Secteur géographique : Pays Basque, Pyrénées Atlantique
Cartes utilisées :1245 OT et 1345 OT
Animatrice : Mady
Nombre de participants : 12 animatrice comprise (10F, 2H)
Classement Atlas du séjour : (F/M).
Kilométrage pour 3 voitures : 4275 km comprenant, l’aller Clermont Fd / Cambo les Bains, les déplacements sur place et le retour Cambo les Bains /Clermont-Fd.
Météo : temps chaud et orageux
Les données kilométriques et altimétriques des randonnées sont le résultat du calcul du logiciel de cartographie openrunner. Les informations données par d’autres applications utilisées par certains participants au cours des randonnées étaient souvent plus importantes.
Temps de préparation et rédaction : 50 h 00.
JOUR 1 samedi 17 juin
Trajet voitures : départ de Clermont Ferrand à 7 h 00. Arrivée à Cambo les Bains à 15 h 00.
Nous avons rendez vous à 15 h15 pour la visite guidée de la villa Arnaga, maison de Edmond Rostand.
Venu à Cambo-les-Bains à l’automne 1900 en convalescence suite à une maladie pulmonaire, Edmond Rostand séduit par le lieu et lassé de la vie parisienne après les immenses succès de Cyrano de Bergerac et de l’Aiglon, veut s’y établir définitivement et fait construire la maison de ses rêves. Cette demeure qu’il a imaginée et conçue dans ses moindres détails est entourée de jardins sur plus de 15 hectares. A l’est un jardin à la française, avec parterres de fleurs annuelles, miroir d’eau, pelouse, pergola. A l’ouest, une vaste prairie arborée transformée après la vente du domaine en jardin à l’anglaise où fleurs et arbres se relaient pour fleurir tout au long de l’année. La maison de style traditionnel basque est à l’intérieur un véritable décor de théâtre avec au rez de chaussée, les pièces destinées aux réceptions qui se distinguent par leurs décorations raffinées et leur volume imposant. Dans la bibliothèque est exposé le César reçu par Gérard Depardieu pour son interprétation dans Cyrano de Bergerac.
L’office et la cuisine disposent de la modernité du début du 20ème siècle: eau chaude, électricité. L’office est décoré d’une frise de poules, qui évoque la pièce Chantecler d’Edmond Rostand. La cuisine elle, est ornée d’une frise, de chats jouant.
Vendu en 1927 après la mort de Jean Rostand, le domaine classé « monument historique » est aujourd’hui propriété de la ville de Cambo-les-Bains qui en a fait le musée Edmond Rostand.
Arrivée au village de vacances à 17h45 après la visite. Installation, pot d’arrivée à 18h. Un petit orage en début de soirée puis le ciel se dégage laissant découvrir les sommets environnants dont le Mont Ursuya et l’Artzamendi.
Une météo plutôt orageuse étant annoncée pour la semaine, les choix des randonnées seront faits chaque soir en fonction des conditions météorologiques annoncées pour le lendemain.
Les prévisions du dimanche étant assez optimistes, je décide de débuter la semaine par l’ascension de la Rhune car ce ne sera peut être plus possible en cours de semaine.
JOUR 2 dimanche 18 juin. La Rhune. Distance : 18 km. Dénivelé : 980 m. Durée : 7 h 00.
Itinéraire : Sare, GR10 jusqu’au col des 3 Fontaines, Urkilako Lepoa, la Rhune, descente au PC 574, contournement de l’Altsanga par l’ouest, passage entre Altsanga et le camp retranché de Mouiz, traversée de la voie du train touristique, descente est nord est sur Sare.
Avec ses 905 m d’altitude, la Rhune, un des sommets emblématiques du Pays Basque à la fois français et espagnol, à cheval entre le Labourd et la Basse Navarre, est un site très touristique mais qui conserve encore par endroits un côté sauvage. Plusieurs parcours sont possibles pour y monter. Mon choix s’est porté pour un départ du village de Sare pour avoir le plaisir de faire découvrir ce beau village qui est un des plus pittoresques du Labourd. Le temps couvert le matin se dégage progressivement et laisse espérer une belle journée de randonnée. Les voitures garées à côté du cimetière, on emprunte le GR8 qui passe tout à côté et qui nous amène jusqu’au centre du village par un beau chemin pavé. Sur la place certains repèrent immédiatement pour le retour les annonces de gâteaux basques. Nous traversons plein sud le village avant de bifurquer à l’ouest pour traverser la D 406 et rejoindre un peu plus haut le GR10.
