisons), il sera sanctifié. L’abbaye servira d’hôpital (surtout pour les pauvres) et d’hébergement pour les religieux âgés et malades. Subsistent surtout le chauffoir et la salle capitulaire d’architecture romane et d’inspiration cistercienne.

Eglise Saint-Laurent à Châtel-de-Neuvre

La position de cette église à elle seule en fait un édifice remarquable : elle est placée sur une falaise qui domine les méandres de la rivière Allier et elle bénéficie d’une table d’orientation placée à son chevet. La vue s’étend alors jusqu’à Moulins au Nord et aux monts de la Madeleine au Sud. C’est une église romane du XIème siècle dont la nef est l’une des plus anciennes du département et également l’une des plus étroites, guère plus de 2,50 m. De petites fenêtres
placées au-dessus des arcades l’éclairement directement. Le clocher est d’époque romane, mais il est aujourd’hui amputé de sa flèche. Il est recouvert de petites tuiles alors que le reste de l’église a reçu des tuiles “canal”. Le pignon de la façade ouest possède un arc aveugle et une ouverture a pris la place du tympan de la porte.
A l’intérieur une peinture murale de la fin de l’époque gothique représente Saint Sébastien, protecteur contre la peste. Son site exceptionnel en surplomb de l’Allier a connu une occupation gauloise, ancien oppidum, et gallo-romaine dont témoignent les stèles intégrées dans la façade et les pierres sculptées réemployées dans le parement du transept Sud.
Difficultés du parcours : quelques bosses et rupture de pentes avec un pourcentage important (notamment la jonction avec la D142 au lieu-dit le Lonzat).
Jour 3. Lundi 10 juillet. (KM : 69.27 ; DR : 4h24; MJ 15.7).
Dès la sortie du camping, nous repassons rive droite de l’Allier et au lieu les Gourlatiers nous prenons la D300, nous voyageons tranquillement en parallèle de la N7, très chargée à cette époque des vacances, que nous conserverons jusqu’aux faubourgs de Moulins. Les pistes cyclables aménagées en bordure de la rivière, nous ferons traverser la ville sans aucune difficulté, bientôt Arvermes, Trévol par la D288, contournement par l’Est et le Nord de l’arboretum de Balaine. Au lieu-dit, les Fougeries, nous atteignons le département de la Nièvre, Chantenay-Saint-Imbert. La D22, nous amènera avec un vent sensible de Nord-Ouest
à Le Veurdre en passant la rivière Allier, nous retrouvons le département du même nom. Camping municipal.
Informations complémentaires : De la part de Sophie…. Moulins
Préfecture du département de l’Allier, Capitale historique du Bourbonnais, ville d’art et d’Histoire
Recensement 2014 environ 19762 habitants
La ville doit son nom aux nombreux moulins à eau, à vent et à bateaux qui s’étendaient sur la rivière Allier. Aujourd’hui disparus.
Moulins à son apogée : Ville fondée en 990 mais c’est à partir de 1327 sous la direction du couple Pierre de Bourbon et Anne de France que le duché du Bourbonnais est considéré tel un véritable état princier. Au XVII siècle, les rives de l’Allier sont urbanisées : expansion de la batellerie, la coutellerie de luxe et l’industrie armurière
Monuments et musées à voir :
La tour de l’horloge dite “Jacquemart” avec toute sa famille d’automates pour carillonner.
Tour de la Mal-coiffée : vestige de l’ancien château médiéval des ducs de Bourbon, fera office de prison de 1940à 1944. Elle restera prison jusqu’en 1984.
Place de l’Allier avec le “Grand café ” style beaux arts 1900 (une des 10 plus belles de France).
Cathédrale de Moulins avec un triptyque d’un peintre flamand
Maisons à colombages et hôtels particuliers
La maison Mantin : demeure d’un bourgeois moulinois du XIX siècle mort en 1905 , léguée à la ville de Moulins qui se devait de l’ouvrir au public 100 ans après le décès de son propriétaire . Ouverte au public depuis 2010 après une belle restauration.
Pont Régemortes rebâti en 1753 par l’ingénieur Louis Régemortes après son effondrement en 1711, un des premiers et plus grands construits en France, longueur 301,50 m.
