Animateur : Michel J
Nombre de participants : 9 ( 5 femmes et 4 hommes ).
Le mot de l’animateur : cette rivière reste surprenante. L’ayant parcourue à maintes reprises, la descente est chaque fois différente. Le débit d’eau modifie complètement l’aspect du lit. Une année, on passe à droite, l’année suivante, la difficulté se passe à gauche, les bancs de sable ont disparu ou changent de place. A chaque fois, c’est comme une nouvelle rivière ! Même la faune se plaît à nous dérouter, on l’attend là, et cette année, elle est plus dense en aval ou en amont de tel point repéré les saisons précédentes. Et que dire des visiteurs ailés, toujours plus nombreux pour le bonheur des « pagayeurs ». A souligner, les deux oiseaux un peu plus rare rencontrés, le balbuzard à deux reprises et la dizaine d’ œdicnème. Devant l’intérêt des participants, j’ai constitué à partir de données trouvées sur internet ou dans ma bibliographie une liste des oiseaux les plus vus avec quelques détails permettant de les identifier facilement. Cette rivière est d’une beauté et d’une richesse extraordinaire, dommage que les hommes n’en prennent pas assez soin ! Je tiens une nouvelle fois à remercier, Daniel, Luc, adhérents, et Anne-Marie qui nous ont apporté leur soutien pour la dépose et la récupération des participants. Sans eux pas de séjour linéaire possible !
Météo : les prévisions incertaines au moment du départ se sont révélées changeantes au fil des jours. Ce qui a été constant c’est la fraîcheur. Les quelques rayons de soleil, les deux derniers jours ont été fortement appréciés. Le vent a été orienté au Sud au départ virant au Nord-Ouest puis à l’Ouest au cours des quatre jours. Quelques rafales sur la fin ont ralenti notre progression par moment. La pluie nous a accompagné le samedi après-midi, s’interrompant le temps de la mise en place du bivouac. Les autres jours, quelques gouttes le dimanche dans un ciel très nuageux.
Niveau d’eau : contrairement à l’an passé, nous avons bénéficié d’un volume d’eau plus important. Pour mémoire, j’ai relevé les débits suivants :
samedi 22 avril, Vichy St Yorre à 12h00 : 64 m³/s
dimanche 23 avril, Châtel-de-Neuve à 11h55 : 79,2 m³/s
lundi 24 avril, Moulins à 10h00 : 83,8 m³/s
mardi 25 avril, valeur de la station la plus proche de notre point d’arrivée Cuffy (Pont du Guétin) à 14h00 : 83,2 m3/s
Classement : facile mais cela reste de l’aventure avec des paramètres imprévus qui nécessitent une forte adaptabilité, une écoute, un équipement sérieux et de la bonne humeur.
Conditions de navigation : bonne avec une rivière qui a utilisé toute la largeur de son lit à partir de Moulins.
Kilométrage parcouru : 120,6 approximativement Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin.
Heures de navigation sur le séjour : 14 h 50
Vitesse moyenne de progression sur les 4 jours : 8,40 km/h (environ)
Matériel mis à disposition par l’association :
– 3 canoës canadien de marque Venture modèle prospector 17
– 1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
– 1 canoë canadien Old Town camper
– équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 4 écopes, éponges, 5 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 3 chariots)
– pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et par bateau, un autre de 30 litres et un sac étanche de marque Zulupack pour 4 bateaux
– pour le couchage individuel ou en couple 2 tentes Hardwear Montain, 1 tente Coleman Cobra, 1 tente Décathlon 900T (trois participants avaient leurs tentes personnelles)
– 7 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
– équipement pour les participants (9 gilets d’aide à la flottabilité, 9 pagaies et 2 de secours)
– pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë ».
Eau : chaque participant avait à sa disposition une bonbonne de 5 litres d’eau.
Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition
Accident : néant
Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)
Organisation générale :
Transport : à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Anne-Marie (Citroën Berlingo) et Michel J (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus au barrage de Vichy, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement s’est fait en 1heure environ.
Anne-Marie, Luc et Daniel sont venus le 25 récupérer le véhicule Kangoo et la remorque pour les acheminer à l’arrivée. Au retour, Daniel accompagnant Luc pour reprendre son véhicule resté en dépôt. Un grand merci à ces deux adhérents bénévoles et Anne-Marie qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.
