Séjour n°5. La Sierra de Guara autrement
Date : du samedi 14 au samedi 21 avril 2012
Animateur : Michel J.
Nombre de participants : 10 dont 7 femmes et 3 hommes
Météo : Beau en début de semaine avec la présence d’un vent du nord, se couvrant sur la fin du séjour, vent ayant tourné au nord ouest. Fraîcheur inhabituelle avec chute de neige le jeudi jour de l’ascension du Tozal de Guara plus averses de neige à partir de 1250 m. Présence au sol d’une couche de neige dès 1150m versant nord sur le Tozal et 1450m sur le versant sud.
Classement : facile
Faune rencontrée : De nombreux vautours fauves, plus nombreux sur le versant sud du côté des grands canyons ; un gypaète barbu sur le chemin conduisant au village d’Otin, des milans royaux sur le versant sud, un écureuil de couleur sombre, un marcassin pas loin de la cascade de Cardito.
Nous avons également observé de nombreuses perdrix aussi bien au nord qu’au sud de la chaîne des Tozal; des huppes en vol (vu et entendu), des pinsons des arbres, quelques hirondelles de rocher et de fenêtre notamment au cours de la pause de midi sur le canyon du Balcès, quelques martinets dans le ciel de Morrano. Pas de guêpier d’Europe (ni vu ni entendu)…
Flore observée : Primevères, coucou, couronne de roi (saxifrage), grassette (sans fleur), ramondia ou oreille d’ours, des lavandières (sans leurs fleurs blanches), de l’arbousier en allant à l’ermitage de la vierge de la vigne, du pin sylvestre (un peu partout), du pin d’Autriche sur les hauteurs du Tozal, du pin d’Alep, du chêne kermès, du chêne rouvre, du genévrier, du buis, des hérisonnes ou Brizon.
Patrimoine au cours de notre périple :
Le village de Morano et l’architecture typiquement aragonaise de la maison de Morrano (hébergement), l’église de San Roman, l’ermitage de la vierge de la vigne, le pont romain de Pédruel, le pont romain de ras Crabas o Coda, le village de Rodellar, les villages oubliés d’Otin et Nasarre, le pardina (habitat isolé) Villanua, le dolmen de Losa Mora, les cheminées aragonaises du village de Barra, le monastère de St Urbez.
Patrimoine naturel : La dépression de la partie supérieure du Mascun, le versant nord du Tozal de Guara.
les conglomérats et les calcaires lisses allant du blanc au gris, les falaises du grand canyon Gorgas Negras, les failles et autres mouvements de terrain des canyons des rios Balcès, Mascun et Calcon, la cascade de Cardito …
Conditions de terrain :
Bonne dans l’ensemble bien que le cheminement comme précisé sur la note technique s’effectuait la plupart du temps sur un terrain caillouteux à l’exception de la 1ère journée et de la partie entre Barra et Nocito où nous avons retrouvé au nord de la chaîne des sentes herbeuses pour le grand confort des pieds. Nous avons traversé les grandes rivières citées plus haut grâce à des gués constitués de pierres à de nombreuses reprises et notamment lors du retour le vendredi, où nous avons passé sept fois le barranco Abellada. Lors de la tentative d’ascension du Tozal de Guara, nous avons progressé dans la neige à partir de 1250 mètres et le versant nord était bien « platré ».
Hébergement : En gîte, hôtel et bungalow
Nourriture : Repas du soir du jour d’arrivée à Morrano et J7 préparés par Michel. Le reste du séjour, repas du soir et petit déjeuner pris au gîte, hôtel sauf J3 et J4, petit déjeuner pris au bungalow avec produits achetés à l’épicerie. Pique-niques, J1 et J2, préparés par Michel et apportés de Clermont Fd, J3 et J4 avec produits achetés à l’épicerie du camping de Pedruel, J6 et J7, préparés par le gîte Mallata de Nocito.
Transport : A l’aide des véhicules de Régis N et Michel J. La remorque de l’association a été utilisée, tirée par le véhicule de Michel, ce qui nous a permis de ne prendre que deux voitures.
Découpage du séjour sur la dernière chaîne de montagne en Espagne parallèle aux Pyrénées.
