Séjour n°15 Autour du Mont Blanc
Du mercredi 14 août au samedi 24 août 2019
ANIMATEUR : Denis
SECTEUR GEOGRAPHIQUE : Massif du Mont Blanc, (Haute Savoie, Italie, Suisse)
NOMBRE DE PARTICIPANTS : 7 (4H et 3F)
METEO : A qualifier d’exceptionnelle pour ce secteur avec 1 seule journée de maussade et 1 journée de pluvieuse sur 11 jours. Températures douces voire élevées pour l’altitude.
CLASSEMENT du SEJOUR : moyen
KILOMETRAGE VOITURE : environ 900km A/R pour chacune des voitures utilisées
CARTES, TOPOS, DOC utilisés: carte IGN au 1/25000 n°3531ET Saint Gervais et carte n°3630OT Chamonix, topoguide de la fédé référence 028 Tour du Mont Blanc 12ème édition de 1994 et 19ème édition de 2014 + livre Savoie Mont Blanc, de Brigitte et Isabelle Baudriller + consultations diverses via internet.
JOUR 1 : 14/08/2019
La première journée sera consacrée essentiellement au voyage aller avec 2 véhicules depuis Lezoux comme point de ralliement et un départ matinal. A peine arrivés à une encablure de Chamonix, nous nous rendrons vite compte de l’affluence touristique dans le secteur, les difficultés pour stationner etc… Ceci fait, nous prendrons notre casse-croûte de midi près des autos au départ de notre itinéraire qualifié de mise en jambe.
Départ (1370m) peu avant le parking du parc zoologique du Merlet (les Houches) pour un itinéraire en aller-retour pour les chalets de Chailloux (1930m) L’intérêt de cette balade consistait depuis un balcon naturel à s’offrir une vue assurée sur le Mont Blanc au cas où la météo nous ferait défaut dans les prochains jours. Nous ne serons pas déçu: la montagne est immaculée, spectaculaire, impressionnante… si proche et pourtant nous paraissant si vaste et par endroit inaccessible. Malgré l’avancée de la journée aucun nuage, aucune nuée ne viendront troubler l’image. Vrombissements d’hélicoptères ou passages d’avions de tourisme seront les seuls éléments nous interpelant dans ce décor de cinéma et unique au monde.
Hébergement au gite Tupilak à Les Coupeaux à 2km de là et tout proche de notre départ du lendemain.
JOUR 2 : 15/08/2019
1ère étape Les Houches (1050m) chalets du Truc (1700m) +1431m -746m 8h15 d’activité. Météo beau, ciel dégagé puis sommets se couvrant partiellement au fil de l’après-midi.
La première préoccupation aura été de garer convenablement nos 2 véhicules pour une dizaine de jours sur des parkings prévus à cet effet et gratuits au lieu dit Trabets. Les parkings copieusement garnis nous renseigneront sur la fréquentation sur ce tour mais point de balisage à la ronde. La 2ème préoccupation aura donc été de partir sur le bon sentier car aujourd’hui et dans ce secteur, il n’est point question de s’accommoder d’une partie de hors piste… C’est en suivant la petite route sillonnant entre les chalets que nous pourrons rejoindre l’itinéraire officiel ! De là une bonne piste nous permettra d’absorber la 1ère épreuve: le col de Voza (1657m). Nous délaisserons l’itinéraire pour s’offrir une première variante, d’abord par un cheminement en pente douce descendante puis par la spectaculaire passerelle qui enjambe le torrent de Bionnassay et la vue sur le glacier éponyme. Rapidement là-haut, apparait le col de tricot (2120m) et véritablement un parfait col en V. La pente s’accentue, la brise apparait de plus en plus vive, l’affluence est importante, variée, nous y sommes… La vue est prenante sur les chalets de Miage (1560m) harmonieusement disposés en vallée près du torrent. Les dômes de Miage sont là mais resteront invisibles enveloppés dans la brume de fin de journée. Arrivés aux chalets, il nous faudra nous ravitailler en eau avant de parvenir au chalet du Truc notre hébergement du jour. Pas de douche, toilettes sèches à 50 m du refuge, accueil familial, simple et efficace… montagnard en fait.