A partir de là, la montée commence, avec tantôt des pentes assez raides, tantôt des pentes plus douces, au début bien ombragée puis ensuite à découvert. Il fait chaud, et un pottok (petit cheval typique basque qui vit dans la montagne) reste bien à l’ombre d’un arbre isolé. Sur notre droite l’Altsanga (624 m). On devine sur son flanc, la voie du petit train touristique (train à crémaillère) qui amène sans fatigue de nombreux promeneurs au sommet.
A gauche les autres points hauts commencent aussi à se montrer mais la Rhune est encore invisible. Il faut monter encore un peu et laisser les nuages s’évaporer pour enfin l’apercevoir, bien reconnaissable comme notre Puy de Dôme, à son antenne. Notre montée est ponctuée par les klaxons du petit train dont on se rapproche de plus en plus. Au col des Trois Fontaines on est au même niveau et on le voit passer avec de nombreux passagers à son bord.
Un petit moment de pause à l’ombre des arbres avant de partir à gauche sur une sente qui monte en transversal vers le col Urkilako.
Personne d’autre que nous sur ce parcours, tous les autres randonneurs empruntant une voie plus directe que nous prendrons au retour. On passe sous des barres rocheuses et arrivons au col. Derrière, c’est l’Espagne avec une vallée profonde bien herbeuse. Mais ce n’est pas notre destination et il reste encore quelques mètres de dénivelé à effectuer entre les rochers. Sur quelques passages, les mains sont nécessaires pour se hisser et pour arriver finalement sur une croupe herbeuse où les bornes frontières délimitent les territoires. Nous apercevons nos premiers vautours fauves et pouvons prendre le temps d’admirer leur vol majestueux. Un dernier effort pour gagner de grands rochers plats où nous nous installons pour le pique nique. Le sommet de la Rhune est tout proche, bien dégagé, alors qu’une mer de nuages s’étend en dessous côté français et nous cache malheureusement les magnifiques panoramas sur la Côte Basque.
Après le pique nique quelques photos d’un troupeau de pottoks que rien ne semble perturber et du groupe près du monument dédié à l’impératrice Eugénie de Montijo épouse de Napoléon III. Cet obélisque de 5m de haut surmonté d’un aigle de bronze remplacé par un aigle en pierre en 1992 fut élevé par la commune d’Ascain en souvenir de l’ascension effectuée par l’impératrice en 1859. Nous finissons d’arriver au sommet, matérialisé par une plateforme de ciment et plusieurs tables d’orientation. Mais les nuages nous cachent une grande partie des paysages nommés, seul le col d’Ibardin est visible. Près de la gare du train, nous commençons la descente par une sente en lacets, pas très confortable. Rochers, pierres roulent sous les semelles, il faut être attentifs et avoir fait près de 300 m de dénivelé négatif pour retrouver un chemin plus facile. Au point côté 574 nous retrouvons le GR10 qui part à l’ouest. Nous au contraire, prenons vers l’Est en direction des Trois Fontaines. Changement complet de terrain, pas étonnant avec le nom du lieu, de chaque côté du sentier, beaucoup d’humidité et des tourbières où la Drosera est annoncée présente. Nous n’allons pas jusqu’au col où nous sommes passés le matin et prenons la direction nord pour contourner l’Altsanga par l’ouest. La carte indique la présence de cromlechs sur le sommet mais nous ne ferons pas l’effort de monter pour en vérifier la présence. Notre quota de dénivelé est atteint ! Étant descendus en altitude, nous traversons la couche nuageuse que nous apercevions du sommet. La brume nous entoure. Nous traversons la voie du train touristique pour prendre une sente herbeuse qui va nous permettre de redescendre à Sare. Peu après, plusieurs traces se présentent ! D’après la carte il faut suivre celle de droite ce que je fais. Mauvais choix ! Elle se perd mais un peu de hors piste au milieu des pâtures, des genets et des fougères et nous retrouvons le bon cheminement. Le ciel est à nouveau dégagé et nous pouvons apercevoir Sare au milieu d’un écrin de verdure. Épaulements après épaulements bien ensoleillés, nous descendons vers le village pour finir par un chemin bien ombragé. La devise du village étant « Saran astia » qui signifie « à Sare on a le temps » à l’arrivée sur la place, on prend le temps. Une terrasse accueillante, un bon rafraîchissement et la dégustation du premier gâteau basque sonne la fin de cette 1ère randonnée. Sur la route de retour nous nous arrêtons pour visiter Espelette célèbre dans le monde entier pour son piment.