Kilométrage effectué par les véhicules : 482 km (Anne-Marie) ; 349 km (Daniel) ; 24 km (Luc) ; 326 km (Michel) soit un total de 1181 km.
Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.
Itinéraire : les faits marquants
J1. La mise à l’eau s’est faite après le Pont Barrage de Vichy après un court « charriotage » le long de la rivière artificielle. A remarquer, l’amélioration à son extrémité du chemin conduisant à la rivière. Les bateaux chargés, les conseils et consignes rappelés, c’est le départ.. La passe rive gauche étant barrée par un arbre, il faut techniquement commencer par remonter à contre courant avant de gagner la partie centrale du cours d’eau et reprendre le fil de l’eau. Cette première étape franchie, la rivière va nous transporter petit à petit loin de l’agitation de la ville. La Boire des Carrès, espaces naturels sensibles, est laissée sur notre gauche puis c’est le double pont ferroviaire et routier qui est franchi. Une longue ligne droite nous amène à la grosse difficulté du jour, le barrage palplanche de Billy que l’on situe avant de le voir grâce à la forteresse féodale perchée sur le point haut, rive droite. Un repérage s’impose et la décision de le franchir par une petite ouverture rive gauche à la corde semble raisonnable compte tenu du débit. Le pont routier franchi, reste à trouver le meilleur endroit pour passer l’enrochement face à la cimenterie. La pluie redouble en ce début d’après-midi et après quelques kilomètres, je prends la décision d‘écourter la journée et d’installer le bivouac à l’occasion d’une éclaircie. La distance parcourue a été courte, à peine une vingtaine de kilomètres, nous nous rattraperons demain !
J2. La veille, certains ont préféré dîner dans leurs tentes, d’autres sont sortis sous une bruine pour manger rapidement avant de retrouver le duvet douillet. Une superbe éclaircie a permis à certains de ressortir de leur tanière pour photographier un magnifique couché de soleil. Le ronflement permanent venant de la cimenterie située à plusieurs kilomètres pourtant a bercé le sommeil. Le ciel au réveil est encore très chargé mais la pression n’est pas mauvaise 1010 hPa. Tout le monde est prêt pour un départ annoncé à 10h00. La vitesse de nos embarcations est bonne et sans forcer nous dépassons les 8 km/h. De jolis méandres, une faune omniprésente, quelques visiteurs surpris par notre passage, un chevreuil, un pic noir, cherchant à nettoyer un arbre moribond égaient la journée. Le Pont de Chazeuil passé, c’est bientôt le pont ferroviaire St Loup qui marque l’entrée de la réserve naturelle du Val d’Allier. A la sortie du virage suivant, sur la gauche, c’est la confluence avec la Sioule. Le plus important des affluents de l’Allier, long de 150 kilomètres, il prend sa source à proximité du lac de Servières, au nord du Puy d’Augère, entre le village de Vernines et le lac. Sans vouloir systématiquement, relater toute la faune rencontrée (liste transmise aux participants) je signale pour être rare, la rencontre à faible altitude d’un Balbuzard remontant le cours d’eau à la recherche de son mets préféré, un poisson. Les plus attentifs pourront de nouveau revoir ce bel oiseau, jour 3.
Bien située pour les navigateurs, la chapelle Saint-Laurent de style roman du XIème siècle, rive gauche construite sur une butte signale que l’on approche de Châtel-de-Neuvre. Le pont routier franchi, nous nous installons sur l’espace pique nique à proximité.
De longs méandres succèdent à des courbes plus serrées, l’érosion par la force de l’eau est bien présente et des effondrements récents visibles. Un pylône de ligne à haute tension au socle renforcé se rapproche dangereusement année après année du bord de la rivière. De nombreux amoncellements de branches et d’arbres occupent une partie du lit. Nous passons sous le nouveau pont qui enjambe l’Allier et où passent la nouvelle voie autoroutière A79 et deux lignes à haute tension plus loin, nous sortons de la réserve et installons le bivouac rive gauche sur une petite île à l’abri du vent. La navigation a duré 5h00 ponctuée de nombreuses pauses pour une distance couverte d ‘un peu plus de 43 kilomètres.