JOUR 3 : 16/08/2019. 2ème étape. Chalets du Truc (1700m) – refuge de la croix du Bonhomme (2433m) +1357m -655m 9h05 d’activité
Météo: très beau, ciel parfaitement dégagé, se couvrant de brumes passagères puis retour au grand beau temps sur la fin d’après midi.
Départ matinal, et démarrage par une section en descente (-600m) et en sous-bois jusqu’à Contamines-Montjoie, le passage dans cette partie urbanisée étant obligatoire avant de s’engager pour le col du Bonhomme. Ravitaillement dans cette charmante station de montagne: beaux chalets construits à diverses époques, église remarquable de style baroque haut savoyard. Il est près de 10 heures, nous arpentons le fond du vallon distinguant ici et là équipements sportifs, touristiques, parkings etc… et partageons la piste avec de nombreux autres randonneurs. Passage et arrêt à la fameuse église de Notre Dame de la Gorge elle aussi de style baroque. La pente s’accentue fortement jusqu’au pont romain puis nous emprunterons une bonne piste serpentant en pente douce dans le vallon. Longue pause de mi-parcours tout près du torrent peu après l’embranchement pour les lacs Jovet. Nous comprenons alors que ces 2 lacs constituent un bel itinéraire à la journée ceci expliquant le nombre de randonneurs au départ le matin. Il est temps de repartir, le col du Bonhomme à 2329m sera atteint en ce milieu d’après-midi. Là aussi l’affluence est importante et variée : jeunes, anciens, cyclistes, étrangers… Plutôt agréable le cheminement et l’arrivée sur le col voisin de la croix du Bonhomme (2479m) avec au loin le lac de Roselend et là devant nous, immense le massif du Beaufortain. Arrivée et installation au refuge de la croix du Bonhomme (2433m).
La douche accessible sur un court créneau horaire est très demandée, mais oh combien appréciée. La source toute proche laisse échapper un mince filet d’eau. Ici aussi les toilettes proposées en toilettes extérieures sont des toilettes sèches.
Le soleil se couche, une bande de bouquetins s’approchent du refuge… magique. Il parait qu’ils viennent là tous les jours et depuis de nombreuses années. L’étape sera appréciée malgré la taille de ce véritable refuge de montagne placé à la croisée des itinéraires et géré par le CAF.
JOUR 4 : 17/08/2019. 3ème étape. Refuge de la croix du Bonhomme (2433m) Refuge Elisabetta Soldini (2200m) +1060m -1260m 8h15 d’activité
Météo : le beau temps se confirme, météo identique à la veille. Quelques nuages apparaissent en cours de journée notamment les fameux nuages lenticulaires sur le Mont-Blanc mais ne se fixent pas et disparaissent au loin. Plutôt que de descendre aux Chapieux tout en s’épargnant une longue et ennuyeuse piste, nous emprunterons le sentier qui conduit au col des Fours (2665m). Le passage est digne d’intérêt sans doute car c’est un des passages au plus haut de notre itinéraire, de plus la vue y est admirable sur la vallée, sur le col de Seigne notre deuxième objectif et le tout salué par 2 ou 3 chamois… Ces derniers nous observent depuis la tête sud des Fours et semblent comme intrigués… Nous ravira la descente par les Tufs et ce sentier longeant de belles plaques et falaises de schiste, façonnées par le torrent. Comme autant de témoignages de l’existence d’une vie sauvage (sur un itinéraire fréquenté), à peine apeurées et méfiantes quelques marmottes se laisseront photographier.
Pause à la ville des Glaciers: une ville avec 3 ou 4 bâtiments, une fromagerie et surtout un parking parfaitement équipé pour les nombreux visiteurs de la vallée. Quelques 700 m de dénivelée nous attendent pour parvenir au col de Seigne mais la pente est régulière et surtout la vue extraordinaire sur les glaciers et l’aiguille des Lanchettes.