Musée d’Anne de Beaujeu (premier bâtiment édifié en France de style Renaissance ) : collection de sculptures bourbonnaises, peintures allemandes et flamandes du Moyen Age et Renaissance, archéologie.
Musée de la Visitation : collections de textiles uniques, d’orfèvrerie civile et religieuses, lieu de mémoire consacré à l’histoire d’un ordre monastique fondé en 1610. Histoire de France et l’histoire des femmes durant ces quatre siècles.
Centre national du costume de scène conserve et présente une collection de 10 000 costumes de scène .
Bien d’autres monuments encore …
Flâner seul ou accompagné d’un guide conférencier, Moulins mérite qu’on s’y attarde … Pourquoi pas une journée à Moulins ? Je veux bien l’organiser …
L’arboretum de Balaine est un parc botanique et floral privé de 20 hectares, situé sur la commune de Villeneuve-sur-Allier. Il associe l’architecture des jardins à l’anglaise du XIXème siècle aux collections d’essences exotiques.
Difficultés du parcours : aucune. Je passe sous silence le vagabondage autour d’un plan d’eau à hauteur de la N79 avec passages de gués sur des chemins dignes d’une étape africaine après de fortes pluies…Peut-être que l’animateur mal réveillé a voulu tester la résistance mentale des participants et le matériel ?
Jour 4. Mardi 11 juillet. (KM : 93.19 ; DR : 5h37; MJ 16.5).
Nous quittons le département de l’Allier en refranchissant la rivière. Dès la sortie, nous pouvons observer de près, quatre cigognes dans une pâture à la recherche du petit déjeuner. Plein Nord par la D134, Mars-sur-Allier, Saincaize-Meauce et Gimouille où nous retrouvons l’Eurovélo6, un beau souvenir pour trois des participants. Nous faisons une longue pause pour admirer le pont canal de Le Guétin qui passe au-dessus de la rivière Allier, et observer les nombreux oiseaux d’eau en quête de nourriture. Pris par l’élan, nous avons fait un détour par l’écluse des Lorrains avant de gagner le point d’observation du Bec d’Allier, là où rivière et fleuve mêlent leurs eaux. Toujours allant vers le nord, nous suivons maintenant le fleuve Loire, le passage du pont-canal nous a fait entrer dans le département du Cher. Cuffy, Marseille-les-Aubigny, la Charité-sur-Loire, les petites villes et villages se succèdent sans à coups. Nous laissons Sancerre et son vignoble sur notre gauche car la grimpette pour l’atteindre solliciterait un peu trop la musculature…la route est encore longue ! Enfin Cosne-sur-Loire et le camping Aquadis Loisirs sur l’Ile.
Informations complémentaires : Gimouille. Au confluent d’un fleuve et d’une rivière, la Loire au Nord, l’Allier au Sud et traversé d’Est en Ouest par le Canal Latéral, Gimouille est résolument placé sous le signe de l’Eau. De surcroît la commune voit naître la source du Saint-Laurent, modeste ruisseau portant le nom du céleste patron du village. D’aucuns pourront voir là sans doute l’origine du nom de Gimouille, contraction de « Gîte Mouillé », encore que cette étymologie soit très incertaine. Une autre hypothèse présente l’origine du nom par « Gimollis », du nom du vétéran « Gemollus » à qui Jules César donna le territoire au cours de la guerre des Gaules.
Le Pont Canal du Guétin permet au canal latéral à la Loire de franchir la rivière Allier d’une rive à l’autre. Inauguré en 1838, réalisé en pierre d’Apremont-sur-Allier, cet ouvrage est monumental, 343m de longueur comprenant 18 arches. Le dénivelé est rattrapé en aval par une double écluse pour une chute d’eau de 9m60. Aujourd’hui, les bateaux de plaisance sont les principaux utilisateurs. 
L’écluse des Lorrains. Une des activités de la région au cours du XVIIIème et XIXème siècle était le commerce du sable extrait des alluvions de l’Allier et de la Loire au niveau du Bec d’Allier. Afin de faciliter son transport du lieu d’extraction au port de la Grenouille en aval du pont-canal, l’ingénieur Adolphe Jullien fut chargé de la construction d’une écluse et d’un canal de liaison. Cette écluse devait également servir d’alimentation en eau au canal latéral à la Loire.
Difficultés du parcours : journée vallonnée sans excès

