Séjour n°14. Traversée Nord Sud du Haut Atlas Central au Maroc

Date : du dimanche 11 au vendredi 23 septembre 2016
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 8 dont 3 femmes et 5 hommes.
Météo : beau et chaud dans l’ensemble avec température fraîche la nuit sans excès.
Hébergement : hôtel à Marrakech en chambre double et deux triple. Sur le terrain bivouac sous tentes Ferrino spacieuses bi-place et deux adhérents en tente solo dont une North Face modèle Westwind. (de l’association) emmenée de France. Une tente mess nous abritait pour prendre nos repas.
Nourriture : excellente et variée durant le trek. Repas composés de salades le midi avec un plat chaud de féculents et le plus souvent d’une soupe et d’une tajine le soir avec un dessert. Petit déjeuner copieux et classique. Beignets à deux reprises avec le thé.

Transport :
– aérien : EasyJet au départ de l’aéroport de St Exupéry avec une arrivée à Marrakech
– terrestre : au départ de Clermont-Ferrand, jusqu’à l’aéroport de St Exupéry à l’aide de deux véhicules, Luc et Michel J. Sur place au Maroc, un véhicule genre minibus, confortable.
Itinéraire : avec ce tracé, nous complétons le trek de 2015 et nous continuons l’exploration de la grande chaîne du Haut Atlas.
Classement : moyen.
Transport aérien : 1 journée environ.
Transport routier : 6 heures en France environ et 1grande journée au Maroc.
Déplacement à pied : 8 jours et 6 heures environ.
Journée libre à Marrakech : 1.5 jour
Kilométrage parcouru à pied : 175.
Dénivelées positives : 6000m. Dénivelées négatives : 5800m
Petit lexique sans prétention : aqqa : torrent encaissé ; assif, oued : rivière ; azib : bergerie (buron) ; erg : désert de dunes de sable ; ighern : grenier fortifié ; reg : plateau recouvert de cailloux ; taghia : gorge ; talat : ravin,vallon ; tizi : col ; asserdou : mulet ; arioul : âne.

Découpage du séjour :
Les données, l’altimétrie, la durée du déplacement et les dénivelées positives et négatives sont données par une montre Suntoo. Les distances et la durée de la randonnée à l’aide du montre Gps de marque Garmin. Les noms de villages ou de lieux-dits peuvent être sujet à plusieurs écritures.
Abréviations utilisées : DD : durée du déplacement ; DR : durée de la randonnée ; DP : dénivelée positive ; DN : dénivelée négative.

J1 trajet en voiture entre Clermont-Ferrand et Lyon, plus précisément à Lusignan au parking Park and Trip. Une navette nous a amené au terminal d’embarquement à Lyon St Exupéry. Vol avec la compagnie Easyjet et en 2h40, nous étions à Marrakech où nous attendait Slimane, patron du réceptif Marocain. Hôtel, repas et dodo…..

J2 départ avec Ahmour et Ahmed, notre guide, pour un trajet routier sur les contreforts nord du haut Atlas Central. Après avoir passé Azilal, la route serpente dans des paysages magnifiques atteignant l’altitude maximum de 2700m avant de rejoindre les faubourgs du village de Zawyat Ahançal à 1650m d’altitude où nous attendent quatre muletiers et un cuisinier, tous de la vallée des Roses sauf Saïd, muletier local qui nous accompagnera seulement sur deux jours. Les mules chargées nous progressons dans le vallon où coule l’assif Ahançal que nous remontons sur un peu plus de 8 kilomètres avant d’arriver au refuge Tawajdat, nom du sommet qui le surplombe à 1850m d’altitude, au village de Taghia.
Kilométrage 8.68, DD 2h55 DR 2h26 DP350 DN120

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J3 cette journée est consacrée entièrement au canyon Tazaght que nous allons remonter dans un paysage grandiose. Pour passer les nombreux chaos infranchissables, les bergers devant aller visiter leurs troupeaux ont eu l’idée de construire des passages avec des morceaux de bois coincés par des rochers, des empilements de morceaux de roche et lorsque les parois deviennent trop verticales, le cheminement devient artificiel fait de barres à mine plantées horizontalement dans le rocher et reliées l’une à l’autre par des morceaux de bois. Un peu de désescalade et nous sommes sur le plateau. Le canyon est tellement serré qu’à plusieurs reprises je perds la réception satellite pour ma montre GPS.
Nous sommes au milieu de nulle part et nous bivouaquerons à 2435m ce soir dans un autre monde où seuls quelques nomades disséminés habitent saisonnièrement. Ahmed est parti à la rencontre de l’équipe. Il nous faudra attendre pendant plusieurs heures à l’ombre d’un genévrier thurifère la caravane. Les muletiers et leurs animaux auront fait un grand détour et une étape de 10 heures pour nous rejoindre.
Kilométrage 7 (estimation d’après la carte), DD 6h24 DR 5h13 DP825 DN290