JOUR 3 lundi 19 juin. Le Xoldoko Gaina. Distance : 17,63 km. Dénivelé : 652 m. Durée : 6 h 30.
Itinéraire : Parking Le Filtre, Mont du Calvaire, jonction GR 10 sous le Xoldoko Gaina, chemin contournant par l’ouest le Xoldoko Gaina, Pittare ou col des Poiriers, Mandaale, col d’Ibardin, directions sud, nord, ouest pour arriver au lac du Xoldoko, contournement du lac par l’ouest, parking.
Avec la météo annoncée, choix de faire le Xoldoko Gaina pour avoir des vues sur la côte.
L’arrivée en voitures jusqu’au parking de départ n’est pas facile, avec de très fortes pentes sur les dernières petites routes. Du point de stationnement on découvre en effet un bout de la côte de St jean de Luz même si le ciel est un peu nuageux. On espère que du sommet du Xoldoko la vue sera plus nette et plus étendue.
Devant nous, un paysage de sommets arrondis recouverts de bruyère dont le 1er objectif de la journée, le Mont du Calvaire. Nous commençons par une sente en courbe de niveau au milieu des bruyères qui, par endroits, forment de chaque côté de véritables murs. Un avantage, on est protégé du vent qui aujourd’hui souffle en rafales. La sente contourne tout le vallon et aboutit à un grand chemin. Nous sommes au pied du Mont du Calvaire. Une petite montée et nous voici au sommet sur lequel un calvaire, une chapelle et un ermitage étaient présents avant la révolution. Des fouilles effectuées à partir de 1969 ont mis au jour le sol de la chapelle ainsi que les parties inférieures des murs et de l’autel. Au vu de cette découverte, une chapelle au sud de l’emplacement originel de l’ermitage et un nouveau calvaire ont été réédifiés.
La vue attendue est bien là, Hendaye et la baie de Chingoudy, la côte espagnole et le Jaizquibel, la baie de St Jean de Luz. Entouré par les pottoks le lieu est plein de charme mais les fortes rafales de vent nous poussent à abréger ce moment de contemplation.
C’est par le chemin des contrebandiers parsemés des fleurs tombées des châtaigniers secoués par le vent que nous continuons pour effectuer une jonction avec le GR10 venant de Biriatou et qui monte au Xoldoko Gaina.
Mais lorsque nous l’atteignons, mauvaise surprise, le GR est fermé et une déviation est mise en place pour aller au col des Poiriers (ou Pittare) sans passer ni par le Rocher des Perdrix ni par le sommet. Ce large chemin contourne par l’ouest et monte régulièrement à l’ombre des arbres d’abord au col d’Osingo puis au Pittare. Nous rencontrons sur cette déviation plusieurs grands randonneurs, respectueux de l’interdiction. Au Pittare, le Xoldoko est derrière nous et domine le col. Nous apercevons à son pied le lac éponyme.
A ce point nous retrouvons le tracé initial de la randonnée. Il est midi et je propose de pique niquer à cet endroit mais compte tenu du profil du GR que l’on voit devant nous, le choix est fait de poursuivre pour ne s’arrêter qu’une fois le dénivelé avalé. Nous sommes à découvert sur un épaulement au milieu d’estives avec pottoks et moutons et les fortes rafales de vent nous déstabilisent. La plus grande partie de la côte étant faite, nous nous arrêtons pour le pique nique, légèrement en contrebas et à l’abri de rochers avec une vue magnifique, le Xoldoko en face, le lac en dessous et la côte au loin.
Après cette pause, le chemin continue sur une courbe de niveau et nous offre jusqu’à Maddale la même vue. Avant de commencer la descente sur le col d’Ibardin, on prend le temps de s’approcher des grottes signalées. L’une d’entre elles est bien visible et accessible, l’autre découverte par Pierre est derrière un grillage, noyée dans la végétation.