Le col de Seigne (2516m) célébrant notre passage en Italie est venté, la température est presque désagréable aussi c’est bien en dessous que nous profiterons du panorama à l’abri relatif de rochers. Déjà devant nous apparait tout le val Veni notre étape du lendemain, on devine Courmayeur loin au fond et remarquons l’entrée du val Ferret. Avec la vue impressionnante sur les pyramides calcaires, le Mont Blanc par derrière et désormais avec une progression direction Nord Est, nous constatons que notre rotation sur ce massif est déjà importante.
Passage à la Casermetta un centre d’interprétation des paysages puis arrivée par un verdoyant vallon à notre hébergement du jour. Placé sous le glacier de la Lée Blanche, surplombant le vallon, le refuge Elisabetta représente un beau bâtiment restauré et géré par le CAI (club alpin italien). Pas de douches, pas d’eau en fait… Le torrent glaciaire dévale furieusement à une centaine de mètres aussi nous resterons étonnés que la source proche ne diffuse qu’un filet d’eau et la pompe d’amener d’eau au bâtiment se trouve en panne. En contrepartie, l’éclairage diffusé est important, le chauffage électrique allumé… Autant de signes qui nous font nous interroger sur la gestion de l’eau et de l’énergie…dans ce refuge.
JOUR 5 : 18/08/2019. 4éme étape. Refuge Elisabetta Soldini (2200m) – Refuge Bertone (1991m) +1345m -1545m 8h46 d’activité
Météo : 5ème journée de grand beau temps, identique aux précédentes. Seuls quelques nuages apparaissent puis se diffusent en altitude. Ils ne suffisent pas à nous inquiéter et alors même que nous attendons le passage d’une perturbation.
La descente dans le val Veni depuis le refuge constituera l’échauffement… Le lac Combal se comble mais conserve assez de miroirs aquatiques pour nous permettre quelques beaux clichés en préambule d’autres beaux panoramas offerts par le curieux lac du Miage enserré dans la moraine de l’immense glacier du même nom… Nous bénéficierons longuement de cet ensemble de paysages en empruntant le sentier en balcon du val Veni par l’Arp Vieille. La progression est plutôt régulière à flanc de montagne et sans perdre trop d’altitude jusqu’à Plan Chécrouit. Désormais la vue sur le Mont Blanc de Courmayeur d’une part et sur l’aiguille Noire de Peuterey ou la pointe Helbronner d’autre part est impressionnante, spectaculaire et dure. Toute la rudesse de la montagne s’y retrouve, l’accès parait improbable et c’est bien là que l’exploration y fut semble t’il la plus compliquée. On est dimanche et depuis plan Chécrouit, la foule touristique et bigarrée parvient de Courmayeur grâce aux téléphériques.
Nous prendrons notre pause de mi-journée en surplomb de Dolonne/Courmayeur à l’ombre de quelques résineux certes mais dans une ambiance peu agréable et décevante de pistes de ski et autres équipements touristiques. Longue descente jusqu’à Dolonne où la fontaine généreuse sera appréciée. Passage et ravitaillement à l’épicerie de Courmayeur.
Courmayeur n’est qu’à 1200m d’altitude, il fait donc chaud et nous sommes en ville mais nous ne nous laisserons pas tenter et resterons concentré sur la fin de l’itinéraire rien moins que 700 m de dénivelée positive. D’abord la progression est régulière pour atteindre le val Sapin puis le sentier oblique pleine pente et serpente sur 500 mètres de dénivelée. Sans doute grâce à un tracé avantageux, c’est motivée que toute l’équipe absorbera assez facilement la difficulté.
Refuge italien et typique, accueil circonstancié, douches appréciées, repas copieux… Une bonne étape.