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J4 lever à 07h00 puis petit déjeuner vers 08h00, cela deviendra la routine pendant le trek. Seul, le départ prévu à 08h30 s’accommode de quelques aménagements….Ce matin ce sera 08h40 sous un beau soleil et une chaleur douce. Ce plateau n’a rien de régulier, il est hérissé de quelques sommets dépassant les 3000 mètres et de grands et longs canyons infranchissables. Le jeu consiste à suivre les oueds secs ou avec un léger filet d’eau, de passer de petits collets, de contourner des sommets ou monticules, de trouver une belle source pour le pique nique du midi, composé de produits frais, salade, tomates, poivrons, oignons, concombres accompagnés soit de sardines, de thon avec une tranche de fromage de type edam avec des pâtes ou du riz sans oublier le pain marocain. A noter, lors de l’arrêt de la mi-journée, le vol gracieux d’un couple d’aigles et les cris d’un groupe de craves. L’itinérance de ce jour nous a fait prendre plein Ouest, puis après le franchissement d’une petite crête, le Nord où nous avons rencontré nos premiers dromadaires puis Nord-Ouest avec en arrière plan le massif du Jbel Aroudane culminant à 3359m. Le bivouac est installé sur un large col à 3090m, sans nom sur la carte, mais avec une vue magnifique sur 360°. Pour compléter, soixante dix mètres plus bas vers l’ouest une source nous permet une toilette réparatrice au soleil couchant.
Kilométrage 14.13, DD 7h55 DR 4h43 DP920 DN285

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J5 Ce matin Saïd, le muletier de Zawyat Ahançal, nous quitte. Nous le remercions pour son travail, lui remettons un pourboire et quelques friandises. Longue journée où nous allons passer une partie de la matinée à plus de 3000 mètres, zigzaguant entre les points hauts. Face à nous le Jbel Azourki, posé sur le plateau avec une orientation Sud-Ouest, Nord-Est et une altitude régulière de 3350 à 3677m sur les deux tiers de sa longueur s’effondrant progressivement Nord-Est pour atteindre 2500m environ. Nous empruntons un vallon en pente douce qui nous conduit à Izourar, laissant l’Azourki sur notre droite, immense lac au moment des pluies et de la fonte des neiges. L’eau ne peut s’échapper de cette cuvette que par évaporation ou infiltration donnant des résurgences qui apportent bonheur et prospérité à la vallée des Ait Bouguemez. Le pique-nique est servi sur une pelouse alpine broutée en permanence par de nombreux animaux, moutons, chèvres, ânes, dromadaires. Après une courte sieste, nous prenons le chemin de la vallée heureuse, sans doute la plus verte et riche de tout le haut Atlas, la vallée des Ait Bouguemez. Nous installons le bivouac à Ifrane entre deux fermes à deux pas de la mosquée sous les yeux curieux des enfants.
Kilométrage 25.780, DD 8h53 DR 5h47 DP155 DN1175

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J6 Aujourd’hui, nous achevons la traversée de la vallée, longue de 25 kilomètres environ et orientée grossièrement d’Est en Ouest. Nous cheminons sur de petites sentes ou chemins entre différentes cultures (pommes de terre, céréales, luzerne etc..) et petits champs dévolus aux fruitiers, notamment des pommiers. Quelques grands noyers apportant un complément de richesse accompagnent l’ensemble. Bientôt se dessine la forme pyramidale du grenier fortifié de Sidi Moussa que nous visitons. Après un pique-nique au gîte et une bonne douche, nous gagnons la bordure Sud-Ouest de cette vallée occupée par une zone humide, bordée par une falaise repère d’un groupe important et bruyant de craves à bec rouge. Nous installons le bivouac sous de jeunes noyers au-dessus du village d’Arous. L’après-midi a été plus chaude et le vent en altitude s’est mis à souffler au Sud. Comme depuis quelques jours, des cumulus de convection se sont positionnés sur les reliefs de l’Est et sur la barrière que constitue le Mgoun.
Kilométrage 22, DD 9h20 DR 5h08 DP315 DN415