Vue du Pont Canal du Guétin, l’Allier

Jour 5. Mercredi 12 juillet. (KM : 82.76 ; DR : 5h37; MJ 14.7).
Nous continuons rive gauche, le long de ce fleuve sauvage et allons rapidement aborder la première centrale nucléaire, Belleville-sur-Loire, le contournement nous fait suivre pendant un cours moment, le canal latéral à la Loire. Nous restons rive gauche et arrivons dans le département du Loiret. A Châtillon-sur-Loire, nous franchissons la Loire et longeant le vieux canal, arrivons à Briare au pied du pont-canal. Le franchissement à pied permet d’admirer la beauté de l’ouvrage métallique, les lampadaires et les deux colonnes rostrales ornementées, de part et autre du pont. La fin de l’itinéraire du jour suit de près la Loire et nous offre une lumière particulière et renouvelée en permanence. Camping aux jardins de Sully, rive droite.
Informations complémentaires : Ecluse de Mantelot. Avant la construction du pont-canal de Briare, ce passage permettait aux bateaux, venant du sud et allant vers Paris ou l’inverse, de passer de l’ancien canal latéral à la Loire à l’ancien canal de Briare par la Loire. Pour cela, un système d’épis et de levées submersibles construit par l’homme permettait d’avoir une hauteur d’eau suffisante. En 1880, une chaîne immergée et placée de chaque côté permettait de retenir le bateau en cas de forts courants en haute eau ou de le tirer en cas de faibles courants en basse eau. Le nombre de bateaux était alors d’environ 4 000 par an. Il fut remplacé plus tard, en 1880, par un toueur,
qui accompagnait les bateaux lors de la traversée. Le nombre de bateaux passa alors à environ 9 000 par an. Malgré tous les moyens mis en place, la traversée était dangereuse (le courant pouvait atteindre 2,5 mètres par seconde en haute eau) et l’on dénombrait environ 10 naufrages par an. Si un bateau sombrait, il était repêché au niveau des écluses de Briare. Le temps de passage pouvait durer de 2 à 4 heures pour la descente et de 3 à 6 heures pour la montée. De nos jours, on peut toujours voir le chemin de halage, appelé «La levée de l’escargot» ainsi que la rampe d’accès au pont et les tireurs de câbles de chaque côté de la rive.
Pont-canal de Briare. Il fait partie de ces monuments qu’il faut avoir vu avant de repartir. Un incontournable du genre. Et pour cause ! Jusqu’en 2003, il fut le plus long pont-canal d’Europe ! 662 mètres à parcourir à pied avec de l’eau dessus et dessous… et une vue imprenable sur la Loire. Il a été détrôné par le pont-canal de Magdebourg, sur l’Elbe, qui mesure 918 mètres.
Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. Deux réacteurs à eau pressurisée (REP) de 1300 mégawatts (MW), chacun. La construction a eu lieu entre 1979 et 1988.
Château de Sully. Le château est mentionné dès 1102, il contrôlait un pont sur la Loire qui disparut dès le XIVème siècle. Il n’a appartenu au cours des siècles qu’à trois familles : les premiers seigneurs de Sully, la famille de la Trémouille, et la famille de Béthune. Le château est entouré de douves encore en eau et comprend deux parties distinctes : le donjon et le petit château. Il est bâti au confluent de la Loire et de la Sange.
Difficultés du parcours : passage du fleuve sur les ponts non aménagés.

Ecluse de Mantelot

Jour 6. Jeudi 13 juillet. (KM : 80.80 ; DR : 4h54; MJ 16.5).
Depuis Cosne-Cours-sur-Loire, l’orientation de notre itinéraire glisse tout doucement vers le Nord-Ouest. Jusqu’à Châteauneuf-sur-Loire, nous voyageons rive droite confortablement installés sur une voie verte. Quelle amélioration depuis 2004 de cette partie de l’Eurovélo6 initiée par François Dumon, Vice-Président de la Région Centre, les petites routes ont laissé la place à des voies exclusivement réservées aux vélos et autres engins, non motorisés. Rive gauche, nous passons Jargeau puis la traversée de la grande ville ligérienne d’Orléans se passe par la rive droite où nous pique-niquons près du fleuve à l’abri des averses sous un épais feuillage. Une cyclovoyageuse, nous indique que le pont de l’Europe où sera tiré le feu d’artifice est interdit à toute circulation. C’est le 13 juillet ! Nous rebroussons chemin, passons rive gauche après moult détours. C’est le dernier pont sur l’A71 puis c’est St-Hilaire-St-Mesmin où nous traversons le Loiret qui rejoint peu de temps après le fleuve à la pointe de Courpin. Après Orléans, le fleuve et notre parcours s’oriente Sud-Ouest. Meung-sur-Loire, nous fait repasser rive droite et c’est bientôt Beaugency et son vieux pont que nous franchissons avec prudence pour nous installer au camping le Val de Flux.