Au col, d’où nous apercevons la Rhune, 2 jeunes randonneurs qui nous ont dépassés dans la montée au Pittare, cherchent à poursuivre sur le GR10 pour aller à Olhette mais leur petit schéma n’est pas suffisamment précis semble-t-il ! Je les renseigne car nous nous abandonnons le GR 10 et surtout les ventas du col pour commencer le retour vers notre lieu de parking, par un petit chemin qui descend plein nord dans les bois, avec sur notre droite l’Ibardingo Erreka (ruisseau). Nous le suivons jusqu’à la jonction avec un autre petit ruisseau qui coule d’Ouest en Est puis reprenons la direction Sud, remontant jusqu’à retrouver un large chemin qui nous amène au lac du Xoldoko Gaina appelé aussi lac d’Ibardin, d’une superficie de 11 hectares. C’est en 1928 qu’une société parisienne se lia avec la commune d’Urrugne pour construire un barrage et des canalisations, permettant de distribuer l’eau à Urrugne, Hendaye et Saint Jean de Luz. La capacité du réservoir a été augmentée avec la construction d’un nouveau barrage en 1992.
Au pied de plusieurs monts, le Xoldoko, l’Oneaga et le Munhoa, le barrage retient les eaux de l’Arrolako Erreka. Ce lieu, facilement accessible depuis le col d’Ibardin, entouré de forêts aux arbres centenaires, est particulièrement prisé par les Basques pour des randonnées familiales, des chemins permettant d’en faire le tour. C’est un d’entre eux que nous prenons, côté Xoldoko, passant à côté du barrage. Le chemin en sous bois est très agréable, et nous rencontrons un peu plus loin un habitant du coin qui serpette à la main nous dit l’entretenir régulièrement. Nous arrivons un peu en dessous du parking. Un petit bout de route puis une coupante bien raide pour éviter quelques virages, à nouveau quelques mètres sur la route bien pentue et c’est l’arrivée aux voitures.
JOUR 4 mardi 20 juin. Le Mont Erebi. Distance : 15 km. Dénivelé : 750 m. Durée : 5 h 30.
Itinéraire : Ainhoa, Mont Erebi, col des 3 Croix, Gainekoborda, Zuharretako Lepoa, Mont Bizkailuze, Gorospil Lepo, Haizagerri, PC 100 après la passerelle.
Aujourd’hui nous allons faire le Mont Erebi et une randonnée plus ou moins longue selon la météo. Dans la nuit nous avons eu un orage, mais lorsque nous partons de Cambo le ciel commence à se dégager. Par contre, à Ainhoa notre point de départ un peu plus haut en altitude, le ciel est encore bien couvert. Situé entre la vallée de la Nive et la frontière navarraise, Ainhoa a été pensé à partir du XIIè siècle comme un lieu d’accueil, d’hébergement et de ravitaillement pour les pèlerins du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Il est devenu au fil du temps un lieu d’étape incontournable. Le village a alors été construit sous la forme d’une bastide avec une rue unique. Cette rue principale est une large route bordée de maisons à colombages de style labourdin du XVIIème siècle et de demeures du XVIIIème siècle. La place principale s’organise autour du fronton accolé à l’église. La conservation de ces belles bâtisses et le cadre de vie ont valu à Ainhoa d’être classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Nous commençons par la visite de l’église. Pour y accéder il faut pénétrer d’abord dans le cimetière qui l’entoure, cimetière où monuments funéraires classiques se mêlent aux sépultures traditionnelles basques, stèles discoïdales et tabulaires ornées de symboles et de motifs géométriques riches en représentations.
Bâtie au XIIIe siècle, l’église est typique des églises labourdines ne comportant qu’une nef, sans bas-côtés. D’aspect massif avec des meurtrières, elle servait de refuge en cas de guerre. Sa tour-porche à base carrée du XVIIe siècle comprend quatre étages ; elle est surmontée d’un clocher octogonal datant de 1823 avec une flèche en ardoises.
L’intérieur est caractérisé par ses deux étages de galeries (datées de 1649 et réservées aux hommes avant les années 1970), son remarquable retable de bois doré et son décor peint en rouge, les niches étant peintes en bleu.
