du jeudi 17 au lundi 21 juin 2021
Animateur : Michel J
Nombre de participants : 7 ( 2 femmes et 5 hommes).
Le mot de l’animateur : Petit rappel sur cette descente de la Loire qui a commencé en 2017 au départ de Roanne jusqu’à Imphy puis en 2018 jusqu’à St Ay puis en 2019 jusqu’à Chouzé et en 2021 jusqu’à Thouaré à 5 kilomètres en amont du premier pont de Nantes et de la zone maritime.
Pour celles et ceux qui ont fait ce long et beau périple. La Loire, fleuve aux multiples facettes, imprévisible arrive jour après jour à surprendre le voyageur. Pour achever la partie navigable avec des canoës lourdement chargés, il nous restera la partie aval de Chamalière à proximité du Puy à Roanne …Peut-être en 2022 ?
Une partie des participants de ce séjour était au départ de ce long challenge de plusieurs semaines et les binômes se sont révélés une nouvelle fois efficaces. Cette année, le groupe étant en nombre impair, le quatrième canoë plus court, moins lourd pouvait être manœuvré par une seule personne. J’ai souhaité que chacun s’essaie à cette pratique. L’ambiance a été bonne et les conditions météorologies dantesques par moment n’ont pas entamé l’humeur ni l’ardeur des navigateurs. De beaux bivouacs, une luminosité particulière, la douceur des paysages, ont fait de ce séjour une parenthèse dans la vie de tous les jours.
Météo : brise d’Est les quatre premiers jours puis un léger vent d’Ouest-Sud-Ouest le dernier jour. Le vent en altitude était plutôt orienté Sud-Ouest. On a pu observer durant le séjour un éventail de nuages à des différents étages, cirrus, cirrocumulus, altocumulus, altostratus, cumulus, stratocumulus, nimbostratus, cumulonimbus. Le dernier nous a arrosé copieusement à plusieurs reprises. Une mini tornade avec des pluies diluviennes et quelques grêlons, le samedi soir est venue tester l’installation de nos tentes et deux se sont retrouvées en position horizontale sous la puissance du vent.
Classement : facile mais cela reste de l’aventure avec des paramètres imprévus qui nécessitent une forte adaptabilité, un équipement sérieux et de la bonne humeur dans ces moments un peu délicats à passer.
Matériel mis à disposition par l’association :
- 3 canoës canadien de marque Venture modèle prospectot 17
- 1 canoë canadien de Marque Old Town
- 1 canoë canadien Nova Craft prospector 17
- équipement complémentaire pour les canoës (4 pompes, 4 écopes, éponges, 4 cordes de 15 mètres, des mousquetons, 2 chariots)
- pour les bagages, chaque participant avait à sa disposition un container de 60 litres et un autre de 30 litres et 4 sacs étanches de marque Zulupack.
- pour le couchage individuel ou en couple 4 tentes hardwear montain (deux participants avaient leurs tentes personnelles)
- 6 tapis de sol complémentaires Space Blanket (orange)
- 1 tarp bergaus pour les repas
- équipement pour les participants (5 gilets d’aide à la flottabilité, 5 pagaies et 2 de secours)
- pour le transport des bateaux et containers : une remorque routière équipée de l’adaptation « canoë »
Eau : chaque participant avait à sa disposition une bonbonne de 8 litres d’eau rechargée au port de la Possonnière.
Organisation générale :
Transport: à l’aide de deux véhicules en co-voiturage, Gilles B. (Citroën C3) et Michel J. (Renault kangoo) tractant la remorque nous sous sommes rendus au camping de Chouzé-sur-Loire, lieu de la mise à l’eau.
Yves D. et Luc L. sont venus le 21 récupérer le véhicule Kangoo et la remorque pour les acheminer à l’arrivée. Yves accompagnant Gilles pour reprendre son véhicule resté en dépôt. Un grand merci à ces deux adhérents bénévoles qui ont permis par leur disponibilité que ce séjour se fasse.
Kilométrage général effectué par les véhicules : 2974 km.