Culminant à 2077 mètres au Tozal de Guara, cette chaîne est appelée Chaîne Extérieure Pyrénéenne, elle s’incline vers le sud en pente douce vers la plaine de l’Ebre. De profondes entailles Nord Sud dans les calcaires sont crées de l’ouest vers l’est par les rivières Guatizalema, Calcon, Formiga, Alcanadre, Balcès et Véro.
Jour 1
Morrano St Romain puis descente vers le rio Formiga que nous traversons à gué. Remontée marquée vers Casbas de Huesca que nous délaissons pour suivre rive droite par un chemin en balcon, le Formiga que nous traversons de nouveau sur une passerelle flambant neuve (dommage !), puis rive gauche jusqu’à sa confluence avec l’Alcanadre…
Traversée de l’Alcanadre sous le village de San Romain
…l’Alcanadre qui reçoit au pont de pierre écroulé (Punete de las aguas), le rio Isuala issu du barranco de Modovil et du rio de Balcès. Hôtel à Alberuela de la Liena.
Durée du déplacement (DD) (pauses comprises) 06h10
D+ 380m, D- 405m
Kilométrage linéaire parcouru (KLP) 15 km
Jour 2
Alberuela, ermitage de la vierge de la vigne par un chemin puis une petite sente passant les barrancos de Modovil et de Las Avellanas.
La chapelle est une belle bâtisse consolidée avec une terrasse proposant une belle vue sur les canyons tout proches, les sommets ensoleillés et enneigés des Tozal et la plaine vers le sud. Franchissement du barranco Cautiecho sur une nouvelle passerelle…
… l’ancienne constituée de traverses, de terre a été conservée. Pique-nique à proximité de la sortie des Estrechos de Balcès (canyon) et son eau d’un vert magnifique… Petite passerelle en fer sur l’étroiture et remontée par une bonne sente. Petite pause traditionnelle à Las Almunias pour l’achat de fromage de brebis pour les deux pique-niques à venir…Avant la traversée du rio, nous sommes intrigués par un mouvement sur notre droite et pouvons observer l’envol d’une grosse centaine de vautours fauves appliqués à dépecer une charogne. Nous passons sous le village de Pedruel et arrivons en remontant l’Alcanadre au pont romain de Pedruel et au terme de notre journée, le camping de la Puente.
Durée 07h19, D+ 840m, D- 805m, KLP 18 km.
Jour 3
Aujourd’hui, nous marchons légers et partons pour une randonnée en boucle avec retour à la Puente. Le temps est au beau avec air frais. Nous passons sur le beau pont de pierre Deras Crabas O Coda sur le Mascun inférieur pour gagner un plateau à l’ouest de Rodellar puis descendons entre de superbes barres rocheuses vers le cours d’eau du Mascun.
Nous remontons en passant plusieurs gués puis c’est la longue montée par une sente vers le village d’Otin. Le groupe est en jambe et je propose de découvrir le point de départ du canyon du Mascun Supérieur connu des canyonistes en aller et retour. Assistons en grignotant aux sauts toujours impressionnants d’un groupe d’adeptes dans la première marmite de cette dépression d’une quarantaine de mètres….C’est le retour vers Otin puis nous poussons vers l’autre village oublié de ce plateau: Nasarre avec sa belle petite église restaurée…et sa fontaine……
Nous bouclons cette journée en passant par le dolmen de Losa Mora et admirons une nouvelle fois, la chaîne Pyrénéenne enneigée sous le soleil de Gavarnie au Mont Perdu
Durée10h45, D+1210m, D- 1170m, KLP 25 km
Jour 4
Nous repartons en itinérance et l’objectif de la journée est de passer au nord des Tozal. Gagnons rapidement Rodellar qui s’éveille tranquillement. Ce n’est pas encore la fièvre estivale et les grimpeurs compte tenu de la fraîcheur ambiante sont absents. Nous gagnons rapidement le coursd’eau du Mascun que nous franchissons à gué…
…puis direction Nasarre par une sente qui s’élève dans un vallon protégé du soleil. Le temps d’une pause, nous pouvons observer quelques vautours et les beautés de la nature dues à l’érosion, roches façonnées, percées… aiguilles, proéminentes, roches en dentelles… Petite pause à l’église de Nasarre et descente vers le village de Barra à travers quelques bois de pins. Nous croisons nos premiers randonneurs, trois français, bonjour, bonne journée… A l’entrée de Barra, nous franchissons de nouveau l’Alcanadre qui prend sa source un peu plus au nord sur une sierra voisine. plus modeste en altitude Nous longeons les différents sommets par le nord constituant cette mini chaîne de montagne, la Cabeza de Guara, alt 1868m, puis le Tozal de Cubillars, alt environ 1900m et enfin le Tozal de Guara, alt 2077m
Nous avons retrouvé, pour le plus grand plaisir de nos pieds, une sente herbeuse qui nous conduit successivement à Usé en passant par la belle cascade de Cardito…
…puis Bentué de Nocito où quelques gouttes de pluie nous accueillent pour le franchissement d’un dernier gué avant Nocito.