JOUR 6 : 19/08/2019. 5éme étape. Refuge Bertone (1991m) Gite d'alpage La Peule (2071m) + 1195m -1105m 8h50 d’activité
La nuit aura été bonne, réparatrice mais ce matin l’ambiance est plus sombre. La perturbation météo que l’on attendait est bien présente, la pluie est annoncée, les sommets sont enveloppés de lourds nuages aux alentour de 3000/3500m. Sur le point de partir, un ou deux coups de tonnerre au loin dans la montagne nous confirmeront que la situation pourrait être orageuse. Logiquement et devant cette météo nous ne nous engagerons pas par la Testa-Bernada à entreprendre par grand beau temps mais nous suivrons plutôt la voie classique tracée à flanc de montagne et dominant tout de même tout le val Ferret et un passage en fond de vallée peu avant le refuge Elena. Toute la matinée nous craindrons les averses mais la météo semble stationnaire et plutôt avenante nous laissant découvrir d’abord en vallée la sortie du tunnel côté italien puis grâce à une couverture nuageuse assez élevée se dévoileront petit à petit : l’arête de Rochefort, les Jorasses Petites et Grandes et plus haut dans la vallée les glaciers voisins de Triolet et du Pré de Bar. Une averse plus importante nous saisira au passage à Arnouva puis sous un ciel maussade nous atteindrons le grand col Ferret (2537m). La pause sera raccourcie car avec 2 ou 3 degrés de moins on aurait peut-être eu quelques grêlons. A partir de ce col nous serons en Suisse et si avec la présence de glaciers le paysage est plutôt féerique du côté italien, il se révèle être un paysage d’alpages et plus verdoyant du côté suisse. Il suffira d’une bonne heure de douce descente pour atteindre le gîte d’alpage de La Peule à 2071m.
Cet hébergement pourrait bien représenter l’une ou sinon la meilleure étape de ce séjour. Voilà un alpagiste qui a agrandi sa ferme d’altitude en s’adossant logiquement à la montagne, proposant un accueil simple et familial et qui valorise les produits de son exploitation. « La croûte de fromage » en plat principal de notre diner nous impressionnera de par sa générosité.
JOUR 7 : 20/08/2019. 6ème étape. Gite d’alpage La Peule (2071m) Relais d’Arpette (1630m) + 675m -1140m 7h06 d’activité
Météo : pluie dans la nuit puis encore quelques averses sur la matinée allant vers une accalmie l’après-midi.
Cette étape est annoncée comme une étape de transition bien différente des précédentes mais pouvant introduire la suivante plus montagnarde, la part belle étant faite à la distance plus qu’aux dénivelées. Arrivés à la charmante station de la Fouly (1600m) nous serons invités à suivre un sentier en sous-bois le long d’un torrent ou de la route toute proche. Passage avec pause de midi à Praz de Fort à l’abri de granges traditionnelles puis traversée d’Issert autant de villages charmants et typiques.
La dénivelée positive sera réalisée là en fin de journée avec une arrivée humide à Champex-lac qui pourrait être le pendant suisse de notre lac Chambon. Approvisionnement rapide au supermarché puis nous atteindrons assez rapidement le relais d’Arpette en suivant la bisse (étroit canal d’irrigation). S’il fallait une journée où la vue lointaine pourrait être absente c’était bien celle-ci: progression en sous-bois, en vallée et absence de panoramas sur glaciers ou cimes lointaines. Le relais d’Arpette représentera lui aussi un hébergement de bon niveau, une grosse structure de capacité 100 personnes et travaillant aussi l’hiver ce qui explique la présence d’une vaste salle ventilée, très appréciable car consacrée au séchage des vêtements. Sur ce tour, il est notoire d’indiquer que c’est le seul hébergement à proposer à l’affichage un bulletin météo des plus complets pour la journée du lendemain. Nous sommes rassurés, le temps repasse au beau dès le début de matinée, une situation confirmée si besoin était ou précédée par les nombreux bulletins consultables grâce aux applis sur smartphones.
JOUR 8 : 21/08/2019. 7ème étape. Relais d’Arpette (1630m) Trient (1297m) +1039m -1391m 7h56 d’activité
Météo conforme aux prévisions: brumes matinales s’élevant pour laisser place à un ciel dégagé.
