du mercredi 20 au samedi 23 avril 2022
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 6 ( 2 femmes et 4 hommes ).
Le mot de l’animateur : L’exploration de cette rivière sauvage se poursuit. Nous reprenons notre périple à partir de Chatel-de-Neuvre. Les habitués ont accueilli avec plaisir deux nouveaux adhérents dans l’activité particulière qu’est la randonnée en canoë, Sophie et Pascal. Le débit d’eau faible pour cette période de l’année nous a obligé de suivre au plus près la masse d’eau et d’utiliser les techniques pour éviter et contourner les obstacles accumulés dans le lit. Une météo agréable, des bivouacs somptueux, une faune omniprésente plus particulièrement le deuxième et troisième jour, un groupe convivial, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette première pour les adhérents d’Atlas, une parenthèse agréable. L’arrivée était prévue au Bec d’Allier, mais celui-ci étant passé dès 14h00 vendredi, le périple s’est poursuivi sur le fleuve Loire jusqu’à la Charité.
Météo : les prévisions pessimistes se sont révélées erronées. La première journée, la couverture nuageuse s’est disloquée au fur à mesure de notre progression vers le Nord. Les autres jours ont été agréables et les nuits fraîches sans excès. Trois gouttes sont tombées dans la nuit du vendredi au samedi.
Classement : facile mais cela reste de l’aventure avec des paramètres imprévus qui nécessitent une forte adaptabilité, un équipement sérieux et de la bonne humeur dans ces moments un peu délicats à passer.
Matériel mis à disposition par l’association :
2 canoës canadien de marque Venture modèle prospectot 17
1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
équipement complémentaire pour les canoës (3 pompes, 3 écopes, éponges, 3 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 2 chariots)
pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et un autre de 30 litres et 3 sacs étanches de marque Zulupack.
pour le couchage individuel ou en couple 1 tente Hardwear Montain, 1 tente North Face modèle WestWind (trois participants avaient leurs tentes personnelles)
6 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
1 tarp bergaus pour les repas (déplié un soir)
équipement pour les participants (6 gilets d’aide à la flottabilité, 6 pagaies et 1 de secours)
pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »
Eau : chaque participant avait à sa disposition une bonbonne de 5 litres d’eau rechargée au village d’Apremont sur Allier
Organisation générale :
Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Gilles (Citroën C3) et Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus à Chatel-de-Neuvre, lieu de la mise à l’eau. Le déplacement s’est fait en 1heure et 1/2.
Yves et Luc sont venus le 23 récupérer le véhicule Kangoo et la remorque pour les acheminer à l’arrivée. Au retour, Yves accompagnant Gilles pour reprendre son véhicule resté en dépôt. Un grand merci à ces deux adhérents bénévoles qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.
Kilométrage général effectué par les véhicules : 815 km
Niveaux d’eau : le 21 avril 49 m3/s à Moulins ; le 23 avril 106 m3/s ; le 24 avril à La Charité sur Loire 118 m³/s.
Conditions de navigation : ce faible débit nous a obligé à utiliser au mieux les courants rendant ce parcours intéressant techniquement.
Kilométrage parcouru : 112.750 Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin et la fin de l’étape 3 et la matinée du jour 4, recalculées à partir d’openrunner.
Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.
Itinéraire : les faits marquants
J1. Arrivés en 2019 à Chatel-de-Neuvre et après une pause due au Covid19 en 2020, c’est de cette commune que nous reprenons la descente. La progression se fait dans la réserve naturelle du Val d’Allier jusqu’à la hauteur rive gauche de Bressolles. De longs méandres succèdent à des courbes plus serrées, l’érosion par la force de l’eau est bien présente et des effondrements récents visibles. Un pylône de ligne à haute tension au socle renforcé se rapproche dangereusement année après année du bord de la rivière. De nombreux amoncellements de branches et d’arbres occupent une partie du lit. Bientôt l’ancien pont de chemin de fer et rapidement se profile la première difficulté que représente le pont de Régemortes construit à partir de l’année 1750 et qui porte le nom de son constructeur. Infranchissable, il faut impérativement se porter sur une des deux rives pour franchir l’obstacle. Passant habituellement, rive droite, je tente la rive gauche, côté passe à poissons. Après un repérage, nous avançons en progressant à pied dans l’eau, passons chaque bateau l’un après l’autre sous le pont et pendant qu’un des participants le maintien dans le courant, les containers sont déchargés en faisant une chaîne puis c’est le tour du bateau de quitter son milieu naturel empoigné par des bras vigoureux pour franchir la levée rocheuse.