Un appui sur un bouton permet la diffusion de chants basques que nous prenons le temps d’écouter avant de partir en direction de la Chapelle de L’Aubépine. On raconte que la Vierge Marie serait apparue à un jeune berger à cet endroit dans un buisson d’aubépine en feu. Le jeune berger serait alors retourné au village en criant « Aranza zu » : en français « vous dans un buisson d’Aubépine »
Située au-dessus du village, sur le mont Atsulai à 389 m, on y accède par un chemin de croix, très pentu, que suit également le GR10. Lacets après lacets on s’élève au-dessus du village dans une brume qui nous cache une fois encore la vue sur les montagnes environnantes dont la Rhune. On peut quand même dans un virage, apercevoir le village d’où nous sommes partis. Au fur et à mesure de la montée, la brume s’épaissit mais nous arrivons à distinguer sur une barre rocheuse les silhouettes de plusieurs vautours qui attendent de meilleures conditions pour prendre leur envol. Au niveau de la chapelle, un paysage de légendes émerge du brouillard avec les nombreuses stèles discoïdales posées devant 3 grandes croix portant le Christ crucifié.
Le point haut suivant est le Mont Erebi (583m). On abandonne le GR 10 qui le contourne pour une sente qui monte entre les fougères. En arrière du groupe pour attendre Véronique, je distingue avec peine sur des rochers au-dessus les silhouettes des premiers. On a l’impression d’être arrivés au sommet mais pas tout à fait. Encore quelques mètres pour l’ atteindre. Tout en herbe, très arrondi, il est finalement moins marquant que le 1er point haut atteint précédemment. La brume commence à se dégager lorsque nous commençons la descente sur le col des 3 croix pour finalement disparaître totalement. Au col non pas 3 croix mais 1 seule, un troupeau de moutons, des pottoks et 2 randonneurs en pause.
A ce niveau, il faut décider de la longueur de la randonnée. On peut prendre un sentier à droite qui descend très rapidement dans la vallée ou continuer sur le GR 10 pour faire une boucle plus grande. Avec le soleil revenu tout le monde est d’accord pour la 2ème option. Le chemin en balcon domine une vallée très profonde où quelques fermes parsèment de blanc et de rouge le vert de la végétation. Nous arrivons tranquillement à Gainekoborda puis remontons sur Zuharretako lepoa. Une stèle attire l’attention de quelques-unes. Entourée de 3 beaux hêtres, elle a été érigée en mémoire de 3 migrants morts à cet endroit. Après le pique nique pris au col, nous quittons le GR10 pour aller sur la crête du Mont Bizkailuze, où là encore moutons et pottoks se partagent le territoire.
Beau panorama : derrière le col, le Pic d’Ouretzi et le pic du Mondarrain, sur notre gauche l’Artzamendi et ses antennes et en face l’Espagne. Le tout nous y compris survolés par les vautours. On ne s’en lasse pas. Descente au col du Gorospil, qui est à la frontière pour repartir ensuite plein nord. Passage sous le Gorospil, un peu de recherches pour trouver la sente cachée par la végétation et nous voici sur une autre petite crête l’Haizagerri orientée est, ouest. Arrivés au bout de celle-ci, on entend au loin côté espagnol le tonnerre. Bien que le ciel ne soit pas trop menaçant côté français, j’accélère un peu l’allure. Nous sommes à une altitude plus basse et moins exposée quand quelques gouttes de pluie tombent. On enfile capes ou vestes, mais ça ne dure pas. Passé un ruisseau, alors que nous marchons sur une petite route, le ciel devient tout à coup complètement sombre. D’abord à nouveau de la pluie, puis de la petite grêle qui se transforme en grêlons. Nous essayons de nous recroqueviller sous nos sacs à dos pour nous protéger des impacts mais ce n’est pas suffisant. Les aie, ouille retentissent ! Une voiture arrive, au ralenti, feux allumés et klaxonne. La portière s’ouvre pour nous permettre de monter. Pierre et Gérard, restés un peu en arrière du groupe pour mettre leurs vêtements de pluie, sont déjà dedans. A intervalles plus ou moins réguliers, nous nous entassons sur les sièges, dans le coffre pour attendre la fin de l’orage. Le calme revenu, la route et la voiture sont recouvertes de grêlons et de feuilles hachées. Le retour sur Ainhoa tout proche, s’effectue en voiture sauf pour Pierre et Corinne qui préfèrent finir de descendre à pied. Le village a lui aussi été touché par l’orage, peut être un peu moins violemment, mais suffisamment pour laisser des impacts sur les voitures. Le soir, chacun montre ou pas les conséquences sur son corps des impacts de grêlons.