L’étape est fameuse, recherchée et à entreprendre par beau temps. Les ingrédients sont réunis : nous repartons reposés, secs et avec de bonnes prévisions.
La rando de la journée est classique et sans surprise : longue montée depuis le relais à 1630m jusqu’à la fenêtre (col) d’Arpette à 2665m puis longue descente pour rejoindre notre hébergement en vallée. Progression d’abord dans un vallon verdoyant puis la pente s’accentue dans un environnement plus minéral. Même si deci, delà il faut chercher son chemin, l’étroite fenêtre est bien là au-dessus de nos têtes et nous ne sommes pas les seuls à entreprendre cette sortie. Arrivés à mi-journée nous ne bouderons pas notre plaisir d’abord de s’élever un peu plus au dessus du col faisant de notre pause pique-nique le point le plus haut de notre séjour (2670m) et cerise sur le gâteau en dominant le glacier de Trient comme un rare plaisir de randonneur. La descente est longue plutôt escarpée sans être dangereuse avec parfois un terrain peu stable.
C’est après un secteur sécurisé de cordes nylon… que nous trouverons un peu de répit et une allure plus dynamique tout en suivant la bisse de Trient ; dispositif d’irrigation propre à la région. La vue est remarquable sur Le Gilliod et son église rose mais surtout notre regard se porte sur le col de Balme, figurant à l’étape du lendemain. La pente est impressionnante de ce point de vue. Arrivée à Trient/ le Gilliod à l’hôtel des glaciers notre hébergement.
L’établissement est un ancien et grand hôtel pour touristes et qui semble avoir été reconditionné pour les randonneurs. L’accueil est suisse, disons relax, la prestation est correcte mais sans charme (à mon avis).
JOUR 9 : 22/08/2019. 8ème étape. Trient (1297m) Gîte d'étape de la Boerne (1416m) +1115m -1005m 7h19 d’activité
Météo : grand beau temps
Le départ est matinal et depuis les 2 ou 3 gros établissements de Trient il semblerait que tout le monde parte dans le même sens. Nous, nous rentrons en France. La pente devinée la veille n’est pas si terrible et alors que nous débouchons de la forêt vers 1700m, nous apercevons déjà le refuge du col de Balme curieusement placé en plein col, en plein vent . Arrivés à son niveau, passage symbolique de la frontière et rapidement nous découvrirons la vue sur Argentière au premier plan en vallée et Chamonix en enfilade… mais plus encore profiterons d’un panorama extraordinaire de toutes parts: le Mont Blanc bien sûr avec ses dômes, les aiguilles de Chamonix, l’aiguille verte et à main gauche les glaciers du Tour et d’Argentière. Une pause avec boisson chaude au refuge sera appréciée juste avant d’aller se caler à l’abri en contre bas du col pour profiter de la vue et de notre casse-croûte. L’après-midi sera consacrée à progresser sur la crête des Posettes avec là aussi une vue époustouflante sur le massif des Aiguilles Rouges, le mont Buet, et le barrage d’Emosson.
Etape au gîte de la Boerne. Un établissement exigu mais plein de charme où il nous a semblé que toutes les espaces disponibles étaient optimisés
JOUR 9 : 23/08/2019. 9ème étape. Gîte d’étape de la Boerne (1416m) Refuge de Bellachat (2151m) +1365m -1095m 9h42 d’activité
Météo : grand beau temps, chaud
La dernière et complète journée de rando est annoncée difficile : longueur au rendez-vous et dénivelées conséquentes. Cette étape qui consiste à progresser en balcon face à toute la chaine n’est pratiquement jamais réalisée par les groupes et autres, ces derniers tronquant l’étape et descendant à Chamonix pour rejoindre ensuite mécaniquement Les Houches. Avec une marge de manœuvre faible, notre surprise sera totale quand après avoir engrangé 600 m de dénivelée, nous apprendrons que le sentier de liaison et direct est fermé pour cause de travaux. Après les lacs de Chéserys, la visite au lac Blanc sera maintenue et la liaison pour la Flégère effectuée en réalisant un retour sur nos pas et en utilisant un autre sentier (balcon sud) mais peu à l’avantage de notre programme. La chaleur monte, nous nous adaptons cependant à l’itinéraire.