Après c’est un jeu d’enfant, le bateau installé sur l’un des chariots est rechargé puis guidé jusqu’à la berge accueillante. Une bonne demie heure suffit pour les manipulations et la pause du pique-nique sous un chaud soleil est décidée avant de reprendre le fil de l’eau. Les cris des sternes Pierregarin sur l’île à quelques dizaines de mètres distraient notre pause.
Rapidement, le bruit de la ville et du trafic routier s’estompe et nous retrouvons le calme et le chant des oiseaux. A la moyenne de 8,5 km/h et après 4h10 de navigation et un peu plus de 35 kilomètres, nous plantons notre bivouac sur une île sableuse protégée de la légère brise de Nord par un rideau de jeunes saules. De nombreuses traces sont visibles : branches coupées et écorce mangée par un castor, piétinement par des oies et hérons, passage d’un chevreuil. A la tombée de la nuit, un vol important d’aigrettes garzettes remontant la rivière pour gagner son dortoir nous salue par son cri « krah krah krah »et nous invite à un repos compensateur.
J2. Après un peu plus de 5 kilomètres, le passage du pont de Villeneuve, ne présente aucune difficulté. La largeur de la rivière nécessite une observation attentive pour voir vers quel bras la masse d’eau se dirige. Les ponts de Le Veurdre puis de Mornay sont franchis. Un chevreuil, rive gauche tout proche, regarde le premier canoë puis s’inquiète de ces mouvements inhabituels et décide subrepticement d’aller se cacher dans les taillis.
Lors d’un changement de direction et suite à une manœuvre trop tardive, l’un des bateaux se bloque sur un arbre en travers, la puissance de l’eau le fait pencher, le remplit et le retournement devient inévitable. Un second bateau dans le mouvement ne peut éviter à son tour l’obstacle et subit le même sort. Les containers étant bien arrimés à bord, les équipiers se laissent dériver et reprennent pied un peu plus loin sur la rive, les embarcations étant récupérées au passage. Reste à pomper l’eau, recharger les bateaux et l’aventure peut continuer… Quelques cigognes avaient déjà été aperçues en vol mais maintenant ce sont des nids occupés qui se montrent rive droite puis en nombre rive gauche. Quel magnifique spectacle proposé par ces oiseaux qui ravitaillent le parent resté au nid accueillis par des claquements de bec. Cette journée nous a permis de voir toutes sortes de résidents des lieux, milans noirs, petits gravelots, hérons blancs et cendrés, œdicnèmes criards, colverts, cygnes tuberculés, cormorans continentaux. En suivant au plus près un haut talus sableux, nous avons dérangé un groupe d’une vingtaine d’hirondelles de fenêtre qui a la hâte sont sorties de leurs longs terriers.
J’avais déjà eu l’occasion de remarquer que hirondelles de rivage et hirondelles de fenêtre se partagent quelque fois le même espace. La veille nous avions pu voir une hirondelle de rivage, mais là nous étions en présence d’une arrivée massive d’oiseaux se préparant à la nidification. Les jours suivants nous permettront d’identifier hirondelles rustiques et de fenêtres survolant l’eau à la recherche d’insectes. Après 4h16 de navigation et un peu plus de 35 kilomètres dans un décor de carte postale face à des arbres alourdis de plusieurs nids de cigognes, nous installons le bivouac à la latitude de Mars sur Allier sur une grande île séparée de la rive droite par un joli et étroit bras à l’eau vive. La soirée se passe à observer les va-et-vient des grands oiseaux et un chevreuil nous fait la surprise de passer près nos tentes.