Peu avant Orléans en bord de Loire

Informations complémentaires : De la part de Jean-Marc…Orléans : Venant de Saint-Père-sur-Loire, en ce 13 juillet vers 11h30, nous arrivons à Orléans. Vers le Nord, Paris est à 120 km. Au Nord, Nord-Est , s’étend la Beauce sur environ 6000 km2. C’est une vaste plaine très fertile dont l’altitude moyenne est de 140m. Elle est avec la Brie l’un des deux greniers à blé de la France. Nous allons traverser cette région pour nous rendre au Mt-St-Michel. Au Sud , entre la Loire et le Cher s’étend la Sologne sur 5000 km2. C’est une région humide et marécageuse. Son sol imperméable la rend peu fertile et peu propice à l’agriculture. Boisée, parsemée de 3200 étangs, c’est une formidable réserve pour la faune et la flore. Orléans, c’est la ville de Jeanne D’arc. En 1429, insufflant une volonté nouvelle aux soldats, à la tête de ces derniers elle parviendra à briser le siège de la ville et libérera la ville. Les habitants acclameront Jeanne, lui offriront une maison et sa notoriété rendra la ville célèbre dans le monde.
La célébrité de la cité est encore renforcée lors de la création des floralies internationales en 1967. Elles se déroulent chaque année dans le nouveau parc ouvert en 1964 à Orléans La Source. Depuis 53 ans, elles attirent toujours de nombreux visiteurs.
Orléans, c’est bien sûr la Loire et c’est là qu’elle prend résolument la direction de l’Ouest en direction de Saint-Nazaire et de l’océan Atlantique. Durant ce long parcours elle dessine le Val-de-Loire. De nombreux rois, nobles choisiront cette région pour construire de magnifiques châteaux. Il nous faut franchir le fleuve pour continuer notre voyage. Face à nous deux ponts très différents. L’ un récent : le Pont de l’Europe. C’est un pont routier achevé en 2000. Les haubans forment une voile inclinée qui le caractérise. Le second appelé Pont Georges V construit de 1751 à 1763 porte la voie du tramway et une route que nous emprunterons pour gagner Beaugency. Au revoir Orléans et à bientôt !
Beaugency : Hôtel de ville, bijou artistique de style renaissance construit en 1525 – 1526 – (Pourrait être l’œuvre de l’architecte Charles Viart) – classé monument historique en 1840. Contient dans la salle d’honneur du premier étage, à laquelle on accède par un magnifique escalier à vis : 8 tentures brodées exceptionnelles.
En façade on peut remarquer entre autres : les armoiries de la Ville et la salamandre de François 1er. Le Pont, construction originaire du XIème siècle. Selon la légende : Œuvre du Diable. Edifice de 435 m de long. C’est le pont de pierre le plus ancien et le plus long édifié sur la Loire. Les cinq premières arches, rive droite, étaient autrefois fortifiées (Porte, pont-levis, tours, hautes murailles, chemin de ronde et chapelles). Rive gauche, côté Sologne, le pont était également pourvu d’une porte encadrée par deux tours rondes et d’un pont levis. Clocher Saint-Firmin, dernier vestige d’une église romane rénovée au XVème siècle et démolie à la Révolution, d’une hauteur de 50 m. Il abrite depuis 1571 un jeu de trois cloches. A la fin du XXème siècle une quatrième cloche fut ajoutée pour faire revivre le carillon de la ville.
Difficultés du parcours : Les ponts de St-Hilaire-St Mesmin, Beaugency. La piste cyclable permettant d’atteindre l‘hôtel de ville de St-Mesmin, pente courte mais à fort pourcentage.

Pont de Beaugency

Il va nous falloir 1 jour et 1/2 pour atteindre à la Croix du Perche l’itinéraire de la Véloscénie qui va nous amener au Mont-Saint-Michel. Cette traversée de la Beauce tracée sur des petites routes «les blanches» s’est révélée plus accidentée avec de belles bosses…Rien n’est vraiment plat !
Jour 7. Vendredi 14 juillet. (KM : 73.04 ; DR : 4h42; MJ 15.5).
Peu après Beaugency, à Tavers, nous quittons l’Eurovélo6 et prenons une orientation Nord par de petites routes à faible circulation. Nous laissons rapidement les vacanciers sur l’autoroute A10, fort chargée et entrons sur le département du Loir et Cher. Les parcelles de cultures sont immenses et les moissonneuses s’activent à récolter blés, colza et autres céréales. L’épicerie accueillante de Josnes, ouverte, un 14 juillet, nous offre la possibilité de nous ravitailler pour la journée. La forêt de Marchenoir nous apporte un peu de fraîcheur puis par la D42, nous passons la Voie Romaine Jules César (sans indication, ni trace sur le terrain), Moisy, Brévainville. Une belle descente nous amène sur les bords du Loir que nous traversons à St-Jean-Froimontel, nous effleurons par le Nord la grande forêt de Fréteval, Droué et enfin Arrou. Notre étape du jour devait s’achever à proximité de Brou à une quinzaine de kilomètres mais l’envie d’un peu de repos dans un endroit fort accueillant nous décide à nous installer dans ce joli camping du Pont de Pierre. En ce jour de fête, l’harmonie municipale, vient près du plan d’eau bordant le terrain de camping nous offrir quelques beaux morceaux de musique.
Difficultés du parcours : la côte de Rougemont (après le passage du Loir) et quelques bosses avant ou après les forêts.