A l’arrivée à Clermont, un saint Nectaire et une bouteille de vin d’Auvergne ont été envoyés au conducteur de la voiture pour le remercier de son aide.
Pour laisser le temps à tous de se remettre de ces émotions, je propose pour le lendemain, la visite des grottes de Sare et une randonnée côtière.
JOUR 5 mercredi 21 juin. La visite de la grotte de Sare devait être couplée avec une randonnée sur l’Atxuria montagne qui la surplombe. Mais compte tenu de l’orage de la veille et du temps encore menaçant, ce sera une randonnée côtière de Bidart à St Jean de Luz.
Le matin : les grottes de Sare
Outre la grotte, le site intègre aussi un parc mégalithique reproduisant différents monuments et rites funéraires. Étant en avance pour la visite, nous commençons par la découverte de cet espace qui offre une reconstitution des différents monuments érigés par l’homme durant la période appelée Protohistoire (2800 av JC jusqu’à l’âge des métaux). Deux grandes modalités funéraires vont se succéder. L’inhumation : le corps est déposé dans un monument mégalithique, dolmen ou coffre dolménique aux dimensions plus modestes, érigés en plaine ou sur des replats à flanc de montagne à des altitudes modestes (300 à 400 m).
La crémation : quelques restes calcinés du corps sont prélevés et déposés au centre de structures. Trois variantes sont connues, le tumulus entouré d’un cercle de pierre (Baratze-tumulaire ou tumulus-cromlech), le tumulus simple, le cercle de pierre dit Baratze ou cromlech. On les rencontre à des altitudes supérieures à celles des monuments précédents (1000m, 1500m) dans les pâturages d’estive (cols / lignes de crêtes).
La Grotte. L’ immense massif calcaire présent sur Sare et ses environs regorge de très nombreuses cavités. Une d’entre elles, la seule qui se visite, s’appelle Lezea ou grotte de Sare. A 220m d’altitude, elle s’étend sur trois étages superposés. Son porche d’entrée, haut de 18m, répertorié parmi les plus grands d’Aquitaine, précède un réseau de galeries et de vastes salles dont la formation atypique résulte d’une lente infiltration des eaux de pluie, une terre argileuse recouvrant le calcaire.
Cette grotte qui a servi d’habitat aux hommes préhistoriques, a également été utilisée il y a plus de 10 000 ans, comme lieu d’hibernation par les ours des cavernes. Aujourd’hui, ce sont les chauves-souris qui sont installées au sein de la cavité.
Même si des campagnes de fouilles ont permis de mettre à jour des vestiges antiques exposés au musée du site, burins, pointes de flèches, racloirs, haches de bronze et un trésor monétaire romain, l’utilisation de la grotte à des fins multiples par les agriculteurs (extraction des excréments de chauves-souris pour fertiliser les champs), ou l’utilisation du site comme dispensaire pendant les guerres carlistes, et son premier aménagement touristique avec la création d’un lac artificiel ont eu comme conséquence la disparition d’un certain nombre d’entre eux.
Mais la richesse préhistorique et mythologique des grottes de Sare a surtout été révélée grâce au travail de José Miguel de Barandiaran, célèbre anthropologue basque espagnol réfugié à Sare durant 15 ans pendant la guerre civile qui déchira l’Espagne.
Le circuit proposé scénarisé et rythmé par un éclairage dynamique permet de combiner préservation et conservation du site, tout en permettant au visiteur d’en découvrir les richesses.
L’après midi : sentier côtier à partir de Bidart. Distance : 12 km. Dénivelé : 226 m. Durée : 4 h 00.
Départ du parking de la plage Erretegia pour aller à St-Jean-de-Luz.. Mais il est déjà 14 h 00 lorsque nous arrivons à Bidart et dès le départ j’émets le doute de pouvoir y arriver. Chaussures de rando enfilées nous partons en direction de la Chapelle Ste Madeleine où nous faisons la pause pique nique, installés sur des bancs avec vue sur l’océan.
A 16 h 00 passées, après passages sur des plages, des sentes ou par de petites rues, nous arrivons à Guéthary avec seulement un tiers du parcours effectué. Il nous sera difficile de le terminer dans les temps. Je propose au groupe de prendre le bus, qui nous ramènera au parking, à un arrêt qui se situe un peu plus haut. C’est d’un bon pas que nous remontons pour ne pas rater celui de 16 h 59. Nous voyant guetter son arrivée, une jeune fille qui l’attend également nous dit qu’il est depuis quelques semaines régulièrement en retard, quelquefois de près d’une heure. Après concertation, nous décidons de rejoindre à pied nos voitures où nous arrivons à 18 h 00.