J7 Notre déplacement est Sud le long de l’Assif-n- Arous, Ait Said et un groupe d’azib (bergeries) puis le refuge de la vallée orné de nombreux drapeaux de pays européens  flottant au vent, point de repère pour prendre un cap Sud-Ouest en suivant un vallon occupé par un filet d’eau à fort débit. A 2650m, nous prenons de l’eau à une source et atteignons un premier col à 3000 mètres d’altitude. Dans le ciel un couple d’aigle joue avec les courants ascendants, un épaulement bien tracé et voici la fin de la montée, saluée par le passage d’un vol important d’hirondelles de rocher. Nous sommes à 3300m, dernier col avant le plateau de Tarkeddid, camp de base pour l’ascension du Mgoun, situé à 2900m d’altitude,. Deux groupes, seulement avec les tentes blanches « mess » y sont déjà installées. Pour compléter le décor, il ne faut pas oublier le refuge en pierres sur le bord Nord et en arrière plan la longue crête du massif du Mgoun. Ce vaste plateau qui collecte l’eau descendant du Mgoun est une ligne de partage des eaux, à l’Ouest coule la Tessaoute, à l’Est l’Oulilimt.   La descente ss’effectue prudemment entre de petites barres rocheuses puis installation du bivouac à 14h30 après avoir poussé quelques cailloux et dégusté le rituel thé à la menthe avant le pique-nique. Une collation complémentaire préparée par le cuisiner avec au menu, beignet et confiture « Aicha » sera servie dans l’après-midi.
Kilométrage 14.85, DD 5h53 DR 4h57 DP1425 DN460

J8 C’est le grand jour. Ce qui n’a pas pu se faire l’an passé suite à une forte chute de neige, va peut- être pouvoir se réaliser cette saison. La douceur est présente, pas de vent en altitude, quelques nuages élevés vers le Sud qui se désintégreront au fil de la matinée. Nous quittons le camp à 06h09, lampes frontales allumées, le rythme est bon et le jour fait disparaître les quelques étoiles encore dans le ciel. Une belle journée s’annonce…Dans un repli rocheux, nous dégustons la potion magique de Ahmed, un mélange de petits gâteaux secs, d’amandes, de raisins secs, de dattes et de figues. Nous sommes dépassés par un couple de Suisse accompagné de leur guide. Nous sommes à 3700 mètres d’altitude et nous amorçons la montée finale pour atteindre la crête qui nous fera voyager entre 3800 et 4000 pendant une heure et demie environ. Le temps est calme. La vue est dégagée sur 360°, peu de brume vers le Sud ce qui nous permet d’apercevoir outre les différentes vallées proches, à l’horizon le dernier petit massif, le djebel du Sarrhro (en berbère) qui culmine à 2712m. Le sommet (alt.4068m) est atteint après 3h30 de marche effective et nous prenons le temps, compte tenu des conditions météo, de faire quelques photos avec notamment les fanions d’atlas. Puis c’est la longue descente dans un pierrier où nous faisons une longue pause au soleil pour absorber notre pique-nique sorti du sac à dos. Nous suivons l’Assif-n- Oulilimt sec jusqu’à des sources sans doute des résurgences de l’oued souterrain où nous attend la collation de Hassan, le cuisinier qui nous a préparé une nouvelle fois des beignets.
Kilométrage 14.85, DD 9h17 DR 7h14 DP1235 DN1510

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J9 Le ciel est chargé de nuages dès le réveil. Nous suivons, rive gauche l’Assif-n- Oulilimt vers l’Est à la rencontre de l’oued Amougr Saln qui donneront l’Oued Mgoun. Depuis l’abondante résurgence, l’eau est présente, claire et fraîche. Le paysage a changé. S’offrent à nos yeux, soit des strates de terrain malmenées ou un relief ruiniforme avec quelques azib occupés par des nomades et leurs troupeaux de chèvres et de moutons. Quelques gouttes lors du pique-nique pris sous l’imposant feuillage de noyers. La vallée s’élargit et au niveau du confluent, le Tighremt-n- Ait Ahmed (maison fortifiée) abandonné, rongé par les crues de l’assif. L’Oued Mgoun alimente une végétation de nouveau présente depuis Talat Righane, quelques lauriers roses sont encore fleuris et les cultures bien irriguées. Le bivouac est installé dans une cour de ferme à Imi Nirkt et nous pourrons bénéficier en cette fin d’après-midi d’un filet d’eau chaude coulant d’un tuyau en caoutchouc. Ici, c’est du bonheur !
Kilométrage 28.02, DD 9h11 DR 6h41 DP1425 DN460