Durée 08h10, D+1035m, D-730m, KLP 23 km
Jour 5
Au lever du jour, nous constatons que le ciel est déjà bien chargé et le plafond relativement bas. La météo prise la veille, laissait entendre que la matinée devait être favorable… Nous partons avec l’espoir d’une belle éclaircie en milieu de journée qui nous permettrait peut-être d’atteindre le sommet à 2077m, point culminant de cette chaîne intérieure. Nous montons par une sente bien marquée dans une forêt mixte agréable. Après quelques averses de pluie et de courtes durées , la neige prend le relais à partir de 1100 mètres environ. Le but est d’atteindre un refuge forestier ouvert non gardé et d’attendre que la météo s’arrange…Nous passons une heure à grignoter et à échanger mais il faut se rendre à l’évidence, nous ne pourrons faire cette ascension car les conditions météorologiques ne s’arrangent pas et la couche de neige doit être épaisse sur les pentes raides de ce versant nord du Tozal de Guara. Je propose de modifier la fin de journée en perdant de l’altitude et rejoindre Bentué de Nocito au nord afin de gagner le Monastère de San Urbez. Petite pause sympathique au refuge de St Urbez pour boire café et autres boissons chaudes avant de regagner Nocito et son gîte au confort douillet. A la faveur d’une belle éclaircie de fin de journée, nous visitons le village de Nocito et son architecture traditionnelle aragonaise du nord.
Durée 6h39, D+670m, D-695m, KLP 15 km
Jour 6
Ce matin, le ciel est plus encourageant, les sommets sont encore accrochés mais la journée se présente bien pour franchir de nouveau la chaîne et rebasculer versant sud. Nous quittons Nocito et suivons le cours du Rio Guatizalema que nous franchissons à gué pour suivre maintenant le barranco Abellada. Au total 7 fois nous traverserons à gué cette rivière avant d’atteindre la sente qui nous conduit au col de Petrenales. La descente se fait sur une sente raide par instant mais relativement confortable. Encore une petite difficulté en suivant le ravin du rio Calcon où coule une eau claire et où nous pouvons apercevoir pas encore fleurie, la Ramondia ou Ramondie des Pyrénées appelée oreille d’ours en Espagne, plante endémique très présente dans les canyons.
Après avoir suivi une sente à la boussole à travers bois au dessus du barrage du rio de Calcon, les chemins s‘élargissent, la civilisation est proche et nous retrouvons champs d’amandiers et d’oliviers avant de finir notre périple sous quelques gouttes de pluie à Aguas.
Durée 07h47, D+885m, D-1140m, KLP 18km.
Remarques : la carte utilisée pour ce séjour au 1/40000 éditions Pirineo, la plus précise soi-disant de la Sierra présente quelques approximations et est plus proche d’un plan que d’une carte de randonnée à la française. Plusieurs chemins mentionnés n’existent pas et d’après les habitants ne semblent jamais avoir existés !!!
La boussole fut fort utile sur les choix à faire à certains carrefours. Peu de balisage, quelques cairns, heureusement bien positionnés. Terrain de jeux fabuleux que peu de randonneurs semblent fréquenter. Nous avons surpris nos différents hébergeurs par les distances parcourus et le tracé de l’itinéraire…
« Le regard ébloui par d’étranges décors ; l’homme chemine au fond des veines d’émeraude, enivré du mystère envoûtant des sierras »
André Galicia
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