JOUR 6 jeudi 22 juin. Le mont Ursuya. Distance : 14 km. Dénivelé : 700 m. Durée : 6 h 30.
Itinéraire : Urcuray, vallon Harrichouri, col Iramalda, contournement du Mokorreta, PC 435, PC 582, sommet, PC438, PC 342, PC 294, Gillamuren Borda, PC 150, Urcuray.
Une pluie fine tombant ce matin au réveil, je retarde le départ à 9 h 00.
Situé à l’est et à peu de kilomètres de Cambo, Ursuya la Montagne de l’eau est un petit sommet aux formes arrondies qui culmine à 681 m d’altitude.
Nous partons du parking situé derrière l’église d’Urcuray sous un ciel très couvert. Un petit bout de route sous les chênes et les châtaigniers le long d’un torrent qui coule fort suite aux orages des jours précédents, puis nous traversons une pâture un peu humide et nous engageons dans une partie boisée du vallon Harrichouri. On suit le ruisseau et le traversons à plusieurs reprises sur des passerelles. De petites cascades et des bassins agrémentent la montée. Le sentier sort progressivement du bois, débouche dans une fougeraie, et on finit la remontée de la vallée en passant plusieurs fois sous la ligne à haute tension jusqu’au col d’Iramalda. Plusieurs chemins partent direction nord. Nous, nous continuons à l’est en direction du Mokorreta avec une montée régulière. Une pluie fine recommence à tomber et nous enfilons capes ou vestes. A une intersection nouveau changement de direction (plein sud), pour contourner le Mokorreta, avec au début un beau chemin descendant qui aboutit à une route. Sur la carte une sente repart au nord derrière la maison présente. Un peu difficile à repérer derrière l’enclos de chevaux qui la jouxte ! On passe les barbelés et on poursuit dans un petit bois. Mais la trace s’arrête vers un captage d’eau. En remontant plus au nord on la retrouve. Encore des barbelés à franchir et nous voici à nouveau sur le large chemin quitté précédemment. Peu après on le laisse à nouveau pour des sentes herbeuses au milieu des fougères qui vont nous permettent de rejoindre à nouveau un grand chemin. Une dernière montée et c’est le sommet complètement dans les nuages.
Il ne pleut plus mais le vent souffle très fort, et après une photo du groupe devant le cairn qui le matérialise, on ne s’attarde pas et descendons plein nord. Nous profitons d’un petit espace aménagé avec une table et des bancs en béton au milieu de fougères pour prendre le pique nique. Les nuages commencent à se dissiper et nous commençons la descente sur un chemin en zig zag sous les habituels vols de vautours. Sous le ciel dégagé, nous pouvons mieux distinguer et apprécier les grands mouvements des espaces bien verts que nous avons traversés ce matin. Passé Gillamuren Borda nous retrouvons le début du parcours sur la route pour le retour au village. Il est encore tôt et nous finissons l’après midi sous un chaud soleil en visitant Cambo les Bains, puis le musée du chocolat. Spécialité du Pays Basque, le chocolat a été amené à Bayonne par les Juifs chassés d’Espagne et du Portugal par l’Inquisition. Dès le XVIIIè siècle, la ville devient la cité du chocolat en France et sa fabrication essaime dans les petits villages alentour. Ainsi Jean Fagalde installé à Cambo en 1787, devient le premier industriel du chocolat local. Participant à l’exposition universelle de 1855, la maison Fagalde décroche le titre de « Fournisseur de Sa Majesté l’Empereur des Français » à savoir Napoléon III.
Pour demain, le beau temps annoncé, permet de faire le Pic d’Iparla (1049m).
JOUR 7 vendredi 23 juin. Le pic d’Iparla. Distance : 14 km. Dénivelé : 1000 m. Durée : 6 h 45.
Itinéraire : Bidarray, col de Lacho, Iparlako Lepoa, pic d’Iparla (1049 m), Iparlako Lepoa, descente sur Bidarray par le GR10.