Niveaux d’eau : le 17 juin 270,8 m3/s à Saumur ; le 18 juin à St-Mathurin-sur-Loire 273 m3/s ; le 21 juin à Montjean-sur-Loire 345,3 m³/s.
Conditions de navigation : ce débit raisonnable associé à une brise nous a permis de naviguer sereinement.
Kilométrage parcouru : 139,47. Les données ont été fournies par une montre GPS de marque Garmin.
Durée de navigation totale : 18h48 ; sur la journée, maximum, 5h25, minimum, 1h46. Données journalières, J1, 6.9 km/h pour 23,01 km en 3h20 ; J2, 6.5 km/h pour 29.02 km en 4h27 ; J3, 7.2 km/h pour 38,87 km en 5h25 ; J4, 7,7 km/h pour 35,58 km en 4h36 ; J5, 7,4 km/h pour 12,99 km en 1h46.
Hébergement : Les bivouacs en milieu naturel ont toujours été confortables dans un environnement exceptionnel.
Itinéraire : les faits marquants
J1. Arrivé en 2019 à Chouzé, c’est de ce village de bord de Loire que nous continuons la descente. Vers le Sud-Est, nous apercevons les nuages de condensation de la centrale nucléaire de Chinon-Avoine. A la confluence avec la Vienne, rive gauche, nous pouvons admirer la collégiale de Candes-Saint-Martin dont la construction a débuté en 1175 pour s’achever en 1225. Puis après quelques coups de pagaie, le château de Montsoreau de style gothique et renaissance (1443-1515) immortalisé par Alexandre Dumas dans la Dame de Monsereau. Quelques maisons troglodytes en arrière plan se laissent voir à travers le feuillage. Une dizaine de kilomètres plus loin, se distingue la haute stature du château de Saumur que l’on a tout le temps d’admirer avec la vitesse de notre déplacement. Passée cette ville qui abrite le fameux cadre noir de Saumur, école nationale d’équitation créée par Louis XVIII, le 23 décembre 1814, Chênehutte Trèves-Cunault et en rive droite Saint-Martin-de-la-Place où notre bivouac sera installé sur un bras de Loire ensablé.
J2. A partir de Saumur, la Loire est aménagée et de grosses balises vertes et rouges permettent de délimiter la zone navigable accessible aux différents bateaux de Loire, la toue cabanée ou sablière, le fûtreau, le chaland. Saint-Clément-des-Levées se distingue par ses hautes levées (digues) puis c’est le double pont qui s’appuie sur une île centrale avec rive gauche, Gennes et rive droite, les Rosiers-sur-Loire, deux villages et deux églises. Bientôt rive droite Saint-Mathurin et quatre kilomètres plus loin l’importante île Blaison que nous passons par la gauche où les eaux sont concentrées, seul un filet d’eau passe rive droite lui permettant d’être encore une île. Face à la Bohalle, notre bivouac sera monté à l’abri d’une végétation de saules et de jeunes peupliers qui semblent faire la gourmandise des castors du coin.
J3. La Daguenière, rive droite se laisse dépasser et nous franchissons une succession de trois lignes à haute tension, laides dans le paysage mais tellement utiles pour se positionner. Nous laissons tomber l’idée de prendre sur notre gauche le Louet, bras de Loire qui va vivre sa vie pendant une bonne vingtaine de Kilomètres avant de retrouver le lit principal. Le débit est trop faible pour se risquer avec les canoës chargés dans cet itinéraire bis. Petit bras que j’avais eu l’occasion de suivre en kayak de mer en avril 2014. Les Ponts de Cé dont le nom viendrait d’après la légende de César qui aurait décidé de marquer un pont de son nom mais chassé rapidement, il n’aurait pas eu le temps de finir et se serait arrêté à Cé !