Paysage de la Beauce

Jour 8. Samedi 15 juillet. (KM : 96.52 ; DR : 6h06; MJ 15.8).
Le challenge du jour est de combler le retard de la journée d’hier. Le profil semble moins accidenté. Par la D126, orientée presque plein Nord, nous atteignons rapidement, Unverre puis traversons successivement deux axes routiers importants, la D955 et l’autoroute A11. Encore une petite côte et nous arrivons pour une pause bien méritée à la Croix du Perche qui sera couronnée par une visite commentée de l’église. Nous sommes sur les contreforts des collines du Perche. Quelques belles descentes et montées, c’est Thiron-Gardais que nous traversons en pleine fête du livre. L’heure passe et nous devons ravitailler avant midi à Condé-sur-Huisne que nous atteignons après avoir suivi pendant un certain temps, le joli ruisseau d’Arcisses. A partir de Condé, nous sommes dans le département de l’Orne et sur des kilomètres, nous bénéficions d’une voie verte, ancienne voie ferrée désaffectée au revêtement en stabilisé. Dans un paysage bocager où les haies le long de la voie, nous interdisent parfois la vue sur la campagne environnante et ses nombreuses battisses, petits châteaux et maisons de maître, mais nous protègent des coups de vent d’Ouest, la progression se fait à bonne allure. Bientôt nous passons au sud de Mortagne-au-Perche et arrivons au Mêle-sur-Sarthe, au camping de la Prairie situé en bordure de rivière et d’un magnifique plan d’eau aménagé. Le but est atteint, le retard de la veille est récupéré et nous gardons notre journée «tampon» en cas de mauvais temps !
Informations complémentaires : La Croix du Perche, Eglise Saint Martin, classée Monument historique depuis 1934, remarquable pour sa voûte unique à charpente apparente datée de 1537, composée de 118 panneaux polychromes et restaurée en 2003 grâce à l’association pour la restauration de l’église. A l’origine chapelle d’un prieuré fondé par les moines de Saint Bernard de Thiron au XIIème siècle, devenue église paroissiale au XVIème siècle, cet édifice cache sous sa sobriété extérieure une richesse unique, une voûte lambrissée peinte de 118 panneaux polychromes, datés de 1537. A l’abside le décor comporte des têtes humaines et, à la calotte, un soleil avec des rayons et des anges aux ailes déployées. Aucun texte ne nous renseigne sur cette oeuvre d’art étonnante, qui valut à cet édifice d’être classé Monument Historique en 1934, et suscite, depuis sa restauration en 2003, l’admiration de nombreux visiteurs. Le retable, du XVIIème siècle, livre lui aussi, depuis sa restauration en 2008, quelques œuvres étonnantes.
Thiron-Gardais : l’abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron est un haut lieu de spiritualité d’où essaimèrent vingt-deux abbayes et plus d’une centaine de prieurés en France, en Écosse, en Angleterre et en Irlande. Ce rayonnement fut tel qu’on parlait de l’ordre de Tiron.
Difficultés du parcours : quelques côtes en sortie de vallon avant la voie verte. Il est dommage qu’entre Condé-sur-Huisne et le Mêle, la voie verte soit mal entretenue (ronces non coupées, pousses de l’herbe non contrôlée etc..)