Nous ne partons qu’à neuf faire cette dernière journée de randonnée. Trois participantes ont déclaré forfait, manque de condition physique pour l’une et petits problèmes physiques pour les 2 autres.
Bidarray, notre point de départ se situe sur un promontoire, qui domine la vallée de la Nive.
Nous commençons par emprunter le GR 10 en direction du col des Veaux, puis l’abandonnons très rapidement pour prendre la direction du col de Lacho. Le chemin très pentu au début devient un chemin en balcon bordé de fougères et de quelques arbres qui apportent un peu d’ombre et de fraîcheur.
Il monte progressivement en contournant à droite un profond vallon très boisé. La Nive coule au fond. En face, beau point de vue sur l’ Artzamendi qui se voit facilement avec ses 904 m. A droite, la crête de l’Harribandi. Quelques bergeries. Il est 11 heures lorsque nous arrivons au col. A partir de là nous prenons une trace herbeuse qui monte à travers les estives. Au niveau de plusieurs bergeries abandonnées, on distingue bien à gauche la crête sur laquelle passent de nombreuses silhouettes de randonneurs qui suivent le GR10.
Dans notre petit vallon, nous sommes, à part les moutons, seuls pour l’instant. Le groupe s’étire un peu sur les dernières pentes mais se reforme sur le GR. Le cheminement jusqu’au col, sans difficulté, est toutefois moins confortable que les sentes empruntées jusqu’alors. Plus de monde aussi, certains comme nous montent encore alors que d’autres sont déjà sur le retour. Le col est marqué par une croix et côté Est, une sente arrive dans la brèche. Un autre parcours pour faire Iparla. Puis c’est la montée finale dans un passage rocheux et enfin la crête herbeuse jusqu’au sommet. Mais encore une fois, pas de chance, le ciel s’est à nouveau couvert et nous n’avons pas la vue espérée !
Le pique nique pris un peu contrebas à l’abri du vent, nous repartons en direction du col. Les vautours s’amusent au dessus de nos têtes mais difficile de les photographier. Ils sont soit trop hauts, soit trop rapides lorsqu’ils nous survolent plus bas. On admire l’agilité des moutons qui semblent se jeter dans le vide dans les échancrures de la crête. Après le col, pour le retour à Bidarray, nous restons sur le GR10. En 4 kilomètres nous allons faire près de 900 m de dénivelé négatif ce qui représente un pourcentage de pente assez élevé. Après des pelouses bien confortables, le terrain devient plus rocheux et on arrive à un passage équipé de câbles qui permettent de franchir en toute sécurité cette partie avec un versant sur la vallée un peu plus abrupt.
Bien calée derrière Pierre qui la conseille, Elisabeth qui avait exprimé quelques craintes le matin, passe sans difficultés. Le mont Ursuya fait la veille, le Baigoura et l’Artzamendi s’affichent en toile de fond. Une pause à la jonction avec une PR qui arrive du col de Lacho pour se désaltérer et attendre les derniers, avant de terminer la descente. Juste avant une ferme, le tracé du GR semble avoir été modifié pour partir à gauche. Mais cette modification ne paraissant pas « officielle » et des marques rouges et blanches subsistant sur le tracé d’origine, nous restons sur celui-ci. Petite route et c’est l’arrivée sur la place près du fronton où les voitures sont garées.
Nous clôturons cette belle journée au bar bien ombragé prés de l’église en dégustant un gâteau basque aux vraies cerises acheté à la pâtisserie du village. Un régal !
A Cambo nous retrouvons nos 3 copines qui ne sont pas restées inactives : le matin visite du marché de Cambo et l’après midi retour à Espelette avec sa rue bordée de boutiques d’artisanat local.
Merci à Pierre, Monique et Gérard pour leurs photos qui ont complété les miennes.
Terrain : chemins, sentiers, sentes, herbeux, en terre, avec rochers.
Végétation : chênes, hêtres, châtaigniers, houx, fougères, estives.
Hébergement : très confortable en pension complète au village de vacances Miléade de Cambo les Bains.
Restauration : repas du soir de très bonne qualité. Petits déjeuners très complets. Les pique-niques avec salade ont été appréciés.
Groupe : très bonne ambiance.
Incidents : orage de grêlons le mardi en milieu d’après-midi sur la fin de la randonnée. Bleus, bosses, sur les mains, bras, têtes et capots des voitures avec quelques impacts.
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