Nous laissons l’île aux chevaux sur notre droite. Bouchemaine et la confluence avec la Maine se profilent très rapidement et de nombreux épis apparaissent à partir des deux rives afin de canaliser les eaux et casser la force du courant. Des pieux en bois plantés verticalement permettent de maintenir en place les monticules de pierres. A l’approche de la grande Île de Chalonnes, le lit du fleuve se rétrécit et se concentre rive gauche. Une pause à l’endroit où le Louet revient vers le cours principal puis rapidement toujours rive gauche le Layon juste avant le village de Chalonnes. D’une longueur de quatre-vingt dix kilomètres, cette petite rivière se distingue car elle traverse le fameux vignoble du même nom. Avant Montjean-sur-Loire, nous passons sous la passerelle Trottier qui permet aux habitants de l’île de gagner plus facilement la rive gauche. Ce gros bourg a tiré sa richesse pendant de nombreuses années des mines de charbon et des fours à chaux. Les mariniers montjeannais ont réussi à résister à l’arrivée du chemin de fer jusqu’en 1900 en transportant la chaux locale par la Loire puis par le canal de Nantes à Brest dans toute la Bretagne. C’est l’heure de poser le bivouac sur une belle plage de sable sur la rive droite.
J4. Hier soir, la fin de journée après le repas a été mouvementée, une mini tornade avec de fortes précipitations couchait au sol deux des tentes. Une nuit un peu humide pour certains.
Bientôt Saint-Florent-le-Viel, rive gauche, lieu de naissance de l’écrivain Julien Gracq nom de plume de Louis Poirier connu du public principalement pour son roman le Rivage des Syrtes et son refus du prix Goncourt en 1951. Avec Ancenis, nous allons subir les effets mesurés de la marée. La pause de midi est mise à profit pour faire sécher tentes et matériels au soleil sur les rochers des épis. Deux arrêts prévus en ce début d’après-midi, le Moulin Pendu (rive gauche) et le port d’Oudon (rive droite). Moulin Pendu car il montait et descendait selon la marée (moulin à farine du XIII°s jusqu’au XVII°siècle). Pour certains historiens il aurait servi aussi de péage du VII°s jusqu’au XVII°s et de port de batellerie à vapeur.
Oudon, petit port en retrait de la Loire dominé par son château du XIV et XV° siècle que l’on atteint en remontant sur quelques centaines de mètres un affluent le Hâvre. Nous reprenons le fil de la Loire sous un ciel sombre qui se déchaîne rapidement nous obligeant à accoster à nouveau pour se mettre à couvert afin de se protéger des très fortes précipitations. Rapidement arrivé, l’orage se disperse aussi vite et nous reprenons notre navigation laissant à gauche les grandes îles Dorelle et Moron. Nous profitons de la marée montante pour remonter un bras mort derrière cette dernière île et installer le bivouac. Quelques gouttes le soir mais abrités sous le tarp, nous pouvons dîner tranquillement.
J5. En ce début de matinée, la marée est basse et notre bras mort est presque à sec. Un léger filet d’eau nous permet de tirer les canoës chargés vers le fleuve. Une dernière pause rive gauche à hauteur de Mauves-sur-Loire entre deux épis avant de gagner Thouaré-sur-Loire, rive gauche, lieu de rencontre avec l’équipe de récupération. Dernier petit effort en faisant la chaîne dans un limon collant pour décharger les canoës et tirer les bateaux au sec.
Faune rencontrée : tout le long du parcours, nous avons pu apprécié la diversité et la richesse de la Loire en majorité des oiseaux : sterne pierregarin et naine sur les îles et en pêche, mouette rieuse, goéland argenté, brun, héron cendré, héron blanc, aigrette garzette, cygne tuberculé, colvert, cormoran continental, poule d’eau, petit gravelot, oenicdème criard, vanneau huppé, hirondelle de fenêtre, quelques rapaces… milan royal et milan noir, et comme mammifères, des ragondins.
Nourriture : prévue au départ par chaque participant et disposée dans les containers mis à disposition
Accident : néant
Incident : aucun
Remarques : l’ambiance a été bonne au sein du groupe. Nous avons accueilli pour son premier voyage en Loire avec nous Benoît qui s’est facilement adapté. La douceur des températures a permis de se baigner avec prudence chaque jour.
Temps de préparation : 20 heures (découpage des journées de l’itinéraire, montage de la remorque, rassemblement et vérification du matériel, achat des bonbonnes d’eau, informations aux participants par mail et téléphone, compte rendu etc…)
Rédacteur Michel J. le 14 juillet 2021
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