Le plafond peint de l’église Saint-Martin

Jour 9. Dimanche 16 juillet. (KM : 98 ; DR : 6h06; MJ 14.8).
Depuis la Croix-du-Perche, notre périple s’est orienté Nord-Ouest puis depuis Mortagne-au-Perche, Ouest, Sud-Ouest. Malgré des nuits plus fraîches, la météo reste agréable en journée. Le Mêle, Alençon, nous circulons sur une voie où les haies laissent découvrir les différents paysages où bocage et parcelles céréalières alternent. L’arrivée sur la préfecture de l’Orne ne pose aucun problème contournant les quelques difficultés, aérodrome, zones pavillonnaires. La fin de la voie verte, à proximité de la gare Sncf, nous permet de ravitailler dans une petite surface alimentaire idéalement positionnée. Bien aménagée, les pistes cyclables nous permettent d’atteindre le cœur de la cité. Visite rapide de la basilique de style gothique, passage aux halles, aux toiles et au blé, l’esplanade de la mairie et sur la gauche le château des Ducs. Par un itinéraire partagé nous quittons la ville pour retrouver rapidement une campagne verte et vallonnée à partir de Damigni. Après ce village, nous retrouvons au Nord, sur notre côté droit le massif forestier d’Ecouves que nous avions découvert hier après-midi. Nous contournons par le Sud et l’Ouest la butte Chaumont (378m).Alençon est bordée par deux massifs forestiers importants faisant partie du Parc Régional Naturel Normandie Maine. A l’Est, Sud-Est, la forêt de Perseigne avec le Belvédère, haut de 30 mètres qui est le point culminant du département de la Sarthe (340m). Au sommet, magnifique vue panoramique à 360° sur la Forêt, le Saosnois et la plaine d’Alençon. Au Nord, la forêt d’Ecouves avec le signal d’Écouves qui culmine à 413 m, frère jumeau du mont des Avaloirs situé pas très loin, dans le département de la Mayenne, lequel est le point culminant du Massif armoricain, 416 m. Nous sommes aux confins du massif armoricain et du bassin parisien. Passé Carrouges et son château où la pause est la bienvenue dans un cadre grandiose, nous nous dirigeons vers la station thermale, très chic, de Bagnoles-de-l’Orne. Les grosses voitures (Jaguar par exemple !) côtoient les petites cylindrées et les calèches à chevaux (clin d’œil !). Nous filons entre plan d’eau et golf à travers la forêt domaniale des Andaines vers Domfront qui sera notre ville étape aujourd’hui. Quelques passages à forts pourcentages puis les abords de la cité médiévale en plein travaux nous offre une terrasse où les voyageurs à vélo peuvent s’abreuver avec modération…Camping municipal du Champ-Passais.
Informations complémentaires : Alençon : La Halle au Blé. Construite fin XVIII – début XIXème, elle est ouverte au commerce des grains en 1812. L’architecture circulaire, voulue par son architecte, Joseph Beerthélemy, déconcerte par son audace. La modernité embellira très vite l’édifice. Premier bâtiment doté du gaz en 1860, il s’orne en 1865 d’une coupole de verre, à l’instar de la Halle aux Blés de Paris.
Au XXème siècle, elle connaît de multiples affectations : hôpital pendant la Première Guerre mondiale, elle devient le lieu de nombreux évènements : foires, marchés, expositions… Inscrite aux monuments historiques en 1975, elle est entièrement réhabilitée et mise en lumière en 2000. La Halle au Blé est aujourd’hui un bâtiment dédié au multimédia accueillant notamment l’Échangeur de Basse-Normandie, centre de veille au service des nouvelles technologies. Elle accueille également la Cité des métiers et le CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) Centre Orne.
La basilique Notre-Dame est une église d’architecture gothique située au centre d’Alençon dans la zone piétonne. Sa construction a été commencée par Charles III, Duc d’Alençon au temps de la guerre de Cent Ans en 1356 pour se terminer au XIXème siècle. C’est une basilique depuis le 10 août 2009. Cet édifice gothique possède une nef à cinq travées du XVème, début XVIème siècle de style gothique flamboyant. A la suite d’un incendie, le chœur et le clocher ont été reconstruits au milieu du XVIIIème siècle. La lanterne (vers 1736) est l’œuvre de l’architecte-ingénieur Jean-Rodolphe Perronet. Son triple portail est dû à Jean Lemoine.
L’hôtel de ville. Un clin d’œil au petit Trianon. Bâti en 1783 par l’architecte Jean Delarue à l’ouest de la place Foch, l’Hôtel de Ville, orienté à l’est, est construit sur l’emplacement d’une partie du château des Ducs d’Alençon. Avec un équilibre très classique de style Louis XVI, sa construction en pierres de taille s’incurve avec élégance en un arc de cercle. Soutenue par de hauts pilastres, sa façade est empreinte d’une grande noblesse. Celle-ci est surmontée à droite et à gauche d’un fronton rectangulaire et de
deux balustrades qui évoquent le petit Trianon. À l’intérieur, les tons sont ocrés et les murs du hall sont ornés de pierre brute. La salle du conseil et des mariages est de style Louis XVI avec des boiseries gris perle, un papier peint à dominante jaune ainsi qu’un grand lustre.
Sans oublier, la Maison natale de Sainte-Thérèsele point de dentelle …