J3. La nuit a été calme sous un ciel étoilé et la fraîcheur du matin nous surprend, une brume flotte sur la rivière. Après un copieux déjeuner, le chargement des bateaux assuré et le soleil ayant rapidement pompé l’humidité de l’air nous prenons l’option de l’étroit bras de rivière pour débuter la journée. Notre premier objectif est de ravitailler en eau à Apremont joli village posé sur le bord du cours d’eau dans une large courbe à droite. A l’approche, rive droite le château de Meauce puis rapidement sur la gauche celui d’Apremont. Une belle manœuvre à contre-courant, nous permet d’accoster rive gauche. Bateaux attachés grâce au quinze mètres de corde de chaque embarcation, nous partons en quête d’un robinet et profitons de l’arrêt pour décharger et trier nos ordures. Un sympathique jardinier nous oriente et nous explique que toutes les maisons à l’exception d’une appartiennent au châtelain et sont louées. Le bâti est bien entretenu et sous le soleil, l’ensemble est harmonieux. La première difficulté est tout proche, la prise d’eau des Lorrains. En fait un barrage sur toute la largeur de la rivière qui permet par gravité, par un canal d’alimentation de maintenir le niveau d’eau du canal latéral à la Loire. Approchée tout en douceur par la rive droite, de grandes marches en ciment permettent le passage et la remise en eau quelques mètres plus bas. Juste le temps de se remettre en mouvement et c’est bientôt un pont de chemin de fer puis un nouvel arrêt toujours rive droite au Pont Guétin qui sert de support au canal latéral à la Loire. J’invite les participants à grimper sur l’ouvrage d’art qui est un des plus grands pont-canaux de France, avec 343 m de long, ouvert à la navigation en 1838. Déchargement, portage des containers, des bateaux, chargement et mise à l’eau, l’équipe est rodée. A droite le département de la Nièvre, à gauche celui du Cher, la rivière servant de limite administrative naturelle. Après le pique-nique, la navigation reprend et nous atteignons rapidement le Bec d’Allier après être passé sous le dernier pont routier (D976). Le volume d’eau apporté par la Loire n’est pas impressionnant et le fleuve cumule maintenant un peu plus de 100m3. Quelques bateaux de Loire apparaissent sur la rive gauche, toue cabanée, fûtreau. Bientôt rive droite Fourchambault et son pont puis sa digue de 300 mètres qui canalise le fleuve et permet la navigation par basses eaux. On laisse sur notre gauche une écluse prise par la végétation et qui permettait autrefois par un canal de jonction de rejoindre le canal latéral. C’est l’heure du bivouac sur une large et longue île à hauteur du lieu-dit Poids de fer, après 26 kilomètres.
J4. A 08h30, l’équipe est déjà prête et les premiers coups de pagaies sont donnés. Marseille-Lès-Aubigny se présente rive gauche où le canal est très proche du fleuve d’où l’on pouvait rejoindre le canal du Berry, aujourd’hui en partie comblé. Un sanglier en train de boire, surpris par notre arrivée, fait rapidement demi tour. Pour éviter les parties rectilignes jusqu’à la Charité-sur-Loire, j’opte dès que cela est possible par des bras plus étroits qui rendent la navigation moins monotone et plus dynamique. Rive droite le château de la Marche transformé en hôtel puis une dernière pause où nous découvrons une colonie de moustiques en pleine reproduction….Le parcours s’achève vers 11h00, après une petite navigation de 16 kilomètres, face au vieux pont de la Charité après avoir passé un bras à contre courant (modification du courant suite à l’effondrement d’une digue et des modifications de banc de sable). Merci à toutes et tous pour votre bonne humeur et à la prochaine pour une nouvelle aventure !
A l’arrivée à La Charité, nous avons déposé un sac de détritus collectés au cours des deux derniers bivouacs.
Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition
Accident : néant
Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)
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