L’agacement sera perceptible et bien compréhensible quand, arrivés à la Flégère (gare de téléphérique et refuge), nous découvrirons un chantier fermé, à l’accès interdit et sans point d’eau de substitution. Merci Madame la caissière du télésiège de nous avoir fourni gracieusement quelques billes d’eau. Devant nous s’étale tout le massif, la vue est digne d’intérêt et au bout de courtes descentes suivies de quelques côtes nous atteindrons finalement Planpraz (2000m). L’affluence est importante, les équipements touristiques évidents. Pour atteindre le Brévent, point de passage obligé pour rejoindre notre refuge, nous emprunterons le téléphérique ce dernier nous faisant gagner un peu plus de 400 m de dénivelée et une bonne heure de rando dans le meilleur des cas. Vue époustouflante depuis le Brévent notamment sur les Fizs et la tête d’ Anterne, le mont Buet déjà loin est derrière nous.
Arrivés en cette fin d’après-midi au refuge de Bellachat nous aurons le temps de profiter tout de même de ce formidable balcon sur le Mont Blanc et autre glacier des Bossons surplombant Chamonix. La vue est dégagée. Bellachat, refuge de montagne, petit, exigu sans douche mais bien placé.
JOUR 10 : 24/08/2019. 11ème étape. Refuge de Bellachat (2151m) Les Houches (1050m) et retour sur L’Auvergne +50m -1110m
Cette dernière journée ne constitue pas une étape à part entière comme les autres journées de ce séjour. Il s’est agi de rejoindre la vallée, notre point de départ par un chemin de montagne essentiellement en lacets et en sous-bois. Cela nous occupa la matinée, sans doute avec une pointe de morosité d’autant plus que petit à petit on approchait de la ville, de l’agitation, du bruit jusqu’à retrouver nos autos. La rando se termine là. Repas en terrasse autour d’une copieuse spécialité savoyarde et retour pour l’ Auvergne en utilisant le même itinéraire qu’à l’aller par Saint Etienne. Nous nous séparerons à Lezoux point de ralliement initial.
Observations :
Ce tour aura tenu ses promesses : paysages uniques, dénivelée totale du tour 10632 m. La météo aura été exceptionnelle. Sur ce massif, rares sont les périodes durant lesquelles les sommets restent ainsi dégagés pendant plusieurs jours. Ce petit groupe n’aura pas démérité réalisant le tour complet sans utilisation de transferts, à une exception près le jour 9 avec l’emploi d’un téléphérique consécutivement à un aménagement de parcours mais aussi pour un confort de fin de séjour. Nous avons pu apprécier la diversité des pratiques sur cet itinéraire : coureurs, trailers tous à l’équipement hyper léger dans des sorties à la journée, cyclistes avec des vélos de montagne, parfois électriques, groupes de randonneurs avec des sacs à la journée, groupes utilisant des navettes, des mules, en fait assez peu de personnes randonnant avec des sacs chargés… Si les durées de rando ont été conséquentes, les pauses ont été nombreuses, adaptées et la progression plus homogène qu’il n’y paraissait, nous ne sommes jamais arrivés à plus d’heure à l’hébergement laissant du temps de repos à chacun. Malgré l’affluence, la faune aura été bien représentée sans être omniprésente. La flore rencontrée aura été assez diverse et complète même si le cœur de saison était déjà passé. Globalement les hébergements ont été appréciés et corrects dans ce secteur hyper fréquenté et où la concurrence joue peu. A la première visite pour certains, la montagne est apparue magnifique, forte et riche de la présence d’une centaine de glaciers et parmi les plus importants d’Europe. En revanche, pour les personnes qui revenaient depuis quelques années sur ce secteur pas besoin de point de comparaison, particulièrement les grands glaciers : Bossons, Mer de Glace, du Tour et Trient sont apparus tous diminués et démontrent bien l’accélération du réchauffement climatique.
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