Château de Carrouges : d’abord oppidum défensif (place forte en hauteur) situé à la frontière méridionale du duché normand de Guillaume le Conquérant, vainement assiégé par les Plantagenêt en 1136 et détruit au début de la guerre de Cent Ans, il fut reconstruit dans la vallée au milieu des étangs entre Maine et Normandie par les seigneurs de Carrouges qui se le virent confisquer pour insurrection par le roi d’Angleterre. Jean de Carrouges (IV), à l’origine du château dont subsiste le donjon, était chambellan du comte Pierre II d’Alençon et devint chevalier d’honneur du roi Charles VI à la suite d’un duel judiciaire où il avait mis en jeu sa vie pour sauver son honneur et celui de son épouse Marguerite de Thibouville, laquelle avait été violée pendant son absence. Lui et ses hoirs (héritiers) se tiendront aux côtés des rois de France pendant la durée de la guerre de Cent Ans et contribueront à bouter les Anglais hors du royaume. A voir et à visiter, les douves, les appartements et le salon à musique…
Domfront : La cité médiévale de Domfront dressée sur son promontoire fait partie des “Plus Beaux Détours de France”. Elle est riche de son passé historique et a vu de nombreux Rois séjourner dans son château : Aliénor d’Aquitaine, Henri II Plantagenêt, Richard Coeur de Lion, … C’est d’ailleurs Henri Ier Beauclerc, futur Roi d’Angleterre qui fit élever le puissant donjon dont les ruines sont visibles.
Difficultés du parcours : la sortie de Bagnoles-de-l’Orne (D335) par une route rectiligne fréquentée. L’arrivée sur Domfront avec ses raidillons.
Jour 10. Lundi 17 juillet. (KM : 47.40 ; DR : 3h16; MJ 14.6).
J’avais prévu dans ma préparation, en option, de faire un détour par Flers en empruntant la véloroute43 qui relie Ouistreham à la Rochelle mais le kilométrage depuis le départ est important et le terrain rencontré a usé les organismes. Nous irons au plus direct vers notre destination. Peu après Domfront, nous pénétrons dans le département de la Manche. L’étape de ce jour est courte et tout le monde a hâte de rejoindre le Mont !
Bien implantée, tantôt rive droite, tantôt rive gauche du paisible fleuve côtier la Sélune , la voie verte nous permet une progression rapide et confortable. Il faut penser au ravitaillement et l’animateur n’a pas trouvé mieux que de le choisir perché sur un promontoire. Quelle idée ! Nos mollets s’en souviennent encore pour celles et ceux qui ont réussi à monter la dernière côte à vélo pour atteindre Mortain ! Mais la descente nous propulse à St-Hilaire-du-Harcouët. Camping Municipal de la Sélune. Belle averse orageuse en début de soirée qui nous oblige à un repli accéléré après une escapade à pied au bourg.
Informations complémentaires : la Sélune est un fleuve côtier français qui coule dans le département de la Manche. Il prend sa source à Saint-Cyr-du-Bailleul, d’une longueur de 84.7km et d’un débit moyen de 11m3 par seconde et se jette dans la baie du Mont Saint-Michel.
Difficultés du parcours : la dernière côte en voie partagée pour atteindre Mortain.
Jour 11. Mardi 18 juillet.(KM : 60.89 ; DR : 4h21; MJ 13.9).
Large voie verte jusqu’à Pontaubault, idéalement roulante ponctuée de maisons de garde barrière joliment restaurées et d’une campagne variée, que du bonheur pour cette fin de parcours. Ducey, nous offre la possibilité d’un ravitaillement en ce jour de marché, poulet rôti pour les uns, saucisses artisanales cuites au barbecue pour d’autres. Après Pontaubault, la D113 longe la Sélune. Nous la quittons pour tenter l’aventure et rejoindre par un chemin la pointe de la Roche Torin qui nous offre dans une tranquillité absolue en compagnie des moutons de prés-salés, une vue, le temps du pique-nique sur la baie et le Mont. Sur la rive droite du fleuve côtier, le Groin du Sud et sur les hauteurs, la ville d’Avranches, où domine la Basilique Saint-Gervais. Le but final de notre voyage en vélo se rapproche et je propose comme ultime challenge de suivre le GR22 à travers «Les Herbus». Pas de chemin, ni de piste dans une premier temps mais des sentes multiples qui nous font traverser les polders. Une large piste, quelques clôtures sur les digues et nous arrivons directement au niveau du barrage sur le Couesnon. Direction à vélo jusqu’aux abords du Mont-St-Michel, pour la photo prise par un touriste étranger, où nous posons pour marquer la fin de l’itinéraire. Camping du Mont-St-Michel à deux pas du barrage et à quelques minutes en navette du Mont.
Informations complémentaires : Le Couesnon est un petit fleuve côtier long de 97.8km avec un débit moyen de 7.1m/s qui coule dans les trois départements d’Ille-et-Vilaine, de la Manche, de la Mayenne, dans les trois régions Pays de la Loire, Bretagne, Normandie. Il prend sa source près de l’étang de Vézins, sur la commune de Saint-Pierre-des-Landes en Mayenne et son embouchure se situe dans la baie du mont Saint-Michel. Il marque le frontière entre Normandie et Bretagne.
Les herbus, terme local pour désigner les marais salés, appelés également prés salés et sont l’un des patrimoines les plus remarquables de la baie du Mont-Saint-Michel. La superficie exceptionnelle de ces herbus (près de 4100ha), la plus vaste du littoral français et d’Europe, la rareté des espèces et des groupements végétaux, et leur valeur biologique justifient à eux seuls la reconnaissance de la baie à l’échelle internationale. Les marais salés s’étendent sur la majeure partie du littoral de Genêts en Manche jusque Saint Benoît des Ondes en Ille-et-Vilaine. Ils constituent ainsi la véritable interface entre la terre et la mer.
Difficultés du parcours : la traversée non obligatoire de la zone poldérisée.