J3. Après un bon petit déjeuner pris sous un ciel chargé et dans une fraîcheur constante, les consignes sont données pour passer la difficulté de la journée, le pont de Régemortes construit à partir de l’année 1750 et qui porte le nom de son constructeur. Infranchissable, nous le passerons rive gauche, côté passe à poissons. Avant je demande de faire attention à l’ancien pont de chemin de fer, transformé maintenant en passerelle pour les piétons et les cyclistes où subsiste en aval des pieux en fer. Nous prenons pied sur les nouvelles installations touristiques de la ville de Moulins avec emplacement pour l’été d’une zone de baignade. Par contre, pas d’amélioration pour le passage des canoës, il faut les faire dériver sous la première arche à la corde et toute l’équipe se relaie pour passer les containers et autres bagages et pour hisser les bateaux au-dessus d’un enrochement. Une fois les canoës sur le chariot, rechargés, il faut faire quelques centaines de mètres pour regagner la rivière sous les cris des sternes Pierregarin et Naine qui nichent sur l’îlot juste en face. Le nouveau pont franchi, nous quittons par le bras rive gauche, la ville de Moulins et petit à petit les bruits urbains s’estompent. Bientôt de nombreuses cigognes (déjà rencontrées J2) se montrent dans le ciel ou posées sur les berges à la recherche de petits vertébrés de toutes sortes, poissons, amphibiens, reptiles et mammifères. Une succession de zones, avant et après l’espace naturel sensible des Coqueteaux, avec des nids imposants pouvant pesés entre 70 et 100 kg font le bonheur des voyageurs. On peut compter jusqu’à 8, 9 nids sur un chêne immense. Ce sont de sacrés bâtisseurs ! Une multitude d’oiseaux sont visibles et accompagnent ces grands échassiers. Peu après le pont de Villeneuve-sur-Allier, nous entrons sur le département de la Nièvre et chaque nouveau virage fait apparaître de nouveaux résidents, une colonie d’hirondelles de rivage virevoltant, sortant et entrant de leurs cavités, trous horizontaux creusés dans les berges sableuses. Une pause rive gauche nous permet de remarquer des traces au sol où les griffes des pattes antérieures sont bien marquées. Elles conduisent de la rivière à une boire encombrée de branchages et à proximité un jeune arbre de 20 cm de diamètre environ, coupée. Avons nous découvert la cachette d’un castor ?
A hauteur de Port Barreau sur une île abritée du vent, rive droite, par de jeunes peupliers, nous installons le bivouac. Nous avons parcouru un peu plus de 30 kilomètres en 3h30 aidés par une belle masse d’eau à 8,7 km/h. La nuit s’annonce belle.
J4. Hier soir, nous avons pu enfin dîner tranquillement dans un atmosphère moins humide permettant d’échanger sur de nombreux sujets et notamment, le bonheur de savourer et de partager cet instant dans cette nature où la rivière trace sa route sans contrainte.
Avec ce beau niveau d’eau, il faut rester vigilant et j’encourage les participants pour affiner leur technique à se rapprocher des rives, à frôler la végétation, à passer sous les branches basses des arbres afin d’affiner et de maîtriser au mieux leur embarcation. Après avoir passé à la confluence, rive droite, du ruisseau de Beaumont et rive gauche du ruisseau de Beauregard, le pont du Veurdre se présente. Gros village avec sa maison de la batellerie où le groupe d’Atlas à vélo rando avait fait halte pour un pique nique la saison dernière lors du voyage Clermont-Ferrand, le Mont-Saint-Michel.
Nous restons rive gauche tant que cela est possible afin d’éviter le vent d’Ouest sensible par moment. Les rencontres avec la faune continue et après le pont routier de Mornay-sur-Allier à hauteur de Mars-sur-Allier, de nouveaux nids de cigognes nous invitent à une pause et à écouter le craquètement, moyen de communiquer entre les adultes au moment de se remplacer sur le nid ou d’apporter de la nourriture. A cette période la ponte est réalisée, de 3 à 5 œufs qui donneront après 35 à 40 jours d’incubation, des cigogneaux. Les deux parents se relaient pour couver. Une dernière pause sur un îlot, quelques confidences échangées et c’est l’arrivée avec une vue magnifique sur Apremont et son château. Fin du voyage. Déchargement des bateaux, un peu de nettoyage et de rangement, chargement sur la remorque des 5 bateaux et tous ensemble avec l’équipe de récupération, nous prenons le pot de fin de séjour. A bientôt pour une nouvelle aventure !
Pot de fin de séjour
Pendant le trajet, nous avons collecté un gros sac de déchets plastique et verre qui seront triés et déposés dans les containers ad-hoc à Clermont.
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