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J10 Contre tout attente, tempête de ciel bleu ce matin. Après un petit exercice en poussant le bus

local pour l’aider à démarrer, nous prenons rapidement la direction de l’oued Mgoun que nous allons parcourir au cours de cette journée et la matinée suivante sur plus d’une vingtaine de kilomètres. La rivière se faufile dans des gorges étroites nommées Achabou au pied du djebel Tigounatine s’élevant à 3160m. On retrouve l’ingéniosité de l’homme qui profitant d’une faiblesse du relief a réussi à construire avec des matériaux simples, du bois et des roches, un passage à flanc de montagne pour traverser en largeur ces gorges. L’eau est froide mais la présence du soleil élève tout doucement la température. Nous avons troqué nos chaussures de randonnée pour des baskets et nous pataugeons avec bonheur, quelques fois jusqu’aux genoux, dans le courant ! Puis le décor s’ouvre à nouveau sur une maison isolée où Ahmed nous invite à nous reposer un instant. Et malgré sa situation isolée, le coca et le fanta sont disponibles. La vallée s’élargit, les lauriers roses envahissent de nouveau les berges, le bivouac n’est pas loin, l’altitude est maintenant de 1800m et nous dormirons cette dernière nuit au gîte d’Aguerzaka, gros bourg avec deux boutiques concurrentes de fruits et légumes et d’objets divers. L’accueil est comme à l’habitude sympa et agréable et le propriétaire des lieux jovial. Cette dernière soirée est l’occasion d’offrir un pot à notre équipe et remettre à chacun un pourboire en euros, quelques friandises, le tout dans un gobelet avec le logo d’Atlas Aventure.
Kilométrage 21.27, DD 8h53 DR 5h47 DP115 DN350

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J11 Nous gagnons le lit de l’oued pour poursuivre notre parcours, quelques falaises, quelques accélérations du courant mais le paysage est maintenant différent. Les habitations sont plus nombreuses sur les rives, nous croisons des jeunes en jean, des femmes qui vont aux champs et qui utilisent la rivière pour se déplacer. Derniers mouvements de terrain et nous arrivons à hauteur de deux villages, très étendu sur la rive gauche, Tgherm Aqdir, plus concentré rive droite Issoumar. Nous remontons à droite pour gagner une piste que nous suivons sur quelques kilomètres jusqu’à un col. Avant de le franchir, nous faisons une bonne action. Une mule trottine dans le vallon situé sur notre gauche avec à ses trousses un jeune ayant perdu le contrôle de l’animal. Nous lui barrons le chemin, l’obligeant à s’arrêter…le jeune saute sur son dos et c’est parti pour le chemin inverse. Nous gagnons un col routier, quelques voitures font leur apparition. Nous attendons notre bus en dégustant un thé à la menthe. C’est le retour sur Marrakech, la circulation devient plus dense dans cette vallée des Roses. Nous faisons une pause pour déjeuner à Qalaa’t Mgouna, ville dont l’activité économique tourne principalement autour de l’exploitation de la rose et où l’animation est intense. La route va être longue, Ouarzazate, puis le col routier de Tichka à 2260m. Des travaux impressionnants sont en cours sur le versant nord et bientôt sur le sud d’après Ahmed afin de rendre moins dangereux cet itinéraire. Nous rentrons dans Marrakech à la nuit tombante et gagnons l’hôtel Andalous où nous retrouvons confort et prestations. Dans le hall, nous nous rassemblons pour faire nos adieux à Ahmed, guide agréable à l’esprit très ouvert avec lequel nous avons pu échanger facilement.
Kilométrage pédestre 10.81, DD 3h29 DR 2h59 DP240 DN195

J12 Après un petit déjeuner copieux, nous profitons de la fraîcheur de la matinée pour traverser le quartier européen puis longer les murs de la médina pour nous rendre au jardin de Majorelle(www.jardinmajorelle.com/). L’après-midi sera consacrée à une déambulation dans les souks pour certains puis détente et baignade dans la piscine de l’hôtel.

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J13 Visite du palais de Bahia, ( www.palais-bahia.com/historique/ ) puis après le pot de fin de séjour pris au bar l’Argana, place Jamaa El Fna, nous regagnons l’hôtel avant le départ pour l’aéroport.

C’est le retour vers la France et Clermont-Ferrand…..Fin de l’aventure !

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