Jour 12. Mercredi 19 juillet. Visite du Mont-Saint-Michel et de l’abbaye à pied.
Journée consacrée au Mont avec visite guidée de l’Abbaye et de la Merveille. Pas trop de monde en ce début de journée. Pour sortir, nous passons par les remparts pour éviter la foule avant d’aller pique-niquer sur des rochers à l’extérieur de l’enceinte. En fin d’après-midi, les plus courageux n’hésiteront pas à enfourcher leurs vélos pour aller faire quelques courses à Pontorson, ville distante de 7 kilomètres en suivant le Couesnon canalisé. En soirée, malgré une atmosphère chargée d’humidité, nous avons pu contempler du barrage l’illumination progressive du Mont.
Informations complémentaires : “Merveille de l’Occident”, le Mont Saint-Michel se dresse au coeur d’une immense baie envahie par les plus grandes marées d’Europe. C’est à la demande de l’Archange Michel, “chef des milices célestes”, qu’Aubert, évêque d’Avranches construisit et consacra une première église le 16 octobre 709. En 966, à la demande du Duc de Normandie, une communauté de bénédictins s’établit sur le rocher. L’église préromane y fut alors élevée avant l’an mil. Au XIème siècle, l’église abbatiale romane fut fondée sur un ensemble de cryptes, au niveau de la pointe du rocher et les premiers bâtiments conventuels furent accolés à son mur nord. Au XIIème siècle, les bâtiments conventuels romans furent agrandis à l’ouest et au sud. Au XIIIème siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste à la suite de la conquête de la Normandie, permit d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille : deux bâtiments de trois étages couronnés par le cloître et le réfectoire. Au XIVème et XVème siècle, la guerre de cent ans rendit nécessaire la protection de l’abbaye par un ensemble de constructions militaires qui lui permit de résister à un siège de plus de trente ans. Le choeur roman de l’église abbatiale, effondré en 1421 fut remplacé par le choeur gothique flamboyant à la fin du Moyen-Age.
Ce grand foyer spirituel et intellectuel fut avec Rome et Saint-Jacques de Compostelle l’un des plus importants pèlerinages de l’Occident médiéval. Pendant près de mille ans des hommes, des femmes, des enfants sont venus, par des routes appelées “chemin de Paradis”, chercher auprès de l’Archange du jugement, peseur des âmes, l’assurance de l’éternité.
Devenue prison sous la Révolution et l’Empire, l’Abbaye nécessitera d’importants travaux de restauration à partir de la fin du XIXème siècle. Elle est confiée depuis 1874 au service des monuments historiques. La célébration du millénaire monastique en 1966 a précédé l’installation d’une communauté religieuse dans l’ancien logis abbatial perpétuant la vocation première de ce lieu ; la Prière et l’Accueil. Les Frères et les Soeurs des Fraternités Monastiques de Jérusalem assurent cette présence spirituelle depuis 2001. Parallèlement au développement de l’abbaye un village s’organise dès le Moyen-Âge . Il prospère sur le flanc sud-est du rocher, à l’abri de murailles remontant pour la plupart à la guerre de Cent ans. Ce village a depuis toujours une vocation commerciale.
Inscrit au “Patrimoine Mondial” par l’Unesco en 1979, ce haut lieu touristique reçoit aujourd’hui plus de 2,5 millions de visiteurs par an. Les marées : les plus grandes marées d’Europe au Mont Saint-Michel. Les marées sont dues à l’action des astres, principalement la lune et le soleil. Lorsqu’ils sont alignés avec la terre (astres en syzygie), les attractions s’ajoutent, on est en vives-eaux, cela correspond aux périodes de fortes marées ; au contraire si les astres forment un angle droit (astres en quadrature) les attractions s’atténuent, on est en mortes-eaux, cela correspond aux périodes de faibles marées.
Ces phénomènes sont accentués dans la baie du Mont-Saint-Michel, le rocher se trouvant au fond de la baie, la mer en période de mortes-eaux ne l’atteint pas. Par contre lorsqu’on est en période de vives-eaux la mer atteint le Mont mais seulement 4 heures 30 minutes après le début de la montée des eaux, tous les quinze jours environ. Les marées les plus fortes ont lieu 36 à 48 heures après les pleines et nouvelles lunes. Ces indications n’ont qu’une valeur approximative et peuvent être perturbées dans une certaine mesure par les conditions atmosphériques. Au Mont-Saint-Michel ont lieu les plus grandes marées de l’Europe continentale, jusqu’à 15 mètres de différence entre basse et haute mer. Lors des grandes marées, la mer se retire à 15 kilomètres des côtes et remonte très rapidement.
Jour 13. Jeudi 20 juillet. Traversée du Mont à Tombelaine à pied à travers la baie avec un guide. Programmée tout d’abord en soirée, la veille, repoussée pour des raisons météorologiques, c’est vers 10h30 que cette traversée de quelques kilomètres a pu se faire en compagnie d’Olivier, guide de la baie. Trois courageux d’Atlas, malgré un temps maussade et humide ont tenté cette mini-aventure en compagnie d’un famille Suisse avec deux adolescents et d’une autochtone. Olivier nous a fait découvrir des tas de petites choses, les différents oiseaux marins qui vivent en baie, les sables mouvants, les changements incessants du cours des
fleuves, la Sélune et le Couesnon, l’histoire du Mont et de Tombelaine, les oppositions entre Français et Anglais, le rôle du barrage…
Jour 14. Vendredi 21 juillet. Retour sur Clermont-Ferrand en véhicule
Temps de préparation : 30 heures
Kilométrage routier effectué : pour le transport retour des passagers en co-voiturage, des vélos, du matériel et des bagages 